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Le Renouveau

-Nous sommes arrivés Colonel.
-Je sais Orion.
-...
-...
-Non parce que vous bougez pas.
-Je sais, Orion.

Et elle était bien la seule. Megavega attisait la curiosité de tous et personne n'avait patienté plus de quelques secondes avant de s'agiter pour débarquer. Lin avait même dû recadrer quelques membres d'équipages un peu prompts à laisser leur part du boulot à d'autres.

L'effervescence était légitime : quel marin n'avait pas rêvé de visiter la « nouvelle » base de la marine ? Des locaux neufs ? Ils voulaient tous goûter à l'odeur de la peinture fraîche sur la pointe de leur langue plutôt que ces moutons de poussière derrière les étagères et les tâches de moisissures entre les dalles de béton. C'était aussi excitant que s'ils s'étaient arrêtés sur Holiday island ou à Suna Land. Des gosses dans un parc d'attractions, pour beaucoup. Maintenant, ils se disputaient pour savoir qui allait décharger les déchets, qui allait refaire le plein d'eau, qui irait changer les voiles trouées, et surtout lequel d'entre eux serait condamner à rester à bord pour vérifier chaque pièces d'accastillage, chaque toile et morceau du gréement.

Chacun voulait être le premier à descendre, le premier à fouler de leurs jambes roides la base de la marine sans savoir que, quoiqu'il advienne, ils y dormiraient tous cette nuit ; Rachel en avait eu la confirmation plus tôt. Pourtant, elle gardait le silence et les regardait s'agiter sous l'oeil circonspect d'Orion. Pourquoi le leur révéler et gâcher leur fébrilité ? Elle serait plus constructive et plus épanouissante que leur morosité permanente depuis Thriller Bark. Une amertume qui n'avait pas non plus lâché Rachel, même depuis l'arrêt à Marie Joie. Là bas, elle y avait été promue Colonel d'Elite sans plus de cérémonies et sans grande pompe. Elle rentrait dans la Flèche, comme elle n'en avait jamais autant espéré, et de manière un peu précipité à son goût. Est-ce que, comme elle le pensait avec un air morne, elle avait été promue parce qu'elle était la seule à même de reprendre le flambeau de la Valkyrie – en tant que second de son équipage – ou bien était-ce – en laissant de côté son manque de confiance et sa paranoïa – pour valoriser son passé et ses faits d'armes ? Ils avaient omis ces choses là. Sans importance pour beaucoup, supposait-elle, car dans un cas comme dans l'autre, d'une certaine façon, elle avait mérité ces nouveaux galons.

-Non parce que vous bougez toujours pas ...
-Je dois te couper une oreille pour que tu apprennes à t'en servir ? Finit-elle par rétorquer avec humeur.
-Ah mais restez à bord si ça vous chante ! J'ai plus rien à faire depuis qu'ils ont fini d'amarrer ce rafiot alors moi je descends, hein.
-Tu es très désagréable ces temps-ci Orion.
-C'est vrai que vous êtes charmante depuis TB !
-Tu mériterais tellement les fers.
-Il paraît ! Trancha-t-il cyniquement en descendant les marches de la dunette.

Rachel faillit le laisser s'en aller, mais en serrant les dents, elle le héla un peu plus brusquement qu'elle l'aurait voulu. Il se retourna au milieu de la volée de marches, mi-interloqué, mi-agacé. Il remarqua immédiatement que les cheveux de la capitaine se torsadaient en deux cornes vrillées. Son regard était d'une profondeur et d'une dureté qu'il ne lui avait que rarement connue.

-C'est toi qui vas chapeauter le débarquement. Tu n'iras à quai qu'une fois que plus personne ne sera à bord. J'espère avoir été claire cette fois.

Orion prit un air plus sombre encore mais ne pipa mot pour autant. Sur un hochement de tête, Rachel le rattrapa puis le dépassa sans un regard supplémentaire. Au bas des marches, elle croisa Jenny qui triait ses dials et ses ceintures. Cette dernière lui jeta un regard équivoque et se releva lentement sur son passage. À chacun de ses pas, ses orteils nus frôlaient les planches du pont, lui donnant l'air de glisser plus que de marcher. Elle semblait vouloir ouvrir la bouche pour dire quelque chose, mais Rachel leva la main, plus agacée qu'elle ne l'aurait cru, pour lui intimer le silence.

-Pas maintenant Jenny. Occupe-toi de tes Dials.

Et Rachel de s'éloigner sans plus de cérémonies. Elle avisa les cheveux rouges de Lin au milieu des autres marins excités par la base neuve de Megavega. C'était elle qu'elle voulait voir. Sans ambages, elle se planta devant elle, du haut de son malheureux mètre cinquante. Elle était droite et parla de manière autoritaire. Même Lin était en mesure de voir que Rachel n'était pas au mieux de sa forme et que cette dureté n'était que feinte. Notre brunette ne doutait pas une seconde que la tigresse le prît mal.

-Je dois aller voir les unités scientifiques. Je ne sais pas combien de temps ça va prendre ni de ce dont on va parler avec précision.
Tu te rendras en mon nom au bâtiment F vers 15h. Il devrait y avoir quelques recrues qui monteront définitivement à bord avec nous. Une dizaine peut-être. Certains ont été rapatriés ici après un naufrage et d'autres on juste fini leurs classes auprès des scientifiques. Je n'en sais pas beaucoup plus. Je te laisse te charger d'eux. En notre absence, c'est Orion le timonier qui gère l'équipage et le navire.
Oh ! Tu te souviens de la manière de recruter de Toji ? … Sois plus douce quand même.




La base était plus que fringante. Elle était éclatante de blancheur. Le soleil n'était pas encore très haut et frappait les murs avec une intensité qui forçait Rachel à baisser les yeux. Elle chercha à obscurcir sa vision avec le retour à la vie mais ce ne fut pas très fructueux. Tout ce blanc lui vrillait les iris, lui faisait grincer les dents et vibrer ses tympans. Seul son bras gauche y restait insensible, et pour une fois qu'il était insensible à quelque chose il était important de le noter.
Descriptions excessives, certes, mais tant de blanc l'horripilait réellement. Elle avait l'impression de lire une affiche de propagande aux proportions gigantesques. Combien de mètres de haut faisaient ces bâtiments à la pureté aveuglante ? Elle se sentait amère et énervée. Elle aurait volontiers fait s'écraser quelques corbeaux contre ces murailles pour y ajouter des tâches de rouge et de noir. Le véritable quotidien des marins.

Rachel ressassait ses morts en boucle.

À l'intérieur, au moins, le blanc était moins présent. Les odeurs beaucoup plus. Le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve. Aucune des affiches habituelles n'était déchirée et rafistolée au scotch. Les enseignes n'étaient ni détériorées ni délavées. Rachel avait l'étrange impression d'avoir fait un saut dans le temps. Une pancarte droite et fière lui indiqua la direction des locaux qu'elle cherchait. Dans cette base se trouvait un homme dont les travaux sur les gaz l'intéressaient particulièrement. Non pas qu'elle en soit une adepte, mais elle se sentait redevable d'une certaine manière à Mona Lisa. Et ce scientifique avait été à même de façonner un gaz aux propriétés semblables aux pouvoirs de la Valkyrie. Elle avait tenue à le voir en personne et ensuite elle déciderait de ce qu'elle ferait de lui et du gaz.

Elle avait conscience d'être stupide. Ou du moins se sentait-elle stupide. Mais elle aurait l'air beaucoup plus idiote si elle n'assumait pas ses impulsions déraisonées. Oui, aux yeux des autres, faire tout ce chemin vers Megavega pour une raison aussi futile était une impulsion déraisonée. Il suffisait qu'elle soit droite dans ses demandes et de trouver d'autres utilités au déplacement (comme changer de navire ou – au moins – trouver sur places quelques améliorations scientifiques à y apporter) pour qu'elle soit prise au sérieux. L'heure n'était plus à la clémence, mais à la fermeté. Même s'il s'agissait dans le fond que d'un simple gaz parano.

-Je cherche un certain « Zéro ».
-Ooh oui. Troisième étage. Il n'est pas évident de savoir où il se trouve, mais vous pourrez être sûre qu'il sera à l'étage des bains au moins dix fois dans la journée.
-Son hygiène me ravirait presque.
-Hein ? Ooh non. Je ne veux pas vous donner de faux espoirs, mais je crois que vous ne savez pas à qui vous avez affaire.
-Je le saurai bien assez tôt, rétorqua-t-elle avec méfiance. Merci beaucoup.

L'étage des douches et des bains ? Sérieusement ? Pourquoi Rachel craignait-elle de débarquer dans un couloir embrumé et vapeurs et enveloppé de chaleur ?
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Depuis Thriller Bark c'était pas la grosse ambiance sur le navire, une défaite et un paquet de marins morts dont la Colonel d'élite ça la foutais vraiment mal. Cela dit pas le temps de pleurer, Rachel fut nommée Colonel à la place du Colonel et hop hop hop tout le groupe repartait déjà en mer en direction de la base G7, MégaVéga.

Lin était plutôt enthousiaste, son amie venait d'avoir une promotion et l'idée de mettre le pied sur une des plus grandes bases de la marine la mettais en joie ! Très vite l'excitation fut générale sur le navire au fil des jours et très vite Lin dû mettre quelques coups de pieds au cul pour que le travail soit bien fait !
Les marins arrivèrent finalement, y'a pas à dire ça avait de la gueule !


- Oh c'est blanc !

Alors que la rouquine allait se mettre en route pour vadrouiller en ville sa nouvelle supérieure se planta devant elle.


- Oui Rachel ?

-Je dois aller voir les unités scientifiques. Je ne sais pas combien de temps ça va prendre ni de ce dont on va parler avec précision.
Tu te rendras en mon nom au bâtiment F vers 15h. Il devrait y avoir quelques recrues qui monteront définitivement à bord avec nous. Une dizaine peut-être. Certains ont été rapatriés ici après un naufrage et d'autres on juste fini leurs classes auprès des scientifiques. Je n'en sais pas beaucoup plus. Je te laisse te charger d'eux. En notre absence, c'est Orion le timonier qui gère l'équipage et le navire.
Oh ! Tu te souviens de la manière de recruter de Toji ? … Sois plus douce quand même.


- Oh, c'est moi qui m'occupe des recrues ? Ahhhh tu ma gattes Colonel Rachel !

Elle posa sa main sur l'épaule de sa nakama.


- T'inquiètes va, essaye de profiter un peu de l'escale pour te reposer.

Rachou partie de son côté, c'est ensuite Lin qui se mit en chemin, s'engouffrant dans l'immense garnison factice.

- Soyez sage hein ! Ce serait bête qu'on fasse mauvaise impression à notre première escale ici !

Venant d'elle c'était un peu l’hôpital qui se foutais de la charité mais bon au moins elle faisait son boulot de Commandante. Direction le bâtiment F ! La rouquine avait peur de se perdre comme la fois où elle avait rejoins la 102ème.

*La vache c'est super bien indiqué...*

La base était vraiment optimisée, tout était clair, y'a des affichages un peu partout, le tout cernés par ces bâtiments d'un blanc éclatants, c'était beau de loin mais une fois dedans ben... ça faisait très froid en fait.

*Mouais, je préfère les bonnes vieilles bases à l'ancienne quand même...*

En très peu de temps elle trouva le bâtiment, un grand trucs carré et blanc avec un gros "F" peint en bleu dessus, la commandante s'engouffra dans la bâtisse, dedans quelques marins qui discutaient tranquilou et un guichet qui avait l'air de faire office d’accueil.

- Salutation je viens chercher un paquet de recrues !

- Ah quel nom ?

- Pour l'équipage de la Colonel d'Elite Blacrow L. Rachel, elle m'a chargée de venir les chercher ici.

- Et vous êtes ?

- La Commandante d'Elite Ayzami Lin.

La secrétaire jeta un œil à sa fiche.

- Vous deviez arriver pour 15h non ?

- Oui et ?

- Il est 14h30, repassez dans 30 minutes.

- Pardon ?

- Les recrues sont en pleins debrief de leurs séjours ici, veuillez attendre votre tour.

La tigresse souffla et attrapa la fiche de la secrétaire d'un coup sec.

- Vous faites quoi là ?!

- Ils sont où ?

- Vous n'avez pas le droit...

- J'ai dis ils sont où ?!

Quelle sale gamine cette Commandante, elle agitait les papiers de la secrétaire au dessus d'elle, affichant une moue, l'air de dire "je te les rendrais pas tant que j'aurais pas ce que je veux".

- Bon ça suffit ! Deuxième étage première porte à gauche !

Lin afficha un grand sourire.

- Meeeeeeerci !

Elle lâcha les papiers et se dirigea presque en sautillant vers les escaliers de services. Une fois devant la porte elle colla son oreille contre cette dernière, y'avait en effet quelqu'un en train de causer...


*Hmmm.*

La marine haussa les épaules et prit son souffle.

- Et c'est pour ça que vous ne devez pas....

BLAM !

- Hein quoi ?!

- SALUT LES BLEUS VOTRE NOUVELLE COMMANDANTE VIENS VOUS CHERCHER !
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" ... Et voici qui conclut cette réunion, déclara enfin le gradé de l'élite en effaçant le tableau. Vous avez de la chance, vu l'heure, vous avez le temps d'aller prendre une collation dans la salle de repos. Soyez de retour dans un peu moins de trente minutes....

Yoru se leva en soupirant, ravi que cet interminable débrief soit enfin fini. Avec tout ce qu'il avait vécu ces derniers mois une petite pause de quelques jours aurait été appréciable. Si Thriller Back et Teach avaient déjà bien entamés ses forces, ses multiples péripéties pour en revenir les avaient complètement épuisées. De son avis, il aurait bien mérité de prendre des vacances. Mais on ne lui avait pas laissé le choix : on l'avait sommé de repartir immédiatement en mission, dans un équipage bien précis en plus.

"...votre prochaine affectation n'est avec nulle autre que la Colonel d'élite nouvellement promue Blacrow L. Rachel, continuait le gradé en rangeant ses papiers, et je suis sûr que vous n'aimeriez pas mettre en rogne une Colonel pour votre premier jour...."

Laissant les autres soldats, Yoru se dirigea vers la porte avec l'intense espoir de pouvoir savourer un café en paix dans un des fauteuils de la salle de repos avant la prochaine réunion. Tout ce qu'il souhaitait, c'était du calme et de la tranquillité.
Il mit la main sur la poignée de la porte au moment précis où le monologue du gradé en était à :

" ... et c'est pour ça que vous ne devez pas....  
- BLAM ! Fit le pied de Lin contre la porte.
- Hein quoi ?!
- BOUM ! Répliqua la porte renforcée d'acier selon les nouveaux standards de la Marine en percutant violemment le  guerrier de Wano.
- SALUT LES BLEUS VOTRE NOUVELLE COMMANDANTE VIENS VOUS CHERCHER !
- BOUM ! Répéta la porte en se refermant après avoir rebondi contre le samouraï."

Le battant décida d'en rester là, surement satisfait de voir les deux marines tenir leurs nez qui se teintaient de rouge tandis qu'ils juraient tout ce qu'ils pouvaient. Le pauvre samouraï tenta de reprendre ses esprits pour comprendre ce qui venait de lui arriver quand Lin décida que, non, elle ne se laisserait pas faire par une porte.

" BLAM ! Fit de nouveau le pied de la Commandante contre le battant.
- BOUM ! Fit ce dernier renforcé d'acier selon les nouveaux standards de la Marine en percutant violemment Yoru une nouvelle fois.
- HAHA ! Rugit Lin en arrêtant cette fois la porte avant qu'elle ne revienne.
- BOUM ! Fit le mur d'en face quand le samouraï le percuta, projeté qu'il avait été cette fois par le battant.
- Hein quoi ?! Répéta le gradé qui semblait avoir perdu le reste de son vocabulaire.

Le silence revint finalement tandis que Lin entrait d'un pas conquérant dans la pièce, s’arrêtant en fronçant les sourcils devant les bureaux fracassés par le corps de Yoru avant que le mur ne l'arrête.

" Dis donc toi, tu pourrais faire gaffe à ne rien casser quand tu trébuches, eut-elle l'audace de lui dire. Je sais pas si tu as remarqué mais les locaux sont neufs ! "

Le samouraï se redressa lentement et prit le temps de s'épousseter avant de brandir brusquement ses bras tendus au ciel, scrutant le plafond comme s'il y cherchait une réponse.

" OH GRAND DIEU DES SAMOURAÏS, psalmodia-t-il soudain, ENTENDS MON APPEL ! Et dis moi pourquoi tu n'arrêtes pas de m'envoyer dans les murs, tonneaux, portes et autres éléments du décors ! termina-t-il en brandissant un index accusateur au ciel. Si tu savais ce que le gouvernement retient sur ma paye à cause de ça... Hum ! "

Le guerrier de Wano toisa alors cette nouvelle venue un poil brutale à son goût. Au vu de son entrée, rien ne la distinguait d'une pirate attaquant la base.
D'ailleurs, dans le doute...

" SOLDATS, rugit-il avant de bondir sur Lin, ON NOUS ATTAQUE !
- HAHA ! brailla Lin sans donner d'ordres en particulier mais en brandissant les poings.
- Hein quoi ?!"

Comme chacun sait, les soldats de l'élite sont taillés pour l'action. Aussi réagirent-ils instinctivement et bondirent-ils aussitôt dans la mêlée.
Sans toutefois être absolument sûrs de qui ils devaient stopper. Réfléchir aux ordres, c'étaient pour les officiers, eux ils les exécutaient !
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L'entrée à faillie se solder par un échec, Lin ayant du mal à s'imposer face à une porte mais fort heureusement elle sortie victorieuse de cet affrontement. À peine avait-elle commencée à insulter un samurai que d'un coup ce derniers lança un assaut sur la Commandante... et tous les bleus de la salle suivirent immédiatement !

*AH !*

Une vague d'élite s’abattie sur la rouquine, affichant un large sourire la jeune femme accueillie un premier lascar d'une mandale dans la bouche, puis très vite ça tourna à mêlée générale !

- C'est ça ! Montrez moi ce que vous savez faire !

Les chaises et les tables volaient dans tous les sens, la salle de cours neuve était maintenant toute abîmée et ce n'était que le début... La tigresse posa ses yeux sur le samurai.

- TOI !

Elle le saisit par le col et l'envoya voler contre le pupitre du professeur ! Après quelques coups échangés avec Sengoku et les autre elle décida finalement de bondir à l'arrière de la salle. Lin se saisit alors d'une table qu'elle lança dans la mêlée en hurlant.

- BON ALLEZ ÇA SUFFIT MAINTENANT !


Sa voix et le fracas du meuble sur le corps d'un marin suffirent à calmer les hommes pendant au moins deux minutes, juste assez pour que la Commandante puisse s'exprimer.

- JE SUIS LA COMMANDANTE D'ÉLITE AYZAMI LIN ! Si je suis là aujourd'hui c'est pour recruter les plus dignes pour rejoindre l'équipage de la nouvelle Colonel d'élite, Rachel L.Blacrow !

Le silence s'installa totalement cette fois.

- Et je dois dire que j'ai rarement vu autant d'entrain et de passion ! Vous vous êtes tous lancés à corps perdus dans la mêlée sans réfléchir une seconde... ET J'AIME CET ESPRIT ! VOUS ÊTES TOUS RETENUS !

D'un coup le silence se brisa, les marins exultaient et semblaient avoir hâte de partir en mers pour vivres des batailles toujours plus épiques ! Au milieu de tous les bleus les yeux de Lin se posèrent sur Sengoku.

- Toi là !

Elle s'approcha de lui, le doigt pointé sur lui.

- J'ai bien vue que t'avais lancé cette mêlée générale...

D'un coup le regards dur de la demoiselle se transforma en franc sourire, elle se permit même des tapes amicales (et plutôt fortes) dans le dos du samurai.

- C'était une super idée pour briser la glace avec les nouveaux ! T'es un bon toi ! Et... Hmmm...

Cela lui prit un moment pour réfléchir.

- Je suis sûr que je t'ai déjà vue quelque part, t'es pas un bleu qui vient de finir ses classes ça se voit...

Elle avait surement dû l’apercevoir à Thriller Bark.

- Tant pis, autant reprendre à zéro, si t'es là je suppose que c'est parce que t'es intéressé par rejoindre notre équipage ?
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"Je voudrais pas paraître pour un vieillard casse-pied, mais quand même, c'est beaucoup trop flashy votre affaire. Maintenant que j'ai des yeux fonctionnels, j'aimerais bien en profiter."
"Permettez-moi, malgré tout le respect que votre rang exige Brocolis, allez donc vous faire voir. J'en ai ras la casquette de vous. J'ai rempli mon job, vous êtes à G7. Vos exigences quant à la couleur des locaux ne me concernent plus. Cordialement, j'espère ne plus vous revoir."
"C'est ça. Au plaisir, Mormadion, si l'injustice existe, je partagerai à nouveau votre bateau un jour. Pas que ça me dérange, mais dans votre intérêt je vous souhaite que ce soit le plus tard possible. Incompétent."


Sans prendre la peine d'écouter les adieux de la jeune fille, le lieutenant Vardamack Momaridon s'était retourné en levant le bras droit mollement en guise de salut, las et épuisé. Le vieillard lui avait fait vivre les trois jours les plus frustrants de sa vie. Affecté à l'escorte du vieux vice-amiral par les dirigeants du QG de South Blue, le jeune trentenaire arriviste avait appris qu'il rejoindrait la marine d'élite en même temps qu'il partagerait le trajet avec l'étrange énergumène. D'abord excité par sa promotion et par le fait d'entendre les incroyables expériences d'un ancien cador, les remontrances et jugements de valeur permanents du vieillard avaient désabusé Vardamack au point de lui donner l'envie de claquer son compagnon forcé, mais interdit à l'idée de frapper le corps d'une si jeune fille, il s'était enfermé dans un agacement sans précédent et l'envie envahissante d'enfin se débarrasser de l'ancien gradé. Ce dernier, lui, évidemment, s'amusait de la situation et prenait un malin plaisir à pousser le futur élite dans ses retranchements en continuant ses frasques et en se permettant, malicieux, de donner, sans aucun état d'âme, des petites gifles au jeune homme du haut de son mètre trente et de ses froufrous. Une personne adorable.


Décidé à requinquer son moral et parce que, quand même, dites donc, hein, c'était censé être son week-end de gloire puisqu'il rentrait enfin dans la marine d'élite, Vardamack s'était prélassé les quelques jours qui ont suivi son arrivée à MégaVega en s'informant de tout et de rien, et surtout de celle qui serait sa future capitaine, à savoir une certaine Mona Lisa. Pour apprendre essentiellement sa mort et son remplacement par une impopulaire ancienne collaboratrice des tristement célèbres Désirée et Arashibourei. Fi, de toute façon, mieux valait obéir aux ordres d'un corbeau qui criait à qui voulait bien l'entendre être une mouette plutôt que vivre 60 ans plus tôt sous le joug d'un moustachu héroïque et insupportable. Car en effet, si le jeune homme avait passé la pire semaine de voyage de sa vie, il accordait malgré tout à la très vieille jeune fille sa capacité formidable à apprendre aux hommes à relativiser... Et à garder son calme. A prendre sur soi.



… Et la résistance à la pression physique et psychologique.



... A l'injustice des ordres venant des supérieurs, aux moqueries vicieuses, aux états d'âme et de pensées condamnables et scandaleux, et encore beaucoup trop de choses pour qu'en réalité le voyage aux côtés de Télesphore Brocolis soit un temps perdu sans intérêt. Parce que c'était sûrement ça, la vie à la dure. Ou alors, l'homme était vraiment un irrépressible connard, mais Vardamack gardait trop de foi en l'humanité pour penser qu'un énergumène aussi désagréable que la tête blonde puisse agir de la sorte sans arrière-pensée. Aussi, le jeune marine fut pris de curiosité quant aux faits et gestes de son ancien compagnon de croisière et abandonna ses recherches à propos de son futur équipage pour tenter de découvrir ce que manigançait le héros oublié au sein de la base du G7. Il n'eut jamais l'occasion de le découvrir cependant puisque quelques heures seulement plus tard, il était convié à la réunion des nouvelles recrues pour embarquer aux côtés de la Faucheuse devenue Valkyrie. Puis à une forme de baston générale. Puis à une mandale dans la gueule de la part de la crinière rouge qui lui servirait bientôt de supérieure hiérarchique. Triste affaire. Et tandis qu'au sol, le nouvel élite regardait avec fierté sa première dent tombée sous les ordres d'Ayzami Lin, il écoutait le discours de cette dernière avant de bondir pour répondre à sa question, sans jamais se demander s'il était vraiment la personne à qui elle s'adressait.

"... si t'es là, je suppose que c'est parce que t'es intéressé par rejoindre notre équipage ?"
"Commandante, Oui, ma commandante !"
"Alors c'est à dire qu-"
"C'est mon objectif madame ! Être un membre de cet équipage ! Vous accompagner, vous et madame la Valkyrie sur les flots ! Je ne souhaite rien d'autre ! Acceptez-moi avec vous !"
"Si ça t'nait qu'à moi, j'le prendrais pas. Doué comme il est, c'bon Marmotiron vous servira juste comme appât. Ça peut servir, hein, loin d'moi l'idée, mais c'est pas tout à fait sympa. J'dis ça..."


Vardamack Momaridon tomba la mâchoire, interloqué de voir débarquer un Télesphore Brocolis flamboyant dans son manteau de vice-amiral, armé de ses couettes blondes et de son assurance naturelle, entre la commandante d'élite et son futur subordonné. Personne ne l'avait vu entrer dans la salle, faute à une drastique différence de puissance entre son coup de pied, qui n'a pas eu plus d'effet que d'entre-ouvrir très légèrement la porte de la salle pour que le vieillard puisse s'y faufiler, et celui de Lin qui, plus encore qu'efficace, était plus bruyant qu'un troubadour raté un matin de marché. Pourtant, toute l'assemblée avait entendu la petite fille lorsqu'il avait pris la parole, malgré sa voix fluette, pour désapprouver le jeune homme face à tous ses futurs coéquipiers.

"Qu'on s'entende, je critique en rien le fait que ce soit une tanche. Il est incapable, sans répondant, sans personnalité, simplet, il se laisse marcher dessus et j'crois bien qu'par dessus tout, il aime ça. Mais ça fait pas de lui un mauvais marine, au contraire, vu la nullité des jeunes d'aujourd'hui, il est plus que dans les normes. Mais, héhé, quand même, héhéhé, il a un nom de merde ! MARMITON ! … non ?"

Le vieil homme a tête blonde n'eut pour seule réponse qu'un silence gêné de la part de l'assemblée, intriguée par l'individu qui semblait n'avoir rien à faire ici, la plupart cherchant le regard d'une Ayzami Lin dans le but d'y obtenir une réponse. Pour y trouver la même incompréhension que la leur. Un léger brouhaha s'éleva parmi les élites mais fut rapidement interrompu par Varmadack, passé son choc, bien décidé à se défendre face au petit morceau qu'était Télesphore Brocolis face à lui.

"M-Mais vous n'êtes pas croyable, permettez-moi de vo-"
"IL VA SE TAIRE, OUI, MONTELIMAR ?"
"Bouhouhouh..."
"Bonjour à tous. Vice-Amiral Télesphore Brocolis, les p'tits gars."


Nouveau silence.

"Commandante Lin, vous êtes une femme."

Télesphore pouffa.

"J'accepte de vous pardonner. Mais à une seule condition : embarquez-moi sur votre vaisseau. Et sans condition, s'il vous plaît."



Dernière édition par Télesphore Brocolis le Mar 16 Jan 2018 - 21:07, édité 5 fois
    -Colonel ?

    Rachel eut une hésitation ; toute naturelle au regard de sa récente promotion. Elle ne se retourna pas tout de suite. Elle était sur le point de monter la volée de marche pour accéder au troisième étage quand la voix féminine l'avait interpellée et, même si elles avaient été les deux seules dans le couloir à ce moment là, elle faillit continuer son chemin. Colonel. Elle s'y habituerait. Sûr qu'elle s'y habituerait. Mais en attendant elle continuerait à marquer un temps d'arrêt.

    Se détournant des escaliers, elle avisa cette grande dame d'au moins un mètre soixante quinze aux longs cheveux noirs et lisses. Ils lui tombaient jusqu'au creux des reins dans une telle régularité qu'elle aurait pu les confondre avec un rideau d'eau coloré. Un tel entretien devait demander des heures de patience ; Rachel ne put s'empêcher de se dire que cette femme venait à peine de les brosser. Elle résista à l'envie de plonger ses doigts dans sa chevelure quand son interlocutrice, habillée comme une sous-off de la régulière, s'approcha d'elle. La brune aux cheveux parfaits se raidit dans un salut tout militaire. Celle-ci avait des yeux aussi noirs que ses cheveux et ses pommettes semblaient trop hautes pour ses orbites. Sans parler de son menton proéminent qui avait dû être l'objet de railleries pendant de longues années. Elle approchait de la quarantaine.

    -Colonel, je suis à votre poursuite depuis que vous avez débarqué !
    -Pardon ? Vous êtes quoi ?
    -Euh … Mettons que je vous cherche … et vous suis à la trace depuis que vous êtes arrivée …
    -Pourquoi me cherchez-vous ?
    -Pour vous mener voir l'avancement de votre nouveau navire .

    Rachel laissa un traîner un silence pendant quelques secondes, assez pour que la femme reprenne sa respiration afin de reformuler sa phrase.

    -J'ai compris c'est bon. Mais je ne sais pas de quoi vous parlez.
    -Je sais, et pour la faire courte, Mona Lisa avait travaillé sur un nouveau type de navire et le chef de projet était un très bon ami à elle. Il a tenu à terminer la conception pour votre venue : il est un peu paranoïaque et il préfère que ce soit vous plutôt qu'un autre des Colonels...
    -Je … Wouaou. Je suis flattée...
    -Et il voudrait vous voir de suite : il a peur que des anciens membres de l'équipage de la Valkyrie vous vole le navire.
    -Paranoïaque à ce point, donc. Le souci c'est que je devais rencontrer un certain ...
    -Zéro, oui, coupa-t-elle avec vigueur. Nous le ramènerons vers l'entrepôt quand il sera disponible. Quand on l'aura trouvé. Si on le trouve.
    -Euh... Eh bien parfait, abandonna Rachel dont la curiosité et l'intérêt avaient été piqués au vif. Guidez-moi.

    Elles descendirent les marches en silence. Rachel serrait les dents irritée sans réellement saisir pourquoi. Les allées et venues, peut-être. La charge de la fonction qui faisait fléchir ses épaules...

    -Quel entrepôt vous m'avez dit ? Demanda-t-elle en s'arrêtant en haut des marches vers le premier étage.
    -Hum ? Le septième.
    -Très bien on se retrouve là-bas.

    Rachel se détourna de la volée de marches qu'un groupe de quatre ou cinq marins gravissaient lentement. Elle s'approcha d'une des fenêtres, l'ouvrit en grand, et bondit vers les entrepôts.

    Ce fut de loin la manière la plus rapide d'y parvenir. Elle ne maîtrisait pas encore le Geppou mais avec les bases du Soru, elle put se diriger légèrement dans les airs jusqu'à l'entrepôt numéro sept, plus loin. Elle atterrit au milieu d'une allée blanche bordée d'arbres aux fleurs magnifiques importés d'une île quelconque. Le tout détonait parmi du blanc ambiant. Sur sa droite, un groupe de marins eut l'air surpris de la voir débarquer. Les deux tiers portaient des lunettes et elle les identifia machinalement comme des scientifiques. Elle leur adressa un signe de la tête et un sourire bienveillant – qui bien reconsidéré aurait pu passer pour un signe d'excuse – et avisa le grand bâtiment principal duquel ils sortaient. Partout, des bancs, des allées et des parterre de fleurs. L'avers de l'île n'était pas si aseptisé que l'envers où les navires accostent. De part et d'autre de l'allée arborée, deux grands bâtiments ressemblant à s'y méprendre à deux voiles auriques surplombaient l'île. À chaque fenêtre, elle pouvait y voir une scène différente de la vie ici. À chaque porte un groupe de marins et de scientifiques. Rachel avait du mal à croire qu'il y ait, sur une si petite île sortie de nulle part, assez de travail pour occuper une telle proportion de personnes.

    Notre colonel fit volte face en tentant d'ignorer la faible proportion de femmes autour d'elle et continua sa route vers l'entrepôt sept, ou du moins le coin de l'île où se trouvaient les entrepôts. Au final elle retournait vers la zone portuaire où le navire de Mona Lisa était encore apponté. Rachel le vit de loin mais était incapable de dire si Orion était encore à bord.

    Après de courtes minutes de marche dans une accumulation de blanc irritante, Rachel discerna le chiffre 7 sur l'une des grosses portes qui définissaient les entrepôts. Personne ne se trouvait à l'extérieur et notre faucheuse aurait aisément pu penser que les locaux étaient fermés. Elle s'approcha du bâtiment en décrivant une courbe pour observer les murs extérieurs. Rien que de hautes fenêtres ouvertes dont ne filtrait aucun bruit. Perplexe mais toujours intriguée, elle hâta le pas et fut devant les gigantesque portes en aluminium lestées de rails en métal et de demi-colonnes engagées. La porte avait l'aspect d'une simple plaque de tôle. Un plaque de tôle dont la taille aurait servi de set de pic-nique à n'importe quelle famille de géants.

    Sans attendre plus longtemps, surtout devant l'absence de personnel à l'extérieur, elle saisit la lourde poignée de métal de sa main droite et tira de tout son poids jusqu'à en faire crisser les roues mal huilées le long de la glissière. Une fois les battants espacés d'une trentaine de centimètres, la Colonel lâcha prise et se faufila par l'ouverture en soufflant plus fort qu'elle ne l'aurait voulu. Puis elle se figea.

    Devant elle, sur un petit établi conçu pour mettre en cale sèche des navires de taille moyenne, se trouvait une espèce de gabarre très fine et au gréement beaucoup trop haut.

    ...Et au gréement fait de gigantesques ailes irisées.
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    Le lieutenant Vardamack Momaridon posa des yeux ébahis sur Télésphore lorsque celui-ci osa manquer de respect à l'illustre, l'honorable, l'incroyable commandante Lin. Son cœur rata plusieurs battements tandis que l'image du vieux croulant se superposait devant ses yeux à la silhouette gracile de la demoiselle qui se tenait fièrement devant tant de soldats expérimentés. L'outrecuidance avec laquelle le vieux gradé osa interpeller son héroïne s'imposa si brutalement au cerveau de Momaridon que celui-ci paniqua et décida purement et simplement de se déconnecter.

    Flottant dans un abîme de ténèbres, la conscience de Vardamack fut soudain au calme pour faire le point : allait-il vraiment se laisser faire par une gamine ? Alors certes, il s'agissait en fait d'un célèbre vice-amiral. Mais d'honneur, déjà, et ensuite tout le monde savait qu'il était un odieux enfoiré depuis son discours sulfureux à la remise de sa médaille de retraite. Qu'un tel débris ose s'en prendre à la brillante, l'extraordinaire, la magnifique commandante Lin était une idée absolument intolérable ! Il ne faisait aucun doute que cette guerrière de renom était promise à de grands succès dans sa carrière avec Vardamack à ses côté pour l'épauler, pour la guider même au travers de ces réussites futures !

    Mais ces images de gloires qui éclairaient l'esprit de l'ambitieux lieutenant s'assombrirent tout à coup lorsqu'une immense silhouette se dressa au-dessus de lui, le menaçant de ses doigts crochus et de son sourire édenté : s'il ne faisait rien, Brocolis viendrait à chaque instant le traîner dans le ridicule et lui ôter tous ses rêves de grandeur.

    Le voile noir devant les yeux de Momaridon se volatilisa soudain sans que personne n'ait remarqué son absence qui semblait finalement n'avoir duré qu'une ou deux secondes. Des instants productifs, cependant, car il était maintenant plein d'une résolution absolue : il devait être celui qui se dresserait contre le Tyran Brocolis. Avec la fermeté et le calme qui seyait aux gradés, il impressionnerait la sublime, l'invincible, la toute puissante Lin en recadrant avec son autorité naturelle l'odieux vice-amiral.

    " Télesphore Brocolis ! Tonna-t-il d'une voix puissante. Vous dépassez les bornes ! Je ne vous laisserais pas...
    - QU'EST CE QU'ELLE A LA TARLOUZE A HAUSSER LE TON ? "

    °° °°

    " Cette femme se bat comme un tigre, marmonna Yoru en se massant une joue où un hématome commençait déjà à se former.
    - La commandante Lin a combattu sur Thriller Back et est revenue vivante, répliqua Tom en haussant les épaules. Elle est forcément puissante.
    - Si sa capitaine est aussi forte, je comprends pourquoi il y a eu autant de volontaires pour leur équipage.
    - Notre équipage maintenant. Elles ont affronté un Empereur ! Bien sûr que les hommes veulent les rejoindre. Bon, tu finis de le faire couler ce café oui ou non ?"

    Assis à l'une des tables de la cafétéria, Tom, soldat d'élite lui aussi nouvellement membre de l'équipage de Blacrow L. Rachel, s'impatientait en observant Yoru préparer un savant mélange de café.

    " C'est lancé, sourit celui-ci tandis que la machine se mettait à faire couler le précieux liquide noir après une série de tremblements et de grincements. Tu m'en diras des nouvelles, j'ai eu beaucoup de mal à me procurer certains grains de ce mélange.
    - Je sais que tu voulais à tout pris un café mais tu ne penses pas qu'on va louper quelque chose d'utile ?
    - Crois-en mon expérience de la Marine, il ne se passe jamais rien de bien intéressant dans ce genre de réunion... "

    °° °°

    "QUE PLUS PERSONNE NE BOUGE !"

    Les soldats de l'élite étaient connus pour être parmi les plus stoïques et professionnels du monde mais même certains d'entre eux ouvrirent de grands yeux surpris. Décidément, ce recrutement n'était pas banal.

    " Eh bien, Montmarssant, je retire ce que j'ai dit. Je ne pensais pas que tu aurais les couilles de faire ça. "

    La frêle jeune fille ne semblait pas particulièrement émue d'avoir été prise en otage par Vardamack. Peut-être était-ce dû au fait que la lame que le lieutenant bafoué tenait sous sa gorge n'était même pas dégainée. Ou peut-être parce que, comme tous les soldats de la pièce, elle avait conscience qu'il ne faudrait qu'une demi seconde à la commandante Lin pour stopper le pauvre marine qui semblait avoir craqué si elle décidait de s'y mettre.

    " Je fais ça pour vous, commandante ! Cette... chose... est un poison, je me dois de vous sauver !
    - Et maintenant ?
    - Maintenant, je, je... je vais voir la Colonel Rachel ! Pour avoir atteinte ce poste, elle doit surement vous connaître ! C'est ça, il vaut que je trouve la Colonel ! QUE PERSONNE N'APPROCHE ! "

    Et voilà le pauvre Momaridon qui, traînant avec lui une gamine au sourire narquois et suivi par un groupe d'élites assez perplexes quant à lui suite des événements, quitte la salle de recrutement en clamant de le conduire vers la merveilleuse, divine, miraculeuse, surpuissante Colonel Rachel.
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    -Par mes bois ! J'ai vraiment failli utiliser ce tromblon contre vous !

    Rachel n'avait pas fait dix pas vers le navire aux hauteurs improbables pour la taille de sa coque qu'un homme à peine plus grand qu'elle avait jailli d'un des établis, un fusil à canon maladroitement scié dans les bras. La colonel n'avait pas sursauté, mais elle s'était détournée tellement vite que le monde sembla basculer au ralenti. Rassurée de ne pas trouver de menace dans cette silhouette – et ravie de la vivacité de ses réflexes – elle se fendit d'un sourire apaisant et se redressa. Elle darda sur lui un regard circonspect et poli mais ne put s'empêcher d'étudier cet homme qu'on lui avait dit très bon ami de la Colonel Mona Lisa.

    Il avait de longs cheveux noirs tirés en arrière et visiblement tressés à la hâte et une barbe tout aussi noire et également tressée à la va-vite. À moins qu'elles ne furent toutes deux réalisées avec des gants de boxe. En plus de l'apparence un peu sauvage de ses traits et de ses sourcils, ses épaules basses lui donnaient l'air d'avoir un cou de taureau, animant ledit chef de projet – du moins supposait-elle qu'il s'agissait de lui – d'une gestuelle très animale. Et bien sûr, les deux cornes qui partaient de l'arrière de son crâne en courbes basses n'arrangeaient pas les choses. En mots simples, Rachel avait l'impression de se tenir devant un faune et se serait attendu à l'entendre braire.

    L'homme capta le regard de la brune et se renfrogna avec aigreur.

    -Vous êtes la nouvelle Colonel d'Elite, vrai ? Renâcla-t-il
    -Blacrow, en effet.
    -Je vous pensais plus grande. Plus grande que moi en tout cas... Ou peut-être moins frêle.
    -Les personnes qui ont tendance à me sous-estimer n'ont généralement pas le loisir de le faire une seconde fois, jugea-t-elle bon de répliquer avant qu'il ne se montre trop familier.

    Il jeta le fusil sur une simple planche portée par deux tréteaux puis s'approcha de la jeune officière. Ou de la proue du navire, peut-être. Il ne la regardait plus et elle eut le temps d'admirer sa démarche haute, comme s'il était monté sur ressorts. Ces larges chaussures et son pantalon de travail cachaient-ils vraiment des sabots et des pattes de bouc ?

    -On entend de tout. Beaucoup pensent que ce n'est que par lâcheté que vous avez survécu. Vous et Azayni.
    -Commandante Ayzami !
    -Ouhou, pardon, ironisa-t-il.

    Dans une même seconde, une lampe à huile vide éclata dans le dos de l’ersatz de chèvre, une profonde entaille s'ouvrit dans le béton à ses pieds et une lame d'un noir profond menaça sa pomme d’Adam proéminente.

    Silencieusement et par le seul biais de ses yeux étincelants, elle lui fit bien comprendre qu'elle lui aurait retiré un lobe d'oreille ou deux sans grandes hésitations. Et bien qu'il les trouvait de toute façon beaucoup trop grands, il préférait s'abstenir de tout commentaire supplémentaire et, par la force des choses, conserver ses oreilles intactes. Notre officière dut lire la résignation dans sa posture car après quelques secondes de tensions, elle rengaina sa lame qui reprit sa couleur habituelle.

    -Vous vouliez me voir, donc ?
    -Oui, avoua-t-il après un moment à mettre ses mots en ordre de marche. Ce navire a été construit pour et grâce à Mona Lisa. Et puisque la Valkyrie avait placé sa confiance en vous en vous nommant sa seconde, et que vous voilà Colonel d'Elite à sa place, Il me semble normal que ce navire vous revienne.
    -Je ne suis pas sûre que l'ordre de succession fonctionne comme ça.
    L'homme-bouc repoussa la remarque d'un geste vague de la main.

    -Ce n'est pas négociable. Si c'est un autre que vous qui l'obtenez, je me débrouille pour le détruire par inadvertance et je laisserai d'autres reprendre les travaux depuis le début.
    -Et ce ne serait vraisemblablement pas la bonne chose à faire pour le bien de votre carrière.
    -Y'a des choses dont je me carre profondément, sachez-le.

    Rachel mesura l'homme du regard avec un respect poli. Il eut l'air de comprendre une fois de plus le silence qui s'éternisa et haussa les épaules avec modestie. Ainsi, il attestait que ses travaux – et sa paranoïa, avouons-le – avaient plus de valeur à ses yeux que les promotions et les honneurs. Car ce navire méritait bien les honneurs, non ?

    -Je ne m'y connais pas vraiment, mais ce sont bien des ailes de dragons qui servent de voiles ?

    Il répondit par un nouveau haussement d'épaule et se détourna franchement vers la coque du navire. Probablement pour masquer le sourire de fierté qui fleurit sur son visage autant que pour remettre un peu de distance entre lui et la Colonel.

    -Et à part « chef de projet », comment je dois vous appeler ?

    Il n'eut pas le temps de répondre – ni l'envie, visiblement – que la porte gigantesque du hangar numéro sept s'ouvrit en grinçant sur ses rails. Apparut dans l'embrasement une cascade de cheveux noirs et lisses que Rachel identifia instantanément comme appartenant à la dame des couloirs. Elle paraissait essoufflée, pantelante, et s'appuyait contre la porte de tout son poids. Mais sa chevelure demeurait un exemple de perfection capillaire.

    -Colonel ! On est à votre poursuite depuis...
    -Vous avez le droit de m'aborder avec d'autres phrases, hein !
    -...
    -...
    -...
    -...Comment ça « on » ?

    À ces mots, la porte coulissante titanesque se déroba sous le poids de la sous officière qui manqua de s'écrouler. Et dans la lumière éblouissante que l'île blanche renforçait avec hargne se découpa une troupe entière de marins d'élite massés derrière un binôme de petite taille et à la démarche étrange. Ainsi aveuglée, la faucheuse crut qu'un couple de siamois venaient d'entrer dans le hangar. Avec des revendications beuglées à la volée. Hésitantes et chevrotantes. Et entrecoupés de sanglots.

    -Euh ... oui ?
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    - Hein quoi ?

    Lin était médusée, face à elle un triste spectacle que celui d'un homme se faisant malmener par ce qui semblait être une gamine déguisée en vice-amiral.

    "Bonjour à tous. Vice-Amiral Télesphore Brocolis, les p'tits gars."

    La rouquine avisa un instant, ne remarquant même pas le pauvre Momaridon.

    "Commandante Lin, vous êtes une femme."

    Télesphore pouffa.

    "J'accepte de vous pardonner. Mais à une seule condition : embarquez-moi sur votre vaisseau. Et sans condition, s'il vous plaît."

    - Ah !

    D'un geste simple la jeune femme infligea une petite pichenette au front de la tête blonde.

    - Si je suis rentrée dans l'élite c'est typiquement à cause de ce genre d'escrocs. Si vous voulez embarquer sur notre vaisseau vous n'avez qu'à aller demander à la Colonel vous même.

    La commandante recula un peu, l'air dédaigneuse, elle préférait reporter son attention sur les bleus.

    - Et vous vous êtes prêts à...

    "QUE PLUS PERSONNE NE BOUGE !"

    Lin se crispa, à chaque fois qu'elle essayait de prendre son rôle de seconde de l'équipage au sérieux, un événement venait la troubler, comme ce petit moustique qui vous casse les couilles quand vous essayez de vous endormir et là le moustique, il s'appelait Vardamack... C'est donc avec un poignard encore dans son étui qu'il venait de prendre en otage l'autre vice-amiral premiers prix.

    - Alors on en est là... Je sens que j'ai pas finie avec vous...


    Lin passa doucement sa main sur son visage, pendant ce temps ce brave Vardamack tentait vainement de justifier ce qui était en train de se passer.


    - Bon... Comment dire... T'es un gros guignol toi.

    L'ensemble des marins sentirent quelque chose se briser à l'intérieur de Momaridon, sa dignité venait de se faire désintégrer. La jeune femme repris vite les choses en mains.


    - BON on va faire simple, là tout de suite t'es le mec le plus ridicule que j'ai jamais vue.

    Elle le pointait d'un doigt accusateur.

    - Si tu veux sauver le peu d'amour propre qu'il te reste lâche l'autre blondie, ta punition pour connerie aggravée restera alors supportable ! Par contre !

    Cette fois c'est en l'air qu'elle leva le doigt.

    - Si jamais tu continue ton délire je vais être dans l'obligation d'ordonner à toute les recrues ici présente de te bizuter séance tenante ! Alors maintenant TU VAS ARRÊTER TES CONNERIES !

    La commandante frappa du pied le sol.

    *Bon sang Rachel j'espère que tout se passe bien de ton côté...*
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    L'air un rien perplexe, Yoru observait la salle de réunion totalement vide.

    " Hum, commenta-t-il avec sa pertinence coutumière.
    - Je t'avais dis qu'on avait pas le temps de prendre un café ! râla Tom. Ils ont dû finir la répartition des postes en avance et partir aussi sec. Je te préviens que si je passe la première semaine à récurer les ponts je te le ferai payer...
    - Eh, l'ami, lança le samouraï à un marine qui passait, l'équipage d'Ayzami Lin et Blacrow Rachel, tu sais où il est parti ?
    - Oui, vu le boucan qu'ils ont fait... répondit le soldat d'un air réprobateur. Ils sont partis vers le hangar numéro 7. Il est sur les quais, c'est celui dont on fait partir les nouveaux navires quand on les met à l'eau.
    - Tu vois Tom, conclut Yoru en repartant dans le couloir, ils ne sont pas bien loin.
    - Oui, enfin, en espérant qu'ils n'aient pas encore levé l'ancre...

    == ==

    Sur les quais, à l'entrée du hangar numéro 7 dans lequel se tenait Rachel, une Lin dont la patience venait d'arriver à bout passait un sacré savon au pauvre Momaridon. Celui-ci semblait se recroqueviller de plus en plus à chaque assaut verbal que la Commandante lui portait. Il ne tenait encore debout que parce que l'odieux Brocolis qu'il tenait en otage pouffait à chaque phrase de Lin et qu'il ne voulait pas qu'il ait finalement gain de cause.

    " Mais heu... madame Lingénialetropbelleetdivine voyons, bredouilla-t-il, c'est à dire que... où est Madame Rachel notre merveilleusesuperbeincroyable capitaine ? Elle pourra surement me comprendre... "

    Sa voix se réduisit en un murmure pitoyable tandis qu'il cherchait désespérément du regard quelqu'un pour le tirer d'affaire.

    " Tu vas finir par le boire ton café ? Fit une voix derrière lui.
    - Je le savoure olfactivement d'abord, répliqua une deuxième personne. Ah ! On les a trouvé. Ils sont là, sur les quais, devant cette grande porte. "

    Momaridon tourna la tête pour apercevoir deux marines avec des tasses de café à la main. Le plus grand la sirotait tranquillement tandis que le deuxième, celui au chignon, se contentait de la renifler.

    " Yo, fit ce dernier en s’arrêtant près de lui. C'est ta fille ?
    - Je suis vice-Amiral, guignol, répliqua la gamine.
    - Dis donc, commenta le grand, elle n'est pas très bien élevée.
    - Dîtes ! s'énerva brusquement Momarillon, vous ne voyez pas que je suis armé ? Arrêtez donc de m'ignorer parce que... "

    Yoru leva brusquement la tête en fronçant les sourcils : une drôle de sensation le titillait. Comme si quelque chose, une petite voix en lui, l'avertissait d'un danger. Il tourna son regard en tout sens, scrutant le ciel et les alentours à la recherche de quelque chose d'inhabituel mais ne vit rien de particulier. Pourtant cette petite voix ne s'éteignait pas et lui certifiait qu'une catastrophe était imminente.

    " OH LE SAMOURAÏ ! TU M’ÉCOUTES OUI ? hurla Mimarillon juste à côté de lui en gesticulant tellement qu'il frappa le café du guerrier de Wano. "

    Le monde sembla ralentir alors que la délicate tasse blanche se mit à tourbillonner devant les yeux de Yoru, auréolée d'un filet de son précieux contenu noir. Mais l'étrange voix dans sa tête l'avait prévenu, aussi le guerrier de Wano était-il prêt à agir. Sa main droite jaillissant à une vitesse surnaturelle, il attrapa adroitement la tasse par son anse et, tandis que Tom laissait échapper un long NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! catastrophé, il s'en servit pour capturer le liquide noir dedans en la promenant à une vitesse impressionnante dans les airs. Quand il la posa enfin sur la soucoupe que sa main gauche avait rattrapé, à peine une seconde après le début de l'envolée du pauvre récipient, le café avait entièrement regagné sa place. A l'exception d'une goutte, qui tomba pile au beau milieu du liquide noir maintenant joliment recouvert d'une délicate mousse dorée.

    " What else ? Conclut Yoru à l'adresse de la troupe de marines dont les applaudissements se mirent à crépiter. Tiens moi ça, Tom, s'il te plait, ajouta le guerrier de Wano en tendant sa tasse à son ami. "

    Il se sentait étrangement fatigué, comme si répondre à l'injection de cette étrange voix silencieuse avait nécessité toute son énergie. Mais grâce à ça, il avait sauvé son café. Et lui restait tout de même assez de force pour une chose.

    " Eh ! s'exclama Momarillon en voyant le samouraï le saisir par le col. Qu'est ce que tu fais ? Non attends... Noooooooooooon ! "

    Plouf ! Fit le pauvre Lieutement en atterissant dans l'eau du port.

    " Je crois que c'était ton supérieur hiérarchique, Yoru, le reprimanda Tom. "

    Mais le samouraï n'en avait cure, ni de ça, ni de la nouvelle salve d'applaudissement des marines qui salua le gracieux envol de Momarillon. Le moment était enfin venu de goûter son café. L'air extatique, ignorant les rugissement de colère du lieutenant dans l'eau, il leva lentement la tasse pour la porter à ses lèvres.

    " HAHAHA ! Beau lancer mon gars ! rugit la gamine à ses côtés en lui assénant une grande bourrade dans le dos. Il avait bien besoin qu'on éteigne ses ardeurs, ce Momagrillon !"

    Yoru afficha un air effaré : la tape de la jeune fille, pourtant faible, avait suffit pour que sa main affaiblie lâche la tasse qui s'était fracassée au sol, son précieux nectar noir maculant maintenant les pavés du quai. Nectar qu'il n'avait toujours pas pu goûter.
    Un regain de force parcourut le corps du samouraï.

    " Eh ? A quoi tu joues ? EH ! Nooooooooooooooooooooooooooon ! "

    Plouf !
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    -Lieutenant …
    -C'est un sergent.
    -...euh... sergent Son …
    -Non, c'est Sengoku.
    -Sergent Sengohan !
    -...euh …

    Rachel se tenait debout devant le hangar. La tête aussi haute qu'elle pouvait l'avoir, la main sur la hanche. Elle parut sévère et ce fut son intention, bien qu'elle n'eût aucune certitude d'être crédible. Non pas qu'elle ne savait pas être menaçante, mais elle n'en avait pas réellement la motivation. Et puis la peur ça marchait chez beaucoup, mais elle avait l'intime conviction qu'avec ces marins de l'élite, la peur n'était plus vraiment autre chose que leur veilleuse du soir.

    -Allez me les repêcher tout de suite.

    Il tira cette figure d'injustice et de rébellion qu'arborent les joueurs subissant un malencontreux carton jaune ou rouge. Mais devant l'impassibilité et le regard implacable de la Colonel d'Élite et – probablement – ses galons de Colonel d'Élite, il retira sa ceinture et son épée qu'il donna à l'homme à sa gauche. Il avait l'air déprimé par cette situation et prit le matériel avec l'air las d'un troisième classe devant une énième blague salace de l'amiral Celdeborde. Il retira ce qui ressemblait à un kimono officiel d'une île obscure, loin sur Grand Line, et plongea tête la première dans la baie. Rachel soupira puis embrassa du regard l'attroupement devant le hangar. Lin avait réussi à se frayer un passage en avant de ce troupeau mi-organisé mi perdu et avait le visage de celle qui ne comprend pas plus la situation qui si elle était arrivée en plein milieu.

    Derrière elle, Rachel repéra bien que le maître de projet était sur le point de refermer la grande porte pour isoler son œuvre aux yeux de la plèbe devant lui. D'un geste de la main, elle l'interrompit sans se détourner des marins. Ils étaient tous de l'élite et Lin était parmi eux. Probablement ceux qu'elle avait sélectionnés. Mais pourquoi les ramener ici ? D'une parole brève, elle demanda à la capitaine en second si cette unité comportait bien les nouveaux marins qui vogueraient avec eux, et la tigresse approuva avec cette vigueur qui la caractérisait.

    -Bien ! Tonna-t-elle en direction du groupe tandis que Yoru sortait la gamine blonde de l'eau et s'apprêtait à replonger pour le pseudo terroriste (estimait-elle). Vous ne me connaissez peut-être pas. Moi, en tout cas je ne vous connais pas. Nous n'étions pas censés nous connaître avant ce soir, voire demain. Je ne sais encore rien de vous, ni les vérités, ni les rumeurs. Et pour l'instant, je ne croirai que ce que vous me direz de vous. Alors pour être bien clairs, et avant que les choses n'empirent : La commandande Ayzami Lin et moi même n'avons fui aucun combat, avons mérité nos galons par la valeur de nos efforts et de nos sacrifices. Je sais ce qui court dans les couloirs, et si jamais vous y prêtez foi, je peux vous promettre devant la Dame elle-même que Lin se fera un plaisir de démentir ces on-dit. Et vous ne voulez pas qu'elle le fasse, je peux vous l'assurer.

    Maintenant, vous n'avez rien à faire ici et je sens que l'homme dans mon dos serait prêt à vous tirer dessus avec son fusil désuet par peur que vous ne lui voliez ses plans, alors vous allez retourner dans la caserne et dans vos salles communes en attendant demain matin. Je ne veux pas voir recroiser d'ici là. J'ai une excellente mémoire visuelle, je vous le garantis !


    Il y eut un mouvement de groupe, un peu lent au début, mais finalement presque tout le monde avait tourné les talons et commençait maintenant à rebrousser chemin sans vraiment savoir pourquoi ils étaient venus se faire tirer les oreilles par leur future Colonel. La rumeur enfla et des rires éclatèrent même alors qu'ils s'éloignaient. Se moquant de la gamine ou du samurai. Voire d'un peu des deux.

    Yoru jaillit une seconde fois avec, tenant par la peau du col, un Momaridon évanoui, l'écume aux lèvres et les yeux révulsés. Il s'ébroua comme un chien mais resta en petite tenue pour ne pas mouiller son kimono si beau. Rachel s'approcha inquiète.

    -Pourquoi n'est-il pas conscient ? Il s'est cogné au fond ?
    -Non, je pense que cette fillette s'est servi de lui comme d'une bouée
    -On peut pas lui enlever ça, à Montparnasse. Y'sait s'montrer utile en fin d'compte.
    -Sergent, faîtes-lui du bouche-à-bouche.
    -QUOIIII ?
    -Héhéhé...

    Pendant que Yoru s'évertuait à réveiller Momaridon du bout des lèvres et que Brocolis (ou Télesphore) s'essorait ses cheveux blonds, Rachel se rapprocha de Lin qui, comme de juste, était restée à trois pas d'elle.

    -Ils font eux aussi partie des recrues ? Pauvres de nous. On les met tous les trois de corvée d'oignons dès la première semaine ? C'est pas trop sévère à ton avis ? (Elle rit pour elle même).
    -Pardon Colonel, mais j'ai à faire alors …
    -Une seconde. Je voulais montrer le navire à Lin. Et je suis sûre que les trois compères derrière seront ravis de voir notre voilier en avant première ; s'ils sont assez attentifs.

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    - Hop hop hop on se bouscules pas et on reste sages les enfants !

    Telle une animatrice de centre aérée la "douce" Lin dirigeait la troupe de marins d'élite à travers les différents hangars de l'île. Le groupe était bruyant et semblait déranger à peu prêt tout le monde sur son passage... Il ne fallu que quelques minutes à tout ce petit monde pour atteindre le hangar où se trouvait Rachel. La rouquine fit un geste de la main à sa nouvelle capitaine chérie. Le corbeau s'avança et improvisa un petit discours pour tous les petits nouveaux présents.


    *Qu'elle a l'air sérieuse !*


    Le discours bien que soudain était inspiré, cela dit la commandante n'en retenue qu'une partie...

    - La commandande Ayzami Lin et moi même n'avons fui aucun combat, avons mérité nos galons par la valeur de nos efforts et de nos sacrifices. Je sais ce qui court dans les couloirs...

    - HEIN QUOI ?

    À peine avait elle fini de parler que la tigresse prit la parole.

    - QUI parmi vous ose ouvrir sa gueule pour dire des trucs pareils ?!

    L'aura meurtrière de la jeune femme grandissait, c'est alors qu'une recrue leva la main.

    - C'est Momaridon m'dame je l'ai vu prétendre que la Colonel était une lâche ce matin !

    Le marin mentait à coup sûr, mais là de suite Lin voyait rouge et rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Son regard se tourna vers le pauvre Momaridon totalement inconscient aux côtés de Yoru.

    - Momaridon...

    D'un pas puissant elle s’avançait vers lui, sans doute dans le but de le jeter à la mer une fois encore ! C'est alors que Rachel adressa la parole à Lin qui s'adoucit d'un coup.

    - Ohhh oui qu'on vas les mettre de corvée d'épluchage, la petite est insolente, le samurai m'a frappé avec une porte et... Momaridon.... MOMARIDON !

    La Colonel proposa alors à sa seconde de découvrir le navire, comme s'il s'agissait d'un cadeau de noël la rouquine s'illumina.

    - Oh ? C'est vrai ?


    Le maître de chantier souffla des deux narines.


    - Hé oh ça va vous hein.


    Rachel emmena donc Lin prêt du navire, il n'était pas très visible derrière quelques cuirasser en constructions. La rouquine découvrit alors un très beau bâtiment, à la forme élégante, possédant une forme taillée pour fuser sur l'eau tel un rapace.

    - Il te correspond bien je trouve...

    Lin détaillait un peu plus attentivement le navire, le mat, les voiles, la solidité de la coque... Bien qu'elle ne puisse rien aller vérifier en personne à cause du maître naval qui surveillait ses fait et geste elle sentait bien qu'un boulot énorme avait été fait.

    - C'est vous qui avez dessinés les plans ?

    - Qui d'autres ? Je suis pas un charpentier de village moi ma p'tite.


    - Gnnn... Merci pour votre travail...

    Lin comptais complimenter l'homme sur son travail, mais en fille de charpentiers de petite île elle s'était braquée dés que l'autre débile naval avait ouvert la bouche. Comme pour vite expédier ce sale con elle se tourna vers sa capitaine adorée.

    - Il te reste beaucoup de chose à faire ici ? Où nous prendrons bientôt le large pour aller rependre la paix sur toutes les mers ?

    En disant le mot "paix" elle avait frappée son poing dans son autre main, autant vous dire que la rouquine voulait de l'action !



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    Les bras croisés, dégoulinant toujours de l'eau du port dans lequel il venait de plonger, Yoru observait Lin et Rachel en plein conciliabule dans le hangar. Un coquard commençait déjà à orner son œil à l'endroit ou la tête de Vardamak l'avait percuté lorsque ce dernier s'était brusquement redressé, tiré du royaume des morts par les bons soins du samouraï. Maintenant à quatre pattes par terre, le lieutenant martyrisé continuait encore à cracher ses poumons sous les quolibets de la petite peste blonde.

    " Dis-donc, remarqua Tom bien content lui d'avoir évité de participer aux premiers secours, elle est plutôt jolie la nouvelle patronne. Elle m'a laissé bouche bée.
    - Quand on aime le style gothique, effectivement, acquiesça Yoru.
    - Et elle rigole pas. Tu as vu comment elle a maté tout le monde ? Elle m'en bouche un coin.
    - On ne pouvait en attendre moins d'une femme avec une telle réputation.
    - Par contre, ajouta Tom d'un air dépité, je crois les avoir entendu parler de corvée d'oignon... A peine partis et on sert déjà de bouche trou...
    - Tom ?
    - Oui ?
    - Il va t'arriver des bricoles si tu continues à faire exprès d'utiliser le mot "bouche" dans toutes tes phrases ! C'était un ordre de la Boss ! J'étais obligé de lui faire du bouche à bouche !
    - Des menaces ? Un combat contre toi ne me déplairait pas. Je dirais même que ça me met l'eau à la bou... "

    Avant que Yoru n'ait le temps de réagir Momaridon, visiblement excédé lui aussi par les jeux de mot douteux et ayant enfin trouvé un moyen d'évacuer sa frustration, se jeta sur Tom. Les deux soldats se mirent à se rouler par terre, se distribuant des mandales avec conviction.
    Le guerrier de Wano leva des mains et un visage innocent devant le regard assassin que Rachel tourna vers eux. Fort heureusement pour Tom et Momaridon, la Colonel semblait trop plongée dans sa discussion avec Lin et l'ingénieur naval pour sévir.

    Laissant les deux autres régler leur problème, Yoru s'avança jusqu'au hangar à la suite de ses supérieurs pour mieux observer le nouveau navire sur lequel ils allaient naviguer. Élancé, taillé pour la vitesse et la précision, il en admira les courbes et les lignes fuselées.

    " Il est magnifique, murmura-t-il.
    - Et tu dis-ça dès le premier baiser... Qu'est ce que ça va être une fois que vous serez seuls en mer...
    - Je parlais du navire !  
    - COLONEL ! COMMANDANTE ! "

    Tous se tournèrent vers le soldat qui venait de faire irruption dans le hangar et qui n'arrêta sa course folle qu'une fois devant Rachel et Lin, un rien aidé par le tromblon que brandit l'ingénieur naval sous son nez.

    " Heu... reprit-il plus calmement en lorgnant d'un air suspicieux la gueule béante de l'arme, voici les documents que vous aviez demandé, Colonel, ainsi que la papier vous donnant l'aval de l'administration pour appareiller. Votre équipage est maintenant tout ce qu'il y a de plus officiel et a toutes les autorisations relatives à votre rang. Nous avons aussi installé à bord tout ce que vous avez demandé, y compris votre machine à café de luxe, plusieurs centaines de kilos de viande rouge et, heu... votre collection de calendriers de la pin up Claire Amor Gane... ajouta-t-il tandis que Yoru s'efforçait de garder un visage rigoureusement impassible, que Lin bavait discrètement en regardant ailleurs et que la jeune fille blonde arborait un air très satisfait. Le Major vous a également fait parvenir plusieurs cartons des missions jugées d'urgence absolue depuis l'année dernière. En bref, vous et votre équipages êtes fins près à partir !"

    A ces mots, tous comprirent que la Flèche attendait encore que Rachel fasse ses preuves pour mériter son titre si nouveau et que, à ses côtés, son équipage serait aussi très surveillé. Mais loin de craindre le défi, tous se redressèrent, de Momarillon et Tom qui se relevèrent du sol en passant par Lin qui montra les crocs jusqu'à Brocolis qui se dressa sur la pointe des pieds pour paraître plus grande, et bombèrent le torse. S'ils combattaient avant pour l'Elite ou la Marine, c'était maintenant à quelque chose de plus intime qu'ils appartenaient : ils devenaient en ce jour les hommes de Blacrow L. Rachel, Colonel de la puissante Flèche.
    Et ça, ça leur faisait quand même des petits papillons dans le ventre.

    " C'est parti les gars ! Moi j'vous l'dis, on va en casser des noix ! "
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    L'esprit d'équipe chez un Marine se forge autant au gré des aventures qu'au jour des rencontres et l'équipage d'élite de Blacrow L. Rachel ne manquait pas de respecter la tradition. Cachée sous les esbroufes et autres railleries entre les nouveaux élites, la cohésion de groupe commençait déjà à se former et les grandes gueules à émerger. Parmi elles, le charmeur volubile incarné par un samouraï faussement mystérieux, la lieutenante plate, susceptible et sanguine qui cherche entre les frasques de ses hommes son autorité, la capitaine qui n'a pas l'habitude d'être charismatique et Vardamack « Victime DeLuxe » Momaridon. Chacun trouve son rôle et sa place dans un univers qui va rapidement devenir personnel et coutumier, et c'est empli de joie et d'envie que la plupart des nouvelles recrues se relayaient depuis la veille entre le navire et la base pour charger leur paquetage et organiser le départ imminent, sous le regard bienveillant d'une Valkyrie fière et désireuse d'enfin prendre la mer. Elle se sentait sereine quant à l'avenir et n'avait aucun doute sur la capacité de ses hommes à faire face à toutes les situations. Jusqu'à avoir mal au pied. Elle quitta l'horizon des yeux pour chercher la source du problème et ne trouva comme cause à sa douleur qu'une petite blonde, mains sur les hanches et talons sur son orteil.

    "Sans rire, vous n'avez même pas eu l'impression qu'il y avait comme un malentendu, mon grand ?"

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    Le déni est une phase par laquelle tout être se doit de passer. Télesphore y était régulièrement confronté lorsqu'il devait expliquer sa situation à tout quidam ne le connaissant pas personnellement. Comprenant sans l'accepter l'incompétence des hommes à croire en l'Homme et à sa parole, le vieillard et ses couettes blondes bataillaient chaque jour pour faire valoir son histoire aux yeux d'un monde qui refusait d'entendre qu'une loli de 13 ans puisse être un ancien vice-amiral respecté de tous. Aussi, il s'était préparé à devoir insister auprès de l'ex-Faucheuse pour pouvoir embarquer avec elle le temps de retrouver ce cher Buchenwald qui se cachait quelque part sur les mers de Grand Line. Deux choses s'étaient cependant érigées face à son plan -pourtant rodé d'une main d'orfèvre- et la réalité du terrain. La première était évidemment le caractère désinvolte et impulsif de certains membres de ce nouvel équipage qui, en opposition avec la propre impertinence de notre bon vieux Brocolis, créait des étincelles au sein d'une assemblée qui ne cherchait qu'à se construire et se respecter, retirant ainsi tout espoir de crédibilité à la petite blonde. Celle-ci s'était alors retrouvée recrutée de force avec l'image d'une perturbatrice dans un équipage qui ne se poserait que quelques jours plus tard la question de la légitimité de sa présence à bord et de la responsabilité de garder une enfant sans défense sur les mers les plus dangereuses du monde. Mais si ce problème -majeur- apparaissait comme un frein à l'image que voulait imposer notre vieillard au reste de l'équipage, il n'était rien comparé à l'autre difficulté qui se dressait sur le chemin de Télesphore.


    "Sergent Yoru ! Où est-ce que je met les pommes de terre ?"
    "Sous ta couche Marmiton. Compte pas sur moi pour épluchez vos bêtises."
    "Ouais, Mortimer, nous fais pas chier avec tes patates ! Démerde-toi !"
    "M-Mais la capitaine a dit qu-"
    "LE capitaine."
    "... qu'on était tous les trois de corvée alors je pensais que..."
    "Je te soutiendrai jusqu'au bout, loyalement."
    "Idem, loyalement."
    "M-Mais la capi-"
    "LE capitaine."
    "C'est vrai qu'on a deux dames en guise de supérieur. Pas courant, tiens."
    "... tailler des patates ensemble, ça forge l'amitié ! Alors on dev-"
    "Boarf, tant que le capitaine fait son taf, en théorie, pas besoin de parler à la commandante Lin."


    Télesphore pouffa.

    "Blacrow L. Rachel est une femme, pseudo-ancêtre."
    "... et au péril de notre vie, nous nous battrons les uns pour les autres ! Seuls face à l'adversi-"
    "Il est un peu efféminé, mais il a pas l'air méchant. Je compte pas rester des années, mais je le conseillerai sagement. Ce sera un bon capitaine. Fort et couillu."
    "On dit LA Valkyrie."
    "... et tandis que je me viderai de mon sang, je vous prendrai la main sergent, et vous pleurerez en me remerciant de vous avoir sauv-"
    "Oui, ouiii, bon, y a eu un raté dans l'état-major, ça arrive..."


    Le sergent d'élite Yoru envoya valser sa main pour signifier son abandon en comprenant qu'il ne ferait pas entendre raison à l'étrange énergumène qu'était Brocolis. Il lâcha un soupire amusé en voyant la petite tourner les talons pour s'en aller fièrement, menton en l'air, maîtrisant totalement son image de jeune pimbêche du haut de ses 115 ans. Parce que ce que ne comprenait pas le plan du vice-amiral d'honneur, c'était effectivement le déni. Pas celui des autres, non. Le sien.

    "... et alors que je rendrai mon dernier souffle, vous tiendrez fermement, larme à l’œil, la photo de ma compagne Sandrine en promettant de lui remettre ma lettre écrite la vei-"
    "Les patates, Mongrobidon."
    "Oui sergent !"


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    "Bouhouhouh..."
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    "Camarades ! Aujourd'hui et le premier jour du reste de votre vie ! Aujourd'hui se termine votre existence de simple homme des flots, le confort de votre quotidien et la satisfaction laxiste que vous gagnez à arrêter de vulgaires vagabonds des mers ! Aujourd'hui, vous devenez des élites ! Des hommes parmi les hommes ! Aujourd'hui la piraterie a peur ! Aujourd'hui la révolution meurt !

    Vous ne vous engagez pas dans une vie facile. Les jours seront longs, les combats seront durs. Mais nous sommes un groupe. La commandante Lin..."


    Un ricanement mesquin s'éleva un court instant de l'assemblée.

    "... et moi-même sommes peut-être les seules à connaître ce monde dans lequel nous nous engageons aujourd'hui mais j'ai confiance en vous. J'ai confiance en toutes les individualités. Et j'apprendrai à vous connaître, chacun votre tour, parce que je ne veux pas être une capitaine qui ne sait pas qui elle dirige. Aujourd'hui, nous sommes une équipe. Il n'y a plus de maillons faibles. Même pas Momaro... Mormi... Même pas Zardamack ! Nous le soutiendrons s'il le faut parce que c'est ce que nous sommes.

    L’Élytre accueille de formidables guerriers. Je suis fière de vous. Soyez fiers de vous."


    L'assemblée éclata en applaudissements tandis que la Valkyrie descendait de son estrade pour aller droit vers le poste de commandement. En cours de route, elle reçu de plein fouet une toute petite et légère tape dans le dos dans lequel Télesphore Brocolis avait pourtant mis toute sa puissance, l'amenant à regarder droit dans les yeux de la blondinette.

    "Beau speech mon gaillard !"

    Rachel quitta avec un sourire serein les yeux amusés du vieillard à froufrous et continua sa route vers la commandante Lin pour lui donner le signal du départ. Derrière elle, la fillette grimpa sur le promontoir depuis lequel la colonel d'élite venait de terminer son discours.

    "Ça fait longtemps que j'étais pas monté sur un bateau qui donne envie ! Mes p'tits gars, tous avec moi ! Comme disent les jeunes : « TAÏAUUUUUUUUUT » !"