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Exorcizamus Te : Ange Déchu vs Prêtre Fanatique

Les choses s'accéléraient à un rythme infernal. Le manoir était un lieu de combats sanguinaires. Quant à l'extérieur, ce n'était guère mieux. Nombre de pirates se donnaient à cœur joie d'essayer de piller la ville. Était-ce pour autant que j'allais m'attarder pour venir en aide aux civils ? Bien sûr que oui. J'avais beau officier en tant que pirate et cacher ma véritable nature de Révolutionnaire sous le nom de Re D. John, je n'allais pas laisser les civils en proie aux sévices et forfaits de la piraterie. Je pouvais mentir aux autres, mais sûrement pas à moi-même. Je n'étais pas le genre de salaud à laisser mourir les gens autour de moi sans réagir. Bien au contraire.

Chevauchant mon Cerbère qui parcourait le sentier au galop, nous vîmes plusieurs pirates malmener la population. L'animal mythologique n'eut même pas besoin de me demander quoi faire pour savoir ce que je désirais. Nous écartant du chemin, nous arrivâmes face à un groupuscule d'une dizaine de bandits, nous interposant entre eux et une famille civile des plus désarmées qui soit. Bien entendu, le florilège de répliques violentes et d'insultes à mon encontre était assez choquant, du moins pour une bonne sœur. Comme si insulter un guerrier allait le faire déguerpir. Et Satoshi voulait recruter ces hommes qui s'en prenaient à des femmes et des enfants ? S'il espérait que j'accepte de naviguer avec ces gens, il se fourrait le doigt dans l'œil jusqu'au coude.

Dégainant mes deux épées, je fixais les pirates avec un air sévère et intransigeant, n'exprimant que du dédain et aucune colère. Tout au plus, ils ne représentaient à mes yeux que quelques minutes d'échauffement avant de m'attaquer au navire de Barba Rossa situé en contrebas un peu plus loin. Alors que tous se ruèrent vers moi en hurlant comme des dératés, je décidais de ne même pas prendre la peine de salir ma lame en la faisant rencontrer la leur. A ma main droite, je tenais Kurayami-Hime que je levais à l'horizontale, au niveau de mon épaule gauche, pour la rabattre d'un coup sec en libérant une lame d'énergie. Le croissant de lune noir bordé de rouge sombre s'abattit sur les forbans qui n'eurent que le temps de pousser un léger cri, rapidement étouffé par la détonation que produisit l'arcane.

Me tournant vers les civils toujours apeurés, je leur indiquais de fuir vers les bois pour se mettre en sécurité, avant de me remettre à chevaucher Gehennos pour rejoindre le bateau. Les quelques pirates dans cette partie de la ville ayant assisté à la scène furent à moitié furieux pour leur camarade, à moitié apeurés par le spectacle qu'il venait de voir. C'est avec ce qui leur restait de courage, ou peut-être la force de leur peur, qu'une partie d'entre eux se dirigea vers le vaisseau par lequel ils avaient abordé. Celui-ci se trouvait bel et bien dans la même direction que Satoshi m'avait indiquée. Courant derrière les pirates, je les vis alors monter à bord en hurlant comme des dératés pour prévenir leurs collègues. Sans leur laisser le temps de comprendre ce qui se passait, je me mis à parler d'une voix forte et claire.


- Messieurs ! Votre capitaine est tombé ! Étant donné que le temps presse, je n'irais pas par quatre chemins. Soumettez-vous à la bannière de Satoshi Noriyaki et cessez tout acte répréhensible moralement... ou venez exprimer votre désaccord face à moi.

Juste en restant devant le ponton de bois près duquel était situé le vaisseau pirate, je pouvais percevoir l'agitation qui régnait. Si j'en jugeais les cris et autres exclamations que je parvenais à entendre, je venais de jeter les graines de la discorde au sein du groupuscule de pirates. Une partie semblait dubitative devant les faits révélés par leurs collègues revenus en trombe, une autre désireuse de venger son capitaine, alors qu'un troisième était simplement en train de faire dans son pantalon. L'annonce du nom de Satoshi fit également un grand effet, sa prime étant assez connue dans cette partie des Blues. Descendant de Cerbère, j'attendais que les quelques récalcitrants ne se montrent, afin de les éradiquer, eux ainsi que les quelques doutes et sentiments de révoltes encore présents dans l'esprit de leurs camarades. Ce serait l'occasion de donner un bon coup de balai pour virer ceux dénués de morale et qui osaient s'en prendre aux civils avec brutalité.

Finalement, une quarantaine de pirates vint à émerger du navire, descendant la passerelle avec un air des plus renfrognés. A leur tête mécontente, on pouvait aisément deviner que ce n'était pas pour parlementer qu'ils avaient mis pied à terre. Je trouvais cela amusant de les voir guidés par leur colère et leur fierté mal placée. Cet espoir de pouvoir faire face... j'avais pris sur moi de le balayer le plus vite possible afin de ne pas leur laisser le temps de faire des plans sur la comète. Le groupe s'arrêta face à moi, pensant sans doute que j'allais prendre peur. Aucun d'entre eux n'éveillait mon instinct combattif, laissant à penser qu'ils étaient bien loin de sortir du lot des autres pirates de bas étage. Je fis signe à Cerbère de se placer en retrait et de s'asseoir, voyant que certains d'entre eux demeuraient tout de même intimidés par la créature mythologique, le tout avant de faire signe aux forbans d'approcher.

Cette provocation déclencha le feu de la guerre dans leur esprit, car aussitôt, la plupart d'entre eux se rua vers moi, abattant leurs lames et tirant des coups de feu qui ricochèrent sur moi, ou passèrent tout bonnement à côté. Levant mes deux sabres, je les croisais au-dessus de moi en me courbant légèrement en avant, stoppant une bonne partie des attaques, les autres s'arrêtant sur mon corps renforcé par une armure de plumes renforcés dissimulée sous mes vêtements. A vue de nez, car ne l'oublions pas, les nez ont des yeux, j'aurais estimé qu'une quinzaine d'individus se trouvaient autour de moi. Du moins... pour le moment. Décroisant mes lames pour les positionner autour de moi dans un mouvement de rotation, j'inclinais celle-ci en tournant à toute vitesse sur moi-même, n'effectuant qu'un seul tour avec une grande célérité.


- Tenjoushô !

Le mouvement créa un appel d'air ascendant, à la manière d'une bourrasque extrêmement puissante, qui fit alors décoller les combattants se trouvant autour de moi. La quinzaine de pauvres bougres décollèrent en poussant en cœur un cri de douleur, sentant la lacération de l'attaque qui les dispersa rapidement, en envoyant une partie dans l'eau, alors que les autres retombaient lourdement sur le sol. J'étais au moins débarrassé du plus gros des guignols sanguinaires qui étaient du genre à défier l'autorité établie et créer des embrouilles. Quant au reste du groupe, une partie d'entre eux remonta à bord en hurlant, alors qu'une quinzaine resta pour essayer de lancer une nouvelle offensive.

Je n'allais pas perdre mon temps et mon énergie à combattre de pareils sous-fifres. Rangeant Hiryuushirô dans son étui à ma ceinture, je posais le dos de la lame de Kurayami-Hime contre ma clavicule, ce qui me donnait un air assez décontracté. J'avais les yeux fermés alors que je soupirais, donnant l'impression d'être plutôt excédé par ce qui se jouait ici. Ouvrant à nouveau les yeux en fronçant les sourcils, je laissais le Kitetsu émettre une puissante aura meurtrière, donnant l'impression à chaque pirate face à moi qu'il venait de se faire transpercer par une demi-douzaine d'épées similaires au sabre que je tenais. L'illusion se dissipa, les laissant totalement en sueur et sous le choc. Profitant de cet état d'instabilité émotionnel, je pris la parole pour leur donner le coup de grâce sur le plan psychologique.


- Je vous conseille de remonter à bord et de préparer le navire pour le départ lorsque le capitaine Satoshi sera là. Mais si vous n'êtes pas contents... je suis prêt à écouter vos plaintes.

Émergeant à la suite de cette tirade, ce n'était plus la fureur qui se lisait sur le visage des forbans, mais bel et bien la crainte. Ils finirent alors par faire comme leurs camarades quelques instants plus tôt et regagner le galion afin d'exécuter l'ordre donné. Afin d'éviter qu'ils ne prennent la poudre d'escampette, je demandais à Cerbère de sauter sur le vaisseau afin de les surveiller. Quant à moi, je rangeais Kurayami-Hime dans son fourreau, faisant un rapide moulinet pour la laisser s'emboîter habilement dans l'étui. Je m'assis alors sur l'un des quelques petits piliers en bois servant de bitte d'amarrage. Un bruit vint alors retentir à mes oreilles. Quelqu'un approchait par le sentier, dissimulé par l'ombre des arbres qui le bordaient. Restait à savoir de qui il s'agissait.

Était-ce Satoshi ? Ou alors...
    Un nouveau groupe était arrivé, celui d'un croyant d'après les paroles que j'ai ouïe dire. Ils parlaient latin et finissaient toutes leurs phrases par des « Amen » très lourds à la longue. Ils ressemblaient à des chiens enragés, ils n'avaient aucune pitié pour ceux qui s'opposaient à eux, aucune. Leurs sabres tranchaient des têtes, des bras, des jambes, tout ce qui pouvait se trouver en face deux et sans uniforme. Quand à moi j'avais pris l'initiative de bien ranger le petit coffre dans mon costume afin de ne pas paraître suspect. Je me dirigeais en effet vers la sortie mais je ne pouvais pas les laisser continuer. Ils empêchaient toutes les recrues potentielles de passer. Mais pourtant je ne pouvais pas mettre en péril le Log Pose. Je m'étais arrêté quelques secondes pour réfléchir et pourtant c'était juste assez pour ouvrir ma garde. Je sentis une grande pulsion meurtrière, grandissant sans cesse en flèche dans mon dos. La peur. Une sensation jamais ressentie comme tel auparavant. J'hésitais à me retourner, mes jambes commençaient à trembloter, mon corps à s'engourdir. Mais au moment où j'entendis le son de sa lame sortir de son fourreau, je n'avais pas hésité à faire un bond en avant, pour partir de cette pièce, en espérant que les fortes âmes repérées plus tôt dans la journée se chargeraient de ça.

    Bref, j'entamai maintenant une course effréné contre ce démon. Il se disait envoyé de dieu pour notre salut certainement, mais au fond il est peut être plus proche de Lucifer que de lui. Enfin, des arbres, des branches, des racines, je me prenais tout cela de partout, mon costume était déchirait de haut en bas, j'avais même du enlever ma cravate sur la route pour paraître toujours plus élégant. A côté de moi quelques pirates semblaient avoir réussi à passer le trou, mais bien d'autre ont du tomber au combat. Enfin. D'ailleurs la pression semble avoir diminué, peut être ai-je réussi à semer le monstre qui se tapissait derrière moi ? Mais que dis-je, il ne faut pas s'arrêter pour ça, c'est vrai que si je m'arrêtais maintenant il allait sans doute me rattraper. Enfin, en regardant un peu vers le haut, en essayant de regarder entre les arbres, je pouvais distinguer les voiles du bateau, l'étendard de Barba Rossa n'allait bientôt plus être que poussière, laissant place à celui de Satoshi Noriyaki, nouveau capitaine des Kichigai Yokubari' Pirate. En d'autres thermes les Avares Fous, ceux qui ne penseront qu'à l'argent. Un équipage qui protègera les femmes et qui ne les frappera jamais. Un équipage qui ne violera jamais. Un équipage sains envers le peuple et brutal envers la marine. Un équipage à l'image de son capitaine. Mais fini de rêver, je voyais la coque du bateau, puis le pont, j'étais sorti du sentier, et j’apercevais Re D. John. Eh au moment ou je baissa les yeux vers le port, je compris pourquoi je n'avais pas eu de problème sur le chemin. La moitié des marins étaient là, en train de tous les massacrer, pas cool pour moi, fallait que je fasse quelque chose pour eux quand même, ce sont mes futurs nakamas !

    M'élançant vers le groupe en plus mauvaise posture, je fis gouter à trois hommes en uniforme ma semelle noire, mh, ferait-elle plus mal avec de l'acier implanté ? Je vais avoir des achats à faire moi. Bref, l'un semblait plus coriace, il bloqua mon pied à l'aide de son sabre, évidemment vu la force qu'il avait le gamin, sa lame se brisa net, je changea de pied d'appuis et lui décocha un coup de talon vertical qui le projeta en l'air. Je me retournai pour aller attaquer un nouveau groupe tandis que les pirates restant me remerciaient et que le nain de jardin retombait au sol. A partir de ce moment tout les chiens du gouvernement m'avaient repéré, ils se retournèrent tous vers moi, et commencèrent à former un cercle autour de mon corps. J'allais pouvoir utiliser pour la deuxième fois la technique que j'avais pu élaborer pendant mon entrainement. J'attendis qu'ils soient tous à la bonne distance et je chuchotais le nom de ma nouvelle technique à savoir : « Berrys ». Hop, un pied devant l'autre, puis l'autre derrière, et ainsi de suite à très grande vitesse donnant l'impression que je suis une toupie, haha, et on continue et on continue, et là, au moment propice, quand personne ne s'y attend, ça s'arrête. Tout ça laissant des vagues d'air coupé partir dans tous les sens pour ensuite balayer tous les ennemis aux alentours. Une perte de huit hommes ça fait mal. Bref, j'avais plus trop le temps de faire joujoux, fallait qu'on parte vite, pour cela, je montais donc sur le bateau, j'arrivais sur un endroit bien en hauteur et, d'une voix forte et grave :

    « Hum Hum ! »

    « S'il vous plait, écoutez moi ! Je me présente, mesdames et messieurs. Je suis l'illustre Noriyaki Satoshi. Ce sera Satoshi tout court et rien d'autres pour vos délicieuses mais non moins ridicules personnes, parce que mon patronyme, il vous regarde pas. Si le cœur vous en dit, je vous autorise à utiliser cette appellation dont je suis la cible. Black Heel. Je suis âgé de vingt huit années pendant lesquelles je suis passé de simple civil à maitre contrebandier, pour enfin finir capitaine des Kichigai Yokubari's Pirates, à savoir vous huhu. Ma prime s'élève pour le moment à 36 000 000 de berrys depuis l'évènement fâcheux qui à coûté la vie à de nombreux marins : Le sabotage du Léviathan. J'ai pour habitude de ne me battre qu'avec mes jambes, je ne mettrais pas de coup de poing ou autre. La seule arme que je sais utiliser en dehors de ça, c'est ce bon vieux pistolet, mais il faut que je me rachète de la poudre et des balles. Bref, mon but est simple : Devenir l'un des hommes les plus puissant, riche et influant. Pour cela je dois traverser Grand Line, mais je ne pourrais le faire seul, alors je vous demande ça comme à des amis. Êtes vous avec moi ? »




    Dernière édition par Satoshi Noriyaki le Dim 28 Aoû 2011 - 19:35, édité 4 fois
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    Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées et que vous nous enseignez par votre sainte Eglise, parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper. Amen.

    Il n’y avait aucun honneur à fuir un juste combat, mais si cette marque de lâcheté déplaisait au Paladin, il retirait de cette situation une joie insoupçonnée. Ainsi débutait la traque, ainsi débutait le début de la juste purification car enfin il se trouvait un adversaire à la hauteur de ses espérances. Ramener la tête de ce pirate primé, non, ramener son corps pendu à une croix de bois, suspendu en haut de son mat serait pour lui une juste offrande à son Dieu de miséricorde. Il voyait déjà en haut de son navire les corbeaux trôner, torturant cet infâme pêcheur de leurs becs acérés, lui ôtant la chair par petits bouts. Les oiseaux de malheur se repaissant de ses yeux, lui faisant souffrir milles tourments pour que les enfers ne soient pour lui qu’un juste repos. Que la honte d’avoir desservi le dessein du très haut soit si lourde pour son âme qu’il choisisse l’oubli plutôt que la clémence du très Saint. Sa couardise ne lui serait d’aucun secours, ni même sa facilité à décamper car le Paladin se ferait une joie absolue de lui briser les deux jambes, pour qu’il reconnaisse enfin l’humilité du Seigneur et qu’il rampe à ses pieds, comme la misérable vermine qu’il était ! Là était la place des criminels, là était la place des impies. Nulle pitié, car c’était de cette faiblesse qu’ils se repaissaient et tiraient profit. Il n’étaient que des asticots grouillant sur un cadavre putréfié, osant croire que leur festin ne connaîtrait pas de fin mais ils se trompaient. Dieu tout puissant avait pour eux une vision de tourmente, et lui, sa main armée, serait là pour leur administrer une sanction exemplaire. Il était l’instrument du Seigneur, son glaive en ce monde. Il se devait de purifier la terre avant que la colère divine ne vienne la détruire. Il était la dernière chance de salut pour tous, et il ne pouvait faillir car sa vision de massacre trônait sur les principes de bonté de son dogme. Il épurait le troupeau, éloignant les brebis galeuse pour assurer la pérennité des meilleures bêtes car à l’évidence, son troupeau avait besoin d’un berger. Il espérait ramener ces brebis égarées, mais il ne se leurrait pas quant à celles qui contractait la pestilence du malin. Seul le feu pourrait être à même de purifier cette satanée engeance !

    Le Paladin se rua à l’assaut de sa proie, éclatant de rire devant la retraite anticipée du pirate. Il prit cependant le temps de réduire en miettes tout ce qui pouvait se trouver sur son passage. Que ce soient des forbans ou de simples couards, il rayait de la carte cette vermine sans prendre le temps de leur offrir une juste reddition. Leurs crimes de scélérats étaient déjà avoués, et la vie qu’ils arpentaient à présent était destinée à finir sitôt qu’ils avaient posé le pied sur cette île, avec l’intention de la piller. Ces maudits pirates ne connaîtraient pas le repos tant que le Colonel respirerait. Il maniait son arme avec une telle force qu’il dut à plusieurs reprise s’arrêter pour la dégager des corps de ses victimes, littéralement embrochée sur cette lame gigantesque. Le sang pleuvait sur son passage, mais nul n’osait se dresser en face de sa route. Certains tentèrent de fuir, mais il reprenait alors son massacre aux lames de baïonnette. Les fines pointes de métal pleuvaient dans la rue, et elle faisaient un carnage assuré, n’épargnant aucun ennemi de la Marine. Les pages saintes du Paladin se retrouvèrent ainsi plantées dans un nombre incalculable de fuyards, et rien ne semblait être assez courageux pour se dresser face à lui. Sa troupe le suivait à présent, elle répandait la mort sans sourciller, et en scandant de pieuses prières. Alexander ouvrit grand les bras et éclata de nouveau de rire.

    « Priez mes enfants, priez le Seigneur qui nous a aujourd’hui amené ici bas ! Remerciez-le pour le grand rôle que vous tenez dans son cœur, car en ce jour, nous sommes tous égaux devant lui : nés dans le sang, nous les tuons dans le sang, pour qu’ils aillent brûler dans les flammes de l’Enfer. Alléluia mes frères ! » rugit-il, tirant de nouveaux cris d’encouragement de ses hommes.

    Alexander ramassa alors son épée à deux mains, maculée de sang, qui trônait à ses pieds. Il l’attrapa par le pommeau et la chargea sur son épaule, tout en montrant l’étendard de Barba Rossa de son doigt. Il distinguait à peine le navire à travers les arbres, mais il faisait là une cible de choix. Le Colonel ordonna alors l’assaut général, et ses hommes, accompagnés des quelques Marines qu’ils avaient ramassés ça et là, chargèrent le bâtiment, dans un chœur bestial. Le prêtre ne suivit cependant par leur exemple. Il se contenta de saisir sa Bible et de l’ouvrir là où un marque page en tissu carmin trônait. De sa main droite, il fit tourner les pages et arriva à une enluminure gâchée par une vieille trace de sang. Il fit courir ses yeux sur l’image et sourit, satisfait. Lentement, il commença à psalmodier, sentant les saintes paroles lui parcourir le corps, lui causant un frisson de plaisir. Il marchait d’un pas vif, mais sa voix prenait peu à peu de l’ampleur, et lorsqu’il arriva en vue de ses hommes, il constata qu’ils avaient déjà engagé le combat avec une troupe plutôt conséquente de pirates, qui venaient de débarquer d’on ne sait où. Il haussa le ton, et il vit le carnage gagner en puissance, tandis que, son épée sur l’épaule, il avançait. Les combattants parurent s’éloigner de lui, au fur et à mesure qu’il marchait, ses fidèles soldats mettant à mort leur victime puis se fendant d’un salut pour laisser le passage à leur chef. Le sang pleuvait sur le port, mais Alexander ne semblait nullement s’en soucier. Il lisait sa Bible, exhortant ses guerriers à la purification de l’âme de ses ennemis. Arrivé à l’épicentre du massacre, il fit alors glisser son imposante arme de son épaule, puis referma sa Bible et la laissa glisser dans sa poche. Il leva les yeux vers l’étendard du navire et lui offrit un sourire sadique.

    Un pirate se dressa soudain face à lui. Un homme marqué par les cicatrices. Il se dressa au cœur du chaos face à celui qui commandait l’assaut des Marines contre le navire. Un bandana rouge lui couvrait les cheveux, et un bouc soigneux lui décorait le menton. Croyait-il mettre un terme au combat par sa seule intervention ? À en croire par le sang qui maculait sa lame, il avait déjà tué un homme, peut être même plusieurs. Peu importait. Le Paladin se tourna sur le côté et fit négligemment siffler la lame effilée de son épée. La pointe de l’arme, émoussée par les combats, enfonça d’abord le plexus de l’homme, avant de déchirer les chairs pour s’y enfoncer. Alexander garda quelques secondes son bras tendu vers sa victime, qui glissait sur le sol, littéralement épinglé par l’arme. Il laissa alors tomber son bras et fit apparaître une lame de baïonnette dans sa main, peut être une des dernières qu’il possédât encore. Il avança vers l’impudent qui avait oser le défier. D’un geste, il acheva de lui ouvrir le torse en retirant l’épée puis il la planta dans le ponton d’accès au navire. Elle s’enfonça d’une trentaine de centimètres, stoppant net les derniers pirates qui tentaient de descendre du navire. Ceux-ci eurent un mouvement de recul, qui s’acheva en mouvement de retraite en constatant le sourire sadique du prêtre. Le Paladin tira une autre lame de sa manche, puis il riva un regard démoniaque sur le navire et sur ce qui pouvait encore se terre là haut. Il posa un pied lourd sur le ponton en bois, laissant là son imposante épée à deux mains, puis avança à l’assaut du bateau, seul. Ses hommes se battaient encore en bas, contre la piétaille. La mer serait rouge, ce soir.
      Ce fut un soupir de soulagement qui émana de ma bouche lorsque je constatais que le nouvel arrivant n'était autre que Satoshi. Rapidement, je l'engageais à se montrer sur le navire afin d'imposer son autorité. Il semblait tout de même à bout de souffle, sans doute à cause de la tripoté de Marines et de forbans qu'il avait dû corriger en chemin. Il fallait dire que Sirup s'était changé en vrai champ de bataille en à peine quelques heures de temps. Mais oubliant cela, je finis par monter sur le galion avec le capitaine, prêt à le soutenir lorsqu'il aurait besoin de mon assistance. Après tout, si je voulais faire un pirate crédible, il me fallait choisir le type de flibustier que je voulais être. J'avais sans conteste opté pour le type loyal envers son chef, prêt à le soutenir et à répondre au moindre de ses ordres, toujours avec force et honneur. Voilà l'image que je voulais donner de moi, et qui ne se différenciait pas vraiment de celle du Révolutionnaire que j'étais. En somme, il serait plus facile pour moi de jouer ce rôle s'il se rapprochait de ma vraie nature. Hors de question de jouer les pirates assoiffés de sang et de carnage. A dire vrai, je n'aurais pas de remords à occire le premier coéquipier de ce genre qui se comportera ainsi en face de moi.

      Alors que Satoshi fit son discours, je ne pris pas la peine de le regarder. Mes yeux étaient posés sur l'équipage tout entier. Plus que tout autre chose, je voulais voir si cet homme avait réussi à capter leur attention et s'imposer parmi eux. Dans le regard des forbans, je vis une part de peur, mais également de respect pour l'homme face à qui ils étaient. Il fallait avouer que Barba Rossa était loin d'être un pirate aussi renommé que Noriyaki. Changer de supérieur lorsque ce dernier avait aussi peu de charisme qu'une crevette n'était donc pas si difficile pour des flibustiers aussi influençables que ceux-ci. Leur ancien chef était également connu pour être de ceux qui considèrent leurs hommes comme de simples moyens d'arriver à ses fins, et non comme de véritables Nakamas. Le genre de chose qui vous dégoûte rapidement d'avoir accepté de s'engager à ses côtés. C'était sans doute pour cela qu'après la peur et l'admiration, je vis une certaine joie dans les yeux de l'équipage. Mais également de la méfiance, car les beaux discours, on avait dû leur en servir au cours de leurs années à bord. Même s'il avait fait bonne impression, il restait à Satoshi à faire ses preuves pour être véritablement considéré comme leader du groupe de matelots présent ici.

      Alors qu'il venait de finir son discours, laissant planer un silence, sans doute celui de la réflexion chez les hommes et femmes à qui il s'adressait, des bruits de pas vinrent rompre la quiétude de cet instant. Me tournant, j'aperçus alors un homme armé dont il se dégageait une soif de sang extraordinaire. Ce n'était pas tant sa force qui ressortait de sa manière de nous fixer, mais bel et bien son désir meurtrier. Sans conteste, il s'agissait d'un individu animé par la volonté de répandre le sang. Qui plus est, ses habits laissaient à présumer qu'il s'agissait d'un Marine. Avant que l'attention ne se tourne vers lui, je m'élançais dans la direction du ponton, sortant Hiryuushirô de son étui pour fondre sur le soldat, essayant de le repousser en faisant pression de ma lame contre les siennes. Sans me retourner, je m'adressais à Satoshi et au reste de l'équipage.


      - Laissez-moi m'en charger Cap'taine ! Ne perdez pas votre temps et terminez les préparatif du départ, je m'occupe de le retenir ici !

      Plus que tout autre chose, je voulais éviter qu'un homme pareil ne monte à bord du navire. Voilà pourquoi je tentais de le repousser du ponton en y mettant toute ma force, poussant sur la poignée de mon épée. Laissant les lames en contact trembler suite à la pression de chacun des combattants, je fixais l'homme en face de moi droit dans les yeux. La seule chose que je pus voir dans son regard était comparable à une extase de folie. Était-il réellement Marine ? Qu'il le soit ou non, je ne pouvais me résigner à laisser une telle personne entrer en contact avec le reste de l'équipage. Laissant quelques étincelles émaner de nos armes en friction, je serrais les dents avant de finir par afficher un léger sourire, repensant au rôle que je me devais de jouer.

      - John le Rouge... enchanté !

      D'un seul geste, je fis alors glisser ma lame contre les siennes, essayant de produire un mouvement de poussée pour l'expulser au loin. Cette manœuvre d'éloignement allait-elle marcher ? Ou bien...

      Spoiler:
        Un long silence suivit mon discours entraînant. C'est fou comme ceux qui ne sont pas préparés sont mieux fait que ceux qui sont minutieusement fait pendant des heures. On ne pense à rien, on fait juste parler son cœur, parler ce qu'il y a au fond de nous, une chose qui ne peut être exprimé qu'en faisant de même. Évidemment ce genre de chose n'aurait aucun intérêt si ça ne marchait pas. Après le long silence, les mecs puant et baraqué s'étaient activé, il semblait que l'ancien capitaine de cet équipage les avaient entraîné à obéir par la force. Il ne sait pas y faire, c'est l'amitié qui rend un équipage fort. Ces liens sont plus puissant que tout.

        « Hissez les voiles pour le nouveau capitaine »


        Parole pleine d'assurance que voila. Ni trop gros ni trop maigre, cet homme semblait savoir se faire entendre. Il avait sans doute perdu un oeil, son bandeau lui offrait un certain style, mais le reste laissait à désirer. Il faut vraiment qu'on passe faire des courses pour tout l'équipage ! Bref, voici que John lance un défi à ... à ... Non de ... C'était l'autre fanatique avec une pression meurtrière énorme, rhhaaa c'qu'il m'fait froid dans l'dos c'lui là ! Bon il ne faut plus y penser, mais quand même, j'dois encourager Le Rouge !

        « Eh John ! Ne meurt pas... Quand à vous, activez ! Il faut qu'on s'en sorte vivant de cette île ! »

        De nombreux marins étaient en train d'aborder le bateau, j'envoyais quelques coups de pied par ci par là, histoire de les faire tomber sans les tuer. Horizontal, vertical, coup de genou, coup de talon, quelques tatanes dans la nuque quand c'est nécessaire, la routine, à la limite ça m'amusait, mais il fallait bien que je les retienne pendant que les autres préparent le navire non ? Donc je continue !
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        Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge !

        Moi, votre Seigneur, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Eglises. Moi, le Paladin, je suis le rejeton et la postérité de sa Sainteté, l'étoile brillante du matin.


        Le bois crissait sous les bottes du prêtre. La planche se ployait sous chacun de ses pas lourds et abreuvés d’une meurtrière folie. Le Paladin avançait à pas lents vers sa cible, tandis qu’à terre, ses hommes achevaient les derniers restes de résistance de la part des pirates de Barba Rossa. Toute cette piétaille mise en déroute lui procurait une joie intense, mais qui n’était rien comparée à celle de pouvoir ôter la tête des épaules de ce satané Satoshi Noriyaki. Il jubilait à la simple idée de sentir ses articulations céder sous le poids de ses clous. Enfoncer des pointes de fer dans ses poignets et ses pieds afin de le suspendre sur une croix de bois. Sentir son sang couler, et son supplice grandir avec les jours. Sentir les privations marquer son corps et le voir s’éteindre dans un râle d’agonie. Fouetter ce damné à mort jusqu’à ce qu’il ne réclame grâce et le supplie de le tuer sur le champ. Savoir que son supplice ne ferait alors que commencer. Un sourire malsain se dessina alors sur la face d’Alexander, et une rage sourde commença à gonfler son cœur. Il ne put contenir un éclat de rire lorsqu’un homme seul se dressa face à lui. Ainsi le courageux capitaine pirate envoyait un de ses sbires le confronter ? Ce pitoyable homme pensait-il être capable de se frotter à un Colonel de la Marine ? Très certainement que non ! Il s’en dégageait néanmoins une étrange impression. Un sentiment de puissance refoulée, d’arrogance et de calme inquiétant. Tout ceci ne fut que prouvé par l’arme que ce pirate sortit de son fourreau. Le Paladin fit alors siffler ses lames et les croisa après avoir effectué un moulinet. Il accusa le coup de son adversaire dans une étrange position, mais qui mettait en relief le signe de son adoration. La sainte croix le purgerait de ses péchés et pulvériserait son âme. Que les flammes des Enfers le balaye et qu’il soit jugé, ainsi soit-il !

        « Rouge. Ton sang ne l’est plus, rongé par le noir péché. Tu es démon, tu es impie. Cadavre à mes yeux, coupable à ceux du Seigneur. » déclara le prêtre, bandant tout ses muscles pour contenir le pirate.

        Il percevait une force inquiétante dans la confrontation. S’il arrivait à maintenir son adversaire, il était sûr de ne pas y arriver longtemps. C’était là une épreuve que son créateur lui infligeait, mais si la leçon à en recevoir était l’humilité, alors il n’était pas encore prêt.

        « Je suis l’alpha et l’oméga. Le premier et le dernier. Je suis le commencement et la fin. Apocalypse, chapitre vingt-deux, verset treize. » répondit-il, en guise de salut.

        Puis il se fendit, laissant la force de son adversaire le déborder. John le Rouge repoussa le prêtre, mais celui-ci n’était pas aussi rustre qu’il pouvait le laisser penser. Il accompagna le geste de son adversaire et se laissa aller en avant, volant son centre d’équilibre. Il roula sur le côté, planta sa lame afin de ne pas finir à l’eau, puis se releva péniblement. Il retira sa lame du bois, puis constata qu’elle était scindée en deux, son bout ayant apparemment été sectionné par l’arme du pirate. Il adressa un regard dédaigneux à son ustensile abîmé, puis le lança à la face de John, sans même penser le surprendre. Il fit passer son autre arme dans sa main gauche, puis il sortit à nouveau sa Bible, et l’ouvrit à nouveau sur la page marquée par le sang. On pouvait y voir, trônant en lettres dorées une inscription entourée de dessins inquiétants, présentant divers démons repoussés par la lumière divine d’une croix d’or. Cette inscription était dans une langue antique oubliée de la majorité, mais dont les consonances étaient à l’origine de celle parlée actuellement. Certain la nommaient langue latine, mais bien peu savaient qu’elle prenait sa source dans les premiers âges de l’homme. Seuls les ponéglyphes pouvaient se targuer d’être plus anciens et plus complexes, bien qu’il n’y ait aucune lien entre les deux. Castigatio animorum.

        « Châtiment des âmes. » murmura-t-il, commençant alors une douce litanie.

        Un aura sacrée s’exhala alors de lui, et une flamme bleuté envahit ses pupilles. Un vent soudain enveloppa ses vêtements et ses cheveux se dressèrent légèrement sur sa tête. Le prêtre haussa fortement le ton, et le navire se mit à tanguer, lentement, tandis qu’une force nouvelle naissait en lui. Il fit décrire à sa lame plusieurs mouvements compliqués, retraçant un schéma bien particulier, tout en s’avançant vers sa proie. Il gardait son livre ouvert, mais ne lisait pas, l’utilisant comme un simple focalisateur de sa foi.

        « In nomine patris, filii et sanctus spiritus … amen ! » continua-t-il, assénant un coup à John le Rouge.

        La lame siffla si fort que le son résonna dans la petite place plusieurs secondes. Comme un corps d’armée parfaitement ordonné, ses hommes se tournèrent vers lui comme une seule entité et répondirent à son appel et se dirigeant tous vers le navire. Animés d’une foi aveugle en leur Colonel, pour ceux qui avaient survécu, ils se ruèrent à l’assaut du bâtiment, bien décidés à anéantir ce qui se trouvait là. De son côté, Alexander rangea sa Bible d’un simple tour de main, puis tira une lame de l’intérieur de sa veste, rétablissant l’équilibre de sa technique de combat. Il croisa les deux bras et forma une nouvelle croix, sans cesser d’abreuver son adversaire de sa prière vindicative. Un léger halo doré émanait à présent du Paladin, lui conférant une force incroyable, tant son esprit était obnubilé par le seul fait de réduire à néant cette pitoyable hérésie à sa foi. Un frisson parcouru son échine, tandis que son cœur cognait de plus en plus contre sa poitrine. Une force insidieuse croissait en lui et plus elle prenait de l’ampleur, plus son visage se déformait en un masque de folie infernale. Il croisa ses deux lames puis se rua à l’assaut, abreuvant le pirate d’une multitude de coups désordonnés et brutaux. Etrangement, le schéma d’attaque était toujours le même : tailler en croix. Etait-ce involontaire … ou cherchait-il par là à endormir la méfiance d’un ennemi trop dangereux à son goût ? Tout ce que l’on pouvait en dire était que son âme était absorbé par une unique tâche, réduire à néant cet hérétique qui le narguait de sa lame immaculée. Il n’avait pour l’instant pas réussi à le repousser du ponton, mais le Colonel se refusait à lui céder un seul pouce de terrain, tandis que des Marines passaient autour d’eux. L’état de transe destructrice dans lequel était à présent Alexander n’allait pas arranger la chose : il ne cèderait qu’en une seule circonstance. Sa propre mort. Mais il savait que cela était bon car c’était la volonté du Seigneur.

        « Et ce jour sera sacré comme celui de la moisson des âmes. Prépare-toi à ton Jugement, graine de discorde. Mais soit sans crainte, car Dieu est miséricordieux … contrairement à moi, le Paladin, le Purificateur. Le bras gauche du Seigneur ! » rugit-il, dans un énième assaut.
            Nous n'avions plus beaucoup de temps, il fallait réfléchir et vite. John allait être occupé par ce Colonel de la marine, et quasiment tout le monde est monté sur le navire. La seule solution était de faire en sorte qu'on les décime tous pendant que seuls quelques uns d'entre nous s'occupe de préparer le bateau. Genre, les mecs comme celui ci, le grand en armure, il irait en bas quoi. Bon, bref. Tandis que je fais des allez retour sur le pont, tout le monde est super attentif, le moindre mec en bleus qui se ramenait s'en prenait une directe dans sa face. Ca irait plus vite si personne ne nous dérangeait. Fallait que je m'exprime sur ça, histoire de foutre un peu l'boxon en bas.

            ○ Bon alors, coéquipiers, si ils continuent de nous emmerder, on va pas avancer vite, il faudrait que certains d'entre vous se dévouent pour descendre fumer ces petits batards, j'irais aussi. Ceux qui sont avec moi me suive, mais attention, uniquement si vous n'avez vraiment rien à faire ici !

            Sans attendre la réponse d'aucune personne, je descendis du bateau, c'était pas très haut, encore heureux. Donc, ces petits merdeux de marins avaient tous des sabres, pas cool pour moi. Enfin, sauf si c'est des bouseux et qu'ils ne me touchent pas, bien entendu. D'ailleurs, en voila un. Fonçant sur moi en criant du latin, je ne cherche pas à comprendre et évite ses coups lent mais néanmoins puissant, une fois, deux fois, trois fois. Il est déjà essouflé, alors ça c'est balot. Je prends bien le temps pour prendre de l'élan et...Pouf, je lui décoche un coup de 41 dans le menton, le faisant décoller très haut. Dieu seul sait quand il retombera. Un autre ? Ah, bon bah un autre. Il me fonce dessus, je jette un coup d'oeil en l'air. Faut que je le fasse reculer, celui d'avant va l'ecraser duraille. Donc, je lui lance divers assaut, sans intension de le toucher, il recule il recule et là, il ne manque plus que la croix pour dire :

            ○ Game Over.

            Bam, in your face babe ! Tout écrasé. Et les autres alors ? Que font ils ?
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            Aujourd'hui aurait pu être un jour comme tous les autres. Enfin, je me comprends. Quand on est en free-lance, qu'on passe ses journées à voguer sur les flots et que les rares fois où on voit terre c'est pour foutre le bordel, bah, croyez moi. Dire qu'un jour était comme tous les autres prenait tout son sens. Même dans ma petite caboche, le sens tournait et se retournait inlassablement. Bon, ok, peut-être moins en ce moment que d'habitude, ne nous le cachons pas ! Tout ça à cause de ce baril de cidre ... Il était sucré, et fruité, comme je les aimais. On s'était fait plaisir, moi et les mecs. Une cuvée juste exceptionnelle oserais-je avancer ? Peut-être bien que oui, je passais encore la langue entre mes lèvres, le goût persistant, onctueux. Et je me redressais enfin, plein de courbatures. Une crampe au bras, aussi.

            Je m'étais couché avec mon armure complète. Et d'expérience, je savais que c'était pas l'idée la plus géniale qui m'avait traversée l'esprit. Enfin, au moment de me coucher ... Une quelconque pensée m'avait-elle touchée ? J'en doute fort. Titubant, aillant réussi tant bien que mal à ouvrir la porte, je m'étais étalé de tout mon long sur la petite litière me servant de lit. Et j'avais ronflé, voilà. C'est ni classe ni glorieux, mais c'était la dure vérité. Aussi dure qu'un parpaing que tu te prends dans la gueule. Mais un parpaing prévisible, maigre consolation ! Gueule de bois qui me tient, maux de tête à te déchirer un monstre marin en deux, le simple fait d'être assis levait son tribut. Mais il y avait beaucoup de bruit dehors.
            Et enfin, les rouages de ma perception s'activaient : Quand il y avait du bruit, c'était qu'il y avait du conflit. Et qui disait conflit, disait assaut. Et donc que j'étais potentiellement en danger alors que les boys risquaient leur vie ! Foutre-Dieu ! Qu'est-ce que je branle toujours ici moi ?

            Ca faisait pas deux mois que j'avais rejoint l'équipage du capitaine Barba Rossa. On avait discuté autour d'un verre, et m'avait demandé si la vie de pirate me tentait. Mouais, bof, c'tait les exacts mots sortant de ma bouche. Mais la soirée passant, et le taux d'alcool dans mon sang s'élevant, l'idée devint plus et plus tolérable. Et finalement, le lendemain matin, je me retrouvais parmi eux. Je ne me serais jamais pensé dans cette situation, et dans cette position. Il y avait du pillage, c'est sûr. Des viols, mais c'était plus rare. Du grabuge, par contre, c'était à chaque halte. Mais c'était un train de vie animé et cool. J'ai même découvert que j'appréciais la lie de ce monde. Enfin, je l'ai découvert y'a longtemps ça, on parlera plutôt de confirmation à ce niveau là. Bref, je parlais, mangeais, buvais, combattais avec eux.

            Je grimpais les escaliers rapidement. La lumière d'un jour d'été faillit me rendre aveugle, arg. Mais après le flash initial et la douleur momentanée, voilà que je pouvais voir que certains trucs avaient changés pendant mon absence ... Hmm, il était tard quoi. Tard dans le sens que l'après-midi est quand même un brin avancée. En bas, je voyais deux mecs se battre, et je savais même pas pourquoi. Sur le navire, y'avait un étranger qui m'disait rien.
            Autant vous dire que j'étais paumé. Et quand il a pris la parole, j'ai encore moins compris. Mais voilà que plus est plus d'agitation s'organisait autour de notre navire ! Bordel, mais ça serait pas des vieux potes de la Marine ?! Quoi que nan, que je me souvienne, ils étaient compréhensibles à l'époque, hmm ... Et v'là qu'l'étranger se démarque à nouveau et fonce au devant des ennuis. Bon, j'sais pas à quoi m'attendre de sa part. Mais il nous aide, et seul j'pense pas qu'il y arrivera.

            Alors, j'anime ma masse de chair et de métal, et je m'élance à mon tour. Je sautais du haut de la rambarde pour atterrir quelques mètres en contrebas (pas trop, le bateau est pas immense). Vu le grand fracas que j'ai causé, je crois que j'en ai attiré quelques uns sur moi, pas sûr. Je me retourne à ma droite, et j'vois un p'tit nain gronder et foncer tel un fauve ! Mais wazaphoque, c'quoi le délire ? Je me contente d'attendre et qu'il soit à ma portée, tiens. Et au moment opportun, quand ce roquet essaye de me sauter à la gorge ...
            Bah j'lui fous un pain dans la gueule, et je le laisse sonné là où il est. Bref, occupation éphémère écartée, j'me tourne vers celui qui m'intéresse.
            L'étrange aux habits classe. Et voilà que je m'adresse à lui, la voix pâteuse, mais claire et profonde.

              - Mec, j'vais t'aider à te débarasser de ces merdes. Mais faudra qu'tu m'expliques c'qui se passe, j'y comprends quedalle ...


            Secouant mes tifs sales, je me recentre vers le contingent ennemi, et dégaine ma seule et unique arme en état. Un sabre long et épais, sale et couvert de plein d'immondices, éraflé par endroit. On voit clairement que cette arme s'utilise à deux mains, et qu'elle n'est pas trop trop utile pour l'estoc.

            J'dis ça, j'dis rien.
            Allongé à l'arrière du navire, profitant de l'absence du capitaine Barba Rossa, quelqu'un se détendait en toute tranquillité. Une bouteille de rhum à la main, il la vidait tout en se laissant caresser par les doux rayons du soleil.. L'équipage de Barba Rossa, il l'avait rejoint il y a peu. Il avait perdu un combat, son sort fut de rejoindre le perdant. Il avait été littéralement écrasé. Mais le capitaine avait reconnu sa valeur en tant que combattant. C'est comme cela qu'il finit sur le bateau. Eikichi pensait qu'il allait avoir une journée tranquille, il n'avait pas encore bien digéré sa défaite face au capitaine du bâtiment. En pleine réflexion sur lui même, il ne pu s'empêcher de remarquer que nombre de ses camarades descendaient du bateau pour une petite baston. Eishi se releva et prit soin de remettre les katanas posé contre la rembarre du navire, à sa ceinture.

            Mais avant de faire comme les autres et de se jeté à corps perdu dans la bataille, il prit le temps de bien observer l'ennemi. En équilibre sur la rembarre, il apercevait un homme qui se démarquait de tous par son imposante monture. Eikichi n'en revenait pas, c'était la première fois qu'il avait l'occasion de voir une telle bête, tandis que ses homologues couraient droit vers la mort, il fut comme paralysé devant le spectacle.


            Il a en sa possession des sabres bien étrange, ils me font passer à des Meito..


            Son regard s'orientait vers Re D John. Un épéiste pour le moins mystérieux. Il se débarrassait de ses opposants avec une facilité déconcertante. Malgré le fait qu'Eishi l'observait de haut, il se sentait bien inférieur à lui. Sa main posé sur le manche de son arme, il tremblait d'excitation, il mourrait d'envie de croiser le fer avec l'épéiste. Exerçant une légère pression à l'aide de son pouce sur la garde de son sabre, il s'apprêtait à rejoindre le combat. Il voulait évaluer lui même le fossé, qui le séparait de cet homme qui semblait être invincible.


            Heureusement, il fut stoppé, où plutôt surpris. Une voix qui lui était inconnu, s'emparait de la zone. Il rengaina alors la lame qui s'apprêtait à sortir. Il écouta attentivement. Apparemment Barba Rossa était tombé, cela ne lui faisait ni chaud ni froid à Eishi. En écoutant le fameux Satoshi Noriyaki, on pouvait voir un petit sourire se dessiner sur les lèvres d'Eikichi.


            Un homme plein d'assurance avec une prime de 36 Millions, et qui veut partir sur Grand Line. Que demander de plus ?


            Ce qui interpella le plus le pirate, était le mot " riche " D'après ces dires, il traitait son équipage comme ses nakamas, ce qui voulait aussi dire qu'il devait partager son butin avec. Alors que l'équipage de Rossa se remettait en question pour savoir si oui où non, il comptait s’alliait à Noriaki, Eishi lui fut de nouveau submerger par le combat de John. Les marines débarquaient, et apparemment, il y en avait un qui tenait tête au fameux épéiste. Il semblait faire parti de l'équipage de Noriyaki. Afin de s'assurer un avenir où il pourrait dormir sur l'or et aussi pouvoir se confronté dans le futur à John, Eishi avait l'intention de bien se faire voir par le capitaine. Justement, celui ci réclama de l'aide pour tenir la marine à distance du bateau.


            Tortillant la tresse dans ses cheveux, l'épéiste violoniste regardait ce gros tas de Kess se jeté dans la bataille. S'il ne se dépêchait il allait lui volé tous les gêneurs qui restait. Tout comme Svälbrand, il fit une entrée assez remarqué. Non pas à cause de son atterrissage mais plutôt à rapidité. Il était à peine arrivé sur le ponton, qu'un marine malchanceux, armé d'un sabre, fusait vers son exécuteur. Eishi empoigna fermement le manche de son sabre et en quelques secondes, il eu le temps de dégainer, attaquer et ranger. Il répéta cette même opération plusieurs fois. A chaque fois que l'acier de son épée rencontrait la chair de ses proies, il sentait la confiance qui revenait en lui. Il commençait enfin à oublier sa défaite contre Rossa. S'approchant de Kess et de Satoshi, il entama la première phase de son plan de lèche botte..


            Quels sont vos ordres, Cap'tain Noriyaki ?
              Ce prêtre avait quelque chose de grandement méprisant dans son regard. Une lueur de folie brillait dans ce dernier, ce qui était quelque peu inquiétant. Je savais d'expérience que les fanatiques étaient les êtres les plus redoutables qui soient, et ce Marine ne faisait pas exception à la règle. Il mettait toute sa force dans chacun de ses coups, toute sa rage et toute sa volonté d'écraser son opposant. Justice, religion ou encore simple conviction... je ne savais lequel de ces trois idéaux il défendait. Peut-être bien les trois. Mais je ressentais sa hargne et son écrasant désir de mise à mort à chaque fois que ses armes en métal laissaient jaillir des étincelles en se frottant aux miennes. A n'en pas douter, cet homme était à fond dans ce qu'il faisait... et c'était là un trait de caractère qui forçait l'admiration, que l'on soit son allié ou son opposant. Pour le féliciter d'une telle dévotion, j'allais prendre une décision qui allait à l'encontre de mes principes. Lui qui semblait chérir Dieu allait sous peu avoir une surprise de taille, car d'ici quelques instants, il aurait face à lui ce qui se rapprochait le plus de son émissaire.

              Mais pour l'heure, je restais tout de même sur mes gardes, même si mes forces semblaient nettement supérieures à celle du prêtre. Je levais simplement à la verticale ma lame pour contrer le projectile du prêcheur. La vision des Marines arrivant en masse me déstabilisa quelques peu, alors qu'Alexander profita visiblement de ce fait pour se ruer à nouveau vers moi avec une rage renouvelée. Tout en encaissant les coups sans vraiment répliquer, j'observais par quelques coups d'oeil l'avancée des choses. Satoshi avait pris les commandes de la bataille et s'était jeté dans celle-ci. Si je voulais, de mon côté, faire avancer les choses, je n'avais pas le choix. Fixant l'inquisiteur dont la proximité avec moi n'avait d'égale que celle de nos lames, je lui lançais un rictus carnassier avant de bondir en arrière, aidé par la poussée de ma lame contre lui pour me donner un appui.


              - Tu te dis au service de Dieu... comme c'est amusant, prêtre !

              D'un seul coup, je laissais jaillir de mon corps une véritable tempête de plumes. Un tourbillon de ces appendices séraphique commença à m'envelopper soudainement, jusqu'à me cacher totalement à la vue de tous. Au final, je laissais exploser celles-ci qui se plantèrent comme des lames dans le corps de plusieurs dizaines de Marines, visant parfaitement les pauvres hommes pour ne pas non plus les tuer. Mais ce qui devait le plus surprendre le groupuscule de fanatique était sans doute l'immense triple paire d'ailes qui trônait dans mon dos. Leur teinte d'un blanc immaculé laissait entrevoir comme un sentiment de pureté et de lumière. D'un seul battement, je me propulsais à plusieurs mètres de haut, avant de hurler d'une voix forte et... quelque peu théâtrale.

              - Marines ! Si réellement vous vous prétendez au service de Dieu, alors quittez cet endroit sur le champ... par ordre de son Émissaire, en ma personne. Ou sinon...

              Brandissant Kurayami-Hime en direction des soldats, je laissais alors un violent Saki s'abattre sur eux. En un instant, la dizaine d'individus eut l'illusion d'avoir été transpercé par une lame semblable à la mienne, comme si le coup venait de derrière. Il était facile de lire en ce moment même une expression de peur sur leur visage, alors que je les regardais avec un air des plus méprisants, comme il sied à un envoyé du ciel. D'une voix des plus excédées, comme celle d'un homme cédant à la colère, je continuais ma phrase précédente en me tenant toujours dans les cieux.

              - Craignez son châtiment à l'encontre de votre insoumission.

              Ce coup de bluff allait-il marcher ? Le prêtre verrait-il en moi une incarnation angélique, ou lirait-il clair dans mon jeu ? Dans tous les cas, ses hommes auraient du mal à agir en ayant ne serait-ce qu'un doute quant au fait que je sois réellement un ange. Je venais de trahir le secret de mon pouvoir... ou plutôt, Re D. John venait de le trahir. Quant à Reyes, il restait toujours aux yeux du monde un humain comme tant d'autres. Dans tous les cas, le fait d'apparaître avec des ailes, et de projeter une illusion de mort par le biais de mon Kitetsu risquait d'avoir un impact puissant sur le moral des Marines. Que je sois ou non démasqué, l'hésitation qu'ils auraient ne pourrait que jouer en notre faveur.
                Sang. Sang et carnage. Carnage et destruction. Annihilation, raison d’être. Mort. Sainte Parole. Purification. Exode. Génocide. Croisade ! Eradication. Sans. Sang, encore du sang ! Chair et charnier … Des images incessantes de combat meurtriers et de champs ravagés par la faucheuse. La mort qui trône et répand sa seule loi, le jugement dernier. Divin, tout simplement. Guerre, Pestilence et Famine. Venez quérir votre frère, et administrez la loi qui est votre. Les Quatre ne sont pas une légende, leur force gronde et fulmine en son cœur. À chaque coup, le linceul noir du jugement enrobe cette noire âme destinée à l’expiation. Que de cette lame, son âme soit jugée. À l’instar du Maat, elle la pèserait et l’enverrait dans les enfers si elle s’en trouvait trop souillée. Malheureusement, le crime était déjà consommé, et le péché probant. Par orgueil ? Oui, la présomption, celle de s’élever au dessus de tout homme. Voilà le premier châtiment, voilà la valeur éloquente de la corruption de cette âme. Enrobée dans un nuage de plumes, elle le toise, s’élève dans les airs et déverse un flot colossal de plumes acérées. D’un cri, ses compagnons s’effondrent. Et alors, tout changea.

                L’aura dorée qui entourait le pater s’intensifia d’un seul coup, alors que ses hommes tombaient. Il hurla dans une langue inconnue aux pirates ce qui devait ressembler à une antique malédiction puis en appela aux forces divines qui coulaient en lui. Ses yeux prirent une teinte électrique encore plus intense, et sa peau parut légèrement se cuivrer. Sa veste commença à flotter sous l’effet d’un vent nouveau alors que de multiples veines gonflées apparaissaient le long du corps d’Alexander. Il se redressa de toute sa taille et l’air frémit autour de lui alors que ses lèvres s’agitaient sans fin, en un dialecte se rapprochant cette fois un peu plus de la langue de ses prières. Il étendit le bras gauche et tint son arme à l’horizontale, parallèle au champ de bataille. Plusieurs plumes restaient plantées dans ses membres, mais elles ne l’avaient pas entamé assez profondément pour l’empêcher de se mouvoir. Un sourire malsain s’étirait sur ses lèvres alors qu’il prononçait ces fatidiques paroles.

                « Les Créatures de Dieu sont toutes égales sur sa Terre. Peu importe leur sang, peu importe leur apparence physique. Seule l’âme transcende et mérite le pardon. Mais il en est des véritables apparitions de Dieu comme du Mal, beaucoup en parlent mais peu en ont réellement vu. Au nom du Père, du fils et du Saint Esprit, les Anges s’agenouillent devant la main gauche de Dieu. »
                fulmina-t-il, en plantant son regard d’acier dans celui de sa cible.

                « Ainsi, ma Foi ne saurait être ébranlée car je sais ce qui est Juste et je sais que tu n’es qu’une épreuve. Les Anges ont la beauté du Diable et la force de la Foi. Tu n’as ni l’un ni l’autre car ton âme est vide. Soumets-toi à la volonté du Seigneur et remets-en à Son jugement car nous savons que cela est bon. »
                continua le prêtre, dans sa folie fanatique.

                « Dieu créa l’homme à son image, mais seul lui aspire à la perfection … car ses serviteurs les plus proches le sont déjà. Leur Foi est inébranlable et je n’en ressens aucune en toi, coquille de chair. Je sonde ton cœur et n’y voit pas la grâce du Seigneur. » acheva-t-il, envoyant d’un geste violent son arme sur l’hérétique.

                Alors qu’il semblait s’être légèrement calmé, il déchaîna la tempête de rage qui coulait en lui et qu’il n’avait que jugulé pendant ces courtes paroles. Il ajusta en un instant ses deux poings américains et se rua à l’assaut de son adversaire, frappant autant des talons que des poings. Les quelques hommes qui restaient alors se relevèrent et prêtèrent main forte à leur Colonel, en accompagnant au mieux ses assauts. Leur Foi était inébranlable et ces quelques paroles ne pouvaient les ralentir. Si le Paladin attaquait cet être c’était qu’il méritait cela. Si lui laissait la vie sauve, c’était parce que le Seigneur tout puissant le voulait. Comment pouvait-on leur reprocher cet état de loyauté, si profond soit-il ? Alexander était indéfectible, il était normal d’en attendre de même quant à ses hommes. Le prêtre asséna plusieurs coups d’une violence inouïe puis se recula de deux pas, visiblement harassé. Il avait arrêté de parler quelques secondes, et son corps commençait à sentir les effets de ce combat dangereux. Mais peu importait, les blessures n’étaient rien, la force de l’esprit sur le corps était bien plus puissante que cela ! Le prêtre inspira un grand coup puis fit tomber ses poings américains d’un seul geste, tout en dégainant six lames de baïonnettes. Il fit signe à ses hommes de s’écarter puis fit de nouveau face à son adversaire, le temps de lui parler.

                « Démon. C’est ce que tu es. Tu as sacrifié ton âme au prix d’un pouvoir issu des abysses infernaux. Détenteur du fruit du démon, d’entre tous les hommes, tu es maudit. Et ton prix pour ton hérésie sera la mort ! »
                hurla-t-il avant sauter sur son adversaire en tranchant l’air.

                Il continua encore et encore ses invectives, tout en continuant à asséner des attaques vindicatives à son adversaires, mais peu à peu le nombre de ses hommes diminuaient … morts ? Non, pas tous. Certains avaient bien compris l’allusion de leur leader et s’étaient discrètement éloignés du combat avec un but bien précis … Quant aux renforts, le pater, même dans son état de frénésie intense commençait à voir émerger l’idée que des renforts ne seraient pas malvenus. Ses attaques commençaient à se faire de moins en moins précises, et surtout de moins en moins puissantes.
                  Une petite trainée de sang s’étalait sur le sol de la forêt. Elle zigzaguait, s’arrêtait en une grosse flaque puis continuait, marquant le chemin d’Akira. Une trace de main rouge était tatouée sur l’écorce d’un arbre laissant une longue trainée rougeâtre. Autant dire qu’il était mal en point, la balle dans son corps et l’utilisation de ses âmes l’avait considérablement affaibli… Il avançait très lentement à travers les arbres, la vue flouée par la fatigue et les mèches collées à son visage. Heureusement il n’avait pour l’instant rencontré personne dans cet endroit très reculé de la forêt mais il s’était aussi très certainement perdu… il soupira, provoquant des réactions d’indignation de chaque membre de son corps, il allait être à la bourre et Satoshi n’allait pas être content. Quel pirate il faisait à toujours s’évanouir et se perdre.


                  Il s’arrêta un instant et se banda grossièrement le torse avec son écharpe pour stopper le sang, il espérait vraiment que Satoshi ait trouvé un médecin sinon il allait y passer… Trainant son sabre derrière lui, il se remit à avancer, regardant partout dans l’espoir de voir autre chose que des arbres, des arbres et encore des arbres… Un bruit provint de sa droite. Il leva son sabre devant lui, essayant d’intimider l’intrus, tout ses sens en alerte (bien qu’au final il n’ai plus beaucoup de sens…). Une silhouette se dessina, puis une deuxième, un groupe entier de personne apparu et Akira cru sa dernière heure venue. Cependant se qu’il avait cru être des marines ou des pirates s’avérait être des citoyens, habitant de Sirup ayant fuit la zone de combat certainement. Il abaissa son sabre, se demandant bien se qu’il devait faire, il était un pirate après tout…

                  « -Mon dieu mon garçon, tu es bien amoché ! »
                  s’écria une femme rondelette, une gamine accrochée à ses jupes.


                  Les autres (Akira y compris) la regardèrent avec stupéfaction. Un vieil homme s’approcha d’elle et lui parla tout bas, elle haussa les épaules et fouilla dans sa bessase avant de venir près d’Akira.

                  « -Tien bois mon garçon tu m’a l’air exténuer, pourquoi
                  ne viendrais tu pas avec nous ? Nous fuyons la ville »


                  Akira accepta avec joie la petite gourde d’eau, cela lui fit énormément de bien. La tentation de se poser avec de l’eau et de la nourriture était tentante mais Akira avait comme mission de rejoindre son capitaine, aussi il refusa poliment l’invitation au grand plaisir du reste du groupe rester très loin du jeune homme ensanglanté.

                  « -Merci madame mais je dois impérativement rejoindre
                  la côte, pourriez vous m’indiquez le chemin, je suis perdu… »


                  Il lui semblait n’avoir jamais parlé ainsi dans sa vie et il se dit qu’il fallait vraiment qu’il fasse des efforts de communication pour être aussi classe que son capitaine. La femme hocha la tête et lui indiqua le chemin. Ni une ni deux Akira s’élança vers la côte, qui, d’après elle, se trouvait très prêt. Elle le regarda partir très lentement, l’air inquiet et ne parti que lorsque qu’il disparut totalement dans les arbres.Un bruit de combat commençait à se faire entendre et Akira augmenta l’allure. Il sorti enfin de la forêt et fut ébloui par le soleil avant de pouvoir voir se qu’il se passait.

                  Satoshi se battait contre des marines et semblait protéger tout se qui ne portait pas d’uniforme (des pirates certainement). Il apercevait quelques tête qu’il avait vu au manoir et fut impressionner par le combat qui se dérouler non loin de lui. Aussi, il s’écarta le plus vite possible pour ne pas être touché par une attaque perdue.

                  Ses yeux vides parcoururent le champ de bataille avant de se poser sur sa blessure. Etait-il vraiment raisonnable de se lancer dans le combat ? Il soupira (nouveau cri de souffrance de son corps) et dégaina son sabre.


                  A quelques pas, un groupe de pirate se faisait encercler par des marines et semblait désemparer, Akira les aperçut et fonça. Il ferma les yeux une demi-seconde et son sabre s’anima d’une lueur bleue. Il dérapa sur le sol, faisant voler son sabre pour contrer ceux des marines, les éblouissant par la poussière qu’il soulevait. Il se plaça entre les pirates et les marines et se mit à voleter entre les marines, parant et attaquant tant bien que mal, son corps criait et il sentait qu’un relâchement lui serait fatal. Continuer à se battre au risque de mourir d’hémorragie ou se reposer pour soulager la plaie et mourir par les marines ? Tel était la question…
                    Il n'y avait bientôt plus rien à faire. Le nombre des opposants diminuait grandement. Malgré ça, j'aperçus quelque chose. Akira était très mal en point et se battait, c'était très mauvais, il était dans un état critique. Sprintant vers son ennemi, je l'empêchai d'avancer en posant mon bras sur son épaule et en affichant un sourire lui faisant comprendre qu'il en avait bien assez fait aujourd'hui. Fixant le dernier groupe de marine, je lâchai l'épaule de mon second et je fonçait sur eux. Posant mes mains au sol je leur assenais coup de savate sur coup de savate. Ce sont des envoyés de dieu n'est ce pas ? Alors pourquoi sont ils faible ?! Finissant le dernier d'un coup de pied en l'envoyant à la mer, je me retournais vers le combat opposant John et Aegirson. L'histoire nous a appris que même si il y a toujours un fou pour se battre, quand une cause est perdue elle est perdue, et c'est à ce moment là que le choix le plus important d'une vie se montre à nous, le choix de vivre ou celui de mourir.

                    Et aujourd'hui, ce choix inévitable est celui que doit faire Alexander Aegirson, colonel de la marine, alias l'envoyé de dieu, celui qui sort une phrase sur deux en latin, celui qui n'a plus d'hommes. Mais la mort est une fin tout à fait normal pour celui qui passe sa vie à être un perdant, celui qui se fait chasser, cela commence dès l'enfance, un gamin dénué de volonté ne peut allé loin et mourra, en se faisant bouffer comme une merde. Pour moi Dieu n'est qu'une "chose" que les hommes ont créés pour donner à ceux qui avaient tout perdu le moyen de croire en quelque chose d'autre. En soit, je ne crois pas en Dieu. Soupirant je balaye la zone d'un regard vif. Une dizaine de pirate arrive à vive allure de la forêt, il semblerait que ce soit les derniers, mais dedans il y a quand même ceux que j'avais envoyé chercher du monde. Il semblerait qu'ils aient réussi a faire passer le message et qui plus est à revenir en vie. De plus certains ont des grooooos sacs à la main, ils avaient donc respecté mes ordres. Levant les yeux, j'apercevais la fumée noire de la ville s'élevant dans le ciel. Il fallait faire vite, sinon nous n'allions pas tarder à voir arriver des renforts de la marine ! D'un bond je grimpa à bord de notre nouveau navire. Et à ce moment là, je m'exclamai de toute mon âme.

                    ♦♦♦ Et bien, membres de mon équipage ! Je vous ai promis de l'argent, des larmes, de l'amusement n'est ce pas ? Alors il est temps de partir pour notre quête de liberté ! NOUS LEVONS L'ENCRE !


                    Tous s'écrièrent avant de se précipiter à bord de notre majestueux et somptueux navire. Je fis de même sans me retourner, tout en portant Akira qui était décidément trop mal pour grimper. L'allongeant sur le pont, je fis signe à John de, si il le peut, projeter Alexander sur le quais pour qu'on puisse s'en aller sans trop de problèmes.


                    Dernière édition par Satoshi Noriyaki le Dim 28 Aoû 2011 - 13:01, édité 2 fois
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                    J'ai toujours reconnu l'obstination comme une qualité essentielle à un guerrier. Plus que jamais, c'est un trait de caractère rempli de noblesse, de courage et de détermination. Cependant, bien que cela soit louable, être obstiné en toute circonstances revient également à de la bêtise. Et cela, Alexander ne semblait guère l'avoir compris lorsqu'il ordonna à ses hommes de se jeter sur moi. J'étais déjà marqué par l'ensemble des combats que j'avais mené sur Sirup, et sans doute mes plumes n'étaient-elles plus aussi résistantes qu'à l'origine. Cela ne risquait néanmoins pas de me poser un gros problème étant donné le calibre des hommes de main du prêtre.

                    Lorsqu'ils s'élancèrent tous vers moi, je décidais de replier mes trois paires d'ailes autour de mon être, formant un dôme parfaitement imperméable aux offensives menées. J'entendais les cliquetis des armes en métal contre mes appendices séraphiques et je pouvais aisément localiser Alexander. De la dizaine de forcenés qui tentaient de briser ma défense, c'était sans nul doute lui le plus fort, celui qui cognait avec le plus d'ardeur. J'étais un peu déçu que mon petit speech ne l'ait pas convaincu, mais j'avais au moins essayé.

                    Puis brusquement, plus rien. Un souffle venait de passer, envoyant au loin la majeure partie des opposants. Déployant brusquement mes protections de fortunes, je découvrais un homme qui était visiblement un allié si j'en jugeais le regard inquiet à son égard que le capitaine lui lança. Pas besoin de plus d'explication pour comprendre qu'il s'agissait d'un Nakama. Ses blessures étaient assez graves et il valait mieux éviter qu'il continue à mener l'assaut, surtout si c'était pour me protéger, bien que le geste m'aille droit au coeur. M'avançant vers lui, je le dépassais de quelques pas sur le champ de bataille, sans dire un mot. Ce simple mouvement signifiait beaucoup pourtant. Notamment qu'il était temps pour lui de se reposer et que je me chargeais des quelques problèmes qui restaient encore ici, notamment le prêtre.

                    Satoshi vint s'occuper de cet inconnu, avant de remonter sur le bateau. Son discours était pour moi le signal qu'il était temps de mettre un terme à la bataille. Seul Alexander était debout, le reste de ses hommes s'enfuyant, ou gisant sur le sol à nos pieds. L'homme d'église avait compris la nature de mon pouvoir et, dans une tirade toujours aussi pleine de folie religieuse, il s'élança vers moi pour tenter de faire sienne la victoire.

                    Un coup. Il ne put pas en porter plus. Alors que sa lame s'abattait sur moi, je relevais la tête, les sourcils froncés, l'air résigné. Son arme venait de se stopper dans un fracas métallique. J'avais empoigné la chose qui s'était dirigée vers moi. Même si je n'étais plus aussi résistant qu'au début du conflit, les plumes qui recouvraient ma main, telles une armure, avait réussi à encaisser le choc. Je soupçonnais que la fatigue du Marine soit comparable à la mienne et ait fortement pesé dans la balance qui avait décidé du succès de cette action. Tenant fermement son arme de ma main gauche, je la forçais à se diriger vers le bas avant de m'adresser à l'homme sur un ton sérieux, peut-être même effrayant.


                    - Pardonnez-moi mon Père...

                    A nouveau un coup. Mais quel coup mes enfants. J'avais abattu Kurayami-Hime à la verticale en libérant une vague d'énergie qui engouffrait la totalité des forces qui me restaient. Tel un croissant de Lune d'une dizaine de mètres de haut, la colonne d'énergie provoqua un flash et un souffle ahurissant dans une explosion des plus violentes. A proximité avec le point d'impact, j'avais ainsi été projeté en arrière, atterrissant instantanément sur le navire qui fut secoué par la houle que l'attaque provoqua.

                    Quelque peu sonné, je devais avoué que j'avais voulu impressionner mon nouveau capitaine par cette offensive des plus spectaculaires. En me relevant et en voyant le résultat de l'attaque, je compris alors que j'avais préféré la puissance à la maîtrise, comprenant que l'angle de l'assaut n'avait put être contrôlé. Au lieu de frapper le prêtre et l'occire ainsi, mon offensive avait légèrement dévié. Ô certes, sans doute le souffle de l'attaque avait-il fait valser le pauvre homme, mais il avait tout de même de bien bonnes chances d'être encore en vie.

                    Alors que Gehennos m'aidait à me relever comme il le pouvait, je le remerciais d'une caresse sur sa tête centrale, avant de me tourner vers Satoshi. Affichant un léger sourire amusé, je lui fis signe comme quoi tout était okay de mon côté et que s'il voulait partir, c'était quand il voulait. Tout en observant la côte, je me disais qu'il s'agissait encore d'une mémorable journée...

                    Celle qui avait vu naître Re D. John...
                      « Colonel, mon Colonel ! » frissonna une voix dans l’ombre.

                      Le flou total, une lumière meurtrissant les yeux du prêtre. Il cligna deux fois ses yeux, et le gauche présentait une légère résistance. Il y passa timidement la main et y découvrit du sang séché. Il se frotta le visage et dans un grognement monstrueux, il se releva ou du moins essaya. Son bras gauche ne répondait plus, et émettait une étrange douleur sourde. Son torse dénué était encastré dans la pierre et pire que ça encore, sa Bible gisait sur lui, grandement abîmée. La couverture renforcée dans un alliage extrêmement résistant pour la protéger des aléas de la vie du Colonel avait été ébréché, et la sainte croix s’était enfoncée dans la chair d’Alexander, lui imprimant presque le symbole sur le plexus. Lorsqu’il se redressa, des monceaux de gravats chutèrent autour de lui, et les saintes écritures se dispersèrent à terre. Un filet de sang s’échappa des lèvres de l’abbé, qu’il essuya négligemment, les yeux perdus vers l’horizon. Il voyait toujours flou, et ses temps lui cognaient atrocement. Il leva un regard morne vers son subordonné et accepta sans joie la main qu’il lui tendait. D’un geste sec, le soldat aida son supérieur à se mettre debout et le soutint lorsque celui-ci vacilla. Alexander enchaîna un pas, puis deux et réussit finalement à se maintenir sans besoin d’aide. Il toussota et cracha à nouveau du sang, il était allé bien trop loin et son organisme le lui faisait savoir. Quelques côtes fêlées, sans aucun doute. Ajoutant à cela son bras droit brisé au niveau du cubitus, quelques blessures le long des jambes et du torse … le bilan n’était pas glorieux. De sa main valide, le prêtre arracha le reste de sa tunique et traina des pieds jusqu’à ce qui semblait être le vestige de son épée à deux mains, trainant non loin du combat. Il y avait là une quantité impressionnante de Marines sur la place, qui s’occupaient déjà des mourants. Il secoua la tête et s’arrêta un instant pour contenir les vertiges. De part et d’autre de la Bible qui lui avait apparemment sauvé la vie, un sale estafilade lui coulait sur le corps. Il se souvenait du coup de l’autre pirate ailé, et de la lumière qui avait jailli alors que son arme volait en éclat dans ses mains. La douleur ressentie aussi, puis le vide absolu … et cette sensation de plénitude totale.

                      « Mon Colonel, vous allez bien ? »
                      questionna le soldat.

                      Alexander se retourna vers lui et lui adressa un sourire compatissant. Il lui frotta la tête comme il l’aurait fait à un gamin de huit ans puis contempla de nouveau l’horizon.

                      « Qu’en est-il des troupes ? Les ais-je retenus assez longtemps ? » lâcha le prêtre, avec un léger sourire en coin.

                      « Oui, le gros de nos forces devrait les prendre en chasse à partir de quelques lieues. Ah, et Barba Rossa est mort. Mais à quoi pensiez-vous en vous attaquant à eux de plein front, sauf votre respect mon Colonel ? »


                      Alexander réprima une grimace de douleur lorsqu’il caressa son bras blessé, et ressentit comme une décharge électrique au niveau de l’os. Il fit signe à un homme d’aller lui cherche de quoi mettre son bras en bandoulière.

                      « Je voulais les détruire, quelle question, mais il semble que ce … Noriyaki ? Et cet étrange homme, doté d’aptitudes du démon – que son âme endure mille tourments – soient bien plus coriaces que ce à quoi je m’attendais. »
                      avoua le prêtre, sans montrer une seule marque d’amertume.

                      Il ne pouvait avoir échoué car il était la main gauche de Dieu. Il voyait en cette défaite une injonction à la progression, lui étant adressée par le Seigneur tout puissant. Il n’était pas mort, il ne l’avait pas rejoint et de ce fait sa mission sur cette terre n’était pas terminée : un jour viendrait où il les croiserait de nouveau, mais d’ici là, il avait fort à faire. Evidemment, la victoire ne s’était pas présentée pour lui en ce jour, mais la Marine était à présent établie sur Sirup, et un pirate était mort : Barba Rossa. Certes, un nouveau avait émergé, mais cela ne changeait rien. Une victoire contre une défaite, Dieu n’avait pas été avare aujourd’hui. La mer était rouge, et rouge du sang des pirates, surtout. De plus, la bataille n’était pas terminée, mais il était de l’ordre du possible, voir même du très probable, que cette engeance parvienne à s’enfuir. Il comptait des alliés très puissants, à l’inverse d’Alex. Peut être que le temps de la solitude était terminé. Il ferait son rapport en rentrant, et se mettrait à nouveau en chasse. Non. Pas comme ça. La prochaine fois, il y serait préparé. La fougue du combat s’était estompée, et il voyait les choses un peu plus posément à présent.

                      « Occupez-vous des mourants, soignez les blessés, je tiendrais mon office ce soir et faites en sorte que tout Sirup y assiste. Nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre. Avec de la chance, la tête de Re D. John et de Satoshi Noriyaki seront ajoutées à celle des autres pirates ce soir. Offrons les derniers sacrements à nos frères et augurons d’une ère un peu plus prospère à Sirup, ces braves gens ont vu trop d’horreurs ces derniers temps. C’est à nous de nous occuper d’eux. Nous sommes les sauveurs, et nous avons fait fuir la piraterie hors d’ici pendant un temps, tout du moins. Que demander de mieux ? » expliqua le prêtre, sur un ton de plus en plus guilleret.

                      « Mais, mon Colonel, et vos blessures ? »
                      s’inquiéta le PNJ.

                      « Elles ne sont rien face à ce que le Seigneur a enduré aujourd’hui devant la fuite du malin. Bien. Faites sonner le tocsin, que tous viennent, il est temps pour moi de faire entendre la juste parole de Dieu, pour le bien de tous. Amen. » ordonna Alexander, avant de s’avancer vers le champ de bataille.

                      Les prières durèrent jusque tard dans la nuit, et ce jour fut un deuil pour un peuple entier. Et il vit que cela était bon.

                      Seigneur,
                      Je viens à toi tel que je suis, avec mes blessures, ma foi et sans doutes.
                      Je sais que Tu m'as racheté et que je vaux le prix inestimable de Ton Sang versé pour moi. Rien, ni personne, ne peut me priver de Ton Amour inépuisable. C'est pourquoi, je viens à Toi pour être soulagé de cette souffrance intolérable depuis la mort de tant de nos proches.

                      Je Te remercie de m'avoir donné ton esprit. Renouvelle en moi Ton esprit. Comble-moi d'une nouvelle plénitude de Ton esprit, de manière que je puisse Te rencontrer quand je reçois les sacrements, que je puisse Te trouver dans la prière et en lisant Ta Parole.

                      Donne-moi Ton esprit, pour que je puisse voir Ton Amour, alors que je ne vois que désastre et tristesse.
                      Donne-moi ton esprit pour que j'accueille Ton Amour pour aimer à mon tour. Donne-moi Ton esprit, pour que je puisse pardonner, comme Tu pardonnes. Donne-moi Ton esprit pour que je sois témoin de Toi, qui t'es livré pour nous. Donne-moi Ta paix profonde et Ta joie, signes de Ta Présence.

                      0 Seigneur,
                      Remplis-moi de Ton esprit saint, car je désire être transformé et recevoir tout ce que Tu veux me donner.

                      Amen.
                        La marin aux trousses, je devais surpasser mes limites en matière d’endurance, mais je ne lâcherais surement pas ma lance : c’était MON trophée, mon symbole de victoire. Mais, qu’aperçoive-je devant moi ? Ma « mini-racaille » ? Biri ? Ah ouais ! C’est vrai qu’il avait complètement disparu depuis les boulets de canon, je me demande ce qu’il avait fait en mon absence… C’était l’enfer total ici. Les maisons brûlaient, les murs s’effondraient et les briques servaient parfois d’arme pour assommer quelques marins. Un vrai carnage, il ne resterait plus rien demain, une fois la bataille terminée… Les corps gisaient dans les rues, qui n’étaient d’ailleurs plus que des lignes de boue où les obus avaient eu pitié de ne pas s’écraser. En arrière plan, on voyait la tempête arriver, et déjà que le temps était maussade, c’était carrément un ouragan qui arrivait sur la petite île d’habitude tranquille. Les civils avaient pour la plupart fuient les combats, et s’étaient réfugié dans la forêt, oubliant leurs peurs pour les monstres des légendes…

                        Le lendemain, tous les journaux parleraient du drame, du carnage de Sirup. Peut être évoqueront-ils mes exploits ? Où se focaliseront-ils plus sur les actes de Satoshi Noriyaki, sans doute frère ou cousin de celui que je venais de tuer. D’après la réaction du jeune homme quand il avait appris la présence du capitaine pirate, il était clair que les deux ne pouvaient pas se saquer, et je pense avoir fait le bon choix en tuant cette ordure. J’avais par la même occasion peut être sauvé la vie de mon futur capitaine, qui je l’espère allait m’être reconnaissant… J’appréhendais la rencontre avec cet homme, qui sans doute implorait le respect, car d’après ce que j’ai vu, il avait réussi à se faire obéir rien qu’en se proclamant vainqueur d’un rival… Et avec une prime de 36 millions de berrys, il devait être puissant, même si je n’hésiterais pas une seconde à le tuer si jamais il osait porter la main sur moi …

                        Je le vois : le bateau, ils semblent sur le point de partir, j’accélère, si je les rates, s’en est fini pour moi… J’arrive enfin à portée, mais il faudra sauter haut, très haut… J’attrape Biri par les poils et le balance de toutes mes forces sur le navire. Quant à moi, je prends mon élan et bondis de toute mes forces sur le navire, prenant appuie sur une photo de famille touchante que le vent avait épargné des flammes…

                        J’arrive de justesse à m’accroche au bord, mais je risque de tomber si je ne me relève pas assez vite, et les courbatures de la veille m’empêchent de me soulever. Heureusement, mon fidèle canard m’aide à cette tâche. C’est bon, je suis en vie, et bien sur le bateau de mon nouveau capitaine, Satoshi Noriyaki, qui regarde sans regret l’île s’éloigner, juste derrière moi, qui suis avachis sur le pont
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