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Sauver le soldat Daniel !

    Foutues paperasses administratives… Ça me gonfle à un point. Heureusement que Yamamoto est là pour s’en charger essentiellement, malgré que ceux de la régulière comme moi, sont sensés s’en occuper en priorité. Déjà qu’on m’embarque dans des missions que je ne prévois pas, vous pouvez bien vous douter que remplir des papiers à la fin ne m’intéresse pas.

    Même ce foutu Daniel s’amuse plus que moi, étant actuellement en mission. Je fais mine de ne pas m’en préoccuper, mais le savoir en plein boulot sans moi m’inquiète. Je le sais totalement capable de mener n’importe quel boulot à bien, mais c’est toujours un ressenti qui perdure en moi. En fait, autrefois, il s’est tellement occupé de moi que je lui dois bien au moins ça.

    En attendant, je préfère m’occuper l’esprit en bossant réellement pour une fois, oui… Je suis face à des documents concernant la répartition des territoires de l’île, avec en prime une carte que j’arrive à peine à lire, super. J’en ai déjà ma claque de ces conneries. Les chefs de chaque cité me fixent avec beaucoup d’insistance, mais je ne peux rien faire qui risque de tout remettre en cause.

    En soit, je n’ai qu’à valider l’arrangement effectué par ces hommes, car ce sont eux qui ont discuté des termes du présent contrat, nous ne sommes que des intermédiaires pour faire appliquer les lois. Ce sont un peu les mauvais côtés de ce métier et du privilège d’être un officier. Il est vrai que c’est un événement plutôt exceptionnel et que ça n’arrive presque jamais, mais ne serait-ce que les rapports après chaque mission m’épuisent.

    « Bien… » dis-je désespérément en scrutant les tronches des chefs. « Vous êtes tous d’accord avec les termes du présent contrat ? Une fois signé, un retour en arrière sera impossible, vous saisissez ? Et si l’idée viendrait à certains de faire justice eux-mêmes et gratter des territoires, croyez-moi, ce qui vous attendra ne sera rien à côté de ce qu’il s’est passé récemment. » j’ai cette fois-ci glacé l’atmosphère, mon regard gèle littéralement les types. « Maintenant, signez. »

    Ils signent sans un mot.

    « Ne vous inquiétez pas, messieurs, cet homme paraît horriblement froid mais il a bon fond. » tempère Molakov qui suit les affaires des très près.

    Au moins, ce foutu chercheur aura détendu l’ambiance, comme bien souvent d’ailleurs. Maintenant, ils rejoignent tous Yamamoto qui s’occupe d’une autre affaire. C’est le moment pour moi de faire une pause. Je m’éloigne légèrement et me pause sur un sofa, où je me sers un petit verre de citronnade bien fraîche. Mais comme à chaque fois que je me prélasse, les aléas de la vie tendent à bousculer ma tranquillité. En effet, un soldat entre dans cette énorme pièce, totalement désemparé.

    « Eh bien, brave soldat, que t’arrive-t-il ? Parle. » dis-je en forçant le soldat à accélérer.

    « L… L’équipe d’intervention partit ce matin est complètement anéantie ! »

    Première palpitation. Un véritable choc, ça ne m’est pas arrivé depuis des années. Dès cet instant, je ne peux m’empêcher de penser à Daniel, mon fidèle compagnon de toujours.

    « Des survivants ? »

    « Aucune info… Exceptés les trois otages qu’ils détiennent le temps d’accéder à leurs demandes, nous n'en savons pas plus. »

    Seconde palpitation : mon corps tremble.

    « Arrête donc de blaguer, soldat… Des demandes ? »

    « Une certaine quantité d’or et d’armements, ainsi que… »

    « Poursuis. Je ne t’ai pas demandé d’arrêter. »

    « Ils demandent à ce que nous quittions l’île, tous autant que nous sommes. »

    Troisième palpitation. C’en est bien trop pour moi. Je me lève et file en direction de la sortie.

    « Ethan ! » lâche Yamamoto en me fixant d’un regard préoccupé.

    « J’aurais terminé ce travail avant la fin de la journée. Malakov, j’aurais besoin de tes services. Quant à toi, soldat, prépare-moi une équipe d’une vingtaine d’hommes, cela suffira. » dis-je froidement et déterminé.

    Il y a intérêt que Daniel fasse partie des otages, autrement, je ne répondrai plus de ma personne.
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    « Commodore ! La petite troupe est prête ! »

    Très réactifs sont ces hommes, j’aime. Je ne suis pas un fin stratège, et quand il faut réaliser un plan, j’ai tendance à m’accorder du temps. Dans l’immédiat, j’ai brièvement pensé à quelque chose de pas très fiable.

    « Molakov, file-leur les tenues, s’il te plait. » dis-je rapidement.

    Sans perdre un instant, le scientifique leur file les capes « couleurs sable » et les soldats se les approprient rapidement.

    « Le plan est simple. On est rentré à la fin de la journée, c’est une mission express où nous devrons à la fois être rapide et précis. On tape où ça fait mal, on récupère les collègues, on dégage. Capiche ? Vos capes serviront à vous dissimuler dans le sable. La bête dénommée « Sablier » ne sera pas utilisé, nous ferons sans car son utilisation est encore trop dangereuse pour nous. »

    Je serais tenté de l’utiliser pour massacrer toute cette bande de vermines, mais je risque de mettre la vie de mes hommes en danger pour une histoire de vengeance. C’est pourquoi je n’aime pas avoir des responsabilités, elles m’empêchent d’agir à ma guise.

    « Commodore… » m’interrompt le soldat qui m’avait annoncé la nouvelle quelques minutes plus tôt. « Vous n’enfilez pas la tenue ? »

    « Je n’en ai pas besoin. Rassure-toi. Nous allons nous rendre à un point précis déterminé par Molakov, qui en plus d’avoir des connaissances intéressantes sur les séismes, connait cet océan de sable sur le bout de ses doigts. Pas de navire, pas de chameau, on se déplace furtivement et au pas de course. »

    Je ne sais pas si c’est parce que l’expression que j’affiche est terrifiante, mais aucun d’entre eux ne bronche malgré la pénibilité de ce qui est demandé. Courir sur du sable des kilomètres durant, j’aurais compris que ces derniers affichent des mines plutôt désemparées, mais rien du tout, ils sont tous neutres ou déterminés de sauver les leur. J’annonce enfin le début de la mission. Nous partons tous sur des allures de footing.

    [•••]
    Une vingtaine de bornes en une heure et des poussières, pas mal les types, malgré leur état actuel… Ils sont sur les rotules et peinent à boire l’eau dans leurs flasques. Il y a encore du boulot, mais l’état d’esprit est le bon. Puis ça reste quand même une bonne performance. Maintenant, passons à la suite de l’opération. Sans doute la partie la plus complexe.

    « L’ennemi se trouve à approximative un ou deux kilomètres de notre position, en bas d’une cuve formée naturellement. Je pars devant dans un premier, tous les regards seront portés sur moi. Dans un second, ou disons au même moment, vous me rejoindrez - mais seulement jusqu’au sommet de la cuve, d’où vous aurez l’autorisation de tirer sur tout ce qui n’est pas marine, et ce seulement lorsque vous serez tous en place. Et dans un dernier temps, lorsque la zone sera plus ou moins dégagée, vous descendrez - toujours en prenant garde - pour libérer les otages. Je me charge du plat principal, ne vous occupez absolument pas de moi, c’est clair ? »

    Ils acquiescent silencieusement, reprenant encore leur souffle pour certains.

    « À tout de suite. » dis-je avant de disparaitre de leur champ de vision.

    [•••]
    Le moment où je réapparais, au sommet de cette cuve, restera à jamais gravée dans les anales. À  l’instar d’un surfeur survolant une vague, je me retrouve dans les airs, descendant la colline de sable en surfant dessus. Des hommes sortent en masse du bâtiment au milieu de cette cuve naturelle, jusqu’a m’encercler une fois ma descente terminée.

    Une vingtaine de types lourdement armés. Je pourrais tous me les faire, mais je préfère attendre ce qui attend. Quelqu’un qui attend quelque chose se montre forcément. Et mon plat du jour ne déroge pas à cette règle, il sort de sa tanière, le visage masqué par un drôle de masque métallique et une capuche.

    Il m’a l’air plutôt disposé aux combats au corps à corps. Je le déduis grâce aux différents couteaux accrochés, au tomahawk… Cependant, je crois également apercevoir une petite arbalète dépassée de l’arrière de son pantalon. Serait-il lui aussi polyvalent ? Lequel de nous deux sera le meilleur polyvalent ? Il me tarde de le savoir.

    « Qui… Qui es-tu ?! Lève les mains au ciel ! » dit un des hommes.

    Auquel je réponds d’un regard empli de haine.

    « Baissez vos armes. Je reconnais cet homme, je l’ai vu discuter avec notre défunt père. Vous n’êtes que des fourmis pour lui. » tempère le dénommé Bikhar.

    « Je me souviens également de toi, tapissant dans l’ombre de son maître, prêt à mordre quiconque l’attaque. Pourtant, il est mort d’en d’atroces souffrances. Je connais mieux que quiconque le type qui s’en est occupé. Où étais-tu ? »

    « Je… Je… Je ne me souviens que d’un crocodile. »

    En effet, c’est bien Jamal qui s’en est occupé. Pourquoi l’avoir épargné ? S’attendait-il à une telle vengeance ? Avec cette pourriture, je ne sais jamais quoi réellement penser. Quoiqu’il en soit, ressasser ce genre de souvenirs affectent beaucoup notre ami. Il aimait vraiment beaucoup son maître, ou son « père », comme il aime le rappeler.

    « Où se trouve ma commande ? Je ne vois rien. »

    « Ne te fiche pas de moi, tu es déjà bien riche et armé, ce n’est pas ce qui t’intéresse le plus ici. » dis-je en sortant un bout de papier proprement enroulé. « Par contre, je pense que ceci peut fortement te plaire. »

    « Balance. »

    « Les otages. Prouve-moi leur existence. »

    Il fait signe à quelques-uns de ses hommes d’aller les chercher. Un… Deux… Trois… Quatre… Daniel ! Et c’est tout. Quatre ? Où sont les autres ? Se moquerait-il de moi ? Je tente de garder mon sang-froid, mon expression normalement imperturbable, mais là je me sens partir des les profondeurs de mes tourments. Il a détruit toute l’unité. Partagé par la joie de voir Daniel, meurtrit par la perte de tant d’hommes.

    Sans un mot, je lui balance le bout de papier. Il s’en saisit rapidement et le déroule à toute vitesse. En un instant, j’observe son visage radicalement se transformer. Un mélange de colère et de frustration. C’en aurait été jouissif en d’autres circonstances, là, je me contente seulement d’agir. Il n’y a mentionné sur le papier qu’un simple « va te faire enculer ».

    Il lève la tête, j’apparais subitement, le poing chargé en haki s’enfonçant avec rage dans sa face de singe, projeté jusque dans les murs de ses quartiers. Ses hommes s’apprêtent à tirer, mais la plupart se font tuer instantanément par les balles de mes partenaires, placés tout autour de la cuve. Précision, vitesse, surprise, on nettoie, on récupère et on dégage.

    Tenté par la volonté de sauver les quatre survivants, je reste focalisé sur mon adversaire qui reste un individu assez dangereux. Mon coup ne lui a visiblement rien fait, seul son masque est tordu. Un possesseur du haki ? C’est le plus gros danger de la mission. Tant que je le tiens, les autres peuvent s’en sortir. Je dégaine ma lame, maintenant prêt à le saigner. Mon regard se transforme en quelque chose d’assez peu ordinaire, de même que mon aura qui n’annonce rien de bon.


Dernière édition par Ethan R. Levi le Jeu 27 Juil 2017 - 19:24, édité 1 fois
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    Acculés, les hommes de Bikhar battent en retraite. Je balance aussitôt deux lames de vent. L’une sur Bikhar qui s’en défait, l’autre en direction du bâtiment dont je condamne, et donc empêche l’accès à l’ennemi pour s’y réfugier. Ce qui m’inquiète est l’exposition des otages, qui risquent de servir de bouclier pour les autres. Et c’est d’ailleurs ce qu’ils font.

    J’accours vers eux, en tranchant de manière peu respectable les têtes des quelques types, qui ont commencé par saisir mes camardes attachés. Mais de suite après cet instant, je vois le poing l’imposant poing de Bikhar s’approcher de moi. J’ai seulement le temps de placer ma lame en parade, mais le coup est tellement puissant que je suis projeté à quelques mètres.

    Je redresse ma tête, j’assiste à une véritable abomination. Il saisit la tête d’un des otages d’une main, tandis qu’il l’égorge de l’autre. La dernière chose que cet homme a vu, c’est moi en train de le regarder, impuissant. Il n’a pas dit un mot, exceptées les larmes qui coulaient sans qu’ils puissent les contrôler, il est resté digne jusqu’au bout. Il attrape le suivent… Daniel.

    Un frison parcourt l’ensemble de mon corps. L’instant d’après, j’apparais subitement face à mon adversaire, tentant de couper le bras avec lequel il tient mon ami, mais ce dernier le retire assez rapidement. Je n’ai eu le temps que sectionner que trois de ses doigts. Je tente d’échanger un regard avec mon ami pendant un laps de temps, sauf qu’il ne bouge absolument pas, il reste stoïque. Que lui arrive-t-il ?

    « Commodore ! » Hurle un soldat derrière moi.

    « Récupérez les… trois otages et partez. Je récupérerai la dépouille du dernier en partant. » nostalgique en pensant celui mort sous mes yeux impuissants.

    « Parce que tu penses sincèrement t’en sortir vivant, monsieur le commodore ? » dit le type au masque de fer en se léchant ses doigts découpés. « Peut-être que tes hommes s’en sortiront, oui. Mais te concernant, c’est tout bonnement impossible. »

    « Mourir de la main d’un type qui n’a plus de doigts ? Hùhù. »

    Il n’a pas aimé mes mots. Il dégaine son arbalète, tire un carreau, je lis la trajectoire aisément, jusqu’ici tout va bien. Mais seulement jusqu’ici, car le carreau commence à avoir une trajectoire assez étrange. Je décale mes appuis vers l’arrière pour me donner du champ, puis je place la lame au niveau de ma carotide où l’attaque adverse se loge.

    Mais ce n’était qu’un leurre. Pendant ce laps de temps, l’ennemi se trouve à quelques centimètres de moi, couteau en main, il me taillade la cote droite avant de me doubler et s’en aller vers mes coéquipiers. L’enflure. Comment ai-je pu me faire avoir de la sorte ? C’est une honte. Quelque chose d’aussi futile.

    « Désolé Salem, je vais devoir mettre ma promesse de côté. » que je marmonne.

    Je me retourne et dégaine l’un de mes pistolets à silex, prenant le temps de viser quelques instants, puis j’appuie sur la gâchette. Boum ! Au moment où le son retentit, Bikhar se retourne, mais la balle frôle son tendon rotulien et trébuche aussitôt. Mon délaissement au tir se fait ressentir. En effet, j’avais promis au vice-amiral de me spécialiser uniquement à l’épée, mais après réflexion, pourquoi ne pas exceller dans les deux domaines ?

    Malgré tout, l’homme masqué - toujours au sol, vise les soldats grimpant la dune avec son arbalète, prêt à tout pour les ralentir, car il ne pourra de toute évidence pas les tuer. Il n’y fera rien. Une nouvelle fois, j’utilise le soru pour m’interposer, mais ce bâtard a anticipé ma réaction, et feintant d’utiliser son arbalète, il dissimulait un couteau avec lequel il taillade profondément mon mollet. Il effectue une minuscule roulade avant, laquelle se termine avec ses talons à l’estomac qui m’envoient valser sur quelques mètres.

    J’ouvre les yeux, le voici dans les airs et prêt à m’achever. Je roule vers la droite pour esquiver son attaque. Sans perdre davantage de temps, je me relève et balance une multitude de lames de vent en courant autour de lui, et ce jusqu’à ce que l’un de ses carreaux vient péniblement traverser mon épaule. Les trajectoires ne sont pas bizarres, c’est juste qu’il est capable de mettre des effets dans chacun de ses tirs. Quelqu’un de normal aurait dû passer par mon attaque pour espérer m’atteindre, mais à son niveau c’est inutile.

    Je suis tombé sur un os. Si l'on doit résumer la situation, Bikhar n'a que trois doigts en moins et une légère au tendon rotulien qui peut s'aggraver en étant malin. De mon côté, j'ai un mollet perforé sans lequel le soru est maintenant inutilisable et une épaule à moitié foutue. Mine de rien, le salopoard s'en sort finalement mieux que moi.
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    Plus le temps passe, moins j’ai de chance d’échapper vivant de cet affrontement. Cet enfoiré en rigole lui-même et ne prend même plus de m’attaquer avec autant d’effort qu’il mettait auparavant. Il ne se contente cette fois-ci que m’envoyer trois carreaux en même temps, sauf qu’avec les effets qu’il y met, on sait jamais où elles peuvent arriver.

    Fidèle à moi-même, je commence à tourner autour de moi-même à l’instar d’une toupie, de plus en plus, projetant en même temps des lames de vent. D’une part, cette méthode permet d’annuler son attaque, et ce qu’importe les trajectoires. D’autre part, elle lui envoie également une rafale de lames de vent dont les trajectoires sont elles aussi inattendues.

    Le genou est une zone assez fragiles mine de rien. Ils subissent - tous deux - des traumatismes tous les jours. Ajoutez à cela le fait que nous soyons sur du sable et qu’il est légèrement endommagé, alors vos mouvements se verront rapidement réduits de moitié. Là, Bikhar, commence à souffrir un peu.

    Pour autant, il est toujours avantagé par rapport à moi. Cette méthode m’épuise et ne peut durer indéfiniment, je préfère garder mon énergie. Mon objectif est de l’épuiser le plus possible, sans trop m’épuiser pour autant. Mais là encore, c’est quelque chose de certainement très peu réalisable. Je vais certainement devoir aller au-delà de mes limites.

    Me voyant légèrement essoufflé, ce dernier saisit l’occasion de m’attaquer de suite. Il est également fatigué, sa tactique est à double tranchant. Ne me sous-estime pas, connard. Croire que je suis faible au corps à corps causera ta perte. Je n’ai encore pas réellement pris le temps d’analyser ses mouvements. Je me contente d’esquiver et d’observer pour le moment.

    Des mouvements très fluides, très rapides, en plus de son agilité, c’est un adversaire redoutable au corps à corps. J’ai trop abusé de mon épée et délaissé tellement de choses. Mon corps s’est bien trop ramolli, rouillé, reposé sur ses lauriers… Mais bien qu’il s’épuise, je m’épuise également en compensant la perte de mon mollet sur d’autres muscles de la jambe.

    À force de reculer, il finit par prendre l’ascendant sur moi et me porter des coups de plus en plus proches. Je bloque lâchement mon instinct qui me dicte des choses auxquelles je refuse de croire. Mais la réflexion ne suffit plus, je suis à court d’idée, à court de possibilité physique, alors réfléchir n’est plus une solution.

    Je freine ma course en arrière. J’esquive un premier coup de poing qui vient vers ma droite, en basculant ma tête du côté opposé, mais il enchaîne aussitôt avec son second poing qui vient à ma gauche. Pas le temps d’esquiver ce coup-ci. Au dernier moment, je place mon coude chargé en haki face à son poing, en guise de protection, et le résultat en est des plus satisfaisant.

    Son poing se brise littéralement sur mon coude, je l’entends et je le sens. De base, un poing se serait brisé face à un coude classique, mais celui-ci combiné à du haki, le résultat est décuplé. Je n’en reste pas là. Saisissant mon pistolet, je cale le canon sur son bras actuellement en souffrance, puis je tire immédiatement sans la moindre hésitation. Son bras pend maintenant de manière assez ridicule.

    « Comment comptes-tu faire à présent ? Je veux simplement dire que ton bras gauche est mort et qu’il te manque trois doigts sur cinq à droite… »

    Il ne prend même pas la peine de rétorquer. Ses bras pendouillants, s’en suit une impulsion qui se conclu par un coup de genou. Le laps de temps est bien trop court pour que je dégaine ma lame, alors j’abaisse mon torse pour esquiver, mais ce dernier finit par étendre toute sa jambe et me frapper le menton. Le coup m’éjecte violemment sur de nombreux mètres.

    Donc ce type ne lâchera rien… Il m’a l’air très habile de ses jambes, encore plus qu’avec ses bras. À croire que je l’ai ainsi rendu meilleur qu’auparavant. J’en ai un peu ras-le-bol de tomber face à des types toujours plus étranges les uns que les autres. Logiquement, on te coupe tes bras, t’es moins bon. Pourquoi doit-il se passer l’inverse avec ce vaurien ?



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    Il franchit ma défense, pivote sur lui-même, c’est son talon qui finit sur ma tronche. Le temps est compté. Il va probablement s’écrouler et c’est pour cela qu’il ne m’accorde aucun répit. Théoriquement, je ne devrais pas perdre ce combat, et pourtant, je suis celui qui encaisse les coups. C’est réellement pour cette histoire de vengeance qu’il se démène autant ?

    Ma tête cogne. J’ai l’impression de me prendre des coups de marteau de l’intérieur. Je peine à poser le pied de ma jambe blessée et mon bras droit répond de moins en moins au fil des minutes. Lui ou moi, l’un de nous deux doit capituler, nous sommes à bout de force. Ma vue devient trouble pour si peu… Qu’en est-il de mon adversaire ? Il a pas mal chargé quand on y pense.

    « Connais-tu la raison pour laquelle tu vas mourir ? » demandé-je entre deux échanges, sans que ce dernier daigne réagir d’une quelconque façon. « Tu te bats pour quelqu’un mort, tué par les mains d’un autre, que tu penses agacer un temps soit peu en provoquant ma mort. Il n’en a que faire. » puis je sers les poings, les dents, mon regard s’obscurcit. « Moi, petit enculé, je me bats pour des types encore en vie - pour le peu que tu as décidé de laisser en vie - et qui me tiennent énormément à coeur.  C’est une raison plus que suffisante pour t’abattre. »

    Contre ce style de combat, je ferais mieux de ne pas utiliser ma lame, car c’est bien trop rapproché et mon incompétence me désavantage. Je préfère sortir mes deux petites dagues, parfaites pour les combats rapprochés. Je relance les festivités en fonçant en direction de mon adversaire, à peine à quelques mètres de moi, mais celui-ci tente exceptionnellement de garder la distance.

    Je balance deux lames de vent en croix, et c’est d’un simple coup de pied qu’il annihile l’attaque. Ce n’était en réalité qu’une diversion pour me faufiler discrètement vers son flanc gauche et ainsi attaquer sa jambe, mais il se met à pivoter sur une jambe, balançant l’autre à pleine vitesse sur moi.

    Je saisis la jambe de ce dernier en bloquant l’attaque entre mes côtes et mon bras, me faisant couiner par la même occasion, puis j’en profite immédiatement pour enfoncer une des dagues - profondément - au niveau du genou. Si vous me dites qu’il est encore capable de… Hein ? Il se sert de la pression que j’exerce sur sa jambe prisonnière, pour prendre appui et balancer son autre jambe de toute ses forces, apparemment chargé en haki vue la puissance du coup.

    Me voici projeté assez loin. Mon corps frotte violemment le sable chaud, ne parvenant à ralentir ma vitesse qu’à partir d’une certaine distance. Je suis complètement sonné par la puissance du coup. La vision se trouble, je manque cruellement de force. Je me souviens seulement du cri de mon adversaire au moment où il m’a lâché son coup. D’ailleurs, j’imagine que lui non plus ne peut bouger à présent.

    Mes yeux se ferment, bercé par une légère brise qui arrive à point nommé, dans ce désert de sables chauds.

    « ETHAAAAAN ! » hurle un individu dont la voix m’est si familière.

    J’ouvre aussitôt les yeux. Et bizarrement, ce soleil qui me brulait les yeux semble être caché par une masse d’ombre. Je réalise bien trop tard qu’il s’agit de Bikhar, dont la seule jambe encore en état tend à vouloir s’écraser sur ma face. Je ne pouvais pas espérer meilleur réveil. Alors, sans trop tarder, je roule d’un côté pour esquiver l’attaque.

    Le coup est encore si puissant, que l’impact avec le sol provoque une projection de sables qui m’engloutit presque complètement. Je me redresse rapidement en position de combat, mais mon corps vacille, mes maux de tête perdurent… D’un bond, le criminel est déjà à portée de coup, je profite de l’instant où il repose le pied pour le faucher, sauf que je suis bien trop lent et qu'il a déjà bondit pour m’infliger un coup.

    Mon avant-bras placé en guise de bouclier, il encaisse tout le coup terriblement puissant, qui provoque une stimulation électrique qui parcourt tout mon corps. Alors les dagues toujours en main, je tournois rapidement sur moi-même, et ce tout le long de sa jambe en prenant soin de lui infliger des blessures biens profondes.

    Sa jambe tombe instantanément, je continue mon enchaînement jusqu'à son torse que je taillade profondément, terminant ma dernière rotation avec une puissante lame de vent - la dernière - qui l’envoie valser assez haut et assez loin. Je lâche mes dagues, je sens mon corps lentement, mais le travail n’est pas encore terminé. Je défais le fourreau de ma lame et me rattrape de ma chute grâce à celui-ci.

    Le corps sans vie de mon adversaire, c’est vers cette position que je dirige mes mouvements, avec souffrance et difficulté, dans le but d’achever mon travail. Quelle idée de l’avoir envoyé si loin ? Probablement l’excitation du combat. Mais heureusement, il me reste encore une jambe valide, ce qui me permet de me déplacer relativement vite malgré tout.

    « Une promesse est une promesse, Bikhar. En tant que commodore, je devrais te capturer et te jeter aux cachots, mais en tant qu’homme en deuil, c’est ici que tu vas mourir. » dis-je solennellement en dégainant la lame de son fourreau.

    Mais… un « clic » vient perturber mon discours.

    « Un mouvement et je tire. » dit fièrement un homme tenant… Daniel.

    Par réflexe, j’ai pointé mon pistolet en direction du bruit. La lame pointé en direction de Bikhar, le pistolet en direction du malfrat qui tient mon meilleur ami. À bout de nerf, je ne sais pas trop comment réagir face à cette situation. Peut-être pas pour la première fois, mais c’est l’un des rares moments où mon visage se crispe face à une situation de détresse.

    « Kof… Alors, commodore ? Qu’est-ce qu’on fait ? Sacrifie-toi pour tes hommes, haha. » se moque Bikhar.

    « Tue-le, Ethan ! Un commodore va réellement échouer pour la vie d’un seul homme ? Pour qui vas-tu passer ? Pire encore, tu seras rétrogradé pour ton incompétence, imbécile. » me supplie Daniel, à sa manière, de ne pas faillir à ma mission.

    Je me fiche complètement de ce que peuvent bien penser les hautes intenses. Cependant, l’échec n’est pas envisageable. C’est ma vigilance qui est la cause de cette situation. Je n’ai pas correctement nettoyé la zone, un type devait rodé dans les parages et a surprit Daniel en train de prendre la fuite. Merde !

    « L’aiguille tourne, commodore. » insiste le larbin.

    « Vous n’êtes pas non plus en situation extrêmement favorable. Tu tire, je te tue et ton chef par la même occasion. Tu m’empêches seulement de le tuer pour l’instant. »

    Mon bras droit est mort. Je lutte à le tenir en élévation latérale en direction du porteur d’otage. Un regard échangé avec Daniel, on se comprend relativement bien. Je n’ai pas le droit à l’erreur, sinon c’est la mort assurée. Mon fidèle ami inflige un vilain coup de coude au niveau du thorax de son adversaire, lui permettant de se dégager de son étreinte. À ce moment là, alors que ma cible est légèrement repliée sur elle-même à cause du coup porté par Daniel, je profite de ce moment pour lui tirer une balle en pleine tête.

    Le corps tombe instantanément. Sans perdre instant, je laisse tomber mon bras hors-circuit, puis je me retourne vers mon adversaire du jour. Ma rage ne s’est pas encore atténuée, et je suis convaincu qu’elle ne le sera toujours pas après sa mort, mais ce type est trop déterminé pour s’arrêter un jour.

    « Dommage de mourir pour une cause aussi minables, tu te battais plutôt bien. »

    J’enfonce ma lame dans sa poitrine. Le regard toujours fier, un petit sourcillement, puis ses yeux se ferment tout doucement. Ma peine n’est pas moins grande, ma colère pas allégée, mais seule la satisfaction d’un travail réalisé vient panser mes plaies. Enfin, tu parles, ça ne m’empêche pas de m’écrouler comme une pauvre merde.

    Impossible de bouger le moindre petit doigt. Je suis complètement à court d’énergie. Mes yeux se ferment par la même occasion, la fatigue est plus forte que tout. Juste besoin de dormir un petit peu, le temps de reprendre quelques forces et repartir rejoindre les autres. Juste un peu…
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    Deux jours plus tard.

    J’entends des voix assez vives, assez familières, sans percevoir de silhouettes pour le moment. J’ouvre doucement les yeux. Ça passe d’une vision trouble, à une vision plutôt claire, puis naturelle. Il semblerait que je sois dans une chambre… Tiens, ne serait-ce pas ma chambre, d’ailleurs ?

    Au bout de mon lit, Daniel et Ketsuno qui se disputent pour une raison que j’ignore. Quoique, c’est plutôt Ketsuno qui se dispute toute seule, c’est pas du tout le genre de Daniel de s’exciter pour des broutilles de filles. Franchement, dès le matin, ce n’est pas le réveil que j’espérais. Ils ne semblent pas avoir remarqué que je sois éveillé.

    « Dites-moi, quelle heure est-il, s’il vous plaît ? Yamamoto m’attend pour une réunion ce matin. »

    Les deux officiers se mettent à rire comme deux idiots.

    « Ethan… Tu sors d’un sommeil qui dure depuis deux bonnes journées. » rétorque Daniel.

    « Espèce de glandeur finit à la pisse… T’as pas honte ? » enchaîne Ketsuno.

    Toujours autant un plaisir de me sentir aimé par mes confrères et consoeurs. Bon, et bien, si j’ai compris Yamamoto se tape tout le sale boulot à ma place. J’espère qu’il ne m’en voudra pas, je lui avais fait la promesse d’être de retour rapidement. Deux jours plus tard, je suis encore au lit. Il m’aura bien cassé la gueule l’autre enflure.

    À ce propos, j’en prends toutes les responsabilités. » interrompt Daniel. « Si le commodore s’est détaché de ses fonctions, c’est uniquement pour réparer mes erreurs. J’ai été incompétent au plus haut point. Merci Ethan. Merci pour tout. Et désolé pour les désagréments que je te cause. »

    Je reste bouche-bée, c’est pas le genre du type de s’exprimer ainsi. J’esquisse cela dit un sourire moqueur.

    « - File donc t’entraîner et deviens plus fort, tu m’éviteras ce genre de situations désespérées. 
    - Très bien. J’y file dès maintenant si tu n’as plus besoin d’autre chose. dit-il en prenant la sortie.[/color]
    - Daniel !
    - Oui ?
    - Je ne suis pas à l’aise avec ce genre de procédés, mais je veux juste que tu… Bref, je t’interdis de mourir.
    - Message reçu.
    - Allez, file. »

    « Tu es mon meilleur ami »
    , c’est pourtant pas compliqué, crétin ! Impossible de le ressortir malgré la sincérité de ce propos. L’expression de manière générale, quelle soit sentimentale ou générale, n’a jamais été mon point mais plutôt mon plus gros défaut. Ketsuno me regarde d’un air blasé en tournant la tête de gauche à droite.

    « - Franchement, Levi, t’es un gros minable. Le type t’aime plus que ton propre frère, et c’est indéniablement réciproque, alors comporte-toi en tant que tel. 
    - Il a toujours été le grand frère que je n’ai pas jamais réellement eu, tu sais.
    - C'est bien la seule personne avec qui tu n’es pas forcé de te comporter comme un commodore. Et moi, bien sûr. J’espère que tu ne passeras pas par ces chemins sinueux pour m’exprimer tes sentiments.
    - Ketsuno… Ferme-la et tire-toi de cette pièce avant que je ne m’énerve réellement. mon regard se noircit. 
    - T’es pas vraiment en état de demander quoique ce soit, débile. dit-elle avec un énorme sourire en pointant sa lame vers ma tronche. »

    Je prie dieu de me permettre de garder mes pulsions meurtrières. Je vais tuer cette femme un jour, c’est certain. Seul bémol, le vice-amiral risque de me tuer derrière… Bon, en réalité, j’apprécie cette chieuse. Me mentir à moi-même me desservira à force. Daniel est en vie, je n’ai pas pu sauver tout le monde, mais la mission est plus ou moins réussite. Je me réconforte comme ça, au moins le temps de savourer cette journée de repos.
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