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Un bon pour le Fun Club


Elle n’avait jamais été si mal entourée auparavant. Elle avait connu des types peu recommandables, des crasseux, des lépreux, d’anciens criminels, et bien d’autres appartenant au large spectre des personnes non fréquentables, mais elle n’avait jamais traîné avec tous à la fois. Si d’une manière général, Dead End n’était pas bien reluisante, c’était encore pire lorsque l’on s’approchait de l’arène du Crack. Formidable édifice sanglant et rameutant les foules par milliers, ses combat féroce et la gloire à en tirer avait attiré au fil des années une jolie masse de combattant courageux, ou fous. Et forcément, dans le tas, on retrouvait une énorme proportion de désespéré en quête de reconnaissance, d’une fin dans la gloire, ou tout simplement d’argent. Des gens qui n’avaient plus rien à perdre, en somme, et qu’ils meurent dans l’indifférence la plus totale ou qu’ils parviennent à se hisser au dessus des cadavres des autres concurrents, la foule qui venait assister à ces jeux sanglant adoraient les voir se débattre entre eux.

Et aujourd’hui, elle allait se retrouver à leur côté. Ln prix à payer pour se rapprocher de sa cible ; après tout, la plupart des personnes qui gagnaient leur croûte grâce aux combats parlaient bien de l’arène comme d’un « carrefour des peuples et d’un lieu sacré de rencontre ». Ce fut en tout cas ce que raconta la personne qui avait recruté la chasseuse. En échange de son arrivée ici, et d’une promesse d’argent mais surtout de renseignements, Klara s’était vu reléguée au rang de gladiatrice.

Ses journées en dehors de l’arène s’étaient vu rythmée par la chasse aux informations, aidée simplement d’un portrait grossier de la personne qu’elle cherchait et de son nom, même si il y avait toujours un risque qu’il ai usé d’un alias. Ne pas le trouver était frustrant, évidemment, mais ce qui la dérangeait le plus était le fait qu’elle n’avait strictement aucune idée de ce pourquoi il avait subitement décidé de traverser les mers pour se retrouver dans ce trou, précisément. Elle avait eu  un début de réponse au détour de l’une des tavernes à ivrognes que l’on trouvait un peu partout sur l’île.


*


Elle entra dans l’édifice qu’elle avait rapidement identifié comme étant l’établissement qu’on lui avait indiquée. Ce fut sans grands espoirs qu’elle s’approcha du tavernier qui était occupé à dormir accoudé au comptoir. Elle avait tenté sa chance auprès de presque une dizaine de ses pairs, sans succès. Un de plus ou de moins n’y changerait pas grand-chose à ce stade, alors autant tenter sa chance. De toute manière, elle avait encore un peu de temps avant de devoir rejoindre celui qui gérait le groupe de combattants auquel elle appartenait.

Elle retira sa capuche et épousseta sa cape de voyage qu’elle portait par prudence. Il n’y avait que peu de client, à part un petit groupe de types proches du coma éthylique déjà à cette heure, et un vieux dégarni qui semblait dormir encore plus profondément que le tenancier. Ou alors il était tout simplement décédé. La chasseuse s’éclaircit la gorge.

– Bonjour. Je cherche quelqu’un.
– Hmhm… Vous consommez ?
– Non. Est-ce que, par hasard, vous n’auriez pas vu… ce type ? Demanda-t-elle en sortant le portrait usé qu’elle avait transporté avec elle depuis Bliss.
– Mouais. On y voit pas grand-chose. J’veux pas être méchant, mais des types balafrés avec une coupe à la con, y’a qu’ça ici, hein. Là comme ça, j’sais pas.
– Ravel.
– Quoi ?
– Son nom.

Il se redressa le dos et montra ses dents pourries dans un léger sourire qui se voulait amical.

– ‘Savez, tout travail mérite salaire… Et c’est pas simple de toujours tendre l’oreille et de se souvenir de tout.
– Ben voyons.

Ce ne fut qu’une fois délestée d’une petite partie des berrys qu’elle baladait avec elle que le tavernier se mit à faire bon usage de sa salive.

– Y’a un habitué d’ici. Il picole une partie de la journée et dort pendant l’autre, quand il a rien de mieux à faire. C’est-à-dire presque toujours, quoi… Le reste du temps, il tente de se refaire une fortune. En pariant dans les combats. L’autre soir, il rentre tout colère et saoul comme cochon. Il commence à gueuler comme quoi la roue avait enfin tournée pour lui, sauf qu’il était toujours aussi pauvre. On l’a volé, qu’il disait. J’ai pas tout compris ce qu’il racontait, parce que c’était quand même n’importe quoi et incompréhensible, mais je sais pour sûr qu’il a parlait de votre homme.
– Et vous savez où je peux le trouver ?
– Je rigolais pas quand je disais qu’il était tout le temps ici, fit-il en pointant du doigt le vieil homme assoupi au fond de la salle.
– Merci. Et je consomme, finalement.


*


Elle avait pris de l’avance, et c’est avec une choppe fièrement remplie dans la main qu’elle s’assit à la table du vieillard. Elle posa la posa sous le nez de l’homme qui renifla bruyamment et marmonna quelque chose d’incompréhensible dans son sommeil. Au moins, il était bel et bien vivant. Sans perdre plus de temps, Klara donna un grand coup de genoux sous la table l’air de rien, et l’ivrogne se réveilla en sursaut. Sa frayeur se dissipa rapidement à la vue de l’alcool.

– Salut.
– Eumh… b’jour, fit-il simplement après s’être mouché dans sa manche déchirée.
– C’est pour toi.

Elle avança un peu plus la chope.

– En échange, tu me dis ce que tu sais de ce type.

L’ivrogne reconnu aussitôt l’homme dessiné sur le bout de papier, comme si il avait son visage gravé dans sa mémoire.

– Oh p’té, c’est li, c’est c’fils de…
– Ouais, c’est comme ça que je me souviens de lui aussi. Et donc ?
– J’avais gagné j’vous dis ! Gagné ! Parié sur l’malade. Personne n’pari jamais sur l’malade. Pourtant ‘les a bin éclaté, hinhin. J’étais riche ! ‘pis y’a lui, Ravel qui s’appelle. J’sais parce que j’l’ai entendu l’dire en pariant. Ce con j’l’ai bin niqué, j’ai tout raflé. Il était pas content, ah non. Alors il est v’nu me voir à la fin, il avait b’soin de mon argent qu’il disait. Non que j’répond, c’est l’mien maintenant j’l’ai gagné, l’avait qu’à être moins con que j’dis. Sur s’coup là, y s’énerve et dis qu’c’est pour une plus grande cause, qu’y veut être généreux et participer à l’œuvre de ‘sieur… ‘sieur… j’sais pu. Qu’c’était pour un club ou… j’sais pu. Avec un vieux poisson tout puant et fondant à sa tête.
– Doppio ?

Le tavernier les avait entendu. Il fallait bien admettre que le vieil homme avait du mal à contrôler le volume de sa voix, si bien que personne n’était jamais tranquille quand il avait une histoire à raconter.

– Ouais ! Ah ça, jamais parié sur cui-ci, ah non moi j’vous l’dis un coup à tout perdre…
– Hahaha, mais dans quoi tu t’es encore fourré, toi.
– Vous le connaissez ? demanda curieusement la chasseuse.
– Pour sûr. Tout l’monde en a entendu parler, pour peu qu’on traîne du côté de l’arène. C’est un taré qui est suivi de plein d’autres tarés qui sont fans de lui. Il est taré, celui que vous cherchez ?
– Probable.
– Bah voilà.
– Bref, l’type y m’a cassé l’genou. Pis l’est parti avec mon fric.
– Vous savez où je peux le trouver, ce Doppio ?
– Nan. Mais si vous voulez mon avis, le meilleur moyen de lui tomber dessus, c’est…


*


– QUE DIRIEZ-VOUS D’UNE BONNE SOUPE DE TRIPES ET DE BOYAUX DANS UNE SAUCE DE SANG ?
– Ouaaaaaaaaaais.
– JE. VOUS. ENTENDS. PAS !
– OUAAAAAAAIS !
– CE SOIR N’EST PAS UN SOIR HABITUEL, OOOH NON ! CE SOIR, C’EST UN VÉRITABLE CARNAGE QUI VOUS ATTENDS ! REGARDEZ ! QUE DIS-JE ; ADMIREZ ! VOUS EN AVEZ MARRE DE LA MÈME ARÈNE DE SABLE QU’ON VOUS SERT DEPUIS LA NUIT DES TEMPS ? ET BIEN VOUS AVEZ ÉTÉ ENTENDU ! Bon, on a pas tout changé hein, vous êtes bien gentil les copains, mais ça servirait à rien… CEPENDANT ! ADMIREZ LA MAGNIFIQUE INSTALLATION UNIQUE DE CE SOIR ; L’IMMENSE CAGE QUE VOUS VOYEZ LA, EN PLUS DE RÉDUIRE LA LIBERTÉ ACCORDÉE AUX GLADIATEURS EN LES EMPÊCHANT DE FUIR LE GLORIEUX COMBAT EN ÉTANT PARFAITEMENT INFRANCHISSABLE, ELLE EST ÉGALEMENT GARNIE D’IMMENSE PICS QUI, NOUS L’ESPÉRONS, SAURONT VOUS ACCORDER UN DÉLICIEUX PLAISIR POUR VOS YEUX AVIDES DE VIOLENCE ET D’EXÉCUTIONS MORBIDES. ET CE N’EST PAS TOUT ! D’AUTRES PIÈGES ATTENDENT NOS NOMBREUX CONCURRENTS CAR OUI ! CE SOIR LES COPAINS, LES DUELS LAISSENT PLACE AU MASSACRE, AU CARNAGE, A LA GUERRE TOTALE ET AUX COUPS BAS LES PLUS PUTASSIERS ! CHERS AMIS, FAISONS MAINTENANT PLACE AUX NOMBREUX ANIMATEURS DE CE SOIR…

UN TONNERRE D’APPLAUDISSEMENT POUR NOTRE ROOKIE PRÉFÉRÉ !


Un bon pour le Fun Club 1499820326-test3


SI DARREN L’ÉVENTREUR A DÉJÀ FAIT MAINTES FOIS FAIT SES PREUVES ICI MÊME EN ARRACHANT LE BIDE DE SES ENNEMIS, IL EST TEMPS DE VOIR CE QU’IL A VÉRITABLEMENT DANS LE SIEN !

SUIVI DE PRÊT PAR UNE PETITE NOUVELLE SORTIE TOUT DROIT DE L’ÉCURIE OWYNE™, UNE FÉROCE GUERRIÈRE QUI NOUS VIENT DE SOUTH BLUE… KLARA EILHART LA… DÉSILLUSION ? ESPÉRONS CEPENDANT QU’ELLE NE NOUS DÉÇOIVE PAS CE SOIR HINHIN !

Les noms défilèrent ainsi au rythme des applaudissements et des cris du commentateurs survolté, les têtes remplissant petit à petit l’arène réduite, jusqu’à ce que, finalement, il annonce les derniers noms.

ET N’OUBLIONS SURTOUT PAS NOS STARS, LES ROI DE LA CASTAGNE, CEUX QUE VOUS ADOREZ OU QUE VOUS ADOREZ DÉTESTER, JE VEUX UN OURAGAN D'APPLAUDISSEMENT POUR…  


Dernière édition par Klara Eilhart le Mer 12 Juil 2017, 02:46, édité 1 fois
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... DOPPIO, L'HIDEUX MARÉCAGOMANCIEN !

La souffrance et la violence sont jamais vaines si vous les faites mijoter avec un peu de BIENVEILLANCE.

Ovation sympa-sympathouze de la part de mes fidèles amigos éparpillés dans le public. Ils vont me regarder guerroyer quelques temps avant d'être trop excités pour se retenir de provoquer une bagarre générale. Je suis comme une piqure d'adrénaline sur leurs petites fesses rondelettes. Je les excite.

Je m'avance dans l'allée qui conduit à l'autel du rire et du sang. Fun Club !

Fun Club !

ET NOOOOTRE ULTIME LARROOOON, ROAD RAGE, L'INNARÊTABLE GUERRIER DE LA ROUTE !

Un bon pour le Fun Club CKXnoFWUYAAX9lL
M-M-Mur du SOOOooOOoOON !!

Viooouuu, Road arrive vite, vite vite vite, il produit un rail de flammes dans son sillage. Mais : mieux vaut partir à point que d'arriver saignant. Acclamé par la foule et vénéré en dieu de la vitesse, il bave néanmoins comme un sagouin et a la peau qui suinte.

Il y a comme qui dirait un vent de violence qui souffle et ça mon pote, ça présage un orage, et je suis toujours partant pour me réfugier sous un arbre lorsque ça tonne.

A part moi et les collègues bien aimés Darren et Road, c'est rempli de drôles de types anonymes que j'aimerais bien ajouter à ma collection tant ils ont l'air gentils et hargneux. Regardez celui-là ! Il a une moitié de scie circulaire plantée dans le crâne. Et l'autre là-bas, sa coiffure verte rosée en forme d'arche en quatre dimensions défie les lois de la physique et du bon goût. Et puis un pirate cyborg avec des mirettes qui tirent des micro-ondes, je l'avais déjà croisé dans les coulisses en train de se réchauffer un petit plat...

Il y a aussi cette femelle humaine qui me mitraille de regards un peu pointus, je l'ai jamais vue traîner ses bottes sales par ici, elle n'est pas au fait des us et coutumes des gentlemens qui évitent de se dévisager avant d'avoir fait connaissance par le biais de giclées de fluides corporels divers.

Les deux starlettes de mon niveau, Darren et Roady, sont des pantins qu'on fait danser et saigner depuis des lustres pour le bonheur des petits comme des grands. Darren rigole en démontant des thorax et en trifouillant dedans, parfois il en profite pour extraire l'appendicite, un pote très serviable. Quant à Road Rage, c'est un junkie débordant d'adrénaline, tellement shooté qu'il voit perpétuellement le monde au ralenti, comme un gros moucheron qui ferait des drifts sur le rebord d'un trou noir.

J'avais déjà tué l'un d'entre eux mais pas suffisamment vu qu'ils ont tout les deux l'air bien vivants. C'était Road Rage je crois, ou alors Darren, je sais plus...

FAIIIITES DESCENDRE LA CAAAGE SUR CES ANIMAUX TOUT DROIT SORTIS DE VOS CAUCHEMARS LES PLUS HYSTÉRIIIIIQUES !

La grande cage s'affaisse sur nous autres gentils poulets.
J'ai envie de m'étaler sur les piques comme une confiture à la noisette sur une tartine d'acier.

Eh, DOPPIO ! J'VIENS CREUSER DANS TON BIDON, VÉRIFIER QU'TU MANGES ÉQUILIBRÉ !

Ah ! C'est donc Darren que j'ai failli buter car il a l'air remonté contre moi. Les sentiments vengeurs sont stimulants, ils rendent très imaginatif.
Vous savez tout ça c'est très entraînant et tout mais j'ai la tête ailleurs.
Ma famille du Fun Club me manque.
Leurs sourires édentées ruisselant de sang frais, leurs regards vicieux de fouines démentes.
La chaleur d'un foyer aimant pour lequel je fais office de papa câlin toujours prompt à distribuer d'explosifs cadeaux.
Les ventricules de mon coeur se nouent à ces pensées. Le vertige métaphysique me guette.

Je dois vite évacuer ce néant qui m'emplit en échangeant des douleurs avec ces brillantes personnes.

DOUZE ! DOUZE MACAQUES IMPATIENTS DE PARTICIPER A CETTE SOIRÉE TRES SPÉCIALE SOUS LE SIGNE DE LA BRUTALITÉ DÉMESURÉE ! JE RAPPELLE QUE POP CORN ET BOISSONS SONT DISPONIBLES A TOUT MOMENT AU KIOSQUE ! ÉVITEZ JUSTE DE DÉPOUILLER LE VENDEUR !

DOUZE ! DOUZE ! DOUZE ! MAIS COMBIEN EN RESTERA-T-IL A LA FIN DU COMPTE A REBOURS DE VINGT MINUTES ? AUCUN JE L'ESPERE, TOUT CES SALOPARDS PUANTS MÉRITENT L'ENFEEEER !

COMBATTEEEEEZ !

Foule en transe qui fait pleuvoir des cochonneries coulantes sur le toit de la cage en hurlant. Des déchets, de la bouffe, parfois leur caca. Ça arrive tout le temps, ça fait partie du Fun !

Alors alors par où commencer. Déjà autour de moi le fébrile chaos pose ses pions : le punk à la chevelure 4D vient déjà de perdre sa main droite alors qu'il l'avait trop approchée du gars à la scie. Il devra se palucher avec la gauche maintenant haha !

Bref, une hache vient se planter dans ma joue, me tranchant la gueule en deux épaisses rondelles dégoulinantes de boue. Zut fait chier, qui a lancé ça ?

LA PROCHAINE EST POUR TON GROS BEDON !
Ah ! Bonjour Darren.
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MAIN A TERRE ! HAHA IL ESSAIE DE PAS TROP PISSER LE SANG ; TROP TARD MON POTE C’EST FOUTU ! HAA VOUS SENTEZ CETTE ODEUR ? CE SERAIT L’ODEUR DU SANG ET DE LA SUEUR SI VOUS ARRÊTIEZ DE JETER DE LA MERDE SUR LA CAGE.

Plus bas, les élucubrations du commentateur professionnel se noyaient dans les cris et le brouhaha du combat qui faisait rage, jusqu’à ne plus être qu’une distraction qui était inconsciemment reléguée au second plan par les combattants, trop occupé à tuer sans l’être eux-même. Comme de la musique qui ne servirait que de fond sonore. Sauf qu’au milieu de l’arène, la musique était jouée par les candidats les plus bruyant.

Et dans le chaos le plus totale de cette battle royale, un certain ordre avait tout de même réussi à s’imposer, comme si malgré tout les efforts du monde, il était impossible de faire disparaître toutes traces d’organisation même chez des bêtes aussi sauvages que les gladiateurs présents ; les rivalités, les duels et les alliances avaient déjà commencée à se former. Dans la mêlée, on pouvait en effet voir se dégager des micros-combats entre deux ou trois combattants seulement. Évidemment, l’intérêt de l’événement résidait dans le fait que malgré cela, n’importe qui pouvait être interrompu par n’importe qui, et les joutes s’entremêlaient à tout bout de champ.

Klara, elle, avait jusqu’ici réussie à se tenir un peu à l’écart, comme si elle n’était qu’une simple observatrice. Et c’était tout de même un sacré spectacle qu’elle pouvait admirer. Un peu plus loin, elle pouvait observer la poiscaille qui lui servait de piste se faire massacrer par Darren, le favoris. Le point intéressant étant qu’il avait l’air de n’en avoir cure ; il avait un sourire béant chaque fois qu’il s’en prenait une, et se jetait corps et âme vers le danger. Le barman n’avait pas menti.

– C’est par ICI que ça se passe !

Le type a la scie plantée dans le crâne avait du en finir avec le punk car il venait littéralement de se jeter tête la première sur la chasseuse, qui n’avait eu le temps que de décaler son glaive sur le côté pour ne pas se faire déchiqueter par les dents d’acier. Elle fut projeter avec force. Si elle était parvenu à garder l’équilibre à a retomber tout simplement sur ses pieds un peu plus loin, c’était sans compter le clic qu’elle put entendre distinctement. Instinctivement, elle fit se jeta sur le côté et ponctua d’une rapide roulade. Un coup d’œil derrière elle lui permit de voir d’immense pics ensanglantées qui avaient surgis du sol à l’endroit même où elle se trouvait.

– HA ! CA COMMENCE VRAIMENT LES COPAINS ! PRENEZ DONC UN PEU DE VOTRE TEMPS POUR ADMIRER CES INGÉNIEUX MÉCANISMES DISPOSÉS UN PEU PARTOUT… VOUS IMAGINEZ SI ELLE S’ÉTAIT FAITE EMPALÉE ? J’EN BOUE RIEN QUE D’Y PENSER ! QUEL SPECTACLE Ç’AURAIT ÉTÉ !

Elle se releva rapidement et jeta un rapide coup d’œil sur le sol autour d’elle ; il s’en était fallu de peu. Mais rien n’était visible ; pas de plaque, pas de trous, rien, rien que du sable. Le gladiateur qui l’avait attaqué lui semblait n’en avoir littéralement rien à faire. Au lieu de ça, il sautillait un peu partout et faisait s’activer la scie qu’il avait dans la main gauche. Sûrement par pure provocation, il fit même des étincelles en la faisant s’entrechoquer avec celle de son crâne. Un sacré dégénéré qui avait parfaitement sa place ici.

Ses lames suffisamment chauffées, il plongea une nouvelle fois vers la chasseuse qui, prête cette fois-ci, planta son épée dans le sable pour arrêter dans sa course. Les dents s’effritèrent dans un bruit parfaitement désagréable, avant de finalement se taire.

– Rah, c’est pas drôle ! Montre-moi ce que tu-

Une masse boueuse avait traversée une bonne partie de l’arène, et s’était dirigée malgré elle en plein sur la chasseuse et son adversaire. Le boue s’était disloquée dans l’impact avec leurs deux armes côte-à-côte, puis s’était littéralement écrasée contre les pics qu’avait activé Klara peu de temps avant. Et de la large flaque vaseuse qui s’était formée au pied du piège s’extirpa lentement une petite tête de requin.

– Vous vous amusez bien?

L’homme-requin cracha une dent ensanglantée qui repoussa aussitôt, avant de reformer complètement son corps, salivant d’impatience en voyant celui qui l’avait envoyé valsé si loin foncer vers lui à toute allure. Darren lança à distance plusieurs petites haches qui vinrent passer au travers du corps marécageux de la poiscaille, et qui forcèrent Klara et l’homme aux scies à se séparer. La chasseuse s’éloigna de plusieurs bond en arrière pour observer le poisson pester contre le type à la scie qui penser pouvoir arrêter Darren dans sa course. Ses scies explosèrent cependant dans l’impact, et il sentit bientôt la hachette que tenait son ennemi se planter dans le bas de son ventre, avant d’en dévoiler le contenu. Il avait au moins donner un instant de répit à Doppio, qui ne paru pas vraiment apprécier le geste.

– Tu dois vraiment m'adorer pour continuer à me faire souffrir ainsi...

Indirectement débarrassée de son premier adversaire, Klara s’était retrouvée dangereusement proche d’un des bords de la cage. A l’opposée, Road Rage tournait autour de plusieurs rookies à une vitesse hallucinante, sous les cris de la foule qui n’attendait qu’une chose : qu’il les envoient s’écraser contre les pics qui entouraient l’arène. Klara avait rapidement compris que les petits nouveaux de ce soir serviraient de chair à canon pour les gros morceaux si ils ne s’associaient pas pendant les quinze minutes restantes. Le problème étant que la plupart étaient soit trop cons pour le comprendre, soit trop fous pour en avoir quelque chose à carrer. Et puis, il y avait Doppio aussi. Elle avait besoin de lui vivant, tandis qu’il ne semblait lui-même pas vraiment intéressé par l’idée d’être un tant soit peu prudent.

Ç’aurait pourtant été le moment de commencer à faire attention, car Road Rage avait fini de s’amuser avec son menu fretin -constitué de trois anonymes dont personne ne se souviendra jamais-, et s’amusait déjà à laisser une traînée de flamme derrière lui en se dirigeant vers l’épicentre de violence principale à l’heure actuelle ;

– MAIS REGARDEZ-MOI CA SI C’EST PAS DÉGUEULASSE. REGARDEZ ! SA STATUE DE BOUE A PRIT LA FORME D’UN DES MALHEUREUX DÉFUNT DE CE SOIR… NOTRE SCULPTEUR A MÊME REPRODUIT FIDÈLEMENT LA SCIE QU’IL AVAIT DE PLANTÉE SUR SA SALE TRONCHE !

Klara fut une nouvelle fois tirée de ses pensées par un autre concurrent, qui s’avéra toute fois moins violent que le précédent. L’homme à moitié machine venait de se débarrasser d’un homme-poisson un peu trop collant ; le pauvre poisson avait fini entièrement grillé des pieds à la tête, et une agréable odeur de saumon fumé vint emplir les narines sur-développés de la blonde platine.

– T’as pas l’air si pressée de te foutre sur la tronche, fit-il en réarmant son bras métallique d’où se dégager de la fumée. Tu sais t’battre, au moins ?
– Non, je suis juste ici pour me trouver un prétendant parmi cette bande de lépreux.
– Hin. Bon, écoute…



ON DIRAIT QUE CES DEUX-LA VONT ÊTRE OCCUPE UN MOMENT… AU MOINS QUE… OUUUUUUUH, JE NE SAIS PAS QUI S’EST FAIT PERCUTÉ, MAIS SOYONS HONNÊTE, CA N’A QUE PEU D’IMPORTANCE : FINI L’ÉCHAUFFEMENT, ROAD RAGE ENTRE EN SCÈNE ! QUI VA-T-IL VISER ? L’IMMONDICE QU’EST DOPPIO ? OU BIEN DARREN, NOTRE PETIT BOUT DE CHOU FAVORI ? A MOINS QUE… OUPS.

Road Rage n’avait pu atteindre sa cible, quelle qu’elle fut, et fut plutôt envoyé à terre par une louve qui se recula immédiatement après l’avoir plaqué au sol ; l’endroit où se trouvait le junkie disparu bientôt sous une vague de flamme projetée par le cyborg.

MAIS QUI OSE BARRER LA ROUTE A NOTRE SPEEDRUNNER FAVORI ? BON SANG, ILS L’ONT CRAME, CA Y’EST, ROAD RAGE EST FI-… Ah, non, il va bien.

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La fille s'est transformée en espèce de gros chien, incroyable, j'aimerais savoir faire ça moi aussi. Elle a bazardé Road qui se laisse pas trop faire d'habitude, les nouveaux petits amis rookies d'aujourd'hui ont l'air d'être une fournée très croustillante.

Darren, à l'autre bout de l'arène, tourne sur lui-même comme un enfant qui aurait perdu sa maman. Des piques surgissent du sable pour venir lui croquer les pieds, mais désespéré qu'il est, il ne calcule même pas que son peton est devenu un véritable distributeur de ketchup.

T'es où, DOPPIOOO ?!

Darren-chan m'a perdu de vue quand j'ai commencé à me liquéfier et avec son masque de carnaval borgne, il a un champ de vision limité, un peu comme son esprit. Il faut qu'il accepte qu'ici, il n'est pas tout seul à vouloir se tailler un costard dans ma peau et un chapeau avec mes organes. Ce jeune et dynamique cyborg a droit à sa part de bonheur.

Il me fait penser à Tonio celui-là avec ses lance-ondes. Un espèce de miniTonio, plus petit, moins triste. C'est comme combattre sa coquille charnelle, tandis que son âme a dégringolée dans les ténèbres. Merde ça me rend encore plus maussade, je me sens poète mélancolique. Ça réveille des plaies pas encore cicatrisées.

Et les micro-ondes aussi ! Son torse devient un espèce de soleil rougeaud qui irradie, une formidable étoile vouée à l'autodestruction car je vois sa peau elle-aussi cloquer en produisant des bulles de chair calcinée. Me voici amoureux de ce four humain qui offre à ce petit comité de salopards un spectacle pétrifiant dont les yeux se régalent.
Je brûle. Les ondes chauffent ma boue, la durcit et la rend toute craquelante.

ON DIRAIT QUE DOPPIO EST PASSÉÉÉ SUR LE GRILL ! MAIS J'VOUS CONSEILLE PAS D'EN CROQUER UN BOUT, C'EST UN COUP A CHOPPER UNE FOUTUE DIARHÉE !

Sauf qu'il était trop concentré sur ma petite personne, erreur du débutant ! Eh bah oui le petit golem souvenir érigé en hommage au type avec la scie fichée dans le crâne a plaqué par derrière ses deux grosses pattes noueuses sur la gorge de l'homme micro-ondes. Il ne comprend pas vraiment pourquoi lorsqu'il essaye d'attraper son mystérieux agresseur avec ses petits poings, ceux-ci s'enfoncent dans son corps en produisant des gloups gloups. Un instant plus tard, la caboche du golem se transforme en une énorme bouche dans lequel vient s'engouffrer la petite tête ridicule du rookie.

MiniTonio va se faire gober tout cru par le golem dans un ultime baiser vorace empli de respect. Mais ! Un sinistre drame interrompt ce mignon repas qui ouvrait l'appétit au public pour l'inciter à consommer. Road Rage, empaqueté dans une épaisse carapace de haki, vroum, fonce dans le golem, et voici la pauvre bestiole réduite à l'état d'une pluie de gouttelettes de gadoue. Née il y a trois minutes, déjà brutalement assassinée par ce monde cruel !

Quant à MiniTonio, ce malheureux petit être se prend l'inertie de Road en pleine poire, et là, l'énergie cinétique, l'épouse de Road Rage, l'accompagne vers les picots de la paroi tranquillo, contre lesquels il part donc finir sa vie paisiblement, bonne nuit doux prince, c'est pas si chiant de crever quand on sait ce qu'il y a de l'autre côté : une piscine gigantesque de néant où les morts exercent leur crawl jusqu'à la fin des temps et peut-être même après.

Road Rage, buter les enfants des concurrents pendant qu'ils jouent à la dinette c'est vraiment déloyal. Ce golem ne t'avait rien fait.
Je tartine de la gadoue sur son trajet pour l'arrêter.

D-D-D-Dégages Doppio ! C'le clébard que j'veux !
D'abord tu dis "pardon".

Il sait qu'il en chierait contre moi, ce coquin là, il est obligé de contourner les flaques marécageuses que je répands partout s'il veut pas que ses godasses rutilantes patinent, le haki c'est bien gentil mais ça empêche pas les sables mouvants de sucer tes mollets. Eh oui ! Mon pouvoir est l'ennemi naturel des sprinteurs et des marathoniens.

Fais pas chier les couilles, tu p-p-ponds tes merdes ambulantes à la p-p-p-pelle !
Oui mais chacune est unique. Chacune est une précieuse pièce de vie dans le porte-feuille d'un univers fauché. Si tu respectes pas la vie, je te prive de la tienne.

Assez de blabla ! Il ramène son pied dans mes côtes, à une vitesse titillant celle du son peut-être, car j'entends un énorme clac, à moins que ça soit ma cage thoracique qui soit devenu une grosse maracasse !

Une violence en engendrant une autre, pif paf plouf, je réagis en lui vomissant un torrent de boue sur la poire qui se fixe à sa trogne comme un énorme mollusque plein d'amour qui fait ses besoins dans ses voies respiratoires, puis nous nous effondrons ensemble, nos sangs entremêlés. Je crois qu'il a fait une brochette avec mes poumons, et qu'elle baigne dans une marmelade saignante cuisinée avec les autres organes qui traînaient en-dessous.

Et la douleur inonde comme une explosion mon thorax, remonte jusqu'à ma mégapole cérébrale, et là-haut, mon esprit se dissout dedans. En descendant dans mes poumons crevés, l'air échauffe leurs bronches sanguinolentes, il les frotte, frotte, frotte, il les essore, il en tire ce douloureux jus qui fait planer, j'ai jamais autant adoré respirer. Je halète comme un chien, j'inspire frénétiquement, je deviens une pompe à souffrance.

Pendant quelques secondes je ne fais qu'un avec ce gaz vital qui alimente mon incendie intérieur.

Il m'emporte dans les couches hautes de la stratosphère. Il me montre à quoi ressemble la Vie dont il bourre les poumons chaque instant, à quoi elle ressemble vue d'en haut. Je le vois, je le perçois nettement : chaque bout de viande est pièce d'un immense puzzle, dont le motif global insoupçonnable échappe à nos sens crétins.

Ce gentil dioxygène qui a conféré la vie à une poignée de carbone et d'enzymes en est aussi le grand bourreau, responsable du dépérissement et de la vieillesse, escorte lentement ses enfants jusqu'à la Mort. Dépourvu de compassion, il crée pour détruire, détruit pour créer, dans un cycle vain et mécanique que notre belle planète a la chance d'accueillir.

Mais, gentil dioxygène. Est-ce que tu te prends pour Dieu ?

Oh ! Douleur s'apaise. Déjà. Mon esprit de nouveau aux commandes. J'ai besoin de doses de souffrance de plus en plus hautes pour perdurer longtemps dans mon état de grâce.

Il y a cette grande chienne sur Road Rage. Elle écrase son corps inerte. Mmmh ! J'ai manqué un truc.

MAIS DIIIIS DONC, REGARDEZ MOI LE GRAND CORPS MOU DE ROAD RAGE SERVIR DE PAILLASSON A UN CLEBS BIEN MAL ÉLEVÉ !!  
DÉGAGES !
CONNASSE !
LAISSES-LE !
ON VA T'FAIRE LA PEAU !
ON DIRAIT QUE LES FANS DE ROAD RAGE AURONT DES RÉCLAMATIONS A FAIRE A CETTE BRAVE ROOKIE AINSI QU'A SES PUCES, BWAHAHAHA !
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Il avait un goût bizarre, son sang. Elle aurait peut-être pas du croquer à pleins crocs dans Road Rage finalement. Mais bon, elle n’avait pas vraiment eu le choix ; parmi le peu de concourants encore debout, ces trois là étaient de vrais monstres. Darren, Road Rage et Doppio le petit rigolo qui baignait actuellement dans sa sauce maison faite de sable, de son sang et sûrement d’un peu de tripes. Elle et ses compatriotes rookies n’avaient clairement pas le niveau, ils étaient uniquement là pour assurer le spectacle et amuser le public. Faute de la part de Klara de côté là : elle l’avait plutôt mis en rogne, visiblement. Bien à l’abri à l’extérieur des cages, les fans hardcore du guerrier de la route sifflaient et lançaient sur l’arène tout ce qu’ils pouvaient trouver.

Bah, pas grave. Ces consanguins iront peut-être lui rendre visite après le combat, mais en attendant, elle avait autre chose à penser ; mais penser s’avérait un peu plus difficile que prévu. Déjà que sa forme de loup la plongeait généralement dans une sorte d’état second où, bien que parfaitement consciente, elle s’abandonnait à certaines bassesses et à son instinct de survie. Planter ses crocs dans Road Rage faisait parti du lot. Et son sang lui monta quelque peu à la tête. Comme si elle s’était elle-même droguée par procuration. Et c’était pas forcément très agréable. Mais au moins, ça faisait une menace de moins ; si elle avait attendu ne serait-ce qu’un peu, Road Rage se serait sûrement recouvert de son épaisse carapace noire que Klara ne comprenait pas vraiment. Mais ici, tout le monde était bizarre à sa manière, elle la première. Tout ce qu’elle savait, c’était que grâce à ça, il avait pu résister aux flammes de son défunt partenaire cyborg. Elle regarda vers l’une des extrémité de la grande cage, et put admirer son cadavre qui gisait, empalé sur les pics ensanglantés. Elle se rassura en se convainquant qu’il s’agissait sûrement d’un pirate de la pire espèce. Et puis, il ne faisait pas partie des gens traîné ici de force. Tant pis pour lui, fallait pas venir.

Elle regarda ensuite un peu aux alentours ; outre Doppio et Darren, il ne restait plus grand monde. Le combat du jour semblait toucher à la fin, alors que le compteur n’affichait pourtant que dix minutes ; il lui restait encore dix minutes à tenir, à elle et à Doppio. En espérant bien sûr qu’il soit bel et bien en vie.

Elle secoua sa gueule de louve et tenta de ne pas laisser le brouhaha de la foule lui percer le crâne. Son copieux repas ne l’avait pas laissé indemne ; il fallait se montrer très prudente. Et ne pas laisser Road Rage se venger depuis l’outre-tombe. Même si, techniquement, il n’était pas vraiment mort. Pas encore, en tout cas.

– Doppioooooooo !

Revoilà Darren. Est-ce que lui aussi pouvait se recouvrir de noir ? Il courait en zigzaguant, activant moult piège derrière-lui. Il n’en était visiblement pas inquiété. Lui aussi avait autre chose à penser : comment Doppio l’avait laissé pour mort la première fois, comment Doppio avait tranquillement piétiné la popularité qu’il s’était construite petit à petit. Comment il avait rêvé d’affronter Doppio une nouvelle fois, et comment il allait se venger de Doppio.

– Doppiooooooo ! Cria-t-il en lançant quelques haches dans son corps boueux. LÈVE TON GROS BIDE DOPPIO, ALLEZ !
– Doppio… grommela la louve.

Il daigna enfin à se lever. Il regarda successivement Klara, puis Darren, puis Klara. Entre temps, elle avait quitter sa forme animale et était redevenu parfaitement humaine. Plus facile de réfléchir ainsi.

– C’est moins drôle, affirma faiblement Doppio avant de se liquéfier à nouveau sous les attaques à distance de son Némésis du moment.

De la boue éclata un peu partout autour de lui et vint recouvrir le corps inanimé de Road Rage, envoyant par la même occasion Klara valser quelques mètres plus loin.

– Oups.

Le sable sous les pieds de la chasseuse s’écoula soudainement. Pas folle, elle s’écarta en voyant le sol se dérober. Pas le même piège cette fois-ci, juste un joli et profond trou rempli de quelques lances qui pointaient vers le ciel. Elle récupéra son épée au sol et se mit à suivre le golem de boue à effigie du junkie qui s’en allait rejoindre l’ami l’éventreur. Doppio lui, devait être quelque part dans son petit marécage.

– Fais pas le con s’il te plaît, j’ai besoin de toi vivant, lança-t-elle en passant prêt du lac de boue.

Enfin, peu avant la collision avec Darren, la chasseuse balaya le sable de sa main et lui envoya le contenu de sa paume vers le casque avant qu’il n’ai pu asséner son coup de hache. A en croire les insultes qu’il lâcha, ça avait eu son petit effet. Elle faisait avec ce qu’elle avait, c’est-à-dire pas grand-chose ici.

– CONNASSE !
– Je fais ce que je peux.

Elle repoussa sa hache une seconde fois d’un coup de glaive rapide, avant d’asséner un coup sur son masque en usant du manche. Il se fissura sans se casser et l’attaque ne fit que mettre son adversaire encore plus en rogne qu’il ne l’était.

– ON DIRAIT QUE LA CHIENNE ENCHAÎNE COUP BAS SUR COUP BAS ! NON MAIS FRANCHEMENT ! TU N’AS PAS HONTE ?!

Le furieux commentateur était devenu qu’un simple bruit de fond depuis longtemps, aussi elle n’y prêta que peu d’attention. Heureusement d’ailleurs, car elle n’aurait autrement pas vu venir le lancer de hache qu’elle esquiva sans trop de mal.

Il en a combien sur lui… ?

– ASSEZ POUR TOI ET TON POTE !
– Q… ?! Ngh, fit-elle lorsqu’une hache visiblement venue de nul part se planta à l’arrière de son épaule.

Venue de nul part ? Pas vraiment. Si il avait pu devenir populaire, ce n’était pas seulement pour ses mises à mort spectaculairement sanglante. Il avait aussi tout un arsenal avec lui. De simples haches de lancée aux haches explosifs, en passant, bien sûr, par d’ingénieuse petites hachettes boomerang qui revenait toujours dans ses mains. Ou, le cas échéant, dans un obstacle qui lui barrait la route. Dans ce cas là précis, l’obstacle était représenté par la chasseuse. Une partie de la foule s’exclama de joie. Sûrement les fans de Road Rage.

Elle bondit comme elle put sur le côté et parvint tant bien que mal à arracher l’arme blanche plantée en elle. Heureusement qu’elle n’était qu’une version miniature de ce que Darren balançait habituellement. Et celui-ci, concentré sur Klara et la vue obstrué par son casque à moitié éclaté, ne vit pas tout de suite le marécage qui s’était mit à l’entourer. Plusieurs tentacules émergèrent devant lui, et la voix de Doppio résonna.

– Rebongeoure, Darren-chan.

Déflagration. L’éventreur avait visé l’endroit d’où provenait la voix du requin et la hache qu’il avait lancé explosa au contact de la boue, la répandant un peu partout.

– Ce n’est pas très sympa, ponctua le requin.

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J'ai l'habitude des brûlures, c'est notoire ici qu'une bonne cuisson à thermostat 100 est ma grande faiblesse, certains rookies amènent même des briquets quand ils apprennent qu'ils doivent m'affronter. Darren et moi avons vécu une fugace romance tous les deux lorsque j'ai décidé de divorcer en lui remplissant les poumons de vase. Oui ça me revient ! C'était un combat plutôt drôle même si j'ai vu mieux. C'était un combat 6/10 peut mieux faire mais ce cancre semble pas disposé à progresser. Même style qu'autrefois, mais avec des explosions. Darren voyons ! As-tu vraiment appris ta leçon ? L'explosion est la réponse des imaginations étriquées aux gracieux paysages dessinés par ma gadoue voyageuse. Darren, tu n'es qu'un estropié, un handicapé du Fun et je vais m'employer à te verser une compensation.

Il jette quelques haches dans ma piscine, mais rapidement la louve gomme la distance et s'offre à lui en hors d'oeuvre.

J'ai les organes malaxés, et lorsque je les dissous dans mon marais, ils deviennent des volutes rouges surnageant comme des poissons morts. Malheureusement la souffrance qu'ils me procuraient n'est plus qu'un écho lointain et même en tendant l'oreille, je peine à percevoir les douceurs qu'elle me murmure.

La louve-humaine-moins louve a l'air de spontanément tenir à moi et ça ça me touche vraiment, tant de désintéressement traduit dans ce grisant coup de foudre, si j'avais pas les mirettes bulleuses sous l'effet de la chaleur et les glandes lacrymales sèches et croustillantes, je pleurerais d'émotion ah ça oui, je chialerais toute la merde de mon corps, rarement de complets étrangers m'offrent ainsi un pack d'amour à consommer sur place.

Sûrement ses gènes de chien qui la rendent affectueuse !

En compagnie de mon autre poupée de boue, elle harcèle Darren. Pendant que je nage et invite les cadavres tristes qui sombrent dans le marais, toujours fiers comme des paquebots malgré les trous béants dans leurs coques, à rejoindre la grande famille des gloires post mortem, comme c'est affriolant de se sentir collectionneur !

Toujours plus de golems. A l'effigie de ces héros tristes qui n'auront pas eu le droit à un nom, parfois même pas à un peu de texte !

Cinq golems. Ça me grignote bien l'esprit. Tant de bestioles à gérer. Ça fractionne mon esprit. Il ne m'en reste qu'un cinquième. Et les pensées deviennent brèves. Confuses. Mais toujours. Oui, toujours ! Elles brûlent de curiosité pour cette gentille chienne.

HA-HA ! ELLE VEUT ME VOLER MON DUEL CONTRE DOPPIO !

Pas impossible oui ! Si c'est son but. Je lui offrirai un beau décès car elle a durement oeuvré pour le mériter.

Pressé par une urgente envie de gratter mes fesses endolories, j'émerge lentement du marais.

Darren, il rayonne en revoyant mon faciès. Depuis que j'ai poignardé son orgueil à vif, ses mirettes perlent d'une fureur nouvelle, oooh ! Son oeil unique débordant de haine se braque sur moi, niant les nombreux obstacles sur sa route. Son seul regard est d'une telle violence qu'inconsciemment, je flanche. Il faut... Je dois m'asseoir.

Oui Darren, oui. Je vais caresser ta haine, la faire RONRONNER.

Darren, je vais m'asseoir là et regarder la chienne rigolo te dépouiller.

Et puis je m'assieds là, après avoir convertir ma chair de boue en cette pulpeuse chair de viande. Je pose mon cul sur les piques ! Car ils m'aident à me gratter la fesse droite. Je suis un fakir du Fun. Et je saigne du cul.

vOUS ÊTES TOUS DES CHIEURS BIEN DISCOURTOIS ET JE PLAINS VOS MAMANS !
Désolé.

Et puis je commence à modeler de géniales créatures de boue affectueuses, emplies d'une inconditionnelle tendresse, elles embrassent leur éphémère existence en secouant leurs tentacules et en poussant de charmants gémissements. Elles viennent se tasser dans mes bras, dans les bras de leur créateur. Fragiles bestioles exposées au mépris d'un public dégoûté par mon attitude, je vous l'annonce, écoutez votre Père : votre brève existence a plus de sens que celle de n'importe quel fruit du néant ici présent, car vous rampez sur le glorieux sentier de lumière tracé par votre Créateur.

Un bon pour le Fun Club 1500324811-pote
Allez y, mes petits amis.
De mon nombril pousse un arbre de vase nauséabond. Ses branches sont des cordons ombilicaux reliés à mes trois petits bébés. Si on les coupe, on prive ces malheureux de la contrefaçon de Vie que je leur ai prêtés. Et alors ils redeviendront simples flaques au milieu des flaques. C'est la règle. La plus triste de toutes les règles.

DOOOOOPPIO PRÉFERE NOUS CHIER SON ZOO REPOUSSANT PLUTÔT QUE PORTER SON GROS CORPS MOU A LA BAGARRE !
AH LA LA, PAS POSSIBLE UNE NONCHALANCE PAREILLE, ET DIRE QU'IL SERA PAYÉ AVEC VOS THUNES,
MINABLES PETITS PARIEURS DÉVERGONDÉS !


Darren a décapité le golem Road Rage. Quelle fin terrible !
Pas grave, voici les quatre autres golems, formés à partir des corps des damnés, suivis de près par mes chiots de boue, qui encerclent ce duo en pleine valse.

MERDE DE MERDE, QUEL MERDIER DE MERDE ! A quoi tu joues ?!
Je crois qu'il m'aide.
Il va se liquéfier la cervelle en gérant toutes ces sales bêtes ! IL VA M'EMPÊCHER D'LE TUER ! ET J'POURRAI PAS UTILISER SES POUMONS COMME PRESSES-PAPIERS !
Quoi ?

Fermes les YEUX !
Je ferme les yeux.
Je ressens le faible pouls de chacun de mes serviteurs.
J'entends le clapotement de leurs pas dans la boue.
A mes oreilles, se précipitent les chocs de griffes, de sabre et de haches.
Je sais vaguement où ils sont, Darren, et la louve.

Alors mes créatures convergent vers eux.
Mes pensées centralisées sur leur contrôle.
Tout mon être dédiés aux golems. Ils se partagent mon âme.
Ils se partagent ma volonté.
Ils vont assaillir la louve.
Darren la tuera peut-être. Ou peut-être pas !
Et en rouvrant les yeux, je saurai si elle a survécue.
Car je veux mieux la connaître et c'est dans le plus profond désespoir que les belles personnes brillent le plus...
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Ils en étaient enfin rendu à la fin. Pour les dernières minutes de l’épreuve, il ne restait que les plus forts : Doppio et Darren, avec au milieu Klara, qui avait miraculeusement survécu, contrairement à ses congénères. Qu’ils reposent en paix et dans l’oubli, en attendant, elle avait à faire : Darren, c’était quand même d’un autre niveau. Il payait peut-être pas de mine comme ça, avant son masque à moitié cassé et sa dégaine, mais lui et feu Road Rage avaient quand même réussi à se débarrasser de la plupart des autres gladiateurs avec une facilité déconcertante. Et c’était face à l’un d’eux qu’elle se trouvait maintenant. Road Rage comptait pas, il était déjà à moitié fini. Fort heureusement pour Klara, elle n’était pas seule, et pouvait compter sur l’aide de Doppio et de ses majestueuses créatures.

* SPLASH *

L’une de ces créations de boue s’écrase au hasard sur la chasseuse et l’oblige à reculer de plusieurs bonds en arrière. La figure animée se recompose rapidement et s’apprête à foncer à nouveau vers sa cible, tandis que Klara la contournait délicatement en tentant de ne pas perdre Darren de vue.

– Qu’est-ce que tu fous…

Doppio semblait perdu bien loin dans les tréfonds de ses pensées, et ne prêtait ainsi sûrement aucune attention aux paroles de la chasseuse.

Déjà, que la personne que traquait Klara l’emmène jusqu’ici, à Dead End, c’était relativement chiant. C’était puant, sale, moche, et dangereux. Et même si ce dernier point n’était pas le plus fâcheux pour la louve, elle aurait quand même préféré que Ravel ne parte se cacher ailleurs sur une île un peu plus accueillante. Mais bon, mettons.

Ce qui était impardonnable, en revanche, c’était qu’il avait trouvé le moyen de s’affilier avec un spécimen comme Doppio. De tout les pirates et vauriens avec qui il aurait pu s’associer, il avait jeté son dévolue sur un homme-poisson qui faisait mumuse avec d’immondes golems de boue sortant de son propre bide, et qui n’hésitait même pas à s’attaquer à celle qui avait à cœur de l’aider à sortir vainqueur -ou au moins en vie- de l’épreuve.

Un nouveau piège activé sous ses pieds la tire de ses songes. Des pics, qu’elle esquive d’un bond sur le côté. Aussitôt, l’immondice marécageuse fonce vers sa position. Klara para ce qui devait servir de bras ou de tentacule tentant de l’atteindre, et qui se sépara en deux parties distinctes dans un bruit pas très classe. Très vite, la boue se mit à lentement recouvrir la lame du glaive et la chasseuse dût tant bien que mal l’en séparé en tirant et en faisant danser son épée dans le vent. Elle parvint enfin à se dégager de la prise, et la boue qui recouvrait une partie de l’acier s’écoula lentement sur le sol, inanimé.

Ceux-là doivent rester liés à Doppio…

Ça, c’était la première chose dont elle était sûre. Maintenant, il fallait confirmer ou infirmer les doutes qu’elle avait quant à la conscience propre ainsi qu’aux capacités de telles créations. Elle profita que Darren tente lui-même de se débarrasser des marécageux pour se plonger dans une petite expérience. Elle ramassa une machette ensanglantée qui traînée là, et qui avait sûrement dû appartenir au cadavre calciné qui gisait non loin, empalé sur une lance. Doppio, lui, était toujours tranquillement installé, les yeux fermé, sa peau visqueuse à moitié marais. Klara lança vers d’autres pics levés l’arme blanche qu’elle tenait, avec le plus de force possible. Le choc fit résonner un lourd bruit métallique. Aussitôt, le golem qui harcelait Klara se jeta sur la provenance du bruit et s’empala grossièrement sur le piège, répandant sa matière hideuse un peu partout.

Dirigées par Doppio et non par pur instinct, les figures boueuses ne disposait que des mêmes sens que lui ; c’est-à-dire l’ouïe d’un poisson dont le cerveau allait possiblement fondre, si elle en croyait les dires de Darren.

En tout cas, Klara n’attendit pas que la créature suicidaire se reforme, et fonça net en direction du dernier candidat en lice encore conscient ; il avait réussi à repousser les deux golem qui l’assaillaient et lança en direction de la chasseuse l’une de ses haches explosives. Roulant sur le côté, celle-ci se protégea les yeux du sables avant de reprendre sa course, dérivant de sa ligne droite initiale : le bruit de l’explosion avaient attirés les créatures qui se ruaient maintenant vers Klara. Elle décrivit alors un arc de cercle pour éviter leur contact piégeur et para les autres projectiles qu’envoyait avec véhémence Darren.

– Putain d’putain, laisse moi lui régler son compte !
– Impossible, fit-elle en se baissant pour esquiver une énième hache.

Sa blessure à l’épaule était toujours ouverte, aussi prit-elle garde à ne pas se faire avoir une seconde fois.

– A moins que tu ne puisse me promettre de ne pas le tuer, rajouta-t-elle à moitié sérieuse.
– Ça me ferai bien chier le cul ça.
– C’est bien ce que je pensais. Tant pis.

L’entrechoquement d’acier qui suivit attira une nouvelle fois l’attention des créatures de Doppio. Les golems-effigie des compétiteurs morts furent les premiers sur les lieux, et tandis que la chasseuse était parvenu à en décapiter un après que le souffle de l’une des explosions de Darren ne l’ait affaibli, les bambins de boue encore raccordé à leur créateur par leurs racines visqueuses se jetèrent à l’épicentre du combat. Certaines se mélangèrent avec leurs pairs, avant de s’en extirper en créant une vision peu ragoutante.

Qu’ils sont laids, putain…

Klara restait silencieuse et tentait de se faire la plus discrète possible. Presque facile, quand l’autre humain présent ne cessait de jurer et de crier en tentant vainement de s’adresser à son Némésis. Pas aussi simple que ça, cependant : la sculpture qui s’en prenait à elle restait concentré sur sa cible autant que possible, et Klara fini par poser pied sur une partie de la créature qui s’était liquéfiée et avait atteint son pied gauche.

– Raaah mais vos gueules, tous !
– OHOH ! ON DIRAIT QUE DARREN PERD LES PÉDALES ! CETTE SATANE POISCAILLE AURAIT-ELLE EUT RAISON DE SA FRAGILE SANTÉ MENTALE ?
– Hey, Darren ! Lança Klara en se débattant avec le marais qui était dangereusement entrain de l’avaler.
– TA GUEULE ! Je… je les entends, ces machins…

La hache explosif vint s’enfoncer au pieds du golem de boue qui allait gober la chasseuse. L’explosion et le souffle les envoya tout deux valser dans des directions opposées.

– Merci, fit-elle en débarrassant de la main la matière visqueuse maintenant sans vie qui avait recouvert sa jambe.
– TIC TAC, LES COPAINS, ON S’APPROCHE DE LA FIN !

Elle parvint a trancher le cordon ombilicale d’une des créatures. Elles étaient un peu moins réactives, semblait-il. Elle eût moins de mal à dégager un autre golem qui tentait de s’en prendre à elle, tout comme Darren, qui malgré son coup de sang temporaire s’était débarrassé avec facilité des tentacules qui le harcelaient. Il ne restait face à lui que le dernier golem libre qui avait grossièrement pris les traits du défunt cyborg. Autant profiter du timing. La chasseuse se mit à courir vers le gladiateur, avant de planter son épée au sol et de se transformer à nouveau en louve. La douleur qui lui parcourait auparavant l’épaule et ses autres blessures se transforma en une formidable adrénaline qui ne fit qu’accentuer son instinct animal ; elle esquiva avec grâce les bras marécageux des sculptures qui se recomposaient machinalement et géra du mieux qu’elle put ses forces, avant de prendre appuie sur ses pattes arrière pour se projeter au travers de la statue marécageuse qui venait soudainement de perdre la vie sous les coups destructeurs de Darren.

Du point de vue de Darren, ça devait sûrement puer la classe ; le corps de la louve explosa le marais qui se dispersa en plusieurs petites flaques visqueuses, avant de venir atteindre le gladiateur qui fut expulsé au sol avec force. Elle plongea ses crocs dans la main qui tentait de la repousser. En résultat un cri cassé de la part de Darren, avant qu’il n’utilise son autre poing pour envoyer un coup sec dans la gueule de la louve, l’expulsant sur le côté. Il reprit aussitôt sa hache principale en main et la planta en direction de Klara, qui ne put l’esquiver qu’à moitié. Elle roula sur le côté, puis hurla à la Lune comme tout bon loup qui se respecte, avant de se trainer jusqu’à son glaive planté non loin et reprit forme humaine en s’appuyant sur son arme. Sa chemise blanche était maculée de sang sous sa poitrine.

– Y AURA-T-IL AU MOINS UN SURVIVANT A LA FIN DE CES CINQ DERNIÈRES MINUTES ? JE VOIS LES PARIEURS S’AFFOLER, HINHIN.

Darren aussi, avait le torse en sang. Et plusieurs goûtes de sang s’échappaient de sa main droite endolorie. Inutilisable, maintenant.

Autour d’eux, quelques maigres créatures Doppiennes n’étaient pas encore tout à fait détruites et s’étaient tranquillement reformées. Si elles n’avaient plus la même vigueur et la même puissance, elles n’en restaient pas moins dangereuse, ou au moins particulièrement chiantes ; celui qui se laisserait piéger par elles perdrait probablement le combat. Et ce fut le cas, à peu de chose prêt. Le hurlement de la louve leur avait donné une direction à prendre. Tels des zombies affamés et particulièrement visqueux, les tentacules de boue se ruèrent vers un Darren affaibli mais très remonté.

– Bordel bordel bordel BORDEL !

Il lança une bonne dizaine de projectiles -dont plusieurs qu'il trouva à proximité- vers les marécages mobiles, avant de lancer vers Klara la dernière de ses haches personnelles. Elle plongea au sol, mais tout de même senti le fer lacérer une partie de son dos avant de continuer son vol.

La dernière créature de boue s’affaissa sur le sable. Cette fois, plus rien ne bougeait.

La foule s’exclama et chanta son amour pour Darren l’éventreur, le favoris des assoiffées de spectacles sanglants.

– Sortez de ma TÊTE BORDEL, ça se fait VRAIMENT P-

Il s’interrompit en même temps tant que la foule. En se retournant vers Doppio, il prit de plein fouet la hache qu’il avait lancé plus tôt et qui était initialement destiné à Klara. Il avait oublié. Toutes ces voix l’avaient distrait. Il tituba en arrière, choqué, avant de s’écrouler sur le sable. La dernière chose qu’il put entendre fut le tic distinct qui retentissaient lorsque les pièges s’activaient.

Que repose en paix Darren l’éventreur, grand favori puis grande déception pour la foule, qui n’aura pas pu accéder sa vengeance, conduit à la mort par sa propre arme ainsi que par soit une folie passagère comme le définiraient les témoins, soit un haki de l’empathie éveillé au mauvais moment.

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Pensées simplistes. Envahi par un grand néant. Traduit par un immense calme. En moi uniquement le tambour incessant de mon coeur. Et la souffrance qui pulse du bien-être sous ma caboche. Et la satisfaction d'avoir décidément la main verte, je jardine les belles âmes et elles éclosent sous mon regard amusé. Ça a été une super soirée, j'ai cueilli une fleur plutôt rare et il ne me reste plus qu'à l'ajouter à mon bouquet.

J'ai rouvert les yeux et la lumière est revenue inonder mes pupilles desséchées. Et j'ai été aveuglé par la brillance de la louve. Trônant fièrement aux côtés du cadavre de ce bon Darren, qui a vécu en bâtard pour mourir en ornement. Il rampait dans l'ombre de cette usine à Fun, fabriqué par l'amour sans bornes du public, avant de voir, impuissant, toute sa gloire se faire aspirer par une étoile naissante, et sa vie se terminer sur une ironie hilarante.

Oh oui oui. Oui ! J'adore les fins ironiques ! C'est l'épice d'une existence !

Tu t'appelles comment déjà ?
Klara Elihart.
Tu préfères mourir aujourd'hui ou plus tard ?
Plus tard.
Ok !

Choix judicieux !

Elle a étalé Darren ainsi que mes poilants homoncules. Se faisant, elle n'a récolté qu'une immense écorchure au dos. Tu grimaces ! Bien sûr, une si vilaine blessure, ça contracte les muscles faciaux, ça fait serrer les dents et parfois ça fait juter les yeux. Mais l'entends-tu, la symphonie d'une vive douleur ? Celle qui dissipe les nuages de l'esprit et crée une éclaircie durant laquelle cet énigmatique monde t'explique son sens. L'as-tu expérimenté ou es-tu encore trop nuageuse pour accueillir l'illumination, Klara ?

Je suis Doppio, météorologue des âmes. Dans la tienne, je prédis une ténébreuse averse suivie de près d'un soleil radieux.

Ça serait du racolage de l'inviter tout de go à rejoindre le Fun Club, mais ça serait aussi du gâchis de pas le faire. Quand tu trouves une pépite par terre tu lui demandes pas la permission avant de la mettre dans ta poche. Tu l'encaisses sans plus de procès puis tu t'achètes une tonne de viande de phoque avec. C'est le cycle normal des CHOUETTES TROUVAILLES.

Tu es une chouette trouvaille.
Passes me voir dans les coulisses tout à l'heure, qu'on parle de nos beaux avenirs, du ciel étoilé et des oiseaux qui gazouillent !

EH OOOOH ! ARRÊTEES DE PAPOTER, DOPPIO ! JE VOUS RAPPELLE QU'IL RESTE UNE MINUTE DE COMBAAAAT ! C'EST PLUS QU'IL N'EN FAUT POUR PRENDRE UNE VIIIIIE ! BRANLEEEEUUUURS !

Ah oui c'est pas très honnête, je suis payé pour verser 20 minutes de liquide chaud et rougeaud, pas 19. La foule a raison de nous huer en nous bombardant de gros mots et de fluides corporels. Tant pis : il faut savoir s'arrêter lorsqu'on tient la conclusion parfaite : plus de bagarre gâterait la bagarre. N'importe quel fin gourmet comprendrait ça.

Mes camarades gourmets l'ont comprit. Dans le public, on les reconnaît distinctement parce qu'ils sont en pleines transes épileptiques, leur chair vibre sous l'impulsion du trop-plein de jouissance qui craquelle leurs pauvres petits cerveaux étroits. Ils bavent partout en foutant des tartes à leurs voisins.

Voilà l'esprit que j'AIME : ivre d'une saine adrénaline qui retourne la tête, ils foutent les gradins sans dessus dessous.

Je crache dans le ciel un mollard de sang caillé, il hume la victoire du coeur.
Puis le grand gong résonne, c'est la fin de la récré.

QUEL OUTRAAAAAAGE POUR NOUS AUTRES HOMMES DE GOÛT ! IL NE RESTE PAS MOINS DE DEUX SURVIVANTS A CE BATTLE ROYALE QUI ÉTAIT POURTANT BIEN PIQUANT ! UN RECORD ABSOLU !

QUELLE CHIASSERIE MES AMIS, TOUTE CETTE BOUE, TOUT CE SANG, TOUT CE SANG DANS CETTE BOUE, NOS NETTOYEURS VONT ENCORE SE SUICIDER GWAHAHAHA !

Oui, on a bien ri ! Et tout ce rire a profondément imprégné le sable, sur lequel est tartiné une nauséabonde confiture de sueur, d'hémoglobine, de bouboue, d'excréments des spectateurs, et... un peu de sable, camouflé en-dessous de cette appétissante pizza.
Bilan : j'ai saigné de la tête, du cul, du ventre, et de l'esprit. Mais j'ai aussi et surtout dégoté un adorable animal de compagnie. Oui, décidément, cette superbe nuit m'a gonflé de plaisir.

LES VAINQUEURS EX-AEQUO SONT DOPPIO ET EILHART !
S'ILS SURVIVENT AUX TROUPEAUX DE FANS ENDEUILLÉS DE LEURS CONCURRENTS, ON LES REVERRA EXERCER LEUR SUBTIL ART DE MOISSONNEURS D'ÂMES DÉGUEULASSES !

GWAHAHAHAHAA ! C'EST TOUUUUT POUR CE SOIIIIIIR !


***

Quand on dit c'est tout, c'est tout !
Téléportation dans les coulisses.

Voilà ta prime.
Sympa.
40% vont à ton écurie, comme d'habitude.
Incroyables cette taxation, ces berrys sont maculés de mon sang à moi, mon ADN est dessus donc ils devraient m'appartenir entièrement. Et dire qu'on vit dans un état de droit.
Hinhinhin. Tu la joues un peu trop perso pour que j'fasse un geste commercial, crétin. Vas-t-en.

Si on peut plus compter sur la générosité et le sens inné de la justice fourré en chacun, où va le monde ? Le monde saute du haut d'une falaise sur des récifs pointus, voilà où il va, s'empaler sur l'apathie et la tristesse. Tristesse...

Au revoir.

Klara devrait me suivre de près. Ou bien elle m'a précédé j'ai pas bien fait attention. Je suis encore en pleine dégringolade de trip. Ce désagréable vertige qui me scie les guiboles après chaque combat. Le grand silence intérieur qui suit le vacarme d'une adrénaline bouillante. Une piqure de rappel pour me souvenir que le Néant emboîte chacun de nos pas dans ces contrées austères. Que les meilleures choses, les meilleures souffrances, ont une fin.

Les vestiaires sont un peu crados. Tâches partout sur les murs, odeur de moisi qui copule avec les sinus, et lumière tamisée offerte par un néon grésillant qui pleure. Parfois, il y a des troisième mi-temps où les fiers gladiateurs continuent à se fritter à l'intérieur, et plouf, ça s'échange des politesses, ça fracasse des meubles et ça repeint les murs.

Rien de tout ça aujourd'hui heureusement car la plupart des marionnettes de viande sont mortes ! Youpi.

Je m'assieds sur un banc puis me cure les oreilles, elles sont bouchées et gluante j'ai l'impression qu'elles m'ont concocté plein de bon miel. En fait les écoutilles sont inondées de sang haha ! Et peut-être aussi de quelques neurones qui se seraient perdus trop loin quand mon crâne a explosé et mon esprit devenu aussi marécageux que mon corps. Il faut que je fasse quand même attention : à force de me faire jardiner la cervelle un jour je finirai en légume.

J'ai déjà la concentration qui a tendance à virevolter partout comme un gros bourdon curieux. Et ma mémoire qui convertit tous mes souvenirs en constantes euphories. Mais ça ça n'est pas le fait d'un cerveau malaxé, ah non ! Juste d'un esprit touché par la grâce.

Les vestiaires sont l'endroit privilégié pour débarrasser le corps de toutes les substances pas cool dont il a pu se remplir pendant la bagarre.

Klara est là aussi, à vingt mètres de moi sur le banc d'en face. J'attends qu'elle fasse le premier pas si elle en a envie. Pas à moi de tout faire ici eh oh hein. Chacun doit poser sa pierre à l'édifice, même lorsqu'il n'est pas encore conscient du monument à la gloire du Fun qu'il participe à bâtir.
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La rentrée dans les vestiaires s’étaient faites dans le plus grand des calmes du côté des gladiateurs. Klara avait traîné des pieds jusqu’à pouvoir se poser dans la salle moche et odorante par laquelle elle était entrée peu de temps auparavant. Les nombreux candidats qui doraient maintenant tranquillement sur le sable avaient été remplacé par quelques membres des écuries respectives de la chasseuse et de la poiscaille. Le temps de d’échanger quelques mots, quelques piécettes, de faire le point sur les paris et d’examiner rapidement les blessés, et ils étaient déjà repartis.

Maintenant, il ne restait que Klara, affalée sur son banc, face à Doppio, qui semblait la fixer avec ses deux yeux globuleux tout en se curant le nez.

– Salut, commença la chasseuse, penaude.

Elle n’avait jamais été très douée pour lancer les conversations amicales.

– T’es un peu un connard, quand même, finit-elle par ajouter.

Mais bon, pas sûr que quelqu’un qui n’avait pas hésité à lui envoyer à la tronche des créatures immondes de boues soit quelqu’un de très chaleureux.

– Pourquoi tu dis ça…

Lui aussi avait l’air penaud. Mais c’était peut-être parce qu’une partie de sa cervelle avait été cramé ou fondue. Ses blessures étaient bien plus sérieuses que celles de la chasseuses, ce qui le laissait pourtant totalement indifférent, là où les plaies de Klara brûlaient ses nerfs et n’avait pas de mal à le laisser transparaître.

– Je sais pas. P’tête tes sales machins visqueux, là.
– De nobles créatures pleines de vie…
– Ton aide inexistante alors que je tentais de te sauver la peau.
– J’avais rien demandé… Mais ! Le gros chien était cool, ah ça oui.
– Louve. Pas chien. Arrêtez avec ça.
– Nos petits amis ont pas l’air de cet avis.

En effet, si le retour au vestiaire avait été parfaitement calme du côté des gladiateurs, il en était tout autrement pour les beugleurs en chef ; une bonne partie des spectateurs n’étaient pas spécialement heureux de l’issue du match, et n’avaient pas hésiter à le faire savoir ; pluie de déchet jeté sur les cages, torrents d’insultes à base de noms d’animaux et de référence à ce qui était considéré comme le plus vieux métier du monde.

On pouvait retrouver parmi eux les fans, ou plutôt ex-fans, de Road Rage et de Darren. Aussi déglingués que leurs idoles, ils ne s’étaient toujours pas calmés et attendaient maintenant fermement la sortie héroïque des deux gagnants de la soirée. Sûrement pour les féliciter à leur manière.

– On dirait que la soirée est pas fini. Quelle île de cons. On peut pas sortir par ailleurs ? J’voudrai te poser deux-tro-
– Non ! Ça va être marrant. Mes copains sont sûrement là aussi. Si j’avais pas les tympans explosés, je suis sûr que je les entendrai s’amuser, ricana faiblement Doppio tout en envoyant valser un caillot de sang qu’il venait d’extirper de son oreille droite comme pour appuyer son propos.

Si les potes de ce taré sont là, Ravel est peut-être avec eux. Et puis, si les types à l’extérieur étaient des cadors, c’est dans l’arène qu’ils seraient, pas dehors.

– Bon. Pas le choix. En espérant compter sur toi cette fois. J’voudrai bien rencontrer tes… Eh, oh.

Elle claqua rapidement des doigts en agitant la main devant Doppio. Trop tard, il était déjà reparti en orbite. Elle se demanda rapidement si c’était vraiment une bonne idée de traîner avec un type pareil, mais en plus d’être sa seule piste pour le moment, c’était aussi un petit requin sacrément balèze, même si il payait pas de mine. C’était sûrement pas un si mauvais plan que ça de côtoyer quelqu’un pareil. Si on mettait ses manières de côté, tout comme certains souvenirs. Comme la fois où il aurait pu causer sa mort. Ça s’était passé il y a dix minutes, ce n’était plus qu’un simple point de détail.

– Tes amis du Fun Club, Doppio, tenta-t-elle finalement.

Il reprit ses esprits l’instant d’après. D’un naturel déconcertant, il gratta son crâne-bouillie avec sa palme avant de finalement se lever et de prendre la direction de la sortie principale en compagnie de la chasseuse.

Un large couloir aussi crasseux que le reste les menèrent jusqu’à la porte principale. En baissant la tête, Klara remarqua qu’il y avait encore plus de sang séché au sol que dans ses souvenirs. Finalement, le portail s’ouvrit et laissa passer le petit flot de lumière provenant de la Lune, ainsi qu’un air frais pas désagréable qui aurait pu leur permettre d’échapper à l’odeur nauséabonde de l’arène si la foule qui les attendait puait un peu moins. Et ce n’était pas comme si ils gardaient la gueule gentiment fermées et hermétiques.

– ENFANTS DE PUTAINS !
– Darren était si beau, je l’aurai bien laissé m-
– SALETE DE CONS DE FOIN DE FUMIER !
– C’EST PO FINI !

Vraiment une île de cons.

– Seulement si tu t’en avère digne, petit farfadet, repris enfin tranquillement le requin comme si il n’avait eu aucune latence.
– Petit farfadet ?
– C’est le moment ou tout le monde participe, et tout le monde doit s’amuser ! Tu es moins amusante en humaine…
– Ah. Tu préfères le gros chien ?
– Oui !

Et merde, je m’y mets.

C’est ainsi qu’elle décida tant bien que mal de faire fi des courbatures et de la douleur afin d’amuser petits et grands. Peut-être était-ce les habituels effets secondaires de la transformation, ou bien les relents du sang de Road Rage qui devait bouillir encore quelque part, mais elle se sentit soudainement un peu plus heureuse à l’idée de ce joli petit bain de foule.

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[justify]Regardez moi toutes ces veuves éplorées à qui on a volé le soleil. Leur tristesse fait carburer leur hargne, qui fait carburer leur tristesse. C'est ce qu'on appelle un cercle vertueux, Klara, mais tu ne m'entends pas car je suis en train de penser. Sur Dead End, on arrête jamais de se battre. Contre des mabouls ou contre des passionnés, pour des histoires de fric, de regard ou juste de Fun, sur Dead End, tout le monde trouve l'amour ici. C'est une belle vallée peuplée de gens vrais, dont les traditions envoutantes convient tout le monde dans un chaleureux jaccuzi de sang à partager entre copains.

Dead End n'est pas une "île de cons" mais un royaume merveilleux que le Néant gouverne, il faut éviter d'insulter un si bel endroit à la légère.
Euh, tu as quelques minutes de retard.

Incroyable ! Les communautés de Road Rage et de Darren avancent main dans la main, unis par le désir de ramasser les miettes de dignité de leurs idoles, leurs idoles qui traînent encore sous formes de petites gouttes sur mes fringues !

Magnifique ! Nous avons crée des amitiés par le meurtre. C'est mathématique : moins on est nombreux, plus on est proches. Si j'assassinais l'univers entier sauf Klara, nous deviendrions de facto les meilleurs potes de l'univers. Cette pensée m'arrache un rire radieux.

Regardez-le s'foutre de notre gueule, ce morphale !

Aussi frustrés qu'ils sont ils font pas vraiment pas le poids. Mon esprit, tout comme mon corps, sont immunisés à leur haine. Ils enfourchent leurs vélos de vanité et pédalent dans le vent à la poursuite d'une vengeance hors de portée. Heureusement mes petits droogies, toujours déboulant pile à l'heure aux réjouissances, viennent ériger un barrage devant toute cette haine.  

-Coucou, m'sieur Doppio !
-Attendez nous !!
-J'entends leurs os quémander des fractures !

Ah ! Voilà mes gentils scaramouches qui commencent à toquer dans le dos de la foule pour s'inviter à la fête, ils toquent à grands coups de poings, de pieds, de dents, le troupeau s'éventre bruyamment pour les accueillir en ses tripes.

Roulent roulent comme des bouboules de bowling, dévastant les quilles, mes fans sont meilleurs en bagarres que tous les autres fans de n'importe quel autre GladiActeur. Nous avons ensemble fusionné avec le concept de bagarre et il nous appartient autant que nous lui appartenons.

Je te présente mes amis. Ils sont pas tous là.

Et ce gigantesque orchestre débute le dernier morceau de la soirée : le Finale doit toujours rythmer en symbiose avec les coeurs. Bercé par la musique, mes paupières se ferment et mes hanches se dandinent. Je claque des doigts en laissant d'entre mes lèvres, couler joie et salive.

Ne fais pas attention à moi, rejoins-les et danses avec eux. Je me lasserai jamais de ton STYLE.

Il y a comme des asticots qui pelotent ma tête avec leurs gros doigts dégueulasses de vers. Avoir le cerveau qui gratte c'est courant, l'adrénaline ça démange. Mais à ce point, ooooh ! Pas commun du tout, ça ! Feux d'artifice sous la caboche, fiesta des neurones, épilepsie et tapage nocturne.

Klara se chiennifie puis fauche un triste sire qui pénétrait dans mon périmètre de sécurité. Pas ce soir les amis, désolé, j'ai la migraine...

Oui comme ça, c'est très bien.

La délicieuse compote sous mon crâne est portée à ébullition, les restes de dopamine séchés qui y macèrent sentent la viande grillée. Les émotions surgissent sous forme d'étincelle, je ressens de... l'excitation.
Rarement vu quelqu'un d'aussi instantanément motivée à rejoindre ma famille. Klara doit chercher quelque chose qu'elle est déjà persuadée de trouver dans mon club de parole pacifique. Comme... du rire ou... des amis.

Je reconnais de fameuses têtes parmi les émissaires Funs. Karla Marx ma délicieuse amante, avec laquelle j'ai scellé une union sacrée du mariage très puissante à base de chaos et de chairs meurtries. Anecdote : Karla et Klara sont des noms très proches, attention à ne pas les confondre, surveillez la place du L.

De pire en pire.
Tu me félicites pas ?
Tu vas finir par être interdit de passage là-dedans. Chaque fois que tu t'y bats, la moitié du public pète un plomb.
Ils se dorent la pilule sous ma violente lumière.
Blague à part. C'est quoi, ça ?
Le chien ?
C'est un loup.
Une nouvelle amie. Elle s'appelle Klara (ça ressemble à Karla), je te prierai de l'accueillir comme il se doit, elle a démontrée être compétente en matière de destruction gratuite et de brutalité tranquille.

Une balle vient m'interrompre en m'éclatant le museau, éclaboussant Karla de gadoue. C'est une situation très cocasse mais Karla-Karla tire malgré tout la tronche. Un voile noir assombrit le ciel azuré de ses yeux.

Tu recrutes de nouveaux tarés tous les jours sans prendre le temps de régler les urgences de l'écurie.
On s'en fout, il faut profiter de la vie, allez, viens on profite de la vie.

Un gars avec un gros tuyau de fer mou tente de tambouriner la nuque de Karla. Sans se retourner, Karla lui fiche sa palme sur la bouche et transforme chacun de ses pores en robinet grand ouvert, une véritable fontaine hurlante qui se déshydrate en quelques secondes, courte mais hilarante fin.

Branleur.
DÉPRESSIVE.

Klara, pendant ce temps, fait voltiger des confettis de chair au milieu de la bruyante fiesta. Louve parmi les chiens enragés. Elle se sent comme poisson dans l'eau, ça se voit. Enfin, comme chien dans chenil. Je me sens coupable de ne pas participer à son baptême. En tout cas, elle a l'air de beaucoup amuser les copinous. Tandis que les derniers survivants entendent leurs ultimes os caqueter, ne reste que ma bande de joyeux drilles, clairement tous rameutés autour de Klara, devenue attraction principale, assaillie de questions, notamment sur les puces.

Alors que les dernières flammes de violence s'éteignent, elle revient vite se réfugier sous sa forme humaine. Encore un peu rabat-joie, il faut que je la décoince.

Mes petits chéris, bariolés de dessins sanguinolents sur leurs chairs, parfois tordus dans des sens savoureusement douloureux, bleus d'hématomes, rouges de passion, se sont payés un monumental bon temps en charcutant ces vilains cochons enragés. Souffrir et faire souffrir, ils ont résumé des millions d'années en dix minutes. N'es-tu pas impressionnée par leur esprit de synthèse, Klara ?

-Ooh.
-Redeviens un chien.
-Tu peux me mordre le mollet ?
Bon, Doppio. Digne, oui ou non ?
-Adresses-toi à m'sieur Doppio avec plus de politesse !
-Règle n°5 : Doppio est notre chef mais pas notre dieu. Sa parole n'est qu'un boucan désaccordé qui a la chance de sonner doux à nos oreilles.

Ici et là, mes croquants clubistes commencent à énumérer dans le désordre les saintes lois du club sans lesquelles toutes nos vies ne seraient que des gloubiboulgas informes, du chaos à l'état brut sans noblesse. Sur le tapis de cadavres formé par les défuntes communautés de fans de Darren et Road siège une incroyable chorale de zèle glorifiant joyeusement leur DESTIN. Les identités de ces hommes et de ces femmes ont été dissolues dans un grand pot-au-feu, soigneusement mélangé et assaisonné par bibi (moi). Cet arôme de transe collective, d'amour inconditionnel, est-ce que ça ne vous donne pas faim ?

Karla y participe pas bien sûr. Grognasse va !
Mais Klara. Elle non plus ne semble guère envoûtée.  Elle a un potentiel Fun incontestable mais son manque d'entrain commence à m'endormir. Elle est un espèce de jouet pourvu d'une forme très drôle mais saboté par un lourd défaut de fabrication qui l'empêche d'être vraiment rigolo.

Tu es malade Klara. Un cancer du Cool en phase terminale. Quand tu redeviens humaine, tu es d'un chiant assommant, j'ai du mal à soutenir ton regard sans sombrer dans la plus profonde des EMMERDES.
Mais pas de panique : c'est aussi le rôle du Fun Club de guérir l'inguérissable.


Quelle étrange créature qu'est Klara. Mi-marrante, mi-chiante, c'est pas négociable je la VEUX dans ma collection.

Tu as l'air de tenir à rejoindre le Club mais tu es loin d'être -encore- illuminée. Alors pourquoi ?

C'est tout Karla ça, chercher le "POURQUOI ?". Moi je poursuis le "COMMENT ?".
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Marrant, elle avait l’air totalement différente des autres. Contrairement aux membres éminents du Fun Club, Karla était calme et était… normal, tout simplement. Ou du moins en apparence. La chasseuse regarda un instant derrière elle pour voir le petit carnage qui venait de se dérouler, avant s’affaler contre un muret en ignorant simplement les remarques de Doppio. Vivement qu’elle puisse rentrer.

– Euh… Le combat de l’arène nous a vachement rapproché… et puis j’aime bien ces petits gars, et puis les préceptes récités sont criant de vérité, et… tenta-t-elle pour répondre à Karla.
– Mensonge.
– Bon, ok.

Karla avait pas l’air de beaucoup aimer la chasseuse. Bon, autant leur dire, ça sera sûrement plus simple. Vu la mentalité de ces types, elle se dit qu’ils la laisseraient sûrement s’en prendre à Ravel, sous prétexte de fun et d’amusement entre ami, ça passera sans doute. Elle tenta de tirer de sa poche le portrait, en vain. Elle l’avait sûrement perdu dans l’arène, et le dessin de la tronche de sa cible s’était sûrement effacé dans le sang.

– Fais chier. A vrai dire, je cherche quelqu’un, avoua Klara sans crainte. Un brun, frisé. Il s’appelle Ravel. Il a une sale tête et est probablement plus vicieux que n’importe quel membre de votre groupe.
– J’ai la cervelle trop en compote pour me souvenir de qui c’est, hihi.
– Tu lui veux quoi ?
– C’est un vieux copain perdu de vue. J’ai entendu des rumeurs récemment, en rapport avec votre petit groupe. Alors comme j’ai très envie de le retrouver, je me suis dis pourquoi pas. J’espère qu’il sera content de me revoir…
– C’est beau l’amitié… soupira Doppio en admirant sa petite armée de fidèles donner des coups de pieds à quelques types K.O.
– Tu as du faire un sacré chemin pour le retrouver. Tu y tiens tant que ça, à ce type ?
– On a grandi ensemble, répondit simplement Klara, ce qui était tout à fait vrai.

Fait amusant : Karla avait beau avoir l’air de ne pas l’aimer et d’être un peu barbante, la louve se sentait plus proche d’elle que de n’importe qui d’autre ici. Sûrement parce que c’était, semblait-il, la moins bizarre du lot. Elle pouvait au moins avoir une conversation décente avec elle, contrairement à Doppio. C’était quand même un sacré personnage, et outre ses remarques désobligeantes et sa probable démence, elle n’était pas totalement hostile à l’homme-poisson, loin de là même. Au moins, il était infiniment plus intéressant que la plupart des pirates qu’elle aurait pu se coltiner ici. Elle avait une chance de pas trop s’ennuyer dans sa traque, et c’était toujours appréciable. Pour son zoan en tout cas, car la louve était persuadée qu’elle serait totalement rassasiée avec lui et tout les ennuis qu’il attire.

Mais bon, c’était là sûrement son instinct de gros chien qui parlait. L’envie de se laisser porter par lui était forte depuis qu’elle était arrivée dans ce dépotoir, et puis ça ferait taire Doppio, il serait content.

Bah, trop fatiguée pour réfléchir à tout ça de toute façon.

– Et puis, j’ai rien de mieux à faire.

Ça aussi, c’était vrai. Au final elle n’avait même pas menti, juste omit deux ou trois détails au cas où. Pas sûr que le grand manitou du Club en avait quelque chose à carrer, mais on était jamais trop prudent. Avec un engin pareil, mieux valait prendre des pincettes.

– Je me retransforme si tu préfère, « m’sieur doppio ». Mais pas maintenant, je suis fatiguée.

Elle reposa sa tête contre le mur froid. Elle n’avait plus qu’à attendre ; qu’on lui donne une réponse, qu’elle tombe sur son ancien ami, qu’elle en finisse, et puis après… après elle verrait bien. C’était vrai ; si elle était venue, c’était pas seulement par désir de vengeance, même si voir Ravel à la potence était une idée tout à fait agréable pour la chasseuse, d’autant plus qu’il avait passé plusieurs années en prison, ce qui n’avait pas du l’arranger dans le bon sens -la preuve, il s’était entiché de l’homme-poisson-boueux. C’était aussi parce qu’elle n’avait rien de mieux à faire que de se laisser tranquillement dériver vers les primes. C’était sympa, mais poursuivre un but un peu plus conséquent, c’était agréable quand même. Elle sera triste quand elle l’aura buté ou enfermé, et…  

Sa tête se mit soudainement à tourner plus fort qu’auparavant. La descente. Si un peu de sang de Road Rage faisait cet effet là, qu’est-ce que ça devait être pour lui. Tiens, peut-être que sans ça, elle serait partie en courant devant Doppio et ses apôtres.

– Si vous pouviez me donner une réponse avant que… avant… brrgggll.

Trop tard. Trop de transformation, trop de sang pourri, trop de fatigue et de blessures.

Ça m’apprendra à bouffer de la merde.

Sa dernière pensée claire fut dédiée au fait que le dégueulis allait parfaitement bien avec l’état de l’endroit dans lequel ils se trouvaient tous.

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