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Comment on en est arrivé là ?

Luvneel, 1625. Cela faisait deux ans que Zayn, bandit et contrebandier de bas étage, purgeait sa peine en travaillant pour l’armée. Sauf que la durée de sa peine était de deux ans. Il était maintenant libre, du moins, il avait la possibilité de quitter l’armée sans devenir un déserteur. Il ne se fit pas prier, ni une ni deux, il remplit la paperasse obligatoire et soumit son retrait de l’armée à l’un de ses supérieurs. Ce supérieur était le colonel qui l'avait pris en charge à ses débuts, le colonel Zacharias. L’homme âgé de 53 ans convoqua Zayn dans son bureau.

-  Alors comme ça on veut partir de la maison. Ironisa le grand brun vêtu d’un uniforme bleu, avec une médaille sur son coeur distinctif de son grade.

Ce n’était pas la première fois que Zayn était convié dans l’immense bureau du colonel. Cependant, il était toujours aussi stupéfait devant sa démesure. À droite, on observait un gigantesque tableau de Zacharias dans sa jeunesse; à gauche, on trouvait accroché sur le mur des médailles et autres décorations que lui a confié le roi. Après avoir jeté un coup de regard, Zayn s’asseya sur un siège en face de son supérieur.

-Ouais, je pars. Ça fait deux ans donc tu peux rien dire.
- Mais c'est qu’il prend la confiance celui-là. Ricana Zacharias, avant de reprendre d’un ton plus froid. Reste avec nous, qu’est ce tu comptes faire ? Reprendre les coups fourrés ?
- Qu’est ce tu vas t’imaginer mon vieux. Rétorqua le jeune soldat le sourire au lèvre.
- Là c’est trop. Le colonel dégaina l’épée qui se trouvait posé, dans un fourreau, sur son bureau. Après avoir pointé la lame sur Zayn, il ajouta : manque moi de respect encore une fois et je t’égorge maintenant.
- C’était pas mon intention colonel. Je pensais qu’après tout ce temps passé sous vos ordres, il y avait de la complicité entre nous. Répliqua le jeune brun toujours un sourire taquin au lèvre.
- Tu penses mal. Cela dit, le haut gradé rangea son arme.
- Bon. C’est pas tout mais j’ai d’autres chose à faire.
Dans la foulée, Zayn se leva, lança un dernier regard à son supérieur et prit la direction de la porte. Dans le même temps, l’athlétique colonel se leva à son tour.
-Gamin arrête tes conneries. Je sais pas ce que t’as dans la tête mais si tu restes ici t’as un bel avenir à défendre ton pays. Et un jour, tu te retrouveras peut-être à ma place.
- Ça m’intéresse pas d’être le toutou des dirigeants de ce pays. Et puis cet uniforme, il est d'un laid.
- Toujours aussi insolent. Dommage. Fais une connerie, je te retrouve et je m’occupe personnellement de toi.
- Toi aussi tu changeras jamais. *toujours autant obnubilé par ce pays et ton ego de soldat* Bref, ça a été un plaisir d’être sous tes ordres. * et d’être maintenant libre*

Une fois ces derniers mots prononcés, Zayn ferma la porte et partit en direction d’un petit bar qui se trouvait non loin. L’occasion de faire le point sur la situation.


Dernière édition par Zayn Shrewd le Jeu 6 Juil 2017 - 21:28, édité 1 fois
    Si le garçon avait décidé de quitter l’armée, ce n’était pas sans une idée de reconversion derrière la tête. Durant ces deux années passées en tant que soldat, il avait constaté à quel point la mafia jouait un rôle important à Luvneel. Dans le pays, elle était notamment représenté par la famille Bambana. La famille contrôlait plusieurs organisations plus ou moins légales, la relation liant le chef de l’organisation aux différents hommes de pouvoirs du royaume permettant de contourner la loi sans être inquiétée.  Vous l’avez donc deviné, Zayn comptait intégrer le monde souterrain.

    Il avait appris l’existence de ce clan, quelques mois auparavant, lors d’une opération sur le port de Norland. Le jeune soldat fût envoyé sur le terrain afin de contrôler les marchandises entrant sur le pays et veiller à ce qu’il n’y ait pas de contrebandes. Le moins que l’on puisse dire c’est que le garçon prenait son rôle à coeur. Après tout, il était obligé de travailler en tant que soldat, et puis, sans doute que ça lui rappelait les combines qu’il faisait lui même. Dans l'un des navires, disséminées dans la cale, se trouvait des armes à feu. Il appela dans la minute le haut gradé le plus proche qui n'était nul autre que le colonel Zacharias.

    Zacharias, après avoir rejoint Zayn, lui demanda de faire un résumé de la situation.
    - Alors, il y a une dizaine de caisse en bois. Dans les premières, rien de suspect, que des vêtements. Par contre, celles du fond, elles sont remplies d'armes de guerre.
    - Je vois. Bien joué, gamin.

    Le marchand était étonnement calme, et ce, malgré l'arrivé de deux militaires sur son navire. Les trois hommes étaient maintenant tous réunis dans la cale. Le colonel se décida à prendre la parole et à partir dans une envolée lyrique dont il a le secret.

    - Comment oses-tu venir dans notre beau pays et y semer les germes de la mort ? Tu as sous-estimé notre armée, en pensant pouvoir nous échapper. Imbécile ! Maintenant, tu seras jugé et exécuté.
    Le marchand, un quarantenaire plutôt bien bâti, restait toujours aussi paisible. Il laissa volontairement quelques secondes de silence avant de répondre.
    -Et toi tu connais mal ton "beau pays". Ces marchandises sont à destination de Mr Bambano. Vous lui expliquerez pourquoi elles ne sont pas arrivées chez lui.
    - Sale chien. murmura le grand soldat avant de reprendre à haute voix. Je vois. Zayn, on dégage.

    Le beau brun exécuta l'ordre de son supérieur, tout en remettant en place l'une de ses mèches. Malgré tout, il était assez surpris. Il connaissait les valeurs du colonel. Ce n'était pas du tout son genre de laisser des contrebandes, en particulier des armes, rentrer dans le pays. De plus, le jeune soldat était aussi étonné par le nom que le marchand avait mentionné, celui de Bambano. C'était l'un des hommes les plus connus du pays. Tantôt en compagnie des personnalités du moment, tantôt entrain d'organiser un gala de charité. Zayn voulait savoir pourquoi cet homme voulait faire entrer des armes dans le pays. Sauf que le colonel était très loin d'être d'humeur à parler. Depuis qu'ils avaient quitter le bateau, il était muet et avançait tête baissée. En dépit de cela, Zayn le questionna :

    - Tu m'as surpris. Je pensais pas que c'était ton genre de la fermer et de laisser un mec aussi suspect passer. Pourquoi t'as fait ça ?
    - FERME LA ! gueula l'impétueux. Y a des gens contre qui on peut rien faire...
    - Bambano ? Qu'est ce qu'un homme comme lui fait avec des caisses d'armes ?
    - Cet enfoiré contrôle la mafia de Luvneel. Je l'ai déjà arrêté pour ses crimes, dans l'heure il était libéré. Il a beaucoup de relations. Beaucoup de corrompus dans ce pays. Un jour ça changera je te le promets.
    - Ah. Je le voyais pas comme ça. Bon tu veux prendre une boisson ? Il commence à faire nuit de toute façon. *Intéressant, très intéressant.*

    Un sourire intérieur germa en Zayn. Depuis cet événement, il s'était renseigné sur les mafieux et ne désirait plus qu'une chose : quitter l'armée pour la famille Bambana et un jour diriger les mafieux à la manière d'Antonio Caesar Bambano.