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Complication

1er jour.

- « Professeur… ? »

- « Mmmmh… »


Bith s’était encore endormi. Il faut dire que le trajet entre Shikoka et Arma’Lo était particulièrement long. Long et éprouvant. Lorsque le professeur, avachi sur son siège se redressa lentement, il put distinguer de loin une forteresse qui se dressait droit devant eux. Une simili Shikoka. Le brun s’évertua alors à nettoyer ses verres à l’aide d’un pan de son kimono et les porta correctement avant de regarder une nouvelle fois droit devant lui. Cette fois-ci, il vit en premier lieu le visage souriant de Seijuro qui dirigeait l’espèce de calèche dans laquelle il était installé, avant de prolonger son regard vers la citadelle qui se dressait devant eux. Si la deuxième ville de cette île n’était pas aussi gigantesque que la première, elle n’en demeurait pas moins belle et imposante à sa manière. Derrière la cité, des chaines de montagnes s’étendaient à perte de vue. C’était la voie qui menait aux fameux barbares de l’Ouest qui parfois, entreprenaient des raids sur le territoire de Kiyori. A croire que l’île toute entière ne lui appartenait pas encore. Cette situation était aussi bien complexe qu’étrange. Rien ne pouvait pourtant empêcher l’impératrice d’ordonner pourtant le nettoyage définitif de l’ouest… Qu’est-ce qui clochait au final dans cette histoire ?

- « Professeur ! Nous sommes arrivés ! »

Bith eut un sourire. Seijuro était efficace comme toujours. Le voyage n’avait duré que deux à trois heures. Ce matin, lorsqu’il sortit de l’auberge Kinoshita, le prof avait été étonné de voir que Seijuro l’attendait avec une calèche. Comme il l’avait demandé, le vieux concierge s’était occupé de lui trouver un chauffeur. Seshita était vraiment un homme efficace et plus que réactif. De plus, le vieux concierge avait donné l’adresse d’une bonne auberge à Seijuro qui devait conduire le professeur directement à l’endroit. Une aubaine ! Il eut un sourire à mesure que leur moyen de locomotion s’approchait de la fameuse seconde ville et s’étira longuement sous les rires moqueurs du jeune. Puis ils arrivèrent aux portes de la seconde ville. Contrairement à la capitale, il n’y avait pas masse de trafic aux portes, ce pourquoi ils ne tardèrent pas à y rentrer après un control minutieux des gardes qui ne furent d’ailleurs pas très accueillants. Une fois dedans, il n’eut rien qui surprit le chercheur. Les bâtiments, avenues et rues étaient à l’image de ceux de la capitale. Tout était pareil à Arma’Lo excepté une seule chose : L’ambiance. Si Shikoka était une ville animée et festive, Arma’Lo était tout le contraire : Grise, morne et déprimante. Avec moins de monde aussi.

Ce contraste frappa Bith qui préféra néanmoins ne pas tirer de conclusions hâtives. Il observa donc la ville sous toutes ses coutures et remarqua très rapidement que la plupart des passants étaient armés en plus d’être cloitrés dans des armures. Seuls femmes et enfants n’avaient rien dans le genre. Même les tireurs de pousse-pousse qu’on pouvait parfois apercevoir ça et là, portaient des épées. A croire que la proximité des montagnes rendaient les gens anxieux et crispés 24h/24. Après plus ou moins cinq minutes, Seijuro s’arrêta devant une bâtisse qui ressemblait à tant d’autres. Certainement ma nouvelle auberge. Sans attendre une seule seconde, Bith descendit de son siège puis s’empara de ses bagages avant que son chauffeur n’aille taper à la porte. Un homme de la même trempe que le vieux Seshita ouvrit la porte. Après avoir lu le mot que lui tendit Seijiro de la part du vieux concierge de l’auberge Kinoshita, l’homme eut un sourire et se hâta de prendre les valises du chercheur. Par la suite, Bith s’entretint rapidement avec Seijuro qui devait venir le chercher dans une semaine à la même heure et à cet endroit. Il lui donna une fois encore quelques billets ce qui gêna encore plus le pauvre gamin qui prit aussitôt la poudre d’escampette…

Ensuite ? Le prof suivit bien entendu son hôte.

Ce dernier s’appelait Yuuji. Il était peut-être moins vieux que Seshita, mais il semblait moins en forme. Ceci dit, il avait l’air d’être une brave personne. L’auberge qu’il gérait n’était pas aussi grande et glamour que celle de la capitale, mais elle avait son lot de charme. Elle reprenait également le concept des Kinoshita, à savoir l’accueil de touristes, mais vu qu’ils étaient rares à venir dans à Arma’Lo, l’endroit était également ouvert aux habitants de Tetsu. D’ailleurs, à cette période creuse, il n’y avait pratiquement personne. Deux trois clients sans plus. L’économie d’Arma’Lo n’était pas aussi reluisante que celle de sa grande sœur Shikoka et les temps semblaient difficiles. Ces faits que lui décrivaient honnêtement Yuuji expliquaient un peu sa joie d’avoir un client, et de surcroît étranger. L’héritier des O’brien eut un sourire et fut rapidement installé dans une chambre plutôt confortable. Il prit rapidement ses marques et se permit même de ressortir. Plutôt que de se reposer, il avait vite compris que le Yuuji était bavard, sans doute à cause du fait qu’il avait peu de clients et donc peu de personnes à qui parler. C’était donc l’occasion pour lui d’en savoir un peu plus sur la ville qui l’accueillait et de décider de son avenir sur l’île dans les prochains jours à venir.


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3ième jour.

- « Vous allez visiter la ville ? »

- « Oui oui, je me suis assez reposé comme ça ! »


Bith voulait prendre l’air. Après s’être cloitré deux jours dans l’auberge, il avait maintenant envie de visiter la ville de lui-même, d’autant plus qu’il ne lui restait plus que cinq jours avant de repartir pour la capitale. Lors des deux journées, il avait eu la largesse de se reposer, de jouer au shogi avec le vieux Yuuji mais surtout de le questionner sur Arma’Lo. Ravi d’avoir de la compagnie, Yuuji lui avait tout dit ou presque. Il lui avait raconté la première venue de Kiyori sur Tetsu, ses différentes conquêtes et la tragédie de Medelin aujourd’hui considérée comme une cité interdite. Ces histoires avaient bien évidemment découlé sur la ville d’Arma’Lo et ses quelques habitants. La plupart des gens ici ne s’opposaient pas à Kiyori, mais ne pratiquaient pas son culte. Pour eux, elle était loin d’être l’incarnation d’Amoteraso. Ce qui était paradoxal, c’est que le Daimyo d’Arma’Lo soutenait le shogun de l’île et appuyait toutes ses réformes. Shazu qu’il s’appelait était même l’un des proches de Leona. Il se murmurait aussi qu’il était son amant ce qui expliquerait bien des choses… Bref… Yuuji avait éclairci pas mal de sujets et le professeur voyait un peu plus clair sur la situation de l’île. Mais bien évidemment, sa curiosité le poussait à aller voir certaines choses par lui-même.

- « Passez une bonne journée, professeur ! »

Une fois dehors, le professeur prit une direction au hasard. Étant donné qu’il n’y avait pas vraiment de zones vraiment dangereuses ou infréquentables à Arma’Lo, il n’avait globalement rien à craindre. Sur son chemin, il rencontra moult personnes avec qui il essaya de faire la conversation, mais personne ne souhaitait vraiment l’écouter. Si certains l’ignorèrent royalement, d’autres le saluèrent par politesse, sans une once de chaleur et coupèrent court à la discussion qui s’entamait doucement avant de s’en aller. Après une énième approche infructueuse, l’homme finit par tomber sur un marchand ambulant de friandises avec qui il essaya de papoter. Ce dernier voulut refuser de parler à notre chercheur mais la vue d’un gros billet de berry le poussa à réfléchir et finalement à accepter d’engager la conversation. Ledit marchand lui raconta quelques petites anecdotes sur la ville. Rien de vraiment nouveau pour Bith. Par contre, il se révéla être un bon guide puisque c’est lui qui fit promener notre protagoniste dans une bonne partie de la « capitale du sud ». Pour le remercier, Bith l’invita à prendre un bon déjeuner et c’est ensemble qu’ils se dirigèrent vers un restaurant traditionnel. Mais pendant qu’ils mangèrent, des multiples voix se firent soudain entendre…

- « Qu’est-ce q- »

Un nombre incalculable de personnes débarquèrent de nulle part et investirent le restaurant. Ils étaient armés jusqu’aux dents et avaient des mines serrées pour la plupart. Un instant plus tard, un dernier homme fit son entrée. Celui-ci n’était peut-être pas grand, mais il dégageait une certaine prestance qui ne laissait personne indifférent. Il était également richement vêtu et son haut de forme traditionnel ne laissa planer aucun doute : Il devait être un éminent personnage au sein de cette ville reculée. Les chefs des lieux se hâtèrent de venir l’accueillir, tout sourire et non sans se courber devant cet homme apparemment distingué et important. Tout le contraire de mon accueil qui fut froid et plutôt distant. Le marchand qui m’accompagnait m’avait de toute façon mis dans la confidence : Si on tolérait les étrangers ici, c’était bien à cause du Daimyo qui se ralliait à la cause du shogun, l’une des lieutenantes de Kiyori. Les réformes, les étrangers et tout ce qui venaient de l’extérieur étaient mal vus généralement. « C’est l’un des Seigneurs de guerre de Tetsu. Ichimaru Kaname. » Que chuchota le marchand au professeur qui observa l’homme aller s’asseoir à une table qui semblait lui avoir été réservé depuis. Il l’observa pendant une bonne minute, puis il se remit à manger.

Lorsqu’ils finirent de manger, le professeur régla la note et sortit avec son guide non sans s’attirer des regards mauvais comme d’habitude. Il crut même sentir le seigneur de guerre le toiser, au point qu’il en frissonna grandement, mais préféra continuer sereinement sa route. Du reste, son intuition lui indiquait qu’il allait le rencontrer une fois encore, ce qui le fit même grincer des dents. Mais son guide, qui s’avéra bien plus bavard qu’au début -sans doute à cause de son ventre plein- lui fit rapidement changer d’idées. La petite ballade s’éternisa un peu par la suite. Une heure. Peut-être deux. Jusqu’à ce qu’ils arrivèrent vers l’une des sorties de la ville. Celles-là même qui menaient vers les chaines montagneuses. Mais bien vite, le vendeur de friandises l’arrêta : « C’est pas possible de s'aventurer par-là, professeur ! C’est un accès interdit même aux habitants ! » Mais le professeur était curieux. Il haussa les épaules et s’aventura vers la sortie qui se dessinait devant lui. Cependant, un gigantesque garde, haut de quatre bons mètres, surgit de nulle part et barra la route au pauvre chercheur. Celui-ci fut tellement étonné par son apparition soudaine qu’il tomba carrément sur ses fesses avant de redresser sa tête vers la masse devant lui. Une vraie bête…

- « On passe pas par ici ! Retournez d’où vous venez ! »

La gueule de ladite bête était tellement convaincante que le professeur n’eut d’autres choix que d’acquiescer, de se relever rapidement et de déguerpir. Le guide, lui était déjà bien loin. Bith ne le retrouva que 700 mètres plus loin, vert de trouille ! Il tremblait sur lui-même. Après une bonne poignée de secondes, il finit par se calmer mais jeta un regard noir à l’étranger, prit ses affaires et s’en alla sans un mot. Le professeur voulut le retenir, mais rien n’y fit. Son guide improvisé ne le supportait plus. Le barbu le laissa donc partir, se gratta l’arrière du crâne, penaud, puis se décida de rentrer à la pension après quelques secondes. N’ayant pas de bons repères, l’héritier des O’brien déambula pendant trois bons quart d’heure avant d’arriver à bon port. L’après-midi était déjà bien entamée d’ailleurs. Une fois à l’auberge, le pédagogue raconta calmement sa journée à Yuuji qui paniqua à partir de sa mésaventure aux portes qui donnaient vers l’ouest. « Les sauvages de l’Ouest sont une sérieuse menace ! Et ne vous avisez plus de vous y aventurer ! Vous pourriez finir au pic de fer ! » La fameuse prison ? Bith fut interpellé par cet avertissement avant de questionner le vieil homme sur le pic de fer. Ce dernier ne fut pas prolifique sur le coup, mais mentionna une chose :

- « On n’en revient jamais vivant ! »

De quoi laisser le professeur songeur…


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6ième jour.

- « Halala… Vil charmeur ! Vos flatteries ne m’émeuvent même pas professeur ! Et puis les hommes sont tous pareils ! »


Nora était superbe. La personnification même de la beauté. Le professeur avait beau ne pas être un satyre qu’il ne pouvait que succomber au charme de la serveuse de ce bar plutôt sympa. Bar situé pas loin de son auberge et qu’il fréquentait maintenant depuis des jours. Il l’avait trouvé par hasard le troisième soir, s’y était installé et était tombé sur la brune qui l’avait automatiquement captivé. Elle avait cet air malicieux qui n’échappait à personne, mais on goberait volontiers ses paroles. Son minois était beau, sa corpulence svelte et ses formes assez opulentes pour donner le tournis à n’importe quel homme. D’ailleurs, Nora était clairement la « star » de cette taverne et tous les clients n’avaient d’yeux que pour elle. L’endroit en lui-même jurait de la ville tout entière. Si Arma’Lo était une cité terne, le bar lui était coloré, festif et il y avait toujours une bonne ambiance. Autant de raisons qui poussèrent Bith à s’y rendre tous les soirs et à y croiser des personnes bien plus ouvertes et bien plus chaleureuses que celles qu’il avait pu déjà rencontrer jusqu’à présent. Bien évidemment, ces gens étaient incomparables à ceux de la capitale de l’île, mais il y avait du mieux et le chercheur en sciences occultes n’avait pas à se plaindre…

- « Même si, hm… Je suis encline à écouter vos petites histoires ! Épatez moi donc, hihihi ! »

Le professeur se mit à rougir comme un gamin devant son amoureuse. Son sourire était complètement con et il lui arrivait parfois de loucher dans le décolleté de Nora qui n’hésitait pas à le mettre en valeur lorsqu’elle se penchait vers lui pour remplir sa coupelle à saké de cet alcool de riz si délicat. Il voulut ouvrir la bouche pour lui raconter quelques petites anecdotes de sa vie si palpitante, mais demeura silencieux et continua de mater la brune comme un abruti, sans rien dire. L’une de ses mains se balada vers son voluptueux postérieur, mais la belle plante habituée à ce genre de tentatives perverses lui pinça gentiment la paluche en lui adressant un sourire des plus railleurs. Le pauvre barbu ne put que souffler et frotter sa main avant de tenter d’avoir un petit bisou. Mais là encore, elle l’évita habilement et eut un rire cristallin. Déçu, le professeur fit mine de bouder, mais il reçut finalement une bise sur la joue de celle-là même qui semblait ne pas être insensible à sa dégaine atypique. Malgré sa grande taille, il faut dire que son air intello et débonnaire changeait des visages qu’elle avait l’habitude de voir par ici. Et puis, il l’intriguait avec ses études sur Amoteraso. Déesse à laquelle elle ne croyait pas tellement pour sa part…

Là-dessus, elle n’était pas tellement différente des autres habitants de cette ville, mais peu importe…

- « Si vous êtes sage, je serai peut-être à vous pour toute la soirée, jusqu'à ce que le bar ferme… »

- « JE SERAI SAGE ! »


La déclaration inattendue de l’héritier des O’Brien lui arracha un air surpris qui se métamorphosa en une mine amusée avant qu’elle n’éclate franchement de rire. Bith lui aussi, s’était mis à sourire, lorsque brusquement, le bar fut investi par plusieurs personnes. Ou plutôt par plusieurs gardes. Comme un air de déjà-vu... L’ambiance décontractée laissa place à un silence mortuaire lorsqu’entra enfin une certaine personne. Un homme dont Bith avait oublié l’existence : Ichimaru Kaname, seigneur de guerre d’Arma’Lo et éminente personnalité de cette ville. Nora qui était auparavant gaie se figea avant de serrer ses poings. Bien entendu, le prof remarqua la tension qui l’habita soudain et même qu’il s’en inquiéta. Il la regarda se lever avec une expression à la fois dégoutée et résignée, puis s’avancer vers ledit seigneur de guerre. Ce dernier ne se gêna point pour la plaquer contre lui et lui passer une main sur le séant qu’il se mit à peloter grassement. Le sourire cruel et victorieux qu’il affichait ne laissait place à aucun doute. Ce dernier abusait clairement de son pouvoir et son prestige partout où il allait. Si ce fait n’avait pas sauté aux yeux de Bith, c’était bien parce que ledit Kaname n’avait pas fait grand-chose la dernière fois…

- « Ça fait un petit moment, ma chère Nora. Je suis triste que tu ne viennes plus me voir, tu sais. On pourrait presque dire que tu m’as manqué… »

La jeune femme tremblait à la fois de rage et de crainte. Kaname l’entraina de force avec lui et alla s’installer, dans un coin de ce bar qui ne seyait pourtant pas à un homme de sa prestance. Prestance hein… C’était vite dit vu ses manières de porc. Manières qui révulsaient grandement notre héros qui se mit à froncer les sourcils et à ressentir de la colère pour la première fois depuis qu’il avait rejoint l’île. Le général profita bien de sa prise. Assise sur l’une de ses cuisses, la serveuse presque larmoyante subissait ses attouchements sans rien pouvoir faire. Du reste, personne n’osait broncher. Même pas le tenancier du coin. Beaucoup d’hommes préférèrent d’ailleurs quitter les lieux, sans doute pour ne pas subir les foudres du haut gradé et de sa milice. Il ne restait plus que le quart de la précédente clientèle ; et ceux qui avaient eu le courage de rester faisaient profil bas. Alors qu’il continuait de l’agresser sexuellement, Kaname voulut pousser le vice jusqu’à l’embrasser, mais Nora eut le bon réflexe (ou le mauvais, c’est selon le point de vue) de le repousser et de se lever brusquement de sa cuisse. Le chef de guerre, lui, eut un temps de latence avant de se redresser à son tour et d’agripper les cheveux de sa pauvre victime de façon brutale.

- « TU CROIS QUE TU PEUX ME DEF- »

L’homme suspendit tout à coup sa phrase et se retourna lentement vers celui qui venait d’attraper son poignet.

- « Moi je crois surtout que vous allez vous calmer et la laisser tranquille… »

Sourire aux lèvres, Bith avait fini par intervenir.

Pour le meilleur et pour le pire…


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- « Qui es-tu ? »

La stupéfaction laissa place au flegme. En quelques secondes seulement, Kaname retrouva son calme et toisa le prof qui avait saisi son poignet. La spontanéité de l’étranger l’avait étonné au tout début, mais maintenant que l’effet de surprise était passé, il pouvait revêtir son masque d’arrogance. Qu’avait-il à craindre de toute façon ? Il était non seulement l’un des généraux les plus forts derrière le daimyo de cette ville, mais il disposait également de plusieurs hommes pour l’épauler. Et dans toute confrontation, avoir l’avantage du nombre était bien souvent fondamental. Le prof quant à lui n’était pas du tout angoissé par la face intimidante du porc qu’il avait stoppé. Il se fendit même d’un sourire, presque moqueur, avant de lâcher le guerrier qui finit par se retourner vers lui en haussant un sourcil. Ses hommes qui n’avaient rien vu venir et qui furent complètement dépassés par l’intervention du barbu, finirent par s’avancer vers lui avant de sortir prestement leurs armes de leur fourreau. Mais Kaname les arrêta d’un geste de la main. Il était plutôt curieux de savoir qui était cet imbécile qui osât le toucher. D’ailleurs…

- « Réponds à ma question. Qui es-tu ? »

La voix du seigneur de guerre fut perçante et rappela à Bith sa condition d’étranger. A croire qu’il s’était oublié l’espace d’un bon moment. Son visage se décomposa soudainement et son sourire aussi dédaigneux que les manières de Kaname s’effaça au profit d’un air gêné. Il passa alors une main sur sa nuque qu’il se mit à gratter comme si on l’avait surpris en train de faire une bêtise. Kaname, lui, le scruta de haut en bas avec mépris tandis que Nora, tout juste à côté, tremblait sur elle-même comme une feuille. Elle n’avait plus peur pour elle, mais bien pour cet étranger qui semblait fou à lier. Quelle idée de vouloir la sauver d’un personnage aussi éminent ! Même si elle était contente et qu’elle avait un peu plus d’estime pour l’héritier des Bith, la brune ne pouvait pas s’empêcher de craindre pour lui. Pour sa liberté et peut-être même pour sa vie… Tout était confus dans sa tête, mais elle prit quand même le parti de prendre parole pour implorer son agresseur : « Monseigneur, cet homme n’a pas toute sa tête. Il est sao- » Une claque retentit. Celle de Kaname sur la joue de Nora qui tomba sur ses fesses, s’immobilisa un instant sous le choc de la gifle…

Avant de commencer à pleurer.

- « TU CROIS QUE JE NE T’AVAIS PAS VU SUR SES GENOUX QUAND JE SUIS RENTRÉ, PÉTAS- »


Kaname n’eut lui aussi pas le temps de finir sa phrase que le poing du professeur s’écrasa impitoyablement sur sa gueule. La force surhumaine qu’il exerça dans cette attaque envoya valser le fameux seigneur de guerre contre un mur qu’il percuta violemment avant de tomber au sol, K.O sur le coup. Devant cette prouesse plus qu’invraisemblable, toute l’assistance fut médusée. Mais une poignée de secondes plus tard, les hommes de main du général se ressaisirent et foncèrent sur le fautif. Le pauvre Bith fut tout d’un coup assailli d’attaques de toutes parts. Comme un saltimbanque, il se mit à se tortiller et à sauter dans tous les sens ; évitant de justesse toutes les attaques qui le visaient. La clientèle restante se sauva aussitôt. Pareil pour les autres serveuses et le tenancier du bar qui eut le courage de récupérer Nora toujours sous le choc. En moins d’une minute, la taverne se transforma en un véritable capharnaüm. Aucun soldat n’avait réussi à toucher le prof qui n’avait pas de mal à éviter toute les armes destinés à le neutraliser. Car à voir la manière dont ils se battaient, il apparaissait clair qu’ils ne voulaient pas à le buter carrément…

Une raison qui s’expliqua aussitôt :

- « SALE CHIEN ! OSER TOUCHER NOTRE MAITRE ! TU VAS POURRIR AU PIC DE FER ! »

Déclic. La voix criarde qui déclara ce fait troubla Bith au plus profond de son être. Au plus profond de son âme même. Il eut un temps d’absence ce qui profita à l’un des gardes qui lui assena un coup d’épée sur la poitrine, ce qui eut pour effet de le lacérer de façon superficielle. Il tomba sur un genou, voulut se relever, mais un autre chiens de Kaname utilisa le plat de sa lame pour lui assener un coup sur la nuque, ce qui eut pour effet de le déséquilibrer sans pour autant l’assommer. Le professeur tomba misérablement au sol, face contre terre avant que le reste des hommes ne bondissent sur lui pour faire pleuvoir les coups ! Le passage à tabac dura un bon quart d’heure au moins. Peut-être plus. Au point où l’homme saignait de partout. Le lynchage fut terrible si bien que lorsqu’on souleva sa carcasse, le professeur ne ressemblait plus grand-chose. Il avait le visage couvert de boursouflures et de sang. A l’image de son visage, tout son corps y était passé. Kaname fut réanimé juste après la bagarre généralisée. Il mit du temps à retrouver ses esprits et montra une mine plus frustrée que satisfaite quand il vit l’état du professeur…

Frustré parce qu’il ne pouvait plus prendre sa revanche de sa propre main.

Son agresseur était tellement amoché que le toucher ou l’achever dans cet état reviendrait à se couvrir de honte…

- « Emmenez ce chien aux cachots de la ville ! Je m’arrangerais pour qu’il soit jugé dès demain ! » Éructa-il.

Ses hommes de main ne se firent pas prier pour trainer Bith à leur suite qui était à ramasser à la petite cuillère. Il ne ressemblait plus à rien. Lorsqu’ils sortirent avec lui, les soldats qui le tenaient se mirent à s’esclaffer et à discuter du calvaire qui l’attendrait vu qu’il s’était tout simplement attaqué au bras droit actuel du daimyo, rien que ça ! Un jugement allait être expédié et la sentence était déjà connue : Le pic de fer. L’un des deux gardes affirma même la mort était préférable à cette odieuse prison, le tout en rigolant bien entendu. Bith quant à lui avait tout entendu de leur petite conversation intéressante. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’il s’était laissé faire depuis la première attaque qui lui avait lacéré le torse. Malgré l’état lamentable de son corps, l’homme ne sentait rien ou presque. Mieux, il souriait même. Et dire qu’il avait prévu de les mettre tous KO avant de se casser… Non vraiment, cette déclaration comme quoi il finirait au pic de fer avait été une aubaine. Une chance. Une opportunité à saisir ! Et il l’avait fait. L’addition fut salée, mais elle en valait la peine. Et puis, il avait vécu bien pire qu’une simple dérouillée.

Ce n’était rien pour lui. Absolument rien.

Sa poitrine se réchauffa presque agréablement pendant qu’il était trainé à même le sol comme un déchet.

Les heures qui allaient suivre allaient être décisives.


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7ième jour.

- « Cet homme t’a battu d’un seul coup de poing, Kaname ? »

Nous étions le lendemain matin, dans l’une des plus grandes cours du château du Daimyo qui grouillait de monde. L’affaire du Seigneur Kaname s’était répandue comme une trainée de poudre dans la cité et avait attiré ce monde curieux qui ne voulait rien manquer du « spectacle ». Compte tenu de la gravité de l’acte qui était reproché à l’accusé, ce tribunal était présidé par le daimyo lui-même : Le fameux Shazu Shikawa, bras droit de Leona, shogun de Tetsu à la botte de l’impératrice Kiyori. Le chef des lieux, vêtu d’un somptueux kimono avait les cheveux attachés en un haut chignon et dégageait une prestance qui éblouissait la gente féminine présente. Avachi sur son trône, Shazu affichait ceci dit une mine stupéfaite devant Kaname qui ne put que baisser son regard au sol, poings serrés, sans pouvoir dire grand-chose. Il avait été battu d’un seul coup de poing. Ce fait était indéniable. D’ailleurs, il avait même le visage recouvert de bandages, preuve que son nez avait été brisé sur le coup. Cette preuve irréfutable qu’il avait été terrassé comme un débutant provoquait l’hilarité de quelques personnes aussi importantes que lui. A croire qu’il était vraiment un homme détestable et qu’un bon nombre de seigneurs convoitaient sa position de bras droit…

- « Et qu’as-tu à dire pour ta défense, étranger… ? »

Shazu dont la tête reposait sur son poing droit soutenu par le coude posé sur un accoudoir de son trône, s’était tourné vers le professeur. Ce dernier était à genoux au beau milieu de la cour et enchainé comme un vulgaire porc. Bith avait toujours cet air aussi misérable. Décoiffé, sale et amoché comme jamais, il leva son seul œil valide vers le daimyo et crut déceler une certaine lueur dans le regard du gouverneur d’Arma’Lo. Il fronça alors les sourcils, mais préféra se murer dans le silence. L’un des gardes du gouverneur s’approcha de lui armé d’un fouet, mais Shazu fit un signe de main au bourreau pour qu’il stoppe sa démarche. Il se redressa ensuite de son trône et prit une nouvelle fois la parole : « Es-tu certain de ne pas vouloir prendre la parole, étranger ? Tu pourrais le regretter… » Bith ne cilla pas, ne bougea pas, ne parla pas. Il resta figé comme une statue, un peu comme s’il se fichait de son sort. L’héritier des Shikawa fut complètement étonné. Et il n’était pas le seul. Tout le public était complètement dépassé par l’absence de réactions du prof. Seul Kaname jubilait complètement. Comme s’il avait oublié sa condition de noble, il gesticulait sur lui-même et finit par pointer le professeur en gueulant comme un sourd à qui voulait l’entendre :

- « VOUS VOYEZ ?! CE CHIEN N’A RIEN A DIRE ! IL SAIT QU’IL EST EN TORT ! QU’ON EN FINISSE ! »

Des murmures s’élevèrent dans le public alors que Kaname s’excitait tout seul dans son coin. Scepticisme et déception s’emparèrent des cœurs. La version de l’affaire avait été bien entendu modifiée pour complètement blâmer le chercheur en sciences occultes. Celui-ci aurait agressé sexuellement une serveuse de bar avant de s’en prendre au bras droit du daimyo qui aurait essayé de stopper ses exactions. La suite restait la même ceci dit : Un poing, un KO. La méfiance de la foule venait de ce récit peu probable, d’autant plus qu’on connaissait bien le noble pour abuser de ses pouvoirs. Même Shazu doutait. Cependant, comme l’accusé ne bronchait pas, il n’y avait pas moyen de savoir qui mentait, d’où le fait que le fils de la famille Ichimaru était le gagnant par défaut de cette histoire louche. Plus d’une minute de silence relatif s’écoula d’ailleurs après les déclarations de Kaname. Le daimyo finit par soupirer. Si l’accusé ne se défendait pas, il n’y avait donc rien à faire. Il haussa tout bonnement les épaules et fit signe à un bugyo (Un juge spécialisé) de s’approcher. Il lui chuchota donc la peine de l’accusé à l’oreille, avant que ledit juge ne vienne se placer devant toute la foule en prenant la parole comme un crieur public des temps anciens :

- « L’ACCUSÉ EST DÉCLARÉ COUPABLE DE COUPS ET BLESSURES SUR LE SEIGNEUR ICHIMARU KANAME ET EST CONDAMNÉ A VINGT-CINQ ANS D’EMPRISONNEMENT AU PIC DE FER ! »

- « BWAHAHAHAHAHA ! BIEN FAIT ! JUSTICE EST RENDUE ! »


Kaname se mit à se marrer suite à la sentence. Le maintien qu’il affichait généralement avait disparu depuis qu’il avait été mis au tapis en une seule attaque ; le rendant chaque seconde un peu plus cons aux yeux d’un bon nombre de personnalités. Même ses hommes avaient un air dépité devant ses pitreries. Le daimyo pour sa  part, avait les yeux rivés sur l’étranger qui venait d’être condamné. Aucune réaction. Aucune émotion. Rien. Le barbu était une coquille vide. Shazu pour sa part fronça les sourcils. Un homme qui était capable de battre son bras droit en une seule attaque n’aurait pas dû rencontrer de problèmes avec les hommes de ce dernier, et ce malgré l’avantage du nombre. Qui plus est, il n’arrivait pas à le cerner avec son haki de l’observation ce qui rendait cet individu encore plus intriguant à ces yeux. Sagace, il était persuadé qu’il y avait anguille sous roche et il n’avait pas tort ; sauf qu’une de ses servantes s’approcha de lui et vint lui annoncer un appel de la shogun de l’île. Sans rien laisser paraitre malgré la joie qui inonda son cœur, Shazu oublia instantanément Bith, se leva de son trône et s’en alla sans un mot, clôturant ainsi le procès. Le public quant à lui, conspua l’accusé. Tous pensaient qu’ils les auraient amusés en se défendant, sauf que non…

- « ALLEZ, SALE CHIEN ! VIENS PAR ICI ! »

L’un des gardes de la cour tira brusquement la chevelure de Bith pour le redresser. Le pauvre se mit à gémir de douleur, ne s’y attendant pas du tout. Un autre prit le relais en tirant sèchement sur la chaine qui lui entravait les poignets. Le geste fut tellement brusque qu’il se ramassa la gueule, avant de se faire trainer comme un ver de terre au sol. Il était non seulement maltraité, mais aussi humilié. Les huées auraient pu l’achever, mais il souffrait d’acouphènes et avait mieux à faire que de considérer ces gens en manque de divertissements dans cette ville pourrie et ennuyante. Lorsqu’un énième soldat consentit à le redresser par le bras et qu’il put enfin marcher correctement, ses yeux tombèrent sur une Nora encapuchonnée et en retrait, proie aux larmes et pas qu’un peu. Elle était consolée par deux autres serveuses qu’il reconnut vite fait. Il voulut s’attarder à l’admirer, mais on tira encore une fois sur sa chaine ce qui le força à avancer. A la sortie du palais, son regard tomba là aussi sur le vieux Yuuji et Seijuro qui semblait venu le chercher pour retourner sur Shikoka. Sept jours qu’il était déjà là, hein ? Bon Dieu que le temps passe vite ! qu’il s’était dit en riant pour essayer de rassurer les deux hommes qui le regardaient avec le cœur lourd.

Mais bien vite, on le poussa dans un char branlant avant que celui-ci ne démarre en trombe.

L’avenir s’annonçait pour le professeur.

Et pourtant, Bith souriait. Il avait l’intuition que les choses allaient enfin évoluer.


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