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La fin des receleurs

Roy prit une grande inspiration et plongea. Perçant la surface cristalline du bassin, le point d'accès principal de la base sous-marine de la Famille Jackson, il s'enfonça de plusieurs mètres dans le large conduit. Clignant plusieurs fois des yeux à cause de l'eau salée, le jeune homme mit un certain temps avant de réussir à les garder. Ceci fait, il eut tout le loisir de regarder autour de lui et d'apercevoir les membres de son équipage. À ses côtés dans un nuage de bulles d'air, Mochi, Moria et Lily lui avaient emboîté le pas. Cette dernière s'approcha de son capitaine avec sa vélocité sous-marine de femme-poisson et l'attrapa avant de partir à toute vitesse vers de la surface. Regardant derrière lui, Roy eut juste le temps d'apercevoir ses compagnons être pris en charge par un petit groupe d'hommes-poissons.

Cela faisait des jours maintenant que l'alliance officieuse entre la Marine et la Famille Jackson était née. La 483ème avait plus ou moins fait le ménage dans ses rangs et avec le concours des gangsters amphibiens de la ville, elle était partie en croisade contre les triades, les Lunes de Las Camp. La Lune Opaque, le Soleil Pourpre et la Guilde des Usuriers, les ennemis de Roy depuis qu'il avait débarqué sur l'île, étaient en déroute. Leurs appuis parmi la bureaucratie corrompue avaient disparu, impitoyablement éliminé par l'inquisition de Matheson, le colonel en charge de Las Camp. Leurs réseaux se faisaient démanteler un à un par l'association contre-nature de militaires et de gangsters amphibiens.

Jusqu'à maintenant, la guilde était parvenue à se maintenir à l'écart du conflit, laissant le Soleil Pourpre, la plus virulente des trois organisations triade, protéger leurs intérêts, combattre et perdre à leur place. Il y a peu de temps encore, guidés par Shifumi, les usuriers de Las Camp semblaient intouchables, abrités derrière leurs nombreux alliés et l'amas de renforts inépuisable à leur disposition. Cependant quelque chose avait changé la donne, une nouvelle était tombée, avec l'effet d'une bombe sur cette petite île de West Blue. Apparemment le patron de Shifumi s'était fait tué quelque part sur Grand Line, la Guilde des Usuriers n'avait jamais été aussi vulnérable.

Pour Roy cela ne signifiait qu'une chose : l'heure était à l'action. Le jeune capitaine et son petit équipage avaient assez attendu, il était temps de récolter les fruits de leur précédent plan, il était temps de porter le coup de grâce aux receleurs.

Retenant sa respiration, le pirate profitait de la sensation grisante de vitesse que lui offrait Lily. La femme-poisson faisait honneur à son peuple, avançant à une allure ahurissante dans les eaux sombres de Las Camp en cette heure matinale. Roy ne perdait pas une miette du spectacle qui s'offrait à ses yeux. En quelques semaines, il avait effectué ce voyage sous-marin de nombreuses fois et pourtant il ne s'en lassait pas. Conscient qu'il allait bientôt se retrouver au milieu d'un champ de bataille, il profitait de l'instant pour nourrir son esprit d'un peu de beauté, admirant le paysage prodigieusement coloré des fonds marins. Leur destination promettait d'être bien plus lugubre.

Il y avait un manoir en lisière de la ville, soit-disant abandonné et hanté. Depuis longtemps déjà, Roy avait appris que le bâtiment servait de quartier général à la Guilde des Usurier, de dernier bastion. Le jeune pirate avait d'ors et déjà détruit la Boutique de Shifumi, il était maintenant question de terminer le travail et rafler la mise au passage. Pour cela, l'équipage de Roy avait rapidement monté un assaut éclair, emmenant avec eux les dix meilleurs hommes d'Habu Jackson en plus de leur petite clique aux talents variés.

La mort providentielle du mystérieux supérieur de Shifumi arrivait au meilleur moment. Il s'agissait de ne pas gâcher cette opportunité d'en finir avec les usuriers de Las Camp.


Dernière édition par Roy D. Aston le Mar 2 Jan 2018 - 3:05, édité 3 fois
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Avec l'aide d'un compagnon poisson, Mochi émergea, brisant ainsi le cours naturel des flots marins. Alors qu'il n'avait qu'un seul désir, respirer, la découverte en contre-plongée du manoir des usuriers, trônant fièrement au sommet d'une petite falaise lui coupa le souffle et il lui fallut quelques secondes de plus, pour enfin, aspirer un grand bol d'air frais. Le manoir s'il semblait abandonné, avait dû connaître des heures de gloires, appartenant peut être par le passé à une famille noble de Las Camp ou plus probablement à une puissante famille de gangster. Mochi n'en savait rien, mais les locaux devaient dans tous les cas valoir une somme bien rondelette. La seule chose qu'on en disait, c'est que l'endroit été hanté, c'était probablement faux, mais la rumeur suffisait à éloigner les curieux et à foutre les miquettes à bien du monde.

La mer, elle, était calme, les quelques vagues qui venaient mourir sur la plage et sur la roche de la falaise, le faisait sans grand bruit. Seul un léger clapotis, qui passait fort inaperçu, pouvait se faire entendre des oreilles les plus attentives. Et le soleil matinal venait éclairer avec douceur le paysage.

La petite équipe sortit donc de l'eau. Ils étaient trempés, mais là n'était pas leur préoccupation première. Ce qu'il voulait avant tout, c'était rester discret. Aussi, profitèrent-ils de ces rochers marins pour se cacher et visiblement, personne ne les remarqua. Roy intima l'ordre aux Hommes-Poissons de faire le tour de la bâtisse et d'entrer par une éventuelle entrée secondaire, qu'ils ne manqueraient probablement pas de trouver dans ce genre d'édifice. De son côté, Roy et son équipage passeraient par la grande porte. Comme ils se décidèrent, la petite troupe de poiscaille, à l'exception de Lily disparut et l'équipage se rendit vers la porte d'entrée, Roy ouvrait la marche, Mochi fermait. Le toubib rassembla ses esprits dans une ultime préparation mentale avant le combat. Jouant pour ce faire avec quelques aiguilles d'acupuncture, comme s'il s'agissait d'un porte bonheur et qu'il avait dissimulé dans les poches de sa blouse. Et au besoin, ces aiguilles, ne manqueraient pas de lui servir de projectile ravageur en perçant les glottes adverses.

Ils étaient prêts à toutes éventualités Après avoir passé le portique, ils arrivèrent, sans encombres, jusqu'à une porte en bois massif, ornée de ci de là de quelques sculptures en fer forgé. Mochi, qui ouvrait l’œil, ne constata aucun mouvement suspect en provenance des fenêtres ou des alentours. Et pourtant il trouvait cela plus inquiétant encore que s'il y avait vu quoi que ce soit. Roy qui avait pris la tête, ouvrit la porte en grand fracas et pénétra la bâtisse, rapidement suivit des autres. Ils découvrirent un hall meublé de jolies étagères et qui se divisait en trois embranchements.

Roy fit signe à Moria et à Lily d'aller sur la droite, à Mochi sur la gauche. Lui continuerait tout droit, dans le couloir principal. Le toubib bifurqua vers l'endroit indiqué, découvrant un petit salon. Quelques canapés plus ou moins bien entretenus, une table basse sur laquelle avait été négligemment oublié un revolver. Rien de bien intéressant. Le doc' continua sa route, accédant à une deuxième pièce, où il découvrit trois bureaux et, couvrant les murs, des étagères, emplies de dossiers. Le toubib jeta un vif coup d’œil à ces dossiers. Il en attrapa un. Celui-ci était composé de tout un tas de noms, de montant de sommes allouées ainsi que de l'échéance des dettes. Un petit numéro renvoyait encore à d'autres dossiers, probablement plus approfondis. Furetant encore dans cette micro-bibliothèque de comptable, il glissa de meuble en meuble et finit par tomber sur une étagère dont l'extrémité droite était avancée par rapport au reste. Curieux, le toubib jeta un bref regard à l'arrière du bousin et, alors qu'il espérait découvrir un mystérieux passage secret, il ne trouva là qu'un mur. Il essaya de la déplacer afin de découvrir un quelconque mécanisme ou une porte dissimulée. Car il s'imaginait déjà mettre la main sur le trésor des usuriers.

Il n'eut pas le temps de se retourner qu'une main bleue vint se poser sur son épaule et le fit sursauter. Il se retourna précipitamment, les jambes fébriles. Il découvrit alors le visage de Lily.

"Merde tu m'as fait peur !" dit le toubib.

Un instant il avait failli croire à toutes ces histoires de maison hanté.

"Abruti ... Qu'est ce que tu fais avec cette bibliothèque ?"
"Rien ..."
"Oublie ... T'as trouvé quelque chose ? Quelqu’un ?" demanda t-elle, et comme il fit non de la tête, elle reprit "C'est étrange, y a vraiment personne ... Nul part ..."
"Vous avez déjà tout fouillé ?" demanda t-il, surpris.
"Oui, c'est que t'es lent ..."

Il ne s'était pas rendu compte, qu'il avait passé plus de temps qu'il n'aurait dû à fouiller dans la comptabilité des usuriers.

"Ils ont peut-être été prévenus ?"

"Possible, bon, viens, on a quand même trouvé un petit quelque chose."

Et il suivit la Femme-poisson jusque dans une grande salle à manger. Tout le monde était là. Les Hommes-poissons et l'équipage au complet.

"T'as trouvé quelque chose Mochi ?" demanda Roy

"Rien ni personne ... Et vous ?"

"On a trouvé cette trappe ... Ils ont tenté de la camoufler en mettant cette table par dessus, mais de loin, comme y avait pas de nappe, on la voyait très bien ... Ils l'ont même pas refermé" dit un des Hommes-poissons.

Mochi toisa le groupuscule, ils étaient tous rassemblés autour d'une trappe qui menait visiblement dans d'obscurs sous-sol. On y voyait rien. Seul parvenait aux pirates l'odeur fétide de cave, de renfermé, d'humidité, de moisissure. Et l'on pourrait continuer la litanie pendant des heures, mais ce n'est pas le sujet. Le fait qu'il n'ait pas pris la peine de dissimuler cette porte était vraiment louche. Pas la peine de le dire de vive voix, tout le monde s'en rendait compte. C'était comme une invitation à y entrer, ça puait l'entourloupe.

"Qu'est-ce qu'on fait alors ?" demanda Moria Brittania.
"On entre la dedans ?" questionna Mochi
"Oui." répondit Aston.
"C'est sûrement un piège !" reprit le premier.
"Allons-y alors" déclara le second.
"Mais écoutez moi quand je parle !"
"Parle, on t'écoute"
"Non mais ... C'est tout ce que j'avais à dire, c'est un piège. C'est sûr à 100%"
"Mais si on y va pas ... on va perdre la trace de Shifumi ... Qui sait si on la retrouvera."
"Mais oui, on la retrouvera, Las camp n'est pas si grand."
"Encore faut-il qu'elle reste sur Las camp ... Elle a toute les raisons du monde de se barrer d'ici."
"On dirait qu'on a pas le choix" conclut le capitaine.
"Allons-y" repris avec véhémence l'un des Hommes-poissons.

Et la détermination qu'il donna à son intonation fut telle, qu'ils y allèrent. Effectivement, rien n'assurait que Shifumi se contenterait de trouver une nouvelle planque sur Las camp. Elle pourrait fort bien migrer et trouver de nouveaux alliés, après tout, la guilde des usuriers étaient extrêmement puissante et ils étaient partout. Et rien que d'y penser, le toubib fut pris de vertige. Ce n'était pas à un ennemi quelconque qu'ils s'en prenaient et cela risquait d'avoir d'autres répercussions pour eux à l'avenir car si Red n'était plus, les usuriers, eux, avaient survécu.
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Il était difficile de contenir l'ardeur des hommes-poissons. Visiblement l'attaque des usuriers sur le Ponton avait laissé des traces et les guerriers d'Habu Jackson étaient toujours aussi remontés contre eux. C'est donc les dix soldats d'élite de la Famille qui ouvrirent la marche dans les égouts mal famés de Las Camp, au grand déplaisir de Roy. Les membres de son équipage étaient bien plus fort que leurs compagnons amphibiens, il aurait donc été plus judicieux qu'ils mènent la troupe et protègent leurs alliés plus faibles. Mais malheureusement les hommes-poissons n'étaient pas sous les ordres du pirate. Ils ne répondaient qu'à Habu et ce dernier leur avait donné carte blanche pour se déchaîner contre la guilde. Ils entendaient bien le faire.

En fait d'égout, la troupe s'était retrouvée dans une large allée souterraine, parcourue d'un côté par un cours d'eau et de l'autre par un chemin de pierres. Apparemment, bien qu'il soit séparé de la ville, le manoir de la Guide des Usuriers était relié au réseau de canalisations de Las Camp grâce à cette voie secrète, qui semblait se diriger en ligne droite vers le quartier de Last Joy.

 - Ils doivent s'en servir pour acheminer discrètement leurs marchandises en ville, avait déduit Lily quelques minutes plus tôt, remarquant les barques entreposées à quelques mètres de la trappe secrète.

Pour l'heure tout le monde était sur les nerfs. Ils avaient étudié un plan grossier du manoir avant l'assaut et s'étaient attendus à une attaque aussi brève qu'expéditive. Découvrir un immense bâtiment vide à leur arrivée les avait pris de court. Si ce n'était le bruit de leurs pas et le son des gouttes tombant du plafond, un silence de mort régnait dans le passage souterrain. Chacun était tendu, concentré dans l'éventualité d'une embuscade. On ne disait mot et on serrait ses armes, prêt à en découdre.

 - Grande salle droit devant, chuchota finalement l'un des hommes d'Habu, après une bonne vingtaine de minutes passée à marcher.

La tension monta d'un cran dans la petite troupe. Roy dégaina ses armes, Mochi attrapa ses aiguilles, Moria mit son fusil en joue, et Lily... Lily fit trois pas en arrière et s'abrita derrière ses compagnons.

 - Pourquoi je suis là moi ? geignit la femme-poisson. Je n'ai jamais dit être une combattante, je m'occupe de la compta !

Sa tirade lui attira immédiatement une série de regards noirs lui intimant de garder le silence. Si leurs ennemis étaient bien là à les attendre, maintenant ils devaient également savoir que leurs proies étaient arrivées.

La petite troupe avait une vue étroite sur une partie de la salle en face d'eux. Au loin, à près d'une vingtaine de mètres, ils pouvaient voir que l'allée reprenait comme si de rien était, le cours d'eau traversant simplement la pièce. À moins de passer la tête, les murs du couloir empêchaient les hommes-poissons d'étudier le reste de la pièce.

Ils nous attendent sur les côtés ? se demanda Roy. Non... ce serait nul comme embuscade, qu'est-ce qui se trame à la fin ?

L'un des amphibiens se risqua finalement à jeter un coup d’œil. Une petite seconde passa, durant laquelle tous ses compagnons anticipèrent sa mort rapide d'une balle en plein front. Heureusement, rien de tel n'arriva et c'est après un petit droite-gauche de la tête que le guerrier d'Habu leur fit signe que la voie était libre.

Haussant les épaules, pirates et gangsters eurent tout le loisir de pénétrer dans la salle et inspecter cette dernière. De nombreuses caisses de marchandises y étaient entreposées avec une savante organisation et trois portes blindées de chaque côté de la pièce semblaient faire le lien avec le reste des égouts. Autrement ce n'était qu'une grande salle terne et spacieuse, avec un éclairage décent contrairement au couloir qui y donnait accès.

 - On est tombée sur une salle de stockage de la guilde, devina Lily. Elle doit leur servir d'avant-poste, de plate-forme de distribution pour ensuite répandre leurs marchandises dans tout Las Camp.

 - Mh hm, acquiesça Mochi, et vu que leur couloir secret continu, ils doivent en avoir quelques-autres des salles comme ça.

 - Ils ont leurs propres égouts personnels ? s'étonna un peu plus loin Moria, qui s'était mis en tête d'ouvrir une caisse.

 - M'en a tout l'air, grogna l'un des hommes-poissons en donnant un coup de pied dans un sac de marchandise, qui produisit un *clic* retentissant. Foutus receleurs...

 - NON !!! s'écria brusquement Roy en tendant la main vers son bras droit, soudain saisit d'un horrible pressentiment.

Mais il était déjà trop tard. Dans un sursaut provoqué par l'éclat de son capitaine, le navigateur de l'équipage ouvrit la caisse, et écarquilla les yeux devant son contenu. Partant comme un boulet de canon, le jeune pirate eut juste le temps de se jeter sur son second, plaquant ce dernier au sol. La caisse tomba et son contenu se répandit à terre. Heureusement, Roy était parvenu avec succès à soustraire son homme du danger, le mettant hors de portée des terribles... escargophones, qui bavèrent leur route hors du container.

Marquant un temps d'arrêt tandis que l'une des bestioles entreprenait d'escalader sa jambe, le jeune capitaine croisa à son tour une série de regards noirs. Un pesant silence désapprobateur servit de leçon à l'énergumène ayant cédé à la panique.

 - Ah euh..., voulut se justifier ce dernier, je pensais que peut-être... des explosifs ?

Finalement, il s'excusa auprès de l'assistance qui reprit son exploration après un profond soupir collectif. Hommes-poissons et pirates avaient eu la trouille de leur vie à cause de son éclat.

 - Grrmbl j'aime pas ça, grogna Moria en se relevant à son tour. Quoi qu'il soit en train de se passer ce n'était pas prévu au programme. On est en train de tomber droit dans leur piège et on n'a pas la moindre idée de comment ça va arriver.

 - Ils sont clairement en train de jouer avec nos nerfs, acquiesça un Roy passablement énervé de s'être humilié de la sorte, ou alors il n'y a pas d'embuscades du tout et on perd juste notre temps. Ils se pourraient bien qu'on ait simplement raté nos chances d'en finir avec la guilde.

 - Dans le doute, intervint Mochi en jouant avec ses aiguilles, il serait judicieux d'appeler des renforts.

 - Bonne idée. Mansui, appela le capitaine pirate, contacte Habu s'il te plaît, fait-lui savoir qu'on a besoin de soutien.

Dans un sursaut, le chef de la petite escouade d'hommes-poissons lâcha le petit coucou qu'il manipulait, et se saisit de son escargophone personnel.

 - Euh... ouais ? Le truc c'est que je sais pas du tout où on est, avoua l'homme-poisson. Où est-ce que je suis censé le demander le soutien ?

 - Sous l'entrée sud de Last Joy je dirais, lâcha distraitement Lily derrière eux. J'ai compté nos pas, expliqua-t-elle ensuite en découvrant les regards intrigués de ses compagnons, et je me suis servi de la boussole de Moria.

Quelques minutes plus tard, une fois le coup d'escargophone passé, la petite troupe décida qu'il était temps de reprendre la route. Les hommes-poissons cependant, sur les nerfs après cette énième découverte inattendue, eurent la bonne idée de plonger dans l'eau du ruisseau traversant la salle. Les pirates commencèrent à se diriger vers la deuxième partie du tunnel. C'était sans compter Roy cependant qui remarqua que l'une des portes blindées aux bords de la salle était à présent entrouverte.

Curieux, il s'en alla machinalement vérifier de quoi il retournait. Secondé par Mochi, Lily et Moria, il poussa le battant de la porte et se retrouva nez à nez avec une belle inconnue rousse. Celle-ci leva une main devant ses yeux, paume tournée vers le plafond. Avant que le capitaine pirate n'enregistre ce qu'il avait devant lui ou ne remarque la poudre rouge qu'elle tenait, l'usurière la lui souffla dans les yeux.

Derrière eux, l'eau qui traversait la salle se mit à bouillonner, avant de se colorer de rouge.


Dernière édition par Roy D. Aston le Mar 2 Jan 2018 - 3:12, édité 4 fois
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"Yabusame !!!" s'écrièrent deux voix derrière l'usurière.

Et de l'eau qui déferlait depuis l'autre salle, tout un tas de petits "bouts d'eau" se détachèrent et fusèrent, pareil à des balles, en directions des pirates, esquivant avec brio la jolie rousse qui se trouvait à l'intersection, passant parfois au ras de son corps, sans jamais la toucher. Amusée, elle souriait.

Lily, qui était déjà en retrait, bondit derrière une caisse entreposée là pour se cacher et esquiver les tirs. Mochi, qui avait remarqué le petit tour de la charmante, mais hostile demoiselle, constata que Roy, aveuglé qu'il était par la poudre rouge, ne bougeait pas. Aussi, Mochi le choppa par les épaules et le traîna, se ruant vers un des autres coffres ici installé. Le toubib, comme il perdit du temps à attraper son capitaine fut touché par deux "balles", les deux au niveau de sa côte droite. Moria, le tireur fit de même, toujours armée de son fusil. Mais ses capacités, ici, dans ce dédale étroit d'eau puante semblait plutôt inutile. Il n'était pas assez loin de ses cibles pour les déranger, elles auraient tôt fait de se jeter sur lui et de briser son fusil ou sa gueule, au choix. Pour autant, il ne se laissa pas démonter et dès qu'il en eut l'occasion, pointa son arme sur la femme rousse qui bloquait le chemin. Quasi instantanément, le tumulte aquatique qui parvenait depuis l'autre salle frappa les mûrs mitoyens qui furent brisés avec grand fracas, provoquant un grand souffle qui brouilla la vue du tireur. De l'eau fut projetée dans la salle, inondant jusqu'au mollet la bande de pirate. La poussière qui tombait, ajoutée à cette eau pourrie des égouts, donnait un aspect quasi-plâtreux à cette épaisse mélasse. Deux silhouettes apparurent alors, il s'agissait là de deux Hommes-poissons, O'clayne Eustache et son bras droit, Shan Zeng.

"Alors Roy ? Tu pensais vraiment t'en sortir comme ça ?" cria Euclayne.

"Eustache ? C'est toi qui a informé la guilde de nos plans ? Tu te rends compte que tu es en train de trahir les tiens ?" reprit Lily, surprise de le voir ici.

"Ce que je veux, c'est récupérer le gang, qui m'appartient de droit et évincer ce minable pacifiste de Jackson" dit -il, colérique, avant de reprendre, "Et si je peux tuer Roy dans la foulée ce sera tout benef' pour moi."

Roy, qui recouvrait peu à peu la vue, se leva et apparut, faisant face, seul, à ses trois intervenants. Moria était resté derrière sa caisse, fusil en joue, prêt à tirer. Lily, elle, derrière le caisson qui la protégeait, ne bougeait plus. Mochi examinait ses plaies et ne prêtait plus attention aux discours qui se faisaient à quelques pas de lui. Les deux balles d'eau avaient pénétré dans sa côte droite, mais n'avait pas transpercé son corps de part en part et les projectiles s'étaient laissés mourir dans le corps de leur proie. Les blessures n'étaient pas très profondes et l'avantage avec ces balles aquatiques, c'est qu'il n'en restait rien à extraire. Malheureusement le toubib n'avait rien sur lui pour favoriser la cicatrisation, pas même un peu d'Aloe vera, rien. Et pas le temps de jouer les acupuncteurs non plus, il devait se battre, car ces discussions ne dureraient pas. Aussi se contenta t-il de sortir un bandage qu'il avait pris en prévision de pépins éventuels et banda promptement la plaie en faisant le tour de son ventre plusieurs fois. Il le fit si habilement et avec une vélocité telle, que lorsqu'il releva la tête, Roy et ses belligérants parlaient encore. En réalité, O'clayne semblait pérorer seul et faisait valoir au capitaine, toutes les remontrances qu'il avait à son encontre.

Moria, profitant de cette pause, fit signe à Mochi pour l'interpeller. Il semblait vouloir couper net au débat par une attaque éclair et subreptice. Aussi enjoignit-il le toubib à le suivre dans sa manœuvre. Et Mochi, comme pour montrer son accord s'arma de ses aiguilles. Seize au total. Deux entre chaque doigts. Et quand Moria se tourna, fusil menaçant, Mochi sortit de sa cachette et balança ses aiguilles, avec une précision chirurgicale, en les répartissant sur ses trois adversaires, mettant un terme à la conversation. Moria, tira successivement trois coups, une balle par tête. Ils espéraient, en tirant depuis des endroits différents, surprendre au maximum leurs adversaires. Et le léger décalage entre les deux tir, devait permettre de maximiser leurs chances.

Roy, quand il entendit les coups de feu, roula au sol, reculant vers ses compères. De l'autre côté, la mystérieuse rouquine -Qui n'avait pas encore prononcé le moindre mot-, disparut derrière un étrange écran de fumée, poudre de perlimpinpin, sur lequel vinrent se briser, comme par magie, aiguilles et balle. O'clayne de son côté, grâce à sa maîtrise du karaté aquatique, en quelques gestes, invoqua une colonne d'eau qui émergea et qui engloutit littéralement les projectiles. Seul Shan Zeng fut touché, s'il esquiva avec brio les aiguilles du toubib, il se prit la balle de Moria en plein thorax. Il chancela. Tomba, face contre terre et il se débâtit dans l'eau croupies à laquelle venait s'ajouter son sang rouge d'homme-poisson.

A la vue de son compagnon assassiné, O'clayne Eustache, furibond, se rua vers le sniper. Mochi, qui l'avait vu venir s'interposa en un saut, bien avant qu'il n'atteignit sa cible, il frappa son adversaire, paume ouverte, en plein sur son cœur, ralentissant par la même les mouvements du poisson. Au même moment, la rouquine bondit sur lui, épée en main, mais fut coupé dans son élan, dans un grand cliquetis de lame, par Roy qui lui aussi avait sorti son sabre. Le toubib en profita et l'instant d'après, sans cligner des yeux, il frappa de ses poings O'clayne en deux endroits stratégiques, gorge et plexus solaire, ce qui fit valdinguer le bonhomme. Comme il ne s'était pas ménagé, quantité de sang sortit de sa plaie qui avait dû légèrement s'élargir. Et le sang traversa son t-shirt pour venir imprégner sa blouse.

L'homme poisson, après avoir cogné le mur, se releva en titubant.


Dernière édition par Mochi le Sam 8 Juil 2017 - 3:19, édité 1 fois
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La combattante rousse portait un gant de cuir sur sa main gauche, remarqua Roy en croisant le fer avec cette dernière. Curieusement, elle gardait ce poing résolument fermé, alors même qu'elle luttait pour garder son équilibre face aux assauts répétés du jeune homme. Lui n'était pas dupe : elle devait sûrement dissimuler encore de cette étrange poudre rouge qu'elle avait précédemment utilisé pour l'aveugler. Heureusement, l'effet avait fini par partiellement s'estomper. En revanche, Si Mochi et Moria n'avaient pas été là pour l'aider durant ce court instant de vulnérabilité, il serait assurément mort dans les premières secondes de l'embuscade.

Il avait eu une longue discussion avec O'Clayne et Shan Zeng durant la première accalmie du combat. Une longue discussion durant laquelle il avait, sous couvert d'essayer de faire entendre raison aux deux traîtres hommes-poissons, gagné du temps en espérant recouvrer sa vision. Cela avait fonctionné, du moins en partie. Ses yeux restaient quand même rouges et irrités, le forçant à cligner des yeux de manière un peu trop répétée pour que ça ne le gêne pas au combat.

Ils échangèrent quelques passes d'armes, l'usurière tentant de déborder les défenses de son adversaire pirate. Contrairement à ses habitudes, ce dernier se retrouvait forcé d'adopter un style de combat très défensif, se contentant de parer et d'esquiver les assauts de la rouquine en attendant de récupérer une vue optimale. De toutes manières il restait sur ses gardes, conscient de cette main gantée qui virevoltait autour de son visage et du cadeau empoisonné qu'elle dissimulait.

Sa patience finit par payer quand, au milieu d'un revers de son sabre, l'assassin ponctua son assaut en jetant le contenu de sa main dans le visage du jeune homme. Ayant vu le coup venir, Roy plongea en avant et esquiva ce nouveau nuage de poudre, cette fois-ci d'une couleur verte. Curieux quant à l'effet de cette nouvelle concoction, il n'eut heureusement pas le loisir d'en expérimenter les effets, trop occupé qu'il était à s'engouffrer dans la garde de cette faiseuse de miracles. Son sabre déchira la protection en cuir de la jeune femme et lui trancha le ventre en diagonale, l'envoyant tituber en arrière.

Il voulut profiter de son avantage pour donner le coup de grâce à cette dangereuse combattante, mais elle usa de nouveau de sa mystérieuse technique défensive. Un écran de fumée apparut soudainement devant du jeune homme, dissimulant la rouquine à ses yeux. Surpris, il hésita quelques instants avant de se décider à traverser cet énième tour de passe-passe. De toute sa vie, il n'avait encore jamais combattu d'adversaire aussi étrange que cette guerrière et il ne semblait pas au bout de ses surprises. Quand il eut dépassé cette brume opaque - curieusement elle lui avait offert de la résistance, comme si ce qui la traversait ne pouvait pas dépasser une certaine  vitesse -, elle avait disparu.

 - Lily, appela Roy, profitant de cette nouvelle accalmie pour chercher l'usurière du regard, va voir si Mansui et ses hommes sont toujours en vie.

La femme-poisson prit son temps avant de sortir prudemment de derrière sa caisse. Restant bien à l'abri dans le dos du jeune homme, qui reculait lentement vers le canal derrière lui, elle se retrouva bientôt au bord de ce dernier. Roy quant à lui se servait de la voie d'eau comme d'une protection, s'assurant ainsi de ne pas être pris à revers.

L'entrepôt était le théâtre d'un spectacle des plus étranges. Malgré le combat à mort qui s'y livrait, il était relativement inanimé, tel le calme avant la tempête. Une curieuse brume de poussières stagnantes l'envahissait en certains endroits, dissimulant l'assassin aux yeux des pirates. Le lieutenant d'Oclayne Eustache, était en train de mourir dans un coin et ce dernier étudiait patiemment Moria et Mochi à la recherche d'une ouverture.

Lily jeta un rapide coup d’œil à l'endroit où les guerriers de la Famille avaient disparu, avant de secouer la tête avec tristesse.

 - Roy..., murmura-t-elle, il y a tellement de sang dans l'eau que même le courant n'arrive pas à le nettoyer. Ils sont tous morts.

 - S'il te plaît. Je veux en être sûr.

Un petit silence acquit la supplication du capitaine. Conscient que la moindre seconde d’inattention pouvait signifier la mort, Roy n'osait pas se retourner. S'il l'avait pu, il aurait lui-même accomplit la tâche abjecte de plonger dans le sang de ses alliés afin de les sauver. Mais pour que ses compagnons et lui se tirent de ce mauvais pas, il ne pouvait se le permettre.

 - Lily, appela une deuxième fois le jeune homme, voyant que la femme-poisson n'arrivait pas à se décider.

Il aurait voulu lui expliquer qu'il n'avait pas d'autres choix, que s'il en avait eu la possibilité il aurait volontiers pris sa place. Malheureusement les pirates ne pouvaient attendre d'en avoir fini avec O'Clayne et l'usurière. S'il y avait des survivants, il fallait les amener à Mochi immédiatement. Angoissée, la jeune femme observa pendant quelques instants le dos de son capitaine, puisant du courage dans sa posture pleine de détermination. Prenant une grande inspiration, elle choisit finalement de faire un dernier honneur à Mansui et ses hommes qu'elle connaissait depuis de nombreuses années. Au grand soulagement de Roy, elle finit par plonger dans le canal.

Remerciant silencieusement sa subalterne, le jeune capitaine put enfin se concentrer sur son adversaire. Il n'y avait toujours aucune trace de cette dernière qui devait se dissimuler dans l'un des nombreux écrans de poussière éparpillés dans la salle. Qui que soit cette usurière, elle était redoutable et le fait qu'il n'ait jamais entendu parler d'elle n'était pas pour le rassurer. Aucune information sur cette personne dans le journal de Shifumi... une nouvelle recrue ?

 - Nous t'avions donné une seconde chance O'Clayne, lâcha Roy, reportant son attention sur le seul adversaire qu'il pouvait voir. Il n'y en aura pas de troisième.

Coupé dans son élan alors qu'il s’apprêtait de nouveau à se jeter sur Mochi, l'ancien chef de la Famille Jackson jeta un regard mauvais au pirate. Profitant de ce court répit, Moria rejoint le docteur de l'équipage, et entreprit de l'aider à refaire son bandage.

 - Comme si tu allais survivre, ricanait pendant ce temps le massif homme-poisson, un filet de sang coulant de sa bouche. C'est pas à n'importe qui que la Lune Régnante a fait appel pour protéger Shifumi. J'ai une puissante alliée, tu repartiras pas d'ici en vie.

 - La rousse ? répliqua le pirate avec un rictus amusé. Je n'ai jamais entendu parler d'elle, elle est inconnue au bataillon O'Clayne. Pourquoi elle devrait m'inquiéter ?

 - Ha ! Mariline Sutter Roy, s'écria O'Clayne, avant de s'arracher un set complet de dents et de l'accrocher à sa main droite. Mariline Sutter, reprit-il en renouvelant l'opération une fois sa denture revenue, l'une des plus redoutables assassins de la Lune Opaque, et de tout Las Camp !

L’intéressée choisit justement ce moment pour jaillir de derrière un écran de fumée, sabre en avant tandis qu'elle fonçait en ligne droite vers le duo de pirates. Cependant, quelque chose avait du mal se passer dans sa tentative d'attaque surprise car Mochi et Moria n'eurent aucun mal à la voir venir et à parer son assaut.

 - Mais ferme-la abruti ! rugit finalement la tueuse frustrée d'avoir échouée son assaut tout en jetant un rapide coup d’œil à son allié homme-poisson.

Manifestement, l'indiscrétion de ce dernier l'avait déstabilisée. Haussant les épaules, O'Clayne fit claquer ses mâchoires ainsi que les deux dentiers qu'il tenait entre chaque main et vint prêter main-forte à la femme qu'il venait de compromettre. Elle n'était en fait pas une usurière comme les pirates l'avaient initialement pensé.

De son côté, Roy croisa les yeux de Moria. Ils échangèrent un regard triomphant, chacun un sourire féroce sur le visage. Enfin ils avaient une piste vers la Lune Opaque, la plus énigmatique et la plus secrète des trois triades qui formaient les Lunes de Las Camp. Enfin leurs efforts pour faire sortir de l'ombre les plus redoutables gangsters de l'île avaient porté leurs fruits.

Le jeune capitaine voulut prêter main-forte à ses amis, mais il entendit soudain un bruit en provenance du couloir sous-terrain de la guilde, du côté opposé duquel ils étaient arrivés.


Dernière édition par Roy D. Aston le Mar 2 Jan 2018 - 3:22, édité 4 fois
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Le toubib leva la tête. De là où il était, et en dépit des murs brisés, il ne pouvait pas voir dans l'obscurité des égouts, l'origine de tout ce capharnaüm. Ces bruits avaient accaparé l'attention des protagonistes. Pas bien longtemps. Quelques secondes au plus. Mais ladite Mariline Sutter, dont le nom secret venait d'être dévoilé, elle, ne perdit pas une seule de ces précieuses secondes et, profitant de cet instant, elle riposta. De sa main gantée, de la poudre s'échappa qui vînt piquer le nez de Roy. Il recula prestement. Mais le mal était fait. Une fois encore, il était aveuglé et Mariline fonça sur le capitaine, le propulsant sur un mur, largement ébréché et qui vint se détruire sous le poids combiné des deux combattant qui disparurent dans un nuage de poussière et de poudre rouge mêlé. La salle qui se trouvait derrière ce mur, s'il y en avait une, ne semblait pas se trouver au même niveau. Elle était probablement en contrebas, car, de là où il était, le toubib ne voyait rien, si ce n'est une pénombre insistante et latente.

"Roy !!!" Hurla Moria.

Et comme il semblait quitter son poste de tireur pour se précipiter, irréfléchi, vers le trou béant du mur, Mochi l'interrompit aussi sec. Ce n'était pas le moment de se disperser, ces bruits étranges n'auguraient rien de bon Et O'Clayne était toujours là.

"Bouge pas Moria !" beugla le toubib, avant de reprendre "On a de la visite"

Le bruit se rapprochait et l'on commençait à distinguer des bruits de pas, peloton armé jusqu'aux dents, venu en renfort. Apparition idoine pour l'Homme-requin détrôné qui riait de toutes ses dents pointues. L'on pouvait entendre des claquements inquiétants dans sa mâchoire, mais aussi depuis ses mains. Spectacle aussi fascinant que flippant qui fit froid dans le dos du docteur. Le tireur, lui, s'il avait repris son poste était toujours préoccupé par la disparition de son capitaine.

"Tu crois que ça ira pour lui ?"

Évidemment que ça irait, le toubib ne l'avait pas beaucoup vu à l’œuvre, mais du peu qu'il en avait vu, il devrait pouvoir s'en sortir. Il se devait, même, de s'en sortir. C'était le capitaine après tout.

"S'il meurt, je deviendrais capitaine, t'inquiète pas" répondit le médecin qui voulait calmer son nouveau coéquipier, essayant de détendre l'atmosphère.
"Quoi ? Je suis le second, s'il meurt, JE deviens capitaine" reprit le tireur que l'inquiétude semblait avoir déserté.
"Et pourquoi pas Lily ? Elle s'appelle bien Lily ?"
"Oui, pourquoi ?"
"Je sais pas, Capitaine Lily, ça sonne bien je trouve"
"Vous vous foutez de ma gueule !!!!" gueula le poisson qui devait se sentir bien trop ostracisé par la conversation.

Réagissant au quart de tour, Moria tira sur le requin qui évita le coup par la droite et qui bondit sur le toubib, main gantée de croc en avant, menaçant. Il avait pour objectif de saisir le bras du binoclard, de le briser, de l'arracher sous la puissance de ses dents. Mais il était lent. Il avait pris un sacré coup et il avait visiblement du mal à l'encaisser. De son côté, Mochi, malgré sa blessure, plutôt superficielle, esquivait avec autant d'aisance qu'un poisson dans l'eau. Moria ne pouvait plus tirer, car les deux combattants étaient beaucoup trop proche. De toute façon le combat était plié. O'clayne tenta un truc à base de karaté aquatique et commença, à partir de l'eau croupie, à faire s'élever une petite colonne destinée à finir sur la tronche du toubib. Mais ce dernier, conscient du danger de ce genre de technique ne lui laissa pas le temps de finir et fonça sur le requin, passant au travers de la petite colonne encore inoffensive.

"Poing d’acupuncture" murmura t-il.

Recroquevillant tous ses doigts à l'exception de son majeur et de son index, il frappa d'estoc, visant les points d’acupuncture les plus néfaste du corps humain d'abord et puis les autres, ce qui lui servait habituellement à soigner. Mais, à la façon qu'il avait de les frapper, les effets seraient plus néfastes qu'autres choses et bientôt, le requin, acculé, lâcha sa garde. Le médecin put frapper une bonne quarantaine de points avant que l'Homme-poisson ne recule. Le toubib, qui, depuis longtemps maîtrisait cette technique n'avait jamais pu toucher autant de point en un seul combat. Les dégâts internes qu'il venait de causer étaient immenses, et considérant les blessures qu'il avait déjà, ça risquait de lui être fatal. A moins qu'il ne fût soigné dans l'heure qui suivit. Car, tout un tas d'hémorragie interne étaient d'ores et déjà à l’œuvre. Mais bien entendu, comme il est d'usage avec ce type de dommage interne, Eustache ne sentait rien. Persuadé d'avoir encaissé tant de coups avec une rigueur qu'il ne se connaissait pas, il exultait. Ragaillardi. Et il se mit à rire, zygomatique déployée. Et il rit d'autant plus quand il aperçut les renforts usuriers qui pointèrent le bout de leurs fusils. Dix gaillards. Fébriles subalternes. L'Homme-poisson leva le bras, comme pour faire signe à ses gorilles de ne pas attaquer.


"C'est foutu pour vous. A partir du moment ou vous avez attisé la haine de La lune, vous étiez perdus. Mais vous vous êtes bien débrouillés pour des humains !"
"C'est bien sympa ça, venu d'un Homme-poisson obligé de quémander l'aide d'Humains pour atteindre ses objectifs."

La pique courrouça O'clayne Eustache qui hurla, bondissant sur le médecin, balançant sa main droite vers son visage, dans l'espoir de le lui arracher à grand renfort des crocs qu'il y tenait. Et pourtant son élan se termina plus tôt que prévu. Sa main était à quelques centimètres du visage du toubib. Ce dernier n'avait pas bronché, pas bougé, il savait pertinemment que les coups dévastateurs qu'il venait de lui infliger l'empêcherait de faire quoi que ce soit. De leurs côtés, les usuriers ne comprenait pas le moins du monde. Pas plus que Moria. Et le poisson, devant le regard hébété des usuriers s'effondra, éclaboussant ses spectateurs, le regard vidé de toutes expressions. Il ne saignait pas. Soulagé, le toubib, qui depuis le début de l'attaque retenait sa respiration, put reprendre son souffle. Son grand numéro de combattant flegmatique s'était joué à quelques centimètres à peine et il avait réussi.

Maintenant, il ne restait plus que les usuriers qui pointaient leurs canons vers lui, l'entourant à demi, en arc de cercle. D'abord incrédules, ils finirent par prendre leurs courages à deux mains et tirèrent ensemble, comme s'ils ne formaient qu'un. Mochi, plus rapide que les balles des usuriers esquiva d'un bond. Atterrissant derrière les deux usuriers qui se trouvait au milieu de leurs petites formations et qu'il mit K.O en les frappant l'un contre l'autre en les tirant depuis leurs nuques. Les autres tireurs se tournèrent aussitôt vers le toubib quand trois ombres massives et inquiétantes apparurent depuis la porte que les pirates avaient précédemment emprunté. Dans le même temps, constatant le désarroi nouveau des usuriers -qui pensaient voir arriver là de nouveaux renforts pirates- Moria tira une nouvelle salve. Quatre balles les unes après les autres et qui chacune firent mouche. Ce spectacle occasionna la débâcle des quelques tireurs survivant, qui, prenant leurs jambes à leurs cous, ne prirent même pas la peine de ramasser leurs camarades morts et blessés.

Le toubib se tourna alors vers ces nouvelles silhouettes et constata qu'il s'agissait de Lily, accompagnée de deux des Hommes-poissons qui les suivaient initialement. Ils étaient inconscients. La Femme-poisson, elle, semblait désœuvrée, inquiète.


"Je n'ai trouvé que ces deux la ! Viens vite Mochi, vois si tu peux les sauver !"

Et le toubib se précipita sur les Hommes poissons fraîchement déposé.

"T'as retrouvé qu'eux ?" demanda le docteur. Et comme elle opina, il reprit "Ok, tu vas m'aider ..."
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Roy et son adversaire s'écroulèrent lourdement au sol dans les débris de briques et de poussière. Après une chute de plusieurs mètres, c'était le pirate qui avait atterri le premier, l'usurière lui tombant dessus une fraction de seconde plus tard. Complètement aveuglé, il n'attendit pas de regarder où ils avaient atterri pour faire feu. La détonation de son pistolet à silex se réverbéra sur les murs de ce qui devait être une grande salle, immédiatement suivi par un grognement de douleur de la rousse. Touchée à bout portant, elle roula immédiatement sur le côté. Enfin libéré du poids de son ennemie, Roy ignora le sang chaud qui avait éclaboussé sa main et ne perdit pas une seconde pour s'éloigner dans la direction opposée.

Sautant sur ses pieds, il essaya d'ouvrir les yeux dans une vaine tentative de se repérer. Ses paupières se levèrent d'un demi-centimètre, mais il ne parvint qu'à libérer un flot de larmes qui l'empêcha d'inspecter les alentours. Butant sur un obstacle invisible, le jeune homme trébucha en avant et tomba à genoux, évitant in extremis de s'abîmer le menton en se rattrapant avec sa main droite. Sans savoir ce que fabriquait son ennemie derrière lui, il jura silencieusement et tenta fébrilement de s'essuyer le visage, essayant à tout prix de chasser les derniers résidus de poudre rouge autour de ses globes oculaires. Le sol des égouts était terriblement sale et humide, inondé de flaques d'eau en certains endroits. Malgré l'odeur fétide qui s'en dégageait, Roy n'avait guère d'autre choix. Sans réfléchir et pressé par le temps, il trempa sa main libre et s'en servit pour rincer abruptement ses yeux malmenés. L'effet fut immédiat et il put bientôt soulever ses paupières pendant plus de deux secondes.

Son cœur battant la chamade, il se retourna immédiatement, prêt à en encaisser la charge de Mariline. Au travers de sa vision larmoyante cependant, il distingua péniblement cette dernière au loin, à découvert dans un rayon de lumière au milieu de la pièce. Malgré ses blessures elle était de nouveau sur ses deux pieds.

Elle ne m'a pas vu ? s'interrogea le pirate en se jetant au sol, voulant à tout prix rester hors de son champ de vision.

Sa vue fluctuait au rythme de ses clignements d'yeux, il ne pouvait décemment pas continuer le combat ainsi. Au travers de sa vision approximative, il distinguait un endroit effectivement très sombre, mais pas plongé dans le noir comme Roy l'avait initialement pensé. De la lumière filtrait depuis l'entrepôt de la guilde un peu plus haut au travers du trou percé par les deux combattants. Ils se trouvaient dans ce qui semblait être une grande salle, une partie étant éclairée tandis que l'autre était plongée dans la pénombre. Elle était dans la lumière, il se trouvait dans l'obscurité. Elle le cherchait, il se cachait.

 - Crétins d'usuriers, se mit soudain à grommeler l'assassin un peu plus loin devant lui, j'avais dit "pas besoin de renforts", c'est si compliqué que ça à comprendre ? Hé Roy ! rugit-elle soudain. Où est-ce que t'es passé ?! Tu n'oserais pas essayer de me fuir n'est-ce pas ?!

Par réflexe, le jeune capitaine leva les yeux au ciel... et aida la poudre aveuglante à se répandre bien loin à l'arrière de ses orbites. Retenant un grognement de douleur, il ferma instantanément ses paupières et tâtonna frénétiquement le sol à la recherche d'un nouveau point d'eau, tout en se retenant de se mettre des baffes.

 - Je suis une assassin Roy ! lui parvint la voix de Mariline alors qu'il se rinçait à nouveau le visage. Tu penses vraiment pouvoir te cacher dans l'obscurité ?! C'est mon univers, tu ne m'échapperas pas !

Comment se fait-il que tu sois encore debout sale psychopathe ? s'énerva intérieurement le pirate au lieu de lui répondre.

Il lui avait tranché le ventre et lui avait tiré une balle - probablement dans le poumon droit vu sa voix sifflante - et malgré cela, elle semblait toujours confiante quant à l'issue de leur combat. Cela n'augurait rien de bon.

Ignorant les provocations de la gangster, il se fia à son oreille et se mit à ramper sur sa droite, prenant garde à ce que son sabre ne traîne pas sur le sol. Évitant au maximum de faire du bruit, il atteignit bientôt la voie d'eau qui parcourait l'endroit où ils avaient atterri. Soulagé, Roy plongea ses mains dans le courant et put enfin nettoyer ses yeux en profondeur, faisant quand même attention à ne pas provoquer trop d'éclaboussures, qui auraient inutilement alerté Sutter.

Ceci fait, le pirate en mauvaise posture comprit que cette grande salle était en fait une longue canalisation souterraine. Derrière lui, un petit escalier permettait au tunnel de baisser d'un niveau tandis que l'eau chutait dans une minuscule cascade provoquée par l'abaissement du couloir. Reportant son attention sur son adversaire, le jeune homme eut pour la première fois l'occasion de l'observer en détail, et comprit qu'elle s'était jouée de lui.

Une nouvelle poudre en main, de couleur bleue cette fois-ci, elle était occupée à en tartiner ses deux blessures plutôt qu'à le traquer.

 - Allez Roy ! continua-t-elle, inconsciente du fait qu'il avait percé son stratagème à jour, si tu continues à te cacher, je vais devoir me reporter sur tes amis, promit-elle distraitement en tentant d'endiguer le flot de sang qui s'écoulait de ses blessures.

Initialement il comptait profiter du temps accordé pour recharger son pistolet, mais cette dernière tirade de l'assassin lui fit changer d'avis. Se remettant sur ses deux pieds, Roy relâcha la crosse de son arme à feu et commença lentement à avancer vers l'ennemi. Mariline blêmit à son apparition. Quoiqu'elle essayait de faire avec ce nouveau composé bleu, elle ne semblait toujours pas prête à reprendre le combat. D'ordinaire, il l'aurait laissée se remettre d'aplomb, préférant les belles confrontations aux victoires expéditives, mais malheureusement pour elle, elle avait franchi une limite à ne pas dépasser. .l se jeta sur elle sans sommation.

Trébuchant en arrière, l'assassin sembla paniquer devant la charge du jeune homme. Décrochant fébrilement la sacoche à sa ceinture, elle la lança purement et simplement au visage du pirate. Ce dernier l'esquiva aisément à plusieurs mètres d'elle et aurait continué son assaut s'il n'avait pas été surpris par le spectacle incongru qui s'ensuivit : le sac de Mariline laissa une traînée de poussière violette sur son passage, s'échappant probablement d'un flacon à l'intérieur de l'une de ses poches. Observant, surpris, la poudre en suspension au-dessus de sa tête, le jeune homme stoppé dans sa course jeta un regard d'incompréhension à son adversaire. Celle-ci l'ignora superbement et ingéra le contenu d'une fiole dissimulée dans sa main, qu'elle laissa ensuite se briser au sol.

Médusé, Roy comprit qu'il avait fait une erreur en se laissant distraire par le tour de passe-passe de l'assassin. Quoiqu'elle ait avalé, les effets se firent immédiatement sentir. Une veine battant à sa tempe, Mariline sembla avoir un regain de vitalité. Soudainement, ses pupilles étaient complètement dilatées et ses deux blessures avaient cessé de saigner. C'est avec un air euphorique qu'elle lui offrit un sourire carnassier, avant de percuter le mur à sa droite d'un coup d'épée. Le choc provoqua des étincelles qui enflammèrent la poussière violette et telle une traînée de poudre, le tour de passe-passe qui n'en était pas un prit feu. Aveuglé par la luminosité soudaine qui avait envahi la canalisation jusqu'aux escaliers, Roy se laissa surprendre par la charge soudaine de Mariline. Riant comme une démente, elle abattit son sabre sur le pirate avec la force d'un géant avant d'enfoncer sa botte dans son estomac après qu'il eut ployé sous le coup d'épée.

Projeté loin en arrière, le jeune homme atterrit au sommet des escaliers, face contre terre. Crachant du sang, il se releva péniblement, tâchant d'habituer ses yeux à l'éclat du combustible violet en suspension dans l'air. En face de lui, l'assassin avançait tranquillement dans sa direction, un pas après l'autre, un air de démence sur le visage.

 - Qu'est-ce que vous avez avalé ? grogna Roy en se tenant le ventre.

Blême comme la mort, tous le contour de ses yeux était rouge et horriblement irrité par les mauvais traitements répétés infligés par Mariline. Un filet de sang coulait de sa bouche. Il était temps d'en finir.

 - De l'opium mon cher ! s'écria la rousse, guillerette en faisant des moulinets avec son arme. Ça a toujours été une spécialité des Lunes de Las Camp et je l'ai traité avec quelques produits dopants de mon cru.

Comprenant que les capacités physiques de la femme s'étaient terriblement affûtées, Roy prit une grande inspiration. Tout n'était pas encore perdu. Clairement, son art étrange lui offrait de nombreux avantages au combat, mais elle n'était pas à son niveau au maniement du sabre, peu importaient sa force décuplée ou son étrange art martial. Notant le rebord des escaliers derrière lui du coin de l’œil, le pirate se jeta sur la jeune femme, laquelle para aisément son coup avant de l'envoyer bouler d'une simple pirouette du poignet. Trébuchant en arrière, il se retrouva à nouveau à la lisière des marches. Comprenant où voulait en venir l'assassin, il ne put s'empêcher de déglutir.

Vous en avez pas encore fini avec O'Clayne et les usuriers ? J'ai besoin d'aide les amis ! se surprit inconsciemment à supplier Roy.

Devinant sa détresse, Mariline ne lui laissa pas un instant de répit et poursuivit son assaut. Bientôt, le jeune homme fut forcé de s'aventurer sur le terrain difficile qu'étaient les escaliers, luttant pour maintenir son équilibre tout en résistant à la force dopée de la criminelle. Elle n'avait aucune technique et se contentait surtout de frapper fort, essayant de déborder ses défenses avec de la pure sauvagerie. Plus rapide et plus puissante que la normale, le pirate peinait maintenant à encaisser ses assauts, à tel point que cela en devenait rageant. Il était inenvisageable d'espérer riposter alors que chaque parade engourdissait son bras et le forçait à faire trois pas en arrière.

Pris dans la fièvre du combat, l'esprit aiguisé de Roy finit par remarquer un détail qui lui avait jusque-là échappé : la main gantée de l'assassin était de nouveau résolument fermée. Surprenant le regard du jeune homme vers sa main gantée, Mariline plissa les yeux et leva son bras par réflexe. Le pirate se prépara immédiatement à trancher le membre de la rousse si elle tentait une fois encore de lui démolir les yeux à coup de poudre rouge. Concentré sur cette éventualité, il remarqua à peine le léger "crac" qui s'échappa de la bouche de la jeune femme.

Comment ça "crac" ?

Plus petite que Roy, elle lui cracha soudain à bout portant le contenu d'une capsule qu'elle venait de briser d'un coup de dent. Bloquant sa respiration, le jeune homme ne put esquiver et reçut de plein fouet un nuage de fumée verte qui vint percuter son torse, commençant immédiatement à manger son débardeur. Tandis que l'acide rongeait son vêtement et commençait à une vitesse affolante à lui brûler la peau, il bondit et la percuta au ventre d'un puissant coup de genou.

Le choc fut considérable, projetant Mariline contre le mur à sa droite sur lequel elle rebondit avant de tomber dans l'eau. Sans réfléchir, Roy lâcha son sabre, prit une grande inspiration et plongea à sa suite, croisant les doigts pour que le courant parvienne à nettoyer l'acide avant que ce dernier ne fasse trop de dégâts.

À quelques mètres seulement après la petite cascade, les deux combattants se firent surprendre par les puissants remous de l'eau. Emportés par le courant comme ils l'étaient, pendant un instant ils ne purent poursuivre leur confrontation. Roy cependant était bien plus à l'aise en milieu aquatique que son adversaire après ces longues semaines passées à nager avec ses amis hommes-poissons. Prenant rapidement ses repères, le pirate retrouva la rousse sous l'eau et nagea énergiquement dans sa direction. Dans un sursaut d'énergie, il parvint à l'empoigner par la gorge. Malgré son dopage, elle se trouva incapable de profiter de sa force supérieure, ballottée comme elle l'était par les remous du courant. Tandis que son adversaire commençait lentement à paniquer, le jeune homme quant à lui était en contrôle, apercevant un obstacle un peu plus loin en avant contrairement à elle. Avec deux battements de jambe, il se déplaça expertement, sans faire cas des gesticulations de Mariline. Cette dernière en tête, ils percutèrent violemment un grillage.

Le courant aidant, Roy écrasa la rousse contre le métal et l'empêcha de remonter à la surface. Pire, il passa son bras autour du cou de cette dernière avant d'agripper les barreaux sous-marins avec ses doigts, la tenant bien en place. Endurant le courant qui secouait son dos avec force, il se concentra sur sa respiration, ignorant les pitoyables tentatives de la tueuse qui se démenait pour se libérer. Décidant d'accélérer le travail, il enfonça son poing dans les côtes de la jeune femme et fut immédiatement aveuglé par les bulles d'air qu'elle laissa échapper.

Peu à peu, ses mouvements se firent de plus en plus frénétiques à mesure que sa panique augmentait. Fermant les yeux, le pirate ne lui offrit aucun répit. Nouant tous les muscles de son corps, il se mua en un rempart infranchissable, la dernière prison de Mariline. Cette dernière fut agitée de soubresauts violents et tenta de se contorsionner pour lui agripper le visage, mais elle ne finit jamais son geste. Après un ultime spasme, elle cessa totalement de bouger.

Relâchant la pression, Roy affronta le courant et plaqua ses pieds contre le grillage. Les deux mains agrippées au vêtement de son ennemie défunte, il remonta à la surface d'une brusque impulsion des jambes.


Dernière édition par Roy D. Aston le Mar 2 Jan 2018 - 3:37, édité 5 fois
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Les blessures des poissons étaient plutôt superficielles. Mochi, avec l'aide de Lily, se contenta d'apporter les premiers soins, quelques plaies à recoudre de-ci de-là qu'il fit prestement et assez maladroitement. Néanmoins, les plaies ne saignaient plus. Avec les quelques bandages qui lui restait, il banda les blessures, autant qu'il pût du moins, car il n'en avait pas assez et quelques-unes restèrent à l'air libre. Heureusement qu'il s'agissait d'Hommes poissons. L'humidité ambiante, à laquelle ils sont habitués, n'influerait pas sur la cicatrisation de leurs blessures. Ils étaient robustes et déjà reprenaient conscience, mais pas suffisamment pour se relever et s'expliquer. Aussi, on ne les força pas à en dire plus. Avant tout, c'était de repos dont ils avaient besoin.

Moria de son côté était toujours derrière sa caisse, à observer les alentours. Avec les murs qui avaient été brisés par O'clayne et son second, la vue était dégagée et avec la lunette de son fusil, il avait de quoi voir venir. Et depuis son poste d'observation, il vit réapparaître Roy, qui d'un bond, revînt par l'endroit même qui l'avait vu disparaître. A bout de souffle il se dirigea vers ses compagnons et vers Moria qui, à sa vue, exulta. Il avait pris quelques mauvais coups. Du sang coulait de ses lèvres et ses yeux irrités, étaient marqués par rouge prononcé. Écarlate.


"Dites donc, vous faisiez quoi ? Un coup de main aurait pas été de trop !"
Vociféra le capitaine.
"On a été quelque peu occupé de notre côté aussi. Et on a des blessés en plus." répondit le tireur.
Mochi se releva et se dirigea vers les deux pirates, laissant Lily auprès des blessés.

"Lily a ramené deux blessés, elle a trouvé personne d'autre ..."
déclara le docteur qui, de loin, fixait les yeux de Roy.

Le capitaine qui tenait une petite sacoche la souleva, la montrant au reste de son équipage.

"J'ai récupéré ça sur le cadavre de Mariline, y a pas mal de ses satanés poudres, ça pourrait peut-être te servir pour tes études Mochi ..."
dit Roy, avant de reprendre "Y a aussi quelques papiers, on y trouvera peut être quelque chose. Un indice sur la Lune Opaque ..."


Le toubib, absent, n'écoutait déjà plus son capitaine et se rapprocha des yeux du pirate qui étaient teintés de sang. Il les examina sous les regards hébétés de ses compagnons. Roy, comprenant de quoi il s'agissait, n'ajouta rien. Les vaisseaux sanguins étaient fortement dilatés, ses pupilles et même ses yeux entiers, étaient asséchés. Le pirate avait bien fait de ramener ces poudres mystérieuses, le toubib allait probablement devoir les analyser afin de prévoir d'éventuelles complications. En attendant, il allait recevoir des soins nouveaux, pour cette blessure. Le toubib soupira.


"Va falloir que t'évites le soleil un moment ... Dès qu'on sort d'ici faudra que je te bande les yeux ... Et faudra réhydrater tout ça ... T'es bon pour une cure d'avocat"
déclara le docteur.
"De l'avocat ?" répondit Roy en faisant la moue.
"Oui, de l'avocat" reprit finalement le binoclard.
"Mais c'est pas bon !"
"C'est toi qui voulait un médecin à bord, fallait y penser avant !" dit Lily qui se rapprochait du groupe. Et pour couper court à cette discussion futile elle continua "On a pas de temps à perdre, faut retrouver Shifumi avant qu'elle ne disparaisse totalement. Nos renforts ne devraient pas tarder, mais il est toujours possible qu'elle parvienne à fuir."

Les autres acquiescèrent.

"Allons-y alors !" cria Moria, déterminé.
"Quelqu'un devrait rester avec les blessés ..."
"Toi ?" demanda Roy.
"Pas nécessairement, je leur ai apporté tous les soins nécessaires, mais on peut pas les laisser seul pour autant."
"Je vais rester là, je vous servirais pas à grand chose si on continue." affirma la Femme-poisson.
"T'es sûr ? Et si tu tombes sur des usuriers ?" demanda le capitaine, inquiet.
"Je disparaîtrais dans l'eau" déclara t-elle, pointant du doigts la salle désormais inondée qu'ils avaient précédemment traversé.

Convaincante, elle resta là. Roy, Moria et Mochi continuèrent vers les profondeurs des égouts. Prenant la direction qui leur avait été précédemment bloquée par l'arrivée soudaine d'O'Clayne. Mochi avançait légèrement en retrait, armé du den den par lequel les renforts avaient été contactés. Ils n'avaient plus eu de nouvelles depuis l'appel à l'aide. Ils progressaient donc à l'aveuglette dans les dédales dégoulinant. Et ... pas un chat. Alors qu'ils s'enfonçaient au-dessous de Las camp, ils perdaient la trace des usuriers.

"On devrait peut-être se séparer" proposa Moria, "On couvrira plus de terrains"
"Ça devrait pas changer grand chose, trois pour couvrir tout Las camp, c'est peine perdu ..."
"C'est toujours mieux qu'en restant groupé"
"Ils ont l'air de connaître les lieux, nous non ...  Qui sait où ils sont ? Ils ne bougent peut être même plus, attendant que l'on tombe dans une nouvelle embuscade. C'est des renforts qu'il nous faut. Avec la Marine et la famille Jackson on devrait pourvoir remuer tout ça et les retrouver."
"Et qu'est ce qu'ils font ces renforts" demanda Roy, agacé d'attendre.
"Je sais pas"

Le toubib composa le numéro que Lily lui avait donné pour voir ce qu'ils pouvaient bien tramer et décrocha le combiné.

"Allo ?"
"Oui, ici Mochi de l'équipage de Roy"
"Oui ?"
"A propos des renforts qu'on a demandé, pour les égouts ..."
"Ils sont en route merde, vous croyez que c'est aussi simple d'organiser des forces armées, anciennement ennemies en plus ? Et vous voulez nous voir rappliquer dans la minute en plus ? Foutu pirate de ..." Ils se reprit et continua "Ils vont arriver d'une minute à l'autre ! Katcha"

Voyant que la discussion était terminée, Roy se retourna vers son médecin de bord.

"Alors ?" demanda t-il.

Le marine qui s'égosillait seul au téléphone raccrocha au nez du toubib. Le toubib, qui ne comprenait pas ce qui venait de lui arriver, raccrocha. Dans les deux camps, y avait des gars, qui, visiblement digéraient mal de bosser avec les autres. Surtout quand les autres avaient une sale réputation. Il était tombé sur le mauvais gars. Il avait peut-être aussi des problèmes personnels qui le poussait à être de mauvais poil, problème ponctuel ou peut être était-il du genre aigri, que c'était de naissance. Une étude psychologique devrait peut-être pousser plus loin, jusque dans son enfance. Un événement tragique, ou peut être une enfance trop gâtée ou encore ....

"MOCHI !!!" cria Moria tout en le secouant.
"Heu ... Oui ?"
"Qu'est-ce qu'on t'a dit ?" l’interrogea Roy.
"Les renforts devraient arriver d'une minute à l'autre" répondit le toubib, paraphrasant son précédent interlocuteur.

Quand ils seraient en nombre, il deviendrait alors plus facile de manipuler les mouvements des usuriers et de les amener à quitter leur cachette. Et alors ils boucheraient toutes les sorties et ils couvriraient plus de terrains. Du moins, s'ils étaient encore là ...
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- SHIFUMI ! hurla Roy au milieu des égouts de Last Joy.

Son cri se réverbéra contre les parois du complexe, résonnant à maintes reprises avant que son écho ne finisse par s'évanouir. Le jeune capitaine patienta quelques secondes, le temps de constater l'absence de réponse, avant de reprendre de plus belle :

 - Rend-toi ! rugit-il. Tu n'as nulle part où aller Shifumi, toutes les issues sont bloquées !

Une fois de plus, il ne reçut en guise de réponse que le silence, entrecoupé du bruit de compte-gouttes qui rythmait les canalisations de Las Camp. Grognant de dépit, il reprit la route en se retenant d'évacuer sa frustration en tailladant les murs. Derrière lui, Moria et Mochi le suivaient avec un air sceptique.

 - Je suis pas sûr que t'égosiller à révéler notre position était la chose à faire, lâcha Moria quelques secondes après qu'ils eurent repris la marche. Non seulement les usuriers vont nous fuir, mais en plus tu risques d'attirer la Marine sur nous.

 - J'en ai ma claque de faire dans la subtilité, s'énerva immédiatement un Roy excédé, ça PUE les égouts ! S'ils se mettent en tête de nous capturer on les dérouille et puis c'est marre. Quant aux usuriers... et ben eux aussi je les attends.

 - Génial le plan, commenta simplement Mochi en jouant avec l'une de ses aiguilles.

Le navigateur de l'équipage ricana légèrement à la pique du médecin, s'attirant un regard noir du jeune capitaine.

 - C'était pas la peine de t'égosiller, reprit le sniper en l'ignorant, on a interrogé les survivants du groupe de renfort qui a voulu venir en aide à O'Clayne et Mariline, on sait déjà où se trouve Shifumi. Il nous suffisait de la jouer discrètement et d'atteindre sa cache, tu as tout fait foirer je sens.

 - Elle s'était sûrement déjà déplacée entre-temps, lâcha Roy après quelques secondes d'introspection.

 - Pas sûr, répliqua Mochi, apparemment Tenko l'a vraiment bousillé lorsqu'ils se sont rencontré, elle est sûrement encore affaiblie. Je pense pas qu'elle soit si facilement transportable.

Méditant sur les propos de son compagnon, Roy dut bien s'avouer vaincu. Reconnaissant qu'il avait eu tort de se laisser emporter, il s'excusa auprès de ses compagnons.

 - Advienne que pourra, commenta simplement Moria alors qu'ils arrivaient au détour d'une énième galerie.

Dans tous les cas, à part avancer en évitant tout nouvel éclat de voix, il n'y avait pas grand-chose de plus à faire. En plus des pirates qui avaient décidé de faire bande à part, les renforts d'Habu Jackson étaient également arrivés dans les égouts, en même temps que les soldats de Matheson. La sacoche de Mariline ainsi que les documents trouvés sur sa dépouille avaient été transmis aux hommes-poissons, qui les avaient a leur tout transmis aux marines. Roy laissait le soin aux militaires de remonter la piste qu'ils avaient mise à jour : un simple nom, probablement l'employeur de l'assassin défunte étant donné la teneur du message récupéré dans sa veste.

Toujours aussi primé, le jeune capitaine préférait éviter les soldats au maximum, même si techniquement ils étaient dans le même camp ce coup-ci. Jusqu'à présent heureusement, partis en éclaireur au milieu d'une zone inconnue et potentiellement hostile, les pirates n'avaient encore rencontré personne.

 - On doit se dépêcher d'en finir avec Shifumi, déclarait justement Roy une demi-heure plus tôt. Heureusement on a dirigé les marines de sorte qu'ils ne tombent pas sur le manoir de la guilde, mais au cas où, on ne peut pas se permettre de les laisser nous aussi nous encercler.

 - Mais ils ont encore besoin de nous, lui avait répondu Moria, ils ne vont pas nous attaquer alors que le boulot n'est pas terminé, si ?

 - Peut-être, mais dans le doute je préfère éviter de leur donner des idées, avait conclu le jeune capitaine.

Finalement, ils arrivèrent devant une nouvelle porte blindée à l'endroit précis indiqué par les usuriers vaincus. Impatient, Roy tambourina à la porte en intimant aux personnes de l'autre côté de lui ouvrir. Constatant qu'il ne recevait pas de réponse, ni une ni deux il dégaina son sabre et trancha net l'obstacle qui les séparait de leur proie tant convoitée.

 - Ce jeu du chat et de la souris commence sérieusement à me mettre sur les nerfs, commenta le pirate tandis que les battants de métal tombaient à ses pieds.

 - J'avais pas remarqué dis donc, lâcha le médecin en se saisissant de son matériel d’acupuncture de guerre, réagissant au brouhaha qui avait immédiatement suivi l'entrée en force des pirates.

 - Combien d'usuriers on va devoir massacrer avant la fin de cette journée ? se demanda Moria en se saisissant de son fusil, évaluant d'un œil ennuyé la dizaine d'usuriers qu'il distinguait dans cette nouvelle salle.

Mochi ne répondit pas, se contentant d'envoyer une volée d'aiguilles en direction des malfrats.


Dernière édition par Roy D. Aston le Mar 2 Jan 2018 - 3:42, édité 1 fois
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La volée d'aiguilles disparut derrière l'épais nuage de fumé, occasionné par la destruction de la porte et l'on entendit les cris de deux ou trois usuriers. Suivirent plusieurs coups de feux. Quelques uns tirés par Moria, mais la plupart provenait de l'intérieur de la salle. Les pirates se cachèrent alors derrières les murs, attendant que les coups de fusils ne cessent. Ça dura presque une minute avant qu'ils n'aient totalement vidé leurs chargeurs. Quand ce fut fait, Moria sortit de sa planque et tira à nouveau, pendant que Roy et Mochi fondirent sur leurs adversaires afin de les désarmer et de les mettre hors d'état de nuire.

Alors qu'ils pénétrèrent la grande salle et qu'ils commencèrent à tabasser du pauvre usurier, une porte claqua dans un fracas tonitruant. La secousse fut telle que les combattants, pendant une micro seconde, s'immobilisèrent. Et une voix qui venait de la porte s'éleva alors.

"Les gars !!! Retenons les, le temps que Shifumi puisse s'enfuir !" cria une voix caverneuse et puissante.

Ce ton qui remonta le moral des troupes, semblait paradoxalement fataliste. "Retenons les"; comme s'il n'y avait que ça à espérer, retenir. La victoire semblait exclue. Mais les hommes, absorbés qu'ils étaient dans leur lutte ne s'en rendirent pas compte, ou ne le souhaitait pas. Et pourtant, ils n'avaient aucune chance face aux trois pirates. En quelques minutes, ils étaient tous étalés, gisant au sol. Seul celui qui semblait être leur leader tenait encore. L'homme à la voix caverneuse sortie de l'ombre qui le camouflait et les pirates découvrir alors un mastodonte, haut plus de deux mètres, balafré à souhait. Il bloquait la voie vers la porte. Mais ne bougeait pas.


"On s'en occupe au plus vite, je veux pas perdre la trace de Shifumi."
"Les renforts sont arrivés, elle ira pas bien loin."
"Je sais bien, mais je veux qu'on mette la main dessus les premiers"
"Pourquoi ?"
"Parce que les premiers auront une avance considérable pour retrouver toutes les belles fortunes qu'ils recèlent un peu partout dans la ville"
"Ne vous avancez pas trop, vous y êtes pas encore !" répondit le bonhomme avec véhémence.

Moria pointa son canon vers le bonhomme et l'instant d'après, une balle en sortit, vive, qui fendit l'air. Mais le géant, plus habile qu'il n'y paraissait, esquiva le coup d'un bon et rebondit, agressif, vers Mochi.

S'il semblait plus habile et plus costaud que ses subalternes, ceux qui avaient déjà mordu la poussière, il ne ferait pas non plus le poids face aux pirates, même face à un seul d'entre eux. Le toubib qui analysait subrepticement les mouvements du bonhomme, le comprit aussitôt. Il y avait bien trop de faille dans sa garde. Une trop grande différence. Et quand il arriva à portée de main, le médecin leva le poing et le redescendit aussitôt, abattant son corps sur le crâne de son adversaire, pareil à une sanction divine, foudre destructrice qui vînt fracasser sa proie impuissante. L'homme à la voix caverneuse s'écrasa au sol.

Le toubib avait expédié le combat. Il commençait à fatiguer. Non pas physiquement, mais il était las de ces dédales infinis, de tous ces usuriers qui couraient partout, de ces foutus histoires de gangs, de Las Camp ... Un épuisement moral qui lui portait sur les nerfs. Diplomate, il camoufla au mieux ces sentiments-là à ses camarades, qui ne semblèrent pas y prêter attention. Roy et Moria se dirigèrent vers la nouvelle porte et le binoclard les rejoignit après avoir attrapé un trousseau de clefs accroché à la ceinture du dernier usurier tombé au combat. Celle ci ouvrait la porte. Inutile cette fois-ci de faire un carnage. Après avoir essayé plusieurs des clefs du trousseau, la porte s'ouvrit.

Derrière la porte qu'ils espéraient être la dernière, il n'y avait plus d'eau. Ils étaient sur une pente ascendante qui les ramenait à la lumière. Sur un chemin qui semblait bien long. Les murs n'étaient plus faits de roche, mais de boue, maladroitement consolidé de planches et de poutres en bois. Ce chemin n'était pas l’œuvre des créateurs des égouts, ce devait être une sortie secrète, crée par les usuriers et connu seulement d'eux et peut-être des autres gangs de la ville. Fort heureusement, le chemin menant à l'extérieur semblait long et au loin, les pirates pouvaient apercevoir deux silhouettes évoluant au ralenti et qui venaient obstruer la lumière externe. L'une des deux était appuyé sur l'autre. Il s'agissait sans doute de Shifumi, bien trop blessée encore de son combat contre le lieutenant colonel Sozen.

"Arrêtez vous, ou je tire !" Hurla Moria.

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La base secrète des hommes-poissons était en effervescence depuis le retour des pirates. Si la nouvelle de la trahison d'O'Clayne Eustache avait fais grand bruit, ce n'était rien comparée à celle de la capture de Shifumi, la chef de l'organisation la plus haïe par la Famille Jackson. Malgré cela, la mort de huit de leurs meilleurs guerriers avait été compliquée à expliquer. Ultimement la prisonnière qu'ils avaient ramené avait permis à l'équipage de Roy d'échapper au courroux de leurs alliés.

La capture de Shifumi s'était faite sans accroc. Suite à la mise en garde de Moria, l'homme supportant la chef gangster blessée avait brusquement lâché cette dernière, l'abandonnant dans son sillage avant de se faire abattre par le sniper de l'équipage. Au sol et à bout de forces, la jeune femme n'avait rien pu faire pour empêcher les pirates de lui mettre la main dessus. Mochi l'avait rapidement stabilisé et ils étaient ensuite remontés à la surface en suivant la voie. De retour à l'air libre, il ne leur était plus resté qu'à retrouver leurs compagnons hommes-poissons avertis d'un coup de Den Den, lesquels les avaient immédiatement évacué par voie sous-marine, leur permettant d'échapper aux hommes de Matheson. À coup sûr, ces derniers auraient voulu appréhender la gangster s'ils étaient parvenus à rattraper les pirates.

Pour l'heure, dans une salle d'interrogatoire de la base sous-marine, Roy conversait calmement avec la prisonnière. Elle avait des menottes aux poignets, c'était là tout ce que le jeune homme avait accordé à ses compagnons hommes-poissons zélés, qui auraient volontiers fait bien pire à l'usurière. Tout deux assis à une table, sur laquelle goûtait constamment l'eau du bassin au-dessus de leur tête, l'entrevue était laborieuse. Shifumi était blessée et fatiguée, Roy avait quant à lui un bandeau imbibé de médicament sur les yeux.

 - Tu as des talents qui pourraient m'être utile Shifumi, expliquait-il. Range-toi à mes côtés. Tu garderas la main-mise sur tes hommes et tu pourras continuer à magouiller... pratiquement comme avant. La seule différence c'est que tu répondras à moi plutôt qu'à ton ancien patron.

Sans pouvoir la regarder, il n'avait pas la moindre idée de la tête qu'elle pouvait bien afficher. Un peu plus loin derrière la porte d'entrée, Moria, Lily et Mochi attendaient au cas où elle déciderait de profiter de la faiblesse temporaire du jeune homme. C'était légèrement dangereux, mais ce dernier préférait les choses ainsi, ne voulant pas brusquer la chef gangster plus que de raison. Après tout, il essayait de l'amadouer.

 - Tu crois vraiment que je vais me joindre à toi ? entendit-il néanmoins cracher à son visage au bout de quelques secondes. Après tout ce que tu m'as fait ?

Sans pouvoir retenir un léger ricanement, Roy se fendit d'un sourire en se retenant de gratter son bandeau. Efficaces, les médicaments de Mochi avaient certes apaisé la douleur, mais seulement pour la remplacer parune intense sensation de démangeaison.

 -  Si tu prends le temps d'y penser, ce n'est pas moi qui t'ai mise dans cet état vraiment, répliqua le pirate d'un ton conciliant, c'est le lieutenant-colonel Sozen.

 - Toi ou Sozen, ça ne fait pas de différence pour moi, cracha Shifumi en réponse. Manifestement vous êtes de mèche.

Haussant les épaules, son geôlier leva ses mains en signe d'apaisement.

 - Crois-le ou non je ne suis pas ton ennemi, assura-t-il à la jeune femme. C'est un service que je te rends, je pourrais très bien te livrer à la Marine où tu serais jetée en prison et probablement exécutée pour tes crimes le mois prochain.

Toujours incapable de jauger les réactions de l'usuière, Roy put cependant profiter de son reniflement dédaigneux laissant peu de place au doute quant ce qu'elle pensait de ses menaces.

 - Allons, enchaîna le capitaine d'un ton mielleux, tu es trop intelligente pour laisser ta rancune prendre le meilleur de toi. Ne laisse pas passer cette opportunité, l'avertit-il ensuite, tu as autant besoin de moi que j'ai besoin de toi, nous pourrions avoir une collaboration très profitable.

Tendant l'oreille, il entendit l'autre prendre une grande inspiration, qu'elle finit par relâcher dans un soupir las.



 - Alors ? demanda Habu quand il fut ressorti de la salle d'interrogatoire, dix minutes plus tard.

 - Elle a fini par marcher, lui apprit le pirate, guidé par la main de Lily, on va pouvoir nettoyer définitivement Las Camp de la Guilde des Usuriers.

Fatiguée et blessée comme elle l'était, il n'avait au final pas été bien difficile de faire craquer l'usurière. Entre les soins de qualité apportés par Mochi et les promesses de richesse servies par Roy, elle avait fini par se laisser tenter. Moria avait présentement pris le relais de son capitaine, récupérant toutes les informations que la chef gangster déchue était prête à leur refiler.

 -  De notre côté on s'est arrangé pour que la Marine n'atteigne pas le manoir, lui apprit Habu en guidant l'humain et la femme-poisson dans les dédales de la base secrète, mais elle a quand même saisi les entrepôts que vous avez trouvé dans les égouts.

 - Très bien, le rassura le pirate, laisse la marchandise et l'opium à Matheson. On récupère déjà les fonds des usuriers et toutes leurs infrastructures aux quatre coins de la ville, mieux vaut lui laisser quelque chose à se mettre sous la dent.

Hochant la tête, le chef de la Famille Jackson ouvrit les portes de son bureau et laissa entrer ses deux amis.

 - D'ailleurs à ce propos, continua Habu en s'asseyant à la table qui trônait au milieu de la pièce, que fait-on du reste des usuriers éparpillés dans la ville ? Ils vont tenter de nous résister.

 - Comme tu voudras, répondit Roy en haussant les épaules. Tu devrais pouvoir les convertir aisément à ta cause avec les bons arguments. Ils ne brillent pas par leur loyauté, commenta-t-il en se rappelant l'homme qui avait un peu plus tôt abandonné sa chef claudicante pour sauver sa peau. Si ça ne marche pas, avec les documents récupérés dans le manoir et les informations que Shifumi est en train de nous transmettre, tes hommes auront l'ascendant. On pourrait même lui demander d'ordonner à ses hommes de se rendre si on se débrouille bien.

 - Et à propos d'elle, cala soudain l'homme-poisson, qu'est-ce qu'on en fait ?

Ses doigts palmés posés sur la table de son bureau, Habu pianotait sans discontinuer. Jusque-là occupée à feuilleter un calepin, ce fut ce moment que choisit Lily pour relever les yeux de son document, décelant la tension qui s'était soudainement installée dans la salle.

 - On attend d'être sûr qu'elle ne nous pas arnaqué avec de fausses informations, lâcha Roy d'une voix ferme, et quand elle aura tout déballé elle sera toute à toi.

Le leader homme-poisson hocha la tête et cessa de pianoter sur son bureau, mais il ne reprit pas la parole pour autant : un doigt levé, le jeune homme lui avait fait signe qu'il n'avait pas terminé.

 - Cependant attention Habu, avertit-il, pas de torture on est bien d'accord ? Comme promis je vous ai aidé à vous venger de l'attaque du kraken, mais je l'ai fais sous certaines conditions et je veux que tu les respectes.

 - Ne t'inquiète pas c'est pas prévu au programme, le rassura le Silencieux. Malgré leur haine pour Shifumi et les usuriers mes hommes ne s'abaisseraient jamais à ça, tenta-t-il de convaincre le pirate, mais ignorant ce dernier quand il tourna la tête dans sa direction d'un geste empli de scepticisme. Dans tous les cas ils seront trop occupés avec le démantèlement de la guilde pour se soucier de notre prisonnière, se dépêcha-t-il d'enchaîner.

Un petit silence s'installa dans la salle. Finalement, Roy décida de se satisfaire de la réponse de son ami. Changeant de sujet, il pointa du pouce la recrue la plus récente de son jeune équipage.

 - Autrement c'est Lily qui s'occupe de mes fonds. Pour tout ce qui est détail technique, adresses-toi directement à elle.

L’intéressée loucha un instant sur le doigt du jeune homme, avant de lui jeter un regard mauvais, se retenant visiblement de lui enfoncer son calepin sur le sommet du crâne. Aveuglé par son traitement, Roy en était parfaitement inconscient.

 - Oui... ça tombe bien elle s'occupe aussi des miens, ria doucement l'homme-poisson à ce spectacle. Je me demande comment je vais me débrouiller sans elle quand vous aurez quitté Las Camp, soupira-t-il ensuite.

 - Je t'aurais trouvé quelqu'un pour me succéder d'ici-là, lui promit distraitement la comptable en revenant à ses occupations après avoir gratifié son capitaine d'une pichenette.

 - C'est un sacré pactole qu'on va récupérer, enchaîna Habu au sujet de l'opération contre les usuriers. Tu vas pouvoir retaper Le Palazio comme tu le désirais et je vais pouvoir concrétiser mes plans avec le chantier naval.

 - Oui, acquiesça Roy, ce n'est pas exactement comme ça que j'imaginais la première fois que je mettrais la main sur un trésor, mais je devrais pourvoir m'en contenter, lâcha-il en haussant les épaules, sa mine triste démentant ses propos.

 - Tu es vraiment sûr de vouloir quitter l'île alors, s'enquit Habu Jackson après une légère pause, quitter West Blue ? Tu as l'air dans ton élément ici et mon organisation gagnerait à garder un allié de ta trempe dans les parages, plaida l'home-poisson. Tu pourrais très bien faire de ton bluff une réalité, engager Shifumi et prendre le contrôle de la ville.

 - Non Habu, non, refusa immédiatement le jeune homme avec un sourire paisible, d'une ça ne plairait pas à tes hommes, de deux la vie de gangster n'est pas pour moi. J'ai une promesse à tenir et un rêve à accomplir. Ma prochaine destination est Grand Line, rien ne m'en fera dévier.

 - Très bien..., soupira l'homme-poisson, en tout cas, sache que ton équipage et toi aurez toujours une place au sein de la Famille Jackson.

Hochant la tête, Roy se leva et salua son ami d'un signe de tête. Pressée de s'occuper de la répartition du butin, Lily le tira par la main et l'entraîna rapidement dans son sillage.

 - Au plaisir Habu.

L'heure était au pillage, puis viendrait le temps d'enfoncer le dernier clou dans la tombe des Lunes de Las Camp.
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