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Il n'est jamais trop tard pour changer de vie.

De ma place, je pouvais déjà voir la côte de l'île. Il était bientôt midi et le soleil tapait de temps à autre entre d'épais nuages. Le bateau sur lequel je voyageais faisait escale au Royaume de la Veine. Pourquoi le Royaume de la Veine ? Parce qu'il fallait bien commencer quelque part et que ce voyage m'avait été tout frais payé grâce aux berrys que Salem m'avait donné. Je n'allais pas m'en plaindre, vraiment pas. Le bateau dans lequel je voyageais était beau, presque luxueux. Il contrastait avec ma dégaine d'hors-la-loi que j'essayais d'améliorer au fil du temps. Mais quand on portait de vieilles fringues, des armes à feux et qu'on avait des cheveux gras ainsi qu'une cicatrice, on pouvait difficilement s'améliorer. Essayant d'être le plus discrète possible j'allais me payer un petit soda à la cafétéria. Cafétéria. C'était bien la première fois de ma vie que j'utilisais ce mot.

Arrivé au port, côté Leg's of Rabbit City.

Nous y voilà. Le Royaume de la Veine. Il n'y avait pas beaucoup de monde qui descendait du bateau, les gens allaient sûrement passer leurs vacances à Suna Land, ou rentraient à St Uréa, Bliss. Personnellement, je me retrouvais seule avec une enveloppe d'un million de berry, encore merci Salem. Je ne connaissais pas du tout cette île, mais la première chose que je devais faire était de trouver une auberge. Avoir un vrai lieu où dormir était le meilleur moyen d'entamer une nouvelle vie. Et je demandais d'ailleurs un peu d'aide à un passant qui semblait sympathique.

- Excusez-moi, savez-vous où je pourrai trouver une auberge ?
- Bien sûr, il y en a une si vous continuez dans cette rue, touuuuuut au fond, de toute manière vous verrez des panneaux. Ah oui et vous avez de la chaaaaance, ici vous êtes dans la ville la plus chanceeeeeuse de l'île !

Je remerciais l'homme et le gratifiais d'un sourire avant de m'aventurer au cœur de cette île. Où plutôt au cœur de cette fameuse ville. Il y avait comme une gigantesque arche, et en haut, des lettres en bois irrégulières qui formaient distinctement : Leg's of Rabbit City. Ainsi, la ville la plus chanceuse selon l'habitant. Intriguant. Je franchissais l'arche, direction cette fameuse auberge qui se trouvait tout au fond cette grande artère.

Tout était coloré. Les habitants osaient le flash comme le sobre, couleurs froides et chaudes, les maisons ne se contentaient pas d'un blanc cassé comme j'avais pu le voir dans certaines îles, mais à des façades bleues, roses, oranges, vertes... Le sol était brun et ça changeait du goudron, gris et triste. Il y avait des arbres et des fleurs qui décoraient les rues et avenues, et une bonne odeur en plus de ça. Les habitants semblaient joyeux, enjoués, dynamiques et les commerces donnaient envie de consommer. Entre les petites épiceries, les boutiques de vêtements, les ateliers de menuiserie, tout me donnait envie de dépenser mes berrys. Cet endroit semblait être une utopie.

Une demie-heure plus tard.

J'étais plantée devant l'auberge et j'hésitais à entrer. Le lieu semblait trop luxueux pour moi. Mais je prenais mon courage et franchissais le pas de la porte. L'auberge n'était pas tant luxueuse, mais très mignonne. Les meubles, les murs, les cadres, c'était un tout finalement modeste qui me plaisait beaucoup. J'avançais doucement près du comptoir. Le pas lent, mais sûr. Il y avait un homme qui lisait un livre sur une banquette et deux femmes qui prenait le thé autour d'une petite table basse. Il y avait une petite musique me fond jouée par un escargophone, enfin, enregistrée par un escargophone. Au comptoir, un homme fin, à lunette, habillé d'un costard noir et d'une cravate bleu marine. Il semblait occupé par un livre, sûrement de compte ou de registre.

- Mmmh, excusez-moi, ce serait possible de réserver une chambre ?

    Brusquement l'homme sursauta. Comme s'il ne s'attendait pas à voir arriver un quelconque client. Il semblait être déboussolé et perdu. Étrange. Je lui adressais un faible sourire. J'essayais d'être gentille, oui. J’espérais, au fond, qu'il n'avait pas vu mes armes, même si cela ne devait pas être le cas. Il m'observait un peu avant de secouer la tête et de remettre ses lunettes en place, du bout de ses doigts. Drôle de personnage.

    - Euuuuh, ouui... Bien-sûr.. bien-sûr que vous pouvez ! Alors alors alors...

    Il feuilletait son manuel, un peu précipitamment, tournant toutes les pages, négligeant parfois quelques feuilles.

    - La seize ! Oui, oui, oui, la seize est libre, tenez voici les clefs.

    Il posait la clef sur le comptoir avant de coller sa main à sa tête.

    - J'ai oublié ! Ici, c'est dix mille berrys par nuit. Pour combien de temps avez-vous prévu de rester ?
    - Je pense rester un petit mois.

    Il acquiesçait et m’annonçait un prix de trois-cent mille berrys, je m'y attendais. Et pour une fois, j'avais la fierté de pouvoir payer quelque chose. Il me restait donc un peu moins de sept-cent mille berrys, j'avais largement de quoi faire.

    J'attrapais la clef et me dirigeais vers les escaliers, à droite du comptoir. Il était beaux et parfaitement nettoyés. La chambre se trouvait au deuxième étage, la seizième. Les couloirs étaient longs et des fleurs, des plantes, des petits meubles rustiques ainsi que quelques tableaux avaient été déposés un peu partout pour décorer l'endroit. Les murs étaient colorés d'un papier peint beige qui s'accordait parfaitement bien au reste. Plus j'avançais, plus les nombres grandissaient, et plus je m'approchais de la chambre. Sur ma droite, une porte en bois avec, en haut, un ovale doré où le chiffre seize brillait. J'y était. Je mettais la clef dans la serrure et la tournais. Deux tours. J'ouvrais la porte et là, je découvrais ce qu'allait être ma chambre pour un petit mois. Et oui, j'avais enfin l'honneur de pouvoir dire ma chambre.

    Il y avait deux pièces. La principale, avec un lit, une grande armoire, une table accompagnée de chaises ainsi qu'un fauteuil. Dans un ton à la fois rustique et mignon. Puis il y avait une jolie salle de bain. Ni une, ni deux, je me dirigeais vers l'armoire et directement, j'y rangeais mes armes. Pour le moment, je ne voulais plus les ressortir. Ensuite, je sautais dans la salle de bain. C'était propre, ça sentait bon, c'était le paradis. Et directement, je décidais de prendre ma douche. De l'eau chaude, des produits pour le corps et les cheveux, je revivais. L'eau à mes pieds était brune. J'étais tellement sale. Mais petit à petit, elle s'éclaircissait, jusqu'à rester transparente.

    Serviette autour de moi, je m'affalais sur le lit. Il n'y avait de la place que pour une seule personne, mais il me semblait gigantesque et spacieux. Les draps, propres, sentaient merveilleusement bon. Je décidais de sortir de mon sac les seuls vêtements qu'il me restait. Un jean et un t-shirt. Je m'habillais en vitesse puis je m'allongeais à nouveau. Et je m'endormais, cheveux mouillés. J'avais quelques heures de sommeil à rattraper.

      Deux heures de sieste plus tard.

      Je baillais et m'étirais. Un peu fatiguée mais heureuse. Maintenant que j'avais de l'argent je pouvais aller faire quelques emplettes en ville. A commencer par m'acheter de quoi manger ainsi que quelques vêtements. Il était seize heures passé, les commerces étaient encore ouverts. Alors je descendais dans le hall et sortais en ville, sans armes. Comme une citoyenne. Dehors, la température était convenable même si quelques petits coups de vent pouvaient me faire frémir. Leg's of Rabbit City était une ville assez grade, et on pouvait vite s'y perdre. J'essayais de me repérer grâce aux couleurs, mais il y en avait tellement que c'était compliqué.

      Au bout d'un quart d'heure de marche entre ruelles et grandes allées je finissais par tomber sur une boutique de vêtement. Intriguée, j'y entrais. Mes vêtements à moi, c'était de la récupération. Rien de neuf. Alors m'en acheter quelques nouveaux, ça ne pouvait pas faire de mal. Il y avait de tout ici : chemises, t-shirt, débardeurs, jeans, jupes, robes, pulls, sweats, gilets, chaussures, lingerie. Et que c'était grand. Il y avait du monde partout en train de regarder, choisir, essayer. Et je me suis prêtée au jeu.

      C'est finalement après une heure que je suis ressortie les bras chargés de deux sacs de taille moyenne. Qu'est-ce que j'étais contente.

      Toujours dans ma quête d'achat et dans l'envie de devenir une petite citoyenne comme les autres. Je me suis dis qu'il fallait que j'aille acheter de quoi manger, et que je trouve, mine de rien, un petit travail. Ça change de la piraterie ouais. Quelques minutes après avoir rodé dans la zone marchande, j'ai trouvé une petite épicerie sympa où j'ai acheté toute sorte d'aliments, des légumes, des fruits, des gâteaux, de la viande, du poisson, du fromage, de quoi survivre un bon mois. L'argent descendait et je me suis dis qu'il fallait que j'arrête de dépenser, histoire de pas me retrouver à sec comme une abrutie.

      Cinq jours plus tard.

      J'étais sortie de l'auberge pour me promener un peu. Une après-midi normale. Et c'est dans le quartier marchand, en bas de la rue et dans une autre épicerie, que j'ai entendu une vieille dame râler.

      - Aaaah ! Vous m'exaspérez tous !

      Intriguée, je m'approchais. Pourquoi quelqu'un pouvait bien crier dans une vielle si joyeuse ?

      - Que des fatigués de naissance ! Qui sous prétexte d'être les plus chanceux du monde ne veulent pas penser à travailler une seconde.

      Les passants jetaient quelques coups d’œil, mais ne semblaient pas plus prêter attention à la vieille dame qui se donnait en spectacle. Mais, mais, mais, elle avait parlé de travail, et je me suis sentie concernée assez vite. Était-ce une opportunité en or ? A saisir sans aucun doute. Alors je me suis approchée, doucement.

      - Bonjour, je vous ai entendu crier.. Hum.. vous avez besoin d'aide ? Enfin.. vous êtes en train de proposer du travail ?
      - Jeune femme ! Mais oui que je propose du travail ! Voilà bien longtemps que m'occuper d'une épicerie seule devient trop compliqué ! J'ai besoin d'aide !
      - Si vous voulez je suis à la recherche de.. enfin.. je peux accepter votre proposition ? Il faut que je me mette à travailler.
      - Dieu soit loué ! Vous commencez demain ma petite dame ! Et ne soyez pas en retard !

      Elle n'avait pas voulu en savoir plus ? Pas de questions  poser ? Ou même connaître mes antécédents ? Elle avait du attendre longtemps avant de trouver quelqu'un. J'étais peut-être la seule personne qui s'était proposée depuis... je ne sais combien de temps. Mais cette vielle femme avait vraiment l'air d'avoir besoin d'aide. Et quant au salaire, on en parlerait plus tard.

      J'avais un endroit où dormir, de quoi manger, me laver et un nouveau travail. Une nouvelle vie commençait.