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[FB 1627] L'accueil chaleureux de Boréa. Ylda / Kan

Y'avait une nouvelle tête dans la base, un jeune pas du tout originaire du coin, ce qui fait un peu de bruit. C'était rare qu'on demande une île comme Boréa comme affectation, généralement les jeunot préféraient se dorer la pilule au soleil entre deux gardes. La nouvelle se rependit comme une traînée de neige sur un sol fraîchement déblayer. La rouquine n'attendit pas plus, elle recracha une mèche rousse coincée entre ses fines lèvres, on avait attiser sa curiosité, rapidement elle partie quérir son dossier qui était arrivé ce matin même par voix postale. Dans son armure de cuir elle avançait en faisant rayonner son plastron en acier, elle vira à droite en faisant voler sa cape d'officier de Lieutenant. Sa mine habituellement fermée s'était entre-ouverte. C'était toujours plaisant d'avoir de nouvelles têtes à croiser. Ylda repensait elle même à ses premières années, elles s'étaient passées normalement, en étant une habituée du pays quoi de plus logique? Arrivant dans la salle des dossiers elle aborder un sourire aimable.

-Bonjour! J'peux avoir le dossier du jeune nouveau? Il arrive bientôt, j'vais m'occuper de lui montrer la ville!

-Ho une Ylda qui ne fronce pas les sourcils! La dame également rousse prit un dossier sur sa table. Tiens le voilà, mais lis le bien, ça ressemble à une punition.

La Lieutenant grogna à la remarque avant de saisir le dossier en l'ouvrant immédiatement. Kan Kagami, ils avaient grossièrement le même âge et Tanuki, bon rien de très passionnant pour l'heure, un dossier bien vide, mais ce qui l'intéressa c'est son entrée dans la marine. À ce moment elle perdit son sourire, vol, fuite, contact avec des pirates? Elle grimaça de colère. Ce gamin était ici sûrement par sanction, car les premiers de promo finissaient rarement à Boré et encore moins à North Blue et en plus on l'avait forcé à entrer pour lui éviter le trou? Ho celui là! Pourquoi? C'était la première question qui vint à l'esprit de la jeune femme. Pour quelle raison avait-elle un tel énergumène sur lîle?

-Je te l'avais dis, répondit la femme face à elle.

Pour toute réponse Ylda claqua le dossier sur la table avant d'en faire de même avec la porte qui résonna dans tout le couloir. On commençait à connaître Ylda, à vrai dire on lisait en elle comme un livre ouvert, là elle était en colère, comme très souvent à vrai dire. Son pas battait le rythme d'une respiration saccadé. Il arrivait d'ici une heure, le temps d'aller au port de Lavaillière. Elle espérait que ce garnement allait rester sage et pour longtemps. La Marine quitta la base pour rejoindre le port, il lui fut une bonne grosse demie-heure voir trois quart d'heures, il arriverait sur le bateau de ravitaillement à n'en pas douter. Les sourcils froncés, bouche close, elle respirait par le nez, sa respiration soulevait rapidement son plastron en acier.

Elle attendit, le pieds battant face au quais, assise sur une bite d’amarrage, elle dévisageait la caravelle qui entrait dans le port. C'était un vieux navire, qui avait vécu de glorieuses batailles, mais qui aujourd'hui se retrouvait à fournir munitions, café, fruits des autres blues et amener le nouveau personnel peu qualifier. Il était certain que le Colonel n'avait pas un navire d'aussi mauvaise qualité.  Finalement, la rambarde en bois claqua au sol d'un bruit sec, quelques marins descendirent, elle les connaissent, mais il y avait ce jeunot, brun, cheveux ô combien plus longs que Salem.

-Kagami Kan!

Elle avait gueulé son nom comme un poissonnier vendant son poisson frais. Puis elle s'était approché de lui le pas lourd, elle faisait deux mètres, le dépassant d'un quart de mètres. Elle lui prit l'oreille sans crier gare, de tout évidence elle était sa supérieur, elle tira sur l'appendice saisit.

-Que je te prenne pas à voler en Boréa jeune Caporal! Tu sais tout aussi bien que moi que tu es ici car cette île est tout sauf agréable avec le froid qu'il y règne. J'espère pour toi que ta mentalité à changée depuis Hinu Town!

Elle le lâcha en gonflant la poitrine. Les jeunes comme ça elle se devait de leur montrer immédiatement l'exemple. Sinon ils faisaient n'importe quoi. Elle tourna les talons révélant sa cape de Lieutenant en désignant du menton une large rue qui constituait la sortie du port. Le sol pavé en gris claquait sous ses bottes.

-Allé, viens j'te fais la visite. Et tu vas m'expliquer ce qui t'es passé par la tête pour commettre ce genre de vols Kagami Kan!
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Cela faisait une année entière que j’avais rejoint le corps des marines et enfin, la première affectation : Boréa. D’apparence très austère à cause de son climat assez dur, cette île hivernale aux allures de cristal n’en restait pas moins l’une des îles les plus chaleureuses de tout North Blue, si on omet la petite île de Tanuki bien entendu. Je connaissais bien cette île, notre village commerçaient beaucoup avec et les Boréalins étaient tous énormément sympathique, mais surtout de très bon marchands. Leur capacité de troc surpassait de loin les nôtres, ce qui rendait les transactions avec eux très difficiles.

Cependant, malgré les bons souvenirs que j’avais de ces gens, j’affichai un air assez maussade, voir un peu triste. Devoir retourner sur North Blue alors que mon départ ne datait que de l’année passée. Bien le tour du monde. Je sortais de la cabine des officiers, la casquette blanche avec la fameuse mouette bleue brodée dessus bien vissé sur le haut du crâne, j’ai dû troquer ma tenue de tous les jours pour un uniforme de la marine qui m’emmerdait énormément. Je n’étais pas libre de mes mouvements, même si je n’avais pas rentré le tee-shirt dans le pantalon. Heureusement que je pouvais déboutonner plusieurs boutons au niveau du col, sinon je ne pouvais même pas respirer. Vivement que je prenne du grade, que je me débarrasse de ces vêtements hideux. J’avais quand même pu garder les deux katanas bien accrochés aux niveaux de la ceinture.

D’un pas lent et mou, je me dirigeai vers le pont du bateau alors que celui-ci arrivait bientôt à destination, vu la soudaine agitation. Lorsque je croisais d’autres soldats, je les saluais très brièvement de manière conventionnelle avant de reprendre la route en soupirant, les mains dans les poches. Tous ces protocoles, la conduite exemplaire, le respect des supérieurs, les règles au niveau de l’accoutrement, le règlement général… Tout ça, ça me faisait vraiment chier. Et surtout, ça me rappelait le dojo. J’en soufflais d’ennui rien qu’en y pensant. Un petit coin de ma tête rêvait tout de même de la possibilité de voyager de manière plus facile en fonction des affectations futures. Ce doux rêve me permettait d’avancer et de me retrouver sur le pont.

Une fois sorti du pont inférieur, je marchai sans me presser vers la proue pour observer notre arrivée à Lavalliere. La vue m’arracha un petit sourire, car, malgré la connaissance de cette île, je n’y avais jamais mis les pieds. Et n’importe quelle île méritait que j’y foule la terre. Cependant, ma contemplation fut de courte durée, un supérieur m’interpela et m’ordonna de m’activer comme tous les autres. Mes épaules s’affaissèrent de plusieurs centimètres alors que j’opinai du chef et que je me bougeais pour préparer le débarquement. La seule différence avec mes collègues, c’était l’utilisation à l’abus de mon fruit du démon. Dès que j’estimais l’objet trop lourd ou trop chiant à porter, un petit bouton à presser et cela devenait beaucoup plus léger. Poussais-je un peu le bouchon loin ? Pas vraiment. Plus j’utilisais le pouvoir du Masu Masu no mi, plus je me l’appropriais. Je dosai de mieux en mieux les charges, pour ne pas trop me fatiguer.

Une dizaine de minutes plus tard, le vaisseau maritime s’amarra sans problème au port et, pris par mon excitation d’aventurier, je rejoignis les premiers matelots pour descendre sur la terre ferme jusqu’au moment où mon nom déchira les cieux et mes tympans. Mes yeux s’écarquillèrent : une femme géante s’approchait de moi d’une démarche très énervée. Mon cœur s’arrêta limite de battre lorsqu’elle m’attrapa par une oreille et me hurla dessus comme si j’étais un poisson pas frais. Je ne comprenais rien à ce qu’elle criait tellement le choc était total. Son air de chien de garde renfrognée, sa stature imposante, l’hostilité et la colère qu’elle dégageait… À peine elle me lâcha l’oreille que j’eus un mouvement de recul quasi-salutaire. Elle me faisait penser à mon vieux ! Ah non, non, non ! Je n’avais pas signé pour ça. Mais si. Et c’était pour en chier.

Je mis quelques secondes à reprendre mes esprits, juste à temps pour remarquer que la Lieutenante - à en croire sa cape qui virevoltait comme si elle était une héroïne – menait la marche tout en me reposant une question. La première chose qui sortit de ma bouche fut :

« En…Enchanté. Lieutenant … ? »
Avant de lui emboîter le pas, je me dépêchai même d’arriver à sa hauteur en trottinant légèrement.
« Hinu Town… vol… ? ». Je repris tout en baissant la tête. « À peine arrivé, déjà catalogué hein ? »

Un petit soupire s’échappa de mes lèvres alors j’observais autour de moi. Nous venions de quitter le port pour nous rendre sur la grande route principale. L’architecture du coin était plutôt chaleureuse malgré la couche de neige qui recouvrait chaque toit, ambiance aidée par toutes les lumières disposées un peu partout des deux côtés de la route.

« Une sale histoire de pirate. » Je la regardai du coin de l’œil. « Je me suis fait approcher par un équipage. Ils m’ont sauvé la mise et en ont profité pour faire de moi une diversion. En plus, j’ai laissé tout le butin sur place. Vous parlez d’un voleur… »

Je soupirai de plus belle pendant que j’effleurais d’une main la garde de mon arme.

« Mais, un jour… Je les retrouverai, et ils vont me le payer… »

Mon air dépité se muta en un visage déterminé et plein de vengeance. Mais cet air s’envola aussi vite qu’il était apparu lorsque j’aperçus un couple accompagné de leur enfant marchant main dans la main à côté de nous. Ce bonheur rayonnant suffit à me détendre. J’observai alors de droite à gauche, les mains dans les poches et j’enchaînai :

« C’est quand même très joli par ici… En plus, avec les gens aussi heureux, on en oublierait presque le froid. »

Un léger sourire se dessina sur mon visage alors que je jetais un regard à ma supérieure.

« On se dirige vers la garnison ? Ou vous avez me faire visiter toute la ville portuaire ? »

Alors que mes paroles pouvaient sonner comme de la moquerie, mon air sympathique et candide disaient tout l’inverse. Je voulais bien faire le tour de la ville s’il le fallait. Même si c’était avec cette femme pas très joviale.
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Elle soupira longuement devant ce gamin qui devait avoir à peu prêt son âge si ce n'était pas plus. À se demander comment il avait pu fricoter avec des pirates. Il n'avait pas l'air bien méchant. Il avait le ton hésitant et paniqué d'un nourrisson, il avait limite peur qu'elle le bouffe? Elle ralentissait pour lui, elle n'allait pas le faire cavaller alors qu'elle l'engueulait à moitié. Pourquoi est-ce qu'elle réagissait comme ça au final? Simplement parce qu'elle était consciente des erreurs de jeune homme et elle ne voulait pas le voir sombrer, ce n'était pas très aimable d'hausser le ton sur un jeune caporal comme ça, mais qu'importe, elle le faisait pour son bien, ne serait-ce que pour faire comprendre qu'elle était sa supérieur.

-Appel moi Ylda, pas Lieutenant, les formalités on a tendance à un peu les négliger, ne m'appel comme ça que pour des demandes officielles, entre nous... on peut s'en passer, en dehors de l'île, ils sont un peu plus à cheval sur le respect formel des appellations des grades.

D'un oreille attentive elle l'écouta. Son histoire, lui, ses mésaventures, ce n'était un mauvais bougre, juste un enfant très naïf, heureusement qu'il ne se retrouvait pas avec Salem face à lui, le pauvre, il n'aurait pas toucher terre. Son regard froid croisa le sien, un pâle sourire aux lèvres elle haussa les épaules.

-Alors entraîne toi dur ou l'hiver ici te tuera, dit-elle en riant.

Ils débouchaient sur une large avenue, les maisons avaient de petits murs, ne dépassant pas un étage ou deux et de grands toits, l'odeur de poisson frais nageait dans l'air avec un vent frais. Les gens étaient heureux et accueillant. Ylda marchait tranquillement avisant l'enfant et ses parents. À la réflexion du nouvel arrivée elle eut un rire franc, sans sarcasme et répondit.

-On oublierait le froid si les rues n'étaient pas parfois pleines de verglas, je te conseil de garder tes mains à l'air, si tu n'as pas de gants on t'en fournira, ne t'en fais pas. On va pas te laisser ainsi, à congeler sur place pendant ton service.

Elle le toisa du regard après avoir esquivé un livreur de poisson qui avait averti de son arrivée avec sa clochette, ce dernier passa dans leur direction avant de s'évanouir au tournant d'une rue.

-Il faut bien que tu te repères un peu, Lavaillière est une belle île, à Boréa on aime les nouveaux arrivants, les gens sont doux et accueillantes, tu ne t'emmerderas pas ici, tu vas apprendre à déblayer à la main des routes glacées, avec de la chance on aura des phacochères des glaces avec nous! Elle fit une pause devant son regard. Ce sont des phacochères très poilus, ils ne voient même plus à cause de leur pelage qui recouvrent leurs yeux. Ils puent, on les sent de loin, mais ils nous sentent de loin même, plus loin que nous les sentons. Ils sont pas bien grand, leur bosse arrivent à ton visage, mais leur figure ne dépassent pas tes genoux, ils sont forts et leurs défenses peuvent percer la glace comme un marteau une fine vitre en verre! Ce sont des animaux doux et peu agressifs, de vrais amours... à l'odeur mal aimée!

Au détour d'une rue, pavée en blanc, elle tourna en l'invitant à la suivre. Les maisons étaient colorées, magnifiques, en bois, on les avaient repeintes il y a peut de temps, beaucoup de ces bâtiments abritaient des comptoirs de vente. Ylda montra une enseigne, rouge avec quelques pictogrammes.

-Ici, la marine achète son pain, le Colonel Grey adore les viennoiseries, si tu as quelque chose à te faire pardonner, fait une grosse demande ici, il te passera pas un savon à sec au moins.

La Lieutenant s'approcha de la boulangère, une femme dans la force de l'âge cheveux bien bouclés, un entretient aux bigoudis absolument parfait. Elle acheta une baguette de pain et une chocolatine avant de lancer la viennoiserie à son collègue.

-Mange ça et donne m'en des nouvelles, si tu as encore faim, il y a aussi du pain.

Elle l'observa manger avec un sourire et l'invita à nouveau à manger. Ils avançaient tranquillement, la rue était un arc-en-ciel de couleurs, tous les corps de métier y étaient représentait, cette zone représentait une bonne partie de la ville commerçante. Le port lui aussi prenait une bonne partie de la superficie, mais il était inutile de connaître tous les emplacements, connaître les quais réservés à la Marine était amplement suffisant.

Un cri perfora l'assemble, Ylda vit du coin de l'oeil un peau de fleurs, qui roulaient sur le toi en paille d'un fleuriste, tomber vers le sol en dessous d'une cliente qui tenait de belles fleurs violettes. Ylda voulu partir au secours de la jeune femme, mais elle n'était clairement pas assez rapide pour s'élancer et arriver à temps.

-Madame! Décalez vous! Hurla-t-elle en tendant un bras vers la future victime des hasard des quelques bourrasques de vent de Boréa.
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Pas de protocole entre nous ? Ces mots à eux seuls me firent descendre de plusieurs degrés. Un long soupir de soulagement s’échappa de mes lèvres. J’expulsais la plupart de mon stress comme un ballon de baudruche, je me sentais beaucoup plus léger. Après quelques secondes de relâchement, je me redressai finalement, les épaules bien droites et je suivis ma supérieure, Ylda, qui me faisait un petit tour du quartier et de la ville en général. La première chose qui me sauta aux yeux, enfin aux narines, c’était cette odeur omniprésente de poisson qui envahissait les rues à cause du vent qui la transportait. Même si dans mon village, j’aidais les pêcheurs et les marchands à déposer leur marchandise, je n’arrivais toujours pas à m’y habituer. Certes, le poisson était très bon cru ou cuit, mais cette senteur m’arrachait à chaque fois un petit haut le cœur. J’essayais de le camoufler le mieux que je pouvais, la main devant la bouche comme si j’avais juste passé une très dure nuit ou que je voulais les réchauffer en soufflant dessus.

Car, en effet, malgré la mise au chaud de mes mains dans les poches de mon pantalon, elles étaient agressées par le froid mordant qui régnait en Boréa. Tout le monde portait des gants, des moufles ou autre vêtement pour protéger leurs extrémités. Je remerciai la rousse en faisant un petit signe de tête lorsqu’elle me proposa de m’en fournir, mais je ne pouvais pas cacher un petit rictus. Pour être honnête, je n’aimais pas les gants. Mais vu le temps, des petites concessions s’imposaient si je ne voulais pas perdre mes doigts face à ce froid. Au même moment, le bruit d’une clochette m’interpela. J’eus juste le temps de tourner la tête pour voir un livreur de poisson nous fonçait limite dessus. D’un petit pas de côté, je me collai au mu pour le laisser passer avec les grands yeux, avant de soupirer légèrement et de reprendre la route. Ils se croyaient tous permis ces gens.

Juste après cela, ma supérieure me fit un petit topo sur l’île. Je lui faisais des petits signes de tête et prenais même un air surpris lorsqu’elle me parla de ses phacochères des glaces. Ce qu’elle semblait ignorer, c’était que je venais aussi de North Blue et que je connaissais assez bien les us et coutumes de ce cristal flottant. Mais elle avait l’air si passionné par ces grosses bêtes à poil malodorantes que je ne pouvais pas l’interrompe. Elle risquait sans doute de mal le prendre. Alors je faisais en sorte de montrer que j’étais intéressé par ce qu’elle disait, oscillant entre surprise et sérieux pour garder en crédibilité. Mais mon attention se reportait souvent ce qu’ils nous entouraient. Lavaillière était une ville splendide. L’architecture était de toute beauté, les couleurs vives faisaient un joli contraste avec l’ambiance monochrome du temps.

« Vous savez, par chez moi on a aussi un animal très sympa ! »

Je ne pus m’empêcher d’enchaîner sur sa tirade tout en la regardant d’un air assez gamin. Mes mains s’animèrent même lorsque je parlais.

« Il est célèbre pour sa laine la plus douce, la plus soyeuse, la plus cotonneuse et la plus aérodynamique de toutes les Blues, voir même du monde. Je parle bien sûr du mouton Angora, célèbre ovin de Tanuki ! »

Je me mettais à parler comme tous ces promoteurs du tourisme que j’entendais quand j’étais gosse.

« Ces animaux sont une véritable merveille ! Et, en plus de cela, ils possèdent une intelligence supérieure à toutes les autres races ! Ils peuvent être élevés de manière à obéir au doigt et à l’œil. Et il possède même un esprit de groupe assez développé. Est-ce que vous avez entendu parler du SheepBall ? Sport typique sur l’île de Tanuki qui consiste à s’envoyer ces joyeux ovins à la figure grâce à leur laine aérodynamique comme je l’ai précisé avant. Si vous voulez et si nous le pouvons, je vous ferai aussi une petite visite de l’île. »

Ma voix formait de nombreuses vagues teintées de nuance, comme un vrai vendeur de l’île. Un petit moment de silence s’installa après ma longue tirade, un silence assez pesant. Un petit sourire crispé sur le visage, je me grattai une nouvelle fois l’arrière de la tête.

« Désolé. Parfois… Je me laisse emporter. »

En guise d’échappatoire, une odeur me chatouilla les narines et m’invita à plein de délices sucré. Une boulangerie ! Mes yeux s’illuminèrent de plusieurs étoiles alors que la Lieutenante discutait un peu. Elle acheta de quoi manger et me lança une viennoiserie typique de la région que j’attrapai avec un peu de mal à cause de mes doigts assez refroidis. Sans me faire prier, je croquai à pleine dent. La chaleur de ce petit pain me fit énormément de bien, je sentais mon corps retrouver sa vivacité. Mon visage laissait transparaître une candeur alors que je dévorai sans scrupule cette pâtisserie tout en reprenant la route.

Lorsque tout d’un coup, au détour d’un croisement, un hurlement déchira le ciel et nous interpela. Je me retournai vers l’origine de ce cri et j’aperçus la scène. Un pot de fleurs avait décidé de s’enfuir de son emplacement et de foncer droit sur la tête d’une cliente qui resta sur place, pétrifiée par le cri qu’elle avait entendu. Mon sang ne fit qu’un tour. En l’espace d’un instant, je me baissai légèrement vers l’avant, pris appui sur mon pied droit, balançai mon bras d’arrière en avant et je pris un départ fulgurant. Ma casquette s’arracha de ma tête et tomba lentement au sol comme une feuille. Je laissai même Ylda sur le départ, faisant volter ses cheveux à cause du souffle de la détonation. J’arrivai tant bien que de mal à garder ma vitesse de départ malgré la neige et le verglas. Sans sauter, j’attrapai la future victime par les épaules et la taille, la soulevai très légèrement et je la décalai de plusieurs mètres du point de chute. Le pot s’éclata une seconde après sur le sol dans un petit fracas feutré alors que je tenais encore la femme dans mes bras. Elle me regardait avec de grands yeux, encore tétanisée par la scène. Je la lâchai immédiatement après et me redressai tout en soufflant un bon coup. Je jetai un petit regard par-dessus mon épaule pour regarder Ylda et je lui lançai un peu agacé :

« Ça arrive souvent ici, les pots de fleurs assassins ? »

Puis je regardai la fleuriste, une jolie jeune femme aux cheveux assez court. Elle semblait complètement désemparée. J’allais l’engueuler, mais vu son air, elle avait eu plus peur que nous. Je me grattai l’arrière du crâne puis je regardai la cible de cet odieux attentat.

« Vous allez bien ? Rien de casser ? » M’inquiétai-je un peu.

La pauvre était encore un peu sous le choc. N’attendant pas sa réponse, je lui fis un petit signe de tête et j’allais récupérer ma casquette en petite foulée. Celle-ci était retombée sur place, sans problème. Je la récupérai, l’époussetai un peu puis la revissai sur ma tête. Je me tournai ensuite vers ma guide et je lui adressai de nouveau la parole :

« À peine arrivé et déjà un sauvetage. J’espère vraiment que ce n’est pas monnaie courante, ici. »

Je me grattai un peu l’arrière de la tête et nous reprenions la visite de la ville.

Mais, à peine le calme revenu qu’un brouhaha se fit entendre non loin de notre position. Nous échangions un seul regard et, sans attendre, nous nous mîmes à courir en direction de se bruit.

« Un pot de fleurs ne fait pas autant de bruit. »

Je me mis à rire très légèrement, mais l’air pas vraiment jovial de ma supérieure me coupa l’envie de plaisanter. Après avoir serpenté dans les rues de la ville, nous arrivâmes dans une autre grande route où il y avait beaucoup de monde. Je regardai à droite à gauche et je remarquai directement ce qu’il clochait : une charrette s’était complètement retournée et avait heurté un bâtiment assez violemment. Un attroupement s’était formé autour des lieux de l’accident et, non loin de là, une petite fille pleurait alors que plusieurs adultes l’entouraient. Certains lui faisaient même la leçon. Je m’approchai alors d’eux sans me notifier pour les écouter. D’après eux, la petite fille avait déboulé sans crier gare d’une petite ruelle et le conducteur n’eut pour solution que de faire braquer son phacochère, ce qui lui fit perdre le contrôle et il s’écrasa contre la bâtisse. Je fis une petite grimace tout en me tournant vers la Lieutenante.

« On intervient ? » Demandai-je tout en connaissant la réponse.

Je restai quand même sur place, je n’avais pas été formé à gérer ce genre de situation.
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Ylda fut enjouée à l'idée qu'il lui également de son île. Les moutons Angora avaient une réputation mondiale, elle connaissait ces animaux par les légendes qui l'entoure, mais avoir un connaisseur face à lui était une bien belle chose! Les capes en laine de ces animaux devaient être incroyablement confortable et idéales pour protéger du froid. Mais elle avait choisit l'uniforme et les capes d'officier n'étaient pas les meilleures. Elle frémissait en rêvassant, bercée par les mots de la jeune recrue. Elle ignorait totalement ce sport et elle espérait bien le voir un jour, décrit de cette façon, cela devait ressembler à un incroyable combat. Kan avait la voix d'un passionné, d'un homme qui aime son île et qui la défendra contre tous les dangers.

-Si une mission nous le permet, nous irons alors! C'est beau un homme passionné et qui ne renie pas ses origine. C'est bien Kan.

Elle avait une mine enjouée, elle l'entraîna chez la boulangère pour qu'il mange. Plus tard en arrivant au Fleuriste, elle l'avait vu partir au sprint, lui mettant aisément plusieurs mètres d'avances. Ylda n'était pas une grande sprinteuse, trouvant son bonheur dans l'endurance des marches forcées. C'est de façon héroïque et spontanée qu'il avait sauvé cette jeune femme. La Lieutenant s'était arrêtée pour observer la scène, il l'avait déplacé juste à temps, la cliente semblé paralysée de peur. Le pot déchira la bonne ambiance de la ruelle, ceux qui n'observaient pas scène s'étaient retournés et quelques civils s'avançaient avec quelques tissus inquiet en demandant si la jeune femme avait besoin d'un pansement. La rouquine avança jusqu'à Kan et sa remarque envers la fleuriste la fit tiquer, un mélange d'humour et de sarcasme, un mauvais mélange pour rassurer les gens. Elle allait intervenir lorsqu'il comprit lui même sa propre erreur, un brave garçon, après ce sauvetage, Ylda se demandait pourquoi il avait voulu rejoindre le côté sanguinaire de la mer.

On prit la jeune femme en charge et Ylda posa sa main sur l'épaule de la fleuriste pour la rassurer avec douceur.

-Ne vous en faite pas, nul ici ne contrôle les éléments et ce qui nous entoure. Combien coûtez ces fleurs, je vais vous les payer pour vous éviter une perte liée à l'accident.

-Mais enfin je... Lieutenant...

-Silence! Fit-elle un peu sèche avant de reprendre avec un sourire. Combien je vous dois?

A contre coeur la fleuriste donna son prix et Ylda sorti la somme de son porte feuille avec un sourire aimable. Pendant que Kan partait chercher sa casquette, elle rassembla la terre avec un balais, il fallait correctement laver tout ça. Elle repartit avec lui en lui mettant une "petite" tape dans le dos, une tape amicale d'une femme de deux mètres.

Une masse de bruit se fit entendre et c'est au pas de course après un regard entendu avec le caporal qu'elle s'en alla vers la scène qui attirait tant de monde. Le regard d'Ylda mit un terme aux plaisanteries de Kan, il l'avait comprit de lui même, on ne jouait pas avec le danger. La scène sur laquelle ils arrivèrent arrivait de temps à autre, parfois les calèches glissaient sur le verglas et se retournaient. Elle remarqua également la fillette qui pleurée, un doudou à la main, plus loin, quelques hommes costaud calmaient un phacochère des glaces alors que le bâtiment face à eux avait un trou à la place de la fenêtre.

-On y va. Ne fait aucune remarque déplacée, c'est un situation de trouble public, il faut rassurer la population et aider à la résolution des problèmes. Le but de la Marine, c'est de restaurer le sourire là où il se perd comme l'aube amène le soleil.

Elle s'avança en bombant le buste, elle paraissait encore plus imposante, d'une main délicate elle poussa la population en invitant le jeune Marine à la suivre. Rapidement on s'écarta naturellement devant l'uniforme. D'une voix forte et autoritaire elle s'adressa aux hommes qui engueulaient la petite.

-Laissez là, par tous les rois de Boréa, n'avez pas honte d'ainsi brimer cette enfant! Elle s'approcha d'elle et s'accroupit autant qu'elle pu pour être à sa hauteur et caressa sa joue. J'espère que tout va bien, tu ne t'ai pas fais mal? Rien du tout? Rentre chez toi, les adultes vont se charger du reste, ne ment pas à ta mère sur ce que tu as fais.

-Vous la laissez partir?

-Car ça sert à quelque chose qu'elle reste ici?

Sa voix était ferme et n'appelait pas à une réponse. Ce qu'il fallait faire dans ces situations, c'est participer à l'aide, initier le mouvement, empêcher les divisions, faire en sorte que l'union ne se brise jamais. En se redressant elle avisa le chariot renversé, une cargaison de bière gisait au sol, le sang des dieux coulait à flot.

-Qu'on aille chercher des serpillières, de quoi nettoyer! Cette rue ne doit pas empester l'alcool! Pensez aux enfants et au roi! Que penseraient-ils de nous, habitants et adultes en respirant l'alcool? Que nous sommes des ivrognes indignes de confiance! Elle observa le Phacochère. Détachez le et amenez le manger, je prends en charge le coût de la nourriture. Pour le chariot, il est lourd! Il faut le dégager avant de se mettre à réparer le mur!

L'auditoire au début septique se mit à crier de motivation. Femmes et hommes partirent chercher de quoi nettoyer. D'autres prirent le soin d'organiser la circulation avec quelques matelots qui étaient également arrivés. Ylda laissait à d'autres de s'occuper du phacochère. Avec quelques hommes elle se mit au niveau du chariot pour pousser, mais le sol glissant ne facilité pas la tâche, elle criait pour donner le rythme, mais ils n'arrivaient à rien, neige, alcool, verglas, ces trois facteurs empêchait les Boréaliens, hommes comme femmes de redresser la charrette. La rousse suait et détestait cette situation, si seulement cette charrette n'était pas si lourde, ils la renverseraient, même avec des conditions aussi déplorables.
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Elle avait quand même pas mal de force, la Lieutenante. La petite claque amicale qu’elle m’avait mise sur l’épaule me piquait encore. Je grimaçai légèrement tout en attendant ses ordres alors que la population s’agglutinait de plus en plus au niveau des lieux de l’accident. Je ne pus contenir un petit rire étouffé lorsqu’elle m’ordonna de ne plus faire de remarque déplacée. Ce n’était pas de ma faute. Il fallait que je dédramatise ou que j’allège les situations, c’était plus fort que moi. Un peu d’humour, même noir, ne tuait personne. Je lui fis tout de même un signe de tête, même si je n’avais pas trop compris son histoire de « Restaurer le sourire là où il se perd, comme l’aube amène le soleil ». Je levai un sourcil en tentant d’analyser sa phrase, mais j’abandonnai rapidement lorsqu’elle s’avança vers le premier groupe d’habitant qui engueulait la pauvre petite fille qui n’avait pratiquement rien fait.

L’aura d’Ylda se mit à rayonner à l’approche des personnes qui s’écartèrent sans attendre. Ils me lancèrent un petit regard assez surpris. En guise de réponse, je haussai simplement les épaules et la désignai du doigt en mimant un « Partez, c’est mieux pour vous », en espérant qu’ils savaient lire sur les lèvres. J’eus ma réponse : non. Alors qu’elle consola la petite, une personne s’interposa et fit savoir son mécontentement au fait de la laisser partir. Je soupirai assez longuement tout en posant ma main sur mon front et je murmurai :

« Je l’avais dit pourtant… »

Heureusement pour le villageois, la seule chose qu’il reçut fut une réponse sèche, franche et pleine d’autorité de la part… De l’autorité. Parfois, la marine avait certains avantages.

Pendant que ma supérieure dictait les choses à faire et s’afféraient à diriger les troupes, je restai auprès de la pauvre petite qui continuait à pleurer avec son doudou qu’elle serrait fortement dans ses bras. Je la regardai d’un petit air attendri puis me mis à sa hauteur, fléchissant les jambes pour me mettre accroupi. Elle me regarda en sanglotant. Elle était limite traumatisée. Je posai doucement la main sur sa tête et lui adressai un petit sourire tout en prenant la parole d’une voix aussi réconfortante que je pouvais :

« T’inquiètes pas… T’as rien fait de mal. Ces adultes sont justes un peu à chaud en voyant tout cet alcool gâché. »
« Sniiif… J’suis désolé… »
« Y’a pas de mal. J’ai juste une petite question pour toi, jeune fille. »
« Oui Monsieur ? »
« Pourquoi es-tu surgis sans prévenir de cette ruelle-là ? » Je montrai du doigt une des ruelles perpendiculaires à la rue principale d’où, d’après ce que j’avais entendu, elle était sortie.
« Mon-mon doudou. Je l’ai lâché san-sans faire exprès et j’ai vou-voulu le rattra-traper » sanglota-t-elle.

Je fronçai légèrement les sourcils et j’observai alors le doudou qui avait effectivement passé un sale quart d’heure. La neige et la terre le recouvraient. Je fis une petite moue puis lui tapotai doucement la tête.

« Le principal, c’est que t’as rien. Allez, va voir tes parents. Ils doivent être inquiets. »

Je lui ébouriffai une dernière fois les cheveux avant de me redresser. Elle me regarda tout en continuant de pleurer. Ça avait le don de me briser le cœur ce genre de situation. Je lui offris mon plus beau sourire et elle partit rejoindre ses parents qui restaient non loin de la scène. Tout était bien qui finissait bien. Bon. Qu’est-ce que faisait la Lieutenante ?

Le cri de celle-ci me donna un élément de réponse. Je reportai toute mon attention vers le charriot accidenté. La nordique battait la cadence avec ses hurlements pour essayer de coordonner l’effort de guère, en vain. À cause de l’alcool, du verglas et de cette neige omniprésente, la charrette n’avait pas bougé d’un seul centimètre malgré toutes les forces déployées. J’observai les hommes et les femmes qui essayaient de toutes leurs âmes à faire basculer le véhicule, mais en vain. Vu le monde, celui-ci n’avait vraiment pas l’air léger, sinon ils auraient réussi leur manœuvre. C’était à moi d’entrer en scène, on dirait.

Alors je m’étirai pendant plusieurs secondes. Les jambes, les bras, le cou, les doigts. Je pris ensuite une grande inspiration et me dirigeai finalement au niveau de l’attroupement tout en prenant la parole d’un ton vindicte et sûr :

« Écartez-vous, s’il vous plaît ! »

Les cris de mesure de ma supérieure se stoppèrent, ainsi que toutes les personnes autour de charriot. Tous me regardèrent d’un air complètement surpris, voir même ahuris. L’un d’eux, un homme aussi grand et aussi large qu’Ylda avec le crâne rasé, me jeta même un regard froid malgré mon uniforme. Quant à ma supérieure, elle était aussi surprise que les autres. Je la regardai avec un petit sourire défiant et joueur sur le visage tout en me faisant craquer les doigts. C’était vrai que vu mon gabarit, les gens pouvaient penser que je me berçai d’illusion. Moi, un petit gringalet d’un mètre soixante-dix avec pratiquement rien dans les bras. Rien qu’à cette pensée, un petit rire s’échappa de mes lèvres alors que j’écartai d’un geste sûr la rousse tout en lui gratifiant d’un sourire sûr. Je regardai une dernière fois autour de moi et j’observai qu’ils restaient encore des personnes prêtes à pousser la charrette. Mais ils étaient bouchés ou quoi ? Je m’éclaircis alors un peu la voix et leur ordonnai tout en fronçant les sourcils.

« Écartez-vous, j’ai dit ! »

Ces personnes se figèrent sur place, me lancèrent tous un regard ahuri et finirent par me laisser le champ libre.

Je souris alors de plus bel tout en faisant craquer mes deux épaules et mon cou. J’en faisais peut-être un peu trop, mais c’était la première fois que je pouvais montrer ce que je pouvais en public. Ça avait un petit effet grisant qui ne me déplaisait vraiment pas. Je soufflai sur mes mains pour les réchauffer un peu à cause du froid puis je me mis en position. Je m’abaissai et passai ma main en dessous du chariot alors que je posai l’autre devant moi. Je jetai ensuite plusieurs regards autour de moi et surtout un vers mon chef. Je lui offris une nouvelle banane fière et commençai à faire mon cinéma. Au début, j’essayais de soulever cette masse assez imposante toute seule. Je déployai toutes mes forces, soufflant et gémissant de douleur alors que rien ne bougeait. Mon premier essai dura plusieurs secondes avant de tout relâcher, en sueur.

« Il rigole vraiment pas, ce chariot ! » Lançai-je assez surpris tout en m’épongeant le front.

À cela, j’entendis plusieurs protestations derrière moi. Le grand gaillard m’insulta même d’un petit nom d’oiseaux, mais fut rapidement balayé par Ylda. Je sentais tout de même son regard se poser sur moi, inquiète, incrédule et inquisitrice. Bon, la plaisanterie avait assez duré. C’était l’heure de passer à l’action, mais vraiment, qu’est-ce qu’il me plaisait mon fruit. Cependant, plusieurs personnes semblaient ne pas apprécier le spectacle et tentèrent une nouvelle fois de me déranger.

« S’il vous plaît, écartez-vous. En plus, j’ai l’impression que c’est la bonne. Il doit être coincé par le mur. C’est normal qu’on ne puisse pas le bouger. »

Je ris intérieurement à mes paroles. Bien sûr, le charriot était coincé. Qu’est-ce que je pouvais être con.

J’activai alors mon fruit. Je sentis une petite aspérité me taquiner le doigt, en forme de bouton. Sans attendre, j’appuyai dessus. Un léger clic se fit entendre et plusieurs personnes sursautèrent à ce bruit. Ils regardèrent tous autour d’eux avant de poser mon regard sur moi. Pendant ce temps, le décompte du poids du chariot se faisait dans ma tête. Cela ne durera qu’un petit instant. Lorsque le poids fut baissé de manière satisfaisante, je repris mon cinéma. Je simulai l’emploi complet de ma force comme la première fois sauf que, cette fois-ci, la carriole se mit à grincer légèrement, puis de plus en plus alors qu’elle quitta lentement le sol. Au lieu de la redresser comme tout le monde voulait le faire, je m’étais mis dans l’idée de la soulever. Je m’étais pris à mon propre jeu.

Sans aucun problème, je la pris sur mon dos sous les airs ahuris de toutes les personnes autour de moi. D’un petit air plaisantin, je jetai un regard et lançai un petit :

« Alors, je pose ça où ? »

Tout en riant, très légèrement. Mais bon, il ne fallait pas trop que je fasse le mariole. Même si je maîtrisais de plus en plus mon fruit, je n’avais pas soulevé ce genre de charge auparavant. Malgré la fraîcheur mordante du vent, je sentais un liquide froid envahir mon dos et mes jambes : de la sueur. J’avais peut-être sur-estimé ma force. Ces dernières commencèrent légèrement à fléchir.

« Bon ! Bougez de là ! » Hurlai-je d’un coup, tout en amorçant un jet de char.

Oui, un jet de char. Je n’avais plus le temps de le poser sans problème. Alors, pendant que mes forces devenaient insuffisantes pour retenir le poids aussi bas, je lançai la charrette trois mètre devant moi en m’exclamant assez fort. Elle décrivit une parabole bien écrasée avant de retomber lourdement sur le sol. Un nuage de neige s’éleva à la chute pendant que je soufflai, les mains sur les jambes, la tête vers le sol. Il me fallait plus d’entraînement.

Un silence de mort s’installa après cela. Tous me regardaient surpris, interloqué, voir même apeuré pour certains. Je me redressai alors et, pour les rassurer, je leur désignai la mouette que j’avais sur la tête tout en reprenant la parole :

« La marine, ça peut déplacer des montagnes ! »

Avant de rire franchement. Mais, à force de rire, je me mis légèrement à tousser, ce qui gâcha pas mal l’effet de la scène. J’en faisais vraiment trop. J’espérais que c’était du goût d’Ylda.
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Il se passa devant Ylda une situation pour le moins incroyable. Alors qu'ils étaient une bonne dizaine sur ce chariot et le jeune Caporal se proposait seul. Ylda demanda d'arrêter l'effort et jugea Kan. Vu la difficulté qu'ils avaient à dix, elle imaginait mal un homme réussir seul cet exploit. Le regard mauvais, dans un grand soupire, il avait intérêt à savoir ce qu'il faisait.

-Te plante pas Kagami, sinon j'vais tellement te botter le cul que tu pourras plus t'asseoir pendant plusieurs semaines!

Quelques spectateurs approuvaient les dires de la Lieutenant, la foule s'animait, se mit à discuter, un brouhaha vint animer la scène alors que les anciens pousseurs rejoignirent Ylda en regardant le petit venu faire ce qu'eux n'arrivaient pas concrétiser, mais elle fit taire les autres d'un geste sec de la main.

Il y eu un long moment de solitude devant l'échec de Kan, Ylda se frappa le visage en réalisant qu'il venait de ridiculiser toute la garnison de Boréa en même pas vingt secondes. Elle soupira alors que certains habitant protestaient ouvertement.

-Du silence messieurs dames. Elle siffla à Kagami discrètement. J'vais appliquer ce que j'ai dis tu le sais ça.

Le Caporal demanda à ce qu'on recul avec une justification moyennement bateau. Ylda recula, ne serait-ce que pour laisse Kan reculer vu qu'elle était derrière lui. Les habitants allaient venir reprendre le travail là où ils l'avaient laissé avant qu'un jeune impertinent ne vienne se moquer d'eux en surestimant sa propre force. La situation aurait pu être burlesque s'il n'y avait pas le mur d'un commerçant détruit juste à côté.

Puis l'impossible se réalisa. Non sans difficultés le nouveau souleva le chariot à lui seul, Ylda fit des yeux si ronds que la forme d'une sphère devenait cubique en comparaison. Les Boréaliens reculèrent surprit, prit de peur par l'évènement un grand espace s'était formé autour de Kan, seul Yda, bouche-bée restait non loin de lui. Il y avait quelques sifflements impressionnés aussi. Il acheva son numéro, ses petites blagues en lançant le chariot de l'autre côté, Ylda se déplaça alors qu'un vent de panique poussa une partie des spectateurs à se déplacer pour éviter que le chariot ne soit trop prêt après son vol plané. La Lieutenant fusilla Kan du regard à son énième remarque, mais la population se mit à l'applaudir, il venait de réaliser un exploit il fallait l'admettre, sur Boréa personne n'avait connaissance d'une personne capable de soulever ainsi un chariot. Elle soupira en secouant la tête avec un petit sourire, un petit con, mais doué pensait-elle. D'une voix puissante elle calma tous les cris des gens.

-Bien bien, à présent nous allons reprendre notre patrouille, messieurs dames, nous ferons également un rapport, s'il le faut nous participerons aux travaux. Pour le mur, barricadez le avec du bois, il fait assez froid comme ça.

Elle prit Kan par le bras avant le tirer hors de la foule alors qu'on le félicitait avec enthousiasme, elle le fit tourner au coin d'une rue presque vide et elle le toisa, le regard émerveillé, la voix pleine de reproche, il lui était difficile de correctement articuler sa pensée suite à ce qu'elle venait de voir.

-Plus jamais tu nous fais un coup pareil! Tu as mangé un fruit? C'est ça? Tu aurais pu nous aider sans faire ce numéro, ce n'est pas un cirque la Marine! Je veux bien que tes pouvoirs t'offrent l'occasion de briller, mais la Marine sert le peuple et empêche les troubles public, elle n'encourage pas le cirque de rue! Elle soupira longuement et reprit sa route. Je te reconnais quand même un sacré talent, allé, viens.

Elle eut un sourire sincère et reprit sa route. Elle l'amena tranquillement vers le centre ville, plus animé, les marchands faisaient des appels, invitaient les passants à devenir leurs clients. Elle résista à l'envie d'acheter quelques peaux pour se faire une nouvelle cape. Ses yeux trouvèrent Kan prêt d'un marchand.

-Kan vient, il faut qu'on rentre à la garnison, qu'on indique ta chambre, qu'on te donne un uniforme hivernal en plus de moufles chaudes.

Ils rentrèrent à la Garnison, un grand bâtiment, propre aux constructions de la Marine, tout en pierre, mais il gardait les toitures typiques de Boréa, ce qui en faisait un monument très atypique dans le décor Boréalien.

-Bien, déjà à Boréa, les gens sont très ouverts et accueillant c'est pour ça qu'il faut se présenter, partir en patrouille dans l'île. La royauté collabore avec la Marine, le responsable de la garnison, le Colonel Grey est une personne très importante qui a de très bons rapports avec le Roi Maximilian. Elle fit une pause. Il faut s'entraîner régulièrement, si tu n'es pas en patrouille, tu es à la garnison pour assurer la garde. Profite de ton jour de congés pour te reposer et faire du tourisme et profite aussi de tes vacances lorsque tu en auras.

Elle s'assit sur la chaise et regarda ce jeune prometteur.

-Il faut que j'aille voir mes parents, ça fait quelques semaines que je ne leur ai pas donné signe de vie. Elle fit une courte pause. Et toi alors? Tu te plais dans la Marine même si tu n'y est pas entré par choix? Elle le laissa répondre puis reprit. Et ce fruit? Il te permet quoi au juste?
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La posture bien droite, le dos redressé, une main au niveau de la casquette pour un salut militaire et un sourire fier sur les lèvres, tout cela n’était qu’une façade alors que je regardais les gens m’applaudir et me siffler. J’essayais de rester digne malgré l’effort que j’avais effectué. Mon front dégoulinait, mes bras et mes jambes tremblotaient et je reprenais difficilement. J’avais réussi mon coup. Pour être honnête, ce chariot pesait son poids et le diminuer me coûtait pas mal d’énergie. Je n’étais pas encore assez fort et endurant pour prolonger ce genre de prouesse, mais j’étais fier d'en être arrivé jusque-là. J’étais surtout content d’avoir réussi mon coup, sinon mon matricule aurait pris un sacré coup de botte de la part de ma supérieure.

En parlant d’elle, je la fixai droit dans les yeux, juste avant qu’elle ne reprenne la situation en main en dispersant les gens de sa voix puissante. Juste après, elle m’attrapa le bras et me traîna dans une ruelle non loin de l’accident. Là, je fus témoin d’un spectacle très peu banal : alors qu’elle me faisait la leçon, ses yeux pétillaient d’une admiration certaine face à mon exploit. J’opinai du chef lorsqu’elle me demanda si j’avais mangé un fruit du démon. C’était logique, si dix personnes ne pouvaient pas soulever une carriole pleine, comment un gringalet comme moi pouvait le faire sans aides extérieures. Cependant, lorsqu’elle enchaîna les réprimandes que je méritai au vu de mon insubordination, je ne pus me contrôler et un sourire naquit sur mon visage pendant qu’une main s’activa à l’arrière de mon crâne et que mes yeux se plissèrent, ce qui me faisait un air tout à fait sympathique. J’étais content de moi. Encore plus quand elle me complimenta. Ces mots gonflèrent mon ego et mon buste comme un ballon.

Sans rien dire, je suivis Ylda vers le cœur de la ville où tous les habitants se rassemblaient. Toute cette effervescence de vie me rappelait mon petit village ; les marchands qui hurlaient et invitaient les passants à regarder et acheter, les passants qui les ignoraient et voguaient à leur envie entre étals et comptoirs en tous genre, de la nourriture, du bric-à-brac, des armes, des armures, tout se vendaient. Je profitai même d’un petit moment d’inattention de la Lieutenante pour aller voir un éventaire de nourriture, mais avant même de pouvoir acheter quoi que ce soit, j’entendis la rousse de venir la voir. Pas de moufle s’il vous plaît…

Elle m’emmena alors vers la garnison de la marine afin de m’équiper pour affronter le climat assez froid de Boréa et me montrer la chambre où j’allais loger. La première chose qui me surprit, enfin qui me dépita, en voyant le bâtiment, c’était son architecture. J’avais l’impression d’avoir déjà vu cette bâtisse tellement de fois. Les mêmes briques gris et bleu, les mêmes fenêtres, les mêmes portes. Il n’y avait que la toiture qui différait. Elle gardait le style de la ville. Je ne pus m’empêcher de soupirer en voyant cette tristesse et de lâcher un petit :

« C’est déprimant… Comme à chaque fois. »

Dans mes dents, à peine audibles. Je parcourus de nombreux couloirs qui ne portaient aucune décoration, montai un escalier aussi vide que morne pour enfin me retrouver dans ma chambre aussi dépouillée que le reste. Une table, deux chaises, un lit, une table de chevet, rien d’autre. J’en venais même à regretter le dojo. Au moins, la couleur du bois était plus chaude et il y avait une âme. Là, j’avais l’impression de ne plus rien posséder. Heureusement, ma cantine était arrivée avant moi, déposé certainement par les mousses. Toutes mes affaires étaient là. Alors que ma guide se mit à parler de choses et d’autres qui ne m’intéressaient pas vraiment, car oui, savoir que la Marine entretenait des relations cordiales avec la royauté ne me passionnait pas vraiment, j’étais plutôt captivé par le fait de ranger mes affaires. Je sortis mon kimono rouge que je regardais avec une certaine fierté. Qu’est-ce que j’avais hâte de pouvoir te remettre. Je déposai aussi plusieurs autres tenues, plus conventionnelles.

« Ne vous inquiétez pas pour ça. Je ne fais que ça depuis que je suis petit. » Lui répondis-je tout en finissant de ranger mes affaires. « Pour moi, la Marine c'est déjà des vacances, croyez-moi. »

Je me mis à rire très légèrement avant de fermer mon armoire et de remettre mon bagage au pied de mon lit. Mais mon rire se tut rapidement, mon air ravi se transforma en un petit l’air triste lorsque je l’entendis parler de ses parents. Cela faisait plus d’un an que j’avais quitté Tanuki, plus d’un an qu’ils n’avaient reçu aucune nouvelle de ma part. Je devrais sans doute leur envoyer une lettre… Ou aller les voir, à l’occasion d’une affectation là-bas. M’enfin, ça serait assez surprenant, il ne s’y passait jamais rien.

Je fus sorti de mes songes par les questions d’Ylda. Je me grattai une nouvelle fois l’arrière du crâne, mais plus par réflexe qu’autre chose et me dirigeai vers une chaise de libre où je me laissai tomber lourdement dessus. Je m’adossai à elle et levai les deux pieds de celle-ci pour observer le plafond.

« Moi aussi, faut que je donne signe de vie. Enfin, ils savent que je suis parti à l’aventure… Si je reviens aussi tôt alors que je me suis battu pour pouvoir voyager, j’aurais l’air de quoi ? Moi qui voulais parcourir toutes les mers, me re voilà à North Blue… »

Un léger soufflement s’échappa de mes narines alors que j’affichai un petit sourire dépité.

« Pour le moment, ça ne change pas trop de chez-moi. Entraînement, hiérarchie, politesse… Je ne devrais sans doute pas le dire, surtout pas à une supérieure, mais… » Je me stoppai un instant pour la regarder. « Ça me fait chier. »

Un long soupire s’échappa de mes lèvres et j’observai de nouveau le plafond en me balançant sur ma chaise. La chaise grinçait sous la maltraitance que je lui faisais subir.

« N’empêche, il y a quand même un avantage à être engagé : j’affronte plus d’adversaires. Je peux parfaire mes techniques au sabre et mes connaissances de combat. Par chez-moi, même si ma famille possède un dojo, le monde qui pratique l’art du combat est très limité, donc j’ai fait rapidement le tour. Au moins, là, je peux mieux progresser. »

Je m’étirai assez longuement avant de retomber lourdement sur les quatre pieds. Je me levai tranquillement et m’approchai de la grande armoire où se trouvaient mes affaires et je posai ma main dessus tout en répondant à la question de la Lieutenante.

« Pour faire simple, mon fruit sert à ça. »

Un petit clic s’entendit à l’intérieur de la pièce, comme un petit mécanisme qui se déclenchait. Le petit clic se fit suivre par plusieurs grincements et craquements qui provenaient… Du sol. Celui-ci était composé de longues planches de bois assez résistantes et robustes, mais les craquements venaient pourtant de là. Ils se faisaient de plus en plus présents, comme si les planches allaient rompre sous un poids démesuré. Je lâchai alors l’armoire et le bruit s’estompa directement après. Je tournai la tête vers Ylda en lui lançant.

« Je joue sur le poids des objets. Je peux les alourdir ou les alléger à ma guise. »

J’observai le sol craquelé et soupirai légèrement.

« Bon… Faut que je déplace cette armoire maintenant et que je mette un panneau ‘défense de marcher ici’… »

Je ris face à ma bêtise et utilisai mon pouvoir pour déplacer sans problème la commode afin de ne pas trouer le plancher. Après mon petit numéro, je m’assis une nouvelle fois en face d’elle et continua de lui parler.

« Je peux faire apparaître des petits boutons qui me permettent de manipuler le poids de tout ce que je touche. J’ai même trouvé d’autres utilisations, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de les utiliser. »

Je me frottai les mains, un autre réflexe. Je reculai ensuite la chaise pour l’approcher du mur tout en reprenant la parole :

« J’aimerais savoir, Ylda… Qu’est-ce qui vous a amené à entrer dans la marine ? Est-ce que vous vous y plaisez, vous aussi ? »

Je glissai mes mains derrière la tête et basculai vers l’arrière. La chaise heurta le mur, ce qui me permit de rester dans cette position sans gérer mon équilibre.
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Elle prit également place, assise sur une des deux chaises de la chambre, tranquillement elle l'observa parler. Il avait une bonne raison de ne pas rentrer, mais la famille c'était sacré quand même, elle arqua un sourcil lorsqu'il parla d'aventure, mais elle ne préféra pas lancer le sujet, autant ne pas assombrir ses pensées lors de son premier jour. Au moins elle savait qu'il venait aussi de North Blue, finalement ils étaient presque voisins.

Sa remarque sur la politesse et la hiérarchie la fit rire, elle aussi elle était comme ça un peu, alors  elle haussa les épaules.

-Tu sais, quand tu menaces de mort un vice-amiral... t'es pas spécialement un exemple de politesse et de hiérarchie. Elle faisait référence à son stage. Oui j'ai fais ça à Salem Fenyang, le vice-amiral.

Elle eut un franc rire avant de l'observer, elle préféra aussi passer sur un autre sujet, lorsqu'il reprit la parole, elle l'écouta avec attention et respect, elle comprenait son point de vue, finalement l'engagement forcé était un mal pour un bien, il avait la sécurité de l'emploie, s'il restait en vie et pouvait même prétendre à se balader un peu partout dans le monde après quelques gains de grades. Elle prit ses deux boucliers et les caressa doucement.

-Moi aussi j'aime combattre de valeureux guerriers, encaisser les coups de personnes connus ça entraîne bien.

Ensuite, il se leva, sa demande n'avait rien de surprenant, alors il l'observa faire avec l'armoire et en entendant les lamelles du parquet qui craquaient, elle l'observa d'un regard douteux, que faisait-il ainsi? Le parquet était-il entrain de céder sous le poids et que signifiait ce "clic" qu'elle avait entendu juste avant? De là où elle était, les fissures du sol apparaissaient à ses yeux, elle grogna lorsqu'il s'arrêta et son regard le fusilla.

-Irrécupérable, ça comme avec une armoire, ça finit avec un navire, attention parce que ça coûte cher un navire. C'est bien au delà de nos salaires.

Elle trouva son pouvoir intéressant, pas seulement dans la vie de tous les jours, mais en cas de combat aussi, ce qui pouvait être d'un incroyable atout. Avec un petit rire elle haussa les épaules, s'il progressait c'était le principal. Lorsqu'il prit la parole pour lui demander à ce qu'elle parle, elle se redressa avec un pâle sourire. Ça lui faisait toujours quelque chose de raconter les raisons de l'engagement.

-Il y a cinq an, environ, la Marine à fait un coup d'Etat, l'ancien Colonel à prit le pouvoir, instauré une terreur. J'ai maudit la Marine qui n'a rien fait, heureusement le peuple à reprit le pouvoir et un nouveau Colonel à été mandaté, heureusement le Colonel Grey a épuré la Marine de Boréa, tué les traîtres, discuté avec le roi pour renoué ce lien brisé entre l'île et le gouvernement. C'est un homme comme lui qui m'a donné envie de m'engager et j'espère un jour qu'il sera fière de me voir Amirale! Je compte partir sur la mer, avec mon propre navire dès que je le pourrai, dès que j'en aurais un. Un équipage qui capture et jamais ne tue. Un équipage de première ligne qui absorbe les chocs, protège ses camarades, qui est un bouclier pour tout le reste de la Marine. C'est aussi simple que ça, c'est même un peu cliché, mais ça me va. Je veux épurer la corruption des rangs de la Marine. Ça peut paraître présomptueux, mais si le vice-amiral Fenyang à dit que j'en étais capable, alors je sais que je le suis.

Elle eut un petit rire.

-C'est la première fois que je rencontre un utilisateur de fruit, merci pour ça, je ne sais pas si j'en mangerai un si je le pouvais. J'aurai peur de le vivre comme une malédiction plus qu'une bénédiction.

Elle se redressa, le dominant de tout son haut et elle inspecta la salle, il avait rangé ses affaires devant elle de façon naturelle, ce garçon n'était pas un grand stressé, à prendre la vie comme elle vient, mais attention à ce que ça ne lui joue pas des tours pensa-t-elle.

-Je suis heureuse d'avoir fait ta connaissance Kan. Tutoie moi quand tu n'as rien d'officiel à me dire, jeune merdeux. J'espère qu'on pourra patrouiller ensemble, il y a beaucoup d'endroits que je dois te montrer. Au revoir et ne casse pas tout par pitié.

Elle eut un petit sourire et claqua la porte après avoir remis ses boucliers en place dans son dos.
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Menacer de mort un vice-amiral… D’après les cours que j’avais dû suivre pendant ma période d’entraînement pour entrer dans la Marine, J’avais appris entre autres la hiérarchie et les vice-amiraux se trouvaient pratiquement en haut de l’échelle. Elle avait pas mal de cran, ou un grain pour s’attaquer à ce genre de personne. Mais le nom ne me disait rien, je répondis juste d’un haussement des épaules alors que je balançai toujours sur ma chaise en regardant le plafond. Qu’est-ce qu’il était moche, ce plafond. Vivement une autre affectation, que je parte en mer.

Je ris très légèrement lorsqu’elle me réprimanda sur mes actes. Je ne pouvais pas m’en empêcher. Ce pouvoir me plaisait bien, il me facilitait dans la vie de tous les jours, et même en combat. Je me grattai l’arrière de la tête et lui fis un petit sourire gêné en répondant un petit :

« Désolé »

Sans grande conviction. Ce n’était pas ma faute si le sol ne pouvait pas résister à plus d’une charge de cinq cent kilos. Pourtant, c’était une bâtisse faite par la Marine, ça devait résister aux agressions extérieures comme intérieur. Je soufflai ensuite légèrement lorsqu’elle me parla du salaire. L’argent ne m’intéressait pas. Je pouvais manger à ma faim avec les autres, j’avais ce qu’il fallait au niveau garde-robe et mes armes gardaient leur état initial vu qu’elles avaient été traitées pour ça. Mais, avoir un navire à soi, ça ouvrait pas mal de possibilité.

Je l’écoutai ensuite parler d’elle, de son histoire et de sa motivation à devenir Marine. Au fur et à mesure du récit, je me redressai, faisant retomber la chaise sur ses quatre pieds et je me rapprochai peu à peu de la table pour poser mes coudes dessus. Des petites étoiles éclairaient mes yeux alors qu’Ylda racontait son désir d’épurer les rangs de l’armée de toute corruption. Elle en voulait, ça se voyait. Pas comme moi qui voulais juste voyager et arriver jusqu’au bout du monde. Elle y croyait vraiment, ça faisait tellement plaisir à entendre. Un sourire naquit sur mon visage et j’opinai du chef fièrement tout en lui adressant un grand pouce en l’air. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire d’autre à part ça. Lorsqu’elle enchaîna au niveau des fruits du démon, je ris de mon côté et lui répondis avec franchise :

« En quoi, c’est une malédiction de posséder une capacité surhumaine ? Tout peut être utile, il suffit de savoir l’utiliser. »

Je m’étirai longuement sur ma chaise pendant que ma supérieure se leva de sa chaise pour ensuite me saluer et partir. Un autre rire m’échappa lorsqu’elle me supplia de rien casser. Avant qu’elle ne parte, je lui fis un salut militaire en lui disant :

« Pas de problème, Ylda ! »

Lorsqu’elle s’en alla, je me détendis un bon coup, soufflai longuement puis tombai sur le l’île comme une vieille brique, encore tout habillé. Ce n’était vraiment pas de tout repos, ce genre de vie. Faire bonne impression, montrer sa valeur, devoir respecter les supérieurs… C’était fatiguant. Cependant, j’avais quand même hâte de partir à l’action. Qu’est-ce que l’avenir allait bien pouvoir me réserver…

Dans un petit moment de lucidité, je me levai de mon lit pour m’asseoir dessus et attrapai ma cantine pour la rapprocher de moi. Je l’ouvris et fouillai à l’intérieur afin de récupérer un bout de papier et un crayon. Je me redressai, soufflai un bon coup et me dirigeai vers la table où je pris place. Je déposai ensuite la feuille, le crayon juste à côté et observai la première pendant de longues heures, la tête posée sur mon poing. Je changeai plusieurs fois de position, regardai le plafond, observai la ville par la fenêtre. Le temps filait à toute allure, mais je ne trouvais pas quoi écrire. Qu’est-ce que je pouvais leur dire ? Que j’allais bien, que je m’étais pris d’amitié avec des pirates, mais que je m’étais fait abandonner par eux et enrôler de force par la Marine ? Non, je ne pouvais pas faire ça. Du moins pas par lettre. Si j’avais l’occasion, j’irais les voir directement pour en parler.

J’attrapai alors la feuille, la chiffonnai en une petite boule et la jetai dans un coin de la pièce vu qu’il n’avait pas de poubelle. Je décrochai mes épées de ma ceinture et les observai pendant quelques secondes avant de les déposer au pied du lit. Puis je soupirai longuement, très longuement avant de m’allonger et de m’assoupir pratiquement juste après. L’aventure avait pris un sens bien différent de ce que j’avais imaginé.
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