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Le mariage de l'Enfer

Les quais de Manshon, avec son nombre incalculable de bateaux de commerces stationnés, ses petits bureaux d’assurance devant lesquels les capitaines faisaient la queue en vociférant, et son odeur de poisson pas frais…Moka reniflait l’air, maussade, Vasco et Nikolas sur ses talons, l’un de marbre, et l’autre se perdant en imprécations sur les lieux.

- Cet endroit de merde quoi…Pourquoi nous avoir amené ici, dans ce repère à truands ? questionna Vasco, qui avait toujours la langue bien pendue, trop pendue pour un larbin.

- Mon cher Vasco, tu ne sais pas apprécier la beauté rustique de Manshon à sa juste valeur, répliqua Nikolas en le devançant pour se retrouver à la hauteur de Moka. Pas vrai Capitaine ?

Tout autour d’eux, les mafieux, assis en terrasse de café, affairés à négocier avec des marchands, ou simplement stationnés en qualité de guet, les scrutaient, comme si la rumeur du retour du prince déchu avait atteint les sept familles aussitôt son navire amarré au port. Moka n’aimait pas être observé, aussi accéléra-t-il le pas, sans dire un mot. Ses compagnons de routes suivirent la cadence et le groupe s’engagea dans une étroite ruelle, mais ils n’étaient plus seuls.

- Euh…Moka ? Je crois bien qu’on est suivi, souffla Vasco, la main portée au pommeau de son épée.

Sans répondre, Moka quitta la ruelle où il se trouvait, obliqua sur sa droite, traversa les ruines d’une vieille auberge, et gagna un passage plus fréquenté, dans le très fameux Quartier des Plaisirs de Manshon. Ici se trouvait Séréna, Moka le savait depuis qu’il avait entendu deux marins ivres vanter le nouveau cabaret tenue par une ancienne courtisane tombée sur un trésor : le New Morning. A la pensée de Séréna, de ses beaux cheveux sombres, sa démarche à la fois féline et chaloupée, ses hanches affriolantes, Moka esquissa un sourire…qui s’effaça aussitôt à la pensée de la fille qu’il avait eu avec elle.

- Pas un endroit pour élever une enfant, marmonna Moka.

Le pirate reconnut directement le cabaret, avec son enseigne bien en évidence représentant un soleil rougissant, sa façade imitant le style antique, ses hautes fenêtres aux rideaux pourpres : c’était bien le style de Séréna, sulfureux et pompeux à souhait. Avant d’entrer, Moka se tourna vers Nikolas et Vasco, ce dernier semblant d’ailleurs enchanté à l’idée de pénétrer dans les lieux.

- Vasco, Nikolas, restez ici, histoire que personne ne me dérange…J’ai une famille à revoir.

- Bien, tu peux compter sur nous, répondit Nikolas, tandis que Vasco, l’air dépité, s’assit sur le perron de l’établissement.

L’intérieur du cabaret était plutôt luxueux, avec une grande salle principale, à l’éclairage tamisé, et au bout de laquelle une immense estrade destinée aux spectacles dominait une vingtaine de tables. Sur sa droite, un bar, derrière lequel officiait une serveuse au visage angélique qui jurait avec son corps élancé et leste, attira son attention : après tant de jours passés en mer, Moka avait besoin d’un petit remontant. S’installant sur l’un des tabourets placés devant le comptoir, il fixa la belle d’un regard faussement intéressé, et celle-ci, avec un sourire enjoliveur, vint prendre sa commande.

- Alors mon beau, qu’est-ce que je te sers ?

- Hmm…ce que tu jugeras bon de me préparer. J’ai fait une longue traversée en mer qui m’a épuisé, dit Moka.

- Ça sera un Blue Lagoon alors, c’est corsé tu verras, répondit la serveuse en se retournant pour préparer le précieux breuvage.

En attendant, Moka jeta un coup d’œil sur le reste de l’assistance, peu nombreuse à cette heure de la journée. Au niveau de l’une des alcôves privées jouxtant l’entrée, un homme, les cheveux de jais coiffés en arrière, un costume trois-pièces d’anthracite, et une cigarette à la bouche, l’observait avec assistance. Le contact visuel dura plus longtemps que Moka ne le voulait et celui-ci, gêné, reporta son attention sur la belle serveuse qui lui posa justement son verre devant lui.

- Et voilà beau gosse, lui dit-elle en lui caressant la joue, avant de partir servir un autre client, bien moins avenant.

- Merci, lâcha Moka, sans pourtant oser siroter la boisson, le regard de l’homme derrière lui pesant toujours plus intensément.

Tout d’un coup, Moka se leva, son verre à la main, se dirigea vers l’alcôve où se trouvait l’homme et s’installa juste en face de lui, sur l’un des sofas du renfoncement. Ils restèrent un moment silencieux, jusqu’à ce que l’homme en costume écrase son mégot de cigarette dans un cendrier, soupirant de dépit.

- Alors, c’est vous le fameux Moka ? demanda-t-il, avec cette pointe méprisante dans la voix qui disait à l’intéressé tout le « bien » qu’il pensait de lui.

- Oui, et vous ? Qui êtes-vous ? Vous n’êtes pas aussi « fameux » que moi si je ne vous connais pas, répliqua Moka sur le même ton.

- Moka, il s’agit de mon grand frère Francesco…un caractère de cochon, mais tu t’y feras, lui répondit une voix, suave comme un baiser, qu’il reconnut aussitôt.

Appuyée contre le mur dans une pose très suggestive, ses habits n’en étaient pas moins d’une sobriété qui contrastait avec son passé. Ses longs cheveux noirs, d’habitude laissés au naturel, étaient coiffés avec un chignon sophistiqué, et une robe noire rehaussée de motifs en fil d’argent dessinait à merveille sa silhouette svelte. Autour de son coup, une croix d’or, qui rappela à Moka le coup qu’ils avaient effectué ensemble, le bon vieux temps. Sans attendre plus longtemps, le prince se leva, et prit dans ses bras la femme qu’il aimait.

- Tu m’as manqué Séréna, lui souffla-t-il à l’oreille.

- Toi aussi Moka…

- Bon, les amoureux, je vous dérange ? intervint Francesco, qui s’était lui aussi levé.

- Roh, t’es chiant ! Viens, Moka, il faut que je te montre la petite, dit-elle en lui prenant la main.

Un sourire goguenard aux lèvres à l’adresse de Francesco, il le planta là, et suivit Séréna à l’étage du cabaret, dans ses appartement…il était temps de rencontrer la petite Olivia.
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Aujourd’hui je suis plus tendu que jamais, putain de journée de merde, pas plus tard que ce matin, nous avons dû de nouveau changer de planque à cause de la Marine qui nous est tombée dessus, il y a un affrontement assez court mais dans lequel j’y ai laissé des hommes, ça me fait chier, j’ai décidé, accompagné d’Arhye, Matt et Léonardo d’aller nous détendre dans un bâtiment qui m’est arrivé de côtoyer déguisé en civil.

Cette fois-ci, je m’y rends sous ma véritable identité, de toute façon je vais bientôt gagner Grand Line, nous vivons sur cette île nos derniers jours avant de s’éclipser de ces mers pour de bon.

Garrot en bouche, je tire une grosse latte dessus, le moral dans les chaussettes, je n’ai que ça pour me réconforter avec la bibine.

Après avoir traversé une ruelle ainsi que quelques bâtiments en ruines, nous arrivons dans le quartier hot de la ville, le quartier où tous les plaisirs liés aux femmes peuvent s’accomplir selon la grosseur du portefeuille. Arhye me lance un regard plutôt gêné, ces yeux qui disent « C’est la première fois que je vais dans ce genre de quartier ». Quant à Matt, lui reste indifférent, Léonardo par contre est excité comme un puce, ça semble le rendre heureux, voilà au moins un qui est content.

- Tu sais le cyclope, les femmes, ce n’est pas mon orientation sexuelle, connard… .

Je souffle, les mains dans les poches, vagabondant dans cette rue, le regard dans le vide, mon cerveau se dirige instinctivement dans le cabaret où je m’étais rendus dans le passé. Les insultes qui viennent d’Arhye ou de Matt, pour cette journée je n’en ai rien à foutre, je suis tellement dépité qu’il en faut plus que ça pour me toucher.

Je pousse la porte, passant devant deux hommes restant à l’entrée, je suis suivi des gars. Je me déporte à la première table venue, les personnes m’apercevant à l’intérieur commencent à se taire, chacun chuchotent dans leurs coins, plongeant peu à peu le cabaret dans le silence, les filles sur leurs estrades dansent avec moins d’engouement et de plaisir en nous apercevant. Léonardo se met à grommeler, souffler.

- Ne faîtes pas attention à lui ! Danser comme avant ! Je veux du spectacle !

L’ambiance à l’intérieur de l’établissement se fait pèse sur les autres, n’osant plus bouger le moindre petit doigt en ma présence. Je tire de nouveau sur ma clope, nous attendons plusieurs minutes, aucune serveuse n’est venue nous servir.

Le moral bien entamé par ma journée voilà qu’ils ne bougent pas leurs culs !
Je commence à beugler comme un putois.

- BORDEL ! NOS VERRES C’EST POUR AUJOURD’HUI OU DEMAIN ?!

Une serveuse vient en s’excusant et prend notre commande.

- Bon…bon…bonjour ! Que souhaitez-vous ?

Sur un ton directif et sec je lui réponds.

- Enfin, p’tain c’pas trop tôt ! BONJOUR ! Pour moi ça s’ra un double scotch sans glaçon. Prenez leurs commandes, c’moi qui paie.

Le personnel est tout de suite moins accueillant quand ils savent la vraie identité des personnes.

J’écoute la commande de mes amis, Léonardo commande une vodka, Matt une bière et Arhye un sirop. Soudainement j’éclate de rire, tapant du poing sur la table, ce con m’a refait ma journée. Je lui décolle une tape dans le dos qui selon sa tête lui a décollé un poumon, je finis par lui dire.

- Arhye… merde ! On est là pour picoler ! On n’est pas là pour rester sobre comme des lopettes !

Râlant le gamin a pris  un Gin Tonic.

- T’en as pas marre ?! Faut toujours que tu te fasses remarquer !

Je m’affale de nouveau dans ma chaise, reprenant peu à peu mon air de déterré.

- C’pas ma faute, j’suis recherché pour 94 Millions de berrys ! Regardes, toi aussi tu es recherché ! Alors ne fais pas chier !

Quelques minutes plus tard nos verres sont arrivés, l’ambiance dans le cabaret pendant ce laps de temps avait repris un peu de son activité, comme si nous n’étions pas là. Jusqu’à que la serveuse par faute de trébucher me renverse le plateau sur la gueule, faisant bien sûr pouffer mes cons de camarades ! Bouillonnant, ma main agrippe le cou de la serveuse grande et fragile. Son regard apeuré vient se loger dans le mien remplit de fureur.

L’atmosphère du bar est redevenue subitement silencieuse et tendue.

Arhye, Matt et Léonardo m’ordonnant de lâcher cette jeune serveuse, ce que j’ai fait par la suite, je repris mon air boudeur tout en me rasseyant.

La serveuse cherchant son souffle après être lâchée, Arhye se jetant à son secours. Je lève les yeux en l’air, soûlé par cette comédie que tout le monde s’évertue à jouer. Je sais bien que je ne suis pas le bienvenue dans ce bâtiment à cause de mes altercations avec les mafieux. Léonardo commence à me faire la leçon, il croit que je l’écoute alors qu’en réalité, je suis en train de repenser à nos mésaventures auparavant.

Pourquoi être autant déprimé ? Parce que les gars ce matin au combat étaient des gars qui me suivaient depuis le début que j’avais un équipage !

- Il ne faut pas lui en vouloir, il traverse une très mauvaise passe. Dit Léonardo à la serveuse encore apeuré avant de tourner sa tête vers Arhye. Va falloir trouver un truc pour lui faire oublier la baston avec la Marine ce matin, c’est bien la première depuis que je suis avec lui qu’il est autant à cran.
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- Ça va, plus de peur que de mal...

   J'étais revenu vers Daemon et le reste du groupe, laissant déguerpir une employée larmoyante. Autour de nous, tous marmonnaient des propos incompréhensibles, mais nous connaissions le fond de leur pensée commune : nous n'étions pas les bienvenus par ici.
   Mais pour l'instant, notre attention était tournée vers le borgne qui bouillonnait. Matt n'osait rien dire, de peur de se faire rembarrer une nouvelle fois. J'étais dans le même cas, pourtant on m'avait confié la lourde tâche de me charger de lui... A la bonne heure. Je m'approchai encore, toussotai pour attirer son attention, sans succès. Je recommençai. Rien. L'autre restait froid, les yeux rivés sur son verre vide. Je soupirai et sans plus attendre je me dirigeai vers le bar sur lequel je récupérai une bouteille de whisky sous les yeux d'une jeune et jolie barmaid, légèrement offusquée :

- Je reviendrai payer après.

   Charmeur, je la gratifiai d'un clin d’œil complice. Son sourire naissant signala son accord et ma récompense. Oubliant déjà ma dette, je rejoignis de nouveau notre table, ouvrit la bouteille et prit d'un geste vif le verre de Daemon, dont le regard s'éveilla soudain. Je crus qu'il allait m'en mettre une lorsqu'il vit la liqueur dorée jaillir de son contenant. Lorsque le verre fut remplit, il se calma. Un peu.
   Nous nous dévisageâmes enfin :

- Qu'est-ce qu'il y a ? T'veux me rendre saoul et t'barrer à nouveau ? Y en faudra plus que ça pour y arriver, gamin...
- C'est bien la seule chose chez toi qui te fasse ressembler un tant soit peu à un pirate.
- ... Pardon ?

   Oui, c'est à peu près ce que j'avais envie de dire après avoir entendu les mots sortir de ma bouche. Élan de courage ou pure folie ? Je n'en avais aucune idée. Cependant je n'allais pas me défiler maintenant que j'avais commencé. Sanguin comme il l'était, c'était bien la seule manière que j'avais trouvé pour le faire réagir. Nous n'étions pas ensemble depuis si longtemps, mais je commençai à comprendre sa façon d'être :

- Tu m'as bien entendu. Pour boire tu es fort, très fort même ! Aucun doute là-dessus. Mais pour le reste, tu n'en es que la pâle imitation.
- Attend... Qu'est-ce que t'essaie de faire là ?
- J'essaie de t'ouvrir les yeux ! T'es là ! Assis sur ta chaise à te morfondre comme une veuve sans le sou, et tu te bourres la gueule pour oublier tes problèmes ! T'assumes pas tes choix ? T'assumes pas ton mode de vie ?
- Petit... Ferme-la. Maintenant.
- Il a raison, Arhye : tu vas un peu loin là...
- Oh non je ne m'arrête pas là, non ! T'es pas un pirate, t'es un sale ivrogne !
- Tais-toi !
- Un ivrogne qui tranche tout ceux qui ne lui plaisent pas et qui chouine quand ses hommes crèvent alors qu'il en avait la charge !
- Arhye, t'es malade ! Arrête !
- Et tu viens me faire la morale, à moi ? Tu nous prends en otage, Matt et moi, tu nous obliges à participer à un massacre, tu nous fais piller pour toi, tu nous casses la figure pour nous remettre à notre place, espérant nous faire comprendre que c'est ça la piraterie ?! Et toi, à la moindre petite contrariété, tu t'assieds et tu chiales ?! BEL EXEMPLE !

   C'était la goutte de trop. Son poing était venu m'atteindre en pleine mâchoire et je partis voler contre la table du voisin qui éclata sous la force de l'impact. Je me retrouvais étalé par terre au milieu  de clients interloqués, face à un Daemon Wall plus furieux que jamais. Dans son regard, je voyais clairement ses intentions. Il ne pensait pas à me tuer, non : juste à me faire mal. Le plus possible. Il voulait faire disparaître toute la frustration emmagasinée jusqu'à présent et j'allais servir de réceptacle.
   C'était en partie ce à quoi je m'attendais. Le borgne n'était pas seulement triste d'avoir perdu des hommes ce matin, c'était un tout. Beaucoup d'événements s'étaient produits, et je ne doutais pas qu'avant de me rencontrer il avait eu son lot de mésaventures... Je n'avais d'ailleurs jamais su ce qu'il était arrivé à son œil. Mais nous connaissions tous les deux les risques : la piraterie, ce n'était pas juste la liberté, la gloire, l'argent et les femmes. C'était aussi la fuite, la peur du lendemain sur une mer agitée, la traque incessante du gouvernement, la mort... Des liens se tissaient, aussitôt tranchés par la dure réalité de notre existence. Tant que nous vivions, nous marchions sur un fil tendu au dessus d'un précipice ténébreux.

  Le pied du pirate en kimono me souleva du sol et je fis un autre bond pour atterrir sur les fesses contre le parquet devant le bar. Du sang coulait de ma lèvre fendue et je toussai. Reprenant mes esprits je me redressai et le fixait intensément :

- Tu fuis tes responsabilités, Daemon...
- Ferme ta gueule !

  Cette fois, j'esquivai son coup de poing en bougeant la tête sur la droite et ripostai en lui envoyant le mien dans la tempe. Sonné, il recula, trébuchant presque sur le pied d'une chaise renversée. Je l'y aidai d'une balayette bien placée et m'assis sur lui, essayant de le maintenir au sol du mieux que je pus :

- Gnn... Tu vois... La colère gnn... te rend prévisible...
- T'es à des années-lumière de me rattraper, en terme de force brute !
- Une brute, oui ! Mais un pirate... Non !
- OH PUTAIN J'VAIS M'LE FAIRE !

   Nouveau vol plané. Je n'avais pas du tout compris ce qu'il venait de se passer, mais le fait était que j'écrasai une nouvelle table, sous les huées de la foule et les cris de protestation de l'équipage. Léonardo était scandalisé, Matt paniqué et ne sachant que faire. Mais c'était mon problème, bien que je commençai à douter de l'efficacité de mon plan. En fait, je ne me rappelai plus vraiment de ce que j'avais prévu, concentré sur le cyclope qui se ruait sur moi, les veines sur son cou palpitant à toute vitesse.
   Nous échangeâmes quelques coups. Du moins j'en encaissai la plupart, en bloquai d'autres plus par chance que par talent et mon corps souffrait de plus en plus. Je trouvai pourtant encore la force de lui cracher ses quatre vérités à la figure :

- T'es lâche Daemon... Tout juste capable de t'en prendre à un gosse pour te sentir puissant. Vas-y défoule-toi, je t'en prie...

   Sitôt dit, sitôt fait : d'un coup de genou, le borgne m'expédia droit dans un cadre situé en hauteur sur le mur de la salle et je chutai, entouré de bris de verre et de petits copeaux de bois. Mauvaise idée d'utiliser du chêne... J'avais envie de vomir, tant mon estomac s'était retourné depuis le début des hostilités.
   Daemon m'agrippa par les cheveux et me souleva. Il s'apprêtait à m'en coller une autre lorsque, dans un ultime effort, j'approchai suffisamment la tête pour lui mordre l'avant-bras à pleines dents. Il grimaça, plus sensible à sa propre rage qu'à la douleur. Il tenta de contracter ses muscles, afin de faire tension sur ma mâchoire, au risque de me la déboîter. Mais je tenais bon.

- Lâche-moi !
- Ba an gue u f'ras e gon !
- Quoi ?
- BA AN GUE U F'RAS E GON !

   Il me frappa au visage. Une fois. Puis une deuxième. Ma tête tournait mais mes dents restaient enfoncés dans sa chair. Il entreprit de me claquer contre le mur. A de multiples reprises. Nous fatiguions tous les deux. Lui à cause de son élan de rage, moi à cause des gnons. Au bout de presque trente secondes d'allers-retours contre la surface de bois, légèrement craquelée et enfoncée, je finis par lâcher. Je mastiquais dans le vide afin de retrouver la maîtrise de mes sens, la bouche toute engourdie :

- Bon... Qu'est-ce que t'as dit ?
- Ah... Pas tant que... Ah... Tu feras le con.
- Ose le répéter.

  Cette fois, Daemon avait sorti son pistolet. Il ne jouait plus. Il en avait assez. Sa main tremblait un peu. Mais j'étais allé bien trop loin pour faire machine arrière. Ou bien trop faible pour me soucier de la suite des événements.

- Connard de cyclope... Tu crois vraiment que tes hommes seraient fiers de toi en te voyant dans cet état ?
- MAIS PUTAIN DE MERDE ! QUI T'ES POUR ME PARLER DE MES GARS !
- T'as raison, j'suis rien pour toi... Désolé d'avoir pensé l'inverse au moins l'espace d'un instant... Mais je sais une chose : ta réaction, ton attitude... c'est pas ce que tu m'as appris jusque là. C'est pas ça la piraterie dont tu me parlais avec tant de ferveur. Vous avez pourtant failli me convaincre, toi et ton équipage, avec vos cris de joie lorsque nous avons réussi à repousser les Tempiesta, vos éclats de rire lorsque nous avons fêté notre victoire au casino, notre fête lorsque nous nous sommes emparés du butin de Don Carbopizza à l'Eglise de la Manée... Ce sont ces choses que je veux retenir dans tout ce que nous avons fait. Et je suis sûr que c'est ce que souhaitaient ceux qu'on a perdu aujourd'hui. Pourquoi devrions-nous les pleurer ? Pourquoi ne pouvons-nous pas les enterrer décemment en trinquons à leur santé comme il se doit ? Sont-ils morts pour rien ?! Est-ce que tu vas nous dire que tu arrêtes la piraterie à cause de ça ?
- Bien sûr que non ! Tu n'comprends pas...
- Non je n'comprend pas ! Evidemment ! C'est pas normal d'être aussi rigide et froid qu'eux à l'heure actuelle !
- Hé !
- On doit leur faire honneur. Autrement ils n'auront pas la paix. Daemon : ressaisis-toi et prouve-moi que j'ai bien fait en acceptant la première fois de te suivre.

   Le borgne me dévisagea ainsi longtemps. Trop longtemps à mon goût. D'abord bouche bée, il se pinça les lèvres, pour l'entrouvrir à nouveau, les sourcils froncés, ne sachant que répondre. Puis son visage s'éclaira enfin et je crus avoir atteint mon objectif lorsqu'il me balança :

- Tu veux dire : la première fois où tu t'es foutu de ma gueule ?

   Aïe...
   Heureusement, Léonardo crut bon d'intervenir avant que son capitaine ne fasse un nouveau scandale. Autour de nous, la pression était à son paroxysme et les serveuses ne savaient que faire pour régler cette histoire. Aucune n'osait s'approcher pour nous demander de partir. Il le tira vers lui et Matt vint me chercher pour m'aider à me relever.

- L'a pas tord le gamin. On est tous tristes pour nos compagnons. Mais le mieux qu'on ait à faire maintenant, c'est de nous remettre en selle ! Prouver que ça ne nous a pas dévasté. Au contraire : nous restons opérationnels et prêts à en découdre ! C'est ce qu'auraient voulu les autres...

   Et après un long moment, sans doute influencé par le tumulte de l'assistance, le pirate en kimono eut un éclair de lucidité, comme frappé par la grâce divine et, sur ses lèvres, un sourire serein apparut. Il allait faire le deuil de ses hommes. Et les funérailles dans la flibuste se faisaient au milieu de fêtes, de beuveries, de sang et d'or...
   Restait le problème de la clientèle autour de nous. Je déglutissais avec peine en imaginant devoir me battre après avoir autant encaissé.


Dernière édition par Arhye Frost le Dim 24 Sep 2017 - 21:38, édité 1 fois
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Elle avait les cheveux de sa mère cette petite qui, de sa petite main, lui serrait fébrilement l’index. Un pincement au cœur, les yeux embués de larmes, et ce calme, que ne perçait que la petite Olivia de ses rires de bébé : c’était donc ça, être père ? Moka n’aimait pas ouvrir son cœur de la sorte, mais bercer sa fille dans ses bras, sous le regard attendri de Séréna, lui avait offert des perspectives nouvelles sur la vie. Il se souvenait de son enfance à Totland, entouré de ses frères, de l’amour de sa mère, et enrichi chaque jour de nouvelles leçons de vie. Pour Olivia, Moka ne devait pas repartir…

- Elle est belle, pas vrai ? dit Séréna, brisant le silence et s’essayant sur l’un des accoudoirs du fauteuil sur lequel était installé le prince.

- Oui…comme sa mère, lâcha Moka, avec l’esquisse d’un sourire.

- Hmm, tu penses à quelques choses ?

L’emmener en mer avec lui ? Pourquoi pas après tout…

- Olivia a besoin de toi, mais elle a aussi besoin d’un père qui sera toujours là pour la protéger…Vous pourriez venir avec moi ? Ou alors, je resterais avec vous et…

- Tais-toi, dit-elle en lui plaçant un doigt sur les lèvres. Je sais que tu dois à tout prix retourner chez toi, récupérer le trône qui te revient de droit et un tas d’autres conneries…

- Mais…

- Tu me laisses parler oui ?!

Une dernière caresse à la joue de leur fille, et la belle se leva, avec un emportement tout calculé, et vint se poser à la fenêtre de la chambre, les bras croisés. Moka n’était pas d’humeur à être sermonné, mais bon, avec Séréna, il fallait s’attendre à subir la tempête d’un caractère ombrageux.

- Moka, tes rêves se trouvent ailleurs, commença-t-elle, avec une certaine mélancolie qui ne lui ressemblait guère. Tu as une fille ici, et moi, mais ça ne doit jamais te freiner dans ton ambition.

- Si je pars, vous serez à la merci des Tempiesta,…s’ils apprennent que j’ai eu une fille avec toi…ils vous tueront.

-  Me tuer ? Moi ? Tu rigoles j’espère ? ricana Séréna, son assurance retrouvée dans le regard taquin qu’elle lui décocha à cet instant.

- Tu es invincible, je l’avais oublié, répliqua Moka, le ton moqueur.

- Qu’est-ce que tu peux être bête parfois ! Je suis tout simplement sous la protection d’un Grand de Manshon.

- Un Grand ?

- Oui, Victor Aleopoldo Grante, le parrain de la maison Grante, tu connais ?

Ainsi, Séréna s’était placée sous l’autorité de l’un des sept leaders de la pègre de l’île, un homme dont la réputation allait par-delà les mers, connu pour son amour des arts, de la musique, et des vices du monde de la nuit. Moka n’aimait pas la mafia, mais il devait l’avouer, se placer sous la protection de l’une des sept familles permettait de vivre assez longtemps, et encore plus lorsque celle-ci était affiliée de près ou de loin aux Tempiesta.

- Je connais ce type, oui.

- Tu ne m’as pas l’air très emballé, explique toi.

- Ton nouvel ami, cet Aleopoldo Grante, est un allié des Tempiesta. Ne lui fais jamais confiance…tu as vu de quoi étaient capables ces salauds à la solde de Manuel.

- Tu te tortures l’esprit pour rien, j’ai juste signé un contrat de protection avec lui : en échange d’une partie des revenus de l’établissement, il me protège et je peux organiser de superbes événements festifs en invitant des stars ayant signé dans ses maisons de disque. Où est la menace là-dedans, je te le demande ?

Avant même que Moka n’ait eu le temps de formuler un début de protestation, l’on toqua à la porte, avec force. Séréna, dans un réflex maternel protecteur, pris Olivia dans ses bras et recula de quelques pas, jusqu’au berceau, incitant Moka à ouvrir d’un vif geste de la tête.

- Oui ?! héla Moka sans bouger de son fauteuil.

- Des clients sont en train de se battre en-dessous, il faut faire quelques choses ! lui répondit une voix fluette, tenue par la peur, sans doute celle d’une serveuse violentée par quelque ivrogne.

- J’arrive.

Le fourreau de son sabre en main, Moka sortit de la chambre en ouvrant brusquement la porte, au grand dam de la fille de service qui sursauta et faillit tomber, les yeux tout écarquillés de surprise. Sans prêter attention à celle-ci, Moka parcourut à grandes enjambées le long couloir tapissé de velours rouge, puis dévala les escaliers. A mesure qu’il s’approchait du rez-de-chaussée, sa démarche devint moins précipitée, les bruits de luttes, les vociférations s’intensifiaient en bas…

- Encore des pirates, cracha Moka en voyant un ivrogne borgne attablé avec son groupe, au milieu des chaises brisées, des tables renversées, et des pichets cassées.

S’avançant au milieu du carnage, il se dirigea vers le groupe et remarqua que l’un des compagnons du borgne, un jeune jouvenceau à l’air revêche, avait le visage amoché, sans doute suite à une altercation avec son « ami ». Les trois compagnons du pirate à un œil semblèrent l’avoir remarqué puisqu’ils levèrent tous les yeux presque simultanément, dans sa direction, alors qu’il prenait une chaise dans le but de s’installer avec les fauteurs de troubles.

- Souviens-toi, le dialogue, ne pas user de la violence, agir en prince, marmonna Moka.

Un sourire amène, le visage avenant, il prit place en face des trois pirates, bien décidé à savoir ce qui c’était passé, mais aussi pour éviter que la situation ne dégénère à nouveau.

- Bien le bonjour messieurs, j’espère que je ne vous dérange pas ? commença-t-il en se servant un verre de bière, bien qu’il détestât les boissons alcoolisées.

Devant le silence, qui virait progressivement au malaise, Moka continua comme si de rien n’était.

- Je vous ai entendu d’en haut…une vraie bagarre de forbans, vous êtes assurément des pirates, n’est-ce pas ?

Son regard s’attarda un moment sur le leader su groupe, et il le reconnut.
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Mon regard plonge dans celui de notre interlocuteur, qui par aspect semble être un jeune bourgeois vu comment il s’habille.

Je tire une taffe sur ma clope,  bougeant d’un seul doigt pour prendre mon verre et en boire le contenu. Tout en même temps j’écoute notre nouvel ami qui une fois sa phrase terminée m’a fait recraché mon verre sur tout le monde à la tablée, évitant de m’étouffer, j’explose de rire.

- AHAHAHAHAH ! Oh putain ! T’es fort petit gars. Oui nous sommes « assurément » des pirates mon jeune ami. Excusé-nous d’avoir fait bouger vos fesses de votre coussin de velours pour venir jusqu’à nous, cette partie délabrée de ce bâtiment n’est pas un endroit digne de votre prestance très chère.

Dis sur un ton totalement ironique.

Je reprends mon sérieux, alors que tout le monde s’essuient, je m’accoude sur la table, approchant mon visage de celui qui a osé venir nous parler.

- Qu’est-ce que tu nous veux le morpion ? Tu viens voir l’équipage du grand DAEMON WALL !!! Ceux qui ont botté le cul des Tempiestas ! Oui amigo, c’est nous qui avons pillé leur casino y’a de ça quelques jours.

Il continue de me regarder mais cette fois-ci, il semble que j’ai attiré son attention, qu’est-ce que ça pouvait bien être ?

Le petit prince reste de marbre, je ne l’impressionne pas d’après la mine qui tire, ai-je perdu tout mon charisme ? Non, non. C’est juste qu’ils sont tous naïfs.

Le gamin prend la parole, de nouveau avec son air mondain. Qu’est-ce que ça a le don de m’agacer.

- Oh… je vois. Vous êtes alors Daemon Wall ?

Je grimace en l’écoutant, j’ai presque envie de le frapper. En plus de ça il reprend la parole avec le même ton, je commence à grincer des dents.

- Comment –vont les Tempiestas ?

Je souffle, irrité.

- Ils s’affaiblissent, c’est de pire en pire pour eux. En plus de ça leurs alliés commencent à craindre une possible chute du Parrain des Tempiestas. Mis à part ça, tu vas me faire chier longtemps encore ? Si tu cherches la discussion, y’a des meilleurs partenaires.

Il prend un air songeur, jusqu’à que son visage s’illumine, on peut limite apercevoir l’ampoule qui s’illumine au-dessus de son crâne.

- Je viens d’avoir une idée brillante ! Venez avec moi.
- Non.
- J’ai un job à vous proposer ! Ca peut bien payer.
- Bon d’accord, j’suis votre homme. Mais avant ça, qui es-tu ? Quel métier tu fais ? Et est-ce que tu es de la haute société ? Tu comprends, un pirate comme moi ne peut pas accorder sa confiance au premier venu. Et surtout, avance et n'essaie rien.

Flingue contre sa nuque, je le suis de très près là où il nous emmène. Pourquoi lui ai-je posé ces questions ? Car j'aime bien savoir à qui je m'adresse, ensuite si c'est un gars honnête autant l'abattre de suite et si c'est un gars de la haute... j'aime pas les gars de l'univers mondain, ils me donnent la gerbe.

Je soupire légèrement, notre voyage sur Grand Line ne sera pas pour aujourd’hui. Mais bon, du moment qu’il y a du fric, on peut le retarder légèrement.


Dernière édition par Daemon Wall le Ven 2 Juin 2017 - 16:37, édité 1 fois
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- Attend... Sérieusement ?
- Tu crois vraiment que c'est le moment de la ramener ?

   Matt me regardait d'un œil soucieux. J'étais affaibli, mal en point et dans l'incertitude : avais-je réussi à raisonner Daemon ? L'arrivée de cet individu n'avait-elle pas ruiné mes efforts ? Sans doute pas si le borgne conservait son désir de s'enrichir... Mais autre chose me tracassait : pourquoi devrions-nous suivre ce type que nous ne connaissons ni d’Ève ni d'Adam ?
   Parlons-en d'ailleurs : il était plutôt bien habillé par rapport aux gens du coin. Un uniforme qui ne me disait rien et une épée fine dans son fourreau rutilant. Et cette aura... Elle me rappelait celle de Daemon en un sens, lors de notre première rencontre. Moins violente cependant. De lui émanait un charisme mystérieux qui me faisait rester sur mes gardes.
   Mon voleur de compagnon reporta son attention sur le groupe de tête alors que nous quittions l'établissement sous le regard pesant de l'assemblée. Finalement j'étais heureux de partir ! Un peu plus et nous provoquions une mêlée générale ! Le brun, mis en joue par notre capitaine en kimono, ne répondit pas à ses interrogations, ce qui fit accroître notre méfiance à son égard.

- Il est plutôt pas mal, celui-là.
- Que... Quoi ?!
- Quoi "quoi" ?
- J'ai bien entendu ?!
- Entendu quoi ? Je disais juste qu'il est mignon comme tout ! Et bien vêtu aussi... Quoi que ce n'est pas vraiment ce qui m'intéresse ! Tu penses qu'il est bâti comment là-dessous ? Moi je penche pour une musculature d'athlè...
- Rhaa ! Tais-toi donc !
- Oh ! Le petit est jaloux !
- Du tout ! T'en serais heureux, tiens...
- T'en fais pas : toi aussi tu es mignon quand tu t'énerves. C'est bien pour ça que j'aime t'embêter.
- Mais tu vas la fermer oui ?!
- Je me verrais bien l'embrasser à pleine bouche, une main sur le dos, descendant tout du long jusqu'à son...
- Pourquoi je t'ai embauché, bordel...

   A ce moment-là, deux hommes nous barrèrent la route. L'un aux airs de rustre et l'autre plus calme, presque trop, semblant regarder dans le vide et portant un arc. Celui qui nous emmenait avec lui les rassura et nous les présenta comme ses équipiers. Léonardo haussa les épaules et Matt ne pipa mot, n'ayant d'yeux que pour ce beau brun. Le borgne par contre semblait réfléchir à la situation. Enfin un de sensé !
   Nous continuâmes ainsi accompagnés jusqu'aux quais. L'heure avançait et plusieurs personnes quittaient les bars et les tords-boyaux du coin, leurs affaires terminées et leurs gosiers remplis. Un chat noir traversa la route. Un mauvais présage. Je n'étais pas du genre superstitieux mais...

   PAF !
   Daemon Wall se débarrassa de l'être aux yeux luisants d'un coup de pied, l'envoyant voler derrière une ruelle. Tout le monde le regarda d'un air étonné, sauf l'homme à l'arc :

- Quoi ?! Il était sur ma route !

   J'étais presque content de le savoir encore un minimum à cran.
   Dans tous les cas nous finissions par nous arrêter près d'une caravelle laissée sans surveillance. Ce qui me surprit jusqu'à ce que le trio nous annonce que l'équipage était parti en "vacances prolongées".
   Daemon le premier, nous nous installions sur le pont. L'épéiste ouvrit de nouveau la parole :

- Je vais maintenant me présenter : je suis Moka, de la famille Charlotte.
- Ça me dit quelque chose...
- Moi aussi.
- Pour être plus précis, je suis prince.
- Ah !
- Ah !
- Ohoh...
- Mais tel que vous me voyez, je suis un pirate. Tout comme vous. Mes compagnons se nomment Vasco et Nikolas... N'essayez pas de croiser son regard, il est aveugle.
- Et comment il fait pour tirer à l'arc s'il n'y voit rien ? Sérieux...
- J'ai pas besoin de te voir si je peux t'entendre.
- Et merde.
- Je vais aller droit au but : si je vous ai demandé de me suivre, c'est parce que l'endroit où nous nous trouvions était truffé d'ennemis. Vos ennemis : des hommes de la famille Grante.
- Nous sommes en conflit avec les Tempiesta, pas les Grante.
- Les Sept Familles sont les plus puissantes parce qu'elles ont su se procurer des alliés de bonne facture. En l’occurrence, ces deux-là sont en accord l'une avec l'autre. Ce qui signifie que s'ils savent qui vous êtes, tout comme je vous ai reconnu par la suite, il y a de fortes chances pour que vous soyez leurs cibles. Votre mort améliorerait encore leurs relations.
- Mais si tu nous as demandé de te suivre...
- Tu as bien fait de me mettre en joue, Daemon Wall : de ce fait tout le monde à l'intérieur croira que je suis victime de votre groupe. Mais ce n'est pas le sujet principal. Ce qui importe, c'est ce que je m'apprête à faire. Et ce que vous ferez pour m'y aider.

   Nous nous regardons tous, hébétés puis inquiets. Comment allait réagir le borgne en se sachant utiliser par un bellâtre ? J'espérais sincèrement ne pas avoir à l'arrêter une nouvelle fois, vu l'état dans lequel je me trouvais. D'un autre côté, nous étions en supériorité numérique. Ce Moka face à nous risquait beaucoup en nous emmenant ainsi à l'écart, sans réel moyen de pression.
   Il y avait cependant des regards qui ne trompaient pas : Daemon s'approcha du prince lentement, le regard impénétrable, il tira une latte de sa cigarette et souffla sur le visage de son interlocuteur, offusquant le dénommé Vasco. Moka le stoppa d'une main. Soudain, le corps de notre pirate au bandeau frémit d'excitation :

- J'espère sincèrement pour toi que ça en vaut la peine.

  Une fois de plus, l'appât du gain était le plus fort. Ca ne m'empêchait pas de rester un poil tendu. Matt me tapota alors l'épaule, beaucoup moins crispé, et ouvrit son paquet de clopes :

- Cigarette ?

   Oh que oui. Volontiers...
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Ce Daemon Wall était bien fidèle à sa réputation de forban sans pitié et violent, Moka devait être convaincant s’il voulait qu’il se joigne à lui. Revoir Séréna, serrer dans ses bras la petite Olivia l’avait convaincu d’une chose : il devait protéger sa famille, et compter sur un homme aussi inconstant que le fameux Aleopoldo Grante pourrait signer l’arrêt de mort des êtres chers à son cœur. En voyant ce pirate pesant plus de 100 millions de Berries, mais aussi ses compagnons, qui paraissaient tout aussi dangereux que lui, Moka savait qu’il aurait une force de frappe conséquente pour protéger définitivement sa belle…et lui donner un empire en cadeau.

- Daemon Wall, je vous connais bien, vos exploits sanglants relatés dans les journaux ne se comptent plus, et témoignent d’un véritable attrait pour l’argent, je me trompe ?

-  Accouche, tu voulais nous faire une proposition.

- J’y arrive, j’y arrive…Comme vous le savez, cette île regorge de richesse, tant d’objets précieux, d’activités lucratives, et de potentiel humain…entre les mains de sept familles. Vous imaginez ? Sept familles, unies par des liens d’alliances directes ou plus informelles, mais mues par un seul désir : faire de l’argent. Comme vous, je hais les Tempiesta et, alors que mon regard se posait sur vous pour la première fois, un éclair de génie me vint, éclair avec lequel nous allons foudroyer les Tempiesta et leurs alliés.


- Il est poète en plus notre nobliau, s’esclaffa Daemon, en entourant les épaules de Moka de son bras musculeux. Ensuite ? L’éclair, c’est quoi ?

- Un mariage ! s’exclama théâtralement Moka en repoussant le bras d’un Darmon interloqué comme le reste de l’assistance.

- Il a perdu la tête, ça y est…souffla derrière Vasco, dépité.

- Oui ! Un mariage ! Une grande cérémonie au cours de laquelle je m’unirai à ma chère et tendre Séréna, continua Moka en se jetant dans les bras du blondinet et de son ami qui échangèrent un regard gêné. Un mariage avec tout ce qu’il faut pour s’amuser : des musiciens, une mise en scène grandiose, des artistes de premier plan !

- Moka, tu es sérieux ou ? questionna Nikolas, le ton moqueur.

- Très sérieux ! Tu imagines la scène ? Le prêtre, les invités…Parlons des invités d’ailleurs ! Il faut à tout prix que le protecteur de ma chère et tendre Séréna vienne. Ce mariage nez saurait être réussi sans la présence d’Aleopoldo Grante et de sa suite…

Daemon fulminait : il commençait à perdre patience et le délire grandiloquent de Moka semblait le fatiguer, si bien qu’il attira le jeune prince à lui, posa les mains sur ses épaules, et le secoua vivement.

- Bon ! T’as fini ton cinéma là ?! Si tu me dis pas où tu veux en venir tout de suite, je te cogne. Compris ?

- Vous m’avez coupé dans mon élan…Enfin, vous savez dans quel domaine est spécialisé notre cher Grante ?

Le silence poussa Moka à poursuivre, il se reconstitua un air digne.

- Grante est spécialisé dans les arts, la musique, le monde de la nuit, et c’est pourquoi le cabaret de Séréna est sous sa protection. L’enjeu est d’inviter Grante au mariage que je vais organiser, puis le trucider lui et ses hommes, lorsqu’ils s’y attendront le moins, juste après le baiser des mariés. Une fois Grante éliminé, nous pourrons mettre la main sur son territoire, et un sacré paquet de berries.

A l’évocation d’un possible gain d’argent, l’unique œil de Daemon s’enflamma de cupidité, tandis que ses camarades semblaient plus sceptiques. Le plus jeune, visiblement peu emballé par la perspective d’un mariage sanglant, aborda Moka avec défiance.

- Votre plan semble un peu farfelu à première vue, et qui dit que nous allons effectivement gagner un « paquet de berries » comme vous dites ?

Moka accueilli cette question avec un sourire assuré, il s’y était préparé et comptait bien gagner le jeune homme à sa cause.

- Vous avez raison de poser cette question, et c’est une marque d’intelligence que d’évaluer les risques et les gains d’une entreprise avant de s’y lancer. Comment vous appelez-vous ?

- Arhye…

- Et bien, Arhye, dans la vie, il faut savoir être audacieux…et encore plus lorsque quelqu’un comme moi et à vos côtés. J’ai tout prévu.

- Faites-lui confiance, notre petit prince a toujours un plan, crut bon d’intervenir Vasco qui se tut immédiatement après un regard assassin de son chef.

- Donc, je disais que j’avais tout prévu ! Le plan se déroulera en plusieurs étapes et chacun de nous aura un rôle précis, à commencer par vous Arhye.

- Moi ? J’ai un rôle-clé dans ce plan ? demanda Arhye, qui paraissait enchanté, sans doute parce qu’à cause de son âge, personne ne lui confiait de responsabilités.

- Oui ! Vous devrez retourner au cabaret de ma fiancée et trouver Francesco, son frère, avec lequel vous partirez à la rencontre des capi Grante Jacoppo Montebello et Charlie Pazzini dans le but de les convaincre de rejoindre notre cause en présentant nos forces, mais aussi les faiblesses grandissantes du pouvoir de leur boss. Je vous préviens, si Pazzini s’adapte très bien et pourrait accepter, il faudra « convaincre » Montebello. Vous pouvez le faire ?

- Euh…oui, je peux y arriver, je pense…et…

- Nous y allons de ce pas ! coupa l’un de ses compagnons qui l’entraîna avec lui, non sans un dernier clin d’œil à l’adresse de Moka qui toussota de gêne avant de revenir à Daemon.

- Daemon, j’ai besoin de votre force pour un premier coup d’éclat. Si vous pouvez attaquer le QG des Grante de front dans le but d’attirer Ricardo Biondo, le bras-droit de Grante, dans un guet-apens, ça nous aiderait beaucoup et…

Sans attendre la fin des explications, le pirate tourna les talons et sa cape volant au vent, Moka lui découvrit une prestance insoupçonnée.

- Hey ! Attendez ! Je n’ai pas fini…

- J’vais tuer ce type là, machin Bondi, on parlera quand je reviendrai.

- Vous avez dégoté de sacrés briscards patron, mais pour plus d’assurance, je connais aussi quelqu’un que vous pourriez contacter, dit Vasco.

- Shadow Law, n’est-ce pas ?

Avec un rictus hideux dévoilant ses dents jaunies par la crasse, Vasco hocha la tête.

- Et bien appelle-les, poursuivit Moka en balançant un escargophone à Vasco, qui le rattrapa tant bien que mal.

- Je leur dis quoi?

- Dis-leur que je sais qu'ils sont en guerre contre les Tempiesta, et que je veux poursuivre la collaboration scellée à Inu Town, en orientant un nouvel axe d'attaque sur les Grante, alliés des Tempiesta. Dis-leur que je compte sur eux pour être présents à ma cérémonie de mariage. En échange de leur aide, Séréna et la famille Stracci prendront la place des Grante et passera sous les ordres de Shadow Law.

- Ambitieux.

Les deux compères rirent de concert, le sang aller couler.


Dernière édition par Moka Charlotte le Dim 2 Juil 2017 - 19:49, édité 1 fois
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Je donnais un den den Mushi à Arhye bien que pressé de partir, je voulais tout de même être tenu au courant. Mon regard se tourne vers mon jeune mousse.
- Désolé mon p’tit gars de t’avoir cogné. En tout cas, reviens vivant, sinon je cognerai ton cadavre ! J’veux pas d’un nouveau mort dans l’équipage ! Et malgré que je sois la pire raclure de ces mers, je sais me montrer reconnaissant.
- Enfoiré de borgne… .
- Léonardo, cours jusqu’au bateau ! Dis à dix hommes de me rejoindre au Grante Coffee, qu’ils viennent en civil et qu’ils cachent des armes dans leurs vêtements. Puis bien sûr qu’ils n’entrent pas tous en même temps dans ce bar ! Sur ce, cher amis, je vais de ce pas à ma planque, je vais aller me détendre un peu avant d’aller défoncer du mafioso fufufu.

Confiant, sans perdre un instant, je vais dans la planque, décontracté, je prends une bouteille de saké, me jetant dans mon lit situé dans le coffre-fort. Je fredonne plusieurs chansons de pirates, heureux de mes futurs exploits.

J’attends le coup de den den de Léonardo pour me dire que tout est OK pour me rendre à ce bar et mettre à exécution mon plan.

Au bout d’une heure et demi environs, mon den den s’est activé, j’ai directement bondi de mon lit, éclatant la bouteille vide sur le sol en me levant si brusquement. J’attrape mon escargophone et réponds.
- Oui ?!
- Tout est prêt boss, ils sont là-bas.
- Bien, je vais les rejoindre alors.
- Dis, qu’as-tu en tête Capitaine cette fois-ci ? Et pourquoi ce bar ?

- Bien, je vais t’expliquer mon plan. Ce bar grâce à son nom on sait qu’il appartient aux Grante, ça ne fait aucun doute. Du coup je vais aller voir le barman avec une jolie somme d’argent pour lui demander où se trouve Ricardo machin chose, je lui demanderai de l’appeler car j’aurais des informations intéressantes pour sa famille et leurs survies… .

- Tu comptes trahir Moka ?! M’interromps Léonardo.
- Eheh… tu comprendras mieux lorsque j’aurai achevé mon plan.

Sans attendre une minute de plus, je raccroche et active le pas jusqu’au bar. Mon plan est bien plus futile que ça, le tout n’est pas de trahir, au contraire, il faut gagner la confiance du mafieux pour lui faire baisser sa garde et finir sur le coup de grâce.

J’y vais avec des grandes enjambées, assez rapides.

Au bout d’un petit quart d’heure je suis devant le bar, bâtisse assez modeste, en bon état. J’allume une cigarette, je tire une taffe et je finis par pousser la porte, j’entre dans le bar, j’aperçois des visages que je connais, ils font comme-ci ils me connaissent pas… PARFAIT. La musique jouée avant mon arrivée s’arrête tout de suite après que j’ai franchi la porte.

Je scrute le bar tout entier, j’attire l’attention de toutes les personnes de ce bar, étant un criminel reconnu dangereux, en plus avec mes actions faces aux Tempiestas je suis craint des mafieux et de la populace. L’atmosphère se veut pesante, un pas après l’autre, j’approche lentement du comptoir derrière lequel l’aubergiste nettoie ses verres à l’aide de son torchon. Je prends un tabouret haut et m’assois dessus. Je m’accoude sur le comptoir, en continuant de regarder les autres me dévisager, pendant ce temps le barman ne bouge pas d’un cil, il reste-là à nettoyer ses verres sans me prêter attention.
- Un scotch s’il te plaît.
Ma demande formulée, il s’arrête et commence à me servir ce que j’ai demandé, les autres me lâchent du regard, un à un, la musique reprend lentement tout comme leurs discussions.

- Voilà pour vous. C’est la maison qui offre.
- Merci… . Dis-moi, je voudrais savoir où trouver Ricard… Biandro, foutu prénom de merde ! Je n’arrive pas à m’en rappeler. Enfin bref, je voudrais le rencontrer.
- Ricardo Biondo.
- Oui ! C’est ça !
- Je ne vais pas vous apprendre qu’ici Monsieur Wall, pour une information faut payer.
- Ton prix.
- Disons 1 million de berrys.
- Quoi ?!
- Bah c’est un Capi’ des Grante et en plus je suis sous allégeance Grante alors j’adapte les prix aux risques.
- Tiens. Dis-je en lui glissant une bourse pleine de berrys sur le comptoir.
- Très bien, actuellement il n’est pas très loin d’ici. Pourquoi vous voulez savoir où il est ?
- Tu sais… pour une information faut payer.
- Combien ? Souffle-t-il, l'air légèrement désespéré.
- 1 Million.
- Quoi ?! Mais vous, vous n’encourez pas de risque !
- Non, mais la grandeur de l’information que je m’apprête à te révéler et à lui révéler vaut même plus que ça. Mais vu qu’à toi je ne te donnerai pas de précision j’opte pour un million.
- Ok, garde ta bourse alors.
Voilà, comment ne pas perdre aucune thune. Il se penche en avant, se questionnant qui peuvent bien concerner ces infos.

- J’ai des informations très importantes qui concernent la survie de la Famille Grante. Donc, si je suis là, c’est pour les divulguer à Ricardo et ainsi peut-être conclure une alliance avec les Grante, vu que tu sais, en ce moment pour moi, les alliés ça ne court pas les rues.

Il répond avec un simple hochement de tête.
- Ne bouge pas alors. Je vais voir ce que je peux faire pour toi.

Il partit dans l’arrière-boutique. Quant à moi, je peux enfin siroter mon Whisky. Quelques minutes s’écoulent avant qu’il n’apparaisse accompagné d’un homme à lunette, le visage déformé.
- Mister Wall ? C’est bien ça ?
- Oui. Ricardo Bianco ?
- En chair et en os. Enchanté. Mon fidèle associé vient de me dire que vous aviez, des informations relativement importantes au sujet de la famille ?
- Oui c’est ça.
- Suivez-moi, allons-nous mettre à une table un peu à l’écart au lieu de rester au comptoir.

Nous nous installons à une table, au fond de la taverne, à l’abri des oreilles indiscrètes, de plus que la musique va recouvrir notre discussion.
- Alors, que ce trame-t-il ?
- Ohohoh ! Comme vous le savez, une information ça se paie.
- Ah oui, j’ai oublié cette règle. Combien ?
- Hm, j’estime le prix de cette information à 5 millions de berrys.
- Mais vous êtes fou ?!
- Fou ? Hm quoi que c’est vrai, la vie de votre parrain doit valoir 7 millions, alors disons 7 millions pour l’information.
- De quoi la vie de notre parrain ? Mister Wall ! N’êtes-vous pas sérieux ?! Si le parrain est en danger dîtes-le moi et vite !
- Bah je veux vous le dire rapidement, mais tout ça dépend de la vitesse de l’argent qui arrive dans mes poches.
- Ok, voilà !
- Bien, vous voyez quand vous le voulez !
- S’il vous plaît Mister Wall !
- Oui, bien, il va y avoir un mariage d’ici peu, un mariage avec une de votre collaboratrice. Dans ce mariage, ils prévoient d’inviter les Grante… dont le parrain. Maintenant je vous laisse imaginer la suite.
- Qui est-cette collaboratrice ? Questionne-t-il, le visage de plus en plus marqué par la peur.
- En revanche, ça je ne peux pas vous le renseigner.
- Bien… Mister Wall, merci, je vais directement en informer le parrain ! Mais j’ai une question, qu’est-ce qui me dit que je peux vous faire confiance ?
- Vous savez… depuis l’affaire avec les Tempiestas, j’ai une liste d’ennemi beaucoup plus longue que d’alliés.
Il se lève rapidement, il part au pas de course.
- Merci Mister Wall, pour l’éventuelle alliance, je vous contacte directement après !
- Attendez ! J’ai oublié ! Mais j’ai une seconde information TREEEEEEEEEEEEEEEEEEEEES importante que je ne vous ai pas dévoilé encore !
Je ricane légèrement.
- Toutes les informations se paient !
- Rah ! Combien ?
- Hmm 5 millions !
- Quoi ?! Mais ça concerne encore le parrain ?
- Non quelqu’un de plus important.
-      Quelqu’un de plus important… . Bon aller je suis pressé tenez ! Dit-il, d'un air irrité.

Il me jette de nouveau une bourse sur la table.

- Le fiancé et futur marié m’a chargé de… . Je marque un court silence le temps de sortir rapidement mon flingue, le point sur Ricardo. De te tuer !
BANG ! BANG ! BANG !

Pas le temps de réalisé ce qu’il vient de se passer qu’il est déjà troué par trois balles dans le bide. Il s’écroule sur le sol, les yeux écarquillés. Je m’approche de lui, souriant, je prends les deux bourses et les glisses dans ma poche. Aujourd’hui j’ai fait une affaire.

Le barman sortit un fusil mais il n’eut pas le temps de tirer, abattu par un de mes gars. Mon plan ? Il s’est passé à la perfection. Je me penche sur Ricardo, agonisant.
- Je… dois… prévenir… parrain… .

Il bouge encore, essayant de ramper. Cela me fait beaucoup rire. Pendant ce temps mes gars tuent les derniers clients du bar.

- Eheheh merci Ricardo, je prendrai soin du parrain vu que je l’abattrai lors de ce merveilleux mariage… . Aller, foutez-moi le feu à cette bicoque ! On rentre.

En sortant du bar je contacte Moka à l’aide de mon den den Mushi.

KOTCHAAAAAAAA
- Le mouton vient d’être dévoré par le loup.
GOTCHAAAAAAAAA
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- Allez ! Cap sur le New Morning !
- Toi, quand tu repères un joli minois, rien ne t'arrête plus. Une vraie girouette.
- Dis-le encore et c'est dans ton lit que je dors.

   Oh. Je préférais ne pas répliquer. Nous continuâmes notre route en sens inverse jusqu'au cabaret du Quartier des Plaisirs. A l'intérieur se trouvait le dénommé Francesco, futur beau-frère de ce Moka Charlotte. Et comme je ne savais pas à quoi il ressemblait, le plus simple était de demander à l'une des serveuses présentes, sous le regard accusateur de quelques mafieux un brin physionomistes.
   On avait commencé à nettoyer les dégâts causés par notre venue, à Daemon et à moi. Mais nos visages étaient inscrits sur celui de la plupart des clients. Et des employées.
   Celle que nous abordions me reconnut. Et je tressaillis presque : c'était la jeune femme que le borgne avait malmené !

- Hum... Encore navré de vous déranger mais... Nous souhaiterions voir un certain Francesco. Il devrait être dans le coin.

  Elle me regardait d'un air soupçonneux. Ce qui était normal, au vu des derniers événements. Je reprenais donc, jouant au mieux de mes charmes pour l'adoucir. Je m'approche d'elle délicatement pour lui susurrer à l'oreille :

- Pour vous montrer ma bonne foi, je suis prêt à vous offrir un verre. Quand vous voudrez. Retrouvons-nous simplement ici quand vous serez libre et je serai là à vous attendre, comme votre serviteur le plus dévoué. Seul et sans artifice. Nous pourrions profiter ensemble d'un moment de paix dans ce monde de brutes... Qu'en dîtes-vous ?

   La belle réfléchissait. Elle était légèrement plus âgée que moi, mais je n'en avais cure. J'avais sincèrement besoin de me détendre après toutes ces péripéties. Elle eut d'abord quelques doutes, les yeux rivés sur mes blessures, puis elle finit par sourire et acquiescer. Elle pointa un homme du doigt, un grand brun taciturne, cheveux gominés, prêt à allumer une cigarette.
  Je la remerciai, sortit mon briquet et vint à la rencontre de l'homme en lui présentant la flamme. Il approcha ses lèvres et s'écarta aux premières volutes de fumée. J'accompagnai sa démarche, suivi de Matt.

- Qu'est-ce que vous voulez, les jeunes ? D'autres emmerdes ?
- Mmh... Pas vraiment. Nous sommes là de la part de Moka Charlotte. Il aurait besoin de votre aide pour sauver sa future femme.

  Ces derniers mots suffirent à attirer toute l'attention du brun ténébreux qui approcha son visage du nôtre, son silence rendant la proximité dérangeante. Il nous souffla à la figure et dit :

- Je vous écoute.

[...]

   Nous arrivions enfin devant le bar tenu par les Grante, celui dans lequel devaient se trouver, selon indications, les capi Charlie et Jacoppo. Un coup d'escargophone plus tard, histoire de prévenir les autres de notre progression et d'apprendre la réussite de Daemon, nous pénétrions dans le bâtiment. A l'intérieur : musique de fond, quelque peu jazzy ; lumières tamisées, chaleureuses par endroits ; décorations diverses et coloris nuancés, du rouge au bleu, avec des hommes en noir et blanc partout. Le divertissement aussi était un art, semblait-il. Je ne pus m'empêcher de siffler, épaté par la beauté des lieux. Et je le répétais : nous étions dans un bar !
   Un jeune homme s'approcha de nous. Un grand blond vénitien, au costume impeccable et au regard étrangement mâture pour son âge. Les lèvres presque rouges.

- Je vois que vous savez apprécier les belles choses. C'est un bon point !
- Merci beaucoup. Vous êtes ?
- Jacoppo Montebello, surveillant de l'affaire à mes heures perdues.
- Et beauté fatale au quotidien...
- Vous dîtes ?
- Rien ! I-il n'a rien dit, laissez tomber ! En fait... Nous voulions justement vous voir.
- Ah oui ? Et que me voulez-vous ?
- Serait-ce possible de parler avec vous en privé ?
- ...
- Pas seul avec nous bien entendu, prenez des gens de confiance si vous y tenez. Et Charlie Pazzini aussi ! S'il est là. Il doit écouter également.

   Le capo laissa passer un temps de flottement avant de nous faire signe de le suivre. Francesco et Matt me regardaient l'air de dire "Mais t'es fou de lui avoir dit ça !" mais je ne pouvais pas prendre le risque de partir sur de mauvaises bases. Evidemment qu'avoir à ses côtés des hommes armés était dangereux pour nous, mais s'il se sentait en sécurité, il serait forcément plus enclin à nous écouter et donc, peut-être, de se laisser convaincre.
   Il passa devant un autre mafioso, un brun en costume bleu à l'air plus avenant. Il lui fit signe de le suivre ainsi qu'à deux autres gaillards et nous entraîna dans une salle à l'arrière. Une sorte de salle de repos pour les employés. Nous nous assîmes les uns en face des autres et Jacoppo reprit la parole :

- Bien, voici Charlie. Et comme convenu, pas d'oreilles indiscrètes. Cela vous convient-il ?
- Je vous remercie d'avoir accepté de nous recevoir.
- Dis donc toi, t'es plutôt en sale état... Tu serais pas passé sous une charrette avant de venir ?
- Quelque chose de ce genre, mais j'ai connu pire, rassurez-vous.

  Comme si ça pouvait rassurer qui que ce soit ! Charlie ne répliqua pas.

- Pourquoi cette entrevue, donc ?
- Nous voulons vous parler du futur de la famille Grante.
- Quel genre de futur ?
- Du genre pas forcément radieux. Du moins pas pour votre patron.
- Comment ça "pas pour notre patron" ? Explique-toi. Vite.
- Nous nous apprêtons à le destituer de ses fonctions.

  Un gros silence s'installa. Un silence pesant. D'un côté, les mafieux qui restaient bouche bée face à ma déclaration et de l'autre mes compagnons d'infortune qui me dévisageaient comme le pire des détraqués mentaux. Je prévoyais même une ruade de la part de Francesco, dont les veines étaient visibles au niveau de la tempe et du cou.
  Les capi exprimaient maintenant de la colère, et le blond se leva d'un coup pour m'agripper par le col :

- Espèce de petit fumier... Qu'est-ce que c'est que ces conneries ?!
- T'as intérêt à tout balancer d'un trait si tu veux pas qu'il t'éclate la tronche pendant que tes copains se font égorger.

   Comme pour confirmer les dires du brun, les deux autres Grante tirèrent leur couteau et les approchèrent de la gorge de Matt et du beau-frère de Moka. Je déglutis :

- Vous vous doutez bien que vu mon état et les maigres forces à notre disposition, je n'ai qu'un rôle de messager. Je pourrai même dire que je suis remplaçable.

   Mais je n'avais aucune envie de mourir !

- Par contre vous, vous ne l'êtes pas.
- C'est quoi ce charabia ?
- Ce que je veux dire, c'est que j'ai été envoyé pour vous proposer une alliance.
- ...
- ...
- ...
- Une quoi ?
- Une alliance. Avec celui qui m'envoie.
- Qui est-il ?
- Je ne peux pas vous le dire tant qu'il n'y aura pas d'accord entre nous. Par prudence.
- Si tu ne nous le dis pas, je fais égorger le brun sur ta gauche.
- Peu m'importe.
- Le blond alors ?
- Il s'appelle Moka. Moka Charlotte.

  Je n'osais pas tourner la tête et affronter le regard haineux de Francesco. Ni la gratitude de Matt d'ailleurs.

- Ce prince devenu pirate ?
- Lui-même.
- Sa prime ne dépasse même pas les nôtres ! Et il n'est pas dit qu'un type comme lui puisse nuire au boss.
- Sauf s'il est soutenu par des personnes suffisamment importantes.
- Par exemple ?
- Daemon Wall.
- Daemon...
- Wall... LE Daemon Wall ?!
- Oui. Un soutien de marque, vous ne pensez pas ?
- Fumiers... Vous cherchez à anéantir la famille ?! Même avec son appui, vous n'y parviendrez pas !
- Nous n'anéantirons rien du tout. La seule victime sérieuse sera Victor Aleopoldo Grante.
- Le parrain ! Rien que ça ! Et ce ne sera pas la fin de la famille sans lui ?!
- Eh bien... Non puisqu'il a à disposition des hommes compétents dans votre genre, capables de le remplacer.

   L'important maintenant était de détendre l'atmosphère. Et rien de mieux pour cela que de flatter l'ego d'individus se pensant en situation de force... Même si en l'occurrence c'était le cas. Et le plus dur restait à venir :

- Ecoutez... Je saisis bien que s'entendre dire que son patron va mourir est compliqué. Mais le fait est là. C'est ce qui va se passer. Et c'est pour ça que Moka Charlotte vous fait une proposition.
- Quelle est cette proposition ?
- Vous unir à nous contre votre parrain.
- T'es qui toi ?
- Francesco Stracci. Le frère de Séréna Stracci, propriétaire du New Morning.
- Le joli cabaret du Quartier des Plaisirs...
- Exactement. Et ce que vous ne savez pas encore, c'est que non seulement Victor va mourir, mais qu'en plus ma soeur prendra le contrôle du territoire des Grante sur Manshon.
- Pardon ?! Oses le répéter ?!
- Ma sœur va prendre le contrôle de ce territoire. C'est un juste retour quand on sait que votre patron est prêt à la faire tuer pour récupérer son affaire.
- Mais quel intérêt aurait-il à...
- Ne jouez pas les idiots avec moi : vous êtes alliés aux Tempiesta ! Ils voudraient voir ma sœur morte ! Quelle conclusion en tirez-vous ?

   Alors ça, je n'étais pas au courant. Mais ça expliquait pourquoi ce Moka voulait que je l'emmène avec moi. Il apportait les compléments qu'il manquait à nos négociations et son franc-parler pouvait servir de moteur à notre réussite. Convaincre passait aussi par la domination du débat. Tant que nous maîtrisions le flot de paroles, nous gagnions.
   Alors que les mafieux réfléchissaient, j'en profitais pour enchaîner :

- Les Tempiesta sont affaiblis. Daemon et moi en sommes pour partie responsables et témoins. Ce qui signifie que les Grante perdent petit à petit de leur soutien et de leur protection. Le pouvoir de Don Carbopizza décline, et celui des Sept avec lui.
- De toute manière, votre centre d'activités est tourné en grande partie vers East Blue.
- Et puisque les choses sont claires, je réitère mes propos : Moka Charlotte souhaite vous avoir de son côté. Et quitte à ce que vous trahissiez la famille, autant que cela vous soit favorable : vous conserverez vos acquis, et plus encore. Tout ce que nous souhaitons, c'est éviter les bains de sang inutiles. Si l'on peut réduire au maximum le nombre d'ennemis, cela fera beaucoup moins de victimes à déplorer. Si vous refusez, vous survivrez peut-être, avec le regret de n'avoir pas été à la hauteur pour sauver les vôtres. Ou vous mourrez. Si vous acceptez, vous vous assurez de vivre avec beaucoup moins de proches morts sur la conscience et une place à la tête de l'empire des arts que s'est constitué Aleopoldo. Et peut-être même un partenariat profitable avec Séréna.
- Fiancée de Moka Charlotte.
- C'est bien beau tout ça mais... Vous nous demandez de trahir. Et on ne trahie pas la famille.
- On trahit sa famille quand il s'agit de la garder en vie, au détriment de ce qui la ronge. Beaucoup de héros ont pris la place du méchant, du dictateur, pour aider le peuple à s'en sortir, à réfléchir par lui-même et à se débarrasser de ses vieilles traditions pour évoluer et en sortir grandi.
- ... Je marche.
- CHARLIE ! Qu'est-ce que tu racontes ?!

   Avant que celui-ci ne réponde quoi que ce soit. Des bruits se firent entendre dans la salle principale. Puis la porte s'ouvrit en grand et tout le monde se tourna vers les individus qui surgirent. D'autres Grante, haletants. L'un d'eux aidait un homme à se mouvoir. Yeux et lunettes de travers, transpirant, trois trous au niveau de l'abdomen, le blessé nous dévisageait avec crainte.

- J'a... J'arrive à temps...
- Ri-Ricardo ! Que s'est-il passé ?!
- J'ai été attaqué par... Daemon... Wall.

   Les deux capi se tournent vers nous.

- Salauds... Vous nous avez menti ! Vous allez tous nous tuer en fin de compte !
- Un instant : a-t-il dit quelque chose avant de te tirer dessus ?
- Qu'il avait... Des informations à me... Argh ! Transmettre... Au sujet du parrain. Qu'il allait le tuer...
- Donc il est venu te mettre au courant...

   Et là, Charlie s'approcha du trio de mafieux ayant pénétré dans la pièce, sortit son sabre et l'abattit sur le mourant. Dans un dernier râle, les yeux figés dans une incompréhension totale, Ricardo Biondo mourut. Ses accompagnateurs restèrent pétrifiés, tout comme les autres mafieux présents. Surtout Jacoppo :

- Mais... Qu'est-ce que t'as fait ?!
- Il l'a dit. Daemon est venu lui apporter un message. Je suppose juste que, comme nous, il a dû choisir son camp. A sa place, j'aurais agi de la même manière et réduit le nombre de mes ennemis à la moindre occasion. Au moins maintenant... Nous sommes fixés. Soit on est avec eux. Soit on est contre eux.

   Jacoppo Montebello ne savait comment réagir. Tout était confus pour lui. Ce que je pouvais comprendre : ces derniers temps, je n'avais pas eu trop le loisir d'être maître de mon destin. Et il semblait vraiment apprécier son boss...
   Sans réfléchir, je plaçais une main sur son épaule. Il me regardait alors, moi et mes contusions, aussi pitoyable que je pouvais paraître. Et il le paraissait aussi à cet instant. Nous restâmes comme ça cinq bonnes secondes avant que je ne lui dise :

- Je ne t'imposerai rien. D'abord parce que je ne suis ni Moka, ni Daemon. Tu n'as rien à craindre de moi, surtout aujourd'hui. Si tu ne tiens pas à être mêlé à tout ça, tu peux partir. Je ne te connais pas, et pourtant je peux le dire : je ne voudrais pas avoir à t'affronter. Une victime, c'est déjà trop... Fuis tant que tu le peux.

   Le capo blond ouvrit la bouche, la referma. Il pencha la tête en arrière, les mais sur les yeux, glissant jusqu'au bas de sa chevelure. Je n'imaginais pas le nombre d'émotions qui le submergeaient à l'instant... Puis ses traits se décrispèrent et il me regarda à nouveau. Il marqua pourtant un temps avant de répondre :

- Je suis un mafioso. Un Grante. Ma vie est faîte de musique, de danse, de comédie, de bruits en tout genre... Les combats en font partie. Quand on entre dans la pègre, on ne fuit plus, peu importe la raison. On agit pour le bien de la famille... C'est amusant. Le parrain m'a dit une fois qu'il ne se voyait pas mourir de vieillesse. "Je serai assassiné, par jalousie ou par envie !" qu'il disait... Si tu dis que la famille Grante ne peut rien faire, alors qu'il en soit ainsi. Autant sauver ce qui peut l'être.
- Alors... Tu acceptes de nous aider ?!
- Jacoppo...
- A une seule condition.
- Bien sûr ! Laquelle ?
- Lorsque tout sera fini : tu te battras en duel contre moi.
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Crocs Givres, Boréa

- Où est Loth ? demande Émeline en entrant dans le hall.
- Aucune idée, répond Aella sans lever les yeux de son tableau noir constellé de maths complexes. Je crois qu'il essaie d'en tuer plus d'un.
- De tuer qui ?
- Hmph.

Accoutumée aux discussions inachevées avec la dirigeante de Shadow Law, Émeline s'en va par l'escalier en colimaçon qui dessert les appartements de Loth. Elle entre sans frapper comme à son habitude et demeure interdite l'espace d'un instant. Debout au milieu de la pièce, Loth scrute les murs qu'il a tapissé de centaines de photos. Des charniers, des corps démembrés.  

- Un projet pour l'université de Jalabert ? hasarde-t-elle. Les meurtres de masses sont au programme de tes étudiants cette année ?
- Non. 'fin, les meurtres de masse sont étudiés en troisième année ; la session prochaine, je n'ai cours qu'avec les doctorants. Ceci, ma chère, dit-il en montrant les photos, c'est de l'art.
- Je crois pas que ce soit le qualificatif approprié, marmonne-t-elle dégoûté par les immondes massacres qu'immortalisent les clichés. Parfois, ajoute-t-elle, j'ai du mal à situer si tu traques les tueurs parce que tu es fasciné par eux ou juste pour le plaisir de les capturer.
- Tu connais le dicton.
- Pour être pompier, faut être un incendiaire dans l'âme ? propose-t-elle. Donc tu rêves souvent de massacre ?
- Qui a ordonné le plasticage de la planque des Belles Filles, un mois auparavant ?
- Moi...
- Combien de morts ?
- Deux cents quatre environ, susurre-t-elle.
- Qui donc rêve de massacre au final ?
- Pas moi, répond Émeline avec dignité. C'étaient des concurrents qui vendaient sur notre territoire alors que nous respections le leur. Ils se sont brûlés les ailes en volant trop près du soleil. Je n'y ai pris aucun plaisir.
- Contrairement à celui que je traque.
- Je suis venu parler boulot. Vasco...
- Ce sont les images des massacres du cartel de la Rosa del Sol à East Blue. Deux milles sept cent morts l'année passée. Des bouchers. Dans cette horreur se cache un tueur en série.
- Pardon ?
- Un de mes doctorants qui étudie les crimes du cartel a repéré une signature observée sur d'autres scènes de crimes. Ce tueur utilise les charniers du cartel comme contre mesure médicolégale. Il se dissimule dans la lumière. C'est fascinant. Comment vais-je le trouver...
- Se cache dans la charogne plutôt. M'enfin, bref, c'est pas tout ça mais je dois te parler d'opportunité d'affaire. J'ai reçu un appel de Vasco, je disais.
- Jamais entendu parler.
- C'était un de nos hommes sur Inu Town. Il a été drafté à ce jeune pirate qui a rempli avec succès un de nos contrats. Tu sais, détruire l'usine de la Novartis sur Luvneel.
- L'usine, j'en ai eu vent, mais c'est quoi cette histoire de draft ? demande Loth en lui allouant toute son attention.  
- Dans le cadre du plan de restructuration concocté par Aella, il a été décidé de "drafter" certains de nos hommes désœuvrés à des alliés. On a près de 1600 salaires à payer, je sais pas si tu t'en rends compte. Et moins de la moitié de ces gens travaillent réellement.
- Oui mais Shadow Law grandit et quand nous contrôlerons les Sept Familles, ils ne seront même pas suffisants.
- Quand ça arrivera, on recrutera. Pour l'instant, on prête.
- Vous avez décidé de cela sans mon aval ?
- Pas la peine. Aella gère l'argent, la structure et moi, les ressources humaines et les partenariats. On a fait ça pour que Shadow Law soit plus rentable. Bref, ce jeune pirate nommé Charlotte Moka est lui aussi en quête de reconnaissance. Par la voix de Vasco, il nous propose une alliance. Vasco a contacté son chef de service sur Inu, qui a contacté le chef de division nord, qui a contacté le chef de zone, qui m'a contacté.
- Beaucoup trop de bureaucratie.
- Ça permet de brouiller les pistes, c'est toi qui l'a mis en place. Il veut qu'on l'aide à assassiner Aleopoldo Grante contre son aide futur dans nos entreprises.
- Ambitieux les gamins de nos jours, marmonne le Binocle en retournant à ses photos.  
- Il mise sur le bon cheval.
- Et toi, sur quoi veux-tu miser ?
- Ça ne coute rien de lui apporter notre soutien.
- Ça va forcément couter quelque chose.
- Certes. Qu'il gagne ou perde, on sera forcément gagnant de secouer un peu la maison Tempiesta et alliés.
- Pourquoi viens-tu m'en parler alors, si Aella gère l'argent et toi les alliances ? Faites ce qui vous semble juste. C'est pour avoir du temps libre pour mes hobbies que je me suis associé avec vous deux.
- Ça va nécessiter un décaissement de 30 millions de Berry et Aella voulait ta permission avant, parce qu'on est un peu limite-limite question fond de roulement avec toutes nos opérations du moment.
- Ça fait beaucoup. Qui engages-tu ?
- Une unité de 50 mercenaires Autres.
- Hey ! Ces types ont failli faire de mon corps une passoire l'année passée !
- Il y avait -et il y a toujours d'ailleurs- un contrat sur ta tête. C'était qu'une affaire de business pour eux, rien de personnel, répond-elle en haussant les épaules.
- Trop empathique.
- J'ai ta bénédiction ?
- Vas-y, dépêche leur les Autres.

Spoiler:
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Séréna n’en revenait pas. Elle saisit le bras de Moka et, les yeux écarquillés, lui répéta la question.

- Tu veux tuer mon boss ? Mon protecteur ?

- Je veux te protéger, c’est différent !

Il se libéra de la faible étreinte de sa compagne et se posta, les mains croisées derrière le dos, à la fenêtre. Le bureau de Séréna était idéalement placé, à l’écart de toutes les autres pièces de l’étage, et avec un balcon donnant sur la rue principale, devant le Morning Star. D’ici, l’on pouvait observer les allées et venues dans l’établissement, voir les patrouilles de la Marine approcher depuis le port, ou regarder dans les yeux les guetteurs des autres familles, qui fourmillaient à dans le Quartier des Plaisirs. Moka, qui avait envie de prendre l’air, ouvrit le battant des longues fenêtres de la pièce, et s’avança vers la balustrade en bronze du balcon.

- Moka, je ne sais pas à quoi tu joues, mais tes petits jeux de pouvoirs de nobliaux, très peu pour moi. Et si ton plan échouait ? Imaginons un instant que le parrain soit au courant de tes manigances et prennent les devants ?

- Viens.

L’exilé entendit derrière lui le soupir consterné de sa belle et tendre et esquissa un sourire : Séréna avait changé depuis leurs dernières rencontres…moins téméraire…plus maternelle. Moka se souvenait de ce que son père Cognas disait à propos des mères :

- Avoir des enfants peut changer la plus redoutable des guerrières en avatar de la paix, souffla Moka, avec un brin de nostalgie.

- Hein ? Qu’est-ce que tu racontes encore ? questionna Séréna qui s’était postée à ses côtés, le dos  appuyé contre la balustrade et la tête légèrement basculée en arrière.

- Rien…Tu sais, durant mon absence, j’ai fait des rencontres, j’ai vécu de folles aventures, et mes projets ont changé. Maintenant que j’ai une famille, je veux la protéger, mais plus encore Séréna.

Il lui prit la main tendrement, et elle ne le repoussa pas, malgré son regard inquisiteur.

- Vous savoir en sûreté toi et Olivia n’est pas suffisant pour moi. Je veux vous donner un royaume, et une Reine n’a pas d’amis, seulement des sujets et des ennemis.

- Et nos ennemis, ce sont les Tempiesta et leurs alliés, je sais…Je me rappelle de ce qui s’était passé ici la dernière fois, c’était horrible…

- Oui, j’ai perdu des amis à cause d’eux, et je ne perdrai pas ma femme et ma fille non plus, je ne l’accepterai pas, répliqua amèrement Moka.

- Ta femme ? Nous ne sommes même pas mariés Moka, cesse de dire des conneries, ricana Séréna.

- Justement ! Tu n’as même pas écouté mon plan ! s’écria Moka en la prenant dans ses bras béatement.

- Normal, tu as commencé en disant : « Sérénaaaa ma chérie, je vais tuer ton patron !! », comment veux-tu que je réagisse à une annonce aussi…farfelue ?

- Bon, écoute-moi bien cette fois, sans m’interrompre, je…

La porte derrière eux s’ouvrit brusquement et Moka, sabre à la main, fit volteface immédiatement pour découvrir Nikolas et Vasco…qui tenait son enfant dans les bras. L’archer, l’air gêné, retira son chapeau et, après une révérence assez gauche, tendit un papier à son capitaine.

- Vasco a géré, nous avons l’aide de Shadow Law, et un contrat pour ratifier tout ça.

- Oui…et que fais-tu avec mon enfant dans les bras Vasco ?

- Bah, patron, votre mioche arrêtait pas de chouiner, j’me suis dit qu’il était peut-être malade ou un truc du genre…du coup, je l’ai pris avec moi et…

Séréna, à pas pressés, fila comme une ombre et arracha Olivia des bras de l’ex sbire de Shadow Law, ce qui fit pleurer la petite qui venait sans doute de se réveiller suite aux brusqueries de sa mère. Haussant les épaules, Moka rengaina et invita Nikolas à s’approcher pour lui remettre le contrat. Le jeune prince arracha le sceau à tête de mort avec un couteau que lui tendit son bras droit puis entreprit de lire les teneurs des engagements les liant désormais à l’occulte organisation.

- Les Autres ? Ils sont assez connus.

- Avec eux, vous êtes sûrs de voir les Grante morts à l’issue de votre cérémonie de mariage, répartit Nikolas, avec un clin d’œil à l’adresse de Séréna.

- Euh…quel mariage ? Moka ?

- Quel mariage ? Le nôtre, répondit tout simplement Moka.

- J’ai pris la liberté de faire une liste des grands traiteurs de Manshon, et j’ai aussi contacté des fleuristes, des décorateurs, afin de préparer les lieux, dit Nikolas.

- Bien, si tu pouvais inviter ces personnes ici, histoire que je puisse choisir sans me déplacer, ça serait bien et…

- MOKA !

Séréna venait de taper du poing sur son bureau, provoquant une fois de plus un ouragan de pleurs chez Olivia qu’elle tenait dans son autre bras. Moka tendit les bras pour récupérer la petite, mais Séréna le dépassa et confia leur enfant à l’hideux Vasco. Dans les bras du tueur, la petite se calma aussitôt et se prit même à rire.

- Te voilà Tonton maintenant, dit Séréna, avant de revenir à Moka. TOI ! Tu utilises MON établissement comme QG pour TES opérations contre MON patron ! N’as-tu pas honte ?!

- Euh…et bien, je voulais t’en parler mais les circonstances…

- LAISSE-MOI POURSUIVRE ! Donc, j’apprends ensuite que tu veux te marier avec moi ? Et trucider mon patron et sa suite durant la cérémonie ? T’es un grand malade…

Un silence s’installa alors et, l’espace d’un instant, Moka pensa à faire marche arrière et annuler tous ses plans. Son ambition était trop dangereuse pour sa famille, il le savait, et Séréna devait le rappeler à la raison…

- On commence quand ? finit par dire Séréna, en dévoilant un sourire mi-charmeur, mi-assassin.

Mais pas aujourd’hui.
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Je rejoins tout le monde au New Morning, cigarette à la bouche, je pousse la porte et traverse la pièce au rez-de chaussé. La clientèle m’apercevant se tait, tous se font assez petits. Mes pas arrivent même à raisonner. J’emprunte l’escalier formant un couloir montant, agrandissant les échos des mes getas tapant sur le bois du plancher.

Je tire une grande bouffée de cette merde toxique collée à mes lèvres. Continuant tranquillement mon ascension jusqu’à l’étage.

Arrivé en haut je traverse ce long couloir tapissé de velours rouge. Au fond de ce corridor, une porte en bois des plus classique. J’entendais un pleurs lointains. Un mioche ? Que fous un fichu môme ici ?

Devant l’encadrement, je tourne la poignée, déclenchant l’ouverture de la porte, je l’ouvre lentement, découvrant tout ce beau petit monde dans cette pièce, Moka, ses compagnons et je suppose la future mariée et un bébé dans les bras de Vasco qui semble le cacher un peu de ma vue en se tournant au trois quart. Un bref silence s’installe, je le casse en prenant la parole d’un air décontracté et amusé, fermant la porte et m’avançant dans la pièce.

- Holà amigos ! Je reviens pour savoir où nous en sommes pour les préparatifs du mariage.

Ils me regardent tous, Moka prend la parole.

- Tout se passe à merveille, Nikolas s’est occupé de lister les traiteurs, les fleuristes et les décorateurs. Il manque plus que… .

L’écoutant, je le coupe dans ses paroles.

- Un prêtre ? Oui. J’m’en occupe.

Plusieurs idées me traversent l’esprit à ce moment. Je commence à faire un monologue, exposant mes plans.

- Je vais trouver le prêtre, vu que je suis un professionnel et le plus grand pirate de tous les temps, je vais même le forcer à faire venir les enfants Grante, ils chanteront des jolis chants de mariage, s’amuseront et crèveront !

Un long sourire maléfique déforme mon visage, je pense déjà à tous ça, j’en suis tout émoustillé.

- Oh oui… cela va être un mariage de rêve !

La future mariée tire la gueule, outrée par ce que je venais de dire.

- Vous n’y pensez pas ?! Vous n’allez pas toucher à des enfants innocents ?!

Je m’esclaffe, je regarde la femme de Moka droit dans les yeux prenant un ton assez ferme.

- Innocent ? Désolé d’être un génie, avez-vous pensé à l’avenir ? Vous avez pensé à vôtre fille ? A vous ? Dîtes-moi. Une fois votre cher et tendre parti, qui va vous protéger ? Peut-être certaines personnes mais laissez-moi vous dire un truc. Avez-vous pensé à des putains de représailles ? Ces gamins, on va buter leurs parents que vont-ils faire plus tard ? Vivre leurs vies tranquille ? Sans chercher les meurtrier de leurs familles ? Sans chercher les assassins de leur mafia ? Ils sont nés dans le sang, ils ne sont ni purs et ni innocents. Les mafias les entraînent déjà pour se défendre, pour se battre. Alors excusez-moi d’être prévoyant, mais pour une fois que je souhaite rendre un service sur le long terme et en plus de ça gratuitement. Bon. J’ai pas de temps à perdre, j’vais chercher ce foutu bonze. Si vous changez d’avis en cours de route, Moka, tu m’appelles.

Je tire une dernière latte sur ma clope avant de regarder l’enfant qui s’est calmé, me regardant, je me penche au loin et lui parle avec un air d’abruti.

- Bah oui, tonton Wall va s’occuper de tout. Tu ne souhaites pas être maltraité ou encore subir les pires tortures parce que maman ne souhaite pas que tonton tue des enfants qui seront sûrement rancunier, bien sûr, eux ils regarderont pas si tu es innocente.

Je me redresse, fermant mon visage. Je me retourne et salue les autres avant de repartir dans la direction par laquelle je suis arrivé.


- Je t’appelles quand j’ai des nouvelles pour le clerc. Et aussi. Donnes-moi des nouvelles d’Arhye quand tu en auras, j’en ai pas encore eus et j’aime pas ça. Adios bambinos.


Je referme la porte et sort de l’établissement plus vite que j’y suis entré.

Je me mets en route avec quelques-uns de mes gars vers l’église la plus proche. A vrai dire, j’ai déjà trouvé le prêtre. Oui. Je vais faire le prêtre, il faut que j’en trouve un pour qu’il me forme à ce genre de cérémonie surtout, tout ce qui est au sujet des fêtes religieuses je suis une bille dessus. En plus, il me le faut car il saura sûrement où se trouvent les enfants et familles Grante. Une information non négligeable. De plus, il me faut quelques jours pour trouver quelqu’un qui me maquille, déguise, histoire de ne pas être facilement reconnaissable au mariage. Si l’on me reconnaît ils sauront que quelque-chose se trame. J’adore cette idée de surprise, cela m’excite de savoir que personne ne va s’attendre à ça. Je pense qu’une fois ça réalisé, tout le monde se rendra compte de ma réelle dangerosité. Je sais déjà comment je vais m’y prendre pour tout ça.

Me déguiser, aller voir le religieux, le supplier pour qu’il m’aide, si il veut pas, je vais lui faire souffrir le martyr comme jamais, le forcer à m’indiquer où se situe les familles, le ligoter, prendre sa place et le tour est joué. Enfin, si il n’y a pas d’imprévu, après je m’adapterai aux diverses situations.

En prime, je montrerai à ce jeunot de ne pas me prendre pour un con, j’ai plus d’un tour dans mon sac. J’avoue tout de même d’être en admiration sur sa façon à confectionner des plans. Entre Arhye et lui, je pense qu’on peut former un trio d’enfer… ou même le trio de l’enfer. Tout ça s'annonce prometteur !
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- ... Oui je me dépêche, c'est bon ! On arrive !

   Je raccrochais l'escargophone et me dirigeai en direction du New Morning en compagnie de Matt et de Francesco. Nous avions laissé Charlie et Jacoppo derrière nous, avec la promesse d'une rencontre avec Moka Charlotte dans les plus brefs délais.
   Lorsque nous arrivâmes là-bas, nous apprîmes que Daemon était parti quelques instants auparavant. Le regard de certaines personnes dans l'assistance, en particulier de la fameuse Séréna Stracci, me laissait entendre que le borgne avait fait son petit numéro avant de retourner jouer... Il m'arrivait encore de regretter de l'avoir rencontré, malgré les quelques bienfaits que cela m'avait apporté.
   Le temps d'expliquer au prince déchu que les deux capi marchaient dans notre sens et nous nous retrouvions à décorer l'intérieur de la salle de mariage : celui-ci allait avoir lieu dans une semaine désormais... Ne manquait plus qu'à rendre le tout réaliste et à envoyer les dernières invitations. Ca laissait peu de temps pour se préparer. Mentalement du moins. Surtout lorsque les personnes qui nous accompagnaient étaient un pirate vicieux en kimono, un jeune prince aux idées dérangeantes et un beau-frère à la langue bien pendue... Sans parler du couard de voleur, du médecin de bord sarcastique, de l'aveugle aussi aimable qu'une porte de prison et du mercenaire hideux. Que du bonheur.

   Moka rencontra les deux Grante que j'étais parvenu à convaincre et leur exposa ses plans après s'être assuré personnellement qu'aucun d'eux ne ferait capoter l'opération. Charlie sut se montrer convaincant, en terme d'arguments et de conviction. Jacoppo, plus réticent, n'avait rien dit de toute l'entrevue, jusqu'au moment où il fallut mettre un terme à la réunion et qu'il lâcha avant de partir :

- Assurez-vous de respecter votre parole et nous respecterons la nôtre.

   Ce qui suffit à notre groupe pour ne plus avoir d'inquiétude.

   La semaine s'écoula et les Autres arrivèrent, avec à leur tête un certain Tommy Mouton, un grand costaud au regard scrutateur et au pantalon déchiré. Ses hommes le surnommaient "Manbat" mais je n'en compris pas le sens de suite...
   Celui-ci montra à Moka le sceau de Shadow Law et les souvenirs de l'organisme qui nous avaient valu à Matt et moi une entrevue difficile avec les Martico sur Boréa me donna des frissons. Heureusement que les choses s'étaient bien terminées entre nous. mon compagnon étant un ancien membre de leur famille, je risquais de sacrés problèmes en acceptant qu'il me suive et en le leur faisant remarquer.

   Nous étions maintenant tous réunis dans les appartements supérieurs du New Morning : se tenaient là Moka Charlotte, Séréna Stracci, son frère Francesco, Charlie Pazzini, Daemon Wall, Vasco, Tommy Mouton et Nikolas... La fille du prince jouait tout en se tenant les pieds dans un landau près de sa mère. A la contempler ainsi, je la trouvais mignonne. J'avais toujours eu un faible pour les enfants : leur innocence et leur perspicacité était touchante. J'étais curieux de savoir où se trouverait son futur, connaissant les ambitions du père et ayant eu un aperçu plus tôt dans la journée du tempérament de la mère, pas si différent de celui de son oncle ! Deux loups prêts à se sauter à la gorge dès que l'un d'eux aura baissé les yeux... Tout ça parce que personne n'avait pensé à ramasser les bouteilles vides de la veille.
   Encore une fois, il fallait remercier Daemon pour son laxisme sélectif.
   Et aussi pour nous avoir gratifié d'un merveilleux spectacle : le voir remplacer son kimono par une robe de prêtre, attacher ses cheveux de sorte à ce qu'ils soient ordonnés et se raser la barbe... Il avait même pensé à se procurer des cosmétiques pour parfaire les traits de sa peau ! Matt et moi pouffions discrètement dans notre coin jusqu'à ce qu'il s'en rende compte et qu'il nous assomme presque d'un coup sur le sommet du crâne. Le chef des mercenaires souriait sans retenue de l'autre côté et il ne subit aucune plainte... Injustice !

- Bien, nous allons bientôt pouvoir nous mettre en action. J'espère que tout le monde est conscient de l'importance de sa tâche.

   Moka Charlotte nous dévisageait. Je commençais à voir l'homme charismatique qu'il était : son statut mis à part, il y avait quelque chose d'autoritaire dans sa façon d'être. Son phrasé, sa démarche, son maintien... Lorsqu'il était sérieux, il savait se montrer convaincant dans son rôle de meneur et de stratège.
   Tout le monde acquiesça en guise de réponse et nous écoutions attentivement la suite. A partir de cet instant, tout alla très vite.


Dernière édition par Arhye Frost le Jeu 7 Sep 2017 - 23:44, édité 1 fois
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Dans la grande salle de l'église, de très nombreuses tables avaient été disposés de part et d‘autre de l’allée menant à la scène pour permettre aux invités d’être aux premières loges pour déguster les mets délicieux en contemplant les mariés…tout en étant à portée de tir. Juste au-dessus de la porte d’entrée, sur un balcon surplombant le dos des invités, un groupe de musiciens jouaient un air joyeux et festif tandis que les nouveaux arrivants étaient annoncés par le héraut des lieux.

- Monsieur Aleopoldo Grante, annonça l’employé de cabaret de sa voix de stentor.

Moka, caché dans l’une des alcôves de la salle par un rideau, observait sa proie, tandis que l’une des serveuses de Séréna s’était improvisée habilleuse. Pour l’occasion, le prince avait opté pour un smoking de velours noir, une chemise d’une blancheur immaculée agrémentée d’un nœud papillon de la même teinte que le costume. Sa future épousée avait insisté pour qu’il ne porte pas d’armes sur l’autel, afin de ne pas éveiller la paranoïa du parrain, une prise de risque inconsidérée selon lui…

- Alors ? demanda Moka, en se contemplant sur le long miroir qui avait été installé là pour l’occasion.

La jeune fille recula, une main posée sur le menton, l’inspectant de haut en bas.

- Hmm, il manque un truc…

- Je me trouve plutôt avenant, répondit Moka, en s’approchant un peu plus du miroir.

- Ah ! Une coiffure décente ! Un marié ne devrait pas avoir les cheveux en bataille…même si cela vous donne un certain style, je vais chercher de la laque.

- Bordel, souffla Moka en s’asseyant sur la banquette, alors que l’habilleuse quittait l’alcôve.

A l’étage, Séréna essayait sa robe, aidée de son frère, et sous le regard intéressé de Vasco, qui avait été choisi pour garder la petite Olivia, qu’il bordait désormais en permanence. Ni pompeuse, ni simple, la robe qu’elle avait choisie était à l’image de sa personnalité, avec un décolleté mis en avant, une robe taillée près d’un corps félin et svelte. Seule une tiare d’argent délicatement posée sur sa tête témoignait de l’importance du moment. Francesco, toujours aux petits soins de sa cadette, s’approcha pour la vêtir du dernier élément de sa tenue…une cape de soie blanche.

- Une cape, ça passera tu crois ?

- Oui, c’est joli, ça fait royal, répliqua Séréna, avec un sourire taquin.

- Ah bah oui, c’est vrai que l’autre nobliau exilé est prince. Nos parents doivent se retourner dans leur tombe en nous voyant nous acoquiner avec des types pareils.

Il lança un regard assassin à Vasco qui décida tout d’un coup qu’Olivia avait besoin de se reposer dans sa chambre au New Morning, loin des tumultes des festivités. Le mercenaire sorti, Francesco, avec un soupir de dépit, se dirigea vers la commode de la chambre, ouvrit le premier tiroir, et en sortit un petit coffret.

- Ils sont ici ?

- Oui, prends les tous, j’ai des étuis cousus dans ma cape.

- Putain, tu sais les utiliser au moins ? Toi ?

- Bah oui, Papa m’a appris…

- Pour le numéro, à l’ancienne.

- Oui…

Francesco lui remis les six couteaux de lancer en acier qu’ils tenaient de leur père, artiste d’un ancien cirque itinérant ayant trouvé l’amour sur Manshon dans les bras d’une fille de mafieux, leur mère. Une histoire tragique, un mariage clandestin, une famille brisée, tant de mauvais souvenirs que la jeune femme se devait de laisser derrière elle. Finalement, elle allait peut-être l’avoir.

- Une vraie famille unie.

- Hein ?

- Non, rien, aide-moi avec la cape, et appelle Moka.

Un aveugle apprenait, au fil du temps, à développer ses autres sens pour palier à la déficience de ses yeux morts. Nikolas, assis derrière l’orchestre du balconnet, en faisait l’amère expérience. Il n’avait jamais aimé la musique, et encore plus lorsqu’elle était jouée à quelques pouces de lui. Avec tout ce vacarme, impossible de se concentrer, d’aiguiser ses flèches proprement, de préparer un assassinat quoi !

- Le parrain est entré il y a quelques minutes, intervint l’un des hommes des Autres, dont certains s’étaient travestis en musiciens pour l’occasion.

- Je sais, il est au niveau de la première table, à la droite de l’autel, impossible à rater.

- T’es pas aveugle toi ? Ou alors, tu utilises un sixième sens, ou un truc du genre ?

- Non, j’ai juste écouté le plan de table exposé par Moka, rien de plus.

- Ah…

Juste en bas, Moka contemplait sa nouvelle coiffure : on avait rabattu ses cheveux en arrière, à la mode des gangsters de cette île, ce qui gênait un peu le pirate qui se voyait au même niveau que ce rustre de Francesco Stracci.

- Vous êtes magnifique, s’exclama l’habilleuse, avant de réarranger le nœud papillon, touche finale d’une tenue de marié impeccable.

- Merci…

Daemon et les autres devaient être en train de se préparer aux aussi, la cérémonie allait débuter dans quelques minutes. Une erreur, et cela signerait leur arrêt de mort.


Dernière édition par Moka Charlotte le Dim 24 Sep 2017 - 17:28, édité 1 fois
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J’affiche un sourire carnassier, je ressemble parfaitement à un bonze, cette semaine, j’ai réussi à m’initier aux cérémonies religieuses et ceriiiiiiise sur le gâteau, j’ai trouvé ces enfants de bâtards. Morte couille, c’était une tâche ardue, mais nous y sommes parvenus et en plus de cela sans se faire griller nos couvertures.

Je porte une perruque blanche, cachant toute ma tignasse sombre. Ma longue et grande soutane marron recouvrait mes habits et un maquilleur à fait en sorte avec ses outils de créer une illusion d’optique, histoire de me faire paraître plus vieux.

Je m’avance en boitant jusqu’à mon pupitre, tout le monde dans la salle me fait face, d’un signe de la main ils finissent par s’asseoir, le parrain est étonné, il n’a pas l’air d’avoir l’habitude de voir de nouvelle tête et encore moins de changer de curé. Il lève son doigt au-dessus de lui comme pour être interroger par une maîtresse.

- Le père Erwin n’est pas là ?

Avec la plus douce de voix possible je lui réponds avec un petit sourire que ferait à un vieillard à un de ses petits-enfants.

- Non mon fils, il est partit en séminaire, je prends alors sa place le temps qu’il accomplisse son périple.

Il se redresse sur sa chaise, se contentant de cette réponse qui semble l’avoir satisfait.
En revanche quelque chose va tous les faire tirer la gueule, à l’arrière de l’immense rideau blanc tiré derrière moi se trouve les enfants des Grante, pour ce mariage il nous fallait bien une petite choral.

Je me tiens le dos, comme les vieux tout bossus, je joue mon rôle à merveille dans cette chapelle, j’ai eu un bon tuteur… malheureux pour lui qu’il ait fini au fond d’un caniveau.

J’espère que mes hommes de leur côté sont prêts. J’ai demandé à ce qu’ils prennent position avec le navire pas loin pour bombarder la chapelle. Encore un plan improvisé de ma part, et une raison pour avoir choisit une chapelle proche du port.

La cérémonie débute lentement, je fais les sermon d’un prêtre, gnagnagnagna, un discours plus qu’ennuyeux, l’amour, la paix, l’amitié, la famille oui c’est trop bien, youhou c’est la joie… mais qu’est-ce qu’on s’en fout ! Je vais tous les buter à la fin de mon sermon lorsque les marier échangeront leur baiser.

Ce moment qui devrait être magique pour eux le sera pour nous tous au final. Un grand feu d’artifice, quel beau cadeau de mariage j’offre.

La tension est à son apogée, tout ce passe à merveille de quoi levé des suspicions, en tout cas je ressens bien que quelque-chose se trame derrière tout ça mais pas le temps, le moment tant attendu se présente, ils vont échangés leurs vœux, après vient les bagues et le fameux baiser.

- Répétez après-moi, Moka Charlotte, je te veux comme époux pour le meilleur et pour le pire jusqu’à que la mort nous sépare.

Bêtement la femme de Moka répète cette promesse, de cette façon, vient le tour du Prince, je dépose mon regard dans le sien, lui adressant un sourire chaleureux.

- Et vous Moka, répétez après moi, Séréna Stracci, je te veux comme épouse pour le meilleur et pour le pire jusqu’à que la mort nous sépare.

Il répète à son tour, je finis par donner mon autorisation pour le fameux baiser, lorsqu’ils s’embrassent mon coeur se met à battre de plus en plus fort, l’adrénaline commence à m’envahir, je commence à jubiler intérieurement, des clappements envahir la salle, des signes de la main je les fais s’escompter.

- Famille Grante, Padre Aleopoldo, des petites personnes que votre famille et vous mêmes connaissez bien vous ont prévu une surprise.

Je m’écarte de mon pupitre et agrippe une cordelette qui une fois tirée fait tomber l’énorme rideau blanc sur le sol, laissant en vue les enfants des diverses familles de la mafia Grante formé une choral, tous vêtus de blanc.

Le parrain semble au début surpris lors de mon annonce mais lorsqu’il vu les enfants, son visage commence à se tordre sous la formation d’une vilaine grimace. Mélange entre l’incompréhension et la colère.

- MAIS QU’EST-CE QUE …

Ma voix que j’ai utilisé pour jouer mon rôle se déforme à cause de mon excitation.

- Taisez-vous ! Ne loupez pas le grand final ! Allez ! Chantez !

Les enfants commencent à chanter, plus ils avancent dans ce chant mortuaire, plus la terreur se lit sur leurs visages. Ils chantent sous un petit air de « Mon beau sapin »

- Mon beau parrain ! Mon beau parrain ! Tu vas mourriiiiiiiiiir ! D’ici peu ! Daemon Wall est le plus grand d’tout les pirates !

PAN ! PAN ! PAN !

Mon flingue sortit de sous ma soutane, voilà trois balles qui fusent sur Apoleoldo, les invités commencent à crier, la porte de la chapelle s’ouvre avec fracas, une arrivée fracassante de la Marine.

- Personne ne bouge ! Vous êtes tous en état d’arrestation !

Je murmure à mon petit Den Den Mushi.

- C’est à vous les gars, en plus nous avons des invités surprise.

J’entends le rire lointain dans le Den Den de Léonardo avant que les canons ne crachent leurs boulets.

Pschiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii BOUUUUMMMM BOUMMM CRACKKKK !!!!!!

La fête ne fait que commencer.

Un boulet décime les enfants Grante, le mur droit de la chapelle part en miette, tout ces boulets l'ont vachement affaiblit, heureusement qu'il n'est pas le mur porteur de cette chapelle..

Je me jette à l'abri, derrière un banc où se trouvent Séréna et Moka.

- Salut les amoureux !


J’enlève sans attendre mon costume de prêtre. Révélant mes beaux habits roses et noirs habituels. Je me sens nettement mieux ! C'est le bordel ! Sa tire de partout, des morts dans tous les camps et des blessés à foison aussi.
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- Putain mais qu'est-ce qu'il fout ?!
- J'en sais rien mais je préfère pas rester sur place ! Parce que ça va pas tarder à devenir n'importe quoi d'ici quelques secondes !

    Il était rare de voir Matt perdre le contrôle au point d'être grossier. Il fallait dire aussi que Daemon n'y était pas allé de main morte : les balles qu'il avait tirées en direction du parrain furent le signal du début du carnage. Un sbire des Grante s'était jeté au devant de son patron lorsque le borgne commença à dégainer pour lui servir de bouclier. Vinrent ensuite les soldats de la Marine, lesquels ne devaient pas être prévus au programme parce que certains mercenaires déguisés en musiciens et même le frère de Séréna affichèrent des mines stupéfaites.
   Ce fut lorsque les premiers boulets frappèrent l'édifice que le tout prit une tournure vraiment chaotique : tout le monde tirait sur tout le monde. Matt courait se cacher derrière une colonne sur le côté gauche de la nef tandis que je tentais de me rapprocher de l'autel : Moka cherchait à éloigner son épouse du danger.

    Ceux-ci finirent par descendre, suivis de Daemon, libéré de sa soutane. La propriétaire du New Morning jeta alors un couteau de lancer sur un mafieux à proximité qui s'étala aussitôt. Je la congratulais intérieurement tout en cherchant à me planquer à mon tour. Des projectiles de toute taille fusaient autour de moi et je n'aimais pas du tout me savoir au centre des problèmes ! Ça avait suffisamment été le cas ces derniers temps !

- J'en ai ras le bol de ces conner...

    BANG !

   Une colonne explosa juste à côté de moi et je me jetai à terre, les mains sur la tête alors que des gravats me tombaient dessus. J'observai tant bien que mal ce qu'il se passait : des cadavres jonchaient le sol de l'église alors que les Marines continuaient d'affluer. Les Grante tombaient comme des mouches. Les mercenaires alliés à Moka également... Je crus voir une chauve-souris gigantesque voler tout en haut de la structure, à l'abri des boulets et des coups de feu, et elle portait un pantalon qui m'était familier... Je secouai la tête et me redressai, le corps penché en avant. Je courrai vers l'une des fenêtres, histoire de m'improviser une sortie.
    Un Grante me barra la route. Je l'envoyai au tapis d'un coup de poing avant qu'il n'ait le temps de me viser avec son pistolet. En l'enjambant, je me rendis compte qu'au bout du chemin il n'y avait plus de sortie : la mezzanine s'était écroulée dessus.
    Deux solutions : soit passer par la porte principale où se trouvaient la garnison de Manshon, soit retourner vers l'autel et atteindre la chapelle rayonnante derrière laquelle devait se trouver la sortie de secours, en passant devant la parrain des Grante, Daemon le fou et Stracci et compagnie ! Le tout en évitant de se prendre un tir de canon ! FACILE !

- Toi...

    Je fis volte-face et vis, dépassant ses hommes d'une bonne tête, voire plus, debout sur ses longues jambes avec ses chaussures à crampons d'acier, le colonel Corazon. Je fis la moue :

- Et merde...
- Jonas sera heureux d'savoir que j'ai rendu justice en t'foutant derrière les barreaux !

   Oui parce que... J'étais déjà rentré à l'intérieur de la base de la 257e division, avec des membres de la famille Venici qui plus est. Et j'avais, malheureusement, été contraint de tuer le vice-lieutenant Jonas Portefoudre lors de l'infiltration. Fait encore plus navrant : toute la base m'avait vu.
   D'un seul bond, il franchit la ligne que formait ses hommes et il entreprit d'enjamber les tables, les chaises et les cadavres afin de me rejoindre. Sans plus hésiter, je courus aussi vite que possible en direction de l'estrade, lequel était recouvert de décombres. Un bras d'enfant dépassait, mais je n'eus pas le loisir d'en être dégoûté. Les réprimandes du borgne devront attendre que je me sorte vivant de ce merdier.

    Tout à coup, l'espace se noircit et je soupçonnai Daemon d'y être pour quelque chose. Au dessus de ma tête, un son strident, comme le cri aigu d'une bête énorme, se rapprocha à toute allure. Puis vint le bruit d'un homme prit par surprise. J'imaginai alors le pantalon de la créature d'il y a peu et me rappelai le nom de l'Autre qui nous accompagnait : Tommy Mouton. Si c'était bien lui, le fait d'être une chauve-souris devait lui permettre d'agir même dans l'obscurité. Il ralentissait le colonel ! Je pris le temps de le remercier en pensée et continuai à tâtons droit devant moi.
    Je finis par sortir du voile de ténèbres. Juste à temps : un dernier boulet vint faire sauter le mur sur ma droite, laissant apparaître le dehors.
    Plus loin, Matt ne manqua pas de s'en apercevoir également et se faufila jusqu'à l'ouverture, éliminant deux hommes au passage d'un tir à bout portant.

- CREVEZ RACLURES !

   Daemon envoya une lame d'air découper les premiers rangs et décimer les quelques Grante encore d'attaque. Pris en tenaille, les quelques mafieux rendaient leur dernier souffle.
    Je le hélai lui et les autres fous de la gâchette, les incitant à quitter les lieux avant que le toit ne décide de s'effondrer. Je vis les derniers mercenaires à l'étage se diriger vers l'escalier derrière eux, les Stracci frère et soeur s'enfuir en compagnie de Matt, de Charlie et de Jacoppo... Ces derniers s'étaient retrouvé à devoir éliminer et les capi présents et les premiers Marines à avoir franchi la porte. Charlie s'était pris une balle dans la jambe et Jacoppo le traînait du mieux qu'il pouvait en jurant tout haut.

- Moka ! Grouille-toi !

   Je regardai le jeune marié, épée en main, tandis qu'il fixait un Aleopoldo haineux et tremblant. Il était là : le Grand Final.


Dernière édition par Arhye Frost le Lun 18 Sep 2017 - 23:33, édité 1 fois
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Faire confiance à ce cinglé de Daemon Wall avait sans doute été l’une des plus grosses erreurs de Moka, lui qui imaginait un assassinat en finesse, et pas le chaos qui régnait à cet instant, avec cette espèce de chauve-souris géante qui volait entre les colonnes de l’église, sous les tirs des marines, des mafieux, et des mercenaires. Il fallait filer désormais, maintenant que le Colonel Corazon était arrivé, on pouvait dès lors s’imaginer que le quartier entier avait été bouclé au préalable…Néanmoins, il restait quelque chose à accomplir, une âme damnée à prendre, et cette église se prêtait à l’expiation de péchés.

- Tu y étais presque gamin, mais ton petit plan a échoué lamentablement, ricana Grante.

- Parce que vous croyez que vous allez sortir vivant de cette église ? répondit Moka, en ramassant un couteau planté dans le cou d’un membre des Autres.

- Je vois, tu comptes me tuer avec ce petit couteau…

Le parrain siffla et deux hommes quittèrent le désordre ambiant pour se placer en écran devant leur patron, armes à la main.

- Viens, si tu t’en sens capable, dit Aleopoldo Grante, en tirant la lame qui était cachée

Moka jeta un regard en arrière et croisa celui de Séréna, qui hocha la tête en signe d’approbation. Cinq minutes, il se donnait cinq minutes avant de décamper : les Autres ne tiendraient pas longtemps face aux forces combinées de la mafia et de la marine.

- Puisque c’est demandé si gentiment, j’arrive.

Moka s’élança, tout comme les deux mastodontes qui lui faisaient face. Son premier adverse abattit son sabre à la verticale, un coup porté avec force, mais témoignant d’un niveau approximatif dans le maniement des lames. Le jeune prince dévia l’attaque et, d’un coup de pied bien placé, brisa le genou de son adversaire qui s’agenouilla avec un grognement.

- Quatre minutes.

- Tu racontes quoi enfoi…

Le pirate planta son couteau dans l’œil du mafieux, qui s’écroula ensuite en arrière, une gerbe de sang coulant depuis sa bouche et sa blessure béante. Son compagnon eut un mouvement de recul, ne s’attendant sûrement pas à ce que l’épousé de Séréna, en apparence si raffiné et élégant dans son smoking, se révélait être un combattant redoutable.

- Trois minutes.

Moka lança le couteau en direction du dernier garde du corps d’Aelopoldo Grante, et la lame vint se ficher en plein milieu du front du mafioso, qui s’effondra à son tour. Le parrain, avec un juron, essaya de s’en prendre à un Moka sans arme, mais c’était sans compter la vélocité du jeune homme, plus jeune que lui de plus d’une vingtaine d’années. Le patriarche Grante frappa d’estoc, et la pointe de sa lame frôla Moka qui, avec un pas de côté, pu saisir le bras de son ennemi, lui fit un croche-pied, pour se retrouver sur lui.

- Deux minutes.

- Attends…gamin, tu ne peux pas me tuer comme ça…

Le parrain tenta de se saisir de son arme tombée par terre mais Moka fut plus rapide…Désormais, le contact froid de l’acier contre sa nuque faisait perler des gouttes de sueur sur le front d’un homme qui se voyait déjà mort.

- Une minute.

- Je sais que tu as une fille…Olivia c’est ça ? J’ai…J’ai envoyé des hommes au Morning Star…simple précaution au début…Si mes sbires apprennent mon décès, ils tueront la petite, balbutia Grante, dans un dernier effort pour sauver sa misérable existence.

Moka planta la canne-épée dans le cou du parrain, et la laissa fichée là, tandis que le parrain s’étouffait dans son sang. Alors que les Autres commençaient à reculer, Tony Mouton, le leader du groupe, vint se poser près de Moka et, dévoilant des crocs jaunis pointus et un visage hideux de pipistrelle.

- J’ai entendu ta conversation avec Grante petit prince.

- Oui…et ? demanda Moka, en se dirigeant vers le groupe qui l’attendait, et dans lequel tous tiraient des mines consternées, à l’exception de Daemon Wall, visiblement ravi par la sauvagerie du décès d’Aleopoldo Grante.

- Je peux t’y conduire rapidement si tu montes sur mon dos.

- C’est une blague ? intervint Séréna, qui était venue à la rencontre des deux hommes, tuant au passage un soldat de la marine ayant tenté d’interrompre leur échange d’un couteau dans le cœur.

- Monte sur mon dos, vite, dit Tony Mouton en s’inclinant.

Sans attendre une objection de son épouse, Moka s’exécuta et, se cramponnant à la fourrure de son puissant allié, se prépara à partir. Mouton poussa un hurlement qui fit trembler les fondations de l’église puis s’élança, accéléra, et s’envola dans les airs, emportant Moka avec lui vers le Morning Star…
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C’est déjà la fin de la fête ? Rohhh, ces jeunes de nos jours ils ne sont pas marrant. En un mouvement rapide je me fourre une clope en bouche, tourné vers mes « compagnons », dos au grabuge, j’étire ma tête et ma nuque, arrachant quelques craquèlement.

- Bon. Je vous laisse exactement trois minutes pour fuir. Le bateau commence son chemin jusqu’à une baie pas fréquentée un peu plus au nord de ce quartier. Arhye, accompagné des deux ex-Grante servez d’escorte à madame Charlotte, les hommes vont vous suivre aussi. Léonardo vous attendra comme dit à la Baie du nord. Par la suite arrangez-vous pour retrouver Moka et la petite. Et ASSUREZ-vous qu’ils survivent. J’ai une promesse à tenir auprès de la petite mais ces Marines et mafieux m’en empêchent alors pour le coup vous allez me remplacer.

Sourire en coin, je tire une longue taffe, très longue même. Je sens la toxicité du produit m’envahir, j’adore cette sensation, j’ai l’impression d’être plus tranquille, plus lourd.

J’observe le champ de bataille, l’église n’est plus. Je prends une énorme inspiration avant de cracher mes ordres, recouvrant l’immense vacarme du massacre.

- Tout le monde ! Suivez Arhye et les autres ! Vous avez trois minutes pour déguerpir d’ici !

Enrique me lance un grand sourire avant d’abattre son pied à crampon aplatir la tête d’un mercenaire.

- Toi ! Les Enchères ! C’était toi ! Cette fois-ci ! Je t’aurai !

Je regarde autour, les hommes on l’air de fuir désespérément comme ils le peuvent. Certains restent aux griffes des Marines ou encore des Mafiosos, d’autres n’ont pas le choix que de combattre car ils savent que tourner le dos à l’ennemi c’est mourir.

Bon il est temps de montrer à ces morveux de quel bois chauffe ce bon vieux Capitaine Wall. Sans plus attendre je m’élance dans la masse tirant à bout portant avec mon pistolet dans l’oeil d’un mafieux au bout du canon. De l’autre bras je démembre un Marine à la portée de mon sabre, son bras fini par tomber lourdement au sol, l’homme souffrant s’arrache les poumons pour cracher tout sa douleur. Ne perdant pas un instant, je pousse son buste le faisant tomber en arrière, je lui marche dessus et je saute plus profondément dans le mêlée, au plein coeur à vrai dire. Je fais vomir mon flingue de toutes ses balles accompagné de mon plus beau cris de pirate !

- YYYYYYYYYYYYYYYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRR !

Plus de balles ? Change de flingue ! Je range mon pistolet avant d’en arracher un sur le cadavre du premier venu, continuant mon déluge de balle, les plus téméraire essayent le corps à corps mais sans résultat pour eux, une jambe tranchée, un gars séparé en deux parties de la tête au pied, la mêlée est plus que sanglante, ma longue veste blanche est recouverte de sang, ce n’est pas à ce demander si elle n’est pas rouge !

Déjà deux minutes d’écoulées, je ne vois en tout cas plus de personne étant avec moi, je suis en plein territoire ennemi et seul, il est temps pour moi de fuir ! Je commence à embrumer les personnes autour de moi le noir émerge petit à petit, adios amigos !

Tout à coup, une immense douleur parcours mon abdomen, une forte pression s’exerce dans cette zone, me projetant en arrière, je n’arrive pas à garder l’équilibre, au-dessus de moi le ciel défilant lentement et le paysage que je perçois sur les côtés à toute vitesse, après quelques secondes d’incompréhension je m’aplatis sur le sol, roulant sur moi-même durant plusieurs secondes encore, tout ça me paraît une éternité !

Un mur ressemblant plus à un débris stoppe ma folle chute. Ma vue floue se corrige toute seule, sept mètres plus loin j’aperçois le long manteau blanc et bleu qu’on pour habitude de porter les officiers le Marine.

Je toussote un peu de sang avant de me relever comme je peux, les soldats et le peu de mafieux restant dans une collaboration inattendue forme un cercle dont le centre semble être mon bout de mur et moi.

En me redressant je ressens comme plusieurs piqûre dans mon thorax, je baisse l’oeil et constate qu’il m’a bien planté ses crampons l’autre raclure de mes deux !  Sinon, à cause de ma chute je suis un peu éraflé de partout mais rien de bien grave, ce n’est que quelques bobos qui ne vont pas me ralentir ou m’occire.

De la main droite j’enlève un peu de poussière ma veste légèrement déchirée, je relève par la suite mes yeux sur la troupe devant moi, cette raclure m’a bien eu, il savait pertinemment ce que j’allais faire et il m’en a empêché.

Le sabre en main, je boîte un tantinet vers l’amas d’humains. Chacun de mes pas les font reculer sauf un. Je lui adresse un futile sourire. Il veut que je le cogne ? Sans problème ! Je marche jusqu’à être le centre du cercle avec lui. Tous semblent avoir oubliés leurs rivalités.

- Alors… tes petits chien-chiens n’attrapent pas les autres criminels ? Lui dis-je suivi d’un sourire narquois.

Il étouffe un rire.

- Un proverbe dit « L’ennemi de mon ennemi est mon ami ». Ne trouves-tu pas que cette situation est le moment opportun pour mettre en vigueur cette citation ?

J’essuie un peu de sang de mon front à l’aide de mon bras.

- J’suis pas un putain de philosophe, je ne prodigue pas des bonnes paroles je suis un homme d’action.

A la fin de ces paroles sans que personne ne s’y attendent mon poing vient se coller contre la mâchoire de l’officier lui décollant une dent ou deux, ne le faisant plus toucher le sol. Il virevolte sur lui-même ne comprenant pas ce qu’il vient de ce passer, les autres restent bouche-bée devant cette action, je profite de l’occasion pour courir vers l’homme le plus proche et lui arracher un flingue et sa ceinture avec. Je dégaine sans attendre et tue l’ancien propriétaire qui a perdu son pantalon après la perte de sa ceinture.

La balle a traversé son crâne et a aspergé plusieurs personnes derrière lui. Je braque ensuite le Colonel qui commence à se relever de la violente mandale que je viens de lui administrer, j’avance jusqu’à lui, pistolet pointé sur lui, trop proche, il me désarme d’un infâme coup de pied cramponné dans la main, voilà quelle pisse le sang maintenant !

Je tiens ma main par réflexe, nous plongeons nos regards chacun dans celui de son adversaire. Pied contre main. Bras contre jambe. Pirate contre Marine… tout nous opposent.

Je recule, mettant mon sabre dans son fourreau. Il se jette sur moi comme un chien affamé, le poids de tout son corps en avant, je le copie, il me fait glisser sur un mètre… sa devient de plus en plus difficile d’avancer pour lui, deux mètres… je prends la main, je le fais reculer, un mètre… et croche pied, il tombe en arrière se cognant la tête sur le sol, je le domine, une mandale ! Deux patates ! Trois pêches ! Crochet du droit ! Du gauche ! Coup de boule ! Je n’arrive plus à m’arrêter, je veux le marteler de coup jusqu’à ne plus le reconnaître ! Il n’est pas encore assez déformé !

Je sens quelque-chose de froid se planter dans mon bassin, j’abaisse mon œil, voilà qu’il s’agit d’une petite lame métallique… une dague, son métal froid me fait frissonner, d’un coup je détourne mon regard, la joue me piquant à son tour ! Je serre les dents, la rage m’accapare. Ma vue se trouve légèrement troublée, une immense brume noire se forme d’un coup, autour de nous, autour des restes de l’église, autour du cercle des rescapés.

Je l’empoigne par le col, le faisant rebondir brusquement sur le sol jusqu’à qu’il perde connaissance.

J’extirpe la dague de mon bassin avant de lui enfoncer dans le ventre et de lui cracher au visage.

Le duel est fini.

J’essaie de me relever difficilement, tout en essayant de me dépêcher, je m’aide de ma main pas blessée pour retenir le sang sortant de mon bassin, avec l’aide de l’autre bras je me tiens debout, je tue les hommes sur mon chemin sombre à coup de pistolet.

Plus de cinq minutes se sont écoulées, j’ai tenu largement plus longtemps que prévu… . Il faut que j’aille les retrouver ! Léonardo doit me soigner !
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- Pas besoin de me le dire deux fois !

   A peine Daemon m'avait-il demandé de fuir avec les autres que je filais à travers le trou béant dans le mur. Je retrouvai ainsi Matt, les capi alliés et le duo Stracci. La jeune mariée me dévisagea un temps avant de dire :

- Puisqu'il faut te suivre... J'espère sincèrement que ton ami le fou et mon mari savent ce qu'ils font !

   Un simple "Je compte sur toi" aurait suffit, mais merci, j'en prenais note... Francesco posa une main sur l'épaule de sa sœur :

- Il se débrouille. Ne perdons pas de temps !

    Tous acquiescèrent et nous partîmes en direction des quais. Ce n'était pas difficile de se repérer : il suffisait de suivre les tirs de canon. Bien que ceux-ci se soient nettement amoindris.
    Nous étions un petit groupe à déambuler de la sorte : une douzaine tout au plus. Derrière nous, les cris fusaient encore. Devant nous, la rue nous invitait à continuer tandis que les habitants, alertés par le bruit assourdissant, claquaient rapidement leurs volets en nous voyant courir. Et sur notre droite...

- Arrêtez-vous !

    La Marine.
    Une quinzaine de soldats nous mirent en joue dans la seconde, et dans la seconde la moitié d'entre nous leur tira dessus en continuant d'avancer en direction du navire. Si certaines mouettes tombaient, deux d'entre nous moururent également. Et avec Charlie blessé, nous étions ralentis...
    Matt et moi levions les bras en hurlant à pleins poumons :

- LEONARDO ! PLUS BAS !
- TIRE PLUS BAS ! DERRIÈRE NOUS OU ON EST MORT !

    Mais nos cris étaient couverts par les détonations des fusils et des pistolets. Pourtant, alors que deux autres mercenaires tombaient, un canon souffla un autre projectile. Certains avaient dû remarquer notre détresse depuis la dunette. Le boulet siffla à nos oreilles avant de s'écraser sur le pavé. Des hurlements nous fit comprendre qu'il avait atteint les Marines à notre poursuite. Personne ne se retourna pour vérifier cependant.
   Je m'approchais de Séréna, laquelle courait en regardant droit devant elle, le regard perdu. Je me doutais bien de ce à quoi elle pensait, et je me devais de la rassurer :

- Il va revenir, avec votre fille. J'en suis sûr.
- Ha ! Tu en es sûr. Me voilà rassurée.

   Réponse froide, évidemment... Moka avait intérêt à revenir vivant et en un seul morceau, parce que sinon je risquais de me retrouver à supporter les malédictions de sa veuve jusqu'à la fin des temps... Ou du poison dans mon verre, ce qui était sans doute le choix le plus probable.
   Matt me tapota l'épaule et me fit signe de regarder plus haut : nous étions en face du navire et Léonardo s'empressait de nous faire parvenir la planche afin de monter à bord. De notre groupe, il ne restait plus grand monde. Matt s'assit à même le sol, Charlie s'accouda à la balustrade, épaulé par Jaccopo, Francesco et Séréna partirent s'installer près des mâts tandis que Nikolas rejoignit le groupe des pirates du borgne. Je fis de même, sachant que tout n'était pas encore fini.

    Confirmant mes dires, un nouveau détachement de militaires arrivait dans notre direction depuis les quais. Aussitôt Léonardo ordonna que l'on déplace le bâtiment, l'angle étant trop mauvais pour riposter avec les canons.
    Certains pirates sur le pont tirèrent. Les soldats répliquèrent. J'entendis le pilote à la barre demander de l'aide ; je m'empressai de le rejoindre et constatai qu'il était blessé à l'avant-bras. Je pris donc le gouvernail en main, peu rassuré. Je n'avais jamais piloté de navire, du moins pas aussi près du bord.
    Pas le temps d'apprendre : je suivis scrupuleusement les directives du pilote. Nous étions tous les deux sous tension.

- Fais pas le con Arhye, fais pas le con !

    Merci BEAUCOUP de ton soutien Matt !
    La coque se rapprocha dangereusement de la zone d'amarrage et il me fallut tourner la barre de toutes mes forces pour éviter de percuter la roche. J'entendis jurer Jaccopo pas loin de ma position alors qu'il aidait à repousser l'ennemi, mais je n'avais pas le temps de m'excuser pour ça.
    Finalement, je parvins à nous dégager du quai. Nous tournâmes suffisamment pour que le sabord soit juste en face des hommes de la Marine. Aussitôt, trois canons crachèrent leurs boulets et il ne resta presque rien du groupe d'hommes. Tout était allé très vite. Les derniers à tenir debout furent abattus par notre groupe.

    Le temps de souffler et de se congratuler qu'une vigie nous héla :

- Léonardo ! Navire en approche !

    Au loin se dessinait la silhouette d'un vaisseau. Sur sa coque : le dessin d'une mouette. Matt se tenait la tête, paniqué :

- Les salauds... L'un d'eux a dû appeler des renforts quand on a commencé à bombarder l'église !

    Je restai là un moment, comme pris dans un rêve... Mais un autre pirate, à court de munition, vint aussitôt pour me remplacer à la barre en me donnant une tape sur le bras, comme pour me dire "bon travail". Cela suffit à me sortir de mes songes et me donna la force et le courage nécessaires pour foncer tout droit vers l'un des canons inutilisés, chercher un projectile et tomber sur un boulet enchaîné. Deux sphères métalliques maintenues par une chaîne, laquelle se tendait une fois l'ensemble projeté, et venait découper et déchirer tout ce qui se trouvait sur son passage.
    Sans plus attendre, je le plaçai dans le tube et m'assurai qu'il était bien au fond. L'un des canonniers m'avait montré comment manier la chose lorsque nous étions en mer, je savais quoi faire.

    Je brandis la torche alors que l'ennemi arrivait à portée : son canon avant fit feu et nous rata de peu. Nous étions presque entièrement à la perpendiculaire et, dans quelques instants, j'allais allumer la mèche et cracher mon projectile. Dans moins de trois secondes... Deux... Une...

   BANG !

    La détonation fut assourdissante. Mon boulet s'étendit dans les airs, les deux sphères tournoyant à une vitesse folle. Le sifflement qu'il produisait se fit de moins en moins audible alors qu'il se rapprochait de sa cible.
    Une cible qu'il atteint : la chaîne traversa le mât de misaine et manqua de découper le grand mât, situé juste derrière. Le tout s'écrasa sur le pont adverse, abîmant agrès, bras et haubans. Les voiles tombèrent sur les hommes. Beaucoup cherchèrent à manœuvrer malgré les dégâts.
   Mais ils ne pouvaient plus bouger.

    Dans mon dos, Séréna croisa les bras, un sourire au coin des lèvres.

- Je t'ai mal jugé petit. Tu as des ressources !
- J'ai surtout beaucoup de chance. Mais nous ne sommes pas tirés d'affaire pour autant. Il faut absolument que les autres se dépêchent... Léonardo ! Il faut s'écarter du navire ennemi, le temps que Daemon et Moka nous rejoignent !

   Depuis quand j'appelai ces deux-là par leur prénom déjà ?


Dernière édition par Arhye Frost le Dim 24 Sep 2017 - 21:26, édité 2 fois
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Moka, cramponné sur le dos de Tony Mouton, observait le New Morning depuis les airs. Juste en dessous d’eux, un groupe d’hommes s’était amassé devant le cabaret, sans doute la troupe commanditée par Aleopoldo Grante, les crapules qui voulaient prendre la vie de sa fille…

- Je vais descendre plus bas Moka, accroche-toi bien, dit Tony, de sa voix déformée d’hybride mi-homme mi- chauve-souris.

- Le toit, dépose moi sur le toit ! s’écria Moka, tandis que son acolyte descendait en piqué, à toute vitesse.

Au New Morning, dans la chambre de la petite Olivia…


Finalement, la vie de garde d’enfant était plutôt tranquille : pas d’ennemis à dézinguer, pas de chance de se faire dézinguer, et manier les biberons au lieu de couteaux dans un bar en fin de soirée. Un boulot pépère quoi.

- J’regrette pas d’avoir suivi l’autre nobliau là, ricana Vasco, la fille de Moka dormant paisiblement dans ses bras, bercée par les mouvements de la chaise à bascule sur laquelle était assis son protecteur.

Les autres devaient s’amuser, là-bas, dans cette fichue église qui devait servir de tombeau à la clique des Grante…Le mercenaire jeta un rapide coup d’œil sur le guéridon où était posé l’escargophone de Daemon Wall, le « tonton » d’Olivia. S’ennuyant et, curieux de savoir si le plan s’était déroulé sans accrocs, Vasco entreprit d’appeler son associé du jour.

- Tu vas dormir dans ton berceau ma jolie, lâcha-t-il en se levant, avant de déposer la petite dans son berceau.

L’escargophone en main, il tenta d’appeler Daemon…en vain, la liaison était coupée. D’en bas vinrent soudain des cris, puis des coups de feu…

- C’est quoi ce bordel…

Vasco se saisit de son pistolet et, après un dernier regard en arrière pour s’assurer qu’Olivia allait bien, entrebâilla la porte. A sa droite, parcourant le long couloir menant aux escaliers du rez-de-chaussée, trois hommes armés marchaient en silence, vérifiant tour à tour chaque pièce du corridor.

- Ces cons ont échoué, putain j’le savais…

Environ dix mètres, voilà ce qui séparait le groupe de tueurs de la chambre de la petite, et c’était déjà trop. Vasco ouvrit brusquement la porte et tira le premier, à deux reprises. La première balle rata sa cible, mais la seconde toucha l’un des mafieux au torse, et ce dernier tituba, avant de se laisser glisser contre le mur et perdre connaissance. La riposte fut prompte, et les deux autres assassins envoyèrent une salve qui aurait tué Vasco si ce dernier n’était pas retourné en arrière, dans la chambre d’Olivia.

- Sors de ta cachette enfoiré ! cria l’un des deux hommes à la solde des Grante.

- Viens m’chercher si tu t’sens capable de me trucider, j’t’attends, lui répondit Vasco.

Un cri strident, puis le fracas d’une vitre se fit entendre à l‘étage d’en dessous, comme si quelque chose d’énorme avait percé le dôme vitré du cabaret pour venir s’écraser au milieu de la piste de danse. Des cris, des coups de feu, et le bruit de marches d’escaliers qui se craquellent sous le poids d’une chose assurément monstrueuse…Vasco pencha la tête de côté pour voir ce qui se passait, et il aperçut les deux assassins Grante, dos à lui, leurs armes pointées vers l’escalier.

- C’est quoi cette chose putain de merde, souffla l’un des mafieux.

- Crève-la, elle a déjà buté tout le monde en bas ! s’époumona son comparse, alors que le craquellement des marches s’intensifiaient…avec les cris de la chose.

Les assassins tirèrent une première salve, puis reculèrent…avant d’essayer de s’enfuir. Une ombre se présenta dans le corridor, une ombre immense, ailée, qui se jeta sur le moins rapide et le dépeça sous les yeux ébahis de Vasco. Une deuxième ombre, plus petite, sauta depuis le dos de la créature pour atterrir derrière le deuxième mafioso, lui explosant le crâne avec…

- Un chandelier Moka ? Sérieusement ?

- Séréna a gardé mon épée avec elle, dit Moka, en s’époussetant.

- Et c’est quoi ce monstre derrière toi là ?

- Ah, un ami, je te présente Tony Mouton.

L’intéressé sourit, dévoilant d’immenses crocs rouges du sang de sa dernière victime : une vision qui n’enchanta pas particulièrement Vasco.

- Où est Olivia ? questionna Moka, en s’apprêtant à entrer dans la chambre d’enfant.

- Elle dort paisiblement, et pas grâce à vous.

Olivia semblait avoir entendu, puisqu’elle se mit aussitôt à pleurer. Moka, délicatement, la prit dans ses bras avec tout l’amour paternel qu’il était capable de donner et, se tournant vers Vasco, offrit un sourire des plus amènes.

- Merci d’avoir protégé ma fille Vasco, dit-il, en lui tendant la main.

- C’était mon job boss, répondit le mercenaire en serrant la main du prince.

Moka se dirigea alors vers Tony Mouton et, tapotant le flanc de l’immense chauve-souris, invita Vasco à se rapprocher.

- On va quitter les lieux sur son dos, viens.

- Ce truc va voler ?

- Ce truc va t’arracher le bras si tu ne rappliques pas illico, répliqua la chauve-souris en jetant un regard mauvais à Vasco.

Tony Mouton avait parlé, et il avait été convaincant puisque, quelques minutes après, le groupe s’élevait dans les airs, cherchant leurs alliés pour le grand départ.
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