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Droit devant !

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« On n'a pas idée d'être aussi mauvais putain...
- Calmez-vous Capitaine, ça fait deux semaines là, ça commence à bien faire à force.
- Commencez pas, Hamil, j'suis pas d'humeur.
- Ah ça, c'est pas moi qui l'ai dit.
- Monsieur Reintan, comment ça se passe en cale ?
- C'est stabilisé, j'ai bientôt terminé de vider la flotte.
- Au moins ça de pris...
»

Cette fois-ci, le Diable n'avait pas été du côté de Thatch.

Trois jours plutôt, l'équipage bien fourni du Harangueur, petit bâtiment de flibuste, était parvenu à rattraper la proie qu'il chassait depuis déjà pas mal de temps. Armés jusqu'aux dents, les pirates avaient engagé le combat contre ce navire de transport de marchandises. Mais voilà : au beau milieu de l'abordage, les marchands ont utilisé leur seul canon pour détruire le gouvernail du Harangueur. L'équipage du navire de transport, dans un déchaînement défensif, est parvenu à vaincre les pirates montés à leur bord et à repousser hors de portée d'abordage, à l'aide de perche, le bâtiment ennemi.

Tout cela avant que Thatch n'ait pu arriver à bord de navire marchand. Quelle ne fut pas la stupeur du Capitaine, du timonier et du calfat - Thatch, Hamil et Reintan - lorsqu'ils virent leur proie s'éloigner ! Les erreurs des pirates avaient été nombreuses dans cet assaut, mais il fallait en assumer les conséquences : le Hanrangueur était condamné à avancer en ligne droite, avec seulement quelques ajustements effectués à l'aide de réparations sommaires du gouvernail. Absolument pas de quoi manœuvrer, juste de quoi choisir entre plus et moins dix degrés. Ridicule.

Sauf qu'en mer, quand on ne peut pas se diriger, ça devient vite très chiant. Vraiment très très très chiant. Surtout quand on est des pirates. Imaginez-vous passer à côté d'une île, voir les cotes de cette terre salvatrice à l'horizon, et puis vous rendre compte que de toute manière, comme c'est sur tribord, vous ne pouvez absolument en aucun cas réussir à vous diriger vers ce point. Oui, sans gouvernail, c'est nul.

Alors l'objectif est rapidement clair : avancer à pleine vitesse jusqu'à avoir la chance de tomber sur une île. En mer, ça peut prendre trois jours comme trois mois. Et, bien heureusement, là ça fait seulement deux semaines. Hamil, timonier incroyable, après quelques tracés sur les cartes, s'était rendu compte que le Harangueur se dirigeait droit vers Las Camp. Chaque jour il ajustait au mieux sa direction, espérant ne pas passer à côté de l'île.

« Capitaine, z'allez pas me croire ! V'nez voir !
- Par tous les Diables... On est en face ?
- Putain ouais ! On va pouvoir enfin s'arrêter et réparer le navire !
»

D'un coup de longue vue, Thatch analyse l'horizon sur lequel se dessine l'île.

« Si vous pouvez, déviez un peu sur tribord. Il y a une ville à gauche, et je préfèrerais encore m'écraser contre des récifs que de défoncer un port sous les yeux d'une division de la Marine.
- Surtout qu'on n'est que trois...
- Trois pirates sur un navire qui ne peut aller que tout droit. Si c'est pas minable ça. On est tombé bien bas...
- Vous en faites pas Capitaine. On va se refaire.
»

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La navire monodirectionnel s'approche tranquillement du rivage. Le littoral est très légèrement vallonné et les arbres assez hauts, ce qui empêche même la vigie de percevoir l'intérieur des terres. Enfin, dans le cas où il y a une vigie... La côte est constituée d'une succession de mini criques délimitées par des récifs de toutes tailles, avançant dans la mer comme s'ils cherchaient à s'enfuir de Las Camp. La hauteur de ces roches est très variable, mais en général elle reste faible, de manière à ce qu'on puisse voir la crique d'à-côté en se tenant simplement debout.

Les vagues caressent inlassablement la pierre polie par l'érosion naturelle de flux et du reflux de l'eau salée. Ce bruit mélodieux de bord de plage commence à parvenir aux oreilles des trois pirates, heureux d'entendre enfin cette douce musique, signe de leur arrivée sur la terre ferme. Bien qu'ils soient pirates et aient dévoué leur vie à voguer à travers vents et marées, ils n'en demeurent pas moins soulagés de pouvoir se poser quelques temps. La navigation à bord d'un bâtiment si diminué n'est ni chose aisée, ni chose intéressante.

Alors, Terre, te voilà, si attendue, si demandée, salvatrice en cet épisode de mauvaise fortune. Terre, offrant calme et repos, fournissant matériaux de réparation et temps à l'infini. Terre, avançant dans la mer, fuyant de cette île, hérissant tes récifs rocailleux, barrières à l'océan, protégeant tes biens des marées et des courants, entravant le passage des navires afin qu'ils n'endommagent pas tes superbes plages où le sable chatouille les multiples galets alors qu'ils dorent au soleil, où le...

Entravant le passage des navires ?

Dans un craquement profond, l'embarcation s'arrête net. La proue se soulève d'un ou deux mètres tandis que dans son inertie la poupe tente de continuer son chemin. Le bois se tend, se comprime, se plie, tout le navire souffre de ce choc brutal. Il crisse, craquèle, fléchit et pleure de douleur. Puis, dans un arrachement sourd, il cède, se livrant à sa propre mort. Une paroi de la coque vient de rompre.

« Capitaine, j'sais que j'suis calfat, mais là c'est plus gérable !
- J'm'en doute triple andouille ! Prenez vos effets et un maximum de vivres. Hamil, n'oubliez pas vos cartes et mes livres, ça fait partie des choses qu'on ne remplace pas. Reintan, laissez-là votre matériel d’étanchéité que Diable, on n'a ni navire ni équipage présentement, alors réparer les fuites d'une cale va être la dernière de vos préoccupations dans les prochains jours !
- Bien Capitaine !
- On s'bouge ! Prenez le bois en stock pour faire un genre de radeau, j'aimerais autant éviter de tremper les livres !
»

Rapidement ils quittent leur navire avec le matériel listé par Thatch et nagent en poussant leur radeau de fortune. Arrivés sur la berge, ils se retournent pour observer leur embarcation sombrer lamentablement dans les eaux, battue par l'alliance des récifs et des vagues.

« C'est pas vous qui parliez de réparer le gouvernail, Capitaine ?
- Monsieur Hamil, si vous n'étiez pas un compagnon aussi essentiel, je vous corrigerais bien par un supplice de la cale.
- Sans navire ?
- M'cherchez pas hein !
 »

Mais Thatch esquisse un sourire. Au moins avec Hamil et Reintan il peut se permettre cette laxité : il n'a plus rien à leur prouver. Ils savent qui il est, ils savent ce dont il est capable.

Alors, les trois pirates s'engouffrent dans l'île. A la recherche d'ils ne savent quoi, à trouver ils ne savent où. Mais peut-être qu'une ville et un endroit où dormir serait un bon début.

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Et une ville, en voilà une. C'est loin d'être la ville la plus classe au monde, mais ça n'est pas plus mal. Rien de mieux qu'un endroit piteux pour se poser quelques temps quand on est dans pareille situation. Les trois compères y arrivent au soir, chacun un grand sac en toile sur l'épaule. Cette ville ressemble plus à un empilement de taudis délabrés qu'à autre chose. Dans les rues les badauds regardent de travers tout le monde. L'endroit semble tellement énorme que Thatch, Hamil et Reintan passent inaperçu. Personne ne semble se soucier du fait qu'ils soient du coin ou non. De toute manière, leur état physique n'est pas très éloigné de celui des autres passants... Échouer bêtement sur une île et marcher dans la forêt plusieurs heures, ça n'aide pas à paraître bien sur soi.

Et heureusement. Au beau milieu d'une ruelle, pas le coin sombre retranché, non, vraiment au milieu d'une rue passante, un gamin se fait prendre à partie par un groupe de cinq bouseux pas bien costauds.

« Tiens tiens mon joli, elle est mignonne cette lame, tu m'la prête un coup ?
- C'est... c'est pas à moi, j'dois aller la livrer !
 »

L'agressé est un gosse d'une dizaine d'années. Réflexe humain, il sort la dague en question et la tient bien devant lui, à deux mains, pointée vers son interlocuteur.

« Ouuuuh mais c'est qu'il mordrait le petit toutou ! Allez, arrête ton délire du con, range ça ou tu vas t'couper ! »

La victime, tétanisée, arrive à peine à bredouiller d'inaudibles mises en garde contre ses agresseurs. Horrifié, il pivote sur lui-même alors que les types sortent leurs surins à leur tour. Il recule de quelques pas, jusqu'à se retrouver dos au mur d'une maison. Peut-être le seul mur qui tient correctement debout. Manque de bol pour lui. Alors qu'il est acculé, il parvient enfin à crier un appel à l'aide désespéré à l'attention des passants qui regardent la scène sans réagir.

« Mais... Mais aidez moi !! »

Personne ne réagit. Au contraire, ceux qui s'étaient arrêtés se remettent à marcher tranquillement. Certains détournent le regard, peut-être pour se donner bonne conscience, pour faire comme s'ils n'avaient rien vu. Certains jettent un œil à la scène depuis le bout de la rue, comme s'ils étaient discrets. Certains se sont même arrêtés en face des faits, comme assistant à un spectacle en plein air. Mais ces derniers continuent leur chemin lors de l'appel de la victime.

Les trois pirates font partie de ceux qui observent à bonne distance. Ils ne sont pas différents des autres, ils font partie du décors. Le calfat chuchote à son Capitaine :

« Vous voulez qu'on fasse quelque chose ?
- Nous sommes des pirates, Monsieur Reintan. On fait la même chose en mer. Ça a beau être un môme.
»

Hamil et Thatch sont plus froids que le troisième. Plus jeune, il a moins vécu de choses de ce type au cours de sa vie. Le Capitaine et le timonier ont tout deux été mousses  sur des navires de flibuste depuis le début de leur vie. Alors un enfant ou pas, il n'en ont rien à faire. Reintan est peut-être plus sensible. Mais il suit son Capitaine au mot.

Alors, sous les yeux des passants qui n'interviennent absolument pas, regardant même ailleurs, le gamin se fait tabasser à coups de pieds. Sa dague n'a servi à rien, il n'a pu porter aucun coup, il n'a pas pu se protéger. Il a lâché prise dès la première attaque. Les attaquants ont au moins eu la décence de ne pas utiliser leurs lames pour blesser. Juste pour intimider. Leurs pieds et leurs poings suffisent à malmener le gosse, qui s'effondre au sol, contre le mur, en sang. Il respire, il vit. Ils ne le tueront pas. Mais ils prennent sa dague. Maigre consolation pour l'enfant, qui se fera certainement punir violemment pour s'être fait voler l'objet de sa livraison.

Voilà comment se passe la réalité de la vie ici.

Hamil murmure à Thatch :

« J'avais déjà entendu parler de cet endroit. Last End. Les entrailles de la pourriture de West Blue. »

Le petit groupe de cinq voleurs se redresse fièrement après le larcin effectué et se dirige dans la direction de notre trio. Ils ne viennent pas spécifiquement vers eux, ils marchent juste par là. Sans mot dire, Thatch s'engouffre dans une petite ruelle adjacente, bien sombre cette fois, bien cachée de la rue passante. Sans se poser de question, ses deux équipiers lui emboitent le pas.

Sur le chemin des brigands, les passants détournent le regard, s'écartent, changent même de direction. Tous évitent de croiser leur regard. Les gens vont même jusqu'à regarder complètement ailleurs, dans la direction opposée. Personne n'aime imaginer finir tabassé au sol et en sang.

Dans la ruelle, Reintain pose tout de même la question qui lui brûle les lèvres.

« On fait quoi Capitaine ? Vous avez quand même pas peur de ces types au point de vous cacher ? J'vous r'connais pas là...
- Je vous l'ai déjà dit. Nous sommes des pirates.
»

Thatch sourit. Sans ouvrir les lèvres, juste le petit rictus satisfait. Ses yeux sont remplis d'un noir profond, le noir qui absorbe votre envie de lutter, votre vitalité, vos espoirs. Le Noir de Thatch. Il commence à jouer avec les cordes dissimulées dans ses manches, les faisant rouler entre ses doigts. Ça va être un festival comme il les aime.

Au moment où le groupe de bandits passe juste devant la ruelle, Edward projette vers eux ses cordes, qui s'enroulent immédiatement autour de leurs jambes. Il tire un coup sec, les ramenant tous les cinq vers lui, les traînant au sol comme de vulgaires proies pêchées. Hamil et Reintan dégainent leurs sabres.

Que le festival commence.

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Cinq bandits, trois pirates.

Joseph Hamil, timonier. Mais avant tout, pirate de Thatch. Sans vergogne, il abat sa lame sur la gorge de l'un des voleurs alors qu'il est encore en train de se faire traîner par les cordes de l'homme à la barbe noire.

Alan Reintan, calfat. Mais avant tout, pirate de Thatch. Comme on peut en attendre de lui, il saute sur l'un  des hommes, un qui a réussi à se défaire des liens. S'engage alors une lutte au sol, lui armé d'un sabre, l'autre d'un couteau. Malheureusement, les courtes lames sont plus utile dans un combat aussi rapproché. Alors il lâche sa lame et entreprend de garder de la distance avec le surin adverse, saisissant le poignet du bandit.

Alternant entre tentatives de coups au visage et frappes du poignet au sol, il parvient à faire lâcher prise son opposant. Alors qu'il pense avoir l'avantage, il se prend une beigne, deux beignes, trois beignes. Il se protège, reprend ses esprits. Il prend conscience du fait qu'il est à califourchon sur l'autre. Il est en supériorité. Réagissant rapidement, Reintan garde ses bras autour de sa tête, coude en avant, en fond sur sa cible, faisant pleuvoir une pluie de coups de coude. Et, quand il en a l'opportunité, il positionne ses mains sur la gorge de l'homme et le secoue de haut en bas, pour cogner sa tête au sol. L'autre se débat mais souffre. Finalement, le calfat remonte la glotte d'un coup à l'aide de ses deux pouces. L'autre, manquant de vomir, ne voit pas la suite. Il ne verra plus jamais rien. Alan s'est emparé du couteau laissé au sol et l'a planté dans sa gorge.

Edward Thatch, Capitaine. Mais avant tout, pirate. Il a rapidement été délesté de trois hommes : le premier grâce à Hamil, le deuxième grâce à Reintan, et le troisième qui est parvenu à se libérer et a engagé un combat contre le timonier, qui lui-même avait rapidement achevé son premier adversaire.

L'homme au regard plongé de noir est placé au fond de la ruelle. Il traîne toujours ses deux proies vers lui, inlassablement. Ses deux victimes essaient tant bien que mal de se défaire, mais ce sont eux qui ont été le mieux agrippés dès le départ. Continuant la pêche à une main, Thatch envoie une corde tourner autour d'une poutre située sur un mur, deux étages plus haut. Une sorte d'avancée dans la ruelle pouvant servir, à l'occasion, de palan. La corde passe par dessus et, dirigée par le pirate, redescend directement vers l'un de ses adversaires.

Alors que celui-ci est concentré sur ses tentatives de libération au niveau de ses jambes, son cou n'est pas protégé. Profitant de cela, Thatch guide la corde au-dessus de la tête du bandit. Elle fait des tours au-dessus, et les boucles tombent subitement autour de son cou. Le tout se resserre violemment, l'obligeant à porter ses mains à sa gorge. Fier de sa mise en scène, l'homme à la barbe noire relâche sa traction sur l'autre homme et tire violemment sur la corde de l'étranglé. Ce dernier effectue une ascension vertigineuse à toute vitesse, se débattant comme il le peut. Lorsqu'il est à bonne hauteur, Thatch attache soigneusement la corde à une solide barreau de fenêtre.

De son côté, Hamil vient de venir à bout de son adversaire, le quatrième bandit. Non sans mal. Il était coriace, celui-là.

Alors il n'en reste qu'un. Reintan a eu le temps de se remettre de ses propres émotions et s'est jeté sur lui pour le maîtriser. Il a réussi à faire assez vite pour pouvoir l'immobiliser sans avoir à le tuer.

Le regard encore rempli de noir, Thatch s'avance vers eux. Le calfat redresse son prisonnier, une lame calée dans sa nuque. L'homme à la barbe noire s'exprime, d'un ton froid.

« Videz vos poches. »

Effrayé au possible, il s'exécute. Des petites bourses tombent d'un peu partout. Des babioles, aussi. Et dans le tas, la fameuse dague.

« Oh. C'est vous qui meniez la danse tout à l'heure ?
- Pitié...
- Pitié ? En avez-vous eu avec le gamin ?
 »

Subitement, Thatch plante un couteau dans la cuisse du bandit, qui hurle. Aussi rapidement que possible, Reintan lui cale sa manche sur la bouche pour masquer les cris. Des larmes coulent le long des yeux de l'agresseur agressé, la douleur se lit sur son visage, la souffrance se lit dans son regard.

« En avez-vous eu en le tabassant ainsi ? »

Thatch plante à nouveau son couteau, mais cette fois dans la taille de l'homme, qui hurle à nouveau, en pleurs. Reintan ne parvient plus à bien le tenir.

« Va crever en enfer ! Va au Diable ! »

Thatch prend le relai pour le maîtriser. Il lui assène un rude coup de poing dans sa blessure nouvelle à la taille et, alors que la victime se plie en deux pour absorber tant que possible la douleur, il la redresse par le col, la soulève presque du sol.

« Vous n'avez pas à me tutoyer. L'enfer, nous y sommes déjà. Et le Diable, c'est moi. »

Son regard est plus noir que jamais. Ses yeux son totalement remplis. Même Hamil ne l'a jamais vu ainsi. Thatch, lui, vient de prendre conscience d'une chose. S'il compte se faire connaître, s'il compte être reconnu pour ce qu'il est, il doit pouvoir permettre à ses proies de raconter leur histoire. Ainsi commence sa propagande sombre. Plongeant son regard dans celui apeuré du bandit, le calant juste sous sa barbe noire, il continue :

« Je suis Edward Thatch. Fuyez. Fuyez devant le Noir !  »

Alors, une vague intangible de ténèbres les plus profondes se déverse tout autour du pirate, et principalement directement face à l'homme. Celui-ci, au portes de l'évanouissement, maintenu conscient à cause de la douleur, part en courant aussi vite qu'il le peut en hurlant. Rapidement, le son de sa voix disparaît dans les méandres de la ville.

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« Récupérez tout l'argent qu'ils avaient. Ils avaient l'air d'être passés par pas mal de cibles. Ne prenez que l'argent, on ne va pas s'encombrer avec les objets, même s'ils pourraient se vendre. On a déjà des sacs plein d'affaires.
- J'aime bien votre piraterie, Capitaine !
 »

Reintan est revigoré. Cette petite embuscade l'a remis sur pied, après tout ce qu'ils avaient pu essuyer en mer...

« Ensuite, pendez-les comme l'autre, contre le mur du fond de la ruelle.
- De la mise en scène ?
- Oh oui, et ils ne vont pas être déçus !
- Ça vous r'semble pas, Capitaine.
- Il est temps que les choses évoluent. Il est temps de se faire connaître pour ce que l'on est. Et ça n'est que le début.
»

Une fois leur tâche accomplie, ils sortent de la ruelle, leurs sacs en toile par-dessus l'épaule. Les passants, toujours aussi insoucieux de leur entourage, ne sont pas une inquiétude. Déjà quand quelque chose se passe sous leur nez ils n'agissent pas, alors quand cela se déroule à l'abri d'une impasse noire...

D'ailleurs, le gosse est toujours au sol, à sangloter dans son sang. Il ne va peut-être pas mourir. Ou peut-être que si. Qu'importe.

« Capitaine, vous permettez ?
- Mmh ?
- La dague. J'vais lui rendre. Vu qu'on a d...
- Ne vous justifiez pas.
»

Sans dire un mot de plus, Reintan trottine vers l'enfant au sol. Personne ne s'est intéressé à lui jusque maintenant. Il lui dépose la dague dans ses mains et lui jette un regard bienveillant. Puis, sans rien d'autre, il laisse là le gosse étonné, livré à lui-même et rejoint Thatch et Hamil qui n'ont pas bougé de la sortie de la ruelle. Les trois pirates se mettent alors en marche dans la direction opposée au môme.

« M'en voulez pas Capitaine, j'suis comme ça.
- Pas de souci Reintan. C'est pas mon truc à moi, mais si vous en avez besoin et que ça ne nous cause pas de tort alors... C'est votre problème.
- Merci.
- Me remerciez pas. Avec notre petit tour, c'est pas la bonne réputation qu'on vise.
- Ça n'est pas la réputation, dont j'ai besoin. C'est... Autre chose.
»

Réflexion profonde. Si Thatch est catégoriquement froid, tout le monde ne l'est pas. Il y a des faits communs dont il se contrefiche. Le gosse pourrait crever. Et alors ? Ce sont des choses qui arrivent. Lui aurait pu y passer, maintes et maintes fois par le passé. Et personne ne s'en serait soucié. Mais il y a des personnes, comme Reintan, qui ont besoin d'un petit quelque chose pour les faire se sentir bien.

Mais n'exagérons rien. Il a peut être sa dague, mais dans son état, il est fort probable qu'un autre groupe vienne lui chourer en le surinant au passage. Enfin, s'il survit jusque là.

Le trio quitte alors définitivement les lieux et s'en va à travers la ville, laissant derrière lui un bandit blessé parti en courant et hurlant, une ruelle macabre avec quatre pendus dans le fond, ensanglantés, et au fond de cette ruelle, un crâne blanc dessiné à la craie sur le mur. Les couleurs d'Edward Thatch. Le Noir de sa piraterie.

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