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La rose et la clé à fourche

Automne, 1626.

Shell Town.

À cette époque-là, Franck, le père de Keiran, était veuf et en vie. À cette époque-là, Keiran, le mécanicien, travaillait pour aider financièrement son père.

Le bonhomme, alors âgé de trente-quatre ans, avait parfois à partir sur des îles éloignées pour le travail. Aujourd'hui, le narrateur avait décidé que la scène se passerait sur Shell Town. Très bien.
Ce bout de terre émergé quasiment entièrement recouvert d'une ville, au point où le nom de la ville était plus connu que celui de l'île, était le lieu choisi par le patron de Keiran, une entreprise de réparation et entretien de moteurs divers, pour un séminaire sur le tout dernier système de transmission des flux. Une technologie soi-disant révolutionnaire qui permettrait de faire fonctionner un moteur avec seulement trois quarts de ce qui est actuellement utilisé.

La journée était déjà bien écoulée. Le soleil déclinait lentement vers l'horizon, indiquant l'arrivée prochaine de la nuit. Il devait être aux alentours de dix-sept heures, une heure convenable pour ne rien faire de précis, surtout après deux jours consécutifs d'explications techniques.

- Pas fâché que ça soit fini pour aujourd'hui...

Keiran marchait seul dans une rue de la ville, se dirigeant avec beaucoup de déviations vers le bord de l'eau. Le chemin variant souvent n'était que là pour augmenter le temps passé à marcher.

- Encore deux jours de séminaire... Pfff... Demain devrait être tranquille : seulement une demi-journée de blabla. Et ensuite, démonstration !

Les mains des les poches, les cheveux en bataille, une écharpe rouge foncé autour du cou pour se protéger du vent frais, une veste gris clair, un pantalon noir et une paire de chaussures à mi-chemin entre la basket et le mocassin faisaient office de visuel pour lui.

- Et après, les gens vont croire que j'ai aucun goût...

Un autre détail notable, mais plus discret : un badge était accroché à son pantalon, sur celui-ci se trouvait son nom, celui de l'entreprise de son patron, le mot "Invité" et le logo de la société organisatrice du séminaire.

Keiran n'avait rien de prévu pour cette fin de journée. Il n'avait pas eu envie d'aller boire quelque chose avec ses confrères, empressés d'aller aider les barmen à faire leur chiffre du soir. Il mangerait sûrement quelque chose quand l'envie l'en prendrait, si tant est qu'un lieu soit d'accord de lui servir à manger à l'heure qu'il sera à ce moment.

Au fil de ses pérégrinations, Keiran parvint quand même à atteindre un quai. Le vent soufflait légèrement plus fort ici que dans la ville, là où les bâtiments pouvaient le protéger. Il regarda l'horizon quelques instants.

- Est-ce qu'il y a un banc quelque part ?

Son regard balaya les alentours ; il y avait effectivement des lieux où s'asseoir mais ceux-ci étaient déjà occupés. Un soupir s'échappa de la bouche du mécano. De toute façon, le vent était trop fort pour rester ici confortablement. Il haussa les épaules et pivota sur lui-même, jeta un dernier regard à l'étendue bleue, puis emprunta une direction autre que celle étant son origine. Il longea la mer un moment puis emprunta la première rue à sa gauche, retournant se perdre entre les bâtiments.

Ses déambulations finirent par puiser les dernières réserves nourricières de Keiran. Son estomac lui transmit le message en le tiraillant soudainement.

- Évidemment... Rien de mieux pour avancer dans l'aventure que d'aller manger. Je parie que je vais rencontrer des gens.

Keiran poursuivit sa marche, cette fois dans l'optique de trouver un restaurant pas trop cher. Un rapide coup d’œil autour de lui permit au nouvellement affamé de voir la potence d'un restaurant, quelle veine ! Après avoir soupiré, il s'approcha de l'encadré affichant la carte du restaurant. Son regard se figea quelques instants dans une expression choquée.

Après avoir fait deux pas en arrière, le noiraud se mit en quête d'un restaurant pratiquant des prix qu'il estimerait abordables. L'enseigne qu'il dénicha, deux rues plus loin, affichait certes des prix moins exorbitants mais restaient dans le domaine du non-abordable pour le mécanicien.

- On se décourage pas. On va trouver. Courage.

L'estomac du bonhomme, désormais bien vide, manifesta son mécontentement un peu plus puissamment. La recherche serait plus difficile à présent.

Une demi-heure de recherches suivit le second choc. Les restaurants affichaient des prix assez élevés, trop pour qu'il puisse se permettre ne serait-ce que de manger une entrée. Il avait faim, mal au ventre et devenait un tantinet agressif et impatient. Il lui fallait trouver à manger.

- Foutue scène... J'ai faim, merde !

Keiran ne put faire que trois mètres avant de s'arrêter. La faim semblait le tirailler de plus en plus fort. La tête commençait à lui tourner un peu. Il devait bien y avoir un restaurant, une buvette, un café, n'importe quoi qui proposait à manger à des prix accessibles aux petits budgets...

Ce que Keiran ignorait c'est que l'objet de ses recherches se trouvait à proximité, trois bâtiments à côté, mais sa méconnaissance de l'île et sa volonté de s'isoler de ses collègues semblaient suffire à le maintenir à distance, comme un karma s'amusant un peu trop avec ce pauvre bougre. Il pourrait sans doute trouver facilement une adresse en demandant aux gens dans les établissements qu'il croisait, mais il n'osait le faire, persuadé qu'on allait le refouler.

Sa bêtise commençait à avoir raison de lui. Sa faim, sa tête, ses jambes le faisaient souffrir. Il marchait toujours, plus lentement. Une porte émit un son sur sa droite, il jeta un œil par réflexe, un homme âgé sortait d'un bâtiment. Il était un peu plus grand que lui, ses cheveux grisonnaient. Il portait une écharpe bleu foncé, un trench coat gris et un joli pantalon en tissu fin.

Keiran vit un encadré à côté de la porte : la carte d'un lieu de restauration ! Le commerce lui avait échappé... Mais du coup... Combien d'autres avait-il manqué ?!

- Oh ! Bonsoir, Monsieur. Vous... Vous allez bien ?

Le vieil homme interrogeait le mécanicien, soit à cause de son air atterré, soit à cause de l'état de fatigue affiché, ou bien était-ce à cause des deux ?

- Bonsoir... Oui... Oui, ne vous inquiétez pas. J'ai... juste faim. Et je n'avais pas vu le café ici.

L'homme sembla soudainement très gêné. Il avait compris que Keiran souhaitait se rendre dans le commerce pour y manger quelque chose.

- C'est que... Je suis le tenancier et je ferme là.

- Quoi ? Noooon...

- Je vous ouvrirai volontiers, mais je n'ai plus rien en cuisine...

L'accablement de Keiran se fit plus grand encore. Il commença à marcher, traînant des pieds suite à cette feinte du destin, qu'il commençait à maudire de plus en plus. Pourquoi l'auteur s'amusait à le faire souffrir comme ça ? Qu'avait-il fait pour mériter ça ?

- Bah... Ce n'est pas grave... Je vais...

- Attendez, Monsieur !

L'homme se plaça à côté de Keiran.

- Je peux vous emmener au "Grumpy Willy" si vous voulez. Ce n'est pas loin. Ce n'est pas le meilleur restaurant, mais vous pourriez y manger quelque chose...

Les yeux de Keiran s'illuminèrent d'une lointaine lueur. Enfin ! Enfin, une aide !

- Oui ! Volontiers ! Emmenez-moi s'il vous plaît !

Le vieil homme se présenta comme s'appelant Jirô, Keiran donna son nom en retour. Tous deux discutèrent, ou plutôt Keiran marmonna, sur le chemin. Le vieil homme tenait son café-bistrot depuis cinq ans et était plutôt content de sa vie. Le premier choc, de voir un homme figé devant son établissement, passé, Jirô s'avéra être un homme sympathique et jovial. Il aurait aimé avoir rencontré l'amour mais, comme il disait en souriant, "On ne peut pas tout avoir." Le mécanicien lui expliqua brièvement qu'il était là pour son métier, son patron l'obligeant à suivre un séminaire ennuyeux sur la mécanique, présentant une technique qui, à ses yeux, ne fonctionnait pas efficacement.

Un peu moins de cinq minutes furent nécessaires pour rejoindre le "Grumpy Willy." L'établissement semblait humble, les lieux étaient propres, la nourriture pourrait être meilleure pour le prix mais restait somme toute convenable. Jirô poussa la porte en bois du restaurant et laissa Keiran entrer.

- Voilà, je vous laisse ici. Vous devriez avoir de quoi vous retaper d'ici peu ! Bon courage !

- Merci ! Merci beaucoup, Jirô ! Je vous revaudrai ça...

Les deux hommes se saluèrent et Jirô quitta les lieux. Keiran s'installa à la table la plus proche, sans faire attention à son occupation potentielle, et s'écroula presque littéralement sur la chaise ; il s'assit et se laissa glisser un peu, de sorte à pouvoir reposer un peu ses lombaires mais garder une hauteur raisonnable pour être visible par les serveurs.
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- GRUMPY WILLY !! Ouais !!

- Doucement Vénus, y a du monde. Si on fait trop de bruit on risque de nous demander de partir.

- Pardon Cas', mais celui qui fait le plus de bruit c'est le ventre de Dean !

- T'as vraiment réponse à tout hein, p'tite chipie !

- Huhu !

Frétillante sur sa chaise, la petite Vénus lisait la carte du restaurant de ses pétillantes pupilles tout en riant en admirant tout ce qui se trouvait autour d'elle. Cette jeune demoiselle était la cousine de Castiel et ce voyage sur Shell Town était sûrement la meilleure excursion de sa vie. Elle avait fait des pieds et des mains pour convaincre sa mère de la laisser partir avec son cousin, et ce dernier avait même dû plaider la cause de l'enfant en prouvant à sa mère que son cher petit ange ne risquait absolument rien et qu'ils se rendraient simplement à Shell Town, juste à côté. Shell Town n'était pas bien loin de Shimotsuki, et Castiel avait juste eu à livrer quelques produits à la base marine locale tout en inspectant leur inventaire pour leur conseiller d'investir dans de nouveaux médicaments afin de palier à d'éventuelles situations délicates. Ça pas pris bien longtemps étant donné que Marina et Dean, ses deux amis également scientifiques, étaient là pour lui prêter main forte. Vénus avait été patiente et attentive, mais elle était plutôt pressée de pouvoir visiter le lendemain le célèbre zoo de Shell Town. Tout comme Marina d'ailleurs, les deux filles du groupe étaient intenables depuis leur arrivée sur l'île et voulaient absolument se rendre à la ménagerie. Pour une zoologue et une petite fille, c'était sûrement normal après tout...

- Je vais prendre un Extra Willy-burger au lard avec supplément de frites au fromage ! Et un grand verre de cola cerise !

- Et bah...T'as pas mangé depuis quinze jours ou quoi ?

- Je vais prendre la même chose ! Comme Dean !

- Hors de question ! Tante Nora m'étranglera si tu jamais tu fais une indigestion, c'est beaucoup trop pour ton petit ventre !

- Ooh...Et toi Marina tu manges quoi ?

- Hm...Des spaghettis à l'encre de seiche, ça fait longtemps que j'en avais envie. Et pourquoi pas un petit cocktail aux fruits, ça fait longtemps...

- T'en as bu un ce midi quand on a déjeuné.

- Oui bah c'est bien ce que je dis, ça fait longtemps.

Affamés, le quatuor s'était attablé à la table d'un restaurant qui ne payait pas vraiment de mine et qui n'était pas tant rempli que ça. Ils étaient sûrs de pouvoir avoir leurs assiettes rapidement et se remplir la panse. Castiel était plutôt heureux de voir que Vénus s'amusait bien, elle passait du temps loin des contraintes que lui imposait sa mère et le blondin estimait que ça lui ferait le plus grand bien. Sa tante, sœur de sa mère, n'était pas une femme très agréable et le botaniste savait que Vénus faisait de son mieux pour ne pas la décevoir. Mais il savait aussi que les meilleurs moments que passait la petite c'était quand elle arrivait à s'échapper de la maison. Il avait eu l'occasion d'aider sa cousine à vivre une petite aventure comme elle en avait toujours rêvé, il n'allait certainement pas se priver de la sortir des griffes de sa harpie de mère encore plus couveuse qu'une poule et aussi oppressante qu'une alabastienne qui veut caser sa fille.

- Bienvenue mesdames, messieurs. Avez-vous fait votre choix ?

Un serveur bien en chair était arrivé vers leur table, un bloc-note à la main. Un peu enveloppé,c'était un petit homme rond avec un visage poupon et un nez aussi boudiné que ses doigts. Le crâne rasé, il possédait une moustache gominée et des prunelle luisantes ainsi qu'un sourire en demie-lune. Ilp portait un uniforme entièrement blanc ainsi qu'un tablier à carreaux rouges avec en plein milieu un visage souriant avec une couronne sur la tête, le logo du restaurant sans doute. Sur sa poche avant, un insigne en broche avait été accroché sur lequel on pouvait lire son prénom : Antonin.

- Je vais prendre des spaghettis à l'encre de sèche et votre Shell-cocktail au gin.

- Moi votre menu extra-burger avec le supplément !! Et un cola !

- Vous avez déjà choisi votre dessert pour votre menu, monsieur ?

- Oui ! La tartelette aux trois chocolats !

- Oui donc tu as décidément pas mangé pendant deux semaines... Je vais prendre votre carpaccio de bœuf au parmesan. Et de l'eau en boisson. Et toi Vénus, tu as choisi ?

- Hm...Je sais pas trop encore Cas', y a plein de choix c'est pas facile...

- Vous avez des menus pour les enfants ?

- Bien sûr monsieur ! Nous les changeons toutes les semaines. Cette semaine nous avons le menu « Île des petits » avec un omu-rice au poulet et des petits pois, et le menu « Croc pirates » avec un petit Grumpy-burger et un cornet de frites !

- Oh oui je veux le menu Croc Pirates !

- C'est tout noté, je vous apporte vos boissons, je reviens dans un instant !

Partant vers les cuisines en se dandinant entre les tables, le serveur allait donner la commande aux cuisiniers avant de se diriger vers le bar afin de préparer le cocktail qu'avait réclamé Marina. Zyeutant un peu les tables des autres clients, Castiel remarqua plusieurs plats alléchant. Au fond de la salle, un vieil homme coiffé d'un chapeau melon semblait déguster seul un magret de canard avec une purée de carotte à l'orange. Il semblait lire un roman plutôt passionnant car il était plutôt absorbé dans sa lecture, avec à côté de lui un verre de vin rouge bien rempli. Passant sur une autre table, le scientifique découvrit avec stupeur le plat qu'avait commandé Dean...un gigantesque burger de plusieurs étages de steaks hachés sur lesquels coulaient un fromage à demi fondu. On pouvait à peine voir les morceaux de salade ou de tomates au beau milieu de cette fontaine de fromage. Tout en bas de ce monolithe de nourriture se trouvait une forêt d'allumettes de pommes de terre noyées sous une avalanche de sauce tomate vinaigrée. Celui qui l'avait commandé était un gros type au visage aussi rouge qu'une pivoine, couvert de coups de soleil, et accompagné d'un autre loubard obèse qui avait commandé les mêmes victuailles. Sur la table d'à côté deux mamies habillées en noir sirotaient d'immenses saladiers de soupes à la paille, ce qui eut pour effet d'attiser la curiosité de Castiel. Cependant ce dernier fut forcé de rapporter son attention sur sa propre table en voyant Vénus frétiller sur sa chaise.

- Qu'est ce qu'il se passe ?

- Pipi... chuchota-t-elle.

- Je ne sais pas où sont les sanitaires...Tu peux aller demander au serveur là-bas, il te le dira !

- D'acc, j'y vais !

Castiel avait indiqué à la petite un grand homme encore debout. Mal coiffé, ses cheveux noirs étaient en bataille sur sa tête. Habillé d'un veston et d'un pantalon noir, il semblait bien plus présentable que le dénommé Antonin. Il avait même une serviette rouge qu'il avait plié par dessus sa manche droite. Droit comme un piquet, il semblait regarder la salle du regard, scrutant un peu tout ce petit monde qui passaient de droite à gauche. Peut être un nouvel employé, il ne semblait même pas avoir remarqué la petite fille qui s'avançait vers lui.

- Hé monsieur ! Vous savez où sont les toilettes s'il vous plaît ?
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- Hé bien ! Ne vous gênez pas !

La voix venait d'un jeune homme situé très près de Keiran. Trop près à son goût. Que pouvait bien lui vouloir cet agressif freluquet ?

Le mécanicien le regarda. Il s'agissait d'un jeune adulte, probablement la vingtaine, aux cheveux châtains bien coiffés. Il portait un pull plutôt classe qui semblait de très bonne facture, sans doute très cher aussi. Ses yeux verts et son visage transmettaient clairement la colère qui s'était emparée de lui.

À sa gauche, une fille était assise, elle portait une petite polaire qui devait sûrement coûter un ou deux bras. Ses longs cheveux roux étaient attachés en une coiffure complexe dont Keiran ne percevait qu'un morceau de chignon et de la cascade de cheveux qui en découlait. Les quelques bijoux qui venaient s'ajouter à ses oreilles et son cou venaient rajouter l'ambiance de richesse qui se dégageait d'elle. Dans les yeux de la rousse, une lueur de mépris luisait à l'attention de Keiran, et son visage affichait une expression de retenue gênée.

Les sourcils de Keiran se levèrent de surprise avant de se froncer d'incompréhension. Que faisaient ces deux personnes assises à sa table ? Et pourquoi se permettaient-elles de réagir de la sorte ?

Une odeur douce vint aux narines du mécanicien. Il baissa et regarda la table séparant le duo et lui-même. Deux assiettes étaient posées dessus. Quand est-ce qu'ils avaient été servis ?

- Hé... Comment ça se fait que vous ayez été servi av...

Et là, Keiran réalisa tout : ces deux intrus dont un bruyant n'en étaient pas. Il s'était assis à leur table. Il avait totalement ignoré la présence de ces deux jeunes gens et avait pris une chaise. Keiran, comprenant la totale étendue de son étourderie, se leva aussi vite que sa faim le lui autorisait : soit pas très vite. Voir l'homme aux cheveux noirs amorcer un mouvement pour se lever fit taire le garçon, qui continuait cependant à le fusiller du regard durant toute la procédure.

Keiran, une fois debout, repoussa la chaise sans un bruit avant de reculer d'un pas. Il s'adressa au couple avec les dents serrées.

- Excusez-moi. Je ne vous avais pas vus tous les deux...

Sa voix était lasse. Devoir se lever alors qu'il avait enfin trouvé un lieu de potentiel rassasiement était dur pour le corps et le moral de l'affamé. Il jeta un regard envieux aux plats chauds et odorants des deux jeunes adultes. Keiran saliva de plus belle sans le montrer.

- En espérant ne pas avoir ruiné votre soirée... Si vous voulez bien m'excuser...

Un geste de la tête précéda le mouvement de l'adulte en direction du centre approximatif du restaurant. Keiran se figea sur place, ne souhaitant pas gaspiller davantage son énergie présente en si petite quantité désormais. Il avait faim. Son ventre le tiraillait, le faisait presque souffrir.

** Pfouaaaaa... Mon estomac va se digérer tout seul si ça continue... Faut que je trouve à manger. **

Les serveurs semblaient très affairés ; dans la cuisine pour amener des plats, en train de servir ces derniers, prendre les commandes des clients. La salle était près d'être comble et il n'y avait pas l'air d'avoir beaucoup de personnel. Il fallait donc qu'il se débrouille tout seul, très bien !

Le spécialiste en moteur s'imagina tourner sa casquette vers l'arrière, pour montrer tout son sérieux. Bon, il n'avait pas de chapeau, mais ça donnait bien le ton dans sa tête. À présent empli de détermination, Keiran chercha des yeux une place libre, ses yeux examinant le plus vite possible chacune des zones potentielles.

- Pas cette table, il y a des affaires. Pas celle-ci, la gamine doit surveiller la place pour ses parents. Ah ! ... Ah non, celle-là le mec était de dos...

Son analyse, qu'il vivait tout aussi intensément que le ferait un fan d'un événement sportif, dura ainsi un moment. Moment durant lequel il ne bougea pas d'un pouce, à l'exception de ses yeux et parfois de sa tête. De l'extérieur, le spectacle devait être assez intrigant : un homme lambda aux cheveux en pagaille, portant encore son manteau, passant les yeux sur toutes les tables, chaises et chacun des clients et serveurs.

Son regard passa rapidement vers une table alors qu'un événement y attira son attention : une vieille dame posa sa tasse vide sur la coupelle posée sur sa table et commençait à adopter les gestes d'usage avant le départ : récupérer son sac, sortir son porte-monnaie pour payer et sûrement se lever après. Keiran voulait cette place, non seulement elle allait être libre mais en plus elle était plus proche que la table vide qu'il avait aperçue au fond de la salle. Il allait s'approcher, patientant juste quelques secondes afin de ne pas brusquer la dame.

Les yeux du mécano devaient avoir pris une forme d'étoile, s'imagina-t-il. La dame avait amorcé sa levée. Il décolla son talon gauche du sol. Les pieds de la chaise raclaient délicatement le sol. Son pied à lui ne le touchait plus. La main de la dame se posa sur le dossier afin de servir d'appui pour se lever. La jambe du mécano s'avança pour... heurter quelque chose. L'homme s'arrêta, les gens proches de lui le regardaient, outrés. Il baissa les yeux vers la source de la collision. Une fillette brune se trouvait à moins d'un mètre de lui. Sa coupe en forme de nœud papillon était maintenue par un accessoire rose, ses vêtements étaient également dans les tons roses. Elle n'était vraiment pas grande, peut-être un mètre ? Une très jeune enfant, probablement.

Keiran jeta un regard à sa table tant désirée, puis ses yeux s'orientèrent vers l'enfant qu'il avait sûrement heurté par mégarde, trop absorbé par son intense observation. Elle allait sûrement pleurer. Il fallait agir, la rassurer. Lui montrer qu'il n'était pas méchant. Il ne fallait pas faire scandale maintenant, il était si près de manger... Ses yeux refirent un aller-retour entre sa destination et la môme avant qu'il ne lâche un juron et se penche vers la petite.

- Heum... Ça va ? Tu n'es pas blessée, petite ? Co... Comment tu t'appelles ? Tu veux que je te raccompagne vers tes parents ?

Son intention se voulait rassurante et apaisante. De l'extérieur, il faut comprendre que la faim continuait d'endolorir Keiran et que, en conséquence, il affichait un sourire crispé, parlait presque sans desserrer les dents et qu'une légère agressivité due à la faim était perceptible dans sa voix.

Il espérait que consoler cette petite ne prendrait pas trop de temps, il avait faim et la ferme intention d'assouvir cet appétit d'une manière ou d'une autre. Manger la petite effleura son esprit mais il rejeta l'idée au loin, quitte à pouvoir se rassasier, autant le faire convenablement.


Dernière édition par Keiran Valerius le Ven 5 Mai 2017 - 16:20, édité 1 fois
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Se redressant en époussetant ses épaules, Vénus jetait un œil plutôt mécontent vers le type qui venait de la bousculer. Autour d'elle, les gens attablés lui jetaient des regards désolés sans pour autant se lever afin de la rassurer et préféraient commenter à quel point l'homme mal coiffé était d'une impolitesse révoltante tout en sirotant leur soupe froide et se gavant de petits fours. La bourgeoisie hypocrite de Shell Town désolait plus la petite que le fait d'avoir été poussée malencontreusement. Mais ce grand dadais semblait la considérer plus comme un bébé en sucre et elle n'appréciait pas vraiment ne pas être prise au sérieux. Elle était certes très jeune mais ça n'était pas une raison. Elle avait déjà dix ans quand même, elle pouvait veiller un peu plus tard et aller toute seule au marché, elle avait droit au respect ! Fronçant ses petits sourcils, l'enfant posa ses points sur ses hanches avant de lancer un air mécontent à ce type qu'elle prenait pour le serveur.

- Hé, faut faire attention un peu ! Puis mes parents ils sont pas là, mais j'suis avec mon cousin. Même qu'il est de la Marine !

Plutôt décontenancé, l'homme écarquillait de grands yeux en balbutiant légèrement. Il n'avait pas l'air d'avoir affaire à un membre de la Marine et être sanctionné à cause de sa maladresse. Ceci dit, il s'imaginait sans doute avoir affaire à un officier de la Régulière et non à un ingénieur scientifique de la Brigade. Castiel était bien plus frêle que lui en plus de ça, s'il découvrait qui était son fameux cousin alors il serait sans doute bien moins impressionné. Toutefois, il était quand même membre de la Marine, un représentant de l'ordre, et Vénus en était fière. Toujours postée devant l'inconnu, elle ne se démontait pas.

- Dis donc, vous savez où sont les toilettes du coup ? Je vous avais demandé...

- Mais je...euh...c'est à dire que j'suis pas un serveur.

- Vous restez comme un piquet avec votre serviette, qu'est ce que vous attendez alors ?

- Une table, on m'en a pas vraiment donné et je me suis assis sur une mauvaise par erreur.

- Vous êtes pas très malin vous nan... ?

Le type ne répondit pas, visiblement circonspect d'avoir été alpagué de la sorte par une simple enfant. Vénus était plutôt déçue, ça ne réglait pas vraiment ses problèmes et elle avait toujours une envie pressante. Autour d'eux, plus personne ne les regardait et les regards outrés s'étaient détournés. Sautillant sur place, elle scrutait à droite comme à gauche afin de localiser un potentiel serveur afin de lui venir en aide mais personne ne semblait vouloir se tourner lorsqu'elle en appelait un. Celui qui avait pris leur commande un peu plus tôt servait plusieurs assiettes d'andouillettes et de purée de choux à la table de deux touristes couverts de coups de soleil, tandis qu'une serveuse en jupette était affairée à verser une espèce de sauce brunâtre sur des pommes de terre frites parsemées de copeaux de fromage. La petite eut un haut-le-cœur et manqua de tituber de dégoût mais fut rattrapée par son cousin qui arriva auprès d'elle.

- Je m'inquiétais et Dean a remarqué que tu étais toujours là. Comment ça se fait ?

- C'est de ma faute, je l'ai bousculé sans faire exprès et...

- Pardon ? S'énerva Castiel. Vous avez fait mal à ma cousine ?

- Non ! Je...euh...l'ai pas fait exprès, j'suis désolé et...

- Est-ce qu'il t'a fait mal, Vénus ?

- Non non ça va, juste été surprise, mais j'ai toujours envie de pipi. C'est pas un serveur...

- Ah oui ?

- Oui, je m'appelle Keiran, j'suis mécano. J'expliquais à votre cousine que je cherchais une table et...

- Un problème Castiel ?

Curieuse, Marina s'était levée pour s'enquérir de l'état de la situation. À leur table, leurs commandes n'étaient toujours pas arrivées. Boissons comme plats étaient toujours absents, et la zoologue n'était pas réputée pour avoir une grande patience, c'est la raison pour laquelle elle avait voulu se dégourdir un peu les jambes. Par la même occasion, la belle voulait partir taper du poing sur le comptoir du bar afin d'avoir quelques nouvelles de l'avancement en cuisine. En plus de ça, elle était persuadée d'avoir vu des clients d'une table voisine être arrivés après eux mais servis avant. Elle n'aimait pas vraiment faire jouer son poste dans la Marine pour obtenir ce qu'elle désirait, mais son ventre criait famine, elle voulait manger !

- Pas vraiment, juste que ce type qu'on a pris pour un serveur n'en est pas un. Et qu'il cherche une table mais qu'aucun membre du personnel n'est venu l'aider.

- Personne est venu m'aider non plus... Fit Vénus qui tâchait de se retenir.

- Bizarre ça, tous les serveurs courent partout dans la salle sans s'arrêter aider les clients qui se lèvent. À croire qu'ils ont la tête ailleurs...

- On a qu'à aller demander directement aux cuisines. Y a même plus personne au comptoir.

- Hm, si ça ne vous gêne pas je vais venir aussi. J'aimerais bien une table du coup...

- Faites toujours, de toute façon si même nous avec une table on a pas à manger alors vous risquez d'attendre un paquet de temps.

- Moi par contre j'ai plus trop envie d'attendre...

- Je vais dire à Dean qu'on va aux cuisines, j'arrive.

Une fois le médecin prévenu, le quatuor composé de Castiel, Keiran, Marina et Vénus se mit alors à serpenter entre les tables afin d'emprunter le couloir que prenaient les serveurs afin de se rendre aux cuisines. Plutôt désert, ce couloir était plutôt vétuste bien que légèrement long. Au bout, un portrait rond représentait un vieillard avec un nez crochu et à l'apparence repoussante. En dessous, un écriteau mentionnait qu'il s'agissait de Grumpy Willy, le fondateur de l'établissement. Il y avait également deux portes au bout de ce couloir, une à battants sur laquelle il y avait un panneau mentionnant que ce coin était « Privé » et un autre indiquant tout simplement les toilettes. Vénus s'empressa d'entrer à l'intérieur pour soulager son envie tandis que les trois autres attendaient à l'extérieur. L'enfant passa environ trois minutes dans les latrines et toujours aucun serveur ne passa dans le couloir durant ce laps de temps. Derrière la porte des cuisines, ils n'entendaient pas vraiment grand chose non plus. Une fois Vénus soulagée, ils décidèrent enfin d'entrer afin d'appeler un membre du personnel.

- Y a quelqu'un ?

L'intérieur de la cuisine était plutôt classique bien qu'aucun cuisinier ou serveur ne s'y trouvait, plusieurs plans de travail étaient surchargés de vaisselles et d'ingrédients qui les entouraient. Sur leur droite se trouvait le buffet à vaisselle posé juste à côté d'un four traditionnel sûrement dédié à la cuisson des pains et pizzas, il y avait aussi plusieurs jambons pendus à des crochets. Le feu du four crépitait encore et éclairait légèrement quelques marmites dans lesquelles mijotaient plusieurs mixtures. Sur les plans de travail laissés en plan, on pouvait distinguer des pelures et copeaux de légumes à peine coupés, il y avait même une carpe qui s'apprêtait à être écaillée laissée là à côté de gousses d'ails et un tonneau rempli à ras bord d'olives.

La cuisine:

- C'est bizarre, y a pas de cuisiniers non plus...

- Des serveurs qui s'activent pour ne voir personne, des cuisiniers qui disparaissent. Je le sentais pas ce restaurant.

- Oh mon dieu !! S'écria Marina, horrifiée.

Sur la table située en plein milieu se trouvaient deux plats bien plus étranges que tous ceux qu'ils avaient vu servis jusqu'à maintenant. Le premier était un poisson écarlate  dont la viande avait été découpée en tranches sur un lit de légumes et dont la tête et les nageoires avaient été conservés pour servir de décoration. À ses côtés se trouvait un rôti d'un animal grassouillet nappé d'une sauce ressemblant à du miel. Posé sur des feuilles de salades, il avait une mandarine coincée dans sa bouche et des morceaux d'ananas délicatement posés le long de son corps. Les trois ne devinaient pas pourquoi Marina était si choquée, mais elle ne tarda pas à leur répondre :

Plat # 1:

Plat # 2:

- C'est un jeune dugong alabastien, et une carpe sacrée de Kanokuni !!

- Ça serait pas des espèces protégées ?

- Si. Les chasser, et les cuisiner, est formellement interdit !

- Hm...De plus en plus curieux, évidemment ça n'était pas sur la carte. Qu'est ce qu'il se passe dans ce restaurant... ?

- Hé venez voir !

Dans un coin de la pièce, Vénus se trouvait devant une grosse armoire qui semblait déplacée. De l'autre côté, on pouvait distinguer un escalier qui descendait vers un sous-sol, éclairé par quelques lanternes posées contre le mur. L'armoire semblait dissimuler ce passage visiblement secret, peut être était-ce par là que les cuisiniers étaient descendus sans que personne ne les remarque...

- J'ai juste touché le livre de recettes là et ça s'est ouvert brusquement.

- Y a clairement quelque chose de pas net dans ce restaurant...
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Un étrange spectacle se passa devant les yeux de Keiran. L'enfant se remit droite en balayant de la main le peu de poussière qui avait pu se poser sur ses vêtements. Son visage prit un air sévère, sa posture exprimant une volonté d'affirmer son autorité. Cette petite se comportait comme une adulte. Était-elle en avance pour son âge ou tentait-elle d'imiter ce qu'elle avait vu comme réaction qui fonctionnait ?

L'enfant ouvrit la bouche et récrimina avec force sur ce pauvre bougre affamé. Cette petite possédait un caractère assez farouche et, découverte, devait se sentir intouchable. Pourquoi ? Car son cousin, un Marine, se trouvait à proximité. Le ton utilisé frappa plus Keiran que l'annonce de l'affiliation de la petite à un membre de la Marine.

L'information percuta le cerveau du mécanicien quelques instants après.

** Un Marine ! Je vais être dans la ... Non... C'était un accident. Les gens ont vu la scène, personne ne peut m'accuser d'avoir brutalisé une enfant gratuitement. Il n'y aura pas de problème. **

Se rassurant avec des pensées logiques et rationnelles, Keiran revint au problème qui lui faisait face : une enfant caractérielle qui parlait fort. Elle allait finir par lui attirer des ennuis et le risque de ne pas pouvoir manger le guettait, il fallait agir. Le mécanicien ouvrit la bouche pour tenter de calmer la petite mais n'eût pas l'occasion de dire un mot. En effet, la cousine du Marine posa une question. La demande laissa l'homme interdit.

Un échange entre la fillette et lui-même permit d'éclaircir quelques zones d'ombre. Le dialogue se termina par une remarque mesquine de la petite. Décidément, elle était pleine de ressources ! Complètement pris au dépourvu, Keiran ne dit pas un mot. Il la regarda sautiller d'un air un peu abruti.

** C'est quoi cette gosse ? Ils ont trouvé où un tel personnage ? **

Elle appelait sporadiquement les sommeliers sans succès. Personne n'allait aider cette enfant ? Se sentant le devoir de l'aider suite à la collision résultant de son inattention, Keiran se releva et tenta d'appeler une serveuse lorsqu'elle passa près de lui.

- Excusez-moi ! Mademoiselle !

- Je suis à vous tout de suite !

- Je voudrais juste savoir où...

Elle avait disparu derrière la porte de service.

- ... sont les toilettes... Bah dis donc, quel service !

Une voix survint de derrière Keiran. Il se retourna, elle était proche. Un garçon aux cheveux blonds doté d'une peau à l'air satiné avait fait son apparition. Plutôt grand, le bonhomme arborait aussi une chevelure blonde assez fournie. Il discuta rapidement avec l'enfant, il la connaissait.

** Et voilà sans doute le cousin. Le fameux membre de la Marine. J'espère qu'il n'est pas du genre teigneux et impétueux... **

Pas de chance ! Il s'énerva à la mention de la collision. Le mécano se demanda quel sort il allait subir pour un accident lorsqu'une nouvelle personne s'approcha.

** Mon dieu... Mais ils vont être combien à venir ?**

L'arrivée de la fille marqua le changement définitif de la conversation, au plus grand soulagement de Keiran. Enfin... Plus grand soulagement jusqu'au moment où il pourrait manger. Le groupe prit la décision de chercher la source de l'absence de service. Ce choix le porta jusqu'à l'entrée des cuisines, une odeur de nourriture s'en échappait. La faim de Keiran se réveilla encore plus fort, son estomac donnant l'impression de manger le corps du mécano de l'intérieur.

Ils entrèrent pour découvrir une cuisine vide d'humains. Les deux plats posés délicatement firent saliver le mécano. Une envie difficilement répressible de se jeter dessus et d'engloutir cette nourriture fumante s'empara de lui. Ce n'est que lorsqu'il se rappela de l'aspect protégé des créatures, et de la présence de représentants de l'ordre en sa compagnie, que l'homme se ravisa et jeta son dévolu sur un morceau de jambon déjà coupé et quelques carottes épluchées. Il engloutit toute cette nourriture, se moquant éperdument des bonnes manières et du potentiel regard des deux Marines et de la petite.

Légèrement rassasié, Keiran se tourna vers le reste du groupe et la cuisine. Son cerveau pensant à autre chose qu'à manger constata l'horrible spectacle : deux créatures protégées avaient été préparées pour être ingérées. Le personnel du restaurant n'était pas vraiment éthique.

** Je me demande comment ils réagiraient face aux Marines là. **

Les autres s'étaient réunis vers une armoire de travers, une sorte de porte de passage secret. Le personnel avait probablement évacué la zone par là. Mais pourquoi avoir laissé les plats illégaux sur place ? Si la fuite des employés a été causée par la venue du groupe, la logique aurait voulu d'emporter les plats avec. Le restaurant était louche et le comportement des employés encore plus.

Le mécano approcha du groupe pour voir l'ouverture découverte.

- Bon ! Bah on entre ? À voir, on sera pas servi et la petite a ouvert un passage secret dans un restaurant manifestement peu déontologique alors qu'un groupe de Marine se trouve présent. Tout ça est prévu pour faire avancer l'histoire, croyez-moi ! Tout est prévu pour nous attirer ici, alors descendons !

Sans attendre de réaction de la part de ses comparses, Keiran passa l'armoire et descendit les marches. Les lieux donnaient l'impression de conduire à un sous-sol obscur de secte ou société secrète. L'escalier n'était pas très long mais suffisant pour être difficilement perceptible en entier d'en-haut.

Une fois au bout, le mécano découvrit un couloir, éclairé au chandelier à bougie et lanternes murales. Un tapis de très bonne facture gisait au sol, tandis que quelques portes éparses décoraient les murs. Certaines étaient ouvertes, d'autres fermées. La plus proche de l'escalier était fermée mais de la lumière venant de la pièce derrière rayonnait en-dessous de la porte.

Le mécano s'était arrêté à un ou deux mètres de l'escalier, afin de laisser les autres entrer dans le couloir. Il leur fit signe de ne pas dire un mot, bien que cela soit sans doute inutile vu leur formation. Il tendit l'oreille, essayant de percevoir un bruit. Il resta figé une dizaine de secondes, écoutant le couloir. Une sorte de murmure étouffé lui parvint de derrière la porte fermée. Était-ce des gens en train de parler ? Un appareil lisant de la musique ? Aucune idée.

Keiran ne perçut aucun autre son. Il regarda les Marines, et la petite toujours présente. Ce détail lui tira un air surpris. Que faisait-elle ici ? N'était-ce pas trop dangereux d'emmener une enfant dans un tel lieu ?

** Bah... Elle est avec deux membres de la Marine, elle ne doit pas risquer grand chose... **

Keiran ne s'inquiétait pas trop pour lui-même. Il n'allait pas jouer les casse-cous et, si du danger devait arriver, les Marines s'en occuperaient. Le scénario était bien ficelé.

Le mécano regarda les deux Marines, se demandant s'ils comptaient entrer dans la salle. Il les interrogea du regard. Castiel répondit d'un signe de la main, lui indiquant d'avancer. Keiran opina du chef et, après avoir pivoté vers le couloir, avança doucement jusqu'à la prochaine porte, les trois autres marchant à son niveau. Celle-ci était fermée mais aucune lumière n'était émise de la pièce dissimulée.

Keiran s'arrêta à proximité, écoutant à nouveau. Pas un bruit. Un échange de regard avec les autres lui indiqua qu'ils avaient obtenu les mêmes résultats. Ils décidèrent d'entrer. Ou plutôt, tentèrent d'entrer. La poignée s'abaissa effectivement mais, malgré la force appliquée sur celle-ci, la porte resta fermée. Castiel fit signe au groupe d'avancer jusqu'à la prochaine porte.

L'ambiance se faisait lourde et pesante au fur et à mesure de leur avancée. Le noiraud était très heureux d'avoir pu manger quelque chose dans la cuisine, il n'aurait sûrement pas tenu avec cette tension. Le moindre faux pas, la moindre erreur pouvait révéler leur présence aux usagers de cette zone secrète. Et difficile de faire croire qu'ils s'étaient perdus pour s'en sortir indemne, le passage était clairement dissimulé pour ne pas avoir d'importuns. Keiran réalisa alors que le groupe était en zone de danger, danger mortel.

Arrivés à proximité, ils constatèrent qu'en plus d'être ouverte, cette porte ne couvrait aucune lumière. La pièce était-elle inoccupée à l'heure actuelle ? Un nouveau tour d'écoute se fit, toujours aucun son.

La salle possédait un grand tapis multicolore, mais toujours dans des tons sombres. Sur les murs se trouvaient des tableaux, portraits d'hommes et de femmes tous bien habillés. Plusieurs fauteuils et quelques tables basses constituaient les seuls meubles de la pièce. À un détail près : une armoire vitrée se trouvait au centre du mur à gauche de la porte. À l'intérieur, de nombreux alcools étaient présents.

Le mécano fit un tour de la salle, ne décelant rien de particulier. Les personnes dans les tableaux n'étaient pas extraordinairement belles mais le coup de pinceau était adroit, retranscrivant avec dextérité les émotions des visages. Keiran allait sortir de la pièce après un coup d’œil aux alcools quand il se figea et se plaqua rapidement contre le mur à côté de la porte. Il fit signe aux autres comme il put, tentant de faire comprendre que des voix approchaient dans le couloir et qu'il fallait se cacher.
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- Cette odeur...Qu'est ce que c'est ?

- Ça sent le rôti. Oignons et pommes de terre aussi, je suppose que d'autres animaux ont dû être cuisinés.

- D'autres animaux ? En plus de ceux qu'on a vu en haut ?

- Sûrement assez pour se faire un festin.

Le petit groupe déambulait dans ce couloir dans lequel embaumait de fins fumets de victuailles émanant de l'autre bout. Castiel avait bien compris ce qui était en train de se passer dans ce restaurant, et où était passée le personnel. Tous volatilisés, ils étaient très certainement en train de servir de mystérieux convives qui avaient certainement dû payer cher afin de dévorer des animaux protégés. Ces mets exotiques devaient sûrement exciter des riches excentriques qui avaient été installées dans cette succursale en sous-sol afin de passer incognito. Ça n'était pas du tout un endroit pour une petite fille, Castiel aurait certainement dû la renvoyer auprès de Dean. C'est ce qu'il allait faire en tous cas, demander à Marina d'escorter la petite au dehors et de prévenir les autorités pour qu'ils ramènent du renfort. Il s'apprêtait à s'adresser à son amie quand un bruit de mouvement put se faire entendre en provenance de l'escalier derrière eux. Quelqu'un descendait dans leur direction et il fallait qu'ils se dépêchent afin de trouver une cachette. Aller au devant les ferait débouler dans la salle de banquet où tintaient des verres en train de trinquer et des éclats de voix. Ils ignoraient s'il y avait des gardes là-bas ou des gens capables de se battre. Et le botaniste n'avait aucune envie d'avoir de mauvaise surprise.

- Qu'est ce qu'on fait... ? Chuchota Vénus.

- Derrière le rideau, vite !

Entraînant Vénus et Marina derrière un épais rideau de velours situé aux côtés de l'armoire à alcools, Castiel remarqua que Keiran s'était déjà plaqué hors de porté afin de ne pas être vus. À l'étroit derrière ce rideau rosé, Vénus tremblotait de peur entre son cousin et la zoologue qui semblait avoir le regard fixé sur une petite araignée qui remontait patiemment le long du mur froid afin de rejoindre sa demeure de soie. L'enfant plaqua sa main contre sa bouche afin de ne pas être entendue tandis que son cousin regardait entre deux pans de rideaux qui était en train de descendre. Castiel reconnut Antonin, le serveur qui était venu prendre leurs commandes à leur table un peu plus tôt dans la soirée. Ce dernier était entouré de en train de pousser un imposant chariot sur lequel trônait plusieurs bouteilles dans lesquelles baignaient des liquides aux couleurs criardes que le scientifique n'avait jamais vu avant. Le serveur et les deux types passèrent et ils purent tous sortir ensuite de leur cachette.

- C'était quoi dans les bouteilles ? J'avais jamais vu ça. Ça te dis un truc Marina ?

- Si ma mémoire est bonne, ça ressemble à du sang de monstre marin.

- Eurk c'est dégouttant !

- Hm. Il est grand temps d'arrêter cette petite fête. Vénus, remonte avertir Dean de ce qu'il se passe et partez tous les deux chercher du renfort à la base Marine.

- Mais...Et vous Cas' ? J'veux pas qu'il vous arrive des ennuis...

- T'inquiète pas pour nous va. Il nous arrivera rien si tu fais comme je t'ai dis. C'est toi qui va jouer les héroïnes ce soir et nous ramener de l'aide ! Aller file vite avant que quelqu'un ne revienne !

- Je...D'accord. J'y vais !

Déposant un baiser sur le front de l'enfant pour lui souhaiter bonne chance, il laissa Vénus détaler en direction de l'escalier tandis que Keiran émergeait de sa cachette. Il fallait à présent qu'ils s'occupent de leur côté de ces invités et qu'ils ne s'échappent pas. La fête allait prendre une toute autre tournure...
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La fête, si on pouvait appeler ça comme ça, semblait se dérouler convenablement. Les odeurs de nourriture se propageaient partout. Keiran n'identifia pas l'origine des aliments mais il parvint à reconnaître quelques odeurs d'épices. L'oreille toujours tendue lui permet d'entendre des bruits de pas venant de plusieurs personnes et le bruit de roulettes, sûrement un chariot poussé.

L'ensemble émetteur de bruits s'éloigna, on pouvait l'entendre. Keiran attendit de voir bouger le trio caché derrière le rideau avant de s'autoriser à bouger à nouveau. Ils discutèrent brièvement des liquides et des événements à venir. Lorsque les mots "sang de monstre marin" s'installèrent dans la discussion, Keiran afficha une expression de dégoût, déduisant que le fluide était destiné à être bu.

- Voilà qui est... charmant.

La petite fille fut envoyée chercher du renfort. Une bonne idée pour la sortir des environs, qui étaient sur le point de devenir plus que dangereux pour les innocents.

- C'est une bonne idée de l'envoyer mais j'espère qu'il n'y a personne en haut de l'escalier.

Au vu des regards échangés par Castiel et Marina, le civil comprit qu'ils envisageaient de mettre fin aux festivités. Sûrement avant l'arrivée des renforts. Cette idée ne lui plaisait pas. Les invités risquaient gros et ne devaient très certainement pas vouloir se rendre bien gentiment. Une confrontation était envisageable, ou une tentative massive de fuite pour le scénario optimiste.

L'idée d'un affrontement, qu'il soit musclé ou armé, effrayait Keiran. Le seul moment de sa vie impliquant un combat était lors de son premier voyage en mer et ça ne s'était pas très bien passé. Il n'avait pas pris la peine de s'entraîner depuis et n'était même pas sûr de savoir donner un coup de poing correctement. Quant à une fuite massive, il se ferait sûrement piétiner si une horde de gens venaient à le charger.

- D'ailleurs, à ce propos, je ne suis pas très doué avec ce genre de scène.

En voyant l'air interrogateur sur les visages de ses interlocuteurs, il précisa.

- Je veux dire par là que, quand le texte vient à décrire des scènes d'action ou tendues, je ne suis pas très à l'aise en tant que personnage. Vous comprenez ? Je ne m'en sors pas très bien pour les situations de conflits.

Le mécanicien espérait ne pas avoir à gérer une telle situation. Quel dommage pour lui que l'auteur n'en décida autrement. En effet, Keiran, ne souhaitant pas rester visible depuis le couloir, décida de s'éloigner de la porte. Il envisageait de regarder quels alcools étaient stockés là. Dans son empressement de se mettre hors de vue, le malchanceux avança un peu trop vite et atteignit la fin du tapis. Son pied se posa en partie sur le sol en pierre et en partie sur le coin du revêtement. L'enchaînement du mouvement fit basculer Keiran en avant, sans qu'il ne comprenne ce qui lui arrivait.

Vite ! Il fallait qu'il se rattrape !

La main du mécanicien se posa sur le meuble avec violence. Le choc secoua les bouteilles. Keiran et trois de ces dernières passèrent du statut debout avec fierté à écrasé-es au sol. Le genou du bonhomme ayant heurté le sol, il parvint à ne pas totalement être étalé cependant. Le bruit de verre brisé résonna dans le sous-sol et dans la tête de Keiran.

** Et merde... **

Une porte s'ouvrit dans le couloir, puis des bruits de pas se firent entendre, approchant de la salle où le groupe était.
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- Quel empoté c'est pas vrai...Vous pouviez pas rester en place trente secondes ?!

- Je...j'ai pas fais exprès...

- Encore heureux parce que je vous aurais coffré avec le reste...

Keiran avait fait du bruit en faisant vaciller les bouteilles contenues dans la vitrine. Ce type parlait comme s'il était au beau milieu d'une fiction, rendant le bonhomme plutôt étrange. Il fixait les deux Marines avec un air penaud, comme un enfant qu'on prend la main dans le sac à commettre une bêtise. Dans la salle derrière eux, il y avait déjà un certain brouhaha donc personne ne nota quoi que ce soit, mais la personne qui venait d'ouvrir brutalement une porte dans le couloir risquait de les remarquer immédiatement...Fort heureusement, Vénus était déjà loin et elle ne risquait pas de croiser ce type. Se cacher à nouveau ne servirait à rien...le bruit s'était clairement fait entendre dans l'étroit corridor et le nouveau visiteur fouillerait très probablement partout en ayant entendu ces cognements de verre.

- Quelle horreur...

Derrière eux s'était présenté un être difforme dont l'apparence semblait irréelle. C'était un cuisinier habillé en tenu de travail couverte de tâches brunâtres et de saleté, il était tellement énorme qu'il occupait toute la largeur du couloir de sa carrure. La peau jaunâtre, elle était entièrement constellée de plis et de bourrelés si bien qu'au bout de ses bras ressemblant à des jambons il possédait de petites saucisses en guise de doigts. Son visage épais voyait ses joues retomber lamentablement ses épaules et il était si gras qu'il était impossible de faire la distinction entre son menton et son cou. Au milieu de son visage, deux petites billes en guise d'yeux semblaient rouler à chaque fois qu'il essayait d'observer devant lui. Terrifiant, il avançait à petits pas en tanguant de gauche à droite, sa toque ratatinée menaçant de tomber sur le sol à tous moments. Voyant les intrus en face de lui, il se mit à émettre plusieurs sons à mi chemin entre le cri et le râle, visiblement incapable de parler. Il sortit un couteau de boucher dans sa main droite et se mit à gigoter dans leur direction.

Le cuisinier:

- C'est pas vrai...Repérés...Merci, vraiment, merci beaucoup.

Attrapant une petite graine dans sa poche, Castiel la lança en direction du gros cuisinier. En un instant, le Green Pop fit effet et la graine germa pour pousser en quelques secondes en un imposant buisson qui atterrit sur l'horrible personnage qui se débattait en gesticulant dans tous les sens. Il matraquait les branches de son couteau en espérant toutes les couper mais il allait plus lentement qu'il n'y pensait.

- Comment vous...

- Plus tard. On doit s'occuper des autres avant qu'il ne se libère. Et comme j'ai aucune envie de tomber dans un piège, vous passez devant.

- Euh...j'suis pas sûr que...

- À toi l'honneur Marina.

- À ton service !

Marina s'activa et poussa Keiran en direction de l'ouverture derrière eux, ce dernier partit en avant pour pénétrer en premier dans la mystérieuse pièce où se déroulait la fête. Castiel et Marina suivirent et purent enfin découvrir le triste spectacle qui se déroulaient dans cette fameuse cave...

- Bien. La fête est finie, tout le monde est en étant d'arrestation.

- Belle entrée.

- Merci. J'ai toujours rêvé de dire ça.
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Keiran avait l'impression que son genou s'était fissuré en mille morceaux. Le sol était si dur, il s'agissait bien de pierres, plus aucun doute à avoir là-dessus à présent. Comme si ça ne suffisait pas d'avoir mal à en mourir, il fallait qu'il se fasse réprimander et par un gamin en plus ! Enfin, le pensait-il au vu des traits fins et lisses du marine. Il se releva tout en étant grondé tel un enfant et découvrit un spectacle des plus plaisants pour un artiste contemporain : un énorme melting-pot de couleurs totalement incohérentes et inesthétiques pour tout artiste classique.

Un clignement d'yeux après l'apparition de la créature dans le champ de vision du mécanicien qu'un buisson vint ajouter une énorme pointe de vert au massif personnage. Tout portait à croire que le marine venait de générer ce buisson.

** J'ai déjà entendu parler de compétences un peu spéciales dans la Marine ou chez les pirates, mais jamais vu un truc pareil ! **

Encore sous le choc, Keiran fut presque jeté dans la pièce d'à côté, sorte de salle à manger. Celle-ci était spacieuse, les murs étaient couverts de tapisseries, le sol de tapis d'excellente qualité. De nombreuses tables avaient été disposées dans la pièce en une forme rectangulaire, un léger espace au milieu séparant celles composant les bords longs. Un grand tissu était étendu sur chacune, formant une sorte de marque pour poser les plats. Les assiettes étaient posées sur des sets de table, en dehors des nappes. De nombreux mets inconnus étaient répartis dans les plats, bols, plateaux et autres récipients. Une multitude de gens bien habillés était assise sur les chaises, plus semblables à de petits trônes que des sièges normaux, et mangeaient. Keiran ne put discerner les plats mais il put reconnaître dans une assiette un animal aux couleurs de l'arc-en-ciel, il en avait déjà vu un dans un livre de contes pour enfants il y a très longtemps.

- Encore une espèce protégée ?

La déclaration presque théâtrale du marine provoqua diverses réactions chez les convives ; certains se levèrent et tentèrent de fuir par une des deux portes situées de l'autre côté du trio des arrivants, tandis que d'autres lancèrent des regards intrigués à un homme situé au bout de table. Ce dernier arborait un sourire confiant, narquois, en direction des arrivants. Son regard, d'un bleu turquoise froid, était fixé sur eux. Son habillement était aussi classe que celui des autres personnes, bien que la facture présentée ici était de nettement meilleure qualité. De toute évidence, le chef, c'était lui.

Le chef, c'était lui:

- Bienvenue. Pourquoi ne vous joindriez-vous pas à nous plutôt ? Nous proposons le meilleur service de toutes les Blues.

Keiran ne bougea ni ne répondit. Il aimait la nourriture, certes, mais pas au point d'en devenir un criminel. Et puis, avec une variation d'assaisonnement, un même plat pouvait être redécouvert mille et une fois. Donc non, très peu pour lui.

- Vous devez être le boss de fin de cette histoire. Mais... Jamais un boss n'est seul, où est votre garde du corps ? Votre ultime lieutenant ? Allez, parlez ! Et ne vous imaginez pas pouvoir me tuer ! Je suis le personnage principal !

C'est qu'il devenait autoritaire le barbu ! Autoritaire mais pas téméraire non plus, avant de parler, il s'était assuré d'un coup d’œil bref d'être assez près des deux marines et de la porte de sortie. Certaines personnes à table eurent une lueur dans le regard, le genre de scintillement qui mélange peur et compréhension soudaine. Les paroles de Keiran leur avait rappelé quelque chose, mais quoi ? Trois d'entre eux prirent cette déclaration pour un signal de départ et commencèrent à tenter de s'en aller discrètement.
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