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Hasardeuse rencontre

Apprentis marins

Tenko Sozen, Roy D. Aston

Des mouettes survolaient les cordages du patrouilleur alors que ce dernier quittait le port pour s'élancer vers le large. Posté derrière le timonier, Tenko avait fermé les yeux pour laisser le vent lui fouetter le visage en cette douce matinée. C'était devenu une habitude chaque fois qu'il prenait la mer, cette fois-ci sous les ordres du sergent instructeur qu'il devait assister pour apprendre les bases du combat en mer aux mousses. Contrairement à lui, la plupart des cadets sur le bateau n'avaient jamais occupé une autre fonction que celle de passager sur un navire et il leur était essentiel d'apprendre à bien se comporter sur un navire. Chaque personne avait été assignée à un rôle et des formateurs s'occupaient de groupes pour leur montrer comment manœuvrer le brick, à l'instar de Tenko.

"L'important pour un timonier, c'est de garder l’œil ouvert pour adapter la trajectoire du navire. Sozen, en tant que timonier, quel conseil pourriez-vous leur donner?"

Le jeune homme réfléchît à la question que lui avait posée son supérieur avant d'y répondre. Il y avait tant de réponses à donner mais il devait évidement choisir celle qui lui semblait la plus pertinente. Il se projeta en arrière et repensa à ce qui lui avait semblé dur à maîtriser quand il avait été formé dans la marine marchande.

"Quand vous tenez la barre, vous devez le faire fermement pour ne pas la laisser dériver, mais vous devez aussi laisser du leste au cas où vous devriez subitement virer. Tout est une question de contrôle, trouvez votre équilibre et ça devrait aller."

"Je peux prendre ma retraite l'esprit tranquille à ce que je vois!"

Le sergent se fendit d'un large sourire et continua ses explications sous l'écoute pleine de ferveur de ses élèves. Puis il les laissa tenir le cap chacun leur tour avant de leur demander d'effectuer des manœuvres simples. Une fois qu'ils eurent tous pu toucher à la barre, Tenko prit son tour et le sous-officier en profita pour rejoindre ses collègues et s'assurer de l'avancée des autres groupes. Les mousses autour du jeune homme le regardaient faire avec admiration tandis qu'il laissait le navire glisser en direction du grand large. Conscient de l'attention de ses élève, il s'appliquait pour garder la meilleure maîtrise possible du navire. Puis le sergent Luk finit par revenir sur le château pour s'adresser à l'ensemble de l'équipage qui s'affairait. Il se racla la gorge en s'appuyant contre le bastingage intérieur et clama de sa forte voix les nouvelles consignes que les matelots apprenants devaient appliquer.

"Puisque tout le monde semble bien se débrouiller, nous allons passer les deux prochains jours en mer! Ça vous permettra de vous familiariser avec la navigation de nuit et nous pourrons aborder le combat en mer par la même occasion. Sozen, cap Nord-Est!"

"Oui monsieur!"

Le jeune soldat inclina légèrement la barre sur sa droite, laissant le brick réajuster progressivement sa position pour virer vers la direction souhaitée. Dos au vent, les voiles furent déployée dans leur ensemble, permettant au patrouilleur de prendre beaucoup de vitesse. Ils ne changèrent pas leur cap de tout la soirée, voguant inlassablement vers une zone déserte de la mer qu'aucune route commerciale ne coupait, réduisant de fait la possibilité de tomber sur un quelconque adversaire. Leur nombre élevé aurait d'ailleurs risqué de les désavantager si leur navire avait croisé la route d'une quelconque menace, leur poids ralentissant le navire et empêchant de manœuvrer rapidement avec autant de cadets représentants des gênes potentielles pour les soldats aguerris.

Le soleil finit de descendre vers l'horizon bleutée dans leur dos, donnant une teinte rosée aux eaux calmes de West Blue. Les élèves se relayaient sous l’œil attentif de leurs formateurs qui chapeautaient le tout. Des quarts furent mis en place pour permettre à tous de se reposer et d'assurer les tâches efficacement. La jeune mouette, après avoir tenu son poste pendant de longues heures, put enfin prendre la direction du réfectoire pour calmer les cris d'alerte déchirants que produisait son ventre. C'était une plutôt petite salle, incapable d'accueillir tout les matelots en une fois. Un espèce de bar servait de point de distribution aux cuisiniers qui avaient leur espace juste derrière. Une dizaine de tables de bois constituaient les endroits où pouvaient se poser les soldats pour profiter de leur pitance. Tenko jeta un regard cruel envers les pommes de terres qui accompagnaient son poisson, conscient qu'elles ne feraient pas long feu.

Quelques élèves se trouvaient dans le réfectoire, ayant eux aussi terminé leur quart. Le jeune marin se rapprocha d'eux, s'asseyant au bout de la table qu'ils occupaient. Mangeant en silence, il écoutait les cadets qui discutaient de ce qu'ils avaient fait dans la journée. Parmi eux, il reconnut l'un des timoniers en devenir qui n'avait cessé de le regarder pendant qu'il tenait la barre, plus tôt dans la journée. Il avait visiblement vraiment envie d'apprendre à naviguer malgré son jeune âge. Il avait des cheveux châtains et frisés qui encadraient un visage rond aux pommettes naturellement rouges. Il ne semblait pas avoir remarqué la présence du barbu et commença à raconter aux autres la maîtrise dont il avait fait preuve. Enfouissant presque sa tête dans son assiette, Tenko n'échappa pourtant pas aux questions de ceux qui l'avaient remarqué.

Il passa une bonne heure en leur compagnie, leur racontant quelques aventures qu'il avait vécu de son temps dans la marine marchande. S'il avait eu du mal à faire les premiers pas, il s'était vite retrouvé entraîné par l'entrain de ses subalternes et avait pris du bon temps avec eux. Il finit par se lever et se dirigea vers les hamacs, où certains avaient déjà pris place pour la nuit. Il en choisit un au plus près de la coque. La fraîcheur de ces coins là l'avaient toujours aidé à s'endormir. Et il ne tarda effectivement pas à tomber dans les bras de Morphée, qui le tira jusqu'au royaume des rêves. La nuit allait pourtant être longue.


Dernière édition par Tenko Sozen le Dim 2 Avr 2017 - 12:40, édité 1 fois
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 - Uuuuuurgh...

Allongé sur un confortable lit dans une cabine première classe, Roy menait lutte épique contre la nausée. C'était la toute première fois qu'il prenait la mer et bien évidemment il n'avait pas fait les choses à moitié : premier voyage en mer ? Paf ! Voyage d'une traite et sans escale, Hinu Town jusqu'à Ohara, rien que ça.

Accompagnant Angie Gregson, sa cliente, tutrice et amie qui retournait temporairement sur son île natale, Roy avait pour la première fois embarqué sur un navire. Initialement très excité à cette idée, il avait rapidement déchanté en expérimentant le roulis constant du galion de croisière.

Habitué à une dure vie de nomade dans le désert aride d'Hinu Town, le jeune homme trouvait du réconfort dans son malheur en appréciant la douceur des draps de soie. Tandis qu'il tentait d'étouffer sa nausée avec une bonne nuit de sommeil dans la cabine d'Angie, cette dernière était parti en vadrouille sur le navire il ne savait où. Historienne réputée et respectée par ses confrères, cela n'empêchait pas la femme respectable de s'adonner aux plaisirs du jeu. Perdue dans l'aile casino du navire de croisière, elle devait être en train de jouer, entourée par une cohorte de riches prétendants. Le cœur au bord des lèvres, Roy n'était pas resté pour voir ça.

Elle a vraiment des goûts de grosse bourge des fois cette andouille, trois ans maintenant que je me farcis ses caprices...

Voyage en première classe... décidément  les chercheurs d'Ohara ne s'embêtait pas, pas que Roy s'en plaigne cela dit. Rien que l'idée de devoir dormir dans l'une des horribles couchettes en seconde classe, dans l'état où il se trouvait, lui donnait envie de saborder le navire et rejoindre la côte à la nage. Il adorait Angie, sa grâce, son élégance naturelle, sa douceur, ses connaissances sans fin sur tout type de sujets, mais ce côté-ci de son amie lui tapait sur le système.

Dans les brumes de son esprit tourmenté par l'enfer du mal de mer, Roy entendit soudain une série de puissantes détonations. Le bruit caractéristique de boulets de canons suivit immédiatement après, accompagné par celui de chaînes brassant l'air. Un immense bruit de craquement retentit au loin, et le navire perdit soudain de sa vitesse.

Ah ? Ça ça doit être les mâts ça, nota Roy sans ouvrir les yeux.

Quelques instants plus tard, des bruits secs de métal rencontrant du bois retentirent au-dessus de la tête du jeune homme somnolent. Rouvrant les yeux, ce dernier se redressa et jeta un coup d’œil au travers du hublot de sa chambre. Il aperçut un navire au-dehors, canons sortis et s'approchant lentement mais surement du galion, reliés à ce dernier par une ribambelle de cordes.

Belle frégate, commenta intérieurement le garde du corps.

Probablement tracté à l'aide de grappins, le flanc du bateau pirate percuta le bâtiment de croisière, qui fut puissamment secoué.

 - Aaaaaargh..., gémit Roy, sa nausée redoublant des suites des secousses.

Aussitôt après, un puissant rugissement raisonna dans l'air de la nuit, tandis qu'une avalanche de bruits de pas s'abattait sur le pont du navire.

Des pirates donc. J'ai toujours eu envie de voir des pirates, se rappela le jeune homme en retombant sur le lit.

De ce qu'il avait entendu de son paternel, le type était parti pour Grandline dans un régiment de la marine d'élite, pour aller combattre des pirates. Rien que pour cela, Roy avait maintenant pour projet d'en devenir un. Pour faire chier le type qui l'avait abandonné à une mère lâche et un beau-père alcoolique violent ? Ouais. Mais pas seulement.

C'était les types les plus libres de toutes les mers, ils allaient où ils voulaient, quand ils le voulaient, et personne ne leur donnait d'ordres. Ils voyageaient, cherchaient des trésors, avaient leurs propres navires, combattaient tout un tas de types puissants... et puis leur drapeau, le fameux Jolly Roger, il avait vraiment la classe. Non, décidément Roy avait envie d'aller voir de quoi il retournait.

Mais je suis malaaaaaade..., gémit intérieurement le jeune homme, réprimant un nouveau haut-le-cœur.

Non et puis, de toute manière, il n'avait pas d'armes. La bande d'amateurs chargée de maintenir l'ordre sur le galion avait cru bon de les lui confisquer. Il le jurait solennellement, c'était la dernière fois qu'il abandonnait ses armes "pour la sécurité des passagers". En l'état, il faisait un bien piètre garde du corps il fallait bien l'avouer. Ce n'était pas tout à fait de sa faute cependant, Angie elle-même quelques heures plus tôt, avec cinq ou six verres dans le nez, lui avait enjoint de se détendre.

 - Angie ! souffla Roy, émergeant instantanément de son demi-sommeil.

L'adrénaline envahit immédiatement son système, éclaircissant son esprit tout en réveillant ses muscles. Mais, deux secondes plus tard, après avoir un peu réfléchi, il se retournait et enfonçait son visage dans un oreiller.

Boarf, ils vont lui piquer un peu de pognon c'est tout... elle en a trop de toutes façons. En plus elle fait que des conneries avec.

Rafraîchi par l'étoffe froide de la taie d'oreiller, Roy patienta quelques secondes dans cette position. Autour de lui, des cris de terreur se faisaient entendre un peu partout dans le navire. Le son des lames s'entrechoquant était accompagné du bruit des coups de feu, ponctué par les hurlements guerriers des pirates. Ennuyé par le bruit, l'adolescent tapa trois fois du poing sur le matelas, grognant de frustration, avant de se décider à se relever.

Oui mais non, si un seul de ces types ose poser un doigt sur elle je le pulvérise, décida-t-il en se remettant sur le dos.

Et puis un navire comme ça, empli de riches personnalités, c'était un paradis pour les preneurs d'otages. La famille d'Angie était plus qu'aisée, cela ferait d'elle une cible.

Avec un grognement énervé, il se leva du lit et sortit de la chambre. Prenant une grosse inspiration, il se fila deux claques, histoire de se réveiller.

Une frégate donc... la vache ça en fait des pirates. Un peu d'aide peut-être ? Quelqu'un ?


Dernière édition par Roy D. Aston le Dim 24 Déc 2017 - 21:45, édité 1 fois
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Abordage

Tenko Sozen, Roy D. Aston

La lune était haute dans le ciel et éclairait les flots sur des lieues autour du patrouilleur. L'absence de vagues rendait l'identification des obstacle encore plus facile pour les hommes dans le nid de pie. Les vigies se seraient presque endormies si une scène des plus édifiante ne leur était tombée sous le nez. A quelques miles marins de leur position, des canons avaient bardés en envoyant leurs projectiles dans les mats d'un navire qui n'avait pas répliqué. Le calcul était simple à faire: des pirates s'attaquaient à un navire de croisière dans une région supposément infréquentée par les vaisseaux de la Marine. Très rapidement, le gratin qui chapotait l'équipage se retrouva sur le pont, tandis que le sergent Luk observait l'affrontement qui avait tourné court dans sa longue-vue. Les forbans étaient montés à bord du bateau civil et avaient rapidement déferlé dans ses couloirs. Le sous-officier maudissait les damnés qui pouvaient croiser le fer avec les flibustiers.

"Nom de dieu... "

Tenko se grattait les yeux frénétiquement pour se réveiller. Il n'avait pas quitté son uniforme pour se reposer et était monté sur le pont dès qu'il avait entendu les détonations retentir. Sur le château, il essayait de distinguer de quelconques silhouettes sur le pont des navires qu'ils approchaient. Il était certain que les pirates ne les avaient pas encore vu et qu'il fallait jouer sur l'effet de surprise. Tout les soldats demeuraient silencieux, conscients que le poids de leur embarcation ne leur permettrait pas de rivaliser avec le puissant navire de leurs ennemis si ces derniers décidaient d'engager le combat. Les voiles avaient été rabattues pour leur laisser le temps de réfléchir à une stratégie avant de s'attaquer à leurs ennemis. Mais ça laissait à ces derniers la possibilité de les repérer où de perpétrer leur méfaits à bord du navire de plaisance. Le jeune soldat prit les devants et proposa son idée.

"Sergent, je crois qu'on devrait diviser nos forces pour augmenter notre efficacité. Les cadets n'ont qu'à me suivre dans les barques et nous pourrons sécuriser le navire pendant que vous vous occuperez d'attaquer le navire pirate avec le patrouilleur allégé."

Le sergent marqua un temps d'arrêt, considérant la proposition de son subalterne. La proposition semblait alléchante mais elle supposait que les mousses auraient le temps de prendre les barques, de les descendre à la mer et de ramer jusqu'au bateau civil sans que rien ne leur arrive. D'un autre côté, rien ne lui promettait qu'un navire chargé à ras-bord ne tienne la route avec le faible nombre de canons qu'il contenait. Que valait-il mieux faire? Sacrifier de bons soldats, qui feraient certainement des carrière exemplaires? Ou envoyer à la mort des élèves qui n'avaient jamais pu assister à ne serait-ce que l'ombre d'un véritable combat? Il fallait bien commencer quelque part. Les barques furent descendues à la mer à une vitesse folle alors qu'on armait les mousses pour les envoyer au combat. Tenko prendrait effectivement leur tête avec d'autres soldats, mais il serait en charge de l'opération puisque l'idée venait de lui.

*** *** ***

Les soldats gardaient la tête baissée alors que les deux navires avaient entamé leur ballet funèbre plus loin dans l'océan. Privé de ses mats, le navire de plaisance n'avait plus aucun moyen d'avancer. Sur le pont, Tenko pouvait apercevoir des pirates, assez nombreux, se déplacer en observant au loin le combat qui faisait rage. Aussitôt les coques de noix parties vers leur objectif, le patrouilleur avait pris de la vitesse et envoyé une salve de sommation qui avait averti les forbans de leur présence. L'équipage adverse avait dû suivre la même tactique que les mouettes, divisant l'équipage en deux pour combattre sur les deux fronts. Le jeune soldat tourna son regard vers les deux navire qui décrivaient des virages magnifiques tout en envoyant leur boulet dans la direction de l'un et de l'autre. Leur navire n'était pas taillé pour de tels combats mais les marins qui le maniaient en avaient visiblement dans le ventre.

Leurs embarcations se rapprochèrent de plus en plus de l'imposant bateau de croisière. Leur groupe s'était séparé afin de couvrir une plus large zone d'attaque. Il jeta un coup d’œil aux soldats qui l'accompagnaient et remarqua parmi eux le mousse aux cheveux frisés. Son visage était livide et il avait visiblement était celui qu'il avait entendu vomir pendant leur lente approche. Il lui donna une tape amicale sur l'épaule et se concentra à nouveau sur le plaisancier. Les forbans semblaient occupés à tirer sur les barques bourrées de draps qu'ils avaient charriés avant de les laisser dériver vers le bateau. Le bois de leur embarcation finit par toucher la coque et Tenko se leva pour ouvrir le hublot par lequel ils allaient s'introduire. Il laissa passer ses hommes, voulant s'assurer de fermer la marche. Les derniers passèrent et alors qu'il allait monter un violent bruit de bois éclaté se fit entendre alors qu'une balle se logeait à ses pieds. Le hublot se referma alors qu'une soudaine vague montait la barque au niveau d'une coursive. Le soldat prit sa chance et sauta la rambarde.

Un bruit de bois disloqué fut la dernière lamentation de la coque de noix qui avait expérimenté une chute de quelques mètres en retombant de la vague qui s'était soudain manifestée. Son corps en panique, le jeune homme se ressaisit et ouvrit la première porte qui passa pour tomber nez à nez avec un passager visiblement terrassé par le mal de mer. Par réflexe, le jeune homme s'avança vers l'homme aux cheveux noirs.

"Est-ce que ça va?"

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- Ah non non non ! s'écria vivement Roy D. Aston en faisant un pas en arrière, provoquant un sursaut chez le marine qui s'arrêta net, là faut pas m'approcher faut pas me toucher, je vous jure que je vais vomir...

Bien qu'interloqué par le comportement du jeune homme livide, le regard du nouveau venu quitta rapidement ce dernier, attiré par le spectacle macabre qu'offrait le couloir sous ses yeux. Il dénota pas moins de cinq cadavres ensanglantés sur la dizaine de mètres qu'il avait devant lui. Interloqué, son attention revint sur le garde du corps, présentement occupé à oxygéner ses poumons avec des respirations rapides et profondes.

À l'évidence en train de ventiler son organisme pour combattre la nausée, Roy offrait un spectacle que l'on aurait aisément pu méprendre pour autre chose. Devant une telle vision, la première idée qui venait à l'esprit était que le jeune homme, horrifié par le massacre, les cadavres et le sang, luttait pour ne pas dégobiller. Le sabre ensanglanté reposant dans la main de l'adolescent en revanche démentait cette théorie.

 - Oargh la dernière vague là elle m'a retourné..., lâcha finalement l'adolescent en prenant une grande inspiration, la crise étant passé. Enchanté, Roy D. Aston, se présenta-t-il ensuite avec un léger salut de la main.

Des questions pleins la bouche, le marine ne savait pas s'il devait attaquer ou saluer en réponse. Les cadavres appartenaient à des clients du navire ou à des pirates ? Et cet homme qui était-il ? Un pirate sanguinaire ou un civil pas du tout inoffensif ? Il hésita à dégainer son arme quand soudain, un mouvement à sa droite attira son regard.

Tournant la tête, il découvrit une jeune femme qui éclata immédiatement en sanglots à la vue de son uniforme. Voyant que le dénommé Roy ne représentait pas une menace, le marine se rendit au chevet de la cliente terrorisée, qui attrapa nerveusement les mains que lui tendait le marine.

 - Oh mon dieu monsieur le marine, hoqueta-t-elle ensuite, ces pirates... ils allaient me faire de terribles choses, d'horribles choses... oh mon dieu merci que vous soyez là...

Relevant les yeux, le militaire se retourna et constata que le jeune homme à la peau basanée se dressait entre la demoiselle et les cinq cadavres, protecteur. Hochant la tête, il serra les mains de la civile.

 - Ne vous inquiétez pas madame, déclara le marine en l'aidant à se relever, toute cette histoire sera bientôt terminée. Retournez dans votre cabine et barricadez-vous à l'intérieur, lui ordonna-t-il ensuite, le temps que nous sécurisions le périmètre. On reviendra vous chercher quand le calme sera revenu, je vous le promets.

Les pièces étaient munies d'un loquet. Pressée de se soustraire à la vue des cadavres, la jeune femme ne se fit pas prier et disparût derrière la porte de sa chambre.

 - Tenko Sozen, se présenta enfin le marine juste après, ayant compris qu'ils étaient alliés dans cette histoire

Pressés par le temps, ils ne se perdirent pas en longue présentation. Allant au plus utile, les deux jeunes hommes échangèrent rapidement leurs informations, Tenko expliquant l'audacieuse manoeuvre d'intervention concoctée par les militaires tandis que Roy lui décrivait l'architecture et la disposition du navire de croisière. Ceci fait, le garde du corps crut bon de rajouter un détail tandis qu'ils reprenaient la route à l'intérieur du navire.

 - Je vous aiderais vous et vos hommes à éliminer les pirates que nous trouveront sur notre chemin, expliquait le jeune Bédouin, et accessoirement à sauver les clients du navire, mais j'ai une et une seule priorité, l'avertit-il, Angie Gregson, ma cliente. Dépêchons-nous.

Ils rejoignirent la coursive principale qui longeait le navire et se dirigèrent vers les escaliers faisant le lien entre les trois différents ponts du galion. Au loin des bruits de coups de feu raisonnaient sans discontinuer. D'après Tenko, il s'était retrouvé un étage au-dessus de ses hommes et ces derniers étaient en train de combattre les pirates dans la coursive du niveau inférieur. Ils allaient prendre les forbans à revers.

Apercevant les escaliers, ils ne purent les emprunter immédiatement, un duo de pirates sur leur route étant occupé à détrousser des clients. Le temps que ces criminels calculent la venue des deux nouveaux arrivants, et l'uniforme de marine que portait l'un d'eux, et il était déjà trop tard. Roy attrapa son sabre à l'envers et bondit sur l'un d'eux, garde et tranchant en avant. Sa cible ne put encaisser la charge du jeune homme lancé à pleine vitesse et se fit trancher le torse de part en part, mourant instantanément. Devant ce spectacle sanglant se déroulant à quelques centimètres de leurs yeux, les clients ne perdirent pas une seconde pour s'évanouir.

Le deuxième pirate quant à lui, terrifié par ce qui venait d'arriver à son camarade, était bloqué avec le marine devant lui et le bédouin derrière. Tentant sa chance avec celui qui ne venait pas tout juste de trancher un homme en deux, le forban se jeta sur Tenko, épée en avant. Déjà en garde, le marine attendit patiemment la charge de son adversaire. Quand celui-ci fut à portée, il porta un brusque coup de sabre en diagonale de haut en bas, désarmant le pirate et le tranchant dans le même mouvement avant d'enchaîner avec un deuxième coup de bas en haut, stoppant la course de son agresseur. Ce dernier s'effondra dans un gargouillis de sang et ne bougea plus. Sans perdre de temps, ils prirent les escaliers et descendirent au pont inférieur pour se retrouver nez à nez avec les dos d'une bonne dizaine de pirates.

C'était une véritable bataille rangée. Les forbans s'abritaient là, entassés comme des sardines, certains occupés à recharger leurs fusils, d'autres à les décharger sur les marines planqués un peu plus loin dans la coursive. Ils restaient bien à l'abri dans l'embrasure des portes des chambres quadrillant le couloir, et ne sortaient la tête que pour tirer sur les militaires, sans la moindre coordination. Les marines débutant quant à eux se débrouillaient mieux, tirant tous en même temps à intervalles réguliers et noyant les pirates sous un déluge de balles.

Bien à l'abri, les deux jeunes gens attendirent que parte la prochaine salve des marines et quand ils furent sûrs de ne pas se prendre un tir ami, ils passèrent à l'action. Chacun muni de deux pistolets, ils prirent les pirates par surprise et en abattirent quatre en une fraction de seconde, avant de terminer le travail à l'épée. Roy se propulsa en avant et trancha tout ce qui se trouvait sur son passage, déjà loin en avant quand ses victimes s'écroulèrent dans un geyser de sang. Derrière lui, Tenko feinta le dernier pirate avec un coup d'estoc, afin de lui trancher la gorge d'une frappe transversale.

 - Marins d'eau douce..., grogna ensuite le jeune Bédouin, secrètement ravi de pouvoir sortir cette insulte digne d'un vétéran des mers.

Cassant son délire, le navire se remit une fois de plus à tanguer. Immédiatement, le jeune homme se remettait à ventiler ses poumons, chassant une nouvelle vague de nausée tandis qu'un peu plus loin, les bleus allaient à la rencontre de leur chef, Tenko Sozen.


Dernière édition par Roy D. Aston le Dim 24 Déc 2017 - 21:51, édité 1 fois
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Logistique mouvementée

Tenko Sozen, Roy D. Aston

Le nettoyage des cabines de seconde classe avait été plus rapide que le soldat ne l'avait imaginé. Les pirates avaient laissés peu d'hommes et de surcroît des recrues fraîches et manquant d'expérience. La discipline des mousses leur avait permis d'accuser le coup et de renverser les défenses assez rapidement. Bien entendu, il leur restait certainement encore quelques étages à descendre avant d'avoir débarrassé le navire de tout les nuisibles qui l'occupaient. L'homme qu'il avait trouvé dès son arrivée sur le navire s'était révélé être un excellent combat et ils avaient taillé leur chemin au milieu des forbans ensembles. Tenko jeta un regard dans sa direction alors qu'il réfléchissait à la suite des opérations. Les bruits de combat avaient dû résonner dans tout le navire, aussi leurs adversaires savaient qu'ils allaient arriver d'une minute à l'autre. Il se concentra sur son compagnon de circonstances qui semblait décrire le navire de manière exhaustive.

"Ici on est au niveau de la seconde classe. Il nous reste trois étages avant de marcher sur le fond de cale. Si je me souviens bien, les troisièmes classes dorment dans des dortoirs plus que dans de véritables cabines. Ce sera de longues pièces avec une visibilité accrue. Du coup on sera plus facilement exposé aux yeux des défenseurs. De plus il n'y a qu'un seul accès qui sera bien défendu..."

Le jeune soldat prit le temps de réfléchir tout en comptant les blessés éventuels dans leur camp. Leur nombre allait rétrécir à mesure qu'ils avanceraient tandis que leurs ennemis, au contraire, seraient plus nombreux et mieux entraînés. Il fallait pallier ce désavantage au plus vite. Il se tourna vers le garde du corps et le questionna.

"Aston, vous connaissez un peu le rafiot non? Les cuisines doivent avoir un monte charge pour s'approvisionner depuis la cale."

C'était au tour du bédouin de se mettre à réfléchir. La jeune mouette fit signe à une demi-douzaine de mousses de monter dans les étages supérieurs pour trouver traces d'éventuels criminels qui auraient investis les autres endroits du navire. Il en doutait, une bande leur étant tombée dessus dans leur dos plus tôt, mais mieux valait s'en assurer. Une réponse vint finalement appuyer sa question.

"Je n'ai pas eu accès aux cuisines évidement mais la logique voudrait qu'ils utilisent un monte-charge effectivement. Une idée par rapport à ça?"

"On va s'en assurer"

La jeune mouette donna une tape sur l'épaule du jeune homme en le dépassant et se dirigea vers le bout du couloir. Ils étaient passé dans ce qu'il lui avait semblé être un réfectoire quand ils avaient menés l'assaut quelques instants plus tôt, mais sa préoccupation d'alors n'était pas de trouver une voie directe vers la cale. Son idée était de descendre directement en bas pour s'assurer de prendre en charge le gros des troupes ennemies avant de se risquer à attaquer le reste en les prenant par l'arrière. Ils rejoindraient probablement la lutte de toute manière mais mieux valait une bataille mobile qu'un simulacre de guerre de position qui leur coûterait bien trop de vies. Il poussa les battants qui le séparaient de l'arrière cuisine et se dirigea vers un large conduit avec une porte en face de lui. Sur le côté du dispositif, deux jeux de cordes qui servaient autant à monter la plateforme qu'à la descendre. Il ouvrit la plaque de métal sur un gouffre béant d'où lui parvenaient les échos des forbans qui maugréaient plus bas. Aucune lumière ne parvenant de cette direction, il en déduit que le monte-charge avait été ramené à son point d'origine. Il se saisit d'une corde et tira dessus. Un soldat regarda si une quelconque différence s'était opérée mais secoua la tête. Mauvais sens. Il se saisit du second câble de chanvre et ramena le plus doucement possible la plateforme vers leur niveau. Un cliquetis se fit entendre alors qu'elle se stabilisait.

Le jeune soldat se tourna vers la troupe alors que l'escouade qu'il avait précédemment envoyée faisait son retour, confirmant que personne n'arpentait les couloirs supérieurs du bateau, ni d'ailleurs les ponts. Tenko jaugea les recrues et divisa sa troupe en trois groupes: ceux qui surveilleraient les forbans qui n'avaient pas été tués, le plus petit des trois groupes; ceux qui le suivraient dans le monte charge, par escouades successives; ceux, enfin, qui attaqueraient en empruntant les escaliers. Leurs effectifs seraient réduits mais il devait prendre le risque de mener l'offensive de cette manière. Il grimpa dans le monte charge et donna ses instructions à ses hommes tandis que cinq cadets s'engouffraient derrière lui dans l'ouverture. Il n'y avait d'espace que pour cette quantité d'hommes seulement.

"Je vais descendre d'un étage, vous descendrez par les escaliers pendant ce temps, que nous puissions mener l'assaut de manière concertée. Ensuite nous descendrons tout en bas de manière à vous permettre d'occuper l'avant-dernier pont en toute sécurité pour prendre l'ennemi à revers. Je veux quatre hommes ici pour manœuvrer le monte charge en permanence. Aston, je vous confie mes hommes."

Sur ces mots, un soubresaut leur indiqua que la plateforme s'était séparée du loquet qui la maintenait en position. Leur poids la fit descendre très légèrement, les hommes retenant en haut leur descente en manipulant la corde. Ils descendirent petit à petit jusqu'à ce qu'une ouverture ne se montre. Les soldats s'écartèrent sur les bords pour éviter une éventuelle embuscade. Quand l'ouverture fut complètement en face, un visage passa au travers. Sans prendre le temps de réfléchir, Tenko envoya la crosse de son fusil dans son nez  avant de le saisir par les cheveux et d'envoyer sa tête contre la plaque en métal. Comme pour répondre au bruit du crâne contre le métal, des tirs de mousquet se firent entendre. Le jeune soldat sortit du conduit, son fusil en joue. Il s'avança rapidement vers les flibustiers qui avaient pris refuge dans la pièce pour tirer dans le couloir depuis leur abri. L'un d'entre eut la surprise de découvrir un trou dans sa poitrine avant de s'effondrer.

Le reste de l'escouade sortit à la suite de leur chef improvisé et ils s'occupèrent du second homme en investissant la pièce. Ils n'avaient pas eu le temps de parcourir la distance qui les séparait de la porte que la plateforme avait déjà été remontée, des soldats s'engouffrant à leur tour dans le conduit un étage plus haut. Le soldat barbu passa attrapa un plat en métal et se colla près de la porte. La confusion régnait dehors alors que les pirates, effectivement plus nombreux, avaient mis en place une barricade de fortune pour tenir le siège face à leurs agresseurs. Tenko fit passer le bout de métal devant l'ouverture avant qu'une balle ne lui arrache des mains, envoyant le plateau gire plus loin dans le réfectoire. La compagnie n'avait pas pris la peine de faire des murs à l'exception de cette pièce. La plupart des lits avaient été retournés et servaient d'abris aux pirates qui tiraient avantage du moindre refuge pour sauver leur vie. Ils attendirent que deux autres escouades soient descendues. Dix-huit hommes pour attaquer par l'arrière c'était bien suffisant quand le même nombre se chargeait de maintenir la pression à l'avant.

Le jeune homme resserra la prise sur son mousquet et s'apprêta à franchir l'ouverture. Tout indiquait qu'il allait être touché dès qu'il serai visible mais il fallait bien qu'il prenne cette responsabilité. Il souffla longuement et prit son élan... pour voir le cadet aux cheveux frisés lui passer devant. Des tirs se firent entendre et le glabre soldat s'effondra. Emporté par l'action, Tenko l'enjamba et alla se réfugier derrière un des multiples piliers de bois qui soutenaient le plancher de l'étage supérieur. Les balles fusaient dans tout les sens. La jeune mouette n'avait que quelques secondes pour choisir un cible, ajuster sa visée et tirer. Il en abattit trois et en força deux de plus à concentrer leur attention sur lui. Pendant ce temps, le garde du corps fit avancer ses hommes, ces derniers tirant impunément sur les cibles qui leur offraient leur dos comme cible. Les pirates, acculés, tentèrent le tout pour le tout en lançant une charge contre leurs adversaires.

Prenant son sabre, le jeune soldat mit à terre quatre hommes qui avaient eu l'audace de croire qu'ils faisaient face à un bleu. Tenko se battait depuis sa jeune adolescence, ce n'était pas des forbans de seconde zone qui allaient la lui faire. Quand les derniers ennemis furent appréhendés, il se rapprocha du jeune soldat qui avait franchi la porte le premier. Sur son visage était resté gravé la bravoure dont il avait fait preuve, mais son regard montrait la peur qui lui avait tenaillé le ventre dans ses derniers instants. Il rabattit ses yeux et se leva pour observer les pertes: huit hommes étaient tombés en tout, portant leur nombre à vingt-six. Quatorze hommes devraient descendre en enfer pendant que le reste d'entre eux se chargeraient des quartiers d'équipage.

"Je prends le monte-charge, mes compagnons sont moins épuisés que les tiens."

"Ce n'est pas à toi de le faire, Roy. Tu n'es qu'un civil, même si je reconnais ton talent..."

"J'ai une cliente à protéger. Je descends, Tenko."

"C'est même plus du professionnalisme là, c'est de l'obsession."

Une tape amicale constitua la seule réponse qu'il obtint. Le jeune soldat s'assit sur l'un des lits remis sur ses pieds pendant la bataille. Il devrait nettoyer un étage entier avec seulement quatorze hommes et ensuite venir appuyer les quatorze autres damnés qui lutteraient en bas. Alors que les soldats suivaient le jeune bédouin dans la cuisine, Tenko laissa échapper un commentaire.

"On va tous crever..."
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Tenko s'occupait de nettoyer l'avant-dernier étage qui contenait les quartiers d'équipages tandis que Roy et ses hommes descendaient encore un niveau en-dessous, dans la cale.

Ce n'était pas la première fois qu'il se battait aux côtés de marines mais il n'était pas à ses aises pour autant. En premier lieu, les hommes qu'il guidait étaient des bleus inexpérimenté et pour le moins terrifié à l'idée de faire face à des pirates. Ensuite ils ne connaissaient pas le jeune garde du corps. Bien qu'il ait le même âge que Tenko, ce dernier bénéficiait déjà de leur confiance et leur respect alors que Roy était un parfait inconnu, qui avait le mal de mer de surcroît. Niveau crédibilité pour un leader on faisait mieux tout de même. Au moins ils l'avaient vu découper quelques pirates en rondelles, c'était toujours ça de pris.

L'assaut de l'étage des troisièmes classes s'était tout de même bien passé. Tenko et ses hommes occupant l'attention de l'ennemi, l'escouade du bédouin s'était contenté de faire du tir au pigeon, rien de bien difficile en somme. Mais là, à mesure qu'ils descendaient le monte-charge, glissant doucement vers les ténèbres en n'ayant qu'une vague idée de ce qui les attendait, l'ambiance n'était pas au beau fixe. Elle en devenait même étouffante, Roy dodelinant de la tête au rythme des vagues, les soldats fixant leurs armes avec un regard d'outre-tombe. Cela n'irait pas.

 - Vous êtes en formation depuis combien de temps ? demanda distraitement le jeune homme en rechargeant son pistolet.

Quelques secondes passèrent, avant que l'un d'eux ne se décide à ouvrir la bouche.

 - Six mois monsieur, répondit l'un des soldats.

 - Ah ? Pas mal pour des débutants, nota Roy. Ce n'est pas commun pour des bleus de se retrouver dans une histoire pareille. Vous pourriez très bien en sortir avec une promotion et une médaille non ?

Décollant les yeux de leurs armes, les jeunes marines relevèrent la tête et échangèrent quelques regards.

 - Ouais, de vrais héros, commenta l'un d'eux, légèrement amer.

 - Ah bah tiens, répliqua le jeune homme, choisissant d'ignorer le ton acerbe du militaire, c'est le mot que je cherchais : des héros.

Quelques soldats échangèrent un sourire crispé. C'était déjà pas mal, mais beaucoup d'entre eux avaient encore cette mine de déterré. Roy n'avait rien contre les personnes terre-à-terre, mais la déprime avant un combat c'était une mauvaise idée.

 - Il n'y en aura pas beaucoup dans la marine des comme vous, commenta le garde du corps. Vous êtes en train de vous construire une belle carrière.

 - Ouais, après ça je devrais postuler pour la marine d'élite, lâcha joyeusement l'un d'eux en retour, un jeune homme à l'air volontaire qui échangea un regard complice avec le civil.

Ayant manifestement saisi ce que cherchait à faire le bédouin, cette bonne âme était venu à sa rescousse. Il le remercia d'un discret signe de tête avant d'enchaîner. Ils arrivaient bientôt à destination.

 - Exactement, lui répondit Roy avec un sourire, il faut saisir l'opportunité pour en mettre plein la vue à vos supérieurs. On y est dans quelques instants, les informa-t-il ensuite. Alors , armes vérifiées, pipi fait, c'est tout bon ?

 - C'est tout bon monsieur, répondirent trois d'entre eux, les autres se contentant de lui faire un signe de la tête ou de la main.

 - Magnifique, fit-il en hochant la tête. Bien, faites comme à l'entraînement et suivez-moi de près. Je passe devant.

Avec ses yeux fiévreux et sa mine pâle provoquée par la nausée il avait une mine féroce et menaçante. De quoi mettre ses hommes en confiance en somme.

Arrivant à l'étage des cales, tous les soldats se glissèrent à couvert sur les bords du monte-charge. Roy quant à lui resta bien au milieu, sabre en avant et prêt à parer les attaques éventuelles des pirates. Il eut bien fait cardès que l'ascenseur se fût stabilisé avec un dernier déclic, un projectile vola vers la cabine.

Le jeune homme para l'objet en vol. S'attendant à un tir de mousquet, il cligna plusieurs fois des yeux en retrouvant nez à nez avec une bombe. Rebondissant sur son sabre, l'explosif était à quelques secondes de la détonation quand il tomba aux pieds du jeune homme. Sans attendre, ce dernier posa la pointe de son sabre sur le sol et toucha le contour de la grenade du plat de sa lame. D'une pirouette du poignet, il envoya l'objet voltiger au loin.

Sa mèche finissant de se consumer en plein vol, la grenade explosa près du plafond loin en avant, secouant tout le navire et ouvrant un trou dans le plancher de l'étage supérieur. Il n'y avait plus qu'à espérer que personne ne se soit trouvé à ce point précis un peu plus haut, sans quoi il ne donnait pas cher de sa peau. Les marines ayant échappé au pire, Roy leur fit signe de se répandre au-dehors du monte-charge. Surpris que la bombe n'ait pas explosé à l'endroit attendu, les pirates n'avaient pas cru bon d'enchaîner avec des tirs.

 - Hé les explosifs près de la coque bande de taré ! rugit le jeune Bédouin tandis que ses hommes prenaient position. Vous voulez envoyer le bateau par le fond ou bien ?!

Il y eut un petit instant de flottement dans la cale, durant lequel plus personne ne fit le moindre bruit.

 - Désolé ! s'excusa finalement une voix un peu plus loin.

Interloqués, les marines échangèrent quelques regards, avant de revenir au civil qui les commandait. Haussant les épaules, ce dernier leur fit signe qu'il était temps de partir à l'assaut du dernier étage.


Avançant de manière méthodique, les bleus et leur meneur avaient improvisé une tactique sur le moment et l'avaient perfectionné tout au long de leur avancée.

Roy avançait en premier, à découvert, et interposait son sabre entre lui et tout ce que les pirates trouvaient à lui envoyer, agrémentant le barrage avec deux ou trois coups de feu. Pendant ce temps, les marines prenaient leurs positions et quand c'était fait, tiraient soudain une salve en direction des malfrats, fauchant ceux qui s'étaient mis à découvert pour attaquer le jeune Bédouin. Derrière, il leur suffisait de nettoyer méthodiquement chaque salle des quelques forbans restants, puis ils passaient à la suivante. Sans la moindre perte à déplorer, ils avançaient bien.

Arrivant bientôt à un embranchement, Roy passa rapidement la tête et découvrit la quasi-totalité des clients et du personnel du navire à genoux sur le sol de la cale. Une ribambelle de pirates les tenaient en joue et gardait les points d'accès aux étages supérieurs. Un grand bonhomme avec un foulard aboyait des ordres à droite et à gauche, s'assurant que les escaliers soient bien gardés.

Retirant sa tête pour éviter un tir, le jeune homme raconta aux marines ce qu'il venait de voir. Plus loin dans la cale, le type en charge des pirates se remit à brailler, à l'attention du jeune bédouin cette fois-ci.

 - Hé ! appela-t-il. Comme t'as pu voir on a des otages, alors rendez-vous ou on les bute tous un par un !

 - On a vos potes pirates en otage nous aussi, répliqua Roy, un peu plus haut sur le navire. Commencez à les buter et on fera pareil avec vos hommes.

Immédiatement, un coup de feu retenti, suivi par un concert de cris horrifiés de la part des otages. Sous le choc, le garde du corps écarquilla les yeux.

 - Merde ! jura-t-il dans sa barbe, fuyant le regard des hommes sous ses ordres.

Marquant un temps d'arrêt, il raffermit sa prise sur ses armes, histoire de se donner du courage.

 - Voilà ! le provoqua le pirate. Alors mon gars on fait quoi maintenant ?! Tu veux continuer à faire le malin avec moi ou t'es prêt à parler sérieusement ?!

 - Soyez raisonnable ! plaida le jeune homme en retour. On ne va pas se rendre sans garantis ni conditions !

 - Oh mais je sais t'inquiète, s'esclaffa l'homme au foulard. Ça c'était juste pour que tu sache à qui t'as affaire. Fermez là vous autres ! s'écria-t-il soudain à l'attention des otages, coupant court à tout semblant de lamentations.

Réfléchissant à toute vitesse, Roy tentait de trouver une échappatoire à cette situation. À ses côtés, les bleus échangeaient des regards livides, aussi perdu que lui.

 - Alors ! reprit le pirate en claquant des mains. Pourquoi toi et tes hommes vous ne viendriez pas à découvert, histoire qu'on discute des termes de votre reddition ? Mh ?!

 - Pour que vous nous abattiez comme des lapins ? répliqua Roy. C'est hors de question, on va discuter comme ça c'est déjà tr...

Un nouveau tir faucha un deuxième otage, provoquant cris et pleurs chez les civils horrifiés. Réagissant dans un sursaut, Roy fit signe aux marines de rester où ils étaient. Attrapant une casquette de marine, il la glissa sur sa tête avant d'avancer à découvert. Son pistolet glissé à l'arrière de son pantalon, il avait les mains en l'air, faisant pendouiller son sabre le long de son bras, un doigt glissé dans la garde.

 - Ah bah voilà, regardez qui c'est qu'a enfin décidé de se montrer raisonnable, jubila le pirate. Alors c'est toi l'officier en charge ? Y te manque un morceau d'uniforme nan ? demanda-t-il après l'avoir détaillé de haut en bas.

De son côté, un petit droite-gauche des yeux et Roy constatait qu'Angie n'était pas là. 

 - J'ai pas eu le temps de me changer..., éluda-t-il ensuite. Et vous, vous êtes le capitaine ?

 - Vice-capitaine, répondit ce dernier, et avec tes conneries p'tit con j'ai perdu pas mal d'hommes, et ça ça plait pas au capitaine. Alors t'as pas intérêt à faire le mariole, je suis déjà pas jouasse tu piges ?

 - Pigé, accepta Roy, prêt à interposer son sabre cela dit, au cas où l'un des pirates se déciderait à lui tirer dessus.

Il enrageait de se retrouver dans cette situation. Ils étaient en position de force bon sang, plus nombreux que les pirates et ils les encerclaient. Si ce vice-capitaine fou furieux se décidait à arrêter d'abattre les otages pour un oui ou pour un non, peut-être qu'ils allaient pouvoir négocier sérieusement.

Ils ne pouvaient se permettre de maintenir le siège indéfiniment en revanche. L'issue de la bataille navale au-dehors n'était pas claire et si la frégate pirate l'emportait, Roy et les marines présents sur le galion de croisière finiraient par se faire submerger. Pour résister à une vague de renfort, il était vital qu'ils éliminent ces preneurs d'otages sans perdre de temps.

- Qu'est-ce qu'y foutent tes hommes ? demanda le malfrat. Y me semblait t'avoir dit que je voulais tous vous avoir devant moi.

- Oubliez ça, répliqua Roy, je ne mettrais pas leur vie en danger en plus de la mienne.

Haussant les épaules, le forban pointa le canon de son arme sur un nouvel otage. L'homme ferma les yeux et se mit à marmonner quelques prières, tandis que juste à côté sa femme éclatait en sanglots. Autour d'eux, les autres civils à genoux détournèrent le regard.

- Je vous jure que je vais vous buter si vous faites ça ! s'écria le jeune homme en attrapant son sabre à pleine main.

Le pirate n'en avait cure. Indifférent, il fit sauter la cervelle de l'homme, qui bascula lentement, sa tête retombant sur les genoux de sa compagne qui resta pétrifiée.

JE VAIS LE PULVÉRISER ! rugit Roy intérieurement.

Bouillonnant de rage, il dut mobiliser toute sa volonté pour se retenir de se jeter à la gorge du vice-capitaine, ce qui aurait sonné le glas de nombreux otages avant qu'il ne parvienne à exterminer tous les pirates.

Priant pour que ses hommes derrière lui ne cèdent pas aux menaces du preneur d'otages, il chercha un moyen, un plan, une échappatoire à cette situation intenable. Les flibustiers surveillaient les escaliers principaux, mais pas ceux à l'avant et à l'arrière du navire. En espérant que Tenko parvienne à nettoyer l'étage du dessus sans trop de soucis, il ne restait plus au jeune homme qu'à occuper le tueur d'otage, jusqu'à ce que les renforts arrivent.


Dernière édition par Roy D. Aston le Dim 24 Déc 2017 - 22:06, édité 1 fois
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Affrontement

Tenko Sozen

L'assaut qu'ils avaient mené dans les quartiers d'équipage, comme les deux précédents, avait été féroce. Les balles avaient traversé les fines cloisons des chambres des officiers de bord et ils avaient investi les dortoirs sans laisser le temps au forban d'encaisser le choc. Ils avaient finalement trouvé leur rythme de combat et c'était maintenant plus facile, fatigue exceptée, de cueillir les pirates. Ils nettoyèrent l'étage rapidement et se dépêchèrent de gagner l'escalier qui menait à la cale. Avec un peu de chance, Aston et les hommes que le soldat lui avait confiés avait déjà terminé le boulot. Ils allaient dévaler l'escalier quatre à quatre quand soudain des échos de conversation et de coups de feu isolés parvinrent aux oreilles de la jeune mouette. Il s'immobilisa en haut des marches, tendant l'oreille. Il pouvait entendre deux voix et quelques gémissements en arrière fond. La première, c'était celle de son allié, le garde du corps Roy D. Aston. La seconde, il ne la connaissait pas mais les bribes qu'il pouvait saisir n'auguraient rien de bon. Il s'approcha discrètement de ses hommes et leur donna ses consignes, en même temps que ses déductions.

"Il semblerait que les otages soient en train de se faire abattre par le chef des pirates. Il faut qu'il pense qu'il a encore du temps devant lui, alors simulez une batailles. Faites des duels, entrechoquez les épées et criez, tirez avec vos armes mais rendez ça réel avant qu'il ne se rende compte qu'on a maîtrisé tout le monde ici."

Les hommes opinèrent du chef et se préparèrent. Tenko leva son bras et l'abaissa, laissant le tumulte reprendre alors qu'il commençait à descendre les marches silencieusement, à pas de loup. Il repéra, bien plus loin dans le couloir, les soldat qu'il avait confié au bédouin. Il leur fit signe de ne pas broncher et longea le mur de bois de la pièce où se trouvait l'individu dont il avait entendu la voix. Il tendit l'oreille.

"Maintenant je veux que tes hommes se montrent sinon je passe au canif."

La jeune mouette put entendre une lame être tirée de son fourreau et il se concentra pour déterminer la direction d'où provenait le bruit. Il fallait qu'il permette à Roy une opportunité d'attaque pour débloquer la situation.

"Très bien..."

Tenko pouvait sentir la pointe de colère dans la réplique du garde du corps qui obéissait presque à contrecœur. Il regarda les soldats qui s'avançaient et en fixa un tout en montrant sa main avec laquelle il mimait le mot "nombre" en soulevant ses doigts un à un et en faisant une grimace pour signifier le mot "pirate." Combien de foutus pirates? Après quelques secondes de réflexion, le cadet tendit sept doigts deux fois, donnant la réponse dont avait besoin Tenko. Il remonta rapidement et embarqua les soldats avec lui avant de faire le chemin inverse. Il leur intima de charger leurs fusils et braqua le sien bien haut, en direction de ce qui semblait être l'origine de la voix du forban qui donnait les ordres.

"Maintenant vous allez gentiment nous lancer vos..."

Un fracas assourdissant fut la seule fin donnée à sa phrase. Les soldats tiraient à travers le bois fragile, envoyant leur porjectile dans la salle qui était devenue un véritable piège mortelle pour les gens restés debout. Les otages ne craignaient rien en théorie, puisqu'ils devaient être agenouillés. Tenko finit par lâcher son fusil et remonta le couloir alors que les autres soldats s'engouffraient dans la pièce. Il entra à son tour et ne vit aucun trace du pirate qui avait parlé ni du jeune bédouin. Il jeta un regard dans la pièce avant qu'un des otage tout fraîchement libéré ne lui indique la direction d'un des escaliers.

"Il a prit une otage..."

La jeune mouette s'élança sur les traces des trois individus, priant pour arriver à temps pour intervenir. Il ne doutait pas des capacités de son allié, mais ils parlaient à priori d'un flibustier de première classe. Il passa deux étages en suivant les marques de sang de ces escaliers qui n'avaient pas été empruntés par les belligérant puisque c'était un escalier de service. Arrivé au milieu du champ de bataille sanglant qu'avait été l'étage de la troisième classe, il remarqua les deux individus qui se faisaient face. Derrière le pirate, adossée conte un mur se trouvait une belle jeune femme à la crinière flamboyante, du sang s'écoulant de son crâne. Elle était à priori inconsciente de ce que pouvait en voir le soldat. Roy lui tournait le dos mais sa rage semblait exulter de tout son corps. Le forban, quand à lui, avait ce regard plein de cruauté qui faisait de lui un véritable monstre. Tenko vint se mettre au niveau de son allié.

"Ce combat est pour toi mais tu ne le gagnera pas seul."



Dernière édition par Tenko Sozen le Jeu 20 Avr 2017 - 13:35, édité 1 fois
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- Vous voyez ça dehors mes poussins ? demanda le vice-capitaine avec un sourire carnassier, désignant un hublot à sa gauche. Votre croiseur marine sera bientôt coulé des mains de mon patron, et bientôt le reste de mon équipage sera là en renfort. Votre temps est compté.

Tournant la tête, Tenko et le civil entraperçurent la bataille navale qui avait lieu au dehors. La frégate pirate semblait effectivement dominer le bâtiment de la Marine. À l'instant même, elle était parvenue à envoyer une volée complète de boulets de canons dans le flanc des militaires.

 - Ça veut surtout dire que nous serons trop occupés avec ce qui arrive pour nous permettre de vous faire prisonnier, cracha Roy en retour, vous ne sortirez pas de cette salle en vie.

Sans plus de cérémonie, ils chargèrent le malfrat à l'unisson. Ce dernier dégaina son sabre avant d'accueillir leur assaut avec un hurlement guerrier.

La différence de niveau entre le pirate vétéran et ses deux jeunes adversaires se fit sentir dès les premiers échanges. Avec un jeu de jambes habiles, le tueur d'otages se débrouillait pour que Roy et Tenko se gênent l'un l'autre en tentant de l'attaquer, parvenant efficacement à supprimer leur avantage, se mouvant de telle sorte qu'il n'affrontait jamais les deux en même temps.

Au fur et à mesure du combat cependant, la synergie entre les deux compagnons se développa. Ils commencèrent chacun à anticiper les gestes de l'autre, adaptant leurs styles respectifs pour améliorer leur travail d'équipe. Les passes d'armes s'enchaînant, leur duo chaotique se mua progressivement en un bal finement chorégraphié. Plus vite que le pirate ne parvenait à s'y adapter, ils analysaient son style de combat et agissaient à l'unisson pour le déstabiliser, sachant quand attaquer ou battre en retraite pour coordonner leurs assauts.

Le pirate sembla comprendre que le temps jouait contre lui car il se mit soudain à attaquer avec plus de virulence, poussant les deux jeunes gens dans leurs retranchements. Ce ne fut pas suffisant cependant, le marine et le civil combattant bientôt à l'unisson. Une feinte du militaire ouvrit une faille dans les défenses du pirate, Roy s'y engouffrant pour érafler sa tempe. Excédé, le vice-capitaine les surprit avec un mouvement osé, acceptant une seconde blessure mineure infligée par le sabre de Tenko, afin de se donner l'opportunité de frapper le garde du corps. Le pied du pirate s'enfonça lourdement dans l'estomac de Roy, envoyant ce dernier bouler plusieurs mètres en arrière.

Ignorant la douleur, le jeune homme se rétablit avec un saut carpé, juste à temps pour voir le pirate ouvrir les défenses de son compagnon marine d'un coup de sabre, avant de le repousser d'une puissante claque de son autre main. Visant rapidement, Roy tira avec son pistolet avant de fondre sur leur adversaire à toute vitesse, la pointe de son sabre en avant. Arrivant au niveau de sa cible, il asséna un coup d'estoc au moment où la balle atteignait cette dernière, la touchant en deux points de manière simultanée. Le pirate ne se laissa pas impressionner cependant, déviant la balle avec le plat de sa lame tout en esquivant le coup de sabre du jeune homme.

Le coup d'estoc passa sous l'aisselle du pirate, qui saisit l'opportunité pour attraper le garde du corps à la gorge. Profitant de l'élan de ce dernier, il le souleva et le projeta contre un mur d'un seul mouvement. Percutant le bois du galion avec force, Roy retomba lourdement au sol, lâchant son sabre et son pistolet sous le choc. Relevant la tête, il constata avec horreur que le redoutable vice-capitaine était déjà sur lui, et s'apprêtait maintenant à lui ouvrir le crâne. Tenko cependant, ayant récupéré de la précédente frappe du pirate, eut le temps de venir à sa rescousse, interceptant l'assaut du criminel de justesse.

Récupérant ses esprits, le bédouin ramassa son sabre avant d'aller récupérer un nouveau pistolet à silex coincé à sa ceinture. Le marine sur la défensive parvenant à contenir les assauts du pirate, cela laissa le temps au civil de venir lui prêter main-forte. Croisant de nouveau le fer avec l'ennemi, le garde du corps arma le silex de son pistolet et visa la jambe de son adversaire.

Au beau milieu d'une passe d'armes contre deux épéistes expérimentés, le vice-capitaine ne put rien faire pour arrêter le jeune homme. Son genou explosa sous l'impact de la balle, vaporisant un nuage de fines gouttelettes de sang au milieu des combattants. Dans un sursaut de douleur, le pirate trébucha en avant et abattit son arme sur Tenko, mettant tout son poids derrière sa frappe. Ayant anticipé la trajectoire du sabre, le marine dévia la lame de son adversaire avant de lui asséner un coup de pommeau en plein visage.

Légèrement sonné, le roublard ne vit pas venir la charge de Roy, qui tacla le tueur au niveau des hanches. Le genou en miettes, ce dernier ne put résister à l'assaut du garde du corps, qui le souleva et l'emporta avec lui. Fonçant à l'aveuglette, le jeune homme le repoussa sur plusieurs mètres avant de l'envoyer s'écraser contre une table et deux chaises, fracassant ces dernières au passage. Tombant au sol, les deux hommes continuèrent de lutter au milieu des débris, échangeant coups de poing et coups de pied tout en manœuvrant pour essayer de placer un coup d'épée. Physiquement supérieur et plus expérimenté, le pirate parvint finalement à décocher une droite dans la mâchoire du jeune homme, envoyant ce dernier rouler sur le côté.

Arrivant à la rescousse, Tenko parvint à leur hauteur et abattit sa lame sur la main du pirate, occupé à regarder ailleurs. Hurlant de douleur, le vice-capitaine fut forcé de lâcher son sabre. Son attention revenant au marine, il faucha ce dernier d'un coup de pied à l'arrière des genoux et le fit tomber à terre, le forçant à rejoindre la lutte au sol. Le souffle coupé par le choc sur son dos, le jeune homme eut la présence d'esprit d'intercepter les mains du forban, qui s'étaient instantanément jetées vers sa gorge.

Derrière eux, légèrement sonné par le coup qu'il venait de se prendre, Roy se releva et perdit quelques instants à reprendre ses repères. Tournant la tête sur le côté, il repéra les deux hommes en train de lutter à quelques mètres de lui, le pirate à califourchon sur le marine, tentant d'enserrer la gorge de ce dernier. Profitant à son tour que l'attention du tueur d'otage soit accaparée, Roy se jeta dans la mêlée. Avec trois pas d'élan, il mit toutes ses forces dans un coup de genou qui percuta le brigand en plein visage. Ébranlé par le choc, le vice-capitaine lâcha Tenko qui en profita pour passer prestement dans son dos. Malgré la résistance désordonnée qu'offrit le pirate, son adversaire parvint à cercler ses bras afin de les emprisonner, laissant tout le loisir à Roy de distribuer des coups.

Le garde du corps enchaîna avec une nouvelle frappe retentissante, envoyant son genou dans le visage du malfrat. Entravé et incapable de se libérer, le pirate ne pouvait rien faire face aux attaques du jeune homme. Forcé d'encaisser sans pouvoir se défendre, il essuya un bon nombre de frappes avant de cesser de remuer, étourdi par les chocs répétés contre son crâne. Cela n'arrêta pas le garde du corps cependant qui continua de le bastonner sans relâche. Bientôt, également secoué par les assauts du jeune homme, Tenko relâcha le malfrat au sol avant de s'écarter. Le pirate évanouit basculant lentement sur le côté, tout comme l'otage qu'il avait froidement exécuté quelques minutes auparavant, Roy le poursuivit au sol et se mit à lui piétiner le visage à grand renforts de coups de pied.

 - Roy ! l'appela finalement Tenko. Oh Roy ! Arrêtes ! Tu vas le tuer !

Reprenant ses esprits, le jeune homme cessa enfin sa macabre besogne et s'écarta de leur adversaire vaincu. Posant une main sur l'épaule du garde du corps pour lui faire signe de se calmer, Tenko se pencha pour vérifier le pouls du vice-capitaine. Rassuré de le voir encore en vie, il le retourna sur le ventre avant de lui passer des menottes.

Ceci fait, le marine se releva et se retourna vers Roy. Les yeux gris acier de ce dernier étaient toujours aussi fiévreux, mais la colère vicieuse qu'ils filtraient semblait peu à peu refluer à mesure que les deux hommes reprenaient leur souffle. Un examen rapide leur permit de constater qu'ils s'en étaient tirés relativement indemne, tout au plus s'ils avaient quelques égratignures et hématomes. À leur pied, le pirate gémit et se retourna dans un grognement de douleur, avant de les foudroyer du regard au travers de ses yeux ensanglantés.

 - Il a la tête dure..., commenta Tenko.

A ses côtés, le civil s'agenouilla après avoir rechargé son pistolet, qu'il plaqua sur le front du pirate. Le visage mortifié de la femme devenue veuve gravé dans sa mémoire, le jeune homme hésita un instant, considérant très sérieusement la possibilité de lui faire sauter la cervelle. Derrière lui, le marine l'appela, l'enjoignant à rengainer son arme tandis que le pirate fou furieux le défiait du regard.

 - Ce serait trop facile..., décida finalement Roy en baissant son arme. Tu vas passer le restant de tes jours en prison. Roy D. Aston et Tenko Sozen, souviens-toi de nos noms quand tu pourriras en cellule.

Relevant son pistolet, il en abattit la crosse sur le crâne du pirate, assommant ce dernier une bonne fois pour toutes.

 - Ma cliente doit s'être barricadée dans le casino aux étages supérieurs, lâcha-t-il ensuite à l'intention de Tenko, il faut que je rejoigne sa position. On organise la défense des étages inférieurs pour protéger les clients et on part au-devants des pirates ? proposa-t-il.

Au travers du hublot, il pouvait voir la frégate pirate victorieuse virer de bord vers le galion. Derrière elle, le croiseur marine en feu ne bougeait plus.


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Défendre le rafiot

Tenko Sozen

Tenko massait ses bras ankylosés en reprenant son souffle. Ils n'avaient pas arrêté de se battre depuis qu'ils étaient monté à bord de ce navire et les ennuis étaient d'ailleurs encore loin d'être terminés. Il devait en plus de ça gérer les accès de colère de son compagnon, Roy.  Dehors, la bataille navale avait trouvé une issue qui était loin d'être favorable aux mouettes. Lentement, le navire des flibustiers déviait de son cap pour revenir dans la direction du bateau de croisière. Le jeune bédouin avait fait une proposition intelligente au soldat mais ils devaient nécessairement se séparer pour pouvoir mettre à exécution une défense efficace. La jeune mouette répondit alors à son ami de circonstances.

"Vas récupérer ta cliente, il faut que j'aille organiser notre défense pendant ce temps. Dès que tu as finis, redescend avec elle et on avisera!"

"Très bien!"

Le jeune homme allait partir sans attendre mais le jeune marin l'interrompit dans son élan. Un certain lien d'amitié commençait à se créer entre les deux hommes.

"Sois prudent là haut et ne traîne pas."

"T'inquiètes pas, j'assure!"

Sur ces mots, il s'élança dans les escaliers et Tenko le perdit de vue. Il s'assura que la jeune femme était en mesure de marcher et il l'enjoignit de descendre rejoindre les autres rescapés. Se saisissant du vice-capitaine, il monta rapidement sur le pont et le laissa contre l'un des mats brisés comme preuve de leur victoire. C'était purement une provocation, mais qui avait aussi vocation à intimider l'équipage qui avait survécu au combat en mer. De plus, ils n'étaient certainement pas au courant que d'autres soldats se cachaient dans ce navire-là et n'allait pas forcément faire preuve de prudence en s'approchant. Il redescendit les étages quatre à quatre et prépara la défense de ces derniers en bloquant absolument toutes les issues qui leur avaient permis de prendre l'avantage plus tôt.

Les câbles retenant le monte charge furent sectionnés et les escaliers auxiliaire bouchés avec tout le mobilier qui passait sous la main des mouettes. Tenko regardait avec anxiété l'escalier qui lui faisait face, en tournant la tête en arrière pour surveiller l'autre, ne voyant pas Roy et sa cliente le redescendre. Un contact se fit entendre, résonnant dans toute la coque. Les flibustiers étaient arrivés à "bon port", si l'on pouvait se permettre l'expression. Les recrues se crispèrent, toutes épuisées qu'elles avaient été par les combats précédents. Ils défendaient leur position efficacement, mais ils n'étaient qu'une vingtaine contre un nombre littéralement inestimable d'ennemis. Les bruits de bottes commencèrent à résonner un peu partout dans le bateau mais personne ne revenait. Les forbans avaient dû tomber sur le bras droit de leur chef et s'étaient mis à la recherche des coupables aussitôt. Tenko était nerveux comme jamais. Mais qu'est-ce que tu fous, Roy? N'en tenant plus, il rangea son fusil dans son dos et se tourna vers les mouettes pour leur donner ses dernières instructions avant de disparaître.

"Je monte chercher Aston et sa cliente. Vous ne bougez pas et vous me protéger cet étage comme si vous n'aviez plus rien à perdre."

Ce qui était techniquement le cas. Postés au niveau des dortoirs de la troisième classe, les soldats acquiescèrent et se préparèrent au combat qui s'annonçait imminent. Tenko courut et remonta les escaliers à toute vitesse avant de se retrouver nez à nez avec des pirates toutes armes dehors. Il dévia la bouche du pistolet du premier du plat de son sabre avant de lui briser les dents avec le pommeau. Puis il s'écarta et se plaqua derrière une paroi pour éviter les balles qui fusèrent dans sa direction. L'un des soldats l'engagea avec son épée mais il le désarma d'un moulinet du poignet avant de le repousser d'un coup de pied dans le sternum. Le criminel entraîna deux autres hommes dans sa chute et le jeune soldat profita de la confusion pour s'esquiver vers un escalier auxiliaire. Les flibustiers semblaient s'être dispersés en groupes restreint pour fouiller le navire, ce qui arrangeait fortement les affaires de la Marine. Il progressa sur deux étages avant d'arriver face à un nouveau groupe, tous armés de leurs sabres d'abordages.

L'un d'entre eux l'attaqua et il dévia son coup avant de lui enfoncer son poing dans le ventre. Mais un second adversaire lui entailla le dos, le projetant au sol. Il roula sur le côté pour éviter une froide exécution et se releva. Il n'arrivait presque plus à tenir son sabre et chaque fois que sa lame s'entrechoquait avec une autre, les vibrations provoquées dans ses bras le faisaient souffrir le martyr. Une estocade déviée de justesse fit perdre son arme à Tenko qui usa de ses poings pour corriger son adversaire. Deux autres se tenaient encore là et le jeune soldat tira le fusil de son dos pour menacer les forbans. Il n'était à vrai dire pas chargé mais les criminels qui avaient vu leurs trois compagnons être mis au tapis par l'étrange personnage, qui n'avait d'ailleurs pas bonne mine, préférèrent lâcher leur épées. La mouette profita de l'occasion pour les attaquer avec la crosse de son fusil avant de récupérer son sabre et de continuer sa progression. Arrivé devant le casino du navire, il poussa la porte légèrement entrouverte. Trois pirates tenaient là une belle jeune femme aux cheveux rouges en joue, prêt à l'exécuter au moindre battement de cil. Intelligemment, elle ne réagît pas en le voyant entrer, n'alertant ainsi pas les gardes et préservant l'effet de surprise. Après un rapide coup d'oeil, Tenko ne vit aucune trace de Roy dans cette pièce.

"Hey, on pourrais pas profiter de la belle un peu?"

"Tu veux pas la fermer Larry? T'as pas entendu le capitaine, on n'y touche pas!"

"Ouais, écoute ton pote Larry."

Le mousquet vint compléter la phrase du jeune soldat en projetant le pirate au sol, un trou dans l'estomac. Les deux autres ouvrirent le feu dans la direction du marin qui se jeta sur le côté. La jeune femme se leva et percuta l'un des forbans de son épaule, laissant une occasion à Tenko de s'approcher au corps à corps. Tirant son sabre de son fourreau, il se rua à l'encontre de ses ennemis et les cloua au sol pour de bon. Il détacha les liens qui enserraient la dénommée Angie et la pria de lui indiquer où se trouvait le jeune bédouin.

"Il est monté sur le pont en combattant le capitaine, j'ai voulu le suivre mais ils m'ont attrapée..."

"Ne vous en faites pas, on va aller l'aider. Mais d'abord je dois savoir si vous êtes blessée."

En guise de réponse, elle remonta sa robe de cocktail pour lui montrer un belle blessure sur sa jambe. Tenko détourna presque les yeux mais insista pour lui appliquer les premiers secours. Elle voulait voler au secours de son garde du corps mais le jeune soldat lui fit bien comprendre qu'il était nécessaire qu'elle reçoive au moins les premiers. Il trouva une bouteille d'alcool qui traînait par la et déchira une de ses manches pour l'utiliser comme un bandage après l'avoir aspergé du liquide contenu dans la bouteille. Il pensa la plaie et ils prirent la direction du pont, priant pour que le jeune homme ait survécu.
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Combattant dangereusement prêt du bord du navire, Roy et le capitaine croisaient le fer sous la douce lumière du clair de lune.

Le pirate para son coup de sabre et tordit le bras du jeune homme, forçant ce dernier à pivoter le torse pour soulager la pression sur son épaule. Son visage s'approchant dangereusement de la rambarde, son adversaire posa une main sur sa nuque et appuya brusquement dessus. Le menton du garçon percuta violemment la barre avant de basculer en arrière. Tentant de garder son équilibre au milieu de l'océan de douleur qu'était sa mâchoire, Roy parvint à faire trois pas avant de tomber sur les fesses.

Le capitaine était définitivement plus fort que son second. Il semblait également avoir eu le temps de discuter avec le vice-capitaine vaincu, lorsqu'il était monté sur le pont du galion. Ce dernier avait eu la bonne idée de lui apprendre les noms des deux personnes qui l'avaient réduit à son triste état : Roy D. Aston et Tenko Sozen. Absolument furieux - mais pas aussi furieux que Roy quand même, fallait pas déconner - le pirate était bien décidé à faire souffrir le civil arrogant qui avait tout fait foirer. Le marine suivrait, mais pour le moment, c'était le garde du corps qui allait morfler.

Arrivant dans le dos de ce dernier, le pirate l'attrapa par son débardeur, enfonçant ses ongles sales dans les côtes du jeune homme. Contractant ses muscles, il souleva son jeune adversaire avant de le projeter au travers du galion. Roy retomba lourdement sur le sol quelques mètres plus loin avant de se rétablir sur ses genoux, tournant le dos au malfrat.

Hé allez c'est reparti...

C'était toujours pareil avec les méchants en train de gagner. Ils avaient la possibilité d'en finir d'un bon coup d'épée ou d'une balle dans le crâne mais non, ils préféraient vous attraper et vous balancer à travers le décor comme une poupée de chiffons. C'était dégradant bien sûr et le choc du retour au plancher des vaches après un vol plané n'était jamais agréable, mais entre ça et se faire tuer, Roy avait choisi. Personne n'était là pour assister à cette scène humiliante ? Il allait en profiter.

Comme de juste, une fois arrivé dans son dos, plutôt que de lui trancher la nuque, le capitaine l'attrapa par le col et le tira en arrière. Projeté dans les airs une fois de plus, le jeune homme en profita pour reprendre son souffle, réfléchir à un plan, faire le point sur sa vie en admirant les étoiles. Une petite pirouette plus tard et il mimait un atterrissage brutal, faisant bien plus de roulades que nécessaire en poussant un faux grognement de douleur.

Jetant un coup d'œil aux alentours, il chercha rapidement un élément du décor qui pourrait lui servir, tentant de mettre en place un plan. C'était sans compter les deux mains du capitaine cependant, qui apparurent soudain dans son champ de vision, attrapant son pantalon et son débardeur. Dans un grognement, le pirate le souleva au-dessus de sa tête, avant de le jeter une nouvelle fois à travers le pont du galion. Cette fois-ci, il avait eu la présence d'esprit de lancer le jeune homme sur un obstacle : l'un des mâts brisés du navire. Ce fût ce moment que choisit le garde du corps pour cesser de jouer la comédie, atterrissant à pieds joints sur le moignon de bois, avant de retomber souplement au sol.

Interloqué, le pirate marqua un temps d'arrêt avant de se remettre à avancer vers le jeune homme, lequel se mit doucement à reculer. Arrivant au pied du deuxième mât du galion, Roy colla la pointe de son canon sur le crâne du vice-capitaine, déposé là au préalable par Tenko.

 - C'est fini, lâcha le jeune homme, vous allez repartir d'où vous...

Levant les yeux au ciel, le capitaine n'attendit pas la fin de la phrase. Dégainant un pistolet, il colla une balle dans le crâne de son second.

Marquant un temps d'arrêt, Roy regarda son adversaire, avant de revenir sur le vice-capitaine, qui pour le coup ne bougeait plus du tout.

La vache il n'a pas réfléchi longtemps..., nota Roy, ennuyé.

 - On est sur les Blues d'accord, se justifia le capitaine un peu plus loin, mais les gugus un peu fort sont quand même pas si rares que ça à remplacer.

Décidant de ne pas répondre, le jeune homme jeta par dépit son pistolet déchargé au visage du malfrat avant de se remettre à reculer. Le pirate dévia distraitement le projectile d'un coup de sabre tout en servant un sourire de prédateur au garde du corps. Cela n'irait pas, il fallait d'urgence qu'il mette ce forban hors d'état de nuire. Angie l'attendait à l'étage inférieur en compagnie de trois pirates qui rendaient chaque seconde d'attentes plus risquées pour l'historienne.

Avisant le réseau complexe de cordage du galion, tordu et emmêlé par la chute des trois mâts, il eut soudain une idée. En face, le pirate approchait toujours, inconscient du plan B qui se formait dans l'esprit du jeune homme. Etudiant rapidement l'entremêlement des cordes, Roy se dirigea vers l'une d'elles qui semblait supporter indirectement le poids de l'un des mâts. Attendant que le pirate arrive à au bon endroit, le garde du corps lui rendit son sourire avant de trancher le cordage d'un coup de sabre.

L'un des trois mâts, son rapport de forces modifié, bascula de sa position initiale déséquilibrée et dévia dangereusement dans le dos du pirate. Entendant le craquement du bois, ce dernier se retourna au dernier moment avant de se baisser, évitant partiellement la surprise de Roy. L'énorme masse de bois effleura quand même le côté de son visage, percutant le capitaine et le faisant tomber sur les fesses.

 - Saloperie va..., grogna le capitaine en se frottant le crâne. Hé gamin ! Chaque seconde de plus que tu passes à me résister, le sort que je réserve à ta copine empire ! T'as pas idée de ce qu'on va lui faire moi et mes hommes avant que quelqu'un ne vienne payer une rançon pour sa jolie bouille !

Un peu plus loin, alors qu'il étudiait à nouveau le réseau complexe de cordage pour voir s'il ne pouvait pas reproduire ce petit tour, Roy perdit son calme en entendant les paroles du capitaine. Oubliant tout semblant de prudence, ainsi que la force bien supérieure du pirate, il sauta par-dessus le mât brisé et plongea sur l'ennemi.


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Prémices

Tenko Sozen

Tenko monta les degrés qui le séparaient du pont supérieur en toute hâte. Il s'attendait à trouver le jeune homme taillé en pièce, mais il était loin du compte: le capitaine adverse semblait avoir pris du plaisir à jouer avec le bédouin, qui lui avait néanmoins infligé quelques coups qui avaient marqués la peau du forban. Mais Roy D. Aston tenait encore debout par un miracle inconnu. Le jeune soldat fixa son compagnon d'aventures jusque là, impressionné par sa capacité à résister aux coups de son adversaire. Tirant son sabre, le jeune marin se rapprocha du terrain de combat, bien décidé à prendre lui aussi sa part. Derrière lui, alors qu'il s'avançait, une voix appela le jeune civil qui ne put s'empêcher de se retourner. Il n'avait pas remarqué l'arrivée de ses congénères jusqu'ici, trop obnubilé par la rage qui faisait bouillir son sang et blanchir ses yeux.

"Roy!!!"

"Je prends la relève Aston, va rejoindre ta protégée."

Le bédouin lança un regard à son camarade et s'élança vers la jeune femme pour s'assurer qu'elle allait bien. Le capitaine avait levé un sourcil en voyant débarquer la mouette mais n'était pas intervenu. Il avait encore de l'énergie à dépenser et un adversaire un tant soi peu frais ne le dérangeait pas plus que ça. Et il aurait tout le temps de reprendre le massacre plus tard. Il toisa Tenko avant de hausser les épaules et de se lancer à l'assaut. Il dominait le marin de deux bonnes têtes et ses coups de sabres puissants obligeaient le jeune homme à rester sur la défensive. Trouver des ouvertures demeurait un véritable calvaire, malgré la fatigue qui avait pu gagner le forban depuis qu'il avait combattu Roy. Le soldat essaya alors d'adopter un style plutôt basé sur l'esquive et la contre-attaque. Il laissa le sabre de son adversaire s'abattre et ne se décala qu'au dernier moment, l'arme éclatant le plancher du pont. Tenko lança alors un coup d'estoc dans l'épaule du malfrat qui lâcha son arme sous la douleur, avant de lancer un coup de poing de sa main droite, parfaitement valide.

La jeune mouette entendit un craquement dans son nez et fut projetée en arrière. Elle se redressa mais déjà le flibustier se trouvait sur elle, l'épée toujours plantée dans son épaule. Il s'agenouilla sur le torse du jeune homme, essayant de briser ses côtes par son seul poids. Le marin tenta de lutter mais très vite l'oxygène lui manqua et des papillons noirs volèrent au dessus de ses yeux. Il faisait tout pour faire entrer l'air mais rien n'y faisait: il était en train de s’étouffer. Sa tête commença à lui faire atrocement mal et ses paupières commencèrent à se clore. Il était sur le point de s'évanouir quand une détonation, qu'il n'entendit pas, retentit avant qu'une balle ne se loge dans le dos du pirate. Roy était de nouveau passé à l'action en se saisissant du fusil de Tenko, tombé au sol pendant le combat. Le pirate se releva, véritablement furieux, et il attrapa au passage le sabre du soldat qui était finalement tombée de son épaule. Le fameux marin fut libéré tout soudainement et l'air s'engouffra de nouveau dans ses poumons. Forcé de reprendre sa respiration et à peine capable de se relever, il ne put que voir le bédouin être envoyé au tapis une fois de plus.

La suite des événements fut plus confuse. Essayant de se relever, Tenko s'effondra au sol sous la douleur de ses côtes cassées. Roy avait subit à peu près le même traitement quelques minutes plus tôt et Angie était intervenu avant d'être anéantie par une simple gifle. Alors qu'ils faisaient tous leurs prières avant de rejoindre l'autre monde, des bruits de pas avaient résonnés et une clameur était montée du pont inférieur. Le capitaine pirate s'était relevé pour faire face aux marins qui ne lui avaient laissé aucune chance: usant de leur fusil, ils l'avaient transformé en gruyère vivant... ou plutôt mort? Le jeune marin avait perdu connaissance après ça. Quand il s'était réveillé, le lendemain matin, ils avaient pris la direction de l'île la plus proche avec le navire pirate réquisitionné. Les criminels restants avaient été enchaînés dans les cales par les marins. De ceux du patrouilleur, beaucoup avaient en réalité survécus, la plupart ayant été simplement blessés durant les affrontements. De ceux qu'avait menés Tenko, la moitié avaient été gravement blessés et quelques uns étaient morts. Même bilan chez les pirates, bien que l'un de leur chef avait passé l'arme à gauche. Épuisé par cette aventure, le soldat avait passé les quelques jours de navigation qui avaient suivi les côtes bandées, dans un lit voisin à celui du bédouin dans le même état. Ils avaient joué aux cartes et sympathisé plus encore pendant ce temps passé ensemble. Un véritable camaraderie s'était installée entre les deux hommes et Tenko s'était un peu lié d'amitié avec Angie, même si elle restait assez réservée, toujours la tête dans un bouquin. Puis ils vinrent à se quitter, alors qu'ils devaient continuer leur voyage et le jeune marin revenir dans sa base d'affectation le temps de sa convalescence. Il avait eu le temps de faire ses adieux à son ami d'une fois.

"Roy, j'espère que j'aurai la chance de vous croiser à nouveau. Et surtout n'hésites pas à rejoindre nos rangs, il y aura toujours de la place pour toi parmi les mouettes."

Ce furent sur ces mots que les deux personnages reprirent leur route chacun de leur côté. Ils ne pouvaient alors pas se douter qu'ils viendraient un jour à se recroiser dans des circonstance fondamentalement différentes.
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