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[Event] Le haut prêtre.

<< Mm… >>

C’est au milieu de la plaine entre la forêt noire et le temple de Xiao  qu’on retrouve Noob qui vient de se réveiller. Une belle sieste qu’il a effectuée pour retrouver un peu de force et surtout parce qu’il en a ras le bol de toutes ces bagarres. La sieste il n’y a que ça de vrai pour récupérer et se changer les esprits. En tout cas, ce n’est pas pour autant qu’il est en pleine possession de ses moyens, si une sieste soigné les blessures ça se saurait depuis le temps.

Le dragon endormi traine des pieds jusqu’à ce qu’il s’aventure dans la végétation qui entoure le temple. Ses six katanas sont toujours à sa ceinture par contre il est torse nu. Un morceau de tissu qui vire au rouge se situe autour de sa tête pour calmer la douleur. Une belle douleur à l’arrière de son crâne avec du sang qui a à peine cessé de couler. Ce même sang qui a séché le long de son coup et sur une partie du dos.  

Il ne lui faut pas énormément de temps avant de tomber sur le service de réception. Sans qu’il s’en rende compte des hommes l’encerclent puis finissent par se montrer avec des fusils en main. Une approche simple qui fonctionne à merveille.

<< Lève les mains et déclare ton identité ! >>

Alala, ce genre d’ordre est assez compliqué à appliquer. Déjà qu’il a l’apparence d’un éternel fatigué, on ajoute à ça les blessures qu’il a cumulées et on a l’impression de voir un type sur le point de décéder. D’ailleurs la réaction de Noob est ordinaire, il ne lève pas ses bras non pas parce qu’il n’a pas la force mais parce qu’il a simplement la flemme de le faire. Faut dire que garder les mains en l’air c’est fatigant aussi.

<< Aidez-moi… Je suis qu’un civil… J’espérais trouver un refuge à cette guerre en venant ici. >>


Et le voilà qu’il s’écroule en tombant sur les genoux pour terminer assis avec un visage usé. Les révolutionnaires qui contrôlent les lieux depuis l’intervention de Rafaelo se regardent. Ils ne savent pas si c’est un piège, si c’est la vérité, si … si …. Trop de question dans leur tête jusqu’à ce qu’un prêtre qui recueille des plantes dans le coin décide d’intervenir.

<< Il est normal qu’un adepte du Zenhiliste cherche refuge au temple. Les Hommes de ces terres sont très croyants. >>

Cela ne suffit pas pour convaincre les révolutionnaires qui restent sur leur garde. On ne baisse jamais sa garde lors d’une guerre. Il y a des murmures, ils chuchotent certaines choses et en tant que révo ils finissent par laisser passer Noob.

<< Vu ton état tu n’es de toute façon pas un danger. Mais je suis désolé de devoir agir de la sorte, faut comprendre que nous sommes en guerre. Alors Jarod va t’accompagner, tu pourras t’appuyer sur lui pour marcher. >>

Pour faire simple, c’est juste que ce Jarod va surveiller l’intrus. Dans un premier temps il souhaite lui retirer ses katanas mais le fainéant ne le laisse pas faire.

<< J’ai besoin de mes armes. Si une personne attaque le temple il faut que je suis armé pour le défendre … >>
<< Vu ton état tu ne défendras pas grand-chose… Pour faire simple, si tu ne me passe pas tes katanas tu n’entres pas. Je te les rendrai le moment de ton départ. Pour la sécurité la révolution s’occupe de tout, tu n’as rien à craindre. >>

De toute façon ce n’est pas l’heure d’avoir des problèmes alors le dragon endormi accepte finalement et reprend la route en direction du temple qui n’est plus très loin. Avec lui il y a donc Jarod qui l’aide à marcher tandis que le prêtre continue de récolter des plantes comme si rien ne s’était passé.
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La bataille prit fin subitement. La marine part en retrait, les types étranges se sont carrément volatilisés, ne reste à présent plus que les révolutionnaires. Une fois certain d’être en sécurité, je m’assieds au sol et souffle un peu, juste histoire de récupérer et me recentrer. Suelto se ramène en me faisant un bilan désastreux des pertes subies. On a prit un sacré coup dans la gueule.

Avec lui se trouve une jeune femme, le regard vide, mais mignonne cela dit. Ses cheveux blonds tachés de sang prouve son implication dans la bataille, sans aucun doute. Son pantalon et sa chemise blanche, elle aussi tachée de sang, laissent paraître un corps plutôt athlétique.

« Elle trainait dans le coin, à batailler seule contre des marins, un spectacle assez sanglant comme tu peux le voir sur son visage… Elle semble ne pas trop aimer la marine. » Me souffle le rouquin.

« Comment t’appelles-tu ? » Dis-je en me relevant.

« Maria suffira. » Me répond-t-elle simplement.

« As-tu des ambitions ou intentions particulières ? »

« Mon équipage m’a abandonné, ou s’est vautré contre des vauriens, je ne sais plus trop… En fait, je suis seule, la marine veut ma peau et j’ai besoin de sang pour me sentir en vie. »

Sur quel genre de barge suis-je encore tombé ? Merci à Suelto de me ramener des personnes de plus en plus dangereuses. Tu me diras, mieux vaut l’avoir dans son camp que l’inverse. Je demande au rouquin d’organiser les gens à soigner avec Robert, en fonction de la gravité des blessures, des personnes encore possibles de sauver ou non…

Au même instant, un appel.

« Ragnar ? »

« Moi-même. À qui ai-je l’honneur ? » Dis-je d’un ton las, presque ennuyé.

« Ici Mandrake. Rafaelo était au temple jusqu’à peu, mais une affaire plus urgente l’a mené ailleurs. Tu vas devoir poursuivre son travail. Des hommes t’attendent sur place pour le débriefing. »

Merde. Mandrake, c’est l’un des types les plus redoutés de la révolution ? Le grand stratège qui fait frissonner marines et pirates rien qu’au prononcement de son nom ? Je devrais peut-être me montrer plus respectueux. Quoique je suis comme ça, nous sommes en guerre, le temps n’est guère approprié à ce genre de superficialités.

« Il s’avère que le temple n’est pas très loin de ma position. »

« C’est bien pour ça que je t’appelle. Le convoi, où en est-il ? »

Question qui fâche. Comment lui annoncer que l’arme destructrice a été montée et démontée en un temps record. Il devrait y avoir un garanti du vendeur quand même, c’est vraiment pas cool de détruire ce genre de merveilles. Je n’aime pas l’échec, et même si je n’étais responsable de celui-ci, j’ai été présent et impuissant. Je laisse un laps de temps sans réponse, l’air songeur.

« Désolé, je capte mal. » Terminé-je avant de raccrocher.

Le message est, je l’espère, passé. Nul intérêt de me prendre la tête avec ça, j’ai une seconde mission qui m’attend et il est impensable que j’échoue ce coup-ci. Direction le temple. Les blessés graves sont transportés vers la forêt noire où les attend Robert, suivis de prêt par les blessés moyens mais pas aptes à poursuivre de sitôt.

Suelto rassemble les soldats restants.

« Magnez-vous, fainéants ! Restez ici, vous avez raison, peut-être que la marine reviendra plus armée que jamais ! »

Efficace et, qui plus est, plausible comme scénario. Les types se relèvent, s’encouragent, et nous voici en route pour de nouvelles aventures. Bon, à priori, si nous n’avons pas d’ennemi sur place, cette mission devrait normalement se dérouler sans encombre, d’autant plus que je connais quelques chauves sur place aves lesquels je me suis entraîné. Et Hua Wei, que l’on m’a présenté ultérieurement comme un allié de la cause.

[•••]

Nous arrivons sur place vingt minutes plus tard. À l’entrée, des révolutionnaires gardent l’entrée. C’est rassurant. Ça démontre que nous sommes en possession des lieux. En me présentant, on fini par me donner l’accès au temple, partiellement visité lors de mon dernier passage. Je prends Suelto et la petite Maria avec moi, je préfère garder un oeil sur elle.

J’en avais presque oublié cette fabuleuse architecture et ce pont qui part dans tous les sens. C’est vraiment magnifique, à tel point que ça a le mérite de me faire penser à autre chose le temps d’un instant. Jusqu’à ce que nous croisons d’autres types de la révolution. On nous explique qu’un hypnotiseur était sur place et qu’il pas mal foutu la merde avant que Rafaelo ne s’en occupe.

« Est-il possible que d’autres hommes se cachent ? Qui plus est des hypnotiseurs ? » Rétorque Suelto.

« Dites-moi qu’il y a des types à massacrer, pitié…! » Murmure Maria dans son coin. C’est quoi son foutu problème à celle-là ?

Les camarades ne peuvent fournir de réponse au rouquin, ils n’en savent tout simplement rien. Un certain Alejandro, disciple de l’homme fumée, semble tenir les troupes d’une main ferme. Pas moyen que je me partage le pouvoir avec ce dernier, je le laisse gérer. Son épaule est emballée dans une écharpe, j’imagine qu’il s’agit d’une luxation de l’épaule, au mieux, si non, j’ai mal pour lui.

« Personne d’autre n’est venu ? » Demandé-je à l’un des soldats.

« Si ! Un homme blessé que nous avons emmené en soin. Sacrément amoché hein, une bonne grosse commotion, une profonde plaie à la tête, six katanas… »

« Vous avez pris soin de le désarmer ? »

« Naturellement. »

« Mène-moi à lui, s’il te plaît. »

C’est ainsi que nous partons en direction de cet homme blessé. Nous sommes en guerre, oui, mais un type qui transporte avec lui six katanas ne peut-être qu’un bon épéiste. J’ai déjà du mal avec une seule lame, alors avec six, à moins d’avoir d’autres membres, c’est surréaliste. Le révolutionnaire nous laisse devant la porte de l’inconnu. J’ouvre sans frapper, m’avançant lentement vers ce dernier qui est sur son lit.

« Salut. » Dis-je en lui faisant signe de la main et laissant apparaitre un léger sourire. « La guerre et ses problèmes, n’est-ce pas ? Un miracle que tu t’en sois sorti. Ou pas étonnant avec six lames en ta possession. Qui diable es-tu encore ? » Mon regard s’est cette fois-ci légèrement assombrit.
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Un beau bandage neuf sur le crâne ainsi qu’un autre qui fait le tour du torse. Faut dire que la mini-bombe qu’il avait dans le dos a fait quelques dégâts également. Un enfoiré ce Nivel qui avait profité de la flemme de Noob pour passer à l’attaque. Mais bon, maintenant c’est du passé, l’heure est à l’enrichissement. Le temple ça c’est quelque chose, les bâtiments sont stylés et pour couronner le tout c’est en hauteur. Un point assez important pour le dragon endormi qui aime les airs, l’altitude.

Ses yeux rouges ornés de cerne dévisagent lentement celui qui en possède de bleu clair. Il est vrai que le fainéant a déjà effectué une sieste avant d’arriver au temple, mais faut rappeler que pour arriver ici il a dû marcher et monter des marches. Alors faut le laisser se reposer tranquillement et éviter de le taquiner.

<< Mm… Six lames ? Ouais et j’aimerais bien rester en vie encore longtemps, mais apparemment on veut que j’crève vite. Rendez-moi mes armes, vous connaissez pas la valeur d’un katana pour un sabreur ou quoi. >>

Les politesses c’est pas son fort à lui aussi. D’ailleurs il reste allonger sur le ventre pendant la discussion.

<< Moi c’est Noob. Un civil qui cherche un refuge... >>
« Ragnar, enchanté. Je te présente Suelto, le rouquin, et Maria, la bouchère. » Dit-il en se grattant la tête, tandis que les deux autres le dévisagent.
<< mm... >>

Le silence s'installe par le manque de motivation de Noob pour enrichir la conversation. Il ne lui faut qu'un moment pour qu'une idée germe en lui.

<< Y'a bien un trésor à protéger dans ce temple, j'veux aider à le protéger.. >>

Un moyen comme un autre pour tenter d'avoir une information qui puisse l'intéresser.

« Tu ne vas aider à rien du tout tant que je n’aurais pas éclairci certains points, c’est clair ? » Des mots qu’il envoi sèchement.  
« Tu vas commencer par me dire qui tu es exactement, ce que tu as fait pour arriver dans cet état, et pour qui tu travailles. »
<< Trop long à raconter... J'suis un civil, y'a la guerre. Bagarre, blessure... Voilà... J'travail pour moi et personne d'autre. >>
« Avec six lames ? Je ne suis pas aussi tendre que mes camarades. Soit tu me dis la vérité, soit je te tue sur le champ. »
<< Mm... Approche... >>

Noob fait signe de la main à Ragnar pour qu'il approche suffisamment histoire de lui confier un secret.

<< Je suis un révolutionnaire infiltré. Ma mission est top secrète. Pour le bien de la révolution vaut mieux que ça reste secret. >>

Bien sur qu'il bluffe, mais de toute façon il ne peut faire que ça dans l'état actuel des choses. De toute façon le fait qu'il n'est absolument pas connu permet de mettre énormément de doute ce qui joue en sa faveur.

« Que ta mission soit secrète, pourquoi pas. De qui vient cet ordre ? »
<< Freeman >>

Il ne connaît pas tellement les hautes sphères révolutionnaires c'est pourquoi il a sorti le premier qui lui passait par la tête. Comme cela sa réponse est assez fluide mais sans doute un peu trop grosse.

« Maria. Tu as soif de sang, n’est-ce pas ?  Tu as l’autorisation de faire ce que tu veux de celui-ci du moment qu’il est maintenu en vie. »

Dit-il en esquissant un sourire, le regard tourné vers la jeune qui se frotte les mains.

* Freeman, puis quoi encore ? Même si c’est vrai, je ne peux me permettre de laisser un suspect au sein de ce temple, d’autant plus avec ce qu’il s’est passé avant notre arrivée. *

La blonde s’avance en craquant ses doigts. Elle attrape le bandage au niveau de la tête puis s’apprête à l’arracher. Son rire malsain témoigne d’une folie sanguinaire, sans doute qu’elle ne pourra se contenir mais de toute façon… Noob attrape le poignet de la jeune femme et commence à serrer.

Pour pouvoir se battre avec trois katanas par main il faut un entrainement titanesque. Ce n’est pas tout le monde qui peut attraper des katanas entre ses doigts et encore moins combattre ainsi. Tout ça pour dire que la poigne du dragon endormi est loin d’être normal. Sous cette prise la femme lâche prise tout en grimaçant.

<< Gâche pas le travail d’un médecin. Il est où l’respect hein ? Des gens qui t’soigne, qui te remette sur pied, toi tu détruis ce qu’ils font ? >>


Le fainéant aime énormément les médecins c'est pourquoi il s'emporte légèrement sur cette action tandis que son regard devient un peu plus vif.

« Recule, Maria. » Il dégaine sa lame qu’il pointe vers le ciel.
« Lorsque celle-ci pointera le sol, tu ne seras plus. Tu penses peut-être que ne je peux t’atteindre à cette distance, mais je n’en serais pas si sûr à ta place. »

Et c’est ainsi que la lame descend petit à petit, laissant un sifflement.

<< Mm... >>

La situation devient de plus en plus compliquer. Noob n'a pas le temps de réagir mais une chose est sûr, il a déjà gravé le visage de ce Ragnar dans un coin de sa tête. Ou pas, pour l’instant il n’a pas perdu d’argent donc bon… Situation acceptable quoi.

La lame pointe le sol et rien ne se passe.

« Tu ne bougeras pas d’ici. N’importe qui serait passé, sauf Freeman. »

Sur ces dernières paroles le révolutionnaire se retire laissant sur place Jarod ainsi que Maria. Deux surveillants, mais surveiller un type qui ressemble à un cadavre animé risque de ne pas être très intéressant…

HRP:
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« Puis-je prendre congé ? » Me demande Suelto dès l’instant où nous avons franchi le seuil de la porte.

Je me retourne à toute vitesse quand, sous le choc, je me rend compte de l’état de mon camarade. Il est plein de sang, tient à peine de sang, le visage complètement ébouriffé. Depuis tout à l’heure il gère les troupes, me suit partout sans se plaindre, malgré son état des plus déplorables. Honte à moi. Je détourne le regard et lui accorde du repos sans hésitation, aucune.

À présent, je dois rencontrer ce fameux Alenjandro pour organiser la suite des évènements. Je ne le connais pas encore, mais Rafaelo m’en a brièvement parlé et vanté son intelligence. Le Haut-Prête est isolé maintenant depuis bien longtemps, sans aucun contact avec les autres moins. Notre camarade Hua Wei se charge de convaincre ses camarades de l’intention positive de notre présence, notamment leur protection contre d’éventuelles attaques.

Sur le chemin, je croise des moines, des révolutionnaires que je salue chaleureusement, jusqu’au couloir privatisé qui mène à la chambre du chef des lieux. Des révolutionnaires gardent l’allée, me cèdent le passage après un salut et une brève discussion. D’une démarche très décontractée, je continue mon ascension vers cette porte qui se trouve face à moi. Une cinquante de mètres plus tard, j’y suis. Je frappe à la porte, on me dit d’entrer.

« Ragnar, je présume ? » Dit le disciple de l’assassin.

« Tout juste, Alejandro. » J’observe brièvement la pièce avant de tomber sur le Haut-Prêtre. « Mes excuses pour le dérangement, monsieur le zenhiliste. »

Sans quitter la pièce, je fais signe à Alejandro de s’éloigner afin que nous puissions discuter de la suite des opérations.

« Loin d’être la plus brillante des idées, mais sans doute la plus simple. »

« Que proposes-tu ? »

« Les hommes du gouvernement qui vous ont causé du tord… Disons que leur principal but était de kidnapper le prêtre et, qu’une fois cela fait, ils prirent la fuite. »

« Et que faisons-nous de ce dernier ? » Rétorque-t-il en pointant le vieux du doigt.

« Il m’a l’air assez farouche, celui-là… Le kidnapper est la solution de base. Ensuite, soit on achète son silence, soit on le bute. La deuxième option me semble la plus appropr… »

« N’en dis pas plus. On m’a prévenu de tes tendances radicales. » M’interrompt-il sèchement.

Exfiltrer le prêtre est une priorité, nous tous deux d’accord là-dessus, ça permettra à Hua Wei de faire son travail. Pour ce qui est de la suite, nous verrons bien après. Quant à mes tendances radicales, je n’apprécie guère le ton qu’il prend. Mais il me fait rire, c’est un Stanislas bis en beaucoup moins drôle.

« Que comptez-vous faire d’un vieil homme tel que moi ? » Demande le vieux.

« Ahaha. Cela ne dépendra que de vous, prêtre. » Rétorqué-je en esquissant un sourire très peu rassurant.

Je laisse Alejandro se charger du kidnapping, je dois annoncer aux moines - actuellement avec Hua Wei - de la disparition du Haut-Prêtre. Devant la porte de la grande salle où tout le monde se trouve, en plus de soldats révolutionnaires, se trouve Suelto avec de nombreux bandages et une lettre à la main.

« Tiens, tu devrais lire ça pendant ton intervention. »

Sans m’arrêter, je saisis la lettre en lui adressant un regard complice, puis je pénètre l’enceinte de la pièce. Un silence de plomb. Tous les regards sont projetés vers ma direction. Je ne suis pas du genre à être intimidé, alors je souris pour faire face à cette pression amusante. Je monte l’estrade et salue mon ami, Hua Wei.

« Bonjour à tous. Certains me connaissent, je m’appelle Ragnar Etzmurt et je soutiens la cause Révolutionnaire. Loin de moi l’idée de vous rapprocher de nous, nous sommes seulement là pour vous protéger. En effet, certains agents du gouvernement ont infiltré ce lieu saint et se sont enfuis avec le Haut-Prêtre. »

Les visages changent littéralement d’expression. La nouvelle ne passe trop et va rapidement provoquer la panique.

« Avant que la panique s’installe, je tiens à vous assurer une totale protection de notre armée. Le temple est en sécurité, les équipes travaillent activement tout autour de ce dernier. Nous avons trouvé une lettre dans la chambre du chef de ce lieu, qui indique clairement qu’il ne s’agit pas d’un kidnapping mais bien d’un départ de son gré. Vous l’ignorez certainement, mais Shiwa Wa est une personnalité connue à travers le monde, sa voix influence beaucoup de personnes et c’est pour que le gouvernement a besoin de lu pour diffuser certains messages. Une lettre expliquant tout cela est juste ici, je la rends disponible auprès de votre frère, Hua Wei. » Je conclus en tendant la lettre à mon complice.

« Comment avez-vous fait ? Excepté quelques erreurs, c’est quasiment son écriture. » me chuchote-t-il.

Pas étonnant qu’il y ait vu des imperfections, il passait le plus clair de son temps avec le Haut-Prêtre. Sans donner de réponse, je lui tapote l’épaule accompagné d’un sourire, juste avant de quitter cette gigantesque salle, sans doute une salle de prière.

Je me rends aussitôt dans la chambre où se trouve l’épéiste, gardée par Maria et Yarost, accompagné de Suelto qui m’attendait devant. S’il commence à anticiper mes déplacement, ça ne va pas le faire. On entre finalement dans la pièce pour annoncer à Maria que nous allons probablement partir d’ici peu. Je dois rejoindre Alejandro et voir ce que l’on fait du Haut-Prêtre.

« Que tu comptes-tu faire, le blessé de guerre ? » Envoyé-je à l’épéiste allongé sur son lit.


Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Lun 1 Mai 2017 - 19:24, édité 1 fois
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L’autre part et ça fait du bien. Noob peut se reposer un peu plus sans être dérangé… Ses yeux se ferment tandis que les autres discutent de leurs aventures. Faut croire qu’après cette guerre tout le monde aura une belle petite histoire à raconter à ses proches… Enfin, ce n’est pas vraiment ce qui nous intéresse actuellement. Le fainéant ne fait rien et ne va rien faire pendant un petit moment. Il reprend simplement des forces et va chercher une action à faire qui lui permettra de prendre un avantage.

[…]

Puis Ragnar revient avec son ami en ouvrant brusquement la porte. Une réaction chez notre dragon endormi ? Il lève simplement la moitié d’un œil histoire de voir qui vient de faire irruption. D’ailleurs le second se lève également lorsque le révolutionnaire décide d’interagir avec lui. Pour rester crédible un minimum notre protagoniste va simplement camper sur ses positions.

<< Mm… J’ai déjà répondu à ta question... J’ai une mission à accomplir et ça te regard pas. Si je la dévoile j’serais pas digne de confiance. Au moins je connais déjà le nom du fautif de mes actions, un autre révolutionnaire… J’espère que tu finiras pas comme un certain traitre.. >>

Son calme lié à sa flemme, ses mots qui sortent au compte-goutte mettent une pression supplémentaire sur Ragnar. Rien ne laisse croire que le blessé bluff et ça c’est normal parce qu’il est un maitre dans l’art de la traitrise. De toute façon il a eu le temps de cogité… Reste plus qu’à voir ce que va faire son interlocuteur avant que le Noob prenne les choses en mains…
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Le petit n’a pas l’air de comprendre que je ne suis là pour m’amuser avec lui. Je n’ai aucune preuve, et peut-être même qu’il dit vrai, mais j’ai l’intime conviction qu’il tente de me berner. De base, j’ai du mal avec les inconnus, là c’est dur pour moi. Je ne lui fais absolument pas confiance et, en même temps, je ne tue pas des potentiels innocents.

« Attachez-le. Nous partons pour terminer cette foutue mission et nous aviserons plus tard sur l’avenir de cet individu. » Demandé-je à Jarod et Maria.

Naturellement, je reste à proximité le temps que ça se fasse. Le petit blondinet est plus fort qu’il ne le laisse paraître. Je n’ai pas l’impression qu’il soit ennemi, ni un allié pour autant, alors qui est-il ? Nous nous dirigeons vers la sortie du temple, en direction ce magnifique décor extérieur, extrêmement long à franchir mais très agréable de part sa somptueuse vue.

Durant la marche, je continue de réfléchir au sujet de notre invité. Suelto et Maria suivent de près le « prisonnier », si l’on peut l’appeler ainsi, et je me trouve derrière à surveiller que tout se passe pour le mieux. Jarod est resté au temple. J’ai emporté avec moi les katanas du blondinet, au cas où nous sommes submergés par l’ennemi, j’espère qu’il nous soutiendra.

J’observe le moindre de ses gestes, décortique la moindre mimique, sauf que je n’ai aucune compétence en profilage. Et puis franchement, j’ai la flemme de trouver des méthodes pour lui faire cracher le morceau, car à m’écouter, je le torturerai sans la moindre compassion. Alors je m’approche de lui et décide de faire franc jeu.

« Bon, parlons franchement. Tu vois bien que nous ne te ferons aucun mal, mais je reste cependant méfiant sur tes intentions. Dis-moi la vérité, petit blondinet, tu n’es de toute évidence pas un agent du gouvernement ou soldat de la marine. Dis-moi qui tu es, tes intentions, ta faction, et peut-être, nous pourrons travailler ensemble. »

C’est un bon deal, non ? Le mec c’est qu’il ne craint rien. Si je fais fausse route, qu’il travaille effectivement pour le gouvernement et que je le libère, nous sommes tous morts. Prions tous pour que mon instinct ne me joue des tours. Mes deux acolytes continuent d’avancer, tandis que le suspect et moi-même restons en retrait.
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Je détache le jeune blondinet, lui rend ses armes et attend. Je ne sais pas trop quelle réaction attendre de ce dernier, probablement la fuite, ou une attaque désespérée malgré son état. Et en un échange de regard, je comprends rapidement ce qu’il en est. Vous voyez, ce regard rempli de détermination lorsqu’un enfant se fait sermonner, mais qu’il refuse de se calmer, et bien c’est exactement ce même regard.

De toute évidence, je n’obtiendrais rien de ce type, aucune information concrète et utile. Je suis seulement persuadé que son histoire concernant sa mission secrète pour le Guide, n’est qu’une grosse saucisse. Enfin, disons plutôt que cela se confirmera d’ici quelques instants. Les mains dans les poches, un sourire niais aux lèvres, je m’approche de ce dernier avec le ventre légèrement noué. Je ne connais pas ses capacités, je suis conscient des risques que je prends à cet instant.

Et pour preuve, le voici qu’en un instant, il a une lame dans chaque main, plus une dans sa bouche, et qu’il se dirige rapidement vers moi pour m’attaquer. Ses déplacements sont plus rapides que je ne l’imaginais. Je n’ai le temps que d’utiliser ma technique du Tourbillon Divin, qui consiste balancer des lames de vent tout en tournoyant sur moi-même à grande vitesse. Je sens ses lames s’entrechoquer avec la mienne, alors je tourne encore plus vite pour tenter de le repousser.

Je ne le sens. Je cesse de tourner et j’observe aussitôt les environs. Il n’est plus là. Suelto et Maria partent à sa poursuite, mais je leur fais signe de reste là, inutile de prendre des risques inutiles. ll n’est ni révolutionnaire, ni marine, du moins il n’est pas vêtu de leur tenue traditionnelle… Quoiqu’il en soit, nous avons bien mieux à faire, comme par exemple retrouver Alejandro avant que quelqu’un ne le trouve.

[•••]

Si j’en crois l’itinéraire proposé à ce dernier, il ne devrait plus être très loin. D’après la carte que l’on m’a donné de l’île, l’avancée de la marine, nous avons convenu à un rassemblement vers les montagnes non loin du temple : les Tumulus. Je pense que nous serons tranquilles pour faire nos petites affaires, mais aussi longtemps que des emmerdeurs sont là, rien n’est moins sûr.

Au loin, je reconnais la chevelure blonde mon collège, accompagné du vieillard sénile et sournois. À la tête de mon camarade, je crois comprendre qu’il est lassé de son compagnon d’infortune, et que ma présence, malgré l’image qu’il avait de moi, se retrouve être l’une des plus merveilleuse qu’il espérait. Je le plains quand même, parce que je ne suis vraiment pas de bonne compagnie, faut vraiment le vouloir.

« Que fait-on de lui, maintenant ? » Demandé-je.

« Des idées ? Concrètes, si possible. »

« Le tuer, naturellement. »

« Ragnar, tu t’fiche de moi, sérieusement ?! »

« Pas cette fois. »

« Quelle différence avec le gouvernement, si nous aux révolutionnaires, n’épargnons pas cet homme ? »

« Excuse-moi, vieillard, mais j’en ai rien à faire de le sauver, c’est pas mon boulot. Ma mission est de l’exfiltrer, qu’il ferme sa bouche, puis qu’un révolutionnaire soit à la tête du temple. Si on le laisse, il parle. Si on le paye, il parlera quand même pour être payé encore plus. Maintenant, il en sait beaucoup trop, alors sois certain que je vais le tuer. »

Il reste silencieux et relâche le vieux qui, effrayé par mes propos, tremble dans un premier temps avant de prendre la fuite. Mauvaise idée ! Suelto prend le temps de viser, coupe sa respiration, puis bam ! Une balle qui perfore sa cuisse droite, le faisant salement trébucher au sol. Après un clin d’oeil complice vers mon ami, j’avance en laissant trainer ma lame au sol, sans un mot.

« Un plaisir de t’avoir rencontré, vieil homme. Malheureusement, tu es un élément assez dérangeant et plutôt vicieux, t’éliminer étant la meilleure solution que nous avons à ce jour. Ça ne sera pas douloureux… C’est ça qu’on dit, non ? Adieu. »

Toujours allongé sur le ventre, le voici en train d’hurler de peur. C’est immonde à voir. J’élève légèrement ma lame, vise rapidement son crâne, puis d’une traite, je perfore le centre de ce dernier sans la moindre hésitation. Plus aucun son, plus aucun mouvement, mort sur le coup. C’est un mal pour un bien, car malgré ses défauts, je ne pense qu’il méritait une mort douloureuse. Peut-être a-t-il souffert ? Je n’en sais rien.

« Enterrons-le dignement, puis retournons au temple s’assurer que tout se déroule pour le mieux avec Hua Wei. »

C’est ainsi que nous enterrons le Haut-Prêtre, solennellement, de manière à ce que personne ne tombe sur son cadavre. Tout le monde ici doit penser qu’il n’est plus sur l’île, mais la vérité est qu’il y sera à tout jamais. Et puisqu’on s’en branle un peu, on ne perd plus de temps là-bas.
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«Un rapport, camarade. » Demandé-je à l’un des révolutionnaires présent sur mon chemin.

«  Un peu d’agitation. Hua Wei est vraiment l’homme de la situation, il a su faire sa faire place de leader dans l’ombre du Haut-Prêtre, sa place est quasiment légitime. Quelques réticences chez certains, naturellement, mais la majorité a déjà remplacée l’ancien leader de ce temple par notre camarade. »

Bien. Très bien. C’est une excellente nouvelle. Je n’ai plus qu’à faire le point avec le nouveau chef des lieux, imposer peu à peu une doctrine révolutionnaire… Je pouffe de rire dans mon coin. C’est très peu révolution ce que je fais, c’est vicieux même, mais c’est ma façon de faire. « Quel salaud ce Ragnar ! » dirons certains, sauf que ça m’est totalement égal du moment que je remplis les objectifs.

J’ai confiance en la cause que je défends, j’abattrai toutes mes cartes pour parvenir aux différentes tâches que l’on me donne. Ainsi, je me rends en direction du bureau du défunt Haut-Prêtre, là où se trouve certainement le nouveau. Les bras croisés derrière le dos, j’avance tranquillement cette grande porte au fond du couloir, tenue par des hommes de la révolution. Je frappe à la porte et entre.

« Ah, Ragnar, te voilà ! » S’exclame Hua Wei.

Il est avec deux autres moines, en train de discuter de je ne sais quoi, certainement de projets. Il leur demande de quitter les lieux le temps de ma présence, pas sûr qu’ils soient pour ce que je vais demander à mon camarade. J’attends d’être certain qu’ils ne soient pas en train d’écouter derrière la porte, mais les soldats à l’extérieur les auraient certainement dégagés, toujours gentiment, évidemment.

« Belle prise de fonction, camarade ! » Dis-je en le félicitant d’une ferme poignée de main.

« Il faut dire que tout le mérite vous revient. D’ailleurs… »

« Mort et enterré. » Dis-je vivement, d’un ton tranchant.

« Ah… D’accord. » Petite mine.

« Je comprends ta gêne. Tout ce temps à ses côtés, tu t’es attaché et c’est tout bonnement naturel. Sa mort fut brève et sans souffrance, nous avons veillé à l’enterrer dignement. »

« Tu as fait ton travail, Ragnar. Les ordres sont les ordres, je ne t’en veux pas. Tu ne m’as pas l’air d’être un tueur sanguinaire. »

Aie. Je tourne légèrement ma tête pour tirer une légère grimace. Il fut un temps où tuer m’était difficile, mais c’est presque devenu un job quotidien pour moi. Buter des types est presque devenu une solution à certains de mes problèmes, simple mais terriblement efficace. Cela m’évite de trop réfléchir quand le temps presse. Le temps c’est important, d’un instant à l’autre, je peux passer du chasseur au chassé.

« Hua Wei, j’ai une dernière requête à te faire pour aujourd’hui. Fait un dernier discours où il s’agira d’expliquer aux saints de ce temps, qu’au vu des événements actuels, des suites de la disparition soudaine du Haut-Prêtre provoquée par le gouvernement, nous autres révolutionnaires assurons leur protection. Cela a déjà été dit, mais cela doit être encré dans les moeurs, presque se sentir de notre côté. »

« Tu ne t’arrête donc jamais, camarade. » Tempère Hua.

« Tant que des gens se battront à l’extérieur, je ne pourrais arrêter. »

« Mais ne sors-tu pas d’une grande bataille, disais-tu ? »

« Le combat continue, Hua Wei, je ne me reposerai tant que d’autres se battront, comme je viens de te le dire. »

« Nous avons de la chance t’avoir à nos côtés.

« J’ai beaucoup de chance de vous avoir à mes côtés. »

Après avoir envoyé un des gardes rassembler tout le monde, nous quittons le bureau ensemble, faisant route vers cette énorme salle de prière. L’équation est simple : si le temple devient partisan de notre cause, alors nous avons une main mise sur Kanokuni. C’est la raison pour laquelle le gouvernement ne pouvait prendre possession des lieux, et encore moins corrompre le Haut-Prêtre.

Nous entrons dans cette grande, un bruit de fond créé par les nombreuses discussions environnantes nous fait bien comprendre qu’il y a du monde. Nous montons sur une sorte d’estrade d’où nous surplombons l’ensemble des individus ici présents. Placé derrière le nouveau représentant du Zenhiliste, le public se tait petit à petit, et attend les premières paroles de leur nouveau leader.

« Chers frères, comme vous le savez, notre père a été enlevé par des personnes visiblement mal intentionnées. Vous ne le savez peut-être, mais ce pays est désormais en guerre contre le gouvernement, qui tente d’imposer sa présence sur cette île. L’armée royale, généreusement aidée par nos chers amis de la révolution, tente de repousser cette tentative. »

Alors là, c’est excellent, Hua Wei.

« Je vous prie de bien vouloir accepter leur présence, afin d’assurer notre sécurité. Par ailleurs, le danger étant partout, je vous déconseille de quitter le temps. Mais vous n’êtes pas prisonniers, alors faites comme il vous plaît. »

Je ne lui connaissais pas des talents d’orateur-manipulateur. En soit, c’est le nouveau chef des lieux, celui qui était le plus proche du Haut-Prêtre, le plus respecté après lui, alors sa place est parfaitement légitime. Les moines ne semblent pas être de grands contestataires, et excepté la perte du vieillard et le remue-ménage à l’extérieur, ils semblent plutôt bien accepter la situation.

Place aux questions. Les uns après les autres, les chauves posent leur question, auxquelles Hua répond brillamment. Je n’imaginais pas ce type avoir la tête sur les épaules, comme quoi. La situation est à peu près stabilisée ici. Je quitte la salle, laissant mon camarade se débrouiller seul, puis vérifier si l’on a pas besoin de moi ailleurs.
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