- Vince Takaysh ?...
- Non plus.
- Vecene Takiash ?
- Toujours pas.
- Vneceen Taakshi ?
- Inconnu au bataillon.
C'est pas un bastion du G.M, c'est un asile ! Cinq minutes que je suis arrivé et la camisole me guette ! Déjà que j'aime pas être convoqué pour autre chose qu'une mission, faut en plus que j'ai droit à la séance de torture administrative d'usage pour les loqueteux de mon genre. Là y'en a marre ! D'un coup d'un seul, j'éclate ma main sur le bureau de la vieille binoclarde pour lui mettre mon avis de convocation sous sa gueule de navet défraîchi.
Y mettent toujours des vieilles pour gérer l'administration, doit y avoir un conditionnement psychologique à avoir affaire à des peau de vache pareilles, sûrement une manière de tester la patience de ceux qui viennent s'y confronter.
- Là ! R'gardez ! C'est son nom ! J'arrive pas à pr'noncer c'te purge.
Enfin, elle lorgne sur mon papelard avec ses lunettes qui lui tombent sur le bout du nez. Toujours cet air austère de cerbère de bureau. De sa voix bien irritante elle m'agresse presque.
- Mais vous me parlez du colonel d'élite Veence Tashaïk mon garçon. C'est pourtant pas compliqué !
Compliqué ou pas, elle a quand même bavé en prononçant son nom à l'autre mouette. C'est déjà fin chiant de me faire faire tout le trajet jusqu'ici entre deux missions, mais si en plus le gars qu'on m'envoie voir est pas foutu d'avoir un nom correct, là ça relève du foutage de gueule.
D'habitude je suis un gars plutôt paisible, y'en a même qui disent que je suis cool, mais là, à haute dose, l'administratif de la place forte du G.M, ça me rend agressif.
"Convocation pour remise à niveau"... Mais c'est qu'on me prendrait pour un bateau à mettre à la casse ma parole. Remise à niveau de mon cul. Cinq ans dans l'élite avant d'être au CP2, et ils veulent me faire faire ma révision ? La vérité, c'est que je suis même pas venu pour leur formation à la con, juste pour leur faire entendre ma façon de penser, leur apporter quelques doléances de mon crû, bref, leur dire qu'y peuvent aller se faire foutre.
Bon, c'est sûr, je vais pas leur dire exactement comme ça. Avec l'amirauté dans la place, faut faire dans le feutré, donner une impression de respect de la hiérarchie, enfin... fermer sa gueule et attendre que ça passe.
Mais même si je moufte pas, j'en pense pas moins, j'ai les glandes !
On m'envoie moi et d'autres pignoufs retrouver ce colonel d'élite à la con chargé de nous apprendre à nous battre. Y veut sûrement nous faire courir alors que je savais déjà marcher une ou deux décennies avant lui. Perte de temps. Perte de temps, et donc perte d'argent !
Merde, c'est que ça doit coûter cher de mobiliser un colonel d'élite et de faire faire le transport à des recrues venues de plusieurs corps de la marine et du C.P. Dire que je me casse la raie à garnir les caisses du Gouvernement Mondial pour qu'ils le dilapident avec ce genre de conneries. Un pur scandale.
Enfin, la vieille que je suis jusqu'à mon lieu de convocation ouvre une porte en chêne située au bout d'un long couloir sombre. C'est qu'elle devait être massive cette putain de porte pour isoler le son comme ça, à peine ouverte, j'entends gueuler des albatros de tous les côtés et j'ai les yeux qui manquent de lâcher à cause de la lumière vive. Me voilà dans une cour extérieure aménagée au milieu de Marie-Joie. Y'a un hectare à tout casser, le tout entouré de murs blancs. C'est que ça ressemblerait presque à une cour de prison cette vacherie là.
- Voilà le colonel Tashaïk, il n'attendait plus que vous visiblement. Sur ce... Je vous laisse à vos occupations messieurs.
Et vlam ! La porte se referme violemment quand elle retourne dans son couloir pour retrouver sa place. Autour de moi, y'a quatre gugusses. Je sais bien que je suis pas le mieux placé pour juger, mais c'est un pur défilé de sales gueules. Sur les quatre, trois sont habillés en matelot, le dernier lascar doit être mon homme, ce Tashiak ou je sais quoi.
Ils me regardent drôlement les gaillards.
- Derrick Oletto ! Vous êtes en retard !
En voilà une façon d'accueillir un glorieux précepteur du gouvernement. Austère, dédaigneux, dans son bel uniforme, ce fumier de colonel d'élite reste les mains dans le dos. J'ai bien l'impression que lui va pas me trouver cool.
- Y'a juste une date sur la convo, pas d'heure. J'vois mal c'mment j'peux être en r'tard dans ces cond'tions.
Ses yeux s'écarquillent encore plus, il a des airs de fou furieux. D'ailleurs, mes petit camarades me fusillent du regard eux aussi. J'ai pas été à l'école, mais je sais quand même ce que c'est qu'un fayot, et j'en vois trois la langue profondément incrustée dans le rectum de leur colonel adoré. On m'a invité pour une remise à niveau, et déjà l'ambiance est au lynchage.
Avant même que le colonel décharge sa bile sur moi, une de ces raclures de mousse fait un pas en avant, se tient au garde-à-vous et me récite son chapelet.
- Code de procédure des services armés du gouvernement mondial, article 126, alinéa 4 ! En cas de convocation par la hiérarchie pour une session d'entraînement obligatoire, tout employé du Gouvernement Mondial est chargé de se présenter à la première heure vêtu d'un uniforme régulier de matelot !
Parce qu'ils voulaient que je me déguise en guignol et que je pointe à minuit pétante en plus ?! C'est pour ça qu'ils l'avaient mauvaise dès qu'ils m'ont vu débouler avec mon marcel tâché et mon futal noir. Est-ce que c'est bien sérieux tout ça ?
- Exactement.
Et là-dessus, il met une claque à son fayot qui se retrouve cul par terre. Rigole pas Derrick, surtout rigole pas, tu ferais qu'aggraver ton cas.
- Seulement on ne parle que quand j'en donne l'autorisation. La hiérarchie, c'est pas pour les chiens.
C'est moi ou ça lui a fait plaisir de cogner sur un des siens ? Si, si ! Je suis sûr de l'avoir vu sourire un court instant. Ma parole, c'est pas colonel ultra strict, c'est un vicieux ! Je les sens mal ces sessions entraînement, mais mal...
- Oletto, allez au surplus et habillez-vous en conséquence. Les règles, c'est comme la hiérarchie, c'est pas pour les...
- Ouais, ouais pas pour l'chiens, j'ai capté l'idée m'rci.
L'a pas l'air d'avoir bien pris que je lui coupe la parole. Je devrais m'arrêter ici.
- Mais franch'ment... que j'fasse l'entraîn'ment en uniforme ou en slip, ça changera qu'dalle.
Moi et ma grande gueule...
Tout le monde se tait. Les lèches-cul osent plus moufter depuis tout à l'heure, et Tashiak a l'air de réfléchir à la manière de me cuisiner. Maintenant que j'y réfléchis bien, j'ai fréquenté des tas de pirates, parfois même des révos, et pourtant... je me suis jamais senti aussi peu en sécurité qu'avec un gars censé être de mon côté.
- En slip vous dîtes ?...
- Ouais 'fin... C'tait une expr'ssion hein...
- Non plus.
- Vecene Takiash ?
- Toujours pas.
- Vneceen Taakshi ?
- Inconnu au bataillon.
C'est pas un bastion du G.M, c'est un asile ! Cinq minutes que je suis arrivé et la camisole me guette ! Déjà que j'aime pas être convoqué pour autre chose qu'une mission, faut en plus que j'ai droit à la séance de torture administrative d'usage pour les loqueteux de mon genre. Là y'en a marre ! D'un coup d'un seul, j'éclate ma main sur le bureau de la vieille binoclarde pour lui mettre mon avis de convocation sous sa gueule de navet défraîchi.
Y mettent toujours des vieilles pour gérer l'administration, doit y avoir un conditionnement psychologique à avoir affaire à des peau de vache pareilles, sûrement une manière de tester la patience de ceux qui viennent s'y confronter.
- Là ! R'gardez ! C'est son nom ! J'arrive pas à pr'noncer c'te purge.
Enfin, elle lorgne sur mon papelard avec ses lunettes qui lui tombent sur le bout du nez. Toujours cet air austère de cerbère de bureau. De sa voix bien irritante elle m'agresse presque.
- Mais vous me parlez du colonel d'élite Veence Tashaïk mon garçon. C'est pourtant pas compliqué !
Compliqué ou pas, elle a quand même bavé en prononçant son nom à l'autre mouette. C'est déjà fin chiant de me faire faire tout le trajet jusqu'ici entre deux missions, mais si en plus le gars qu'on m'envoie voir est pas foutu d'avoir un nom correct, là ça relève du foutage de gueule.
D'habitude je suis un gars plutôt paisible, y'en a même qui disent que je suis cool, mais là, à haute dose, l'administratif de la place forte du G.M, ça me rend agressif.
"Convocation pour remise à niveau"... Mais c'est qu'on me prendrait pour un bateau à mettre à la casse ma parole. Remise à niveau de mon cul. Cinq ans dans l'élite avant d'être au CP2, et ils veulent me faire faire ma révision ? La vérité, c'est que je suis même pas venu pour leur formation à la con, juste pour leur faire entendre ma façon de penser, leur apporter quelques doléances de mon crû, bref, leur dire qu'y peuvent aller se faire foutre.
Bon, c'est sûr, je vais pas leur dire exactement comme ça. Avec l'amirauté dans la place, faut faire dans le feutré, donner une impression de respect de la hiérarchie, enfin... fermer sa gueule et attendre que ça passe.
Mais même si je moufte pas, j'en pense pas moins, j'ai les glandes !
On m'envoie moi et d'autres pignoufs retrouver ce colonel d'élite à la con chargé de nous apprendre à nous battre. Y veut sûrement nous faire courir alors que je savais déjà marcher une ou deux décennies avant lui. Perte de temps. Perte de temps, et donc perte d'argent !
Merde, c'est que ça doit coûter cher de mobiliser un colonel d'élite et de faire faire le transport à des recrues venues de plusieurs corps de la marine et du C.P. Dire que je me casse la raie à garnir les caisses du Gouvernement Mondial pour qu'ils le dilapident avec ce genre de conneries. Un pur scandale.
Enfin, la vieille que je suis jusqu'à mon lieu de convocation ouvre une porte en chêne située au bout d'un long couloir sombre. C'est qu'elle devait être massive cette putain de porte pour isoler le son comme ça, à peine ouverte, j'entends gueuler des albatros de tous les côtés et j'ai les yeux qui manquent de lâcher à cause de la lumière vive. Me voilà dans une cour extérieure aménagée au milieu de Marie-Joie. Y'a un hectare à tout casser, le tout entouré de murs blancs. C'est que ça ressemblerait presque à une cour de prison cette vacherie là.
- Voilà le colonel Tashaïk, il n'attendait plus que vous visiblement. Sur ce... Je vous laisse à vos occupations messieurs.
Et vlam ! La porte se referme violemment quand elle retourne dans son couloir pour retrouver sa place. Autour de moi, y'a quatre gugusses. Je sais bien que je suis pas le mieux placé pour juger, mais c'est un pur défilé de sales gueules. Sur les quatre, trois sont habillés en matelot, le dernier lascar doit être mon homme, ce Tashiak ou je sais quoi.
Ils me regardent drôlement les gaillards.
- Derrick Oletto ! Vous êtes en retard !
En voilà une façon d'accueillir un glorieux précepteur du gouvernement. Austère, dédaigneux, dans son bel uniforme, ce fumier de colonel d'élite reste les mains dans le dos. J'ai bien l'impression que lui va pas me trouver cool.
- Y'a juste une date sur la convo, pas d'heure. J'vois mal c'mment j'peux être en r'tard dans ces cond'tions.
Ses yeux s'écarquillent encore plus, il a des airs de fou furieux. D'ailleurs, mes petit camarades me fusillent du regard eux aussi. J'ai pas été à l'école, mais je sais quand même ce que c'est qu'un fayot, et j'en vois trois la langue profondément incrustée dans le rectum de leur colonel adoré. On m'a invité pour une remise à niveau, et déjà l'ambiance est au lynchage.
Avant même que le colonel décharge sa bile sur moi, une de ces raclures de mousse fait un pas en avant, se tient au garde-à-vous et me récite son chapelet.
- Code de procédure des services armés du gouvernement mondial, article 126, alinéa 4 ! En cas de convocation par la hiérarchie pour une session d'entraînement obligatoire, tout employé du Gouvernement Mondial est chargé de se présenter à la première heure vêtu d'un uniforme régulier de matelot !
Parce qu'ils voulaient que je me déguise en guignol et que je pointe à minuit pétante en plus ?! C'est pour ça qu'ils l'avaient mauvaise dès qu'ils m'ont vu débouler avec mon marcel tâché et mon futal noir. Est-ce que c'est bien sérieux tout ça ?
- Exactement.
Et là-dessus, il met une claque à son fayot qui se retrouve cul par terre. Rigole pas Derrick, surtout rigole pas, tu ferais qu'aggraver ton cas.
- Seulement on ne parle que quand j'en donne l'autorisation. La hiérarchie, c'est pas pour les chiens.
C'est moi ou ça lui a fait plaisir de cogner sur un des siens ? Si, si ! Je suis sûr de l'avoir vu sourire un court instant. Ma parole, c'est pas colonel ultra strict, c'est un vicieux ! Je les sens mal ces sessions entraînement, mais mal...
- Oletto, allez au surplus et habillez-vous en conséquence. Les règles, c'est comme la hiérarchie, c'est pas pour les...
- Ouais, ouais pas pour l'chiens, j'ai capté l'idée m'rci.
L'a pas l'air d'avoir bien pris que je lui coupe la parole. Je devrais m'arrêter ici.
- Mais franch'ment... que j'fasse l'entraîn'ment en uniforme ou en slip, ça changera qu'dalle.
Moi et ma grande gueule...
Tout le monde se tait. Les lèches-cul osent plus moufter depuis tout à l'heure, et Tashiak a l'air de réfléchir à la manière de me cuisiner. Maintenant que j'y réfléchis bien, j'ai fréquenté des tas de pirates, parfois même des révos, et pourtant... je me suis jamais senti aussi peu en sécurité qu'avec un gars censé être de mon côté.
- En slip vous dîtes ?...
- Ouais 'fin... C'tait une expr'ssion hein...