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A la recherche de Monsieur le Baron

Poiscaille, décidément le sort se jouait des deux apprentis pirates. Après avoir combattu les Hommes-poissons sur Las camp, les voilà qui se retrouvaient dans la plus grande ville de pêcheur de West Blue, peut être même des Blues. Sur le petit marché du port, les poissonnières vendaient leurs produits à la criée et les badauds venaient en nombre pour acheter les poissons des pittoresques commerçantes. Mais James et Mochi n'étaient pas là pour ces poissons, ils avaient eu leur dose, ils étaient là pour repêcher un poisson bien plus gros, un poisson qui valait 20 millions de Berrys.

Sans même connaître la taille de la ville, elle semblait, au vu du nombre d'habitants déambulant dans les rues, foutrement grande.

"Au fait, tu connais un peu le coin ?"

"Non, pas du tout"

"On a pas le temps de faire du tourisme hein ?"

"Quoi ?! Non, on est pas là pour ça ..."


Evidemment, il n'avait pas le temps, ils devaient se grouiller de trouver le Baron avant qu'il ne soit exécuté ou autre. Mais les deux bougres, après avoir quelques peu tourné dans la ville, ne trouvèrent pas la garnison, laquelle, ne se trouvait visiblement pas dans le centre de la ville. Perdu, ils n'en demeurèrent pas moins chanceux, car à force de marcher dans le vide, ils finirent par croiser une petite patrouille militaire et se décidèrent à la suivre, discrètement, bien entendu.

Comme ils suivaient de loin, ils ne furent pas remarquer et à aucun moment, ils n'éveillèrent le moindre soupçon. Leur filature fut positive et se solda, après quelques temps de marche -car les Marines tournaient un peu en rond- par la découverte de la garnison militaire de la citée pêcheresque. Ils avaient limité leur recherche au centre-ville, la base se trouvait non loin de là. La petite troupe de soldat entra dans le bâtiment et disparurent. Quelques gardes se trouvaient à l'entrée.

"Voilà les lieux de notre futur crime !"

"On devrait faire un tour pour observer"


James acquiesça. Ils firent un tour, une base somme toute assez classique, mais plutôt bien défendu, ils allaient devoir, par un moyen ou par un autre, pénetrer dans ce bastion et trouver la prison et faire échapper le prisonnier, le tout, sans se faire arrêter. Ca risquait d'être coton, le bâtiment était bien gardé et ne semblait pas présenter de faille. En tout pas une qui soit visible.

Ils décidèrent de marcher un peu aux alentours afin de réfléchir à un plan. La nuit tomba, ils n'avaits toujours pas de plan, mais y avait du changement du côté de la base. Enfin, certains gars semblaient finir leur journée, d'autres commençaient leur nuit. Les marines entraient et sortaient sans se faire interpeller par les deux gardes. Ils avaient peut-être là leur ticket d'entrée pour la base.

Ceux qui finissaient leur journée se dispersaient en plusieurs groupes. Parmis ceux-ci, certains groupes manifestaient leur désir d'aller boire un godet ou deux. James et Mochi décidèrent d'en suivre un. Trois gars qui marchaient bruyamment vers un bar ou l'ambiance semblait festive, eu égard à la musique et aux cris qu'on pouvait entendre de l'extérieur. Les deux compères se regardèrent et se comprirent aussitôt, c'était leur chance. S'ils se mêlaient à la fête et qu'ils parvenaient à isoler deux des trois marins lorsqu'ils seraient alcoolisés ... Ils n'auraient plus qu'à les dépouiller et à voler leurs effets personnels ... Si tout se passait bien, il pourrait rentrer dans la base cette nuit même. Il pourrait par la même, leurs soutirer quelques informations importantes sur l'endroit et sur le Baron de Muninchaunen.
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L’idée n’était certes pas révolutionnaire, mais cela tenait tout de même la route. Se faire passer pour un marine ne devait pas être trop compliqué au vu de nombre d’idiots dans cette institution. Il suffisait de revêtir un de leur uniforme et d’agir de manière bête et disciplinée pour pouvoir se fondre dans la masse. Par contre ils ne devaient en aucun cas se faire démasquer une fois à l’intérieur, sinon c’était avec les fers qu’ils ressortiraient de ce lieu. Pour éviter ce petit désagrément, il fallait en apprendre le maximum sur le QG avant de penser y mettre les pieds.

Comme l’avait intelligemment suggéré son partenaire, ils devaient non seulement emprunter la tenue des trois bidasses, mais aussi les faire parler, de grès ou de force. Ce n’était pas à première vue des hauts gradés, plutôt de simple truffions, s’attaquer à un marine plus hauts gradés augmenter considérablement les risques. Cependant ils devaient en savoir assez pour pouvoir guider les deux pirates jusqu’aux geôles.

*En espérant qu’ils soient aussi bavards pendant l’interrogatoire…*

Après avoir laissé un écart appréciable, les deux mercenaires emboîtèrent le pas aux marines. C’était sans doute la filature la plus simple au monde, avec le boucan qu’ils produisaient, même un aveugle arriverait à les suivre sans la moindre difficulté. Mais en y réfléchissant, à quoi bon être discret ? Sur une île comme celle-ci, qui aurait la présence d’esprit à vouloir chercher des noises à l’armée ? Surtout trois troufions sans la moindre valeur, aucun intérêt. À l’exception de deux personnes pour lesquels ils représentaient la clé pour accéder à vingt-millions de Berrys…

Après une petite promenade d’environ une dizaine de minutes, les trois soldats quittèrent la route pour se diriger vers une taverne.

« Chez Lucien & Lulu ».

À l’ouverture de la porte, un vacarme de l’enfer s’échappa de l’établissement. Il était plein à craquer à cette heure tardive, ce qui arrangeait bien les affaires des deux malfrats.

« Parfait ! Quoi de mieux qu’une foule dense dans un endroit comme celui-ci pour garder à l’œil nos proies tout en restant à l’abri des regards ? En plus une petite pinte ne serait pas de trop. Allons-y Doc. ».

James fût le premier à pousser la porte, une bouffée d’air chaud lui sauta au visage. Difficile d’y voir clair là-dedans, l’endroit était bondé jusqu’à ras bord et la fumée n’arrangeait rien. Le jeune homme chercha du regard leurs cibles, il lui fallut pas moins d’une longue minute pour finalement les repérer. Ils avaient rejoint un autre groupe de marine, il devait facilement avoir dix ou douze bidasses sur la même table.

*Merde… C’est un véritable nid ici*.

« Hey, vous êtes venus ici pour consommer ou simplement admirer la bâtisse ? »

Blackburn se retourna, surpris quelqu’un lui adresse la parole

« Vous n’êtes pas du coin je me trompe ? Vous n’avez pas la gueule d’un marine et encore moins d’un mec du coin. »

*Je prend ceci comme un compliment *

« Non, nous sommes de… passage pour les affaires. Nous souhaitons bien évidemment goûter à votre cuvée locale. »

« L’établissement ne fait pas crédit pour les nouvelles têtes. »

La vue d’une somme non négligeable de Berrys décrispa le visage du tavernier.

« Parfait ! »

Après avoir trouvé une des rares tables vacantes, les deux hommes s’installèrent pour siroter leur boisson. Tout en gardant un œil sur les militaires, ces derniers n’avaient pas l’air de vouloir quitter les lieux dans l’immédiat. Même ici, les bruits des conversations et des rires n’arrivaient pas à masquer leur voix. Ils étaient rendus à un point tel, qu’ils en venaient presque à hurler pour s’entendre les uns et des autres.

*Impressionnant ce manque de savoir-vivre…*

Ce n’est que tard dans la nuit que les soldats se levèrent pour quitter les lieux. Un d’entre eux était dans un état lamentable. Sans l’aide de ses camarades, il n’aurait jamais pu tenir un seul instant debout. Les deux pirates patientèrent environ cinq minutes avant de sortir à leur tour. C’était risqué d’attendre autant, mais ils ne devaient en aucun cas éveiller le moindre soupçon. Fort heureusement, avec un tel poivrot pour compagnon, les marines n’avaient pu faire que quelques mètres avant de devoir s’arrêter. Le plus soul était plié en deux dans un fossé, en train de rendre ses tripes ainsi que des litres d’alcool.

« Putain tu fais chier Sam,  à chaque fois c’est pareil. Tu rentres complètement bourré ! »

« On va encore avoir se faire remonter les bretelles par le sergent par ta faute… Je ne te couvre plus ! »

C’était le moment idéal, pas un chat dans la rue et des cibles à l’arrêt. Après s’être rapproché le plus naturellement possible des bidasses, James engagea la conversation :

« Bonsoir, votre ami à un problème ? »

« Non, cela lui arrive souvent, l’alcool c’est un de ses vices… »

« Vous êtes en poste depuis longtemps au QG de la marine ? »

« Hum ? C’est quoi cette question ? Il se fait tard, vous devriez… »

James décocha un violent coup dans le menton de son interlocuteur, le faisait valser dans le fossé. Mochi neutralisa dans le même temps l’autre marine encore valide. Quant au troisième, un seul coup de pied dans le dos suffit pour le mettre hors d’état de nuire. Même si dans son état ce n’était pas réellement une menace. Au moins il passera une bonne nuit dans le fossé, avec sa tête dans son vomi pour lui tenir chaud.

« Bon maintenant, il faut qu’on les embarque dans un endroit discret…. »

À l’aller James avait remarqué la présence de grands entrepôts en dehors de la route. C’était le genre d’endroit idéal pour être à l’abri des regards indiscrets. Une fois les corps chargés sur leur dos, les deux hommes se dirigèrent à la lumière de la lune en direction d’une des bâtisses. L’endroit était immense, de quoi avoir le loisir de faire des basses œuvres en toute discrétion. Une fois rentrés dedans, ils dévêtirent les deux hommes pour récupérer les uniformes.

« Bon... Première étape, maintenant il faut les faire parler… Tu as déjà fait ça Mochi ? »

« Non… »

« Moi non plus… Mais j’ai peut-être une idée… »

Pas besoin de chercher très loin une méthode efficace de torture. Son petit séjour sur Kanokuni lui avait fait découvrir les loisirs de la torture, et notamment de la tête dans les toilettes. Point de toilettes ici, mais un bac suffirait amplement. Une fois s’être assuré que les deux hommes étaient bien ligotés, James saisit un sceau qui traînait dans le coin pour le remplir d’eau. Première étape, mettre les deux cocos en condition. Rien de tel qu’un bon seau d’eau sur la tête pour leur faire retrouver leurs esprits, simple, mais terriblement efficace.

« Hein ? Où sommes-nous... ? »

La seule source de lumière, une petite lampe à pétrole se trouvait derrière les deux tortionnaires. De quelle sorte, qu’il soit impossible pour prisonniers de distinguer clairement les visages de James et Mochi.

« Qu’est-ce que vous nous voulez ? Qui êtes-vous ? »

« Les questions ici c’est nous qui les posons… ! Vous êtes au courant de l’arrivée d’un prisonnier dans la base, un pirate avec une prime de 20 Millions sur la tête ? Vous allez nous expliquer clairement comment nous rendre jusqu’à lui… »

« Plutôt crever qu’aider des vauriens dans votre genre ! Je suis marine, même sous la torture je ne parlerai pas !! »

« Vraiment ? »

Blackburn attrapa le petit insolent pour le trainer jusqu’au bac. Une fois devant il empoigna la tête du malheureux pour la plonger sous l’eau durant des secondes interminables pour la victime.

« Vous ! Vous êtes malade ! »

« Alors ? »

« Va te faire… »


Glouglouglou


James répéta l’opération à de nombreuses reprises. Cela ne lui plaisait pas de faire ça, il trouva cette manière de faire répugnante. Mais avait-il le choix ?
L’homme finit par tomber inconscient avant d’avoir parlé.

*Bordel, il a des couilles ce mec… Je regrette d’avoir à faire ça. Mais les affaires sont les affaires.*

« Au suivant… »

Son collègue paraissait moins hardi à première vue. Il tenta de se débattre avant de fondre en larmes.

*J’aurais peut-être dû commencer par lui tout compte fait…*

Cette fois-ci un seul voyage dans l’eau suffit pour lui dénouer la langue.

« Je… Je vais tout vous dire ! Pitié arrêtez ça ! »

L’homme passa à table sans se faire prier. James remit deux trois coups de pressions pour être sûr qu’il ne raconte pas de bobards. Mais le type était à la limite de se faire dessus, pas le genre à venir raconter des mensonges dans une situation pareille. Une fois les points importants mémorisés, Blackburn assomma le militaire, il n’arrêtait pas de brailler comme une fillette. Il fallait du calme pour élaborer le plan, chose impossible avec une pleureuse pareille.

« Bon Doc, avant de partir on fait quoi des deux gus ? Si jamais ils parlent avant qu’on arrive à faire échapper le client. On est clairement foutu… »

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"Ce hangar semble abandonné, attachons-les à ce pilier et bâillonont-les ! Le temps qu'on les retrouve on aura mis les voiles" dit le toubib en pointant le poteau du doigt.

"T'es sûr que ça ira ? S'ils sont retrouvés avant, on est mal ..." répondit James.

Mais, il n'objecta pas plus. Et honnêtement, Mochi préférait ainsi. Tuer un homme, il en était capable, mais tuer un homme qui ne pouvait pas se défendre, c'était autre chose. Comme James partageait probablement ce sentiment, ils les attachèrent au pilier et ils les bâillonèrent, comme convenu. Immobilisé et dans le coltoar, il ne leur poserait aucun problème, du moins, s'ils faisaient vite. Dans tous les cas, ils ne devaient pas traîner. Puis, ils se changèrent, et revêtirent les tenues de Marine. Par chance, les tailles correspondaient. Le seul problème, c'était la casquette du toubib, elle n'était pas assez grande et le boulon de son crâne dépassait, ce qui ne manquerait de susciter quelques réactions et de faire quelques suspicieux.

"Mais, tu peux pas y aller comme ça ! On va se faire repérer !"

"J'y peux rien"

"Tu peux pas l'enlever ?"
demanda James en regardant le machin de plus prêt.

"Non, on y va comme ça, ou je m'en trouve un plus grand dans le bar, y avait ce gorille là ! Avec la tête énorme qu'il avait, sa casquette devrait être plus grande, en la serrant au max elle cachera mon boulon"

"Ouais, mais y aura quand même une grosse bosse ..."


Comme c'était leur seule option, ils retournèrent au bar, croisant les doigts, pour que le géant y soit toujours. Il y était. Mochi y entra seul, faisant signe à son partenaire de ne pas le suivre. Les trois soldats restant étaient ivre mort. Le grand, que Mochi avait pris pour cible racontait une histoire. Il était tellement bourré que Mochi ne comprenait rien. Mais ses deux interlocuteurs, eux, étaient plongés dans l'histoire. Par chance, il était tellement alcoolisé que son chapeau avait dû tomber au sol, derrière lui, discrètement, Mochi se baissa et ramassa la casquette. Comme personne ne le remarqua, il tourna les talons et se dirigea vers la sortie.

"Hep' toi là !"

Le toubib stoppa net sa marche. Avait-il remarqué qu'il avait récupéré le chapeau ? Avait-il déjà remarqué qu'il était un intrus ? Si vite ? Alors qu'ils étaient dans ce si pitoyable état ?

"Hep' serveur, remets nous en un p'tit ! Un chacun hein !"


Soulagé, le binoclard accéléra le pas jusqu'à se retrouver à l'extérieur où il reprit son calme. James l'attendait. Dans un coin, il enfila la casquette et la serra au max. Le résultat était loin d'être reluisant et donnait l'impression qu'il avait le sommet de son crâne plus large que le reste, pour ne rien arranger, cette protubérance était uniquement du côté gauche de sa tête. Voyant et absolument ridicule ... Enfin, ça il pouvait encore s'y faire et puis, il pouvait pas vraiment faire mieux. La seule chose qu'ils avaient à espérer c'est que ça ne se remarque pas. L'obscurité jouerait peut-être en leurs faveurs.

Ils se rendirent donc à la garnison et y entrèrent sans aucun problème après avoir été salué par les deux gardes de l'entrée. Il s'agissait désormais de retrouver les geôles. D'après leurs informations, celles-ci étaient au sous-sol. Maintenant qu'ils étaient entrés, ils devaient marcher le long du couloir principal, au bout duquel ils devaient prendre la droite, puis la seconde à droite, qui donnait sur un escalier menant à l'étage du dessous. Là ils trouveraient directement le prisonnier qui serait sûrement surveillé par un garde, peut être deux. Le long couloir devant eux était vide, le plan semblait trop facile, James, d'un pas déterminé emprunta le couloir en premier, Mochi, le suivit de près. Le bout du couloir se rapprochait à vu d'oeil, quand une porte claqua derrière eux. James et Mochi se retournèrent. Un petit gars trapu avec une tête carré et rouge de colère fit son apparition. Au vu de son uniforme, c'était un lieutenant.

"Vous deux là ! Suivez-moi !", comme James et Mochi ne bougeaient pas, il reprit "Une objection soldats ?"

"On a reçu pour ordre d'aller prendre la relève à la prison, Lieutenant !"

"Mais je viens juste d'y envoyer deux gars !"


Il allait sûrement découvrir le poteau rose, Mochi, attrapa dans une poche une de ses aiguilles d'acupuncture, qu'il avait récupéré de sa blouse, prêt à la lui lancer entre les deux yeux.

"Merde, y a vraiment un problème de communication dans cette caserne ... Bon suivez-moi !"

Le lieutenant se retourna en faisant signe de suivre. Il partait dans la direction opposée à la prison. James et Mochi se regardèrent désespérés. Le toubib était prêt à l'assommer et à courir vers la prison, quand deux autres soldats firent leurs apparitions. Ils étaient à l'entrée et se dirigeaient dans leur direction. Comme il n'était pas judicieux de se battre dans un couloir aussi étroit, qui risquait d'alerter toute la base, Mochi fit signe à James de ne rien faire. Après tout, il n'était que minuit et demi et ils avaient encore plusieurs heures devant eux. Ils emboîtèrent donc le pas au Lieutenant. Trois portes plus loin le lieutenant s'arrêta et ouvrit une porte, les deux autres soldats passèrent leur chemin.

La porte que le lieutenant venait d'ouvrir donnait sur quatre marches d'escalier, menant eux même à une petite salle mal éclairé remplie de caisses. Tout un tas de caisses empilées les unes sur les autres, le tout ordonné, permettait quelques accès étroit par-ci, par-là, par lesquels on ne pouvait passer qu'en marchant en crabe.

Comme le lieutenant fermait la marche, il remarqua la casquette de Mochi qui partait sur la gauche en une étrange protubérance.

"Dites donc soldats ! Qu'est ce que c'est que cette bosse là ? C'est pas règlementaire vous savez ?"


"Ah ça ?"
dit-il en touchant son boulon camouflé, "J'ai juste pris un mauvais coup !" continua t-il en essayant d'avoir l'air le plus stupide possible.

Malgré tout, il continuait à jeter un oeil inquisiteur sur la casquette.

"Qu'est-ce qu'on fait là alors mon Lieutenant ?"
dit James pour changer de sujet.

Et au grand soulagement du toubib, ils changèrent de sujet. Le lieutenant leva la tête et regarda au fond de la pièce.

"Charlie ! T'es là ? Encore en train de roupiller j'imagine !"

"Oui Lieutenant ! Non Lieutenant !"

"Ok, on est venu t'aider à ranger ce foutoir ! A 4 on ira vite !"

"Oui Lieutenant, Merci Lieutenant !"

"Ok les gars on fait le tri et on vide toutes les merdes inutiles ! Bien entendu, JE détermine ce qu'est une merde inutile ! AU BOULOT !!!"
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*Alléluia, heureusement que nous sommes en présence d’un lieutenant pas très vif d’esprit…*


« Ok les gars on fait le tri et on vide toutes les merdes inutiles ! Bien entendu, JE détermine ce qu’est une merde inutile ! AU BOULOT !!! »

C’était donc ça le job d’un marine ? Être un larbin aux servies d’un autre larbin mieux placé, qui est lui-même au service d’un chef larbin ? Sa première mission en tant que soldat semblait à des années-lumière des slogans inscrits noir sur blanc sur les affiches de recrutement de la marine.

« Venez nous rejoindre pour une vie hors du commun ! »

« Marre de la monotonie de votre vie ? Rejoignez-nous, chez nous chaque jour est unique ! »


*Et bla et bla et bla…*

Faute d’avoir le choix, le jeune homme exécuta les ordres à reculons. Difficile de trouver une quelconque motivation à faire une basse besogne, quand plus de vingt-millions de Berrys vous attendent bien, sagement quelques parts dans ce quartier général. Une caisse, deux caisses, trois caisses… Les joies de l’administration et sa faculté unique à pouvoir stocker des choses inutiles en se persuadant du contraire. Au bout d’un bon quart d’heure, l’un des deux vrais troufions s’adressa à James

« Vous êtes du détachement venu en renfort la semaine dernière ? »

« Euh… oui… »

« SILENCE ! Dépensez plutôt votre énergie pour vous activer, car cela traine !! »

« Quel gros con celui-là… »

« QUOI ? Qu’est-ce que j’ai entendu ? »

« Rien Lieutenant Magret ! »

« Je préfère ! »

Après une heure à sortir de satanés cartons, les deux intrus étaient enfin libres.

« Bon, parfait ! Vous pouvez rejoindre le quartier détention à présent ! Rompez ! »

Après avoir fait quelques pas dans la direction opposée, Blackburn s’adressa au Doc :

« Bon maintenant passons aux choses sérieuses. En espérant que tout se passe comme prévu, je commence à avoir des démangeaisons avec cette foutue tenue de clown. »

Les deux hommes se dirigèrent donc au niveau inférieur comme l’avait indiqué leur captif. Même si les explications avaient été plutôt claires, il était cependant bien difficile de se repérer dans ce méandre de couloirs. Cela grouillait de vie, une véritable ruche, des dizaines de marins s’affairaient à des tâches aussi diverses que variées. La zone de détention était facilement reconnaissable, les deux pirates se retrouvèrent devant une immense grille gardée par deux soldats droits comme des « i ».

« Hum… allons-y, faisons notre numéro… »

Blackburn se dirigea vers l’une des sentinelles qui n’avaient pas bougé un cil depuis leur arrivée.

« Nous sommes venus effectuer la relève, sur ordre du lieutenant Magrot »

« Lieutenant Magrot ? C’est qui lui ? » Le militaire jeta un œil en direction de son collègue qui haussa les épaules en guise de réponse.

« Pscht c’est Magret !! »

« Euh, Magret je voulais dire. Désolé nous sommes du bataillon fraichement débarqué ! Les noms et moi cela fait deux ah ah ah… »

« Ah je vois, vous venez de North Blue c’est ça ? … Je n’étais pas au courant pour la relève ! » Il jeta une nouvelle fois un regard à son collègue, qui eut la même réponse.

« Allez voir à l’intérieur, cela doit surement concerner l’autre partie de l’équipe. »

L’affaire prenait une nouvelle tournure, les prisonniers semblaient mieux gardés que prévu. Une fois la grille ouverte, les faux marines continuèrent leur route en longeant d’innombrables cellules. La plupart étaient vides, au total James ne compta qu’une petite dizaine de prisonniers. Mais comment reconnaitre leur cible ? Des vieux ce n’est pas ce qui manquait, le jeune homme avait identifié au moins trois personnes pouvant correspondre au profil.

« Tu as une idée sur la tronche de notre client Doc ? »

« Attends laisse-moi une minute, je vais le… ! »

Pendant qu’ils passaient en revue la tête des détenus, un soldat se porta à leur rencontre.

« Vous faites quoi ici ? »

« Caporal ! Nous… sommes venus en renfort sur ordre du… »

« Renfort ? C’est demain qu’a lieu le transfert de prisonniers ! On a demandé du renfort pour demain, pas pour ce soir ! Comme d’habitude c’est toujours aussi bien organisé là-haut ! »

Les choses se compliquaient à présent, avec notamment une nouvelle information. Demain le détenu sera extradé vers un nouveau centre de rétention. Ce n’était pas du tout prévu au programme !
James regarda Mochi en quête d’une solution miracle pour les sortir de ce pétrin.

« Maintenant, que nous sommes-là nous pouvons tout de même vous relevez au besoin ?... Mon caporal ! »

« Hum… Pourquoi pas, je dois faire mon rapport à mon supérieur concernant un petit incident… »

Au même moment, la grille d’entrée s’ouvrit avec fracas et plusieurs silhouettes approchées d’un pas rapide dans leur direction.

« A MON COMMANDEMENT ! GARDE A VOUS ! »

L’homme qui venait d’entrée avec trois de ses subordonnés était le commandant en charge du quartier général sur Poiscaille.

« Messieurs ! Ce soir vient d’accoster le navire-panier à salade sur notre île ! Je ne veux aucun retard demain concernant le transfert des prisonniers. Notamment notre invité de marque. » L’officier jeta un regard en direction d’une cellule se trouvant derrière lui. Dans laquelle était présent un vieil homme tout rabougri :

« Fait moi une courbette pour me saluer saleté de marine !! »

Choqué par un tel comportement l’un des accompagnateurs de gradé se jeta au-devant de la cellule pour faire venir mettre un terme à ses propos injurieux :

« UN PEU DE RESPECT ENVERS LE COMMANDANT VIL PIRATE ! »

« Cela ne m'atteint pas, qu’il profite de ses derniers moments de vie pour cracher sa haine. Bientôt la marine mettra un terme à sa vie de truands et de bandits !  Soldat, repos ! »

L’officier disparu l’instant d’après avec ses chiens de garde.

« Bon, vous deux vous savez jouer aux cartes ? Car la nuit promet d’être longue jusqu’à la relève… »

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"Ouais, je sais jouer, enfin, ça dépend, des jeux, y en a des tas !"

Mochi ne répondit pas, pensif, il se demandait comment ils allaient bien pouvoir sortir de là. Ils étaient avec ce joueur de carte à l'intérieur des geôles, lesquels étaient gardés par une grille qui ne s'ouvrait que depuis l'extérieur, grille, elle même surveillée de près par deux soldats. Il n'était qu'une heure du matin, ils avaient encore un peu de temps devant eux, ils allaient en avoir besoin. Pour le moment, le toubib n'avait aucun plan.

"Pas très bavard votre copain !"

"On s'y fait"


Dans l'immédiat, il se devait d'identifier le Baron de Muninchaunen. Il y avait pas mal de prisonnier là dedans et ils se devaient de partir avec le bon colis. Le concerné était probablement celui qui avait joué les durs contre le commandant, c'était un vieillard. Y en avait d'autres, mais celui là attira l'attention du binoclard qui s'approcha sa cellule.

"Approche toi de là sacripant, que je te pète la gueule !"


Le vieux nabot s'agripait à la grille, appuyant ses pieds sur les barreaux, il ne touchait même pas le sol. C'était peut-être lui, difficile à dire en réalité, car il avait pris un sacré coup de vieux en comparaison à la photo de son avis de recherche. Le toubib qui cherchait à identifier le bonhomme essayait de l'examiner sous plusieurs angles, effectuant pour ce faire, quelques mouvements de tête et de corps tout à fait étrange, laissant son auditeur tout à fait pantois.

"Vous avez là le Baron de Muninchaunen en personne ! Ce gars est une légende, c'était un gros dur dans le temps !"

Le vieux lâcha la barre, faisant mine de ne rien entendre, il se grattait l'intérieur de l'oreille avec son auriculaire. Il avait pas l'air méchant, difficile d'imaginer qu'il fut un si dangereux pirate. De petite taille, tout ridée, il avait plus l'air ridicule qu'autre chose.

"Vous y fiez pas, il a l'air de rien comme ça, mais il est fort ! Il a mis au tapis pas mal de gars avant que le commandant Big Zoubi ne le neutralise."


Maintenant qu'il pouvait mettre une tête sur le client, fallait tâcher moyen de s'échapper de là, avec le vieux sur le dos. Mochi fit le tour des cellules, cherchant la moindre faille dans laquelle ils pourraient se glisser. Il n'y en avait pas. La prison était au sous-sol, les rares ouvertures consistaient en de petites fenêtres barrées, permettant de laisser passer quelques rayons de lumière dans les cellules. Mais personne ne pouvait passer à travers, pas même le vieux. La seule issue était donc la porte par laquelle ils étaient entrés.

Le toubib revînt vers les joueurs de cartes, que Blackburn avait rejoint. Il en avait profité pour poser quelques questions. Il en découlait qu'un navire partirait le lendemain, qui livrerait une poignée de prisonniers au bagne de Whiperia. Mais, comme il y avait un gros bonnet à transférer, cette fois-ci, ils avaient fait appel à un gros bonnet de la Marine, un certain Earp Wyatt. D'après le troufion ce gars était un petit jeune très prometteur. Ils apprirent aussi que le navire partirait en début d'après midi, depuis le port secondaire de la ville, celui qui était attribué à la Marine. Le visage du toubib s'illumina. Ils ne pouvaient certes pas s'évader depuis cette caserne, mais peut-être pourrait-il s'évader depuis le navire ? C'était en tout cas, la seule option valable aux yeux du médecin. Toujours d'après le troufion, la traversée jusqu'à Whiperia durerait plusieurs jours, dès lors, ils auraient le temps de trouver un plan. Comme il ruminait quelques mots incompréhensibles durant sa réflexion, il fut de nouveau interpellé par le soldat.

"Quoi ? Z'avez dit quelque chose ?"

Une fois de plus, le toubib, perdu dans ses pensées, ne répondit pas.

"L'est vraiment pas causant votre copain !"

"On s'y fait" répondit James en haussant les épaules.

Les heures passèrent, lentement, mais elles passèrent, bientôt les premiers rayons de soleil firent leurs apparitions. Il était 5h30, le soleil se leva. Le chant matinal des coqs se fit entendre, la relève se pointa. Blackburn et Mochi purent enfin sortir de là. Le toubib était crevé, il n'avait pas pu dormir depuis qu'ils avaient posés le pied sur l'île. Ils avaient un peu de temps devant eux, le bateau -qu'il fallait encore trouver- ne partirait qu'en début d'après-midi. Cela dit, ils n'avaient pas d'horaires précises.

"Tu penses la même chose que moi ?"

"Ouais" répondit le toubib, avant de reprendre, "Enfin, ça dépend, tu penses à quoi ?"

"On trouve le navire et on embarque !"

"Ouais, je pensais la même chose"


Mais avant toute chose, ils devaient récupérer leurs effets personnels et décider de ce qu'ils devaient faire des deux gars qu'ils avaient attaché dans le hangar. Ils étaient toujours là. Toujours inconscient. Ils commencèrent par subtiliser leurs sacoches de marins, dans lesquels ils rangèrent leurs effets personnels. Restait plus qu'à décider ce qu'ils devaient faire d'eux. Sachant que s'ils parlaient trop tôt, ils pourraient contacter le navire via den den mushi, ce qui, à coup sûr, les mettraient dans le pétrin. Le mieux était encore de les laisser là, le meurtre des deux gaillards, éveillerait tout autant les soupçons.
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James se retrouver au même titre que Mochi devant un sacré dilemme. Que faire de leurs deux captifs ? Aussi bien lui que le Doc n’étaient du genre à égorger froidement un homme, qui puisait les mains liées.

*Hum… Que faire au juste ?*

Tôt ou tard quelqu’un remarquera leur absence à la base, c’était le risque de voir les choses se compliquer davantage pour les deux pirates. Cette île n’est pas immense, il ne faudrait que quelques heures à la marine pour effectuer une battue qui permettrait de retrouver leurs disparus. James avait beau retourner le problème dans tous les sens, aucune solution ne lui venait à l’esprit.

« Merde… Si on m’avait dit un jour que je serais confronté à un souci pareil…. La réussite de la mission et surtout notre vie dépendent de notre choix… »

Le jeune homme jeta un regard en direction du Doc dans l’espoir de voir ce dernier prendre en main ce choix difficile, mais en vain.

*Que Dieu me pardonne…*

Le pirate dégaina son épée avec la vague idée de mettre un terme à l’existence des deux soldats. Avant qu’il ne puisse faire le premier, Mochi lui barra la route avec son bras :

« Je t’interdis de faire ça… Nous sommes peut-être des hors-la-loi, mais je refuse d’être un assassin ! »

« Merci… Je… Je n’aurais pas eu le courage de toute manière… C’était une idée stupide… »

Le blondinet rangea son arme et commença à faire les cent pas…

« Chiottes, tant pis ! On prend le risque, nous les laissons en vie ici… Assure-toi juste qu’ils ne se mettent à gambader dans les près d’ici le départ du navire ! »

Après avoir récupérer avec précaution l’ensemble de leurs effets et s’assurer que les deux loustics n’allaient pas se faire la malle. Le duo de choc se dirigea vers la zone portuaire réservée à l’armée. Toujours en possession de leur tenue de marine, ils pensaient pouvoir se jouer une nouvelle fois de la vigilance des gardes. Blackburn était un peu moins stressé et plus à l’aise dans son déguisement pour cette infiltration que la précédente. Surement, car tout ceci se passait maintenant à l’extérieur et non dans le QG de la marine. Le grand air est bien moins oppressant que des murs en béton et des centaines de soldats confinés dans un espace clos. En s’avançant jusqu’au poste de contrôle, il avait déjà remarqué plus d’une façon de fuir au cas où.

*Si cela capote, nous aurons bien plus de chance de sauver nos fesses ici… En espérant qu’ils n’utilisent pas un canon contre nous… *

Il ne restait plus qu’une dizaine de mètres avant le point de contrôle. Blackburn souffla un grand coup pour évacuer la pression, il chuchota à son complice :

« Bon… il n’y a pas de raison que cela foire… Mais au cas où, prépare-toi à déguerpir d’ici à toute jambe… »


L’entrée était gardée par un petit détachement de soldats, environ une dizaine à vue de nez. Pour une raison inconnue, ils semblaient sur leur garde. L’idée que les deux prisonniers avaient livré leur secret traversa l’esprit de James quelques instants. Ce dernier eut un léger mouvement de recul avant de se raviser.

*C’est impossible, ils doivent simplement être en alerte avec la présence du navire-prison… *


L’un des gardes se dirigea vers eux, c’était un sous-officier, surement l’homme qui commandait ce contingent.

« Soldats ! Régiment et motif de votre venue ? »

*Chiotte…*

« Euh… nous sommes sous les ordres du lieutenant… »

Au même moment un Den Den mushi sonna à l’intérieur du poste de contrôle, quelques secondes plus tard un troufion sortit de là au galop avec l’appareil en main.

« Sergent ! C’est pour vous ! C’est un appel prioritaire du QG ! »

« Hum ?! Qu’est-ce qu’ils me veulent encore ! »

« Mon lieutenant ?! Oui… hum… Oui… Oui… Bien sûr ! Tout de suite mon lieutenant ! »

Après avoir raccroché, il se tourna vers ses hommes avec un air furieux !

« Bordel de dieu ! Vous avez encore fait de la merde avec la gestion des stocks ! Maintenant j’ai un officier sur la croupe à cause de vos conneries ! Je vous préviens, si je me fais chier dessus à cause de ça ! Vous êtes bon pour récurer les chiottes pendant dix ans !! »

James et Mochi ne savaient pas comment réagir à tout ça. Une chose était certaine, il ne fallait pas rester dans les pattes de ce sergent sous peine de se faire pourrir à leur tour.

« Et vous deux ? Qu’est-ce que vous branlez-là ! Dégagez d’ici en vitesse, je n’ai pas envie d’avoir un autre lieutenant sur le dos, car j’ai eu le malheur de retenir ses hommes ! »

Une fois le point de contrôle passé avec brio, les deux flibustiers étaient à présent libres de se mouvoir sans que personne ne vienne leur demander des comptes.

« Bon, avant toute chose, il faut déjà trouver notre navire… hum… »

L’endroit grouillait de vie, des dizaines et des dizaines d’hommes s’affairaient dans tous les sens. Déchargeant ou chargeant du matériel sur l’un des cinq navires présents à ce moment au mouillage. Mochi tapota sur l’épaule de James pour attirer son attention :

« Je crois que c’est celui-là… ! »


Tout à droite, hors du champ de vision du blondinet, se trouvait en effet un navire bien plus imposant que les autres. Un cordon de sécurité était disposé tout autour de la rampe d’accès.

« Il est sacrément bien gardé… Je doute qu’on puisse monter à bord sans un contrôle méticuleux… »

Les deux hommes se rapprochèrent de leur objectif pour prendre la température. Les marines présents ici n’avaient rien à voir avec les soldats rencontraient jusqu’ici. Ils étaient bien mieux armés et surtout d’une tout autre stature. Vu leur disposition et surtout leur nombre, vouloir monter à bord du navire à leur insu était totalement impossible. De plus chaque soldat du QG qui transportait la cargaison à bord était escorté par au moins un garde.

« Aucun doute… c’est bien notre navire… Mais comment allons-nous faire ? C’est une véritable forteresse... »

À cet instant, cela semblait limite plus simple aux yeux de James d’attaquer le QG pour libérer le vieux pirate que devoir affronter l’escouade du navire-prison.
Une voix grave tonna derrière eux, les prenants par surprise :

« Hey ! Vous deux qu’est-ce vous fichez là ?! C’est une zone interdite sans autorisation ! »

« Euh mon… »

« Je m’en fiche de vos excuses ! Vous vous êtes engagés dans la marine pour faire du tourisme ? ! »

« Non mon… »


« Silence ! C’est qui votre supérieur, que je lui fasse un rapport ! Votre insolence ne restera pas impunie ! Vous voyez mes galons ?! Je suis lieutenant ! Comme le fût mon père avant moi et mon grand-père ! Alors ce n’est pas de la vermine d’eau douce qui va me parler ainsi ! Suivez-moi ! Je vais vous trouver des corvées dignes de votre rang ! »

James regarda Mochi avec étonnement. Ils étaient tombés sur un sacré phénomène et surtout un beau salop en la personne de ce lieutenant. N’ayant pas l’envie de créer un incident ici, ils décidèrent de suivre bien sagement l’officier. Ils se dirigèrent en en direction d’un bâtiment à l’extrémité des quais. Une fois la porte d’entrée franchie le soldat hurla sur les deux hommes :

« Gardes à vous soldats ! Voici mon illustre ancêtre, le commandant Ruby Rodd ! Redoutable commandant du Grand Line ! »

Un portrait était accroché sur le mur sur leur droite. Il représentait un homme avec un faciès similaire à leur interlocuteur, et ce n’était pas vraiment un compliment.

« Voilà un exemple pour nous tous ! Sachez que mon […] Vermines ! »

Après quasiment dix longues minutes de monologues, l’officier venait enfin de terminer son récit. Et il pointa du doigt une petite porte dérobée qui menait sur une cour où était stockée une petite butte de charbon.

« Vous êtes ici dans la réserve de charbon ! Vous voyez ce tas ? Il doit disparaitre d’ici deux heures ! Et que ce soit nickel, sinon ce sera le conseil de discipline c’est clair ?! »

« Doc, j’ai une idée ! »

« De quoi ? C’est qui ce Doc ?! »

Avant que l’officier ait pu analyser la situation, Blackburn se jeta sur lui pour lui asséner un coup de poing en plein dans la mâchoire. Puis un suivant, et encore un autre. Le soldat tomba à la renverse, il était bien meilleur pour proférer des menaces que pour se battre. Mais même à terre, James ne le lui laissa pas de répit pour autant il cogna une dernière fois son adversaire, le choc produisit un craquement des plus sordide au niveau de la mâchoire.

« Du calme, tu vas finir par le tuer… Le pauvre vieux va déjà devoir manger de la soupe pour au moins un mois… »

« Je n’ai pas l’intention de le tuer, déshabille-le, je viens de monter en grade ! Maintenant je suis un lieutenant ! Il va nous servir de laisser passer pour monter sur le navire tu vas voir ! »

Le plan était simple une fois de plus, pour quoi faire compliquer après tout ? Après avoir menotté et recouvert de charbon le visage de leur nouveau prisonnier pour le rendre méconnaissable. Les deux hommes escortèrent l’ancien officier jusqu’au-devant du navire de détention. Blackburn bomba le torse et marcha d’un pas royal fort de son nouveau rang dans la hiérarchie de la marine.

« Sergent ! Nous venons de mettre la main sur voleur de la pire espèce… Il faut le mettre immédiatement aux fers ! »

Le captif était encore dans les vapes, il tenta d’articuler quelque chose, mais avec la mâchoire en bouillie aucun son audible ne sortit.

« Mon lieutenant, vous ne pouvez pas faire embarquer un prisonnier sans en… »

« Sergent ! Vous voulez remettre en question mes ordres ?! Vous savez qui je suis… ! »

« Euh... Bien mon lieutenant, je vous laisserai en avisé mon supérieur… Mais je vous préviens, il n’approuvera pas vos méthodes sans vouloir vous manquer de respect ! »

Les deux hommes et demi montèrent donc à bord sans encombre escorter par deux soldats. L’ancien lieutenant était toujours dans un état pitoyable, du sang coulait de sa bouche et il avait un regard de bovin. Une fois le détenu dans sa geôle, les deux pirates firent demi-tour sans demander leur reste à la stupeur de leur escorte :

« Lieutenant ?! Où allez-vous ?! Il faut remplir le formulaire n° 450 ! »

« Nous avons à faire soldats ! Point le temps pour la paperasse ! »

« Mais ?! »

Les deux hommes s’éclipsèrent sur le navire en toute hâte. L’objectif était de trouver un coin discret pour pouvoir attendre que le navire prenne la mer et passer ensuite à l’offensive.
Cacher derrière deux barils de poudre, les deux faux marines croisèrent les doigts

« Pourvu que cela marche Doc ! Si ce n’est pas du grand art ce jeu de comédie ! En espérant que cela fonctionne jusqu’au bout ! »

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