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Dernier entrainement

J’eus un soupir. Assis sur l’une des immenses racines d’un gigantesque arbre situé au groove 66 qu’occupait la marine, je ressassais mon combat contre la révolution et la manière stupide dont j’avais essuyé des attaques que j’aurai pourtant pu éviter ou encaisser sans broncher. J’étais devenu fort. C’était chose indéniable. Ceci dit, j’étais par la même occasion devenu un peu trop hautain. Je me surestimais. Il m’arrivait parfois de penser que je devais être l’un des trois amiraux actuels, mais un peu plus tard, avec du recul, je me disais que j’avais du chemin à faire, encore. Je ne m’étais frotté qu’aux petites et moyennes frappes. Mis à part Ombre, il me fallait jouer dans la cour des grands. Titiller un empereur ou l’un de ses commandants par exemple. Il n’y avait que ça à faire. Et parmi les trois empereurs, seule une personne correspondait parfaitement à ce que je voulais pour un combat épique : La déesse enfant Kiyori. C’était une bretteuse hors-pair qui possédait l’un des douze meitous selon les rumeurs. Je n’aimais pas spécialement me battre contre les femmes, mais je devais avouer qu’elle était celle qui était « faite pour moi ».

Pour me prouver que je pouvais arriver à quelque chose.

Même si le combat pourrait virer rapidement au désastre pour ma gueule.

J’eus un nouveau soupir et je chassai cette idée de mon esprit. Du moins pour le moment. Je n’avais pas encore son niveau. Je pouvais la titiller, mais pas la vaincre. Lui foutre des estafilades sur le corps, mais pas de dégâts critiques. C’était la réalité. Ma réalité. Et si je partais du principe que les amiraux avaient plus ou moins le niveau des empereurs, cela me confortait encore plus dans l’idée que je me surestimais trop. Mes aspirations étaient légitimes, mais mes pensées ne l’étaient pas. Être actuellement au sommet ? Je n’avais pas encore les épaules pour. Et j’avais une sérieuse concurrence du côté des colonels d’élites si jamais une place se libérait. De plus, il me fallait peaufiner un pouvoir avant d’aspirer au poste d’amiral : Le haki de l’armement. Ma maitrise était presque complète. Presque seulement. Je sentais qu’il me manquait quelque chose. Un petit truc qui m’échappait. Je me souvins également que mon père avait mentionné trois étapes. Il ne me restait plus que la dernière. Il me fallait donc bouger, me sortir les doigts du cul, ce qui n’était pas gagné. Là tout de suite, j’avais un manque de motivation total…

- « Vous semblez soucieux, vice-amiral… »

J’étais tellement à fond dans mes pensées et réflexions que je n’avais même pas vu arriver la chef du coin : La commandante Leslie. Une jolie petite femme qui ferait tourner la tête à n’importe quel homme. Ambitieuse et puissante, mais somme toute gentille avec le zeste de "kawaiattitude" qu’il fallait. Un bon parti quoi. Son air était inquiet et c’est presqu’avec timidité qu’elle s’approcha de moi. J’eus un sourire pour ma part. Je devais avoir mauvaise mine pour m’attirer sa sympathie et sa pitié. Parce que c’était exactement ce que je percevais dans ses yeux : De la pitié. La brune finit par s’asseoir à mes côtés non sans arrêter de me dévisager. Depuis notre premier combat, mon aide et mon intervention contre les révolutionnaires, j’avais la nette impression qu’elle me vouait une admiration qui n’avait pas lieu d’être. J’avais juste fait mon boulot et j’étais resté moi-même. Un autre mec aurait cru à de l’amour, mais c’était pas ça. Avec elle, c’était différent. Elle s’assimilait à une fan aux côtés de son idole et l’impression était presque embarrassante vu qu’elle était quasiment mon égale en terme de grade. Je lui étais légèrement supérieur…

- « Maaah… On va dire que même moi, j’ai aussi de petits soucis. »

- « Mmmh… Vous voulez peut-être en parler ? Enfin… On ne se connait peut-être pas assez, mais… »

- « Ne t’en fais pas. J’apprécie ton geste ! »
Je passai une main sur sa tête pour l’ébouriffer gentiment.

- « S’il y a quelque chose que je peux faire pour vous, n’hésitez pas, amiral ! »

Et comme par magie, une seule chose me vint en tête. Occasion inespérée…

- « Il y a bien un truc qu’on pourrait faire tous les deux… » Que lui avais-je déclaré, le regard intense et sérieux.
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- « M-Mais… Mais vous n’êtes pas sérieux ! Pas avec votre état actuel ! »

- « C’est justement parce que je suis mal en point que j’arriverais à un résultat. Et puis, j’ai personne d’autre pour m’entrainer décemment ! T’es la meilleure pour ça ! »


La jeune femme se mit à rougir très fort, certainement touchée par le compliment. Mais très vite, elle eut une moue boudeuse qui en dit long sur ses états d’âmes. Gros dilemme. Leslie était tiraillée d’un côté par l’envie de m’aider et de l’autre, par l’envie de me foutre de force dans un lit pour me remettre de mes fractures et autres blessures encore visibles. J’avais encore de gros pansements çà et là sur tout le long de mon corps. Les affres de la précédente bataille. Pour ma part, j’eus un gros sourire. Nous étions en plein milieu d’un vaste terrain d’entrainement au sein même de la base qu’elle contrôlait. Je l’avais presque tiré de force, avant qu’elle ne s’indigne de mon comportement, mais je m’en foutais un peu de sa réaction. Elle allait finir par craquer. C’était toujours comme ça. Même pas fini d’y penser qu’elle eut un soupir de résignation. Elle devait s’y résoudre. Et puis, la flatterie devait toujours faire effet. Elle n’était peut-être pas la seule qui maitrisait correctement le haki de l’armement sur l’archipel, mais elle était la plus forte qui y arrivait et qui pouvait m’apporter un plus non négligeable dans mon apprentissage.

- « Je suppose que je ne pourrai pas vous convaincre d’oublier cette idée hein… Et donc ? Comment puis-je vous aider amiral ? En quoi va consister l’entrainement ? »


Son ton était presque blasé. Pour autant, elle ne me fit pas perdre mon sourire. Plutôt que d’être une plaie, je comprenais que ce moment était un peu chiant pour elle puisqu’elle s’inquiétait pour ma santé. Un peu trop d’ailleurs, je dirais. Ce n’était pas comme si j’étais devenu un handicapé ou que j’étais un incapable dans cet état. Rien de plus dangereux qu’un animal blessé et acculé hein ? Pareil pour l’homme. Pareil pour moi. Si je voulais m’élever haut dans la hiérarchie, ce passage chiant était obligatoire. Et dans cet état, j’allais réussir. Je le sentais. C’était un peu contradictoire vu que j’étais démotivé il y a à peine dix minutes, mais c’était comme ça. Elle avait représenté une bonne occasion à mes yeux et je la saisissais comme un bon opportuniste : « L’idée est que je réussisse à maitriser définitivement le haki de l’armement. J’ai encore quelques lacunes, mais je suis certain que je pourrais les corriger avec toi. Attaque-moi à outrance, c’est tout. » La commandante soupira, et dégaina son meitou. Elle s’immobilisa un moment et l’expression de son visage changea du tout au tout. Plus d’empathie qui tienne. Place à la combattante.

- « Bien… J’aime cet état d’esprit ! »

Qu’avais-je murmuré, enthousiaste à l’idée de la voir dedans tout de suite. Tellement dedans qu’elle disparut à l’aide d’un soru avant de réapparaitre derrière moi. Et là, tout se joua à une seconde près. Son coup d’estoc qui devait me transpercer le dos fut contré in-extrémis par le plat de ma lame. J’avais dégainé à la vitesse de la lumière et je l’avais bloqué un peu à l’aveuglette. Un peu parce que mon mantra m’avait aidé à prévoir son coup sans aucun besoin de me retourner. Stupéfaite par ma prouesse digne d’un vice-amiral, elle recula très rapidement en effectuant plusieurs bonds. Sans doute avait-elle craint que je ne réplique immédiatement. Sauf que je me retournai tranquillement vers elle, avant de lui tirer la langue : « Je suis en mode défense. Je ne t’attaquerais pas. Pas même une fois. » Je n’en avais pas besoin. Le haki pour foutre des beignes, je savais faire. Mais pour la défense, c’était autre chose. Et comme j’étais déjà assez amoché, la situation m’obligeait à en faire usage pour ne pas essuyer d’autres blessures et empirer mon cas. C’était de ce fait quitte ou double. La situation idéale, n’est-ce pas ?

- « Vous êtes fou, vice-amiral… » Que Leslie se murmura à elle-même.

- « J’ai entendu ton chuchotement hein ! J’ai le haki de l’observation au cas où t’aurais oublié ! »

La jeune femme sursauta sur elle-même, plaça sa main droite devant sa bouche et piqua un fard violent. J’eus un fou rire devant sa réaction, ce qui finit par l’irriter, la poussant alors à disparaitre encore une fois. Et comme dans les combats un peu trop classiques, elle se mit à me courir autour. Elle réapparaissait par endroits, disparaissait à d’autres, formant ainsi un cercle véloce et quasi invisible autour de moi, sans aucun doute à la recherche d’une faille exploitable dans ma posture de garde. Sauf qu’elle n’en trouva aucune et se résolut à me balancer une lame de vent pour casser ma posture. Je déviai son attaque dans les airs et ce avec aisance, mais j’eus un sourire en la sentant me foncer dessus, l’épée dirigée vers mon flanc vulnérable parce qu’à découvert. J’aurai pu le dévier encore d’un mouvement réflexe, mais je me concentrai volontairement pour essayer de durcir ma peau et ainsi contenir son attaque. Sauf que le haki ne me répondit pas correctement. Seule une fine couche noircit mon flanc, mais rien d’impénétrable pour Leslie qui me poignarda presque profondément à ce niveau. L’effusion de sang lui arracha un cri !

- « AMIRAAAAAL !!! »

Pour ma part, j’eus un gémissement de douleur, avant de lui retirer sa lame, puis je reculai, une main sur ma côte ensanglanté. Une grimace de douleur déforma momentanément mon visage, mais j’eus tout de même un sourire forcé. « Qu’est-c… Que t’as ? Qui te dit d’arrêter, hein ?! » J’avais un sourire carnassier et un regard déterminé. La mine que j’avais effraya légèrement la commandante qui avait l’air désolé et qui voulait déjà tout arrêter. Mais il n’en était pas question ! Tant que je pouvais me tenir sur mes deux jambes et agiter mon sabre, il n’y avait aucune raison valable d’y mettre un terme. Mon pronostic vital n’était pas en jeu. Pas encore. Y’avait pas mort d’homme. Sentant qu’elle voulait protester, je repris alors la parole : « TU CROIS QUE J’AI EU MON GRADE DANS UNE POCHETTE SURPRISE ?! JE SUIS VICE-AMIRAL BORDEL ! PAS UNE TAFIOLE ! ALORS TU TE BOUGES LE CUL ET TU M’AIDES ! » C’est avec une rage plus ou moins feinte que je lui avais gueulé dessus. J’y étais peut-être allé un peu trop fort, mais je n’étais pas tant que ça en colère. J’avouais être un peu irrité par sa pitié, mais pas furieux, d’autant plus qu’elle m’aidait sans contrepartie.

- « J’ai connu pire gamine ! Continuons ! »

Leslie finit par fermer les yeux quelques secondes, respira profondément, puis se remit en position, la mine sombre, frustrée.

- « Comme vous le désirez. »

J’avais craché sur sa gentillesse. Elle le sentait comme ça. Et je sentis à mon tour qu’elle le concevait de cette manière.

Mais si ça pouvait la faire bouger, les remords n’avaient pas lieu d’être pour le moment.

J’étais parfois une ordure. Une belle ordure.
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- « Je change momentanément de règles : Je vais moi aussi attaquer pour ce round ! »

Après un pansement fait à la va-vite pour ne pas perdre trop de sang -Ce qui serait stupide je l’avoue-, j’avais repris la parole pour lui annoncer cette règle. En vérité, plutôt que d’attaquer, j’allais répliquer à chacun de ses coups, pas prendre l’initiative le premier. En mode contre-attaque en somme. Je voulais m’assurer d’un fait, qui jusqu’ici m’avait intrigué et que je voulais éclaircir. C’était tout bête, mais on ne faisait parfois pas gaffe à ce genre de détails là. La jeune femme haussa un sourcil à mes dires, puis se contenter d’acquiescer avant de foncer une nouvelle fois vers moi. Cette fois, en observant son visage, je sentis qu’elle était plus que sérieuse. L’aura qui émanait d’elle en disait long : Soit elle voulait me taper très fort parce que je lui avais gueulé dessus, soit elle voulait me faire mal pour m’obliger à filer en infirmerie et me reposer. Les deux options pouvaient être combinées cela dit, ce qui ne m’étonnerait pas. Ma séance de devinette me fit sourire, mais ne partit plus loin parce que je m’employai à bloquer les nombreux coups d’estocs qu’elle m’assénait sans pitié. Rapide la bougre. Mais prévisible. Je tablais sur mon mantra pour la stopper.

Sauf qu’une couche noire recouvrit sa lame en l’espace d’une seconde seulement.

Si le haki n’influait pas sur la rapidité, il donnait plus de force, plus de puissance. Ses coups devenaient alors plus lourds et donc plus difficiles à dévier, surtout avec la blessure que j’avais essuyé et mes os fracturés pas encore rétablis comme il faut pour une confrontation en bonne et due forme. Consciente qu’elle prenait un ascendant véritable, la jeune femme continua de m’assaillir de coups d’estocs, encore et encore ! J’avais même la nette impression qu’elle visait un point vital pour me mettre hors-course tout de suite. L’idée n’était pas forcément celle que j’espérais, mais l’état d’esprit était le bon. C’est en me frottant à quelqu’un de fort et de sérieux que j’allais avancer, faire des progrès. Pensée encourageante qui me poussa alors à faire comme elle : Utiliser mon haki. Et en moins d’une seconde, mon fluide recouvrit mes avant-bras ainsi que ma lame avant que je ne dévie l’une de ses attaques avec fouge. Désarçonnée par un contre soudain et assez brutal de ma part, Leslie perdit l’équilibre ce qui me permit d’armer mon poing de libre qui vola jusqu’à sa face. Si elle finit par fermer les yeux et à tomber sur ses fesses, elle ne sentit rien heurter sa jolie petite bouille.

- « Hein… ? »

Après les avoir rouverts, elle fut étonnée de voir que j’étais debout, la surplombant avec un sourire aux lèvres presque moqueur, le poing suspendu dans le vide. L’idée n’était pas de la cogner, loin de là. C’était plutôt à moi de me faire cogner et de mettre au point cette foutue aptitude. La jeune femme, se sentant un peu sous-estimée me faucha soudainement sans que je ne puisse faire grand-chose et m’envoya bouler à deux trois mètres plus loin suite à un violent kick hakisé en plein dans le bide. Lorsqu’elle se releva, elle avait les joues gonflées comme une gosse et le visage tout rouge de colère. J’eus un petit rire en me relevant et en frottant mon ventre. Ça faisait mal tout ça ! Mais ça venait peu à peu confirmer ce que je pensais. J’eus un sourire avant de lui faire signe d’attaquer, ce qu’elle fit d’une autre manière cette fois : Plutôt que de chercher à m’affronter directement, elle me balança plusieurs ondes tranchantes à la gueule. Si je déviai certaines avec facilité, je dus en générer aussi pour stopper d’autres. Et pendant ces contre-attaques, je n’avais aucun mal à faire appel au haki. Il était présent, dense, dur et il renforçait plus que jamais mes attaques.

Il n’y avait plus de doutes dans mon esprit. Ou presque.

Pour sceller définitivement mon avis, je pris cette fois-ci l’initiative de la charger comme un buffle. Je couplai alors soru et geppo pour zigzaguer entre ses lames de vent incessantes, puis j’apparus brusquement dans son dos, le tranchant de mon épée menaçant de lui charcuter une épaule. La jeune femme usa du soru au dernier moment pour échapper à ma lame et se retrouva à son tour derrière moi. Mais ayant anticipé ses mouvements grâce à mon mantra, j’enchainai un revers à l’aveuglette, ce qui la poussa à bloquer mon attaque surprise. Cependant, le choc entre nos sabres fut tellement surpuissant qu’elle fut projetée à pas moins de dix mètres en arrière. La commandante finit par se stabiliser au bout du onzième mètre et fronça les sourcils en me regardant alors que je me retournais vers elle. Et comme elle put le voir, j’avais encore une fois les bras et le sabre recouverts de fluide combatif. Je levai ce dernier au-dessus de ma tête, avant de mimer une violente coupe dans le vide ce qui engendra une gigantesque lame de vent, bien plus puissante que celles que nous avions l’habitude de balancer presque nonchalamment.

Elle était puissante, mais pas que. Extrêmement rapide aussi. Pas le genre qu’on puisse éviter avec un soru.

Devant cette technique dévastatrice qui fendit profondément la terre sur son chemin, Leslie utilisa son haki pour recouvrir tout son corps. Elle serra également les dents, et plaça sa lame devant elle pour bloquer l’onde tranchante qui la heurta de plein fouet. Usant de toutes ses forces pour contenir l’attaque pendant une bonne dizaine de secondes, la commandante finit par la repousser laborieusement dans les airs ! Mais à peine s’était-elle débarrassée de l’onde tranchante qu’elle me vit tout juste devant elle. Mon arme brassa l’air si violemment qu’un sifflement fut audible. Mon épée menaça cette fois-ci de lui trancher la gorge. Elle était également toute noire, ce qui la rendait d’autant plus inquiétante. Mais un mouvement réflexe permit à la jeune femme de placer son arme tout juste là où il le fallait pour me contrer. Un choc sourd et métallique se fit entendre et un tourbillon conséquent de poussières se forma derrière elle, signe même que l’impact avait été lourd. Lame contre lame, nous fûmes immobiles pendant une bonne poignée de secondes.

Jusqu’à ce qu’elle lâche sa lame et que ses genoux lâchent. En plus d’une pression énorme de ma part, ses membres malgré le haki qui les recouvrait, étaient tous engourdis. Surtout ses bras et ses mains. Ils tremblaient à peine de vue. J’eus un soupir avant de me redresser et de regarder mon arme. A ma guise, je fis réapparaitre et disparaitre mon haki dessus, comme s’il s’agissait d’un jeu. Il n’y avait plus de réflexion dessus. L’affaire était pliée : « Pour attaquer, je n’ai aucun problème avec le haki. Il est dense, régulier et il ne disparait que quand je lui en donne l’ordre. Ce palier, je le maitrise sans soucis. Mais pour ce qui est de la défense, rien à faire. Je n’arrive pas à protéger les parties de mon corps qui sont vulnérables. C’est pas automatique comme lorsque je veux attaquer et ça me saoule ! » Alors que j’étais en train de pester avec le flanc presque ensanglanté, la petite avait la mine surprise. Elle se rendait compte qu’un gouffre nous séparait et se demandait ce que ce serait si jamais je complétais mon haki. Encore sous le choc, elle finit par se redresser lentement, arme à la main. C’est à cet instant précis que je fis attention à elle et que je passai une main sur sa tête.

- « Pour dévier le truc que je t’ai balancé, faut être assez fort ! Ce que tu es ! Et t’es jeune ! T’as le temps de devenir encore plus puissante ! Ne t’inquiète pas, ne grille pas les étapes. Soit patiente et travaille dur. »

Mes mots de réconfort la touchèrent et elle eut un sourire. Mais d’un seul coup, je fis usage d’un soru pour me retrouver à quelques mètres. L’entrainement était loin d’être terminé !

- « Maintenant tu sais ce qu’il nous reste à faire ! »

Leslie acquiesça et se rua vers moi, comme d’habitude.
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Cinq ou six heures étaient passées. Et jusque-là, aucun signe d’amélioration. Si Leslie était à fond dedans et ne montrait pas le moindre signe de fatigue, c’était pas mon cas. Mais c’est lors de ce genre de moments que je me lançais quand même des fleurs. Continuer de se battre avec un état aussi calamiteux que le mien, fallait être fort et coriace pour ! Toutefois, j’en menais pas large. J’étais couvert de sueurs, de sang, d’estafilades et d’hématomes en tout genre. Si elle ne m’avait plus poignardé, la meuf m’avait quand même bien amoché. Et le haki ne voulait toujours pas se manifester comme je le voulais. Pour foutre des tartes, il répondait présent, mais pour me protéger, personne dans le coin. La poisse ! Je commençai sincèrement à me décourager, parce que c’était réellement décourageant. J’avais pas galéré autant à progresser les dernières fois et le haki de l’observation n’avait pas été aussi long et laborieux à maitriser. Si celui-là était comme ça, je n’imaginais même pas pour le haki royal dont pas mal de personnes vantaient les mérites. J’étais bien tombé sur une pirate qui avait fait usage du royal et je me souvenais encore des frissons qui m’avaient secoué, mais vu qu’elle n’était pas plus puissante que moi, le truc n’a pas eu trop d’effets. De ce fait, si ce pouvoir était impressionnant, je n’arrivais pas à mettre de mots dessus, parce que je n’avais pas été vraiment une victime. Enfin… Je m’égarais. Là n’était pas le plus important…

- « Amiral… »

- « On continue ! Attaque ! »


Sans s’indigner cette fois-ci, la jeune femme continua de faire pleuvoir les coups. Pour ne pas prendre plus de dégâts qu’il n’en fallait, j’étais parfois bien obligé de parer ou d’esquiver. No choice. Par respect pour ma personne et comprenant que j’avais un réel besoin d’évoluer, Leslie n’arrêtait pas. Elle m’éprouvait comme jamais. Il arrivait même qu’elle m’accule contre un mur des locaux de sa base, mais j’arrivais toujours à m’en sortir, soit en l’attaquant à mon tour ou soit en usant d’un soru salvateur. Ces techniques de Cipher Pol étaient vraiment un trésor. On continua comme ça pendant longtemps, jusqu’à ce que l’improbable arrive enfin ! Au moment même où je comptais abandonner en envoyant tout chier alors qu’une énième estocade de Leslie menaçait de me planter bien profond, une teinte noire enveloppa ma poitrine comme un plastron. La pointe de son meitou ne put me transpercer, ce qui nous arracha à tous les deux une mine assez surprise. Cependant, Leslie fut la plus rapide. Elle recula, insuffla du fluide sur son arme et passa une nouvelle fois à l’offensive, au même endroit. Mais rien n’y fit. L’armure de haki qui me recouvrait les pecs semblait infranchissable pour elle. Sans se décourager, elle visa mon bras de libre, mais suite à une pensée très forte, l’armure de haki se déploya sur tous le long de mon bras, comme par magie. Et le résultat fut le même, bien entendu. Suite à ce constat, elle s’éloigna de moi suite à plusieurs bonds…

Pour ma part, j’étais encore sous le choc. Ce coup du destin ressemblait à une mauvaise blague…

J’eus même un soupir. Ça rimait à rien. C’était un coup de pute. Ou un caprice de ce putain de haki. Mais il avait l’air de m’écouter. De se soumettre à ma volonté. De vouloir m’aider. Un truc comme ça. Bien entendu, c’était pas un truc vivant, mais je le sentais comme ça. Ce haki faisait partie de moi après tout. Lorsqu’il finit par s’en aller de mon corps, j’adoptai une position de garde, le regard déterminé. Ma respiration n’était plus coupée. Bien au contraire. C’était comme si j’avais un nouveau souffle. Il faut dire qu’une telle évolution, soudaine qui plus est, ça reboostait et pas qu’un peu ! La commandante qui l’avait compris me chargea frontalement. Cette fois-ci, plus de détours. Nous voulions tous les deux mettre à l’épreuve ce haki. Je fonçai également en avant pour une confrontation en bonne et due forme. Si j’avais réussi à parer ses tous premiers coups, je fis exprès de perdre pied pour essayer de faire appel à mon haki. Et ô miracle ! Celui-ci ne rechigna point à me protéger le tibia droit lorsque mon adversaire de circonstance essaya de l’écorcher. Bien entendu, la force de ses attaques me provoquait des lésions internes, mais elle n’arrivait pas à me couper où à faire plus de dommages. Elle réitéra l’affaire en visa mon flanc intact. Par réflexe, une couche de haki me protégea, mais je fus tellement euphorique que je me déconcentrai, ce qui impacta sur la qualité de mon fluide qui se barra illico. Résultat ? Une coupure sur ledit flanc visé. Comme quoi…

- « C’est pas encore ça hein ? »

En reculant moi-même, j’eus un sourire. C’était déjà un bon début. Nous reprîmes le combat qui s’étala jusqu’à la fin de l’après-midi. Et durant toute cette session, j’avais appris à l’activer sur les parties de mon corps qui étaient visées lors d’une baston. C’était difficile à débloquer, mais une fois qu’on avait intégré le principe, ça passait tout seul. Un peu comme le vélo ou la natation. A mon niveau, c’était complètement normal, d’autant plus que je maitrisais déjà certains degrés du haki en lui-même. Pour tout vous dire, j’ai réussi, une fois, à enduire tout mon corps de haki. La sensation était énorme, grisante. C’était comme être recouvert d’une armure légère mais ultra résistante. Un sentiment d’invincibilité vous parcourait et le monde des possibles s’ouvrait à vous. J’avais réussi la prouesse de le maintenir une trentaine de secondes pendant que Leslie essayait de me trancher un peu partout, mais au-delà, je m’écroulai comme un pauvre mec saoul. C’est sur ce fait que se termina ma première journée d’entrainement, parce que je m’étais presque évanoui par la suite. Il avait fallu que la commandante me transporte à l’infirmerie, là où on s’occupa de moi pendant une bonne heure. Entre la transfusion de sang et le pansement des nombreuses blessures, il y avait beaucoup à faire. Ceci dit, j’étais content et pas qu’un peu. Encore quelques entrainements bien effectuées et c’était bon. J’allais faire un tabac. Et être un combattant plus que complet, enfin !
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- « Vous exagérez, amiral ! »

- « Mais non voyons ! J’me sens en forme ! »


Même pas trois jours de repos que j’étais déjà sur pieds, sourire aux lèvres. J’avais plus de bandages que la dernière fois, mais rien qui ne pouvait tuer ma motivation. Déterminé comme jamais ! Leslie rouspéta un peu plus longtemps cette fois-ci. Vraiment bien cette fille. J’aurai pu gueuler comme la dernière fois, mais j’optai cette fois-ci pour une approche un peu plus douce. Plus butée, mais plus douce. Après plus de trente minutes à parlementer, la jeune femme baissa les bras et consentit à s’entrainer avec moi non sans arborer une moue des plus boudeuses. Et comme je le pressentis, les aptitudes acquises la dernière fois ne s’était pas envolées. Tout était dans la pensée et le réflexe. Le haki était comme une seconde peau pour moi. Une seconde nature même. Il arrivait parfois que sa volonté s’impose à moi pour me protéger comme lorsque Leslie arrivait à me prendre de cours à cause de mes multiples blessures qui me ralentissaient pas mal pour le coup. C’était comme le mantra. Je ne pensais même plus à me protéger. Le tout devenait naturel. Bien  évidemment, la défense qu’elle me conférait n’était pas parfaite. Je ressentais bien souvent des douleurs suite aux coups de Leslie, mais ils étaient moindres et elle n’arrivait pas à me couper.

Après deux à trois heures de combat à ce niveau, je changeai la direction de l’entrainement. Il me fallait avoir cette technique ultime. Maitriser le recouvrement total de mon corps. Le problème ne résidait pas vraiment dans l’exécution, mais dans le maintien de la technique. Et que ce fut dur ! Mes débuts furent laborieux comme d’habitude. Vingt secondes ou trente secondes et ce sans bouger. Le temps monta à une minute après une heure d’entrainement pur. Puis deux, puis trois. Pour parvenir à un total de dix minutes sans bouger, ou la moitié en me déplaçant pour me battre. A la fin de cette longue journée, mais bien moins éprouvante que la précédente, je réussissais à maintenir cette carapace noirâtre pendant plus de vingt minutes en plein combat. Enfin, maintenir était un bien grand mot… Il arrivait bien souvent que la couverture d’un membre m’échappait lors des confrontations m’opposant à la belle Leslie. Si tout le reste du corps était plus ou moins à l’abri, un bras ou une jambe pouvait être sujette à des attaques en traitre. L’entrainement ne me profitait pas qu’à moi seul. Leslie aussi s’améliorait et elle le sentait. Malgré mon état pas forcément glorieux, je restais plus fort qu’elle sur bien de points. Elle apprenait beaucoup.

Une pause de deux jours s’imposa à moi avant que je ne reprenne l’entrainement. Cette fois-ci, je m’isolai sur un groove désert pour m’entrainer seul, au calme. Méditer pour apprivoiser le haki comme s’il ne s’agissait que d’une bête. Tel était mon objectif. Tout n’était pas physique avec cette aptitude. Le mental rentrait lui aussi en ligne de compte. J’étais donc assis en tailleur contre un arbre, le corps tout noir et l’esprit serein. Le vide en moi me permit de me transcender et de l’avoir définitivement pour moi. Trois à quatre heures passèrent sans le moindre souci, sans la moindre faille. Une fois rasséréné et conscient que je n’avais plus grand-chose à apprendre maintenant que je cernais cette capacité, je passai à un enchainement de katas. Je n’avais plus de problèmes. Il était en moi. Il était acquis. Définitivement. Ce n’est d’ailleurs qu’en milieu d’après-midi que je revins à la base. On m’informa alors que Yamamoto avait bougé avec une bonne partie de la flotte. J’eus un sourire en me disant qu’il avait enfin les couilles de prendre des décisions tout seul, puis je pris la direction de l’infirmerie pour les tous derniers soins qui s’imposaient. Sauf qu’en route, je vis la commandante qui patientait dans un coin, comme si elle m’attendait.

Une dernière passe d’armes hein ? J’eus un sourire et je relevai le défi ce qui lui fit plaisir au vu de son sourire.

Et nous nous entrainâmes une dernière fois. Haki contre haki.

Et pour la première fois depuis une semaine à alterner repos et apprentissage, je remportai le combat haut la main.

Ça aura été long, mais ça en aura valu la peine.
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