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L'amputation du bras long des galons

J’ai le trac, je me sens seule et toute petite, alors je m’isole dans ma cabine. Comme une souris qui est sortie de son trou pour chipper un morceau de fromage mais qui a croisé un chat sur le chemin du retour.
Non, en réalité, j’aimerai être cette petite souris pour me terrer profondément dans mon trou. Qu’on m’oublie, tout simplement. Mais là ... ça s’avère très difficile : Salem a détourné un bateau de la Marine depuis Shimotsuki rien pour moi. Pour que j’aille tenir ma promesse et que je m’engage dans la Marine, recommandation du Vice-Amiral à la main. Du coup, je suis la seule civile à bord et si le navire vogue dans cette direction, c’est rien pour moi. Ou à cause de moi, selon l’équipage. Oh, ils ne me le disent pas ouvertement, mais je le ressens.

Alors j’ai encore plus le trac.

On m’a dit un jour “Le plus impressionnant dans la Marine, c’est qu’une fois engagé, tu sens bien que tu n’es rien qu’un infime rouage dans l’immense machine qu’est l’institution”. Eh bien, c’est faux. Je le sens, alors que je ne suis que sur le point de m’engager. Et d’ailleurs, j’aimerais crier à mes chauffeurs de faire marche arrière, que je plaisantais quand j’ai dit ça, ou que je regrette, ou que sais-je d’autre pourvu que ça marche. Quoi que. Je n’aimerais pas les mettre davantage de mauvaise humeur.

- Terre en vue, Commandant !

Déjà ?! J’espère seulement que leur navigateur est mauvais et qu’il s’est trompé d’île. Mais au bout de quelques minutes d’effervescence des marins, le point qui grossit à l’horizon ne laisse pas de doute : de part sa forme et son camouflage typiques, il s’agit bien de la Base G-2, le quartier général de la Marine en East Blue.

Je la regarde au travers du hublot de ma cabine, je ne peux m’empêcher de déglutir avec peine.
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Et évidemment, les choses ne vont pas en s’arrangeant. Plus nous avançons, plus j’ai l’impression que la base n’est qu’un énorme magistrat sévère engoncé dans une étrange robe blanche mouchetée de bleu qui se penche sur moi pour me juger.

- Ici le Capitaine de la 9è division, nous transportons une future recrue, sur ordre du Vice-Amiral Fenyang !

Enfin prête, je sors sur le pont, valise en main, pendant que les Marins de la base actionne la lourde porte pour nous laisser ancrer dans le port circulaire. Au bout d’une dizaine de minutes, me voilà enfin sur le plancher des vaches. Entourée de matelots, j’essaie de cacher mon angoisse derrière un sourire peu assuré et complètement maladroit.
L’un d’eux s’approche, et rien qu’à son charisme, je devine qu’il doit être plus gradé que les autres. Un quadragénaire blond à la coupe étrangement aérienne, les traits bruts et balafré par endroit, comme autant de témoignages de son expertise au combat, les muscles peut être un peu trop étouffé dans son costume noir impeccable. Il est à la fois rassurant et intimidant. Il me salue en tonitruant un :

- Bienvenue à la Base G-2, la fierté d’East Blue, soldat ! Je me présente : Commandant Ramsteil ! J’imagine que tu as une recommandation !
- Une ? Ah, oui ! Pardon ...

Un peu confuse, je lui tends le rouleau de papier que j’avais pourtant dans la main.

- Ala ala !

Une voix cristalline résonne dans le port qui se referme lentement. Tout le monde s’arrête et se redresse, même moi je n’ose pas bouger. Pourtant je tends toujours la recommandation de Salem au Commandant. Maintenant, ce sont des bruits suspects de quelque chose de visqueux qui gigote qui résonne, les bruits proviennent des escaliers en pierre qui partent du port pour monter à l’étage supérieur. Et puis un tentacule apparaît, et puis un autre, et enfin c’est tout l’animal qui se dévoile ! Et quel animal ! Un poulpe avec une casquette et une laisse, tenue par une femme d’un drôle acabit ! Vêtue d’une robe au style ancien, elle est perchée sur de haut talons, porte un petit chapeau au dessus de son chignon et un masque très féminin.
Absolument tout le monde se met à la saluer, je me permets enfin de remettre mon bras dans sa position naturelle et l’étrange femme me regarde enfin.

- C’est vous que ce cher Salem envoie ? Je comprends pourquoi, sisisi !

Son rire est aussi ridicule que son allure, mais également aussi élégant grâce à son timbre de voix clair.

- Très bien, vous pouvez disposer. Commandant, je me charge personnellement de notre nouvelle recrue. Vous, veuillez me suivre je vous prie.

Je ne me fais pas attendre, étant donné qu’elle se fait respecter par absolument tout le monde. Mais alors qu’elle gravit déjà les escaliers, j’entends le reste des Marins s’étonner ou grogner. J’essaie de ne pas les enfigurer et de me contenter de suivre cette femme aussi dignement que possible.

Nous arrivons dans la cour principale qui est commune à presque tous les bâtiments qui se ressemblent beaucoup. Quelques escouades sont en plein entraînement sous la direction d’un supérieur impitoyable, nous, nous dirigeons vers une haute tour qui pourrait faire office de donjon dans un château ou de phare dans un petit village. Le sommet presque totalement vitré ressemble d’ailleurs fortement à une vigie d’où je peux apercevoir un bureau à l’ambiance très feutré, que je devine être celui de cette femme la plus gradée de la base.

Et effectivement, après une nouvelle série d’escalier à monter, c’est dans cette chaleureuse pièce qui pourrait servir de boudoir parme que nous nous rendons. Il y a même un aquarium finement orné pour le poulpe qu’elle détache avant de s’asseoir dans un fauteuil confortable derrière son bureau.

- Coucouche panier, Poulpy III.

Ce nom qu’il a donné à son animal de compagnie si spécial pourrait porter à rire, mais je ne me le permets pas. Pendant ce temps là, Poulpy III s’accomplit alors que la supérieur absolue de la base décroche le Den den posé sur son bureau.

- Colonel ? Faites parvenir aux cuisines que je désire me sustenter de brochette de poulpe ce midi. Oh, et appelez quelques soldats disponibles dans une heure. Ma moquette est fichue à cause de lui !

Elle raccroche aussitôt et me regarde enfin avec un petit sourire amusé.

- Je vous en prie, asseyez-vous. Je me présente : Sous-Amirale Bii.

J’obéis en inclinant légèrement la tête pour saluer mon interlocuteur, et je dépose la recommandation sur le bureau.

- Bien, voyons voir ...

Elle l’attrape, la déroule et commence à la lire en murmurant de petits “Nin nin nin ... Nin nin nin ...”. Dans mon coin, je déglutis discrètement. La journée sera longue, et il me faut déjà digérer énormément de choses.

- Keith Nekhbet ? Vous n’êtes pas du coin !
- Non, effectivement. Je viens d’El Jezada, dans le Nouveau Monde.
- Le Nouveau Mooooonde ?! Oh, intéressaaaant ! Très exotique ! Sisisi, ce vil Salem ! Vous n’aviez rien pour lui déplaire à ce beau diable !

Je pique immédiatement un phare, muette, ce qui la fait éclater de rire. Elle ne parvient à se calmer après un petit “Ala ala !”.


Dernière édition par Keith Nekhbet le Lun 16 Jan 2017 - 21:57, édité 2 fois
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Après avoir étudié mon cas pendant au moins vingt bonnes minutes durant lesquelles j’ai été analysée de tous les points de vue (médical, social, biographique (j’ai bien sûr ellipsé les passages épineux de ma vie, ainsi que la véritable essence de mes rêves), martial, judiciaire, etc), nous avons eu une discussion de femme à femme, un peu plus franche, sous l’oeil triste d’un Poulpy III qui a dû deviner quel terrible sort sa maîtresse lui préparait. Cette même femme qui a sû me mettre à l’aise.

- Très bien, vous ferez une excellente soldat, Keith. Vous n’avez plus qu’ici apposer votre griffe ici, me dit-elle à la limite du murmure.

Elle me fait glisser le formulaire d’engagement sur le bureau. Je commence à prendre la plume qui baignait dans son encrier quand elle retire soudainement le morceau de papier.

- Avez-vous déjà constaté que peu de femmes s’engageaient dans la Marine ?

Je prends le temps de repasser dans ma tête toutes les fois où j’ai pu côtoyer la Marine.

- Hmm, exact, lui assuré-je.
- Et la plupart sont gradées. Voire hautement gradées. Vous savez pourquoi ?
- Non ...
- Parce qu’en bas de l’échelle, c’est l’horreur, crache-t-elle implacablement. La grosse majorité -pour ne pas dire la quasi-totalité- des matelots de seconde et première classe est constituée d’hommes. Si elles osent prendre du grade, c’est pire. Vous faire obéir des machos, c’est tout simplement cauchemardesque. C’est pour ça qu’elles ont énormément de volonté et un plan de carrière bien défini. Parce que le bas de l’échelle leur font vivre un enfer, et si vous ne vous endurcissez pas, vous êtes poussée à la démission.

Je l’écoute, captivée et horrifiée. Elle vient de casser toute l’assurance dont elle m’a doté pour lui faire face quelques minutes auparavant !

- Mais une fois arrivée au milieu de l’échelle, continue-t-elle, les hommes savent que vous avez fait vos preuves. Et là vous êtes traitée d’égal à égal.

A nouveau, elle me tend le formulaire d’engagement. Me méfiant, je préfère mesurer son intention dans les yeux plutôt que me jeter sur le papier pour le griffonner de mon nom.

- Vous êtes une femme bien, Keith. Une femme qui a toujours su se débrouiller seule. Vous n’êtes pas de celles à qui j’ai envie de confier l’entretien. Il vous faut donc un grade. Mais pour autant, vous n’avez encore rien appris, vous n’avez jamais été sur le terrain. C’est pour cela que je vais vous donner une chance, et j’aimerai vous nommer Lieutenant. Vous êtes d’accord ?

La fille de la noblesse marchande qui sommeille en moi se réjouit à l’idée de ce passe-droit. La “femme de débrouille”, elle, le craint. Si les femmes sont chariées par les hommes au bas de l’échelle, j’imagine qu’elles le sont encore plus quand elles ont des privilèges. Est-ce un cadeau empoisonné ?

- Rassurez-vous, conclut-elle d’un ton autoritaire, vous n’aurez pas l’autorité sur des marins de seconde ou première classe. Pas maintenant, pas tout à fait ce genre là. En effet, j’ai chargé quelques soldats sous mes ordres personnels uniquement. Pour vous apprendre à les diriger, vous serez sous mon commandement, et ils seront vous le vôtre. Attention ! Je ne veux absolument pas que vous mettiez la main à la pâte et aussi, pour souder ce petit groupe, vous aurez une chambre rien que pour vous six. Vous dormirez avec vos subalternes. Et enfin, quand vous ne me servirez pas, vous devrez assister à des entraînements personnels au combat avec le Sergent-Chef Axton. Tout ceci pendant un mois. Si vous y parvenez, alors vous obtiendrez officiellement votre grade de Lieutenant sur les marins de seconde et première classe, sous le commandement d’un commandant, et avec un pelotons sous le vôtre. Si vous acceptez, vous savez ce qu’il vous reste à faire, sisisi.

Je la regarde encore quelques secondes, comme si son visage allait me dire si c’est un piège ou non. Au final, ce qu’elle vient de me dire rassure les craintes que j’ai émises juste avant. Alors je m’arme de ce stylo, et je signe.

- Félicitations, Lieutenant Nekhbet. Et bienvenue dans la Marine ! Votre mois d’essai en tant que Lieutenant commence dès demain. Aujourd’hui, vous prêterez serment officiellement et vous prendrez connaissance des lieux et vos marques.

Elle m’a aussi conseillé de tenir un journal intime. Pour relâcher la pression. J’ai surtout l’impression qu’il me servira comme armoir à vieux démons ...
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J’inspire profondément. Je suis allongée dans mon lit, lasse et pourtant frustrée et dépitée. Pour ce soir uniquement j’ai le droit à une chambre vide. Une chambre rien qu’à moi. Finalement, je crois que l’idée du journal va me permettre d’exorciser mes démons plutôt que les conserver à jamais. Je trouve ça très triste d’appeler ses journées des démons ... Mais au final, je crois que je vais commencer à le remplir plus vite que prévu ... Alors je sors une plume et son encrier de mon sac, et je commence à gratter ...


~


Je ne sais pas trop comment débuter ce journal, mais je crois que ces quelques mots sont déjà un début. Qu’il en soit ainsi.

Après mon long entretien avec la Sous-Amirale Bii, nous avons fait un tour de la base pour que je prenne mes marques. A mon grand dam, je n’ai pas manqué d’attirer l’attention ... Et je n’évoquerai pas le repas du midi à la cantine. Vraiment pas.

Ensuite, j’ai dû prêter serment devant tout le monde. Un vrai moment de malaise que je me serais bien évité. J’ai eu l’impression que si personne ne mouftait, c’était grâce à la présence des plus hauts gradés ... Je n’ai même pas ressenti la joie de devenir Lieutenant. Parce que les autres marins m’en empêchaient à cause de la sensation de déranger. Parce que je ne le mérite pas.

Heureusement, le Sergent-Chef Axton est venu me chercher. C’est un homme sévère mais juste, et attentionné malgré tout. Il a tenu à ce que je vienne. Pour me renforcer mentalement. Parce que j’en ai grand besoin sur le moment, mais surtout par la suite. Il a fallu que je choisisse une arme pour apprendre à l’utiliser comme il se doit. Quand j’ai vu le nodachi, j’ai repensé à ce mystérieux Bercilak de Gurin, j’ai donc opté pour cette arme. D’après lui, sa lourdeur vient de sa longueur, qui est aussi un avantage pour des passes d’armes aériennes. Le tout est de savoir quand être aérien et agile, et quand l’utiliser avec force.

Nous avons donc commencé l’entraînement avec des nodachis en bois. Il m’a appris qu’un sabre peut être tout aussi utile dans son fourreau qu’au clair. Puis il m’a demandé de l’attaquer. Hésitante, je n’ai voulu lui porter qu’un seul coup, prévisible à quinze lieues de là, ça va de soi. Il m’a repoussé avec l'extrémité du fourreau, celle qui cache la pointe. Un coup sec dans le ventre pour me faire reculer. Il m’a dit de revenir à la charge, ce que j’ai fait, il a paré mon coup en se baissant légèrement et en dégainant à peine, ma lame touchait la sienne, il a souri vicieusement et m’a repoussé dans un élan ascendant qui m’a levé du sol en reculant. Je me suis retrouvée vautrée sur le sol, mais il m’a tendu la main pour m’aider à me relever. Le dernier exercice a été plus vivant : nous devions nous échanger des coups lentement mais sans relâche. Au début, j’ai essayé de parer un maximum, puis il m’a dit de penser aux soldats qui ont une dent contre moi, il me provoquait, il me poussait à bout expressément. Alors j’ai commencé à me défouler dans une danse frénétique de coups de sabre qui, d’après ses dire, lui a laissé moultes ouvertures dont il aurait pu profiter pour en finir avec moi. Mais là n’était pas le but de l’exercice. Tout ce qu’il voulait me montrer, c’est que lui aussi laissait des ouvertures. Quand ma colère était tarie, je m’en suis aperçue : il ne faisait qu’une série de mouvements. Toujours la même, toujours les mêmes. Alors je me suis concentrée pour savoir à quel moment bloquer son sabre et au moment où je l’ai fait ... il a interverti son sabre et son fourreau. Au final, je n’ai fait que parer son fourreau, il m’a attaqué latéralement à la gorge. Avec un vrai sabre et un vrai ennemi, j’aurais été décapitée.

Mais cet entraînement m’a fait beaucoup de bien. J’ai une folle envie de le continuer et de maîtriser le nodachi, parce que ça m’apaise et me fatigue. Du fait, au repas du soir, je n’ai calculé personne, à moitié endormie dans mon plateau de repas. Par la suite nous avions quartier libre, mais j’ai préféré écrire ce passage.

Mais je vais devoir arrêter. J’entends les gradés qui gueulent aux troupes “Extinction des feux !”. Ainsi se termine ma première journée.

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Première semaine d’essai :

Le premier jour, mon équipe sous mes ordres a attendu l’appel pour venir me chercher et m’expliquer mon rôle. En fait, je suis devenue le majordome de la Sous-Amirale Bii, celui qui commande les valets. De ce fait, je n’ai pas vraiment d’horaires fixes. Ce petit topo m’a permis d’amorcer une approche avec mon équipe : je ne veux pas les commander, mais je dois le faire ; et pour plus de proximité, de cohésion, je nous ai demandé de nous appeler par nos prénoms. Visiblement, ils n’étaient pas très habitués à cela.
Sinon, la Sous-Amirale a plutôt été simple à contenter. Après un jour de deuil de Poulpy III durant lequel elle n’a pas mangé, elle nous a demandé de lui trouver un héritier. Heureusement que mes marins la connaissent, ils avaient des poulpes d’avance. Elle a été heureuse pour le reste de la semaine, alors j’imagine que ceci l’a poussé à être clémente avec nous.

Concernant mon entraînement, nous avons bien sûr vu les bases : le Sergent-Chef m’a appris les noms des parties qui composent un sabre, les postures, les distances, etc. Nous avons commencé à faire quelques passes d’armes mais sans plus.

En dehors, quand j’avais quartier libre ... eh bien j’étais de me montrer, préférant voyager en solitaire dans les livres que j’ai emporté avec moi. Je connaissais déjà le trajet et la destination en elle-même, mais je ne voulais pas faire de vague.



~


Deuxième semaine d’essai :

L’horreur. La Sous-Amirale s’est comportée comme une vraie gamine pourrie gâtée. Jamais satisfaite, toujours contrariée par ce que nous faisions ... La dissidence a aussi commencé à enivrer mon équipe. Ou gangrener. Lors d’un de ces coups de sang, la Sous-Amirale Bii m’a hurlé dessus comme quoi je n’étais pas capable de gérer une équipe, qu’il fallait que je me reprenne vite. Mais prise entre deux feux, je ne pouvais pas faire grand chose, alors comme tout bon chef, j’ai fait ce qu’il fallait : recadrer mes subordonnés.
J’ai profité d’un soir où nous allions nous coucher pour remettre les pendules à l’heure. Désormais, ce sera “Lieutenant Nekhbet”. La bonne époque est résolue, j’ai été trop tendre, et ils en ont profité, maintenant ils vont en baver. Je suis impardonnable, intraitable.

Même les entraînements ont été impactés par mon travail. Peu d’humeur, je n’étais pas concentrée, et il a sans cesse fallu que le Sergent-Chef Axton me reprenne pour obtenir un résultat à peine satisfaisant. Son objectif de la semaine était de me muscler, chacune de ses punitions ont eu pour but de me muscler de force. Autant dire que mon corps a peiné à suivre cette semaine tout droit sortie de l’enfer.

Heureusement, j’avais les à côtés pour me soulager : je n’ai fait que dormir. Quand on dort, on ne souffre pas.
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Troisième semaine d’essai :

Je crois que la Sous-Amirale Bii a été encore plus insupportable du fait qu’elle a été très lunatique et imprévisible. Sans parler de mon équipe qui a été insupportable : plus je sévissais, plus ils faisaient du zèle ... Ce qui a fini par attirer les foudres de la Sous-Amirale qui m’a sèchement craché au visage qu’elle se portait mieux avant que je n’arrive. J’ai été renvoyée de mon poste, et dégradée au rang de matelot de seconde classe. Oui, j’ai dû côtoyer le gros des troupes. J’ai dû subir leurs blagues grasses, leurs grincements de dents, leur jouissance de me voir tomber à leur niveau, leur machisme. Et je l’ai payé cher.
Sauf que je n’ai pas pu les supporter comme ça jusqu’au bout. Leur mesquinerie les poussaient à la sournoiserie et ils ont saboté tout ce que je devais faire. Je ne vais pas faire la liste de leurs bassesses pour ne pas me les remémorer mais j’ai eu le droit à tout ce que peut faire un stupide adolescent. Même quand ça touchait la nourriture ou l’entraînement collectif. Et puis est arrivée la cerise sur le gâteau. La goutte de trop. Alors que je prenais ma douche, seul moment de détente, un des marins s’est introduit dans la pièce et m’a mis une main au main qui sonnait comme une fessée en riant grassement.
J’ai couru jusqu’à mes affaires, il me suivait, j’ai pris mon nodachi encore dans son fourreau que je lui ai enfoncé dans le ventre. Quand mes nouveaux supérieurs sont arrivés, j’étais folle de rage. J’étais en train de lui exploser des fioles de sable d’El Jezada au visage dont le contenu formait une pâte de toutes les couleurs à cause de l’humidité de la pièce.
Oui, il avait morflé pour tous les autres. Mais hélas, j’ai été corvée de patates et maintenant, on me prenait pour une psychopathe.

Heureusement, les moments avec le Sergent-Chef ont été une délivrance pour moi. Il a eu raison de croire bon de m’initier à la méditation et à ce qu’il appelle “l’Oeil du Guerrier”, celui qui analyse la situation, qui sait comment se battre avec ses états d’âme et qui estime ses adversaires.
Nous avons livré quelques combats ma foi assez sympathiques. Je ne me vidais plus de ma colère comme avant, maintenant elle guidait ma main et renforçait mes postures d’attaque. Concernant les postures d’agilité, je n’avais qu’à compter sur ma grâce féminine.
En fin de semaine, il m’a initiée à la découpe de projectiles. Nous avons commencé par des fruits puis nous sommes montés progressivement en intensité, j’ai fini pas savoir découper des flèches en plein vol. Lui m’a montré le but de cet exercice : il sait parer des balles avec sa lame. Cela m’a paru étrange quand il m’a demandé de lui tirer dessus avec un pistolet ... Ce n’était pas sur un officier que je voulais tirer ...


~


Quatrième semaine d’essai :

Si le début de la semaine a été calme grâce à mon coup de sang (les autres soldats m’évitaient), ils ont vite su reprendre du poil de la bête ... jusqu’à ce que j’éclate la tête de l’un d’eux dans son plateau repas tout en lui faisant une clé de bras durant laquelle je l’ai torturé un peu en le lui tiraillant plus que nécessaire et en faisant mine de ne pas l’entendre. Une fois satisfaite, je l’ai lâché et j’ai averti tout le réfectoire : s’ils n’arrêtent pas de me faire chier, ils le paieront tous autant qu’ils sont.
J’ai été mise au trou pendant deux jours avec corvée de chiottes chaque matin.

Mais je m’en fiche un peu au final, personne n’a osé salir plus que nécessaire, sauf un petit plaisantin que j’ai coincé dans un coin, mon genou sur ses bourses et l’avant-bras sur la gorge. Oui, mes entraînement m’ont endurci et ils m’ont permis de revivre. Certains commençaient déjà à se lier d’amitié avec moi, surtout ceux de ma promotion. Je suis restée sur mes gardes les premiers instants, et quand j’ai pu m’attester de leur franchise, j’ai commencé à traîner avec eux lors de nos quartiers libres.
Mes entraînements se sont intensifiés, le Sergent-Chef Axton était fier de moi, il m’a dit que j’étais prête à partir au combat.

Et j’allais en avoir besoin.


~


Les deux derniers jours d’essai :

La Sous-Amirale Bii me regardait souvent du haut de sa tour. Sa période d’essai ne voulait plus rien dire mais j’ai continué à la compter. Surtout que cela fait deux jours que nos supérieurs directs nous briefent sur une mission que nous allons devoir accomplir.

Demain à Orange se tiendra un festival très apprécié sur tout East Blue qui animera toute l’île : la Grande Foire. Des artisans et des marchands viendront de toutes les Blues pour ne pas manquer l’occasion, il y aura aussi des concerts, des spectacles, des attractions, etc. Ce sera l’île toute entière qui entrera en effervescence et la 423è division manquera clairement de bras armés pour patrouiller et s’assurer du bon déroulement du festival très attendu.

Comme les choses devraient être calmes, la Marine a décidé que c’est notre promotion qu’elle enverrait pour nous expérimenter et nous tester à même le terrain.

J’ai hâte de changer de décor !
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