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Une rencontre particulière

Mon ventre gargouillait. J'avais faim, un peu trop faim. Sous un soleil ardent, notre coque de noix se laissait porter par les vagues. Une douce brise marine, une bonne odeur de sel et quelques éclaboussures quand le petit bateau se mettait à tanguer à bâbord, à tribord. Une mouette se mit à crier et j'en profitais pour lever mes mains bien haut, faisant des va-et-vient pour l’appeler. Pas besoin d'attendre longtemps pour qu'elle atterrisse près de nous et nous tende « le mondial », journal favori d'à peu près tout le monde, sauf peut-être leurs concurrents. Je donnais une pièce de cinquante berrys à l'oiseau facteur puis le laissait ensuite s'envoler. Adossée contre le seul et unique mat du « navire », pas sûr qu'on puisse appeler ça un navire, je feuilletais les dépêches de l'Agence Requiem Presse. Pas de nouvelles très fraîches, la routine habituelle. Je soupirais. Cinquante berrys dépensés pour rien. Déjà qu'on roulait pas sur l'or, si on commençait à trop dépenser on était foutu. Je rangeais le journal dans la pseudo cabine, où mon bazooka et mon minigun stagnaient, cartouches pleines. 

Ça faisait cinq jours qu'on avait quitté Rokade. Gin et moi avions embarqué sur cette petite coque de noix au mat solitaire et à la voile tordue. Mais mine de rien, la chaloupe nous avait mené bien loin de la patrie des bandits. On avait vogué avec nos vivres sans trop se poser de question. Mais maintenant que les ressources étaient presque épuisées, on commençait sérieusement à paniquer. On avait pas vraiment envie de crever de faim au bout de cinq jours en mer, c'était un peu la lose pour des pirates novices. Mais sur le coup là on avait été bien débiles. Quelle idée d'embarquer sans un minimum de savoir en terme de navigation ? J'avais presque honte. La prochaine étape, idéalement, aurait été de se trouver un ou une navigatrice, mais vu l'équipe de bras cassés qu'on représentait je doutais vraiment qu'un quelconque intérêt soit porté vers nous. J'observais Gin qui avait vraiment l'air désespérée. Elle était allongée par terre, seins contre le bord du petit bateau. Son bras droit pendait le long de la paroi, à l'extérieur de la coque, ses doigts pouvaient presque toucher l'eau. Un filet de bave pendait de sa lèvre inférieure. Agacée je lui flanquais un coup de pied au cul.

- Hé ! Tu vas pas rester comme ça toute la journée, lève toi et va tenir la barre ça t'occupera.

Grognant, et chuchotant quelques jurons elle se redressa puis, traînant la patte, alla choper la barre. Pire qu'un gosse celle-là. Rien à l'horizon, juste la mer bleue qui scintillait sous les rayons du soleil. Gin baillait et j'observais les vagues. Tout était calme, bien trop calme, y'avait pas de poisson, pas d'oiseau mais aucun nuage à l'horizon. Je redoutais sérieusement une tempête mais c'était pas possible, on approchait d'une île estivale. Y'avait des bulles dans l'eau, des bulles de plus en plus grosses, de plus en plus proches de la surface. Je m’approchais de l'eau et là : corps figé. Une putain d'ombre tournait sous la coque. Genre, je donnais la taille de cinq mètres au machin. Sans faire de bruit, je faisais signe à Gin de la boucler en mettant mon index sur ma bouche. Ni une, ni deux, j'allais chercher mon minigun et mon bazooka, prête à l'assaut. Je prenais mon petit couteau de chasse et effleurait ma peau, à peine la lame fut en contact avec la veine que le sang commença à s'écouler. Bingo ! Ça allait attirer la bête. Je rangeais mon couteau et laissais couler quelques gouttes rouges dans l'eau. D'un coup, attirée par l'odeur, la bestiole surgit de sous la coque. Un putain de monstre marin de type serpent des mers. Sa masse fit remuer l'eau et la coque de noix fut pas mal mouvementée. Je me retournais pour voir ce que Gin foutait, et j'aurais peut-être pas dû. Elle était en train de vomir par-dessus le bateau, je me demandais bien ce qu'elle vomissait, on avait rien avalé de la journée. Je préférais la laisser dans son trip et de mon côté je mettais le minigun en route. Un espèce de bruit de moteur se faisait entendre, l'arme chauffait. Et d'un coup j’enclenchais le bordel. Les cartouches de vingt millimètres se propulsèrent vers le monstre marin. Une cadence de tir de vingt secondes. Pendant toutes ces secondes, qui parurent une éternité, la bête se prit des rafales en plein ventre, plein dos. Mais rien. Elle était trop robuste et seules ses écailles avaient amorti le choc. Sans réfléchir je dégainais mon bazooka et je tentais de pulvériser son crâne en balançant un obus le temps que mon minigun se recharge. Bangbang avait une cadence de tir de deux séries de vingt secondes par minute et attendre qu'il se recharge c’était long, beaucoup trop long.



Dernière édition par Aiko Nishimura le Dim 22 Jan 2017, 15:43, édité 1 fois
    Explosion. L'obus du bazooka venait de se propulser à pleine puissance dans la gueule du monstre et l'effet fut rapide : sa mâchoire venait de se rompre. La bête hurlait. Mon cœur battait à mile à l'heure et je sentais les gouttes de sueurs s'écouler de ma tempe jusqu'à mon menton. Ma respiration était saccadée, beaucoup trop instable. Y'avait comme une montée d'adrénaline dans l'air, quelque chose d'encore inconnu. C'était la première fois que je voyais ce genre de bête, ça faisait flipper, mais une fois qu'on avait tapé là où ça faisait mal, y'avait plus de raison de paniquer. Tut tut. Alarme du minigun, il était enfin rechargé. Pendant que la bête se retournait dans tous les sens, hurlant à la mort, mâchoire pendant disgracieusement, je mettais en route la deuxième salve, prête à en découdre une bonne fois pour toute. Le bruit de moteur. Les mains bien accrochées. Prête à tirer et... tut. J’enclenchais la machine une seconde fois. Les balles fusèrent à toute allure en direction du crâne de la bête, abandonnant son corps trop robuste. Les cervicales, la nuque, la mâchoire, c'était toujours des points faibles. J'étais trop concentrée à viser, j'en oubliais Gin et les alentours. Les détonations résonnaient, ça faisait un boucan d'enfer. 
     
    Une putain de balle avait crevé l'un des deux yeux de la bête. D'autres avaient fait des trous plus ou moins profonds dans son front et l'une des vingt millimètres avait presque transpercée sa tempe. C'était pas beau à voir. Du sang d'à peu près partout. Le roi des mers était détrôné et à mon grand soulagement, il s'écroula dans l'eau. Un dernier éclaboussement plus violent que tous les autres. On avait eu chaud, un peu plus et la coque se serait retournée. L'énorme vague nous apporta quelques poissons à bord. Six, sept. Bleus, verts, ils sautaient dans tous les sens, mais pas de chance pour eux, un mort certaine les attendait. Je m'agenouillais, épuisée. J'observais l'eau. La mer était rosée sous l'effet du sang déversé par le corps du monstre qui flottait à la surface. J'essayais tant bien que mal de reprendre ma respiration, j'en pouvais plus, j'avais fourni trop d'effort. Note : se remettre un peu au sport. A peine le temps de respirer qu'on me flanquait un coup de pied au cul. 
     
    - Eh la génie ! C'bien beau tout ça, mais on est en train de couler là !
    - H..hein ?
    - Bah ouais, t'vois pas les trous ? T'es aveugle ou quoi y'a de l'eau qui rentre ! 
     
    On avait vraiment la poisse. Y'avait deux trous, un dans la coque et un dans le mat. Sûrement un contre coup de la bestiole ou de mes balles. Celui du mat était moins important, fallait juste pas que la voile se casse la gueule. Pour la coque, c'était un autre problème, l'eau commençait à entrer. Pas le temps de se reposer, je me levais, regardais autours de moi, et là, consécration, don de dieu, aide inespérée : un bout de terre à l'horizon. Très dur à discerner, mais elle était là, une nouvelle île.
     
    - Va boucher le trou je vais prendre la barre j'vois un bout de terre là-bas.
    - Woua t'pas sérieuse là ?
     
    Je choppais la barre, direction le bout de terre, oubliant qu'on avait décapité un monstre marin. Mais Gin elle l'avait pas oublié et son ventre parlait.
     
    - On prend pas la chose pour la bouffer ?
    - Déjà que notre coque souffre on va pas se rajouter du poids.
    - Effectivement il sera pour nous.
     
    Mains sur le bazooka prête à bondir je me retournais, c'était quoi cette voix ? Mon imagination, une illusion ? Je voyais personne et ça me faisait flipper. Y'avait du mouvement dans l'eau et merde le corps sans vie de la bête se mit à bouger. 
     
    - Eeeeeh les voleurs ! C'pas à vous ça, c'nous qui l'avons tué, c'pour nous la bouffe, vous barrez pas comme ça.
     
    La coque de noix se mit à bouger et secouées par l'effet de surprise on finissait le cul par terre avec Gin. Je vis une main s'accrocher au rebord de la barque, une main palmée et bleue. Et là une crête, une tête et des dents pointues, je faisais face à un homme-poisson. C'était quoi ce délire ? J'en avais déjà vu à Rokade, mais qu'est-ce qu'ils foutaient en pleine mer ? Je me relevais pour regarder par-dessus le bateau, y'avait une dizaine d'homme-poisson qui me regardait. L'un d'eux, le chef, se mit à parler.
     
    - Vous nous avez bien aidé, ça fait des jours qu'on tente de l'avoir ce monstre. Les clients raffolent des serpents d'eau et encore plus quand ils savent que c'était un roi des mers. On va vous aider à rejoindre Suna Land, on vous doit bien ça après tout.
     
    S'ils nous proposaient leur aide c'est qu'on faisait pas peur, on passait vraiment pas pour des pirates, quelle tristesse. Mais d'un autre côté valait mieux ça que de se laisser crever en mer. La barque se mit à naviguer, poussée par des hommes-poissons, ils étaient très rapides et forts sous l'eau. Rendre un service sans s'en rendre compte et ensuite se faire aider c'était le meilleur truc de la journée qui puisse nous arriver.


    Dernière édition par Aiko Nishimura le Ven 24 Fév 2017, 10:34, édité 3 fois
      - Alors comme ça vous tuez des poissons. C'pas cool pour des gars qui vivent sous l'eau. Et c'quoi c't'histoire de client ?

      L'homme-poisson ignora les premières remarques.

      - Vous ne connaissez pas Suna Land ? C'est LA station balnéaire de south blue et sûrement l'une des meilleures de toutes les blues. Parfait pour y passer des vacances. Il y a les meilleurs restaurants où nous apporterons ce grand serpent, des thérapies et cures, saunas, piscines chauffées d’intérieur et d'extérieur, hammams, une grande plage, des activités nautiques et surtout un parc d’attraction géaaaaant.
      - Wouaaa rien que ça ?

      Bras croisés, assise et adossée contre le mat j'écoutais les explications élogieuses du type sans dialoguer. Je laissais ce plaisir à Gin qui semblait être émerveillée à l'idée de faire un tour de grand huit. Le soleil tournait et la terre se rapprochait. Devant nous, le corps de la bête flottait, tirée à la force des bras des hommes-poissons. Notre coque de noix naviguait en rythme, poussée par d'autres gars qui ne semblaient pas se tuer à la tâche. Tirer cette petite barque leur semblait tellement facile, c'était dingue. Je me grattais la tête, cette aventure avec le monstre marin m'avait encore plus donné faim et plus la conversation sur les différentes attractions évoluait, plus j'avais envie de poser pied à terre et de me barrer de ce bateau. Après vingt minutes de navigation on arrivait enfin près des côtes. L'île était impressionnante, vraiment. J'entendais les cris de joies et le mécanisme des fameux manèges. Je me demandais bien ce que nous resservait cette station vacancière. Il y avait un port où stagnaient des dizaines de bateaux plus classieux les uns que les autres. Yacht ou bateaux de croisières. Quand j'imaginais les prix de ces engins je me disais que le monde portait beaucoup d’inégalité. Les anciens esclaves savent. Chassant les mauvaises pensées de mon esprit je me levais, prête à garer notre coque de noix, ridicule à coté des bourgeois. Mais notre petit bateau tourna, à l'opposé du port.

      - Où est-ce que vous nous emmenez ?
      - Un peu plus loin. Vu votre artillerie, vous risquez de vous faire remarquer rapidement. Les attaques de pirate sont fréquentes ici et les gens détestent les pirates.

      J'échangeais un regard furtif avec Gin, elle souriait. Avait-il deviné que nous étions des pirates ? On avait pourtant pas de pavillon noir et un bateau bien nul. Étrange. Mais quand je regardais mon bazooka et mon minigun, c'est sûr que je faisais au moins peur à un vieillard ou à un enfant, enfin, j'imaginais. Bref, le bateau s’arrêta quelques centaines de mètre plus loin où un second port prenait place. Les rafiots étaient tout de suite plus rustres, moins bourgeois, je me sentais mieux. Les hommes-poissons nous aidèrent à accoster et attacher notre barque ambulante. Dernière vague. Je posais enfin le pied à terre. Signe de main amical et remerciement des deux côtés. Les nageurs repartaient avec le beau cadavre.

       - Si vous restez quelques jours sur l'île on se reverra sûrement. Tachez d'éviter les problèmes et surtout ne touchez pas aux enfants, la grande tante les adore.

      Je comprenais pas tout ce qu'il nous disait mais je le remerciais quand même. Ces gars nous avaient sauvé la vie. 

      - On va faire un tour de manège ?
      - Trouvons-nous déjà de quoi manger. 



      Dernière édition par Aiko Nishimura le Ven 24 Fév 2017, 10:37, édité 1 fois
        Une heure plus tard, satiété parfaite.

        Il faisait bien quarante degrés. Cette après-midi était trop chaude. Après cette matinée éprouvante j'avais vraiment envie de souffler. Gin ne semblait pas du même avis. Comme une enfant, elle sautillait partout, désirant tester chaque manège, presque hyperactive. Après négociation nous marchions finalement dans les artères piétonnes de l'île. Je préférais visiter Suna Land avant de me lancer dans un quelconque manège. Digérer n'était pas non plus négligeable. Ici il y avait une musique entraînante, comme si un esprit joyeux et amusant planait sur l'île. Le parfait inverse de Rokade. Je n'avais jamais vu autant de joie et de sourires aux lèvres de tous les enfants que l'on pouvait croiser. Habillés de différentes couleurs, ils tenaient tous des ballons de baudruche, des glaces, ou encore des peluches. Quoi qu'on puisse dire, ils n'étaient pas bien malheureux. Cependant, sur cette île vacancière l'enfant semblait presque roi. Les parents suivaient leurs mioches sans se poser de question, acceptant toutes demandes, tous caprices, m'enfin c'était pas à moi de juger. Des regards à droite, des regards à gauche et nous continuions note visite, sous le soleil de plomb. 

        Certains vacanciers se retournaient sur nous. C'est vrai qu'on était pas des habituels, plutôt des atypiques. Pas de petits shorts, pas de débardeurs, pas de couleurs très joyeuses, pas de maillot de bain, des cicatrices et.. une batte de baseball pour Gin, des armes à feu pour moi. Du noir sur du blanc. Je me rappelais de ce que l'homme-poisson nous avait dit : ici les gens n'aiment pas trop les pirates. Je comprenais mieux pourquoi on nous regardait d'un sale œil. Je me demandais même s'il y avait eu une récente attaque. A vrai dire je ne voyais pas beaucoup de soldats de la marine dans les parages, c'était tant mieux, mais je me demandais quand même si l'île était protégée. Une odeur alléchante me coupa dans mes pensées. Il y avait une crêperie à notre droite et pendant que Gin s’apprêtait à dépenser nos derniers berrys en poche j’interpellais une passante, solitaire. 

        - Excusez-moi, madame ? Il n'y a pas de marine sur cette île ?

        Elle m'observa, perplexe, avant de me répondre.

        - Oh bien-sûr qu'il y en a. Ils ne sont juste pas habillés « traditionnellement ». Le colonel chargé de la défense de Suna Land insiste pour que ses soldats aient un look très.. coloré ! Vous remarquerez sûrement certains hommes en tutu. Ils adorent les robes et tout ce qui est fantaisie, du moins ils n'ont pas vraiment le choix, cette grande tante est infernale sur les styles vestimentaires.

        Bug. Mais qu'est-ce qu'elle me racontait le bonne femme ? A peine le temps de répondre qu'elle avait déjà repris son chemin. Je me grattais la tête et allais rejoindre Gin dans la queue devant la crêperie. Quelques minutes d'attente et on lui sortait sa crêpe au nutella. Crêpe à la fraise de mon côté.

        - Qu'esche que tu fechais ?

        - Je viens d'apprendre que sur cette île, les marines sont déguisés en type louches. Tutu, robe, le pack ridicule si tu veux mon avis.

        - D'gars en robe ? Pouawawa. Au moins on les reconnaîtra de loin et on les évitera fastoche.

        - L'homme-poisson et la femme m'ont tous les deux parlé d'une « grande tante ». J'me demande bien qui ça peut-être..

        - Bah ch'vois pas c'que ferrait une bielle dans une garnibon. Ch'sais bein que les malfrats sont moyennement dangereux sur les blues m'enfin. A moins que y'ait une reibe ou un truc comme ça. Ch'connais pas les traditions des pays affiliés au goubernement mondial moi !

        - Ça n'a pas de rapport avec le gouvernement.. Bref allons voir ces attractions et arrête de parler la bouche pleine !




        Dernière édition par Aiko Nishimura le Ven 24 Fév 2017, 10:38, édité 2 fois
          En moins d'une heure j’avais eu le temps de faire quatre attractions avec Gin et il fallait dire qu'on se détendait plutôt bien. Suna Land était plus chouette que prévu. Entre la grande roue après notre crêpe qui nous avait donné une magnifique vue sur toute l'île, le grand huit qui m'avait retourné le cerveau, les chaises volantes qui avaient donné le vertige à Gin et enfin le bateau pirate qui nous avait rappelé de mauvais souvenirs en mer, nous nous amusions comme des folles, oubliant tout problème, profitant comme des civils normaux. J'aurais bien aimé m'acheter une bouteille d'eau, mais je préférais garder mes tous derniers petits berrys. Il n'y avait pas de fontaine et le soleil tapait beaucoup trop, ingénieux pour forcer les gens à acheter. Avec Gin, on décidait d'aller faire la queue au SpaceStar, un manège dans le noir qui avait l'air franchement sympa. Alors sans perdre de temps nous nous mettions en route pour rejoindre la file d'attente. On allait peut-être rester longtemps sur cette île, on avait pas vraiment envie de repartir crever la dalle en mer et puis fallait dire qu'avec les casinos on pouvait peut-être espérer se faire un max de blé. 

          On ne savait pas s'il fallait aller à droite ou à gauche, le chemin se découpait en deux et il y avait trop de chemin pour aller au SpaceStar, pas assez d'indication pour le rejoindre rapidement. Je disais droite, Gin disait gauche. Je cédais la gauche, ne sachant finalement pas par où passer. Tous les chemins mènent à Rome comme on dit. Alors que l'on approchait d'un petit pont et que nous apercevions l'attraction au loin, deux enfants hommes-poissons passèrent, les bras et le dos chargés de sac de.. poisson. Je me souvenais alors de nos sauveurs, l'un d'eux avait parlé de client, de restaurant. Ces enfants acheminaient sans doute la nourriture pêchée par leurs aînés aux cuisiniers. La petite fille bleue et le petit garçon vert basaient les yeux, marchant rapidement, comme pour éviter tout contact avec la clientèle locale. Je ne comprenais pas pourquoi ils agissaient ainsi, avaient-ils peur des plus grands ou tout simplement des humains ? Ils nous croisèrent puis nous doublèrent, Gin les observait comme des petits spécimens inconnus, je lui donnais une tape sur le bras.

          - Ça va ils sont pas si différents que ça arrête voir.

          Gin haussait les épaules et les suivait des yeux, sans les lâcher, pourquoi insistait-elle comme ça ? Ça m'intriguait. Les petits êtres traversèrent la foule jusqu’à arriver à hauteur d'une boutique glacière. Je doutais que leurs poissons serviraient à distribuer des glaces aux acheteurs et pour cause, ils ne s'arrêtèrent pas. Seulement, au même moment une autre fillette s'approcha des deux enfant-poissons, une glace à la vanille dans la main. Bien blonde, bien humaine, une moue dégoûtée, elle fit un croche pied à l'autre petite chargée jusqu'au cou. Ni vu ni connu la mioche alla retenir la main de sa mère, sourire aux lèvres, laissant l'être bleu s'écrouler à terre, vivres dans la poussière. La petite s'empressa de récupérer ses poissons sans se faire remarquer mais pour causer encore plus de tord, l'autre saloperie quitta les jupes de sa mère s'empressant d'aller écraser la nourriture en transport encore à terre. Ecoeurant. Je tournais la tête, personne, Gin étaient déjà partie. Et merde. 

          - Eh toi là, la saleté, c'est quoi ton problème ? T'as une case en moins ? T'manque un bout de cerveau ? Pourquoi t'as fais ça ? T'veux que j'fasse la même ?

          Pas de réflexion, juste de l'action. Gin balança la glace de la blondasse à terre et attrapa sa batte de Baseball attachée dans son dos. Trop rapidement elle souleva l'enfant à plus de cinq centimètres du sol, son haut jaune à fleur craqua. La folle cracha par terre, yeux rivés dans ceux de la mioche, elle se rendait pas compte de ce qu'elle faisait. Très vite, la mère s'agita exigeant que l'on repose son enfant, Gin n'écoutait pas. Tout le monde s'était arrêté sur la scène. J'aidais l'enfant à se relever, le petit garçon avait les larmes aux yeux.

          - Dépêchez-vous et ne revenez pas par ici.

          J'me retournais.

           Gin lâche cet enfant.
          - Les hommes-poissons nous ont aidé et sauvé ! C'quoi ton problème avec eux ?
          - Gin lâche cet enfant tout de suite, ordre de capitaine. Pas de tapage sur l'île t'entends ?

          Elle balança la blonde par terre et la peste se mit à pleurer. Gin se mordait les lèvres. Autour il y avait des chuchotements. Le mot capitaine résonnait et nos armes jouaient contre nous. Ils me tapaient tous sur le système, j'avais envie d'hurler. Et merde. Une fois de plus.

          - Quand un enfant-poisson qui travaille se fait harceler par une sale humaine personne se retourne et tout le monde ignore mais dès que quelqu'un de plus grand avec une sale dégaine touche à une petite humaine tout l'monde crie au scandale c'est ça ? Vous êtes tous écœurants.

          L'enfant pleurait fort, bien trop fort et derrière nous, on entendait un escargophone sonner. Je me retournais. Un homme en tutu rose bonbon et un autre en robe noir à paillette, fusil dans les mains, téléphonaient. Pulu pulu pulu katcha.

          - Ici agent 14 et 15. Il y a problème pas loin du SpaceStar. Un enfant en pleur et deux agresseuses que faisons-nous ? [...] Entendu grande tante.



          Dernière édition par Aiko Nishimura le Ven 24 Fév 2017, 10:42, édité 1 fois
            Okay c'était pas bon, pas bon du tout. Je prenais Gin par la main et on déguerpissait rapidement d'ici. Elle contestait pour rester sur la scène, ayant encore envie de cracher sur la gamine. Par chance la foule créait un amas de gens, parfait pour s’éclipser loin des problèmes. Deux nouveaux pleurs. Désormais, l'attention se portait sur les deux agents qui tentaient de réconforter l'enfant toujours à terre et actuellement surnommé : la peste par Gin et moi-même. Certains civils nous suivaient du regard et chuchotaient avec leurs voisins n'oubliant pas de dévisager notre accoutrement. A présent, ils savaient que nous étions les soi-disant « fauteur de trouble ». La discussion que je venais d'entendre à l'escargophone ne me plaisait pas, pas vraiment. Déjà ça me rappelait les paroles de l'homme poisson et la discussion de tout à l'heure, lorsqu'une femme m'avait parlé de la grande tante avec l'obligation de l'accoutrement qu'elle faisait subir à ses soldats. Accoutrement d’énergumène. Si ces gars l'avaient appelé pour résoudre le problème et qu'en plus elle imposait la tenu au-dessus de l'uniforme conforme aux règles de la marine c'est qu'elle était bien plus haut gradée que tous ces imbéciles en tutu rose et robe à paillette. D'ailleurs, si les deux agents : 14 et 15 restaient auprès de l'enfant, c'est que renforts allaient être envoyé à notre poursuite. Voilà qui s'annonçait fâcheux.

            Quelques minutes plus tard, à l'ombre d'un arbre.

            - Super on fait quoi maintenant ?
            - Je te rappelle que c'est toi qui nous a foutu dans cette merde.
            - Ce mioche avait qu'à pas s'en prendre gratuitement aux deux poiscailles.
            - Je suis d'accord mais t'avais pas à la frapper, maintenant on va se récolter des emmerdes et on a même pas de rafiot pour dégager.

            Même en fin d'après-midi le soleil tapait fort sur mon crâne. L'ombre c'était bien, c'était frais. Planquée dans une petite ruelle j'essayais de réfléchir à une idée mais je sentais bien que cette situation allait être ingérable. Pas de bateau pour assurer une fuite, pas de berry pour payer quelqu'un qui nous ferait fuir et des marines à nos trousses. Je croisais les bras et respirais, la seule solution que j'envisageais pour le moment c'était d'aller se réfugier au village des hommes poissons, ils devaient bien habiter quelques part. Furtivement je sortais de ma cachette et demandais à un gars où se trouvait le village des hommes-poissons et un peu déstabilisé il m'indiquait le chemin à prendre : plein nord. Je faisais signe à Gin de me suivre, on se dirigeait droit vers le village de Toon. C'est le nom que le gars lui avait donné. Mais une minute plus tard, une voix s'éleva.

            - Elles sont là !

            Oh putain non. Je me retournais : face à nous, cinq soldats de la marine. Crick crack, armes chargées de leur côté. Je laissais mes bijoux à feu de mon côté et sortais mon couteau de chasse. Je comptais sur Gin pour m'aider à nous défaire de ces envahisseurs. Eh... j'ai pas eu à attendre longtemps : de la rage à évacuer, une batte dans les mains et c'est parti, elle allait fracasser des cranes. De mon côté je glissais par terre et évitais une balle de justesse. Me voilà juste en dessous du soldat qui portait une très jolie robe rouge et moi j'avais une très jolie vu sur son entre jambe. Pas le temps de s’échauffer, je donnais un coup de couteau dans le pénis du gars, pas d'état d'âme. T'es pirate ou tu l'es pas, on va arrêter de jouer aux guignols. Le soldat s'écroulait par terre. De son côté Gin s'était déjà faite un mec. Et je la voyais buter le deuxième d'un coup de batte assommant en pleine tronche. Elle aussi n'y allait pas de main morte. Good. Le quatrième mec me fonçait dessus et me donnait un coup de fusil dans la joue, putain il m'avait explosé une dent et je saignais, mais en quoi étaient fait leurs fusils sérieux ? J'en restais pas là. Je me relevais et boum j’égorgeais le gars d'une coupure horizontalement droite dans sa gorge. Il tombait à terre, pissant le sang comme une fontaine. Triste destin. Gin achevait le dernier mec d'un coup dans le sexe et on en parlait plus, on se barrait de la scène en courant, direction plein nord.



            Dernière édition par Aiko Nishimura le Ven 24 Fév 2017, 10:44, édité 2 fois
                Quel bon vent me mène ici ? Je ne sais absolument pas où nous sommes, seulement que les rayons du soleil passent à travers un petit trou de souris, qui illumine ma face, qui était jusque-là dans l’obscurité la plus totale. Je suis allongé dans un espèce de hamac où je me repose, jusqu’à mon heure de travail, dans la cale du navire. Les quelques autres travailleurs dorment comme de gros bébés, et rien ne semblent pouvoir perturber cela, absolument rien. Quant à mon cher Stanislas, je crois qu’il tente de déterminer où nous sommes, il observe à travers le petit trou, puis il gribouille des trucs sur son carnets. Je n’y comprends que rarement quelque chose, alors j’ai abandonné.

                En effet, nous sommes sur un navire commercial à destination de… je ne sais pas, on a oublié de demander avant d’embarquer. Bien sûr, comme vous l’aurez sans doute compris, nous n’embarquons pas gratuitement, nous devons bien en retour effectuer certaines tâches, parfois très ingrates. J’ai par chance toujours été bien traité par les commerçants, mais là c’est un véritable crétin, le genre de type arrogant qui profite de chaque situation pour se mettre bien et qui se fiche pas mal de ses hommes à bord. De toute façon, je rêvais d’un monde où je voyagerais librement, à mon compte et sans contrainte, mais il faut croire que ce n’est pas pour tout de suite. J’dois me taper des vieux croutons dans ce genre sous prétexte qu’il possède l’argent, et qu’apparemment, l’argent permet le pouvoir. Pourriture, oui.

                « Levez-vous, bande de branleurs ! C’est à votre tour de bosser ! » Dit un homme pressé de prendre sa pause.

                « Ferme-la, pauv’ merde ! »
                Rétorque un type peu commode qui se réveille.

                « Adresse-toi à nous d’cette façon encore une fois et j’te fais bouffer mon cul ! » Reprend un autre.

                « T’as intérêt à avoir bien avancé, qu’on ai pas à faire ton boulot, merdeux ! »

                Des tas et des tas d’injures ont suivis ensuite, à croire que ce type n’est respecté par personne, vraiment personne. Pour preuve, même le petit vieux tout calme se permet quelques insultes, ce qui a tendance à amuser grand nombre d’individus ici présents, moi-même y compris. D’ailleurs, même le type qui essuie tous ces jurons se met à rire comme un niais, mais aurait-il oublié que certaines personnes veulent sa peau ici ? L’équipage semble soumit à une certaine pression, peu solidaire et ne semble pas hésiter à se faire des crasses. J’en ai subis quelques-unes, mais ils ont finis par comprendre que je ne céderai pas, que je ne suis pas payé et que d’ici quelques jours ils ne me verraient sans doute plus jamais. Le borgne, plus malin, anticipe toujours les mauvais des uns et des autres.

                Nous sortons en empruntant les escaliers qui nous mènent au pont principal, d’où nous pouvons dores et déjà sentir un vent très frais, accompagné d’un jet de pluie qui descend jusque dans le cale. Je suis parmi les premiers à sortir, les hommes déjà à l’extérieur ont des visages dépités et n’ont qu’une hâte : retirer leurs vêtements mouillés et se recouvrir un drap chaud avant de s’endormir. Stanislas me lance un regard lassé de cette situation, puis grimpe le premier à la vigie, où il estime être en paix. De mon côté, je m’empresse d’attacher tout les tonneaux et cargaisons à l’extérieur, susceptibles de s’envoler à cause de cette tempête. À plusieurs reprises, je me suis vu passer par-dessus bord, me rattrapant in exremis à chaque fois. Il faut être extrêmement vigilant à cet instant.

                L’intensité des bourrasques de vent s’intensifie, il est ordonné de replier les voiles, sous peine d’être emporté beaucoup trop loin de notre destination. Un navire avance grâce au vent, certes, mais s’il est trop puissant pour pouvoir manier la direction, c’est alors un véritable poison. Cependant, lorsque les deux premières voiles se replient avec difficultés mais sans problème, nous constatons avec beaucoup de détresse que la dernière voile pose des soucis. Le navigateur hurle de toutes ses forces qu’il est impératif de la plier, qu’il ne peut tenir le cap sans ça. Fait chier ! J’aurais bien tranché le mat en deux, pour faire simple, mais c’est malheureusement celui où se trouve l’abruti de borgne, et nous manquons de temps pour attendre qu’il descende de son perchoir.

                « Oy ! Ouais, toi, le navigateur, j’te cause. Le navire pourra continuer d’avancer à vive allure avec deux voiles ? » Demandé-je au navigateur.

                « Euh… J-Je crois bien… Oui ! Pourquoi ? »

                « Le plus simple dans l’immédiat serait de la détruire, non ? »

                « P-Pardon ? L-Le commandant n-ne sera jamais d’accord ! »

                « Au diable le commandant ! »


                Je dégaine ma lame et projette une lame de vent vers les cieux, qui découpe une moitié de la voile avec tous ses supports qui tombent en mer. Je rengaine ma lame et effectue la même chose de l’autre côté. En me retournant vers le navigateur pour qu’il me confirme que ce soit bon, je m’aperçois qu’il est complètement anéanti par la chose. Quel bon à rien ! Il a intérêt à m’emmener à bon port où je lui refais le portrait, à lui et à tout l’équipage tant qu’à faire, j’en apprécie aucun. Pendant ce même temps, Stanislas déverse des tonnes de jurons à mon égard, m’exprimant son mécontentement sur ce qu’il vient de se passer. Une lame de vent en pleine face ne lui aurait pas fait de mal, tiens.
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                Le problème de la voile maintenant réglé, j’ai droit à toutes sortes d’éloges concernant ma maitrise de la lame, etcétéra. Je n’apprécie pas tellement contrairement à ce que l’on pourrait croire. En effet, ces types qui m’idolâtrent sont les mêmes qui me faisaient caca dessus quelques temps auparavant, alors j’ai simplement envie de leur faire bouffer mes pieds, à ces sales rats…

                Je continue mon travail sans réellement me soucier d’eux. D’autant plus que la tempête semble s’être calmée, me permettant de profiter d’une légère pause. De toute manière, je crois qu’à peu près tout ce qui doit être attaché, l’est par mes soins. Les nuages grondent toujours au-dessus de nos têtes, mais la mer est moins agitée, le vent presque inexistant, donc on déplie les voiles. Mais pour une raison que nous ignorons encore, le navire commence à tanguer dans tous les sens. Les hommes à bord s’accrochent sur tout ce qui leur passe dessus, se jettent des regards apeurés, c’est étrange. C’est comme s’ils savent ce qu’il se trame. Je lève la tête vers Stanislas.

                « Oy ! Foutu borgne, tu vas me dire ce qu’il se passe en-dessous ? » Crié-je.

                « Toi, mon pauvre, ta fin est proche, véritablement proche. »

                « Accouche, crétin. On a pas le temps pour ça. »


                Même pas besoin d’en dire plus. Des tentacules s’agrippent sur le navire marchand, provoquant la panique générale à bord. Mais surprise, des types aux tronches peu communes s’attaquent à l’espèce de pieuvre - dont je n’ai toujours pas vu le visage -, mais ce n’est vraiment pas gagné pour le moment. Pour tout vous dire, ils ont plutôt l’air en souffrance. Stanislas redescend à mes côtés, assez songeur.

                « Si, par un miracle venant de je ne sais où, la pieuvre venait à mourir, je ne donne pas cher de notre misérable vie. »

                « Qu’entends-tu par là ? »

                « La bestiole est accrochée au navire, si elle coule, nous coulons tous avec elle. »


                Cette histoire ne sent pas bon du tout. Mon fidèle camarade siffle un bon pour attirer l’attention des hommes à bord. Il a souvent tendance à dire des choses intéressantes, alors on l’écoute assez facilement. Ainsi, par groupes de deux, chacun se munit d’armes tranchantes et découpe la tentacule vers laquelle le coordinateur Stanislas les a mené.

                Malheureusement, l’immonde bête souffre tellement qu’elle devient incontrôlable. Les hommes-poissons se font éjecter les uns après les autres par la puissance de cette dernière, qui dirige son énorme crâne vers le navire dans lequel nous sommes. Je m’empresse de me rendre sur la pointe du navire, dégaine ma lame et tournoie sur moi-même à toute vitesse, comme le ferait une toupie. De ce minuscule tourbillon que je suis, se dégage une multitude de lames de vent qui tapent violemment le crâne de la pieuvre.

                Je ne me prononcerais pas concernant nos chances de survie. Cependant, suite aux nombreuses chargent encaissées, elle décide enfin de reculer légèrement sa grosse tête. Les hommes-poissons relancent une offensive synchronisée. Je jette un coup d’oeil vers Stanislas, qui est déjà en train de viser les yeux. Je cours, il tire, la balle coupe un brin de mes cheveux. Je freine ma course et me retourne vers ce salopard, totalement éclaté de rire, mais il finit par s’excuser pour me faire plaisir.

                Je range ma lame, Divinité, puis sors deux dagues grâce auxquelles je m’agrippe à la pieuvre après avoir sauté. Continuant mon ascension vers le sommet, j’aperçois les mutants marins trancher les nombreuses tentacules, des boulets de canons ordonnés dirigées par le borgne perforer la peau tendre de notre adversaire, et des tirs d’une précision sans pareille venant du même individu.

                Prise d’assaut, la pauvre bête commence à tomber sous la fatigue, elle ne peut plus résister à notre détermination. J’arrive enfin au sommet de cette montagne. Je range mes deux dagues, ressors ma lame et perfore le centre du crâne. Une giclée de sang m’éclabousse le visage, tandis qu’une marre se forme tout autour de moi. De toute manière, j’étais déjà sale.

                La carcasse commence à s’écrouler. Je cours aussi vite que je peux avant de prendre une puissante impulsion, mais… Je réalise que je n’ai pas pensé à la hauteur à laquelle je me trouve
                par rapport au navire. Chute libre. J’approche du mat auquel je tente de m’agripper, mais j’arrive si vite que ça tape mon buste et ne parviens pas à m’y accrocher. Le choc m’a quelque peu secoué. J’entrevois une corde qui pend, je la saisis fermement le temps d’un instant, avant de la relâcher et continuer ma chute. Chute qui ne dure pas très longtemps, puisque je tombe au sol de suite après.

                Ça fait mal. Mais le fait d’avoir attrapé cette corde qui pendait a fortement diminuée ma vitesse.

                Et là, le capitaine, furieux, sort de sa tanière et s’empresse de gueuler sur les hommes-poissons, qui tentent de tracter la pieuvre, certainement pour en vendre les morceaux. Ça doit être pas mal cette connerie. Mais voilà, le capitaine du navire n’est pas d’accord, il veut sa part du marché. Où était-il durant tout ce temps ? Aucun homme ne souhaite appuyer sa demande. Un lâche, en mer, ce n’est jamais qu’un lâche.

                « Pour ceux qui veulent, venez au Bistro Des Mers, on vous rince pour votre aide. » Dit un des mutants, comme j’aime les appeler, avant de s’en aller au loin.

                Je jette une nouvelle fois un coup d’oeil à Stanislas, qui prend note de cette information, puis me lance un clin d’oeil de vainqueur. Ce soir, enfin, nous allons nous péter le bide en toute gratuité.
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                « Oy ! Ça te dirait qu’on essaye quelques attractions ? » Dis-je d’un ton las en pointant du doigt les montagnes russes.

                « T’as de l’argent pour ça, Rag’ ? »

                « Est-ce qu’on en a réellement besoin ? »

                « Bon, tu veux changer le monde ou agir comme un pirate ? Grosso modo elle est ici la différence, crétin. »


                Ça m’énerve. Mais en réalité, il n’a pas tout à fait tord. Et puis quoi, c’est tout ?

                « Stanislas ! Il y a peu de monde sur celui-ci, je peux éventuellement négocier pour que l’on monte gratuitement ? »

                « Oh, et puis merde, Ragnar Etzmurt. Ne vois-tu pas tout ce sang sur tes vêtements ? Qui diable laisserait un type ensanglanté monter gratuitement sur ses attractions ? » Dit-il en levant les bras vers le ciel, comme s’il priait Dieu.

                Bon, allez, j’abandonne pour cette fois. Mais soudain, des hommes vêtus comme des travelos, plutôt biens armés pour ne pas dire autre chose, m’encerclent et pointent leurs fusils - et pas autre chose - sur moi. Le borgne n’est pas prit pour cible, lui, je comprends alors qu’il s’agit de mes nombreuses tâches de sang sur ma chemise blanche. Le truc qui ne passe pas du tout inaperçu.

                « Messieurs, ne vous méprenez pas, s’il vous plaît. Sentez-le un peu, ça pue le poiscaille. » Balance Stanislas en tapotant l’épaule de l’un d’entre eux.

                « T’es qui, toi ? »
                Rétorque l’un des types.

                « Son collègue de travail. On travaille pour le Bistro Des Mers, et nous sommes tombés sur un gros coup, ce matin. »

                « Eh, sens-moi ça, c’est vrai qu’ça pue le poiscaille. »

                Et merde, qu’est-ce qu’ils foutent au juste ? Je suis sensé me faire renifler par tous les types sans rien dire ? Heureusement pour moi, le den-den d’un de ces messieurs sonne.

                « Ici l’unité 7 ! Besoin de renforts au quartier 13 ! Je répète ! Besoin de renforts au quartier 13 ! »

                Je comprends alors qu’il s’agit de la marine. Saloperie, on l’a échappé belle. Le borgne m’attrape par la manche de ma chemise et me tire à toute vitesse. Direction le Bistro Des Mers, là où nous attend un festin. Après tout, la nuit comment à tomber, nos ventres crient famine et il est de toute façon l’heure de manger.

                « Tiens, c'est juste ici. » 
                En pointant l'établissement du doigt.

                On entre sans attendre. C’est pas ce qu’il y a de plus chic, mais c’est très chaleureux et très festif. Dès notre entrée, nous sommes très rapidement accueillis par un des serveurs, qui nous installe vers des places libres au niveau du comptoir. J’allais lui dire qu’il me disait quelque chose, mais mon ami me fait signe de me taire, parait-il qu’ils se ressemblent tous ces poissons.

                « Tiens, c’pas toi le samouraï de ce matin ? » M’interrompt un poisson.

                Un samouraï ? Bof, mais pourquoi pas, si je peux manger gratuitement.
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              La journée était longue, bien trop longue. Le soleil commençait à décliner vers l'ouest, là où il se coucherait d'ici quelques heures. Gin et moi, on essayait vivement d'aller se planquer quelque part, espérant tomber sur le village des hommes-poissons : le village de Toon. Grrr, mon ventre commençait à remuer, déjà ? On avait pourtant tellement bien mangé à midi, c'était carrément énervant d'avoir faim dans ces moments-là. On essayait de courir quand les rues étaient désertes et de marcher vite quand y'avait du monde. Surtout on essayait de ne pas se faire remarquer et d'éviter les escargophones de surveillance. La marine devait passer l'île au peigne fin pour nous retrouver. Il y avait quelques tâches rouges sur nos habits, c'était carrément pas bon signe, surtout quand les gens nous dévisageaient l'air de dire : si tu fais un truc de travers j'appelle la marine. 

              - Tu sais où on va là ?
              - Mais oui fais moi confiance, on arrive bientôt.

              Et c'était vrai. Il n'y avait plus d'attraction, plus beaucoup de commerces et les maisons devenaient de plus en plus simples, de plus en plus petites, de moins en moins colorés. On pouvait dire qu'il y avait clairement une différence sociale entre le nord et le sud de l'île. Essoufflée de marcher aussi vite, je reprenais calmement mon souffle en observant les alentours : y'avait pas grand monde. A quelques mètres, y'avait comme une grande porte en forme d'arche avec une petite plaque accrochée par des ficelles qui grinçait au rythme du vent où les lettres : T, O, O et N étaient gravées de manière peu appliquée. 

              - Je crois qu'on y est.

              On passait en même temps sous l'arche pour entrer dans le village. Contrairement au reste de l'île, il était construit sur pilotis, comme s'il s'agissait d'une annexe. Les habitations étaient faites en bois et en roche. C'était pas joyeux joyeux et on pouvait sentir le sel ainsi que l'eau remonter sur les ponts de fortunes qui reliaient les maisons. Au loin je voyais un petit truc courir et bouger très vite, mais qu'est-ce que ? Pas de temps de réaliser, il venait de me choper les chevilles : un énorme crabe bien moche. Je secouais ma jambe et faisais signe à Gin lui foutre un coup de batte. Elle s’exécuta et la bestiole vola quelques mètres plus loin jusqu'à atterrir dans l'eau.

              - Super le comité d’accueil.
              - Trop nul tu veux dire.
              - Allons voir si on peut pas trouver du monde.

              On se mettait en route, sur nos gardes, car un truc chiant pouvait très vite arriver, comme ce crabe ou des marines. Au bout d'une des passerelles : un établissement plus grand que les autres, avec de la lumière. On avait rien d'autre à faire que d'aller y jeter un œil, le temps de souffler, de trouver un rafiot et de se barrer. C'était le : Toon Land et il s'agissait d'un bar. La porte s'ouvrit devant nous et deux hommes poissons plein de tentacules sortirent, bouteilles à la main. Je rentrais là-dedans espérant que Gin aller fermer sa gueule et ne pas foutre la merde avec les hommes-poissons, sinon, là, on était foutu. On avançait toutes les deux tranquillement vers le comptoir, dans le but de trouver un des gars de ce matin. L'ambiance semblait chaleureuse, et on pouvait parfois entendre quelques notes de musique. Contraste parfait avec tout le reste du village. Y'avait des gens, je veux dire des humains, assis au comptoir, ils allaient peut-être pouvoir nous aider, eux et le serveur.

              - B'soir, on est à la recherche d'un homme-poisson qui dirigeait un groupe de pécheur ce matin. Un grand type bleu avec des mains palmées, un long nez et quatre bras, ça vous dit quelque chose ? Un peu baraqué. Il a ramené un monstre marin avec ses collègues. C'est urgent on a besoin de son aide.

              Explications presque foireuses, j'espérais que ça passe et qu'on retrouve vite notre ami.


              Dernière édition par Aiko Nishimura le Ven 24 Fév 2017, 10:48, édité 2 fois
                  Deux gonzesses pénètrent dans le bar, et sans perdre un seul instant, demande à trouver une personne qu’elles décrivent brièvement. À vue d’oeil, je dirais qu’elles ont passé une sale journée, tout comme si je puis dire. De simples touristes ? Seul un ignare oserait le supposer. Selon moi, elles ne sont pas aussi douces que leur regard… quelle douceur ? Elles me terrorisent.

                  « Vous ne trouverez personne et tout le monde avec cette description, demoiselle. Ne voyez-vous pas ? Ils correspondent tous. » Dis-je avant d’entamer un cul-sec de de mon pichet de bière. « TAVERNIER ! MON VERRE EST VIDE ! »

                  « Tu n’as pas l’impression de trop en faire, Ragnar ? » M’interroge le borgne, légèrement agacé par mon attitude.

                  « Ne t’en fais pas, le borgne, nous aimons ce genre de comportement. Bois et mange à ta guise, samouraï. Mouahahaha. » Rétorque un des hommes poissons.

                  Stanislas ne rigole pas vraiment. Que je l’appelle « le borgne », il n’aime pas trop mais c’est acceptable, mais quand il s’agit d’un inconnu, c’est une toute autre histoire. Vous savez, c’est le genre de mec à caresser dans le sens du poil si l’on veut qu’il reste doux. Ce qui m’effraie le plus avec ce surdoué, c’est qu’il n’est pas du genre à devenir un fou furieux incontrôlable, mais qu’il pourrait faire des choses inhumaines avec un sang froid sans faille.

                  Pour ce qui est de ces jeunes dames, à mon avis, elles ne sont pas prêtes de trouver qui que ce soit. Je les invite à s’asseoir à côté de nous, pour le grand désespoir de Stanislas, qui n’est le genre à discuter avec la gente féminine. Moi ? Je suis seulement un peu plus sociable que lui, c’est tout. J’entends leurs ventre crier famine de mon tabouret, c’est pas comme si j’allais les laisser crever la dalle.

                  « Oy ! Tu ne comptes pas inviter toutes les demoiselles que tu rencontre ? » Me demande le tavernier.

                  « Loin de là mon idée, cher ami. Mais il semblerait que tout comme moi, elles aient rencontré un de tes cousins dans la journée, et étant donné votre incompétence à pêcher, il est fort à parier qu’elles aient contribué à la capture d’un morceau. Je me trompe ? » En regardant la rousse.

                  Elle acquiesce.

                  « Soit. J’aimerais quand même que l’on retrouve ces incapables, qu’ils me confirment cette histoire. En attendant, mangez ! » Dit-il avant de s’en aller à la pêche aux infos.

                  Peu de chance que ce soit un mensonge. Honnêtement, tu verrais quelqu’un se ramener dans une taverne, jouer un énorme coup de bluff pour manger ? Bon, j’ai déjà tenté ça sur Logue Town dans une taverne où travaille Yamiko, mais ça n’a pas marché et je me suis retrouvé à faire la plonge… Un révolutionnaire dans un bar de chasseurs de prime, quelle idée de génie !

                  Stanislas et la blonde ne se calculent même pas, de grands asociaux. Dois-je les aider à les débloquer ? Après une courte réflexion, non. Ça m’amuse tellement de les voir ainsi. Du coup, je me retourne tranquillement vers la rousse, que j’observe en train de manger. L’analyse commence. De beaux sourcils rouges bien taillés, aussi rouges que ses cheveux lisses. Je pourrais presque être séduit par son physique. Tout les traits de son visage sont parfaits. Et étonnement, même sa balafre qui pourrait refroidir ma fougue n’y change rien.

                  « Si belle que j’en ai oublié de me présenter. Ragnar, enchanté. » Dis-je en levant mon pichet à présent plein. « Dis-moi, qu’est-ce qui vous amène ici, ta camarade et toi ? »

                  Je ne sais pas ce qu’elles ont fait, mais elles ressemblaient étrangement à des gamines qui ont fait des bêtises, et qui tentaient de le cacher à leurs parents. J’aimerais en savoir davantage. Si elles sont recherchées, afin de ne pas provoquer les fougues de mon camarade, je devrais mettre fin à ces discussions et nous en éloigner le plus rapidement possible.
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                Il avait pas l'air méchant, à la fois rustre dans sa façon de redemander un verre mais presque mignon lorsqu'il nous adressait la parole. Un samouraï disait le mec au bar. Et visiblement, pas d'homme-poisson du groupe de pêcheur de ce matin à l'horizon, c'était à parier. Quoi qu'il en soit ce Ragnar était un personnage intéressant, intriguant. Mais avions-nous vraiment le temps pour les présentations ?

                - Aiko. On a eu disons.. un petit problème sur l'île à cause de quelques enfants et de l'intervention de Gin.

                Une injure, un petit grognement.

                - Que ce soit bien clair, c'est de la faute de la gamine, pas moi.
                - Bref, y'a la marine qui nous court derrière et on aurait bien besoin d'un beau petit bateau pour déguerpir en vitesse de l'île histoire de pas trop se faire remarquer.

                Ils avaient l'air d'écouter avec attention notre petite histoire, que ce soit Ragnar, le mec à côté de lui ou le tavernier. Mais là, j'avais plus grand chose à dire, parce les minutes coulaient, le temps était compté, et bientôt, si on ne faisait rien, on allait être repéré. J'avais pas envie de me faire choper, c'était la première île que je découvrais, la première étape de mon voyage. Honnêtement, ça pouvait pas se terminer si vite.

                Je regardais autour de moi, y'avait beaucoup d'homme-poissons, pas beaucoup d'humain. Le gens parlaient mais y'avait pas un boucan d'enfer. Des rires, de la fumée sortie d'un cigare, des cartes posées, mélangées, distribuées et reposées. Une vieille musique de fond. L’écoulement de l'alcool dans un verre. Tout était calme, bien trop calme. La porte d'entrée s'était mise à grincer. Et là, un homme, habillé en uniforme blanc de la tête au pied et trois gars vêtus d'une jupe longue verte, d'un short à paillettes roses et le dernier d'une robe moulante dorée. Clairement, j'étais pas bien. La marine avait finalement réussi à nous retrouver. Pas loin de l'oreille de Ragnar, je chuchotais :

                - Soit ils aiment bien ce bar, soit ils sont là pour nous..

                Même pas le temps de réagir que la porte fut explosée en deux sous l'effet d'un coup de poing impressionnant.

                - OÙ SONT LES DEUX PIMBÊCHES QUI ONT OSÉ LEVER LA MAIN SUR UNE PETITE FILLEEEE TOUT MIGNONNE ??
                - Attendez, je rêve où ce truc mi-homme, mi-femme vient de nous traiter de pimbêche ?

                Je donnais une claque sur le crâne de Gin. Le Marine qui venait de défoncer la porte c'était pas n'importe qui.

                - Mais ferme-là putain !

                Mais c'était trop tard, un agent venait de nous apercevoir et il prit pas beaucoup de temps avant de l'ouvrir et de nous dénoncer, en pointant son sale doigt face à nous.

                - Grande Tante ! Ce sont elles, je les reconnais !

                Un pas en arrière je chargeais mon minigun et chuchotais à ma nouvelle connaissance.

                - Apparemment t'es un samouraï hors-pair, si t'as quelques minutes devant toi ça te dirait de nous filer un coup de main ?

                J'avais besoin de son aide plus que tout.



                Dernière édition par Aiko Nishimura le Ven 24 Fév 2017, 10:50, édité 2 fois


                    La marine entre dans le bar. Très rapidement, ça s’emballe. L’un deux hurle, les gonzesses sont repérées, et maintenant, c’est la petite Aiko qui me demande de l’aider. Est-ce réellement une bonne idée d’aider deux inconnues, farouches, alors que je suis pour l’instant en-dehors de tout problème ? Stanislas, en un seul regard, me fait comprendre que je n’ai pas intérêt

                    Les types bousculent tous ceux sur leur passage, s’approchant rapidement de nous. Un morceau que j’apprécie tout particulièrement est actuellement joué par un des hommes-poissons, au piano, en plein milieu de la taverne. Facile pour moi de me concentrer sur ce simple morceau de piano à travers cette foule. Bien sûr, jusqu’au moment où le tapage devient trop fort.

                    « Holà… Holà… Baissez d’un ton, tous. Appréciez ce morceau en silence, c’est une prestation de qualité que nous avons la chance d’écouter. » Dis-je gentiment, appuyé sur le comptoir à boire comme un trou, dos aux marines.

                    « Mais t’es qui, toi ? Qu’est-ce que tu m’ra-. »

                    Dès l’instant où il avait décidé de me répondre, c’en était fini de lui. Je prends appuis sur le comptoir, je pivote et termine le mouvement avec un direct du droit, cette fois-ci venant au-dessus de sa tête pour l’enfoncer jusque dans le plancher. Ma couverture est grillée. Aux visages des types en face de moi, je comprends qu’ils sont impressionnés par le coup, ou alors tout simplement de me voir en connaissant ma prime.

                    « C’est Ragnar Etzmurt ! Mais que fait-il ici ? »

                    « Appelez les renfo-. »


                    En voilà un autre qui se prend une bonne poire dans sa gueule. Bon, et maintenant, ma soirée et mon séjour sur l’île sont définitivement en miettes. Les voilà tous en train de braquer leurs armes sur moi. J’en connais une qui doit se frotter les mains, là. Quant aux hommes-poissons, je sens que certains veulent intervenir, mais ils ont bien raison de rester à leur place, inutile de se foutre dans la merde pour des touristes que nous sommes.

                    « Et maintenant ? » Demandé-je à Aiko en me tournant vers cette dernière.

                    En plus d’avoir interrompus mon moment de bonheur, je crois qu’ils veulent me foutre en rogne. Ils n’ont pas l’air de saisir que je ne suis pas un tendre. Pas un pirate non plus, mais pas une raison pour me laisser faire. Leur autorité de merde, c’est dehors. Là, au sein de cette taverne, j’aimerais que les règles applicables chez chacun le soit également pour eux.

                    Fiou.

                    J’inspire et expire un bon coup, avant de me déplacement si rapidement vers le premier que me revient pas, lui faisant décoller les appuis avec un uppercut au niveau du diaphragme. C’est le souffle coupé qu’il s’écrase au sol. Juste à ma droite, j’entends un fusil s’enclencher, et c’est alors sans la moindre réflexion que, après avoir instantanément dégainé ma lame, je coupe net le fusil de ce dernier avant que la balle ne parte.

                    Un tir retentit. Un homme hurle. Le fusil de Stanislas fume encore, un marine à la main ensanglantée avec son arme au sol, je comprends qu’il m’a sauvé les miches. À tous les coups, avec la chance que j’ai, ces connards vont me coller au cul et oublier les deux autres… Foutue prime de merde. Je ne suis pourtant pas un criminel. Excepté libérer des esclaves, me défendre de vilains types du gouvernement qui veulent ma peau, je ne fais rien de mal.

                    Et là, une espèce de folle furieuse devient toute rouge, la même que celle qui a gueulé quelques temps auparavant à l’entrée. Huh ? Je comprends à sa musculature qu’il ne s’agit pas d’une femme, mais bien d’un homme, ou d’un travelot. C’est immonde. L’horrible chose s’approche de moi, les poings serrés. Je sers instinctivement mes fesses, laissant quelques sueurs froides s’échapper de mon front.

                    Mesdames, aidez-nous ou je vous poursuivrais jusqu’à ce que vous soyez mortes. De toute façon, je connais leurs noms maintenant. Mais sinon, nous avons fait assez de dégâts ici, alors j’attends que Stanislas me rejoigne avant de prendre la fuite. Un chassé sur l’un des marines qui me barre la route, puis j’emprunte la porte à toute vitesse.

                    Surprise ! Les renforts sont là. Juste en face de nous et prêts à nous accueillir.

                    « Sérieusement, c’est quoi votre délire avec vos dégaines de travelos ? »
                    Dis-je réellement interrogé.

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                  Putain de merde, ce mec était un révolutionnaire et en plus de ça il avait une prime sur sa tête. Je ne connaissais pas vraiment grand chose aux révolutionnaires, ni leurs objectifs, ni leurs idéologies, j'avais seulement de vagues idées, un peu floues. Quoi qu'il en soit, je ne regrettais pas de lui avoir demandé de l'aide, fallait juste pas que ça nous retombe dessus.

                  Enfin je te rencontrais « La Grande Tante », j'avais tellement entendu parler de ce Marine, que de le voir en vrai ça me faisait presque quelque chose. Heureusement, j'étais pas fan et c'était pas mon idole, loin de là. Je rêvais qu'une de mes balles lui transperce la mâchoire. Mais pour l'instant tout le monde s'agitait, les hommes-poissons comprenaient pas ce qu'il se passait et ils essayaient de fuir. Je m'en voulais d'être venu ici, ils avaient rien demandé après tout, et comme toujours, tout leur retombait dessus. Je suivais Ragnar et sortait dehors, y'avait assez eu de dégâts dans ce bar. On était encerclé. Problématique. Quelle chance, y'avait que des petits soldats lambdas, pas très puissant. Une dizaine face à nous, une dizaine derrière nous. Ça pouvait le faire.  

                  - Baluid, occupe toi de ces deux pimbêches. Moi j'attrape le révolutionnaire et je l'envoie valser en prison.

                  En prison carrément ? Mais qu'est-ce qu'il avait fait de si illégal, de si fou ? En-tout-cas ce mec devait être sacrément badass, contente qu'il soit plus ou moins avec nous. M'enfin le seul point commun qui nous alliait c'était notre adversaire : la marine. Et ça s'arrêtait là. Il était quand même sympathique. Maintenant qu'on était dehors, on pouvait se permettre de combattre, sans défoncer tout autour. Les pilotis sur lesquels on marchait étaient solides. Je me retournais vers le mec en blanc, ce fameux Baluid. C'était le seul qui osait porter une tenue correcte, pas d'artifices travelos, voilà qui m'indiquait son grade. Il devait sûrement être au-dessus de ces minables soldats.

                  - Je m'occupe de lui, amuse-toi avec les soldats.

                  Elle souriait et faisait déhancher son corps.

                  - Ouuuuiiiii ! Salut vous...

                  Elle attrapait sa batte de baseball et pas le temps d'attendre, elle assommait un gars d'entré de jeu. Tu parles, la moitié était occupée à mater les parties les plus dénudées de son corps. En même temps, mini short et décolté ça passait pas inaperçu.

                  - A qui le tour ?

                  Elle s'amusait presque. Quant à moi, je faisais glisser mon bazooka de mon dos à mon épaule. Il avait l'air bien accroché et en marche, prêt à fracasser. Y'avait le mec en blanc juste devant moi. Il avait pas d'armes spécifiques, juste ses poings.. et il parlait pas. Il fit un coup de tête. Pas le temps de comprendre qu'il venait d'ordonner à deux soldats de m'attraper. Que.. ? Il s'approchait et boum, un coup de poing dans le ventre, et boum, un autre dans la mâchoire. Putain mais il était vicieux comme mec celui-là. Il s'approchait pour me balancer un autre direct du droit et au même moment je me basais de toutes mes forces. L’uppercut arriva dans le tronche du soldat qui s'écroula face à moi. Je donnais un coup de genoux dans le ventre du deuxième et il me lâcha. C'était pas très loyal tout ça... De son côté, j'espérais que Ragnar s'en sortait.


                  Dernière édition par Aiko Nishimura le Mer 12 Avr 2017, 21:13, édité 1 fois
                      « Mes hommes… Mes bébés… QU’EST-CE QUE TU AS FOUTU RAGNAR ?? » Hurle le plus gros travelos jamais rencontré sur cette planète. Du moins, pour ma part.

                      Je ne nous savais pas si familier pour qu’il m’appelle par mon prénom. D’ailleurs, j’ignore totalement comment il se nomme. Et faut qu’il arrête de beugler comme une grosse vache, c’est lourd. Puis ça va, les types se réveilleront d’ici peu, j’ai tué personne pour une fois. Je me gratte une des oreilles en faisant clairement signifier mon mécontentement.

                      Huh ?

                      La vieille mocheté, en moins de temps qu’il n’en faut, se retrouve face à moi le poing vers l’arrière. Trop proche. Trop rapide. Son uppercut arrive avec férocité vers mon menton, mais je n’ai le temps que de réduire l’élan de son coup en abaissant ma tête le plus rapidement possible. Le choc est alors inévitable. Je m’fais dézinguer la gueule, mon corps s’élevant à de quelques mètres avant d’atterrir comme une vieille merde.

                      Les combats autour se stoppent. Stanislas jette un oeil rapide sur mon état, puis après une analyse assez rapide, tire de nouveau sur le premier qui se trouve face à lui. La copine d’Aiko en fait tout autant. L’un est extrêmement intelligent, l’autre paraît extrêmement débile, et pourtant, ils se ressemblent tellement. Quoiqu’il en soit, le borgne a raison de ne pas s’inquiéter, car ce coup a eu pour effet de me réveiller.

                      « C’est tout ce que t’as dans les bras, grognasse ? » Dis-je d’un air insolent en me relevant.

                      Je joue un peu hein, le coup m’a bien sonné quand même. Une bonne bosse sur le front devient visible. Il tape fort l’enflure et ses déplacements sont intéressants, sa place n’est pas volée. Si je ne m’y met pas sérieusement, une chose est sûre, c’est qu’il ne me ratera pas. J’ai touché à ses hommes adorés et il compte bien me rendre chacun de mes coups.

                      « Dis-moi, si tu me donnes la raison pour laquelle tu souhaites absolument ressemblent à une gonzesse, peut-être que je te laisserais la vie sauve. »

                      « Pour qui te prends-tu, misérable révolutionnaire ? » Me répond-t-il énervé.

                      « Je me bats simplement pour ce qui me semble juste. Là, en occurence, je ne faisais qu’écouter de la musique avant que tes hommes viennent me casser les oreilles. Et pour ma prime, tu m’excuseras, mais si libérer des esclaves est un crime, remets-toi en question. » Rétorqué-je en me grattant la tête l’air interrogé.

                      L’officier a l’air dubitatif. Peut-être prend-t-il conscience du fait que je ne sois pas criminel sanguinaire. Ou alors il prépare déjà sa prochaine attaque ? Cette idée me vient quand je vois ses poings se serrer une nouvelle fois. Pas très difficile de deviner le fait qu’il soit plutôt boxeur qu’épéiste. Je m’engage à ne me défendre qu’avec mes mains et ne pas dégainer ma lame. Un combat à la loyal comme on les aime.

                      Le revoilà avec ses déplacements extrêmement rapides. Ses membres sont tellement longs et dotés d’une grande férocités, qu’il est capable simultanément de réaliser un uppercut d’un bras et direct de l’autre. Je bloque l’uppercut avec mon pied, je bloque le direct avec mon bras en passant par l’intérieur de ce dernier, puis je colle violemment la paume de mon autre main sous son menton.

                      Une zone très souvent recherchée par les boxeurs étant qu’elle provoque souvent un déséquilibre chez l’adversaire. Je profite de cette occasion pour lui claquer la tête, les deux paumes de part et d’autre de son visage, au niveau des oreilles, et ça mon pauvre, crois-moi que ça va te sonner un bon moment. Il se prend aussitôt mon pied au niveau  du sternum qui l’envoi valser quelques mètres plus loin.

                      En théorie, je devrais l’avoir bien amoché mais j’ai comme un mauvais pressentiment. Du genre que je risque de ramasser vénère si je ne tape pas plus fort. Vue sa musculature, son type de combat rapproché, c’est tout à fait le genre à s’être prit la masse de mandales dans la gueule et à se relever à chaque fois. Tout à fait l’adversaire que je déteste combattre.
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                    Sérieux c'était un bordel monstre. Le gars en blanc me dévisageait de loin. J'sais pas s'il avait peur de s'approcher de moi, mais le minigun était chargé, le bazooka prêt à envoyer. J'avais pas envie de détruire ce petit village, merde, qu'est-ce que je pouvais faire ? Je sortais mon couteau de chasse et approchais du soldat peu gradé, je pouvais le poignarder, ou mieux l'égorger, le plus rapidement possible. Je fonçais sur lui, mais merde des soldats m'attrapaient, encore. Ils étaient cinq sur moi. Woua ça commençait à me gonfler cette histoire. Je plantais mon couteau dans la jambe de celui à ma droite et claquer la mâchoire d'un autre avec la dureté de mon arme. Et ça criait et ça pleurait. Mais merde quand tu t'engages dans la marine ait un peu d'honneur. Les trois autres tremblaient mais s'accrochaient comme des sangsues. Baluid, mon opposant, arrivait face à moi, et boum, nouveau coup de poing.

                    - Sale lâche ! Bats toi sans tes hommes en combat singulier, comme un vrai marine !

                    J'hurlais, agacée de la situation. Il avait pas d'honneur ce mec.

                    Gin était occupée à fracasser des crânes de plus en plus nombreux. La même chose pour le pote de Ragnar. Et lui, il se battait avec le travelo, la grande tante, autant dire, le pire du pire.

                    Je me dégageais de l'emprise des trois soldats et là, pas d'état d'âme. J'activais le minigun et ils furent tous fusillés d'un coup, les balles laissant d'ignobles trous dans leurs corps. Je me retournais vers le soldat tout de blanc vêtu et je l'attrapais. Ma main arrachait ses cheveux noirs et mon couteau faisait des allers retours dans sa cuisse. On pouvait voir son uniforme devenir rouge, s'imprégnant de son propre sang. Puis par terre : ploc, ploc. Une flaque rouge. L'homme se vidait de son sang, à terre, allongé à souffrir. Et mon couteau rouge, je l'essuyais sur sa joue, dans ses cheveux, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une tâche dessus.

                    Il fallait que l'on parte, on ne pouvait pas rester ici plus longtemps, la situation devenait critique. Ragnar semblait en terminer avec la folle dingue, elle.. ou il.. était à terre. J'espérais qu'un dernier coup de poing l’achèverait. Gin donnait des coups de pied, des coups de batte, mais ils étaient nombreux. Le minigun rechargé, j'allumais et j’alignais les soldats encore debout. Le ménage était enfin fait. J'avais su viser, bien qu'avec le recul de l'arme c'était compliqué. Les habitions des hommes-poissons étaient épargnées, eux semblaient s'abriter loin, parfait.

                    Devant nos yeux : une boucherie qui aurait fait cauchemarder les enfants.

                        Définitivement pas décidé à abandonner. Je jette un regard autour de moi, c’est la débandade. Un sourire démoniaque s’esquisse sur son visage. J’aime les situations désespérées. Des renforts arrivent de partout, Stanislas va bientôt manquer de munitions, à tel point qu’il s’est résigné à utiliser les armes de ses victimes. L’autre tarée le couvre à coups de battes. C’est horrible de voir à quel point cet objet peut déformer des visages.

                        Le temps que certains aident leur supérieur adoré à se relever, je dégaine ma lame et balance une lame de vent pour débroussailler les mauvaises herbes. En rangeant celle-ci dans son fourreau, à travers les corps volants, la Grande Tante - qu’on l’appelle d’après les soldats - sort de nulle part avec le poing une nouvelle fois chargé. Une série d’échanges s’effectuent sans interruption. Le poing souple contre le poing ferme, lequel prendra l’avantage ?

                        Je m’en prends dans la gueule, mais interdiction pour de reculer, il se prend mes deux doigts au niveau d’une artère du bras qui bloque ce dernier temporairement. Un coup vient de ma droite, j’esquive en bloquant son bras de la même manière que le précédent. J’écrase l’un de ses genoux avec mon pied en le poussant vers l’extérieur, puis je sais symétriquement la même chose avec l’autre. Sorte de coups divins réalisés à l’arrache à cause des attaques de mon adversaire.

                        Mais alors que je tente de l’achever d’une attaque au niveau de la tempe, le premier bras que j’ai endormi se réveil et le voilà qui m’envoi un direct que je tente d’amortir avec un mon coude, mais je cède sous la pression et me retrouve au sol quelques mètres plus loin. Putain, c’est quoi c’te force herculéenne ? Faut arrêter les cessions d’entraînement musculaire basée sur l’augmentation de la puissance. Ou de prendre des produits…

                        Mon coude est bien amoché, et dieu merci, seulement amoché. Quant à son poing, il a beau un monstre de puissance, taper un coude n’est jamais une bonne idée. Pour preuve, je crois apercevoir une fracture du métacarpe. J’espère qu’il n’a pas l’intention de continuer de taper avec ce poing… J’suis pas médecin mais ça serait à priori une mauvaise idée.

                        Bref, je crois qu’il serait temps pour nous de songer à une stratégie de fuite. Le travelo retrouve ses forces rapidement et semble prêt au combat. C’est la merde. Ok, j’aime me battre mais pas au point de mourir et voir mon pote se faire tuer. Je n’ai pas réellement le temps de penser à un plan, alors on fera ça à l’arrache.

                        « Aiko ! Partez avec Giny nous trouver une embarcation, n’importe laquelle, mais on doit impérativement se tirer d’ici ! On vous couvre avec Stanislas. Tu t’en sens capable, le borgne ? »

                        « Je retrouve la question. T’en as qui se battent réellement pendant que tu m’amuses avec ta gonzesse. »

                        Une réponse digne de ce grand salopard. Pas sûr que cela plaise à l’officier qui me dévisage. Des tas de soldats lui passent devant pour nous pourchasser. Stanislas canarde, je balance des lames de vent pour les faire reculer, voire en neutraliser le plus possible, mais nous ne tiendrons pas comme ça longtemps, nous en avons tous les deux conscience.

                        La monstruosité, plus agacée que jamais bloque mes lames avec la simple résistance de ses avants-bras. Bordel, c’est quoi ce monstre ? Je fais signe à Stanislas de continuer de protéger les autres sans moi. Nous ne pourrons rien faire tant que celui-ci nous collera aux pieds. Et comme je le pensais, les soldats marins m’évitent, laissant la grosse proie à leur chef adoré.

                        Cette fois-ci, c’est moi qui lance l’offensive, me retrouvant devant lui après quelques impulsions de jambes. J’arme un coup en direction de son diaphragme, sauf que je tape une nouvelle fois son genou avec mon pied. Il tombe. Je ne m’occupe absolument pas de son poing fracturé, et pourtant, c’est bien ce dernier qui s’enfonce péniblement dans mon ventre. Mes appuis décollent de quelques centimètres, avant de retomber sur les rotules et dégueuler tout ce que j’ai mangé à la taverne.

                        Il devient pâle. Taper aussi fort avec une fracture, même pour un surhomme, ça ne doit pas être du gâteau. Et mine de rien, me faire vomir n’était pas une si mauvaise chose, bien au contraire. J’me sens presque mieux. Cependant, mon gras est toujours un peu endolori à cause de l’attaque qui lui a valu cette fracture.

                        Avant qu’il ne tente de se relever, j’anticipe en enfonçant mes deux doigts au niveau de sa glotte, coupant sa respiration, puis j’enchaine en les enfonçant au niveau de son diaphragme. Sa respiration est totalement coupée. En voyant leur chef suffoquer au sol, quelques soldats s’empressent de les rejoindre, suite à quoi je prends la fuite.

                        Je m’empresse de rattraper les autres, titubant tout de même à cause des dégâts subis, jusqu’au moment où je me retrouve encerclé par des soldats. Là, je suis mal au point et pas forcément apte à esquiver plusieurs attaques simultanées. Mais alors en train de chercher une solution, j’entends comme une batte de baseball se fracasser contre des crânes, des balles fuser à tout vent, des explosions… Je comprends plus ou moins la situation.

                        Je profite de cet instant pour me créer un chemin et me faufiler à travers les marines qui manquent de vigilance. Sur mon chemin, je ne vous cache que j’en tranche pas mal sans réfléchir. Morts ou seulement blessés, les survivants feront les comptes, mais j’espère être déjà loin à ce moment. Nous prenons une nouvelle fois la fuite avec nos poursuivants derrière nous.

                        « Merci d’être venu me secourir, j’étais pas bien du tout. Vous avez trouvé de quoi nous sortir de ce merdier ? » Dis-je totalement innocemment en jetant un regard subtile sur ce qu’il y a derrière nous.
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                      Trouver une embarcation pour fuir, pas si simple que ça. Après avoir fusillé les opposants qui nous gênaient dans notre progression, je faisais signe à Gin de me suivre. Y'avait deux ports sur l'île. Celui des bourgeois en vacances, et celui un peu plus près du village où nous avait déposé les hommes-poissons. J'voulais pas encore les solliciter pour ça, on allait se débrouiller seule et trouver un simple rafiot à voler, comme notre coque de noix. On courait, un peu essoufflées de se battre, dans l'obscurité de la nuit qui venait de tomber.

                      Derrière nous, Ragnar et son acolyte en train de se faire courser par la marine. Mon dieu mais sérieusement y'en avait combien ? Des centaines de pauvres mecs pas très puissants. Le révolutionnaire là; c'était pas n'importe qui. Il était impressionnant avec ses lames d'air. J'avais jamais vu ça auparavant. Perso, les sabres c'était pas mon truc, rien de mieux que de belles armes à feu. M'enfin, poursuivis par la troupe marine, on s'éloignait de plus en plus du village de toon et on s'approchait du centre de l'île, là où la bourge populace en vacance séjournait. Merde, ça allait faire du tapage. Encore trop.

                      - Accrochez-vous on arrive bientôt.

                      Fuir était de plus en plus pénible avec les gouttes de sang qui tombaient, la sueur qui coulait et le souffle qui se coupait. Encore un effort, courage.

                      Je commençais à reconnaître quelques bâtiments, c'était juste quelques repères. Le port était pas loin, on allait vite pour se barrer. Si on y arrivait. Des pas, des pas et le regard à droite. Enfin yes : des rafiots. Y'avait pas beaucoup de monde dans les rues à cette heure-ci, d'ailleurs c'était pas l'endroit pour voir du monde. Zone du personnel de l'île, rien de foufou. Le port était face à nous. Au pif, on choisissait une coque de noix en bonne état excluant notre ancienne ravagée par la bête marine. Et on était dessus, enfin. Gin dénouait le nœud accroché aux anneaux, celui qui retenait le bateau. Ragnar et son ami montaient sur le rafiot tandis que mon bazooka chargeait.

                      - Maintenant !

                      La voile détendue par Gin, le dernier nœud défait par le pote de Ragnar, une lame de vent pour aider le bateau à prendre le large et le projectile explosif droit dur les derniers marines. Feu d'artifice et enfin. On était en mer.

                      Une dizaine de minute plus tard.

                      - Remis de vos émotions ?
                      - Euh alors moi je voudrais bien revenir sur un point important. Toi, le sabreur, mon nom c'est Gin et pas Giny ! Okay ?

                          Enfin à bord. Je dégage une bonne lame d’air pour repousser toutes les attaques ennemies. Nous restons vigilants quelques instants, puis une fois hors de portée, je me prélasse contre les bordures de la coque de noix. Et merde, c’est quoi ces conneries encore ? Je passais un séjour des plus tranquilles. Pourquoi a-t-il fallu que je me retrouve dedans ? Ma prime va probablement en prendre un coup encore… Et la pote d’aino qui m’emmerde.

                          « Doucement ma douce, doucement. Laisse-moi juste le temps de reprendre mes esprits et imaginez la suite de ma misérable vie… » Envoyé-je à Gin.

                          « Ne fais pas comme si tu es celui qui réfléchit à tout cela, connard. Tu n’es bon que pour te battre, et c’est tout. » Rétorque Stanislas.

                          « Répète un peu pour voir, chien ! N’oublie que tu ne serais qu’un esclave sans mon intervention ! » Dis-je calmement en ouvrant légèrement l’oeil.

                          « Je me serais débrouillé pour m’échapper. Un plan était en cours lors de ta venue, sauf que tu as préféré imposer la tienne. »

                          « Je n’ai pas eu vent de ce plan. »


                          La conversation peut durer de longues heures, mais je n’en ai ni la force, ni la motivation… disons qu’il s’en sort bien sur ce coup. Et puis, je me rappelle soudainement de l’époque où j’étais aveugle, où je voyageais ainsi vers l’inconnue. En somme, ça ne change pas tellement de voir quoique ce soit si tu ne sais pas où aller. Heureusement, le borgne a quelques bases en terme de navigation.

                          « Et honnêtement, Gin ou Giny, c’est mignon dans les deux cas, non ? Un petit diminutif c’est toujours mignon. » Que je relance en balançant un vulgaire clin d’oeil.

                          Elle n’a pas l’air de rigoler.

                          « Et t’en penses quoi de Ragnounet, crétin ?! »

                          Sa réponse me fait frissonner de part la monstruosité du surnom. Abominable. Basculons sur autre chose, à moins qu’un meurtre se fasse d’ici peu. Je regarde les alentours, la nuit est magnifiquement douce, surplombé d’un ciel étoilé et d’une mer très calme. C’est assez étrange, c’est bien trop beau pour être vrai mais j’ai envie d’en profiter.

                          « Et sinon, qu’avez-vous prévu de faire ? »
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                        Le bateau dérivait au large. Lame de vent. Boulet de bazooka. Forces ennemies à terre. Cris dans tous les sens. Mais bientôt, plus rien. Bientôt, le calme. Bientôt, le silence de la vague, de la mer. Le ciel assombri. Nuages argentés. Lune pleine. Et on était parti, loin, très loin. Personne ne savait où allait le rafiot, c'est ce qui me faisait peur. Personne ne se souciait de la faim, de la soif, ils pensaient à s'engueuler. La nuit allait être longue.

                        - Alors Gin, qu'est-ce qu'on a prévu de faire ?

                        Question inutile.

                        - Je sais pas, c'est toi la capitaine, qui décide.

                        Je regardais le révolutionnaire, désespérée de notre duo. 

                        - On va déjà voir où ce truc peut nous amener et aviser ensuite.

                        Et on savait qu'il nous porterait vers une île, bonne ou mauvaise. Parce que d'après cette journée, on était né sous une bonne étoile et on avait de la chance, Gin et moi. 

                        - Et vous ?
                        - On rejoindra bientôt les rangs de la révolution.

                        J'hochais la tête, l'air de comprendre, et je lui souhaitais. Pirate ou révolution, les deux étaient intrigants. Désormais, l'île était floue, miniature, presque plus rien derrière nous. Et quitter cette terre, ça faisait du bien. C'était l’acolyte de Rag à la barre. Au fond du rafiot, bras croisés, je réfléchissais. Regard néant, dans l'horizon. Je ne savais pas comment allait se profiler l'avenir, si mon souhait de réaliser un équipage allait se concrétiser ou si j'allais échouer, ou bien même trouver quelqu'un d'autre. Je me posais beaucoup de questions de ce genre, j'avais même peur parfois. Peur de tout perdre. Mais bientôt je saurais, parce que bientôt j'allais le rencontrer. 

                        Fin du RP