Pour une poignée de diamants



Après leur fuite pour le moins rocambolesque, James et Mochi faisaient route ensemble vers une île qui leur était encore inconnue, Las Camp. Les stigmates du précèdent combat contre le redoutable Scar étaient encore bien présentes, pourtant ils n’avaient pas tout perdu dans l’affaire. En effet, une petite fortune en diamants appartenant à leur précédent adversaire était maintenant en leur possession. Un seul avait amplement suffi pour payer la traversée et pouvoir jouir de la cave personnelle du capitaine. Ce dernier, quoique rustre au premier abord, se révélait en fin de compte être un homme tout à fait agréable à côtoyer, ne manquant jamais une occasion de pouvoir raconter des histoires, qu’il jurait véridiques. Qu’importe si cela était la vérité ou le fruit de son imagination, elles étaient si bien contées, que son auditoire était porté du début à la fin sans se poser la question de la véracité des propos. Autre qualité fort appréciable chez ce personnage, il ne venait en aucun cas mettre son nez dans vos affaires, pirate ou révolutionnaire, ce n’était en rien son problème, du moment que vous passiez à la caisse. Ils étaient aussi parvenus au fil des discussions à en apprendre plus sur leur future destination, Las Camp. L’officier semblait en savoir long sur cette île, qu’il fréquentait d’après ses dires depuis de nombreuses années, il s’agissait selon lui d’une des îles les plus mal famées des Blues. « Seule, règne la loi du plus fort ». Elle attirait ce qui se faisait de pire à travers les Blues, hors-la-loi, voyous, pirates, révolutionnaires. La marine avait décidé de frapper un grand coup dans la fourmilière, envoyant la redoutable commandante Sissy, qui instaura la loi martiale. Ce traitement de cheval, avait eu certes, raison du Lotus Pourpre, qui était jadis le gang le plus puissant en ces lieux, mais à quel prix ? Les civils n’avaient pas été épargnés par la marine, et même si aujourd’hui cette mesure d’exception appartenait au passé, la plaie était encore vive.

Cette traversée fut aussi l’occasion pour le jeune Blackburn d’en apprendre davantage sur son compagnon de route, et surtout de pouvoir profiter de ses talents dans le domaine médical. Les nombreuses semaines de voyage n’étaient pas de trop pour le remettre d’aplomb, cette enflure de capitaine rockeur l’avait bien plus amoché qu’il ne le pensait. Son équipement avait lui aussi souffert, à voir l’état de sa pauvre lame, elle était à deux doigts de se briser, mais cela ne semblait en rien inquiéter le jeune homme. Grâce à cette bourse de diamants, il allait pouvoir investir, et pourquoi pas, obtenir l’un des si convoités Meitous ?

La veille de leur arrivée, le capitaine, après avoir bien ripaillé s’autorisa une petite entorse à son code de conduite, qui ne manqua pas d’intriguer le jeune James. Le marin qui n’avait jusqu’ici posé aucune question à propos des intentions de ses convives semblait d’un coup porter un vif intérêt à l’égard des pierres précieuses et notamment leurs devenirs.

« Je suppose que vous souhaitez échanger vos diamants contre de l’argent ?...  J’ai un contact à Las Camp, spécialisé dans ce domaine, il est réglo et bien évidemment discret... Tenez. »

L’homme glissa un morceau de papier sur lequel il avait griffonné un nom, « Alfredo Ponzi, Last End ».
James glissa dans sa poche le papier sans poser aucune question, après tout, que pouvait-il faire de ces pierres ? Tôt ou tard quelqu’un n’hésiterait pas à lui trancher la gorge pour s’emparer de son butin. D’ailleurs cette nuit-là, il eut le plus grand mal à trouver le sommeil, il était difficile de savoir si le capitaine souhaitait simplement filer un coup de main ou son soudain intérêt cacher des desseins bien plus sombres.  

Le navire accosta au petit matin, après une salutation de rigueur, les deux pirates posèrent enfin le pied à terre, après des semaines de navigation. Difficile dans un premier temps de se faire une idée de l’endroit, un épais brouillard empêchait de voir à plus de cinq mètres devant soi. L’atmosphère était lugubre, des ombres sortaient de nulle part, en grande partie des Dockers qui s’affairaient à leur tâche. James ne se sentait pas en sécurité en ces lieux, la réputation de cette île n’en faisait pas une destination touristique de premier choix. Sans autre repère que son bout de papier en poche, il devait entrer dans la gueule du loup pour refourguer une bourse remplie de diamants, une véritable folie.
Mais où chercher un type pareil ? Demander sa route à un passant ici, reviendrait à se tirer une balle dans le pied. « Bonjour, connaissez-vous le receleur de diamants Ponzi ? » James se retourna vers Mochi pour demander l’avis de ce dernier :

« Bon, qu’est-ce que tu en penses ? Cette histoire de receleur ne me plait pas des masses, mais as-tu une autre idée ? »


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Allongé sur le pont, c'est le chant strident des mouettes et des goélands qui réveillèrent le toubib. Ouvrant délicatement les yeux il les aperçut, dansant dans le ciel. Nombreux, bruyants, les voltigeurs s'amusaient, pêchaient, sans se préoccuper de l'activité des Hommes. Les regardants d'un air amusé, Mochi ne prêtait pas la moindre attention aux matelots qui se démenaient autour de lui, préparant l'entrée dans le port et restait allongé. Puis fermant les yeux, il se mit à penser à sa dernière mésaventure sur Las Camp.

Ils allaient débarquer sur l'île. Il l'avait quitté en catastrophe y a même pas une semaine, pour fuir Lionel Lumard, son ancien camarade qui avait essayé de l'arrêter. Pour rien en plus. S'il avait eu le choix de la destination, il serait allé ailleurs. Tout sauf cette île là. Il risquait encore une fois de tomber sur le Marine et il connaissait le gars. S'ils se croisaient à nouveau il repartirait dans ses délires et voudrait à tout prix l'arrêter. Ne serait-ce que pour pouvoir se prouver à lui-même qu'il en était capable. M'enfin Las Camp est une grande ville. Y avait peu de chance qu'il retombe dessus. Il fallait simplement qu'il ne s'y attarde pas trop. Il prendrait le premier navire pour une autre destination.

*Bah ! Pas la peine de se prendre le chou*


- DOOOOOOOC !!!!!!!!!

Mochi se releva en sursaut. Juste à côté de lui, un jeune mousse exaspéré, s'agitait depuis un petit bout de temps pour l'interpeller.

- Oh ! Ca fait une heure que je vous appelle !! On est arrivé !!

-Ah ... heu ... Merci ...

- Grmmm


Sans demander son reste, le jeune garçon, vraisemblablement agacé s'en alla. Il avait raison. Le tumulte des docker et des marins qui s'activaient sur le port se faisait entendre jusqu'aux oreilles de Mochi et leurs tapages avaient supplanté celui des volatiles qui, bien que toujours là, étaient passés au second plan.
Mochi se releva doucement. Baillant et s'étirant il descendit du navire. Arrivé sur le quai il fit quelques pas. James lui parla d'un receleur dont l'adresse lui aurait été donné par le Capitaine du Navire. Ce gars là ne devait sûrement pas être un honnête commerçant pour connaître ce genre d'adresse. C'était vachement louche. Il n'avait pas pris le temps de discuter avec le Capitaine pendant le voyage et ne s'était donc pas fait de réel opinion sur lui. Il ne pouvait donc juger de la sincérité du cadeau. Mais James semblait douter de l'histoire. Ou peut être était-il seulement sur ses gardes.

- Bon, qu’est-ce que tu en penses ? Cette histoire de receleur ne me plait pas des masses, mais as-tu une autre idée ? 

La question était venue à Mochi comme un écho lointain. Le toubib contemplait les Marins qui s'activaient et puis les autres, surtout les autres, ceux qui s'attroupaient autour des pubs, d'où sortait quelques jolies filles. Le genre de fille qui se laissait divertir par des marins en manque, parce que resté en mer trop longtemps, où pendant plusieurs semaines, parfois plusieurs mois, ils n'avaient pu admirer d'aussi joli minois, si ce n'est sur quelques catalogues au goût douteux qu'ils s'étaient procuré avant d'embarquer.

Redescendant sur terre quelques instants il remarqua l'air insistant de James, qui attendait probablement que le toubib ne donne son avis.

- Hmm ? Ah ! Je sais pas trop ... Ca pue cette histoire, mais bon. C'est pas un repaire de saint ici. On f'rais mieux de s'en débarasser au plus vite selon moi.

De toute façon il ne connaissait pas la ville. Lors de son dernier séjour sur l'île, il avait dû s'enfuir précipitamment. La seule piste valable qu'ils avaient, c'était cette adresse, laissé par le Capitaine. Après s'être mis d'accord, les deux compères cherchèrent l'homme. Difficile de s'y retrouver dans une si grande ville qu'on ne connaît pas.

Leur seul indice ? Le nom du gars et "Last End". Pas même une adresse complète. Juste Last End. Après s'être renseigné auprès d'un matelots un peu ivre, il s'avéra que Last End était le nom d'un quartier. Visiblement bien pourri. Après s'être fait indiquer la direction, James et Mochi se dirigèrent vers le faubourg.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, l'environnement se transformait. Les bâtiments étaient de plus en plus délabrés. Les rues se faisaient de plus en plus étroites. Les badauds disparaissaient. Les ordures s'amoncelaient. Les rats se faisaient de plus en plus nombreux. Mochi, qui jusque là marchait sans faire attention au décor s'arrêta net.

- Heu ... T'es sûr qu'on est au bon endroit ?
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« Heu ... T'es sûr qu'on est au bon endroit ? »

« J’en ai absolument pas la moindre idée… C’est la première fois que je fous les pieds ici !... Mais cet endroit me fout les boules, restons sur nos gardes… ».

Certes, l’ambiance lugubre des quais lui avait laissé une désagréable sensation, mais au moins l’endroit était vivant et ne respirait pas la crasse. Ici, c’était une tout autre histoire, au fur et à mesure de leur progression, la ville se métamorphosait en une bête hideuse. Pas un seul bâtiment n’était en état, il y avait un amoncellement sans pareil d’ordures, attirant au passage des rats par dizaines d’une taille anormalement grosse. Mais le pire était sans aucun doute, l’odeur, ce mélange d’urine, de moisissure, et de vomis qui formaient une puanteur à vous retourner les tripes pendant une semaine.

« Putain… c’est quoi cette odeur ? Qui peut bien vivre dans un tel taudis ? »

Pourtant l’endroit n’était pas désert loin de là. D’ailleurs, à chaque fois que le jeune homme tournait la tête à gauche ou à droite, il tombait immanquablement sur des mendiants. Un détail l’intrigua particulièrement, le ramenant une fois de plus à ses origines  nobles, la jeunesse de certains clochards : ils avaient à peine dix ans. Lui avait grandi aux antipodes, à mille lieues d’imaginer un jour devoir traverser des quartiers comme celui-ci ; les choses avait bien changé.
Il était évident que la présence d'inconnus dans cet endroit ne passait pas du tout inaperçue, notamment, pour les mendiants qui venaient s’agglutiner en masse autour des deux hommes pour tenter de leur soutirer quelques pièces. Mais, James remarqua aussi la présence plus furtive d’individus à l’aspect menaçant, qui restaient tapis dans l’ombre, suivant tranquillement du regard leurs futures proies. Repoussant avec virulence un énième clochard, le jeune homme s’adressa à son compère :

« J’ai comme la désagréable sensation que des types vont nous tomber dessus d’un instant à l’autre, toute la ville est au courant de notre présence, tiens-toi…. »

« Welcome! Vous venez d’entrer dans… Last End, nobles voyageurs ! »

Un silence des plus inquiétants s’abattit sur les lieux, James et Mochi stoppèrent net leur progression. Les clochards s’éclipsèrent alors, sans demander leurs restes, laissant les deux pirates seuls en plein milieu de la rue. La voix qui venait de les apostropher, sortait d’une rue adjacente plongée dans l’obscurité la plus totale, à priori il s’agissait d’un homme, mais au vue de la réaction des pauvres gueux, le pire était à craindre. Une grande silhouette se dessina petit à petit dans l’obscurité jusqu’à sortir au grand jour, son apparence était pour le moins très inattendue dans un lieu comme celui-ci. Le nouvel arrivant était vêtu d’un costume trois-pièces, d’un immense chapeau haut de forme et d’une canne. Une fois planté devant eux, il effectua une grande révérence en bonne et due forme avant de se redresser de tout son long, le dandy devait mesurer au bas mot deux mètres cinquante.

« Je me présente, Arnold, Arnold van Rosenburgh, dandy au grand cœur pour vous… servir ! Que puis-je faire pour vous ? »

L’homme frappa dans la foulée deux fois le sol du bout de sa canne, faisant apparaitre au moins une dizaine de gros bras sortis de nulle part, ne laissant aucune porte de sortie aux deux touristes.

« Ne vous inquiétez pas, honnêtes citoyens, ils ne sont pas méchants, du moins tant que vous restez coopératifs, auquel cas, aucun mal ne vous sera fait. Par contre si d’aventures vous choisissiez une option plus hasardeuse, j’ai bien peur de ne pas pouvoir les retenir, mais je n’aime pas la violence, de toute façon il faut être une brute sans cœur pour aimer la violence non ? ! Bon, je m’égare ! Dites-moi, quelle est la raison, surement très bonne, de votre venue dans ce lieu ?! »

Il était difficile pour James d’analyser clairement la situation, il était évident que ces types n’étaient pas que de simples vauriens, et en venir aux mains avec eux ne serait donc peut-être pas l’option la plus profitable bien au contraire. Combien étaient-ils ? À priori ce quartier semblait être leur repère, Blackburn n’avait pas vraiment envie de mourir aujourd’hui, et surement pas dans un endroit aussi sale que celui-ci. Une information importante venait d’arriver à ses oreilles, ils étaient finalement parvenus dans le Last End, donc c’était l’occasion idéale de jouer cartes sur tables, peut être que cette voie plus diplomatique les tirerait d’affaire :
« Nous cherchons un type, dans le Last End, un certain Alfredo Ponzi…. »
Arnold fronça les yeux à l’audition de ce nom, il le connaissait c’était évident, même un mal voyant aurait entraperçu sa réaction sans le moindre mal. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne semblait pas le porter dans son cœur au regard du ton qu’il employa :

« Ah….ce cher Alfredo Ponzi, et bien, ce n’est pas mon jour de chance, par contre pour vous ? Allez savoir ! … Vous le trouverez au prochain croisement, sur votre droite, la première boutique, impossible de la louper même pour des gens comme vous ! »

Après un soupir, il frappa de nouveau au sol, et toutes les silhouettes menaçantes retournèrent dans l’ombre, il semblait sincèrement déçu d’être interrompu de la sorte, mais s’écarta pour laisser passer les deux pirates, non sans glisser un mot à voix basse dans l’oreille de Blackburn :

« N’oubliez jamais, que vous n’êtes pas dans votre monde jeune nobliau, il y’a ici des gens bien moins cordiaux quand il s’agit de détrousser les étrangers »

Mochi et James continuèrent leur chemin en suivant les indications de ce mystérieux dandy, et à la grande surprise de ces derniers, il ne leur avait pas menti sur l’itinéraire. Devant eux se tenait une sorte d’échoppe, à l’image de la ville complètement délabrée, sur laquelle était simplement marquée : Chez Alfredo Ponzi, tout a un prix.

Une fois à l’intérieure, c’était un autre monde, tout était propre et soigneusement rangé, à croire qu’ils venaient de se téléporter dans un autre quartier de la ville. Jamais ils n’auraient pu soupçonner que dans un immeuble si décrépi un tel endroit puisse exister. Deux hommes-poissons se portèrent à la rencontre des nouveaux arrivants. L’un était un énorme requin-bouledogue tout en muscle, dépassant largement les trois mètres de haut et l’autre quant à lui ressemblait à une sorte de roussette, portant à sa taille deux sabres. Le premier des sbires pointa l’arme à la ceinture du jeune Blackburn :

« Avant toute chose, remettez-nous vos armes, ce serait dommage de provoquer un accident »

Il était difficile de refuser une demande à des types pareils, James loucha en voyant les paluches du plus costaud des deux, une seule main devait suffire à broyer le crâne d’un humain sans le moindre effort. Il remit sa rapière au bretteur, qui lâcha un soupir d’exaspération en voyant l’état de la lame qui était totalement émoussée.
Un nouvel arrivant fit son entrée en scène derrière le comptoir, un homme-poisson lui aussi, qui devait faire dans le meilleur des cas, un mètre cinquante, impossible de savoir avec précision son espèce. Toutefois, une certitude, il était vraiment hideux. Il s’adressa aux vendeurs en affichant un sourire des plus faux :

« Bonjour, chers clients…. Que puis-je faire pour vous ? »

James se rapprocha de lui, pour venir vider le contenu de sa bourse sur le comptoir, sous le regard intrigué du poisson, qui ne s’attendait surement pas à voir une telle chose.

« Pour ça ! » lâcha James avec un ton dédaigneux.

Le commerçant écarquilla les yeux à la vue des diamants, son visage respirait l’avidité à en vomir, il avait là, à porter de nageoire un sacré petit pactole.



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« Welcome! Vous venez d’entrer dans… Last End, nobles voyageurs ! »

Un quartier nauséabond où les nouveaux arrivants se faisait accueillir par un gandin géant, bien apprêté, escorté d'une bande de macaque qui, malgré les blablatages du bonhomme, semblaient vouloir faire exprimer leurs poings. Ce petit comité d'accueil avait de quoi faire regretter les mendiants fuyard. Et de quoi rappeler, quoiqu'en plus criard, le Nar Shaddaa natal du binoclard.

Mochi, sans piper mot, restait sur garde, paré à toute éventualité. Heureusement il ne suffit d'un rien pour décanter la situation. La seule évocation de leur contact, le dénommé Alfredo Ponzi avait suffit à faire taire le dandy qui finit par se retirer à grand renfort d'effet théâtral, qui pour le coup, avait leur petit effet. S'écartant, les deux compères purent passer. Arrivant finalement chez le dit Ponzi dont "l'échoppe" se trouvait tout prêt.

Ils furent accueilli par deux Hommes-Poissons plutôt grand eux aussi, décidément. Voilà de quoi intriguer le toubib qui n'avait jamais vu aucun Homme-Poisson dans sa courte vie. Oh bien sûr il avait entendu bon nombre d'histoire sur eux. Mais il n'avait jamais eu le plaisir d'en rencontrer un seul. Son tuteur et professeur lui avait déjà parlé de ces chimères, il en était ressorti de cette leçon que ces Hommes-Poissons était plus ou moins foutu comme nous, que le sang qui coulait dans leurs veines était le même que celui qui coulait dans les siennes. D'un point de vue médical, il n'y avait pas grandes différences sur la façon de soigner un Homme et un Homme-Poisson. Mais il n'en savait guère plus. Voilà une occasion d'en côtoyer. Bien qu'évidemment, cette échantillonnage d'Homme-Poisson, vivant dans ces taudis, n'était sans doute pas bien représentatif de l'ensemble de la communauté ...

Comme il n'avait pas d'arme, le toubib entra en premier. Un comptoir vide et bien éclairé par l'unique lampe de la salle contrastait avec le reste de la pièce, plongée dans l'obscurité. La salle ne semblait pas bien grande, mais était suffisamment haute pour que l'Homme poisson géant puisse y entrer sans qu'on ne s'y sente comme dans une boite à sardines ...

Le troisième homme, bien ridicule en comparaison à ses compères fut ébahit par cette tombée soudaine et inattendue de diamants. Ouvrant son tiroir, il en sortit une paire de lunettes adaptée à son étrange tête d'anchois. Sur ses lunettes étaient collées un genre de loupe, sans doute un truc de spécialiste

Attrapant les pierres avec autant de dextérité que d'avidité, il se mit à les examiner une à une, le tout, accompagné de petits bruits pour le moins agaçant.

"Gnn ... Hmmm ... Ah ... Non .... Gneee"

Ayant terminé son inspection, il posa le dernier caillou et baissa ces lunettes sans les enlever. Par delà la monture il lorgna James et Mochi.

" Mouais, y a de quoi faire !"

"Faire quoi ?"


"Ben affaire !"

L'homme poisson à tête d'anchois sortit de son bureau d'épaisses liasses de billet qu'il disposa sur son bureau avant de prendre du recul sur sa chaise, lorgnant ses deux fournisseurs. Il les jaugeait, sans doute allait-il faire une offre, une offre au rabais qu'il s'agissait sans nul doute de négocier. Mochi avait toujours été mal à l'aise dans l'exercice et en plus, il n'y connaissait strictement rien en diamant. En partant là, difficile de marchander quoi que ce soit. Facile en revanche de se faire carotter.

"Je vous en propose 15 millions."

"Voilà qui me paraît bien peu pour tout ce tas de truc brillant."

"Vous savez, rien n'est éternel ici-bas ... Le diamant, s'il est extrêmement solide, s'use. C'est comme tout. Or il se trouve que vos diamants sont salement usés. Je ne sais pas ce que vous avez fait avec si vous vous êtes amusé à les jeter par terre ou autre, et croyez le bien, j'en ai rien en foutre, toujours est-il qu'ils vont me donner un sacré travail."

Le poisson se releva et regarda Mochi, puis James d'un air satisfait.

"Asha asha asha !!! Vous m'êtes sympathique alors je veux bien monter à 17 millions. Mais je ne peux pas faire mieux."

Il était évident qu'il mentait et que les bijoux valaient encore plus, il les narguait, tout simplement. Mais le toubib était à cour d'argumentation et le bougre devait le savoir. Et puis, 17 millions, même divisé par deux, c'était une somme. Une somme qu'il n'avait jamais eu. Avec ça, il pourrait vivre aisément pendant quelques mois. Mais en même temps il était certain qu'il pourrait les vendre plus cher. Mais à qui ? N'importe quel acheteur essayerait de toute manière de les mettres à l'amende.

Le doc' attrapa James au col.

- Un instant je vous prie !

Et il se retourna aussi sec, entraînant James par la même occasion.

"Qu'est ce que t'en penses ? On accepte ?" Dit-il, sans même prendre la peine de chuchoter.
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« Qu’est-ce que t’en penses ? On accepte ? »

Autrefois, pour une somme comme celle-ci il n’aurait même pas pris la peine de se déplacer, déléguant à un valet cette tâche ingrate pour un homme de sa stature. Mais aujourd’hui, il était capable de remuer ciel et terre pour avoir seulement le quart de cet argent en sa possession. Évidemment, dans l’absolu, il aurait aimé négocier pour pouvoir se faire davantage de bénéfices, mais son instinct lui soufflait de ne pas trop tirer sur la corde. Ils n’étaient pas du tout en position de force, qu’est-ce qui les assurerait de sortir d’ici vivant, si jamais la face de mulet décidait de couper court aux transactions. Même si la somme en question était conséquente, elle ne valait pas pour autant la peine de mourir.

« … Je pense que oui, prenons notre argent et fichons le camp d’ici… Ce sera déjà un miracle si nous atteignons les quais en un seul morceau avec tout cet argent sur nous… » chuchota James à son acolyte.

C’était au tour du jeune homme de se retourner pour faire face à la tête de mulet, ce dernier semblait déjà savoir qu’elle réponse il allait recevoir :

« C’est d’accord, mais comme nous sommes deux, je préfère avoir une offre sur un chiffre pair, donc dix-huit-millions sera notre dernier prix ».

« Asha asha asha ! Vous êtes bien dur en affaires, je m’incline, adjugé-vendu pour la somme rondelette de dix-huit-millions, attendez-moi ici, je vais faire l’appoint. »

Les deux hommes attendirent de longues minutes, ce qui n’était pas pour rassurer le jeune James qui se sentait de plus en plus mal à l’aise, il n’avait qu’une seule envie : détaler le plus loin possible d’ici. Il jetait régulièrement des coups d’œil furtifs en direction des deux vigiles, les hommes-poisson ce n’était pas sa tasse de thé, surtout quand ces derniers faisaient au bas mot trois fois sa taille.

*Ils ne nous laisseront jamais sortir d’ici vivant….*

Il ne pouvait même pas se réconforter en prenant la garde de son arme dans sa main, il était nu comme un vers, et quand bien même, ce n’est pas sa petite lame émoussée qui parviendrait à venir à bout de monstres pareils. A sa grande surprise, Mochi quant à lui semblait bien plus détendu face à cette situation, ce qui avait le don d’agacer au plus haut point James. Comment pouvait-il être si détendu ?

*Encore une minute et nous fichons le camp avec ou sans argent…*

L’homme réapparut comme par enchantement, il arborait toujours son sourire dégoulinant d’hypocrisie.

« Voilà, voilà ! Désolé pour l’attente, pas évident de réunir une somme pareille… »

Le poisson visqueux compta devant ses clients les liasses de billets pour prouver sa bonne foi et remit le tout dans un sac qu’il tendit à James.

« Heureux d’avoir fait affaires avec vous, n’hésitez pas à revenir me voir, quand il s’agit de se faire de l’argent je suis toujours joignable Asha asha »

Les deux hommes quittèrent les lieux après avoir repris leurs biens pour se diriger vers les quais, pas question de trainer. James prit la tête pour imposer un rythme soutenu. Tant pis si le doc souhaitait faire des emplettes ou flâner, il aurait le loisir de le faire, partout ailleurs, mais loin d’ici.
À peine le premier carrefour franchi, qu’un comité d’accueil était déjà en place, cela était trop gros pour n’être qu’une simple coïncidence. Devant eux se tenait une bonne dizaine d’hommes-poisson, aussi imposants que les deux gaillards de la boutique.

« Fait chier… Saleté de race maudite, ne jamais faire confiance à des poissons… ! » James cracha par terre, le simple fait de voir leurs tronches lui donner envie de vomir.

Une sorte de barracuda s’avança tranquillement vers les deux hommes, il ne semblait pas sur la défensive, comme certains que ces humains étaient totalement inoffensifs pour lui. Arrivé à moins de trois mètres, il s’arrêta pour les dévisager rapidement avant de s’attarder plus longuement sur James.

« Bon, voyons voir ce que nous livre Ponzi… Hum ça un noble ?... Ce mulet a vraiment de la merde dans les yeux, mais dans tous les cas tu as quelque chose qui nous appartient… »

Le jeune homme était hors de lui, après s’être fait rouler aussi grossièrement, il était maintenant livré en pâture à un gang de cette sous-race à branchies, quel merdier !

Quels choix s’offraient à lui maintenant ? Suivre gentiment ce type, en priant pour que ce dernier le relâche en un seul morceau, une fois l’argent récupéré ou alors se défendre, mais les adversaires face à lui semblait jouer dans une autre cour que la sienne. Au final cela changerait quoi ? Il se ferait d’une façon ou d’une autre défoncer le crane, alors autant que cela soit en leur rendant la monnaie de leur pièce. James sortit avec vigueur du fourreau son arme. Son adversaire ne s’attendait pas à un tel geste de désespoir. Un humain venir défier en duel un homme-poisson, c’était du suicide, même sur la terre ferme.

« Crève ! » cracha Blackburn à l’encontre de son rival.
Porté par toute sa haine, le jeune homme se lança à corps perdu sur son adversaire, l’embrochant à la grande surprise de ce dernier, qui ne s’attendait surement pas à avoir affaire à un adversaire aussi redoutable. Toujours sous l’emprise de sa fureur, Blackburn ne s’arrêta pas là, et une pluie de coups déferla sur son agresseur pour finalement lui ôter la tête du reste du corps. Ce fût la plus grande confusion dans le rang adverse, cette démonstration meurtrière avait, en effet, paralysé les ennemis. Aucun ne semblait vouloir faire le premier pas dans sa direction, ils n’avaient sans doute pas l’habitude d’affronter des humains qui rendent si bien les coups.

Blackburn reprenait petit à petit son souffle en même temps que ses esprits, il n’avait encore jamais connu une telle soif de sang et cela l’avait rendu tout groggy. Alors qu’il s’apprêtait à repasser à l’offensive avec l’espoir d’en finir enfin, une énorme main lui saisit le bras pour le tordre. Après avoir lâché son arme à terre sous la pression, il tourna la tête, et vit le visage de son agresseur, c’était requin-bouledogue de la boutique.

*Pas lui… putain... *

Le puissant squale le fit pivoter vers lui comme un vulgaire jouet pour lui asséner un terrible coup dans l’estomac, le jeune homme dégluti sous l’impact. A peine avait-il eu le temps d’encaisser l’attaque, qu’un nouveau coup de poing s’écrasa, cette fois-ci en plein dans la tempe, le faisait perdre connaissance.


Dernière édition par James W. Blackburn le Sam 7 Jan 2017 - 15:01, édité 1 fois
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Enfin ils sortaient de là. L'entrevue n'avait pas été bien longue, mais le toubib se sentait bien trop à l'étroit dans cette boutique. Ravi d'avoir en sa possession une si grosse liasse de billet, Mochi souriait en marchant à quelques pas derrière son acolyte qui avançait à vive allure.

Bien vite, une bande d'Homme-poisson fit son apparition, stoppant l'avancée des pirates. Il ne fallut pas attendre bien longtemps pour comprendre qu'ils s'étaient fait avoir comme des bleus. Le barracuda ne semblait cependant avoir d'yeux que pour James, qu'il qualifia même de noble. Comment pouvait-il savoir ça ? James lui avait bien dit qu'il ne connaissait pas la ville. Avait-il menti ? Si c'était le cas il aurait pu tout simplement le signifier au toubib. Enfin simples suppositions. Il était peut-être juste super connu. Pas le temps de poser la question de toute façon. Mochi fut extirpé de ses pensées par Blackburn, qui, non content d'avoir insulté le poisson, lui avait également coupé la tête.

Rien de mieux pour attirer les foudres de cette bande d'Homme-Poisson, étonnement désoeuvrée devant l'audace dudit nobliau.

Le toubib, sur ses gardes, s'attendait à une attaque en masse de la bande. Le visage de James, lui, était défiguré par la fureur. Mais ses ardeurs furent aussitôt calmé par l'un des gardes du corps de Ponzi. Pas de bol, le plus balaise des deux. Mochi n'avait rien vu venir et ne put rien faire.

L'espace de quelques secondes, Mochi fut paralysé. Ses jambes étaient soudainement devenues lourdes. Si lourdes qu'il ne parvenait plus à bouger.

"Qu'est ce que vous foutez bordel ?! Occupez-vous du docteur !!!"

Sans attendre plus, les gars de la bande sautèrent sur le toubib. Une dizaine de féroce Homme-poisson rien que pour lui. Il n'y arriverait jamais. Vu l'état de James, il ne pouvait compter que sur lui. Et il n'avait aucune chance.

Alors que la poiscaille se jetait sur lui, le toubib leva son bras bien haut, le paume de sa main en direction des poissons.

"Stooop !!!!"

Aussi fou que cela puisse paraître, ils s'arrêtèrent net, curieux ou probablement déroutés par cette intervention inattendue.

*Parfait*

Profitant de ce bref instant d'inattention, le toubib se mit à courir dans la direction opposée. Les racketteurs, incrédule, lui laissèrent quelques secondes d'avance. Secondes qui peuvent s'avérer cruciale dans ce genre de course effrénée vers la survie. Après avoir pris quelques bon mètres d'avance, les Hommes-Poissons se mirent à sa poursuite.

*Merde ! Merde !*

A la première intersection, il bifurqua à droite, puis à gauche, encore à gauche et enfin à droite, pour finir dans une rue bondée de monde. Le toubib en profita pour se glisser au milieu des badaud. Ces entêtés de bandits se remuaient les nageoires et continuaient à le poursuivre, malgré la foule.

*Ils sont fous ou quoi ? Faire tout ce remue ménage ici ! Ils ont pas peur ?*

Parvenant à se glisser hors de la foule il continua à courir dans de petites rues sombres à la fréquentation bien plus réduite. Le toubib s'arrêta un instant, il était à bout de souffle. Jetant un coup d'oeil arrière, il remarqua qu'il était seul. Il avait réussi à s'enfuir. Satisfait, il fit quelques pas, plus lentement, reprenant un rythme normal et là ... bim ! Un coup de poing dans le ventre le fit reculer de quelques pas.

Bordel, Lionel Lumard, Adjudant de Marine ! Son ami d'enfance qui l'avait bien emmerdé la dernière fois qu'il était venu sur l'île. Faut dire c'était y a une semaine, le bougre, un brin susceptible n'avait rien oublié et semblait encore en colère. Pourtant c'était lui qui avait tenté d'arrêter Mochi. Ce devrait être au médecin d'être courroucé, pas l'inverse.

"T'as même pas quitté l'île ?! Tu te fous de ma gueule ?"


Merde, pas lui ! Dans une si grande ville ? Recroiser Lionel Lumard, c'était vraiment pas de bol. Enfin, ce coup ci, il semblait pas vouloir en démordre avec le doc'.

"Ben alors ? Tu m'arrêtes ?"

"Tsss ! On m'a dit que je faisais trop de zêle. Quand mon officier supérieur a su que j'avais utilisé mes hommes pour arrêter un mec sans intérêt comme toi, il m'a foutu en vacance forcée"

"Tu t'es fait jeter quoi."

"Ta gueule ! Je finirais par revenir. Je prévois un coup d'éclat ! Le genre de truc qui me balancera directement colonel !"

"Quel genre ?"

"De ?"

"De coup d'éclat"

"J'sais pas encore"


En voilà une aubaine. Comme quoi les amis d'avant hier, qui étaient les ennemis d'hier pouvaient redevenir les amis d'aujourd'hui. Le doc' le sentait, il avait une carte à jouer avec Lionel Lumard. Il pourrait l'aider à retrouver ces Hommes-Poissons. C'est pas qu'il en avait vraiment envie, mais James l'avait aidé contre le "Rockeur de diamant". Il pouvait pas le laisser tomber. Même s'il en avait bien envie. Et puis il venait de se rendre compte qu'il avait perdu le pactole qu'il avait dans la poche de sa blouse. Surement pendant la course poursuite.

"Tu connais Alejandro Ponzi ?"

"Tu veux dire Alfredo ? L'Homme-Poisson ? Ca fait un bail qu'on essaye de lui tomber dessus à celui là, et surtout à son boss !"

"Ouais, ouais Alfredo, c'est ça. J'ai des affaires à régler avec celui là."

"Ou tu veux en venir ?"


Le doc souria, il savait très bien où il voulait en venir, mais il aimait faire trainer les choses.

"Si on s'entraide, je pourrais régler mon affaire et toi tu pourrais faire le coup d'éclat si cher à tes yeux ! Qu'est-ce que t'en dis ?


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« Pourquoi on ne l’égorge pas sur-le-champ cette saleté d’humain, c’est la seule chose qu’il mérite ? »

« Les ordres viennent d’en haut, ils le veulent vivant, alors on l’apporte vivant, point… ! »

« Mais putain ! Il a tranché la tête de Carlos !!!! J’emmerde les ordres, c’est encore un coup de cette arriviste, pour qui il se...»

« Kof, kof, pourquoi tu m’as frappé ? »

« Tu parles trop, un jour c’est ta tête qui va être tranchée si tu continues à contester les ordres… Apprendre à rester à sa place est le meilleur moyen pour faire des vieilles arrêtes dans ce monde, prend ça comme mon unique avertissement… »

*Crachat !*

« Ces humains me le paieront un jour ou l’autre, je… »

« LA FERME ! »

« … »

James, encore semi-inconscient, n’avait pourtant pas loupé une miette de la conversation entre les deux hommes, et avait pris conscience que sa vie ne se trouvait plus entre ses mains. Des grosses gouttes de sueur avaient perlé dans son dos à l’idée de se faire égorger comme un vulgaire animal. Entrouvrant son œil gauche, le seul encore en état, il découvrit qu’il était à plus de deux mètres du sol, transporté comme un sac à patates. À priori, ils devaient être dans un bâtiment, l’endroit manquait un peu de clarté, mais à première vue il faisait encore jour. Une forte odeur lui montait au nez, un relent de poisson.

*Bordel, ça pue le poiscaille, je dois être dans leur repère… Me voilà dans la merde jusqu’au cou*

Quelques mètres plus loin, les conditions de transport se dégradèrent avec une série de marches qui lui provoquèrent des nausées, il passa à deux doigts de vomir sur son kidnappeur. Cette idée ne le dérangeait pas, bien au contraire, mais le moment était plutôt mal choisi pour faire une farce de ce genre. Le périple continua une petite dizaine de mètres avant de s’achever dans une sorte de cachot de fortune. Son ravisseur l’empoigna comme un enfant et le jeta à même le sol sans aucun ménagement. James encore secoué, se laissa rouler sur le côté pour fixer l’homme requin droit dans les yeux, ce dernier prit la parole :

« Hum... Tu ne manques pas de culot de me fixer ainsi, mais tiens-toi tranquille, quelqu’un souhaite s’entretenir avec toi d’ici peu. »

Le squale le toisait de toute sa hauteur, il paraissait titanesque pour James. Comment une telle créature pouvait-elle exister ? À ses côtés, une sorte de tête de hareng s’agitait dans tous les sens, c’était donc lui qui souhaitait lui ouvrir la gorge ? Quoi qu’il en soit, ce dernier s’approcha avec virulence de James pour lui décocher un violent coup dans les côtes en guise de cadeau de bienvenue.

« Misérable humain ! Tu vas… »

Le mastodonte saisit son compère avec une agilité insoupçonnée pour un être de ce gabarit, et le propulsa hors de la cellule. Le hareng lâcha quelques jurons, mais ne semblait pas chaud pour en découdre avec le requin. En même temps, cela était compressible, la différence de gabarit entre eux était digne d’un sketch. Le squale tourna de nouveau sa tête dans la direction de James, son regard était lourd, le jeune homme se sentait de plus en plus petit face à cette montagne.

« Ne te méprends pas, ta vie m’importe peu, je ne fais que respecter les ordres. Donc pour le moment tu restes en vie, mais cela pourrait changer d’un instant à l’autre… Garde ça en tête… »

La masse se retourna et quitta la cellule d’un pas lent pour rejoindre son congénère, après avoir pris soin de verrouiller la porte. Suite à ça, il le sermonna avec autorité :

« Ne t’avises plus jamais de faire ça, garde ta haine viscérale des humains pour toi, car, n’oublie pas qu’en désobéissant aux ordres, tu désobéis directement à tu sais qui... »

« Jamais… Je ne… »

Les voix se perdirent dans le couloir, de toute façon cette discussion n’intéressait pas James, il avait une autre préoccupation, comment sortir d’ici vivant, et si possible en un seul morceau. Toujours couché à même le sol, il parcourut la pièce du regard, elle était dans un état déplorable, cela sentait le poisson, la pisse et les égouts. Le manque de lumière empêchait de voir distinctement les coins, la seule source de lumière était une minuscule ouverture entravée de barreaux située à environ deux mètres du sol. De toute façon, même en l’absence de protection, impossible pour un adulte de se faufiler par une sortie aussi exigüe. Le mobilier quant à lui, était plus que sommaire, et à l’image de cet endroit, délabré. Il se composait d’une pauvre table et de deux chaises rongées par la rouille. Un peu plus loin se trouvait une couchette, vu d’ici le matelas devait avoir au moins deux fois l’âge du jeune homme, et à côté de celui-ci se trouvait un ridicule pot de chambre.

* Mesdames, Messieurs, bienvenue dans la suite principale du Fish & Palace *

Le sol était froid et humide, il était grand temps pour James de se remettre sur ses jambes, mais les coups portés par le squale avaient laissé des traces bien douloureuses. Des coups il en avait reçu plus d’une fois, mais de cette intensité rarement. C’est drôle en l’espace de quelque temps, c’était la deuxième fois qu’il se retrouvait au tapis de la sorte. Malgré tout il parvint à se redresser, encore secoué par toutes ces émotions, il se dirigea avec hâte dans un coin de la pièce pour dégobiller un semblant de repas.

« Saloperie, ils me le paieront… »

Il alla ensuite s’affaler avec le plus grand mal sur une des chaises, il était fatigué, il avait mal et ne désirait qu’une chose, avoir un bon repas chaud. Les évènements s’étaient enchainés à une vitesse folle, il n’avait pas eu le temps de mettre le pied sur l’île, qu’il était à présent captif d’un gang d’hommes-poissons. C’est à ce moment que l’image du doc refit surface dans sa tête :

*Mochi ?!*

Il était persuadé de n’avoir vu personne d’autres amené ici, et dans ses souvenirs, les types en avaient principalement après lui.

*Il a du s’échapper, je pense, à moins que… Ce genre de racailles tuerait pour un regard de travers. Cependant, Mochi n’est pas du genre à se laisser faire, et encore moins un lâche, il a surement dû leur en faire baver comme jamais, avant qu’ils ne puissent prendre le dessus sur lui.*


James esquissa un sourire, il avait l’image en tête de cadavres d’hommes-poissons vaincus par un mec en blouse blanche. Mais des pas le ramenèrent bien rapidement à la réalité. Ils étaient plusieurs à venir dans sa direction, mais impossible de savoir leurs nombres exacts. Ils étaient au moins quatre ou cinq. Après un tour de clé, la porte s’ouvrit, laissant entrer davantage de lumière, le premier à pénétrer dans la pièce fut l’immense requin-bouledogue, suivi par son acolyte, tête de hareng. Ils se mirent chacun d’un côté, pour laisser la voie libre à un nouvel arrivant, une sorte de mérou, plus large que haut, il avait des paluches à vous faire passer toute envie de venir lui titiller les nageoires.

*C’est qui encore celui-là*

« Boss, il semble en bon état. Pour une fois que ces brutes ne nous ramènent pas un type plus mort que vif... »

C’était donc le moment où James allait enfin voir de quoi avait l’air ce mystérieux personnage qui souhaitait tellement venir s’entretenir avec lui. Le jeune homme était très nerveux, il ne tenait plus en place, agitant frénétiquement sa jambe pour évacuer le stress, il avait l’impression d’être qu’une vulgaire proie face à une horde de loups affamés. Qui pouvait bien être cet homme que les poiscailles appelaient « Boss », cet individu, à l’heure actuelle détenait sa vie entre ses mains.

*Mais merde qu’est-ce qu’il me veut ? Je n’ai jamais foutu les pieds sur cette île de ma vie. Bon, certes, j’ai juste décapité par inadvertance l’un des leurs…*

Une silhouette apparut dans l’encablure de la porte, de taille normale, elle n’avait rien du tout à voir avec l’autre mastodonte. Après un temps d’arrêt, elle se dirigea avec assurance en direction du détenu. Le requin-bouledogue se positionna derrière James, pour prévenir toute tentative.
Blackburn découvrit avec une stupeur le visage du boss, il s’agissait d’un humain. Il devait avoir quasiment l’âge de Blackburn. Il était plutôt grand et très élancé, avec une certaine classe. Il se démarquait là encore du reste de ses hommes, mais qu’est-ce qu’un humain foutait ici ?

« Depuis quand des humains fricotent-ils avec des hommes-poissons ? »

Dès son enfance, James avait toujours eu une image négative des hommes-poissons, imaginant des êtres sanguinaire, détestant viscéralement les humains, et n’écoutant que les gens de leur race. Alors voir un gang comme celui-ci avec à sa tête un humain était pour le moins surprenant.

« Hum, vous êtes bien curieux au vu de votre situation, mais préoccupez-vous plutôt de votre sort, qui pour le moment est plutôt…incertain dirons-nous. »



Dernière édition par James W. Blackburn le Sam 7 Jan 2017 - 15:02, édité 1 fois
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Ca n'avait pas été sans mal, mais l'adjudant Lumard avait fini par se laissé convaincre, faut dire, il avait la niaque, rêvant d'une belle promotion, il avait fini par sauter sur l'occasion. C'est que l'ami Lumard, qui se prétendait satisfait d'avoir quitté Zaun et sa mentalité, se comportait -encore- exactement comme s'il était sur l'île. Il était pas dupe après tout. Sur Zaun, où les meilleurs dominent, la philosophie y est peut être poussé à l'extrême, mais en réalité, c'etait partout pareil.

Le toubib avait vaguement raconté l'histoire. Dû moins il avait parlé de James qui s'était fait avoir par les poissons et d'Alfredo Ponzi, avec qui, ils avaient été en affaire. Mais il ne parla point des diamants et ne s'éternisa pas d'ailleurs sur les liens qui les unissaient à Ponzi et ce, malgré les regards inquisiteurs du Marine.

Lionel ne connaissait pas la planque du gang des Hommes-poissons et de toute manière ils semblaient en avoir plusieurs dans toute la ville, surtout à Las Camp. Mais qu'y avait, selon lui, des chances que Blackburn ait été emprisonné chez Ponzi ou pas loin. Ils auraient pas couru le risque de le trimballer partout. Surtout que depuis pas mal de temps maintenant, la Marine avait repris le dessus, du moins sur le reste de la ville.

Après une longue marche en silence, voilà que l'improbable équipe se retrouvait dans Las Camp, en pleine nuit, pas des plus rassurant. Par chance, Lionel était un petit Marine sans importance, qui, de plus, n'était pas affecté à ce quartier. Il passerait inaperçu dans le coin. Et puis surtout, ils profitèrent de l'obscurité ambiante pour se faufiler subrepticement dans les rues les plus sombres, pour finalement arriver devant la boutique de Ponzi, sans avoir été repéré, si ce n'est par un clochard ivre mort sur lequel Mochi trébucha par mégarde.

"Alors ? c'est ici que se cache Ponzi ?"

La porte était fermée à clef. Lumard s'agenouilla devant la poignée, trifouilla sa poche et en sortit deux crochets. Aussitôt il se mit à traficoter la serrure.

"Fais le pet!"

"La Marine recrute des crocheteurs de serrures maintenant ? C'est plus ce que c'était."

"Ta gueule, fais le pet j'te dis !"

Aussi Mochi, le fit-il, le pet. A par quelques inoffensifs malandrins, pas de quoi s'inquiéter outre mesure. Le seul Homme-Poisson de la rue était torché, pas de danger de ce côté là. Ce que le toubib redoutait le plus, c'était l'apparition du requin-bouledogue, ce géant qui avait fracassé Blackburn avec tant de facilité. Rien que d'y penser, il se sentait pas bien.

"Bon ça viens ?"

"Minute, minute, j'fais ce que je peux"

"Ouais, ben grouilles quand même"


Clic ! Bingo, la porte était ouverte, toutes ces années sur Zaun avait au moins un peu servi au Marine. Il ouvrit délicatement la porte, la pièce était plongée dans le noir. Lionel s'y glissa le premier, Mochi le suivit aussitôt, refermant la porte derrière lui, sans se soucier du bruit.

"Chuut ... Fais attention ... Merde"


Les deux compagnons restèrent immobile un instant. Rien. Aucune réponse à ce bruit de porte qui claque. Alors que ses yeux commençait à s'habituer au noir, la lumière apparut depuis la main de son acolyte. Ensemble ils traversèrent la première pièce et atterrirent dans un large bureau bien agencé, bien décoré et surtout bien éclairé. Visiblement Ponzi allait revenir. Probablement sous peu. A moins que ce ne soit l'un de ses gardes du corps. Dans tous les cas, y avait qu'une porte par laquelle il pouvait arriver.

Soudain, un bruit venant de derrière la porte se fit entendre.




La porte s'ouvrit. Le petit Homme-Poisson au corps malingre fit son apparition. Son fute n'était pas même remonté qu'il sortait déjà des chiottes.

Lumard, que les blagues pipi-caca faisaient vraisemblablement encore marrer, explosa de rire. Le défroqué, gêné, remonta son pantalon illico.

"Qui ... qui êtes vous ?!"

Entraîné par le rire de son acolyte, Mochi se mit à faire de même. Enfin, il ne ria pas, mais se mit à pleurer (Oui toujours ce même problème psycho-moteur qui inverse rire et larme chez le bonhomme), interrompant ainsi le rire de Lionel.

"Pourquoi tu pleures ?"

Le doc' n'eut pas le temps de répondre, que Ponzi sortit un flingue et se mit à tirer sur les deux hommes qui bondirent derrière le bureau. Les coups de feux cessèrent.

"Je t'ai reconnu le binoclard !"

"Ou est James ?"

"Abruti, tu crois que je vais te le dire ?!"

"S'il vous plaît ?"


Sans répondre, Alfredo se remit à tirer. Le toubib sortit le seul projectile qu'il avait à sa disposition. Une aiguille d'acupuncture. A sa gauche, Lionel avait préparé son flingue. Lui aussi était prêt à tirer. Les coups de feux cessèrent. Le temps de recharger que Ponzi se fit attaquer par ses deux adversaires. Chacun d'eux surgit de son côté du bureau. Un coup de feu retentit, la balle frôla le mafieux et fit claquer la porte des water. L'aiguille du toubib toucha pile poil la main armée du tireur fou qui lâcha son arme. Ni une, ni deux, Lumard se jeta sur le poisson, le plaqua contre le mur et posa délicatement le bout de son flingue sous la mâchoire du nabot.


"Tirez pas ! Tirez pas !"


"Ok la poiscaille ! Qu'est-ce que tu trafiques ici ? Dis moi ?"


"Comment ça, c'que je trafique ?"


"Toutes tes aff ..."

"Où est James ? Il est encore en vie ?"


"Hey ! C'est moi qui cause !"


"Oublie pas qu'c'est moi qui t'ai amené ici ! On est d'abord venu pour sauver James. Ensuite je te laisse t'occuper du reste"

L'Adjudant lui lança un regard désapprobateur. Mais il n'y pouvait rien. Et maintenant qu'il connaissait l'endroit, il pourrait revenir avec des renforts et, grâce à ce qu'ils récolteraient, ils pourraient sûrement coincé Ponzi, voir même des membres plus influents du gang des Hommes-poissons. Enfin s'il déménageait pas entre temps.

"Grblmmm"

"Alors ?"


"Oui il est en vie, il est quelque part au sous-sol ... On ... on y accède par une trappe ... en de ... en dessous de mon bureau ... J'en sais pas plus, je suis pas habilité à descendre !"


Le toubib se tourna vers le bureau qu'il poussa de quelques mètres, souleva un tapis et, enfin, la trappe apparue.
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En temps normal, James n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds de cette manière, n’hésitant jamais à ramener sa fraise pour un oui ou pour un non. Pourtant, à cet instant, il avait l’impression de s’être métamorphosé dans la peau d’un chaton inoffensif. Il ne désirait ardemment qu’une seule chose, être le plus loin possible d’ici. La raison ? Non pas le requin-bouledogue. Certes, il avait une force proportionnelle à son physique titanesque, mais non, ce n’était pas ça. Il fallait chercher plutôt du côté du type qui venait de faire son apparition. Ce dernier malgré sa carrure banale, projetait une aura d’une grande violence. Un simple regard suffisait pour nouer les tripes de James. Le jeune homme n’avait jamais connu ça, des brutes qui cognent fort oui, mais cet homme, lui, respirait la mort.

L’homme prit place sur la chaise vacante, toujours avec la même élégance, il s’installa en prenant bien soin de ne pas froisser son costume. Une fois bien en place, il se pencha vers son interlocuteur en arborant un sourire étrangement amical.

« Discutons entre gens civilisés. Ce qui a tendance à faire défaut ici. » Il marqua une pause et jeta un bref regard en direction du hareng, ce dernier grimaça, mais n’osa pas répondre.

« Bref, je me présente, Rina Bartolomeo, je parle au nom du Don, ne l’oubliez pas, ce serait… fâcheux dirons-nous, et à qui avons-nous l’honneur ? »

James commençait à réaliser qu’il avait foutu les pieds dans un sacré merdier, qui était ce Don ? Il devait forcément avoir erreur sur la personne, lui qui avait appris l’existence de cette île, seulement quelques jours auparavant.

« Vos méthodes sont assez expéditives pour des gens qui se disent soi-disant civilisés… J’ai le regret de vous informer que vous aviez fait erreur sur la personne, mes hommages à votre Don. Sur ce je vous laisse l’argent et les diamants volontiers et je m’éclipse, je ne remettrai plus jamais les pieds dans le coin. Vous pouvez en être certain… ! »

James tenta de se lever, mais l’imposant gorille derrière lui le saisit par les épaules et le plaqua avec brutalité sur la chaise.

« Hum… Je suis quelqu’un d’assez occupé, je n’ai malheureusement pas le temps d’écouter vos jérémiades. Sergio ! Attrape-moi ce guignol que je lui fasse retrouver la mémoire. »

Malgré, plusieurs tentatives pour se sortir de l’étreinte du squale, James s’avoua vaincu et fut contraint de poser à plat sa main sur la table. Sa main était quant à elle maintenant sur la table par l’intermédiaire de la tête de hareng. Ce dernier salivait déjà à l’idée du traitement qu’il allait subir. Rina sortit avec une rapidité hors du commun un couteau papillon de sa poche. Le jeune homme avait eu du mal à comprendre ce qui se passait. la lame était déjà plantée dans la table, a seulement quelques millimètres de ses doigts. Blackburn avait eu à peine le temps de réaliser ce qui venait de se passer, que son bourreau avait déjà repris son arme en main. Il semblait avoir une maitrise parfaite de son couteau, à en juger à la façon dont il le faisait danser entre ses doigts. C’était digne d’un véritable numéro de cirque. Rina repartit pour une nouvelle démonstration. Toujours en fixant Blackburn du regard, il se mit à planter sa lame entre les doigts de sa victime en rythme avec un petit air qu’il chanta de plus en plus vite :

Oh, I have all my fingers, the knife goes chop chop chop
If I miss the spaces in between, my fingers will come off
And if I hit my fingers, the blood will soon come out
But all the same, I play this game, cause that's what it's all about
Oh, CHOP CHOP CHOP CHOP CHOP CHOP CHOP
I'm picking up the speed
And If I hit my fingers then my hand will start to bleed


À la fin de sa musique, la vitesse d’exécution était devenue tellement frénétique, que James préféra fermer les yeux. Bartolomeo semblait pour le moins satisfait de son tour, en témoignait son sourire qui ne l’avait pas quitté. Cela ne faisait qu’amplifier le malaise chez le Blackburn, ce dernier avait affaire à un véritable psychopathe.

« À voir comment vous transpirez, je suis certain que mon petit numéro vous a plus, c’est un de mes préférés. J’espère que vous allez vous montrer à présent plus coopératif. Donc, comment vous appelez-vous ? »

« James… James W Blackburn… De South Blue… »

Le jeune pirate, ne voyait pas l’intérêt de mentir sur son identité. Il n’était pas recherché et était totalement inconnu sur ce Blue, de plus ces types n’avaient pas l’air de mèche avec Scar. Rina à présent semblait un poil plus détendu, et se curait les ongles avec son couteau :

« Bon… James, passons maintenant au vif du sujet, où aviez-vous eu une telle quantité de diamants ? Vous n’êtes pas du coin, et quelque chose me dit que vous nous cachez quelque chose, êtes-vous un noble ? »

Le jeune homme ne fut pas étonné par cette révélation, difficile d’oublier des années d’éducation stricte en claquant des doigts. Et pour n’importe quel œil averti il était évident que ce dernier appartenait à la noblesse. James détailla son aventure, en omettant de préciser qu’il s’était battu contre Scar. Il avait simplement indiqué que lui et Mochi avaient trouvé Scar étendu sur le sol après un combat contre un redoutable adversaire. Profitant de cette aubaine, ils en profitèrent pour lui voler ses poings en diamants.
Rina semblait pour le moins sceptique sur ce récit, il envoya le mérou vérifier les dires auprès d’une de leur taupe au sein de la marine.

« Et bien... Vous voyez, avec un peu de persuasion vous devenez subitement très bavard. Toutefois, je pense que vous ne nous dites pas la vérité, ou du moins partiellement, en attendant quelques vérifications de notre côté, je ne peux vous laisser sortir d’ici… Vous comprendrez qu’après avoir décapité l’un de nos membres à la vue de tous. Notre réputation est mise à mal… Hum... comment s’appelait-il déjà ? De toute façon, son utilité était toute relative, en témoigne cette fin grotesque.»

James ne manqua pas de voir la réaction du hareng, il semblait hors de lui face à cette insulte et cracha ses mots en direction de son supérieur :

« Il avait un nom ! Carlos ! Il était ici bien avant toi… l’arriviste. »

L’atmosphère se chargea d’électricité, l’homme-poisson venait de reculer d’un pas, prenant subitement conscience de sa terrible méprise. Il cherchait désespérément du regard ses congénères dans l’espoir d’avoir de l’aide, mais en vain. Bartolomeo quant à lui affichait toujours son large sourire, malgré l’affront. Sans crier gare, il se retourna sur sa chaise pour faire face au petit impudent et lui lança son couteau qui se planta à seulement quelques pouces de son visage. L’effronté était devenu blême, aucun mot ne sortait de sa bouche grande ouverte, ses yeux étaient fixés sur le projectile qui avait failli lui couter la vie.

« L’arriviste ? Ahahah ! Quel drôle de sobriquet, quoi qu’il en soit, ton fameux Carlos s’est fait décapiter par un dandy. L’organisation n’a que faire des faibles de ce genre, prend en bien note. Et sache que la prochaine fois que tu t’aviseras de me parler ainsi, je prendrai un malin plaisir à t’écailler, face de hareng. »

James essayait de se faire le plus petit possible, il n’avait aucun intérêt à se faire remarquer à ce moment-là car il pourrait devenir le parfait défouloir. Rina se retourna vers le jeune pirate :

« Hélas, je dois malheureusement mettre fin à cette entrevue, le devoir m’appelle, vous me le gardez en vie les affreux… »

Au fond de lui Blackburn ressentit un immense soulagement, ils ne semblaient pas encore décider à se débarrasser de lui. Bartolomeo se leva et fit signe au requin-bouledogue de le suivre, passant à côté du hareng qui était toujours plaqué contre le mur, il récupéra son arme avant de disparaitre sans prononcer un seul mot. James était dorénavant seul en tête à tête avec ce type qui était passé à deux doigts de la mort. Il avait retrouvé sa grande gueule au passage, et ne se gêna nullement pour envoyer un pic :

« Alors, ce n’est pas la grande joie dans votre gang, qu’est-ce que cela fait de se faire mener à la baguette par un… humain ? »

« Ta gueule, je ne sais pas pourquoi tu es encore en vie, mais c’est une question de temps ! Et j’assisterai à ton exécution, tu me le payeras d’une façon ou d’une autre. »

L’homme-hareng se dirigea sur lui en trombe, lui donnant un gros coup de pied qui renversa James en arrière et il se déchaina quelques instants sur lui avant de sortir subitement de la pièce. Il ordonna à un des hommes de main de venir faire le guet devant la porte et disparu dans le couloir, en beuglant des insultes et menaces dans le vent. Pour Blackburn, ce ne fut pas une partie de plaisir de recevoir un déluge de coups. Mais il avait déjà encaissé bien pire par le passé. Cette énergumène avait la force d’un nourrisson comparé à son congénère.

Le jeune pirate profita de cette accalmie pour récupérer des forces, et surtout envisager un plan d’action pour sortir d’ici, il ne voulait en aucun cas devoir affronter une nouvelle fois ce fameux Bartolomeo. Il scruta de nouveau la pièce de fond en comble au cas où un détail lui aurai échappé.

*Il faudrait que je puisse l’obliger à ouvrir la porte, mais comment ? Peut-être avec une fausse crise,coup vu et revu, mais c’est la seule chose qui me vient à l’esprit.*
.
James commença donc sa comédie à base de fausses convulsions. Sur-jouant le tout il tapait des pieds dans le mobilier et poussait des bruits plus étranges les uns que les autres.

* Jamais ça ne marchera… J’ai l’air d’un abruti qui se roule par terre…*

Pourtant à sa grande surprise, il entendit le bruit des clés dans la serrure, son geôlier accourait à son secours comme un preux chevalier :

« Putain, je vais me faire arracher la tête si le prisonnier y passe, il fait chier Tony, c’est à moi de payer pour ses conneries… bon arrête de bouger dans tous les sens toi ! »

Alors que le maton se mettait à genoux pour essayer de le maintenir immobile, James bondit sur lui et s’engagea une brève lutte. Son adversaire ne s’y attendait pas un seul instant et donc offrit une piètre résistance. Une fois mis hors d’état de nuire, le jeune homme décida qu’il était temps de disparaitre.

« Bordel il est où Stefano, ce n’est quand même pas dur de rester devant une porte pour la garder ! Merde ! »

La voix appartenait à Tony, aussi connu sous le nom de tête de hareng, il revenait au pire moment pour James. Ce dernier ne sachant que faire préféra se planquer dans l’endroit le plus sombre de sa cellule pour prendre ses adversaires par surprise. Ils étaient au nombre de trois à entrer, fort heureusement pour Blackburn, aucun ne semblait vraiment dangereux.

« Quoi ?!! Stefano, qu’est-ce qui t’arrive ?! Où est ce maudit humain ?!! »

Les trois hommes-poissons s’agitèrent dans la plus grande désorganisation, ne sachant pas si James s’était déjà fait la malle ou alors était encore dans sa cellule. Ce chaos laissa le champ libre à ce dernier pour sortir de sa cachette et foncer sur les assaillants. Ne leur laissant pas le loisir d’utiliser leurs armes, c’est aux poings que l’affaire se régla. Blackburn donna plus de coups qu’il n’en reçut, remportant ainsi la victoire. Une fois dépouillé de leurs biens, le jeune homme se contenta de quitter les lieux en prenant soin de refermer la porte derrière lui. Tony se pressa contre la porte.Le jeune pirate était persuadé de l’avoir mis KO comme les autres, pourtant c’était bien lui et il n’était pas avare en menaces :

« Tu crois pouvoir t’en sortir ainsi ? Ta tête est mise à prix par le gang, que ce soit ici ou ailleurs sur le Blue nous te retrouverons… Tu es un homme mort ! »

« Tu n’es donc pas au courant ? Pendant ton absence j’ai eu la visite d’un des hommes de Bartolomeo, qui me promettait en cas d’évasion réussie, un poste important dans l’organisation. Il faudra bientôt changer le nom de votre gang ; les poiscailles sont une espèce en voie d’extinction… »

« Qu’est-ce que tu racontes, tout ceci est faux ! Tu ne peux nous rejoindre ainsi, ton histoire ne tient pas un seul instant debout… POURQUOI ?! Tu n’es même pas un homme-poisson et tu as le sang d’un des nôtres sur les mains… Le Don... Ne commettrait pas une erreur si grossière… »

« Qui a dit que les ordres venaient du Don ?... »

James avait bien sûr inventé tout ça du début à la fin et voulait simplement faire enrager davantage la tête de hareng. Il ne pensait même pas possible que ce dernier puisse croire un mensonge aussi grossier, mais comme dit l’adage, « plus c’est gros, plus ça passe ». Il quitta les lieux avec le sourire aux lèvres. Comment ce poisson pouvait être assez stupide pour croire une chose pareille ? Quant à Tony, il s’épuisa à hurler de rage contre Bartolomeo et les humains tout en tambourinant contre la porte.


Dernière édition par James W. Blackburn le Sam 7 Jan 2017 - 15:02, édité 1 fois
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Le soldat et le docteur étaient enfin dans l'antre des Hommes-poissons. Lumard avait troqué son pistolet pour un couteau, histoire de se faire plus discret. Le couloir auquel menait la trappe, était désert.

"Tu sais, j'ai plus aucune raison de te suivre maintenant ? C'est vrai, je connais la planque, j'ai plus qu'a allé informé mon supérieur et à revenir avec du monde. Histoire de frapper un bon gros coup"

"Casse-toi alors."

"Vas te faire foutre ! C'est comme ça tu me remercies ?"

"Tu me dis que tu veux partir, ben pars. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Je peux débrouiller tout seul."


Au même moment, le toubib se remit à penser au Requin-Bouledogue, un frisson le traversa. Finalement, sans rien ajouter, Lionel se décida à continuer l'excursion avec son ancien camarade. Le toubib bailla, il était crevé faut dire. Depuis qu'il était descendu du bateau il avait couru chez les poissons, puis il avait couru pour échapper aux poissons et enfin il avait couru pour retrouver les poissons. Tentant de cacher sa fatigue, il prit les devant et avança dans le couloir, y avait personne dans ce couloir, vide, mais éclairé. Derrière une porte entrouverte on jouait de la musique. Mochi s'en approcha délicatement et jeta un oeil aussi rapide que furtif. Ils étaient au moins 3 la-dedans, dont un qui jouait de la musique.

N'ayant pas envie de se frotter à ces types, le toubib avança. En même temps, il fallait bien qu'ils se risquent à allé quelque part. Toutes les autres portes étaient fermées et ils n'allaient pas rester planté là éternellement. Le toubib se prépara à ouvrir une porte, prêt à toute éventualité.


*1, 2, ... 3 !!!*

Rien, un vulgaire cagibi, rempli à ras bord de babioles aussi inutiles que diversifiées. Une autre porte s'ouvrit à l'autre bout du petit couloir.

"Ahaha ! T'es con !"

Les deux intrus sautèrent tête la première dans le petit débaras et fermèrent la porte, aussi délicatement qu'ils le purent. L'homme poisson qui sortait de la pièce semblait trop occupé à parler à ses camarades et, par chance, ne remarqua rien.

"Bon je vous laisse ! Je vais voir en bas si les gars ont besoin de quelque chose !"

Une autre porte s'ouvrit, celle qui se trouvait juste à côté du cagibi. Des bruits de pas retentirent.

"Ah Bartolomeo ou vas-tu ?"

"Je vais voir le patron."

Le nouvel arrivant n'ajouta rien et monta par les escaliers que Mochi et Lionel avait précédemment emprunté, au bruit de pas, on entendit que l'Homme-Poisson restant pris le chemin inverse, prenant vraisemblablement la porte par laquelle le dénommé Bartolomeo était arrivé. Enfin, il s'agissait seulement de suppositions, car, ni Lionel, ni Mochi ne pouvait voir.

Quand il n'y eut plus un bruit à l'étage, les deux compères sortirent de leur planque et emboîtèrent le pas de l'Homme-poisson. En allant en bas ils se rapprocheraient peut-être de James. Au pire, il pourrait attaquer le gars, isolé, il ne pourrait pas faire grand-chose.

Effectivement les escaliers qu'ils prirent, descendait. Arrivés en bas, ils suivirent de loin le Poisson. Ils l'avaient enfin en vue. Il était rouge, pas bien grand et sa tête avec de quoi foutre les jetons. Un genre de rascasse peut-être ?

Qu'importe. Cet étage semblait un peu plus grand, sans être immense non plus. Ils n'avaient qu'à espérer que l'homme ne s'arrête pas, parce qu'ils n'avaient absolument aucune planque à leurs dispositions. Ils le suivirent de loin, sur seulement deux couloirs, après quoi le poisson hébété s'immobilisa.

"Qu' ... qu'est-ce que tu fous là ? Qui t'as libéré ? Alerte !!!"

Visiblement alerté, une porte s'ouvrit violemment derrière Mochi et Lionel. A peine eut-il tourné sa tête que le toubib le vit, c'était ce foutu Requin bouledogue.

"Salut !"

Ni une ni deux le requin balança son pied dans le dos du pauvre doc' qui fut propulsé sur la tête de rascasse, qui lui servit à amortir son choc .
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James venait à peine de quitter sa cellule, qu’il était confronté à un nouveau souci, et pas des moindres. Comment sortir d’ici ?
Il essaya dans un premier temps de se souvenir du chemin parcouru à l’aller sur le dos de son ravisseur. Manque de pot, la seule chose dont il se rappeler, c’était le carrelage, et pour rien n’arranger, avec ce fichu manque de lumière, tout se ressemblait. Pour couronner le tout, l’autre face de hareng braillé toujours, ce n’était qu’une question de temps avant que toute la ville soit au courant de son évasion. Le jeune homme reprit son chemin, il devait forcément avoir une sortie à un étage supérieur. Après plusieurs mètres parcourus dans ce labyrinthe, il arriva à un premier embranchement et marqua un stop :

*J’aurais dû faire cracher à l’autre gus la route vers la sortie… Je fais comment moi maintenant ? Que je suis bête !*

Regardant à gauche et à droite, il vit la même chose, du noir et encore du noir. Par dépit il décida de prendre à gauche, et tomba à se plus grande surprise, nez à nez avec un homme-poisson hirsute !

« Qu’... qu’est-ce que tu fous là ? Qui t’as libéré ? Alerte !!! »

« Merde .. ! »

Aussitôt l’alerte donnée, que ce fût un véritable branle-bas de combat autour de lui. Une porte au s’ouvrit avec fracas, d’où sortie une imposante silhouette qui se dirigeait elle aussi vers lui. Mais une chose pour le moins inattendue se produisit, alors que James se préparer à croiser le fer avec son nouvel adversaire. Ce dernier fut percuté dans le dos par un objet non identifié, le renversant à plein ventre à quelques centimètres des pieds du jeune homme.
James encore sous le coup de la stupeur, ne savait plus où donner de la tête, c’était la confusion la plus totale. Tout autour de lui parvenait des échos de voix et de bruit de course, bien trop nombreux pour tenter de les localiser. Mais sa principale préoccupation, c’était surtout la silhouette qu’il avait en ligne de mire, qui ne pouvait appartenir qu’à une seule personne, le fichu requin-bouledogue.

« Oh... ! Tout sauf lui ! »

Alors qu’il s’apprêtait à décamper, il jeta un regard sur quelque chose qui l’intriguait juste devant lui, une blouse blanche !

« MOCHI ?! Mochi c’est bien toi ?! »

Il réalisa alors que le mystérieux projectile n’était autre que son compagnon de fortune, le docteur Mochi ! Il l’agrippa pour l’aider à se relever :

« Qu’est-ce que tu fiches ici ? Bref, peu importe, fichons le camp d’ici, je n’ai pas envie de me confronter à l’autre montagne d’arêtes ! »

Malheureusement pour les deux compères, le temps ne jouait pas en leur faveur. Devant, la route était obstruée par l’énorme squale qui se rapprochait lentement, mais indéniablement vers eux. Et derrière une véritable petite armée d’homme poisson venait de faire son apparition. Certes du menu fretin à première vue, mais la qualité était compensée par la quantité. Le seul réconfort qu'éprouvait James, c’était l'absence à première vue de Bartolomeo :

« Bon, à première vue nous sommes dans la merde… En tant qu’instigateur de cette mission, je me repose sur toi Mochi pour nous sortir de là… vivant ! »
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Heureusement, le choc n'avait pas été si violent pour le toubib. Il attrapa la main de James, qui, l'aida à se relever, avant qu'il ne lui demande de le sortir de là. C'était bien son intention, mais pour tout dire son plan s'était résumé à le retrouver, chose faite, de le délivrer sans attirer l'attention de la poiscaille. Raté. Et, toujours sans attirer l'attention de la poiscaille, décamper. Raté. Loin d'être un fin stratège, Mochi n'avait envisagé aucune complications potentielles. Hors les complications potentielles, ne l'étaient plus, potentielles.

Pas le temps d'élaborer quoi que soit. Il semblait n'y avoir personne d'autres que le requin à cet étage, mais y avait du monde qui se mobilisait à celui du dessus. Le problème immédiat c'était le Requin qui s'approchait. Il était même à portée de nageoire de Mochi. Il fit craquer ses doigts pour se donner de grands airs.

"Deux contre un ? C'est pas juste."

Il rit à sa propre, supposé blague et leva le poing. S'apprêtant à frapper. Mochi se mit en garde prêt au combat, James fit de même.

"Yaaaaaaaaaaiiiiiiiii !!!!!!"

Lionel Lumard qui avait visiblement réussi à se faire oublier, bondit dans le dos de l'Homme-poisson et planta son couteau dans la hanche droite de son adversaire qui se mit à crier en essayant d'éjecter le Marine qui s'agripait à sa proie.

"Remuez-vous, j'vais pas le retenir tout seul !"

Lionel et Mochi n'avaient pas cessé de se chamailler depuis qu'ils étaient partis à la recherche de James, mais à ce moment-là, putain, qu'est ce qu'il était content de l'avoir à ses côtés. Sa requête, quant à elle, fut bien vite exaucé. Mochi qui connaissait l'histoire vînt donner un coup de poing magistral au niveau du plexus de son adversaire qui se mit aussitôt à cracher du sang. Malgré le choc et le sang perdu, le requin continuait à se débattre. Blackburn avait été plus lent, surpris par l'apparition de ce tiers allié, il avait eu un court temps de latence. Mais il venait finalement s'ajouter à la victimisation du requin en lui donnant un coup de pied dans la mâchoire. Dans un bruit strident, stressant et désagréable, les dents du requin se brisèrent. Il s'immobilisa. Surpris, Lionel le lâcha, Mochi et James, tout aussi surpris ne bougeaient pas. Il ouvrit sa bouche, passa doucement sa main pour tâter ce qui restait de ses dents. Toutes brisées. Il essaya, mais il ne put se retenir. A la surprise générale, il se mit à chialer. Le toubib était bouche bée. Ce grand qui se la jouait gros dur depuis le début faisait maintenant carrément pitié.

Triste et fou de rage, il visa Blackburn pour lui asséner un grand coup. Mais il était déjà bien amoché, il avait reçu un coup de couteau dans les côtes, un coup de poing dans le plexus et un coup de pied dans la mâchoire, alors évidemment ce coup-là avait été plutôt lent, le pirate l'esquiva sans mal aucun, il tenta un second coup sur Mochi qui esquiva lui aussi. Il se mit à sangloter.

"Rooh, merde !"

Agacé par le spectacle, Lumard frappa un ultime coup sur le crane du pleurnichard qui s'écroula sur sol.

"Voilà, une bonne chose de faite !"


Le toubib acquiesa.

"Yosh, tout se déroule comme prévu"

"Quoi ?! Parce que t'avais prévu quelque chose ?"

Le marine se reprit.

"Bon, y a du grabuge là haut. T'as prévu quelque chose pour ça ?"

"On pourrait se déguiser en poisson ?"

"Idiot !"

Le toubib se tourna vers James.

"Tu saurais pas si y a une autre sortie par hasard ? Sinon on est bon pour se taper avec tous les poissons du bâtiment ..."
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James n’en revenait pas, le redoutable mastodonte avait finalement offert qu’une piètre résistance face aux trois hommes. Bien que ce fût le meilleur scénario possible, il était tout de même déçu, car quitte à se battre, autant que cela soit contre un adversaire valeureux. Comment pouvoir se gargariser d’une victoire, alors que son adversaire gémit comme une fillette ?

« Tu saurais pas si y a une autre sortie par hasard ? Sinon on est bon pour se taper avec tous les poissons du bâtiment ... »

Le toubib l’arracha à ses pensées. Comment sortir d’ici ? En voilà une bonne question à laquelle James n’avait aucune réponse à donner ! D’ailleurs, il ne savait même pas qui était le type qui accompagnait Mochi. Les deux semblaient plutôt bien se connaitre, cela ne ressemblait en rien à une rencontre fortuite. Malheureusement, le temps était un luxe qu’ils ne pouvaient pas s’offrir, il fallait absolument quitter les lieux avant le retour de son propriétaire.

Après un moment d’hésitation, le jeune homme pointa du doigt le couloir qui leur faisait face :

« Par-là ! »

C’était retour à la case départ pour Blackburn, avec le risque de croiser de nouveau, tête de hareng et ses compères, mais il ne voyait aucune autre solution. Si une seconde sortie existait, elle devait se trouver en toute logique de l’autre côté du bâtiment. James priait secrètement pour que l’architecte soit sur la même longueur d’onde que lui.

Arrivé à un croisement, Blackburn marqua une pause, il y avait deux possibilités, soit continuer tout droit ou alors prendre à droite. Le compagnon de Mochi profita de ce moment de flottement pour l’interpeler :

« Hey ! Le blondinet, tu sais où on se dirige au moins ? Tu m’as l’air tout aussi perdu que nous, si ce n’est plus. »

James se retourna pour lui faire face, il avait une sainte horreur de ce sobriquet. Cela le ramenait à son enfance, à croire qu’il n’avait pas muri depuis toutes ces années.

« Non ! Je n’en sais foutrement rien ! Mais la seule chose dont je suis certain, c’est que dans ces lieux rôde un type, avec lequel, même pour tout l’or au monde tu ne souhaiterais avoir à faire ! Et ne t’avise plus de m’appeler blondinet ! »

Avant de lui laisser le temps de répliquer, le blondinet tourna des talons et reprit sa route. Il avait opté par le plus grand des hasards pour la voie de droite. Derrière lui, le type continuait à marmonner dans sa barbe :
« Je suis persuadé que nous sommes perdus ! J’aurais mieux fait de prendre les choses en mains là-haut, nous voilà dans un sacré pétrin maintenant. »

Blackburn préféra ne pas jeter de l’huile sur le feu et fit semblant de ne pas avoir entendu. Quelques mètres plus loin, il remarqua au bout du couloir une légère source de lumière.

« Regardez… de la lumière ! Faites confiance à mon instinct… »

*Ce coup de chance si c’est réellement la sortie…*

Même si la fatigue se faisait de plus en plus ressentir sur les épaules du jeune homme. La simple vision de cette lumière, le remotiva assez pour forcer le pas.

Mais en se rapprochant, ils s’aperçurent que cette fameuse lumière était elle aussi en mouvement. James après avoir fait le rapprochement s’arrêta brusquement :

« Ce n’est pas la sortie… Ce sont des torches… ! Merde ! Demi-tour. »

« Qu’est-ce que je disais… où donc Mochi est-il allé pour trouver un empoté pareil ? »

Il fallait donc changer de nouveau de cap, pour revenir jusqu’au dernier croisement. C’était une véritable fourmilière là-dessous ; qui avait pu avoir l’idée de faire une telle chose ? James devenait de plus en plus nerveux, chaque minute les rapprochaient inéluctablement d’une confrontation avec Bartolomeo. D’ailleurs, le simple fait de repenser à lui, lui fichait la chair de poule. De sa vie, il n’avait pas souvenir d’avoir aussi peur d’un homme, et pourtant il n’avait pas eu à se battre contre lui.
Cette fois-ci, au fameux carrefour, James s’engouffra sur sa droite comme convenu sans se poser de question. Les trois hommes se retrouvèrent face à une silhouette à moitié dissimulée dans la pénombre. Blackburn fit par réflexe un pas un arrière.

*Merde… Il est déjà là ! *

James n’avait même pas attendu de voir plus nettement le visage, il savait pertinemment qui était le type face à eux. Cette aura de violence si singulière suffisait amplement pour l’identifier entre mille. De son côté, l’homme n’exprimait aucune surprise à croiser les trois intrus ici. Comme si la fuite du nobliau faisait partie intégrante d’un plan préalablement élaboré.

« Mon dieu, ces hommes-poissons sont vraiment d’une médiocrité sans pareille… Incapable de maintenir un pauvre noble dans sa cellule… »

Comme l’avait déjà remarqué James, Bartolomeo n’était pas un bourrin, il prenait toujours son temps pour parler. Chaque action semblait avoir été murement réfléchie. En revanche, quand il s’agissait de passer à la vitesse supérieure, la réponse ne se faisait point attendre. Cette singularité accentuait le côté froid du personnage. Il répondait en tout point au critère d’un professionnel, le genre à ne commettre aucune faute. Le souci dans l’histoire, c’est qu’il avait choisi comme domaine d’activité, la mort.
Rina ne semblait pas pressé de vouloir en finir avec cette histoire. En témoigne sa réaction, il n’avait pas bougeait depuis l’instant de leur rencontre. Le premier à esquisser un mouvement, fût le camarade de Mochi, qui ne semblait absolument pas prendre conscience de la situation :

« Je te connais toi, tu as pas mal fait parler de toi ! Jolie ascension je dois dire, mais toutes les bonnes choses ont une fin ! »

Il commença à cheminer en direction du bandit, le temps que Blackburn ne se rende compte de sa folie. Le jeune pirate l’agrippa pour le tirer vers lui :

« Si tu veux crever libre à toi, mais ce sera sans moi ! »

« Qu’est-ce que tu fiches gamin, tu sais qui je suis ?! Lâche-moi le bras, je vais lui filer une bonne correction à ce merdeux… ! »

James ne savait plus quoi faire, d’un moment à l’autre Rina pouvait se jeter sur eux. Et pour couronner le tout, les voix du reste des hommes du gang se faisaient de plus en plus proches. C’est le moment que deux poissons sur pattes choisirent pour faire leur entrée en scène. À première vue, ils avaient l’air un peu perdu, arrivant par le même chemin que Mochi et son acolyte. Ils ont surement du croiser cette chialeuse de requin-bouledogue.

« Les voilà ! »

« C’est impossible, trois humains qui viennent à bout d’un de nos meilleurs cogneurs ?! »

« Dans tous les cas, ils n’ont rien à faire ici »

Après quelques secondes d’hésitation, le plus proche décida de se jeter maladroitement sur James. Ce dernier l’esquiva sans aucun mal. Certes, il n’était pas au sommet de sa forme, mais de là à se faire avoir par une attaque si grotesque, surement pas. Le jeune homme profita de la maladresse de son adversaire pour l’empoigner et le repousser avec virulence sur Bartolomeo. Ce n’était pas du tout son intention à la base, et il s’en mordit les doigts. Le mafieux ne tenta même pas de faire un pas de côté pour esquiver son homme. Il l’attrapa par la gorge avant qu’il ne puisse rentrer en collision avec lui. Bien que l’homme-poisson fasse facilement vingt kilos de plus que son lieutenant, il ressemblait à présent à un jouet complètement désarticulé. Il tenta vainement de se libérer, mais son bourreau lui broya d’un coup sec la gorge, ne lui laissant pas la moindre chance.

*Il vient de tuer un de ses subordonné comme s’il s’agissait d’un simple rat… *

James en avait vu des cadavres, il avait lui-même tué à quelques reprises, mais jamais de cette façon. Une machine ferait les choses moins froidement que ce gars, il n’avait même pas pris la peine de regarder une seule fois sa victime durant son supplice. De son côté  Mochi se débarrassa sans encombre du second assaillant, mais Blackburn ne l’avait même pas remarqué. Il n’arrivait pas à lâcher l’assassin du regard, c’était plus fort que lui. Il se secoua la tête et s’adressa aux deux autres :

« Je crois... qu’on devrait partir… le plus loin d’ici… »

Faisant quelques pas en arrière, il entraina avec lui ses compagnons de fortune. De son côté, Bartolomeo n’avait pas pour autant lâché le cadavre, qui était toujours suspendu dans les airs. Il maintenait son regard droit sur James, comme s’il désignait de la sorte sa prochaine cible.

*Je suis foutu… *

C’est à cet instant que le reste des hommes du gang arriva, avec à leur tête, Tony dit le Hareng. Le moment était très mal choisi. C’était prévisible, voire certain que cela se termine ainsi. À choisir, James préférait mille fois affronter cette dizaine d’hommes poissons, que devoir se coltiner Rina. Bien sûr, il y avait toujours la possibilité de prendre la fuite par le chemin d’où était venu Mochi. Mais combien de mètres pouvaient-ils parcourir avant de se faire rattraper, ou pire abattre lâchement dans le dos ?

« Tu nous auras bien fait courir… le moindre geste de travers et je t’explose la cervelle. »

Tony mis en joug James avec son arme à feu, ce dernier recula les mains en l’air. Que pouvait-il faire d’autre ? Il était bien trop loin pour tenter quoi que ce soit d’héroïque, dans un couloir aussi étroit Tony n’aurait aucun mal à lui faire sauter le caisson.

« Chef, on fait quoi pour les deux autres ? »

« Pas de témoin, si jamais ce bâtard de Bartolomeo apprend ce qui vient de se passer, il se fera un plaisir de me dessouder. »

James recula jusqu’à être acculé contre le mur, en jetant tour à tour des regards en direction de Rina et Tony. Ce dernier n’avait toujours pas remarqué la présence de son chef, et continuait d’avancer pour foutre la pression sur le jeune homme. Il se délectait de cet instant, enfin il avait sa foutue revanche sur cet humain.

« Remarque, je pourrais peut être en finir dès maintenant avec toi, il suffit que je dise que tu as tenté de fuir… Bartolomeo n’y verra que du feu… Personne ici ne viendra remettre ma version en cause… »

« Vraiment ? Vous n’êtes vraiment que des nuisibles, sales bêtes de foire… Incapable de faire quoi que ce soit proprement. Il faut toujours que vous imprégniez les choses de votre puanteur… »

Tony se liquéfia, il tarda à tourner la tête, il n’avait pas un seul instant imaginé que Rina était ici à l’écouter depuis le début :

« Bartolomeo, vous êtes ici ?! Mais qu’est-ce que vous… !!! »

L’homme en costard lâcha sa prise morte depuis plusieurs minutes et s’avança vers Tony avec une démarche désinvolte. Il n’en avait plus rien à faire de James et de ses compères, ses yeux étaient fixés sur le hareng.

« Qu’est… Pourquoi avez-vous fait ça ?... »

Bartolomeo jeta un regard en arrière vers le cadavre :

« Ce truc ? Un cafard de ton espèce qui s’est mis en travers de mon chemin. Je suis las de vos erreurs à répétition, bande d’incapables. Comme je suis quelqu’un d’indulgent, je te laisse cinq petites minutes pour disparaître à tout jamais de cette ville. Si tu es encore là, tu iras nourrir tes frères au fond de l’océan.»

« Tu crois que tu vas t’en sortir comme ça ? Tu n’es pas irremplaçable. Don ne te laissera pas agir à ta guise si tu fais ça. D’ailleurs je vais régler dès maintenant le problème.»

Le brave poisson prit son courage à deux mains et dirigea le canon de son arme en direction de Rina, mais rien ne se passa. James pourtant à seulement quelques centimètres de Tony, n’avait pas eu le temps de voir le couteau de Rina se planter dans la tête du tireur.

« Comment ?... »

L’homme-hareng s’étala de tout son long sur le sol. A voir l’expression sur son visage, lui non plus n’avait pas réalisé ce qui c’était passé.
Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase, le reste des hommes-poissons s’élança avec rage contre leur ancien lieutenant. Les trois étrangers profitèrent de cette cohue pour mettre les voiles sans demander leurs restes. Choisissant comme ultime chemin, celui qu’avaient préalablement emprunté les deux hommes pour rejoindre James.

Derrière eux s’élevait une multitude de râles de douleur et autres cris de peur. Mais pour rien au monde Blackburn n’aurait voulu tourner la tête, il ne souhaitait qu’une chose : fuir.
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Trimballé par les évennements, et, surtout par James, le toubib n'avait fait que suivre. Quand ils furent face à Bratoloméo, il pensa qu'ils allaient s'en sortir les doigts dans le nez. Quand ils firent face à tous ces Hommes-poissons, il était persuadé qu'ils allaient sortir de là les pieds devant. Mais contre toutes attentes, ces deux rencontres les sauvèrent.

Etonnamment l'Humain et les poissons se bastonnèrent, permettant aux trois compères de se faire la malle. Mochi ne comprenait plus rien. Ce gars était pourtant un membre du gang. C'est le gars que le toubib avait tantôt croiser dans le couloir, il l'avait reconnu à sa voix. A ce moment -là, il lui semblait pas avoir perçu une quelconque animosité envers l'autre Homme-Poisson du couloir ...

L'essentiel c'est qu'ils purent s'échapper. Enfin s'échapper s'était vite dit. Encore fallait-il retrouver leurs chemins dans ce dédale. Et pour le coup, fallait pas compter sur Mochi, qui, en courant dans tous les sens, avait fini par perdre le fil.

En revanche; Lionel semblait savoir où il allait, aussi prît-il la tête du cortège. Et finalement, après moins temps qu'il n'en faut pour dire "Ou est donc la sortie ?", le couloir se terminait, laissant place à des escaliers, cela même qu'ils empruntèrent pour descendre. En fin de compte, c'était peut-être la seule issue. Ils montèrent. Au -1, il ne semblait n'y avoir plus personne. Toutes les portes étaient ouvertes et vide. Sans doute tous les hommes poissons s'étaient précipités à l'étage inférieur lorsque l'alerte évasion avait été donné.

"On devrait fouiller et ramasser tout ce qu'on peut"

"Pas question, ce sont des preuves pour la Marine ! On touche à rien et on se barre"


James qui ne comprenait sans doute pas totalement le sens de cette dernière phrase, fronça les sourcils, probablement soupçonneux.

"Et puis si on traînasse trop, l'autre gars va rappliquer, c'est ce que vous voulez ? Hein ? C'est vraiment ce que vous voulez ?"

"Qu'est ce qu'il a voulu dire ?"
demanda James sur la défensive.

"Rien, je t'expliquerais"


Evidemment que ce n'est pas ce qu'il voulait. Mochi fit la moue, mais suivi quand même le Marine qui montait les derniers escaliers. Les voilà qu'ils revenaient à la case départ.

"Alors comme ça vous avez réussi à filer ?"

"Au fish ?"

"Quoi ?"

"Non rien"


Un énième Homme-Poisson se dressait là, entre eux la sortie. Mais combien était-il donc ? C'est que ça devait copuler sec chez la poiscaille. C'était la roussette, le poisson sabreur. Quand il l'avait croisé tantôt, il semblait former un joli petit duo avec le bouledogue. Mais cette fois, il était seul. Le sabreur dégaina son ... sabre et se mit en garde.

"Admirable ! J'ai peu de chance à un contre trois, mais ... comptez pas sur moi pour vous laissé foutre le camp aussi facilement."

Le bonhomme, pour impressionner son auditoire fit virevolter son sabre avec une habilité peu commune. Il semblait dansait, rythmant ses pas par le bruit fendu de l'air. Il finit son numéro avec brio en tranchant le bureau de Ponzi. La coupure était nette et semblait parfaite. Le bureau, coupé en deux, s'écrasa au sol, laissant s'échapper les quelques billets qu'il restait à l'intérieur.

Lumard sans attendre, sortit sa pétoire et tira sur le poisson, qui, trancha la balle en deux. Lumard siffla. Le sabreur bondit sur la gauche du tireur et visa la poitrine. Le toubib qui était derrière, choppa le Marine par les épaules et le tira dans sa direction, lui permettant ainsi d'esquiver le coup de justesse. La lame toucha le sol, s'enfonçant légèrement à l'intérieur. Le toubib qui remarqua la faute, se propulsa sur son adversaire avec pour objectif de lui rentrer tout bonnement dedans en plaçant son épaule en avant. Le sabreur eut le temps de dégager son arme, mais pas de retourner la lame, aussi il frappa Mochi du revers. Mochi, qui trébucha, fut aussitôt soutenu par Lionel qui tira sur le poisson. Profitant du déséquilibre du toubib, la roussette bondit élégamment à l'autre bout de la pièce, esquivant ainsi le coup de feu. Mochi remarqua que ses déplacements depuis le début était loin d'être hasardeux, conscient de son infériorité, il profitait de l'étroitesse de la pièce pour n'avoir face à lui qu'un seul adversaire. Ce qui avait jusque là bloqué James qui était de l'autre côté. Mais avec ce changement, voilà qu'ils étaient face à face.
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« Admirable ! J’ai peu de chance à un contre trois, mais... comptez pas sur moi pour vous laisser foutre le camp aussi facilement. »

*Les cimetières sont remplis de héros*

James éprouvait une certaine empathie pour ce requin. Bien qu’il ne porte généralement pas dans son cœur les gens de son espèce, il ne pouvait pas nier que ce dernier avait une sacrée paire de couilles. S’engager dans un combat alors que la seule issue est la défaite, voilà quelque chose de peu courant. Cependant, cet acte relevait aussi d’une grande stupidité. Pourquoi ne tout simplement pas fuir ? Nous n’avons qu’une seule vie, alors pourquoi la gâcher de la sorte ?

C’est donc sans aucun plaisir que James passa à son tour à l’attaque. Son adversaire n’était pas le premier venu, mais devoir parer sur plusieurs fronts était une autre histoire. Un duel de bretteur s’engagea, quelques échanges suffirent pour déterminer qu’ils étaient d’un niveau sensiblement équivalent. Cependant, le squale avait un atout indéniable, un sabre de bonne qualité. Voilà ce qui faisait défaut à James, encore plus après avoir était dépouiller de sa vieille rapière suite à son rapt. Il se retrouvait à présent avec une vieille lame appartenant à un homme-poissons, surement mort à l’heure actuelle.

*Merde, je ne veux pas subir le même sort, je dois vite en finir…*

Face à un rival d’un niveau similaire au sien, le combat pouvait durer une éternité. James puisa donc dans ses ultimes ressources pour passer à la vitesse supérieure. Il bombarda son adversaire d’une pluie de coups, sans aucun style ni technique particulière. Le but était simplement de le faire reculer le plus possible. Ce dernier semblait frustré, de voir son adversaire refuser le combat de cette manière.

« À quoi tu joues ?! »

Le squale perdit patience et lança une vive attaque de haut en bas avec la ferme intention de trancher en deux le jeune homme. James dû mettre toute sa force pour dévier la lame adversaire, le coup fut si puissant, que son épée se brisa sous le choc. Aucun des deux protagonistes ne s’attendait à une telle issue. James lâcha son arme de stupeur, tandis que la roussette, entraînée par son élan encastra son sabre dans le sol. Le jeune homme fut le plus rapide à se reprendre, profitant de cette aubaine. Il asséna un gros coup de pied dans le corps de poisson, pour le projeter avec force à travers la pièce. Blackburn savait pertinemment que la victoire était proche :

« Mochi ! Vas-y, termine-le !! »

Le docteur et son collègue s’attaquèrent à leur tour à cette proie désemparée. Le bretteur tenta tout de même de se sortir de ce guêpier, mais sans son sabre il n’était plus qu’un vulgaire gardon. Avec ses techniques bien à lui, Mochi mit le sabreur hors d’état de nuire, tout en lui laissant la vie sauve.

*Quel grand cœur ce Mochi, médecin jusqu’au bout. Je devrais lui demander un jour comment se fait-il qu’il soit rendu à faire le brigand pour vivre… Étrange personnage…*

« Barrons-nous d’ici… Et vite !! »

James ramassa au passage l’arme de son adversaire, il ne prit pas le temps d’examiner plus en détail la lame. Mais à l’heure actuelle, il n’avait plus rien pour pouvoir se défendre. Le mystérieux compagnon de Mochi se porta vers lui :

« Qu’est-ce que tu fais ? Je t’ai dit que tout ceci était maintenant la priorité de la marine ! »

Blackburn eut une réaction de surprise. Ce type était vraiment louche, si ses soupçons étaient fondés, il avait affaire à un marine.

« Tu es un marine pas vrai ? Je te demanderais bien ce que tu fais ici, mais nous n’avons pas le temps de discutailler. »

En effet ils n’avaient pas le temps ni l’argent d’ailleurs, au grand dam de James. Dix-sept-millions de berrys et son équivalent en diamant croupissaient dans cet endroit. Mais il n’avait pas la possibilité dans l’immédiat de récupérer leur dû.

*Fais chier… Tout ça pour… rien !*

Le militaire se retourna vers James, comme s’il avait pressenti son agacement :
« Toute la ville va savoir ce qui vient de se passer ici d’ici peu. Je retourne au QG pour prévenir la hiérarchie… Vous, vous restez dans le coin, il se peut que j’aie encore besoin de vous à l’avenir. »
James lança un regard interrogateur à Mochi, qu’est-ce que pouvait bien faire ce dernier avec un type des autorités locales. Le mystère s’épaississait autour du doc, pourtant, comme James, il trempait dans des histoires plutôt louches. Blackburn devait faire subir un petit interrogatoire au doc, il était temps de clarifier les choses. Le soldat fût le premier à franchir le perron du magasin, il eut à peine le temps de faire quelques pas, qu’une détonation retentit :

« BANG »

« Qu’est-ce que ?... »

«  LIONEL !!!! »

L’homme s’écroula dans l’instant. Il venait de recevoir une balle en plein dans le ventre à la stupeur générale. Les deux hommes ne se précipitèrent pas immédiatement vers la victime, encore sous le choc. Une fois se fit entendre dehors, tout près de l’entrée :

« C’est ce mec qui a causé tout ce grabuge ici ? »

« Il a l’air un peu freluquet cet humain pour avoir fait ça tout seul, allons fouiller les lieux pour voir s’il n’a pas de complices. »

James avait cette fois-ci l’effet de surpris avec lui. Même si le type a terre n’était qu’un foutu soldat, il lui devait quand même beaucoup dans sa libération. En outre, il s’agissait aussi d’un proche de Mochi, il pouvait au moins faire ça pour lui.

Armé de son nouveau sabre, Blackburn sorti en trombe face à ses adversaires. C’était pour le moins imprudent, limite suicidaire, toutefois l’effet de surprise était un allié non négligeable. Il se retrouva nez à nez face à cinq adversaires, des hommes-poissons tous plus moches les uns que les autres. Embrochant le premier venu avant que ce dernier puisse réaliser qu’il avait face à lui un ennemi. Il enchaina avec vélocité sur le second, ce dernier eut juste assez de temps pour sortir sa lame du fourreau avant de se voir à son tour perforer par le sabre de son adversaire.

*Cette arme est tout simplement prodigieuse, rien à voir avec mon gratte nez *

Ils n’étaient plus que trois encore debout, deux face à James et un dans son dos. Devant lui se trouvaient deux bretteurs, arme à la main. Ils semblaient un poil hésitant, car tour à tour, ils se lançaient des regards furtifs, sans doute pour savoir qui irait le premier au contact. Profitant de cette aubaine, James repartit une fois encore à la charge. Cette fois-ci les adversaires répondirent présents, et une passe d’armes commença entre les trois protagonistes.
De son côté le troisième larron essayait tant bien que mal à recharger son arme à feu, espérant ainsi faire une nouvelle fois mouche. Le jeune pirate avait complètement oublié la présence du tireur. Toutefois, il restait encore un homme en blouse blanche apte au combat, le Doc. Il mit rapidement fin aux illusions du poiscaille, vengeant au passage son ami, Lionel Lunard. De son côté Blackburn batailla plusieurs longues minutes contre ses adversaires, la fatigue prenait petit à petit le dessus sur son corps. Fort heureusement pour lui, ses adversaires étaient à mille lieues de la roussette sabre à la main.

Il réussit à puiser dans ses dernières forces pour les terrasser définitivement à l’aide d’une petite botte dont il avait le secret. Ce genre de coup était toujours le bienvenu face à des adversaires dénués de toute technique. À la fin de son combat, il s’écroula à genoux sur le sol. Il était exténué, cette journée fut sans doute la plus longue de son existence, il tourna la tête en direction de Mochi qui s’affairait près du corps du soldat :

« Il est en vie ! James vient m’aider ! »

« Tu plaisantes… Je suis au bout de ma vie… »


Le médecin jeta un regard très évocateur en direction du pirate, ce dernier tituba non sans geindre vers les deux hommes. La rue était étrangement calme après tout ce ramdam, le calme avant la tempête en quelque sorte.

« Il faut l’amener dans un endroit où je puisse le soigner, sinon il va y passer… »




***Ellipse***




James retrouvait enfin ses forces, il lui faudrait encore quelques jours avant d’être parfaitement remis sur pieds. Mais il était encore en vie, c’était la chose la plus essentielle, après avoir croisé un type comme Bartolomeo, cela relevait du miracle. D’ailleurs, rien que le fait d’y penser, des frissons parcouraient son dos.
*Je me demande ce qu’il est advenu de lui d’ailleurs. J’espère ne plus avoir à le croiser à l’avenir.*
Pour éviter toutes mauvaises rencontres, il préférait sortir le visage couvert. Profitant cette fois-ci des bons quartiers de la ville, loin de Las End. C’est en flânant devant une boutique bien loin des moyens de James qu’une affiche attira son regard :


Jirel Harkonnen
Conseils, reventes et achats de biens de grande valeur.
Kanokuni — la Baie de jing



« Fils de putes d’Harkonnen, ils sont partout, vermines de la pire espèce… »

Dans un élan de rage, le jeune homme arracha l’affiche de la devanture. Le commerçant qui venait d’assister à cette scène sortie de son échoppe :

« Mais qu’est-ce qui vous prend ?!! »

Blackburn tourna la tête vers lui, les yeux injectaient de sang :

« C’est loin d’ici Kanokuni ?!! »

« Euh… Du calme… non... c’est à seulement deux jours de bateau d’ici… euh je vous laisse…. Bonne journée… »

*Plutôt crever que ne pas rendre une petite visite à un tas de merde pareil. Mochi pourra parfaitement se débrouiller seul sans moi, je reviens après avoir fait mes affaires.*

James traversa la moitié de la ville la tête dans le guidon, sabre à la hanche. Il n’avait plus qu’une seule idée en tête, voire ce fameux Jirel Harkonnen. Il ne le connaissait pas, peut-être d’ailleurs, qu’il n’avait rien à voir avec les Harkonnens qu’il connaissait. Mais l’aubaine était trop belle pour la louper, et commencer ainsi sa vendetta. Malgré le remue-ménage qu’ils avaient provoqué dans Las End, il n’y avait eu aucun impact négatif sur le trafic maritime. Blackburn n’eut aucun mal à trouver ce qu’il convoité alors plus que tout à cet instant, un navire pour se rendre sur Kanokuni !  

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Le toubib n'avait rien sur lui pour extraire la balle, heureusement, elle ne semblait pas avoir touchée d'organe. Même en sachant ça, il fallait se grouiller, d'autant que d'autres Hommes-poissons pourraient arriver à tout moment. Mochi prit Lumard dans ses bras, se releva et passa la porte. James, qui avec difficulté s'était relevé, commença à ramasser quelques-unes des épaisses liasses de billets.

"James, Magnes toi, y a du monde qui pourrait rappliquer !"

"Et tout ça ? C'est du gaspillage !"


"Grouilles !"


Blackburn qui ambitionnait de tout ramasser se rendit à l'évidence et il sortit en faisant la moue. Mais il sortit quand même, sans doute ne voulait-il pas voir rappliquer la cavalerie. Et il avait bien raison, parce qu'ils avaient un blessé sur les bras, enfin Mochi avait un blessé sur les bras. Le toubib les conduisit dans une auberge. C'était l'auberge dans laquelle l'adjudant Lumard l'avait mené, quelques temps plutôt, dans l'espoir presque secret de le mettre sous les verrous. Le tavernier fut fort surpris de voir Mochi arriver avec Lumard dans les bras. Il bégaya quelques mots incompréhensibles avant d'obéir à Mochi qui lui sommait de lui filer une chambre pour le soigner, ce qu'il finit par faire.

Une fois en haut, Mochi allongea le blessé, et, grâce à quelques outils de fortune que le proprio lui avait ramené commença à opérer. Avec dextérité, il attrapa un couteau, dont la lame avait été préalablement chauffée et extirpa, sans trop de difficultés, la balle du ventre de son vieil ami.

"Alors Mochi, depuis quand tu fricotes avec des Marines ?"

"C'est un ami d'enfance, je l'avais pas vu depuis ... depuis ... au moins trois ans, on s'est retrouvé ici y tout juste quelques jours avant que je te rencontre. Il avait essayé de m'arrêter."

"Ah l'enflure !"

"Enfin cette fois, il nous a bien aidé"
, répliqua t-il en affichant un sourire ironique.

James posa deux des liasses de billets qu'il avait récupéré sur la petite table et garda les deux autres pour lui.

"C'est ta part, tu m'en voudras pas si je lui laisse rien." dit-il en désignant le Marine du bout du menton, "Ca nous fait du 1 million chacun ... Quand je pense qu'on a faillit se tirer avec 18 millions ... Bon je descends, je vais faire un tour."

D'un signe de tête, le binoclard salua Blackburn, puis s'attela à nouveau à sa tâche. Rien de bien compliqué, il avait enlevé la balle, restait plus qu'à recoudre. Mochi détestait ça, coudre et en plus, il était pas très bon pour ça. Il s'y attela quand même. Il commença par imbiber un chiffon propre avec de l'alcool à brûler et fit pression sur la plaie. Lionel, qui avait perdu conscience en frappant sa tête contre le sol n'eut aucune réaction. Une fois que ce fut fait, Mochi attrapa aiguille et fil et se mit à coudre. Une fois de plus, la couture était loin d'être top ... Enfin d'un point de vue purement médical, rien à redire, d'un point de vue esthétique en revanche ... Il allait garder une bien vilaine cicatrice.

*Bah, ça lui fera une histoire à raconter*


Le toubib s'affala sur un fauteuil dans l'angle de la chambre. Tout le poid de la fatigue accumulée lui tomba sur les épaules. Toute cette journée passée à courir de partout l'avait épuisé, et à courir partout, on finit par s'endormir sur un fauteuil miteux.
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