Sedna était fatiguée et blessée. Son bras la lançait régulièrement mais la douleur se faisait plus lancinante lorsqu'elle marchait. Ce qui était maintenant le cas. Elle avait amarré son fidèle waver un peu à l'écart de la grande ville et marchait, suivant les méandres compliqués des rues ancestrales. Les murs de pierre dégageaient une fraîcheur bienvenue, car la jeune femme sentait poindre un mal de tête. La fièvre était à l’œuvre, et ne la lâcherait sans doute pas pendant un moment. L'aube n'allait pas tarder à arriver, entraînant avec elle le majestueux soleil et qui marquerait pour la skypiéenne le début de sa cavale. Et elle avait beau savoir qu'il ne fallait pas qu'elle traîne, elle peinait tout de même à parcourir la petite distance qui la séparait de sa maison. Non. De son ancienne maison, se corrigea t'elle instantanément. Plus rien ne l'attendait ici, si ce n'était l'incarcération, l'humiliation et éventuellement la mort. Tristes perspectives.
Après un effort qui lui parut surhumain, la brune se lança enfin à l'assaut de l'escalier extérieur, qui serpentait le long de toute la bâtisse. A l'instar des autres constructions, ça et là perçaient des blocs de nuages renforcés, qui remplaçaient des blocs absents lors de la découverte de la ville, ou simplement trop abîmés. La rénovation des bâtiments prenait du temps, et n'était pas encore achevée bien que le chantier ait débuté il y avait de cela des dizaines d'années, mais la cité d'or de Shandora reprenait peu à peu des couleurs et retrouvait de sa superbe. Au loin, Sedna aperçut une grande pyramide qui exposait fièrement ses faces lisses et fraîchement rénovées. Quelques mois plus tôt, elle était recouverte d'échafaudages et lorsque la shandienne n'était encore qu'une gamine, la majestueuse construction était à l'état de ruines. Peut-être les ouvriers mettaient-ils du temps à remonter les bâtiments, mais au moins le travail était-il bien fait, se dit la jeune femme avec un hochement de tête approbateur.
Penser à l'évolution de la cité eu le mérite de momentanément distraire Seewish de la douleur qui était sienne depuis son affrontement avec Manguelita. Elle l'avait pas ratée, la cheffesse. Sedna sourit en imaginant la tête que ferait cette dernière quand elle découvrirait que sa prisonnière s'était échappée. Ça en vaudrait le coup d’œil, elle n'avait aucun doute sur ce point. Autre point certain, la rousse se mettrait également dans une colère noire, et qu'elle mettrait tout en œuvre pour la retrouver. La jeune femme grimaça à cette idée. Oui, la cité était belle. Oui elle était contente d'avoir fait un pied de nez à sa rivale. Mais pour le moment, ce qui comptait surtout c'était de se bouger les miches et de rassembler ses affaires. Arrivée devant sa porte, elle tira de sa poche une clé d'argile -le métal étant réservé la plupart du temps à une élite et à des objets bien moins triviaux- qu'elle glissa dans la serrure. Ce type de clés avait l’inconvénient de casser, bien plus facilement que des alliages. C'était une aubaine pour les serruriers du coin, qui se multipliaient comme des mauvaises herbes depuis que le peuple de Skypiea avait décidé de ré-investir la ville fantôme.
Sedna poussa la porte et resta un instant sur le pas de la porte avant de rentrer, et de ressembler rapidement ses affaires dans un sac. Enfin... rapidement c'était relatif car la jeune femme s’encombrait tout de même de son bras qui était pour elle comme un poids mort. La tâche fut tout de même simplifiée par le fait que la skypiéenne ne possédait pas grand chose. Elle empaqueta quelques billets qu'elle avait réussit à mettre de côté, son sub-dial, dont elle ne s'était encore jamais servie, quelques vêtements, chauds ou non et méprisa royalement le nécessaire à maquillage que sa grande mère paternelle -l'ange-, lui avait offert. Elle avait beau apprécier la petit vieille, ses manières et l’acharnement qu'elle mettait à vouloir faire d'elle une lady bien comme il faut avaient le don de crisper la shandienne. Pardon, la trois-quart shandienne, comme le faisait si bien remarquer Manguelita.
Lorsque le baluchon fut prêt, la jeune femme le prit en main et partit. Cette habitation -son habitation- avait été plus qu'un chez-soi. Sedna avait, en ces lieux, pris son indépendance, vécut ses premières romances et déceptions, pleuré, fabriqué des flèches, rapiécé ses vêtements mais surtout rêvé à ses évasions tout en profitant de la liberté que lui avait permis d'éprouver le fait de vivre seule. Elle connaissait les meubles par cœur. Là, le petit lit, sur la gauche au fond du mur. Petit, mais moelleux, et recouvert d'une douce couverture, ici l’approvisionnement en eau moderne, récemment installé dans l'habitation rénovée et qui avait apporté un réel confort dans les antiques constructions de pierre. La plupart des maisons comportait des salles de bain, avec douche ou baignoire, parfois même les deux, mais le mi-temps de Sedna ne lui avait pas permis d'en disposer. Et se laver dans la rivière lui convenait finalement bien mieux. Sa petite kitchenette, à droite de l'entrée, était également pratique et fonctionnelle, exactement ce qu'il fallait pour une jeune femme qui ne voulait pas prendre beaucoup de temps à cuisiner. De beaux meubles sculptés dans des nuages trônaient un peu partout. Ces derniers avaient été confectionnés par son père, qui était très talentueux. Si la skypiéenne avait pu les emporter avec elle dans son voyage, elle l'aurait fait. Une petite bibliothèque faisait face à la porte, et était désormais complètement vide. Elle avait contenu les plus grands trésors de la brune : les carnets de voyage qu'elle n'avait cessé de lire et parcourir, encore et encore, jusqu'à tous les connaître par cœur.
Sur la gauche, sur un mur sans fenêtre, s'étalaient des centaines de photos de la foret et de ses trésors. Il y avait quelques trous dans le tableau. Des clichés que Sedna avait détaché du mur et qui était maintenant dans son baluchon, qui descendait déjà l'escalier. Il n'y avait pas de temps à perdre, pas même une seconde pour s'attarder. La porte de nuages était close. La jeune femme espérait que cela ralentirait un peu ses poursuivants mais n'était pas non plus simple d'esprit. Le ciel s’éclaircissait et la peur de la shandienne grandissait à mesure que les roses et les pourpres remplaçaient les noirs et bleus sombres rassurants et protecteurs de la nuit.
Après un effort qui lui parut surhumain, la brune se lança enfin à l'assaut de l'escalier extérieur, qui serpentait le long de toute la bâtisse. A l'instar des autres constructions, ça et là perçaient des blocs de nuages renforcés, qui remplaçaient des blocs absents lors de la découverte de la ville, ou simplement trop abîmés. La rénovation des bâtiments prenait du temps, et n'était pas encore achevée bien que le chantier ait débuté il y avait de cela des dizaines d'années, mais la cité d'or de Shandora reprenait peu à peu des couleurs et retrouvait de sa superbe. Au loin, Sedna aperçut une grande pyramide qui exposait fièrement ses faces lisses et fraîchement rénovées. Quelques mois plus tôt, elle était recouverte d'échafaudages et lorsque la shandienne n'était encore qu'une gamine, la majestueuse construction était à l'état de ruines. Peut-être les ouvriers mettaient-ils du temps à remonter les bâtiments, mais au moins le travail était-il bien fait, se dit la jeune femme avec un hochement de tête approbateur.
Penser à l'évolution de la cité eu le mérite de momentanément distraire Seewish de la douleur qui était sienne depuis son affrontement avec Manguelita. Elle l'avait pas ratée, la cheffesse. Sedna sourit en imaginant la tête que ferait cette dernière quand elle découvrirait que sa prisonnière s'était échappée. Ça en vaudrait le coup d’œil, elle n'avait aucun doute sur ce point. Autre point certain, la rousse se mettrait également dans une colère noire, et qu'elle mettrait tout en œuvre pour la retrouver. La jeune femme grimaça à cette idée. Oui, la cité était belle. Oui elle était contente d'avoir fait un pied de nez à sa rivale. Mais pour le moment, ce qui comptait surtout c'était de se bouger les miches et de rassembler ses affaires. Arrivée devant sa porte, elle tira de sa poche une clé d'argile -le métal étant réservé la plupart du temps à une élite et à des objets bien moins triviaux- qu'elle glissa dans la serrure. Ce type de clés avait l’inconvénient de casser, bien plus facilement que des alliages. C'était une aubaine pour les serruriers du coin, qui se multipliaient comme des mauvaises herbes depuis que le peuple de Skypiea avait décidé de ré-investir la ville fantôme.
Sedna poussa la porte et resta un instant sur le pas de la porte avant de rentrer, et de ressembler rapidement ses affaires dans un sac. Enfin... rapidement c'était relatif car la jeune femme s’encombrait tout de même de son bras qui était pour elle comme un poids mort. La tâche fut tout de même simplifiée par le fait que la skypiéenne ne possédait pas grand chose. Elle empaqueta quelques billets qu'elle avait réussit à mettre de côté, son sub-dial, dont elle ne s'était encore jamais servie, quelques vêtements, chauds ou non et méprisa royalement le nécessaire à maquillage que sa grande mère paternelle -l'ange-, lui avait offert. Elle avait beau apprécier la petit vieille, ses manières et l’acharnement qu'elle mettait à vouloir faire d'elle une lady bien comme il faut avaient le don de crisper la shandienne. Pardon, la trois-quart shandienne, comme le faisait si bien remarquer Manguelita.
Lorsque le baluchon fut prêt, la jeune femme le prit en main et partit. Cette habitation -son habitation- avait été plus qu'un chez-soi. Sedna avait, en ces lieux, pris son indépendance, vécut ses premières romances et déceptions, pleuré, fabriqué des flèches, rapiécé ses vêtements mais surtout rêvé à ses évasions tout en profitant de la liberté que lui avait permis d'éprouver le fait de vivre seule. Elle connaissait les meubles par cœur. Là, le petit lit, sur la gauche au fond du mur. Petit, mais moelleux, et recouvert d'une douce couverture, ici l’approvisionnement en eau moderne, récemment installé dans l'habitation rénovée et qui avait apporté un réel confort dans les antiques constructions de pierre. La plupart des maisons comportait des salles de bain, avec douche ou baignoire, parfois même les deux, mais le mi-temps de Sedna ne lui avait pas permis d'en disposer. Et se laver dans la rivière lui convenait finalement bien mieux. Sa petite kitchenette, à droite de l'entrée, était également pratique et fonctionnelle, exactement ce qu'il fallait pour une jeune femme qui ne voulait pas prendre beaucoup de temps à cuisiner. De beaux meubles sculptés dans des nuages trônaient un peu partout. Ces derniers avaient été confectionnés par son père, qui était très talentueux. Si la skypiéenne avait pu les emporter avec elle dans son voyage, elle l'aurait fait. Une petite bibliothèque faisait face à la porte, et était désormais complètement vide. Elle avait contenu les plus grands trésors de la brune : les carnets de voyage qu'elle n'avait cessé de lire et parcourir, encore et encore, jusqu'à tous les connaître par cœur.
Sur la gauche, sur un mur sans fenêtre, s'étalaient des centaines de photos de la foret et de ses trésors. Il y avait quelques trous dans le tableau. Des clichés que Sedna avait détaché du mur et qui était maintenant dans son baluchon, qui descendait déjà l'escalier. Il n'y avait pas de temps à perdre, pas même une seconde pour s'attarder. La porte de nuages était close. La jeune femme espérait que cela ralentirait un peu ses poursuivants mais n'était pas non plus simple d'esprit. Le ciel s’éclaircissait et la peur de la shandienne grandissait à mesure que les roses et les pourpres remplaçaient les noirs et bleus sombres rassurants et protecteurs de la nuit.
Dernière édition par Sedna A. Seewish le Jeu 12 Jan 2017 - 23:32, édité 1 fois