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Partie I Quand deux grands esprits se rencontrent

L’océan s’échouait sur la coque du bateau, les vagues le faisaient tanguer comme un berceau et la petite Luka venait de s’endormir entre deux caisses au fond de la cale. Cela faisait plusieurs jours qu’elle avait quitté le quai de la dernière île et elle n’avait qu’une hâte, arriver pour partir encore plus loin. Loin de cette horrible prison, loin de ces horribles gens, loin de tout. Où allait-elle ? La gamine ne le savait pas, mais ce serait toujours mieux que là bas. Elle s’était échappée il y avait déjà un ou peut-être deux mois, mais un affreux sentiment lui collait à la peau, comme une toile d’araignée qui s’était attachée à elle et jamais ne la laissait partir.
La traversée se passait très bien pour le moment, comme à son habitude Luka était montée clandestinement et se cachait dans la cale, sa petite taille lui permettait de le faire facilement et, du haut de ces 9 ans, elle était assez dégourdie pour entrer et sortir sans se faire repérer.

Ce ne fut que quelques heures plus tard que la petite aveugle fut réveillée par des bruits de caisses qui se déplacent. Apparemment, le bateau était arrivé à sa destination, et les marins commençaient déjà à s’activer ! Il était trop tard pour sortir directement. La fillette se cacha dans une caisse et attendu. Les bruits continuèrent, accompagnés de discussions plus ou moins animées avant de s’arrêter.  Luka attendue quand même un long moment avant de prendre le risque de sortir. Une fois qu’elle n’entendit plus que le silence qui régnait dans la cale elle se dirigea vers la sortie. Elle fit quelques détours pour éviter les mauvaises rencontres, dut se cacher deux ou trois fois, mais au bout d’un petit quart d’heure, elle était dehors. La gamine se fondit dans la masse pour s’éloigner, seulement elle avait loupé un détail et pas des moindres, cette île allait peut-être s’avérer être un de ces pires cauchemars.
Derrière elle, deux hommes la suivaient.

Luka quitta le port, ces pieds nus rencontrèrent bientôt de la terre et elle prit un chemin différent des autres personnes, c’est à ce moment qu’elle s’aperçut qu’elle était suivie. Deux hommes agissaient de façon étrange derrière elle à environ 5 mètres, ils paraissaient se cachait, disparaissaient quelques secondes de son champ de vision avant de réapparaître. La gamine fit semblant de ne pas les avoirs remarqués et continua de s’enfoncer dans un lieu qu’elle ne connaissait pas. Mais ces poursuivants étaient apparemment tenaces, ils n’avaient pas envie de la laisser, et même pire, ils se rapprochaient. Pendant de longues minutes, la fillette essaya de les semer et elle était maintenant en train de courir.

L’enfant s’enfonçait dans l’inconnu, elle n’était même plus capable de reprendre le chemin inverse, la gamine cherchait juste à semer ces hommes. Que pouvaient-ils bien lui vouloir ? Elle était tellement concentrée sur eux qu’elle n’esquivait même pas les branches qui lui fouettaient le visage et finit par trébucher sur une racine.  Luka se releva aussi vite que ses jambes lui permettaient, mais elle avait perdu toute son avance, les poursuivants la rattrapèrent et lui collèrent un tissu sur le visage. Surprise la petite tenta de crier et prit une grande inspiration du liquide qui imbibait le tissu. Elle frappa ses attaquants de toutes ses forces et recommença à courir, mais seulement au bout de quelques mètres ses jambes lâchèrent, elle ne sentit même pas son corps s’écraser violemment contre le sol, la fillette sombra.


Dernière édition par Luka le Lun 27 Mar 2017 - 14:03, édité 1 fois
    - Déjeuner !

    Un plateau glissa sous ma porte pour atterrir juste en face de moi, comme chaque jour. Pain rassis, un verre d’eau et quelques raisins à moitié mangés par des rats. Et comme toujours je lançais le raisin à mes seuls colocataires, des rongeurs, et plongeais mon pain dans mon eau pour remplir mon estomac.

    Rassasiée, je reprenais mes entrainements de manière militaire. Depuis le temps que j’étais dans ces maudites cellules l’entrainement physique était la seule chose qui me permettait de ne pas perdre la boule.
    Quand on est dans l’incapacité d’avoir une quelconque interaction sociable saine et que l’on voit toujours les même murs depuis plusieurs années il faut se créer des interactions. J’avais pris l’habitude de raconter mes souvenirs de Amazon Lily aux rats pour ne pas oublier, ma plus grande peur, et surtout, je m’entrainais chaque jours, méthodiquement et je ne loupais jamais un seul jours.

    De cette façon mon corps était devenu bien plus musclée et j’avais fini par retrouver ma souplesse d’avant. Mon seul problème qui persistait et que je ne pouvais pas modifier était la douleur que j’avais à la jambe lorsque je forçais trop sur celle-ci.
    Cette séquelle de mon enlèvement  me rappelais chaque jours mon ancienne vie et bien que certains jours j’avais envie de tout laisser tomber et de m’apitoyer sur mon sort, le plus souvent cela me redonner la force et l’envie de me venger au quintuple de ce que l’on m’avait fait.

    J’avais déjà essayer, à de nombreuse reprise au début, mais chacune de mes tentatives s’étaient soldées par des échecs et des punitions exemplaires. J’avais donc pris la décision d’attendre. La patience était un énorme atout et pour un archer, elle était vitale. J’avais même fini par obtenir une certaine confiance du baron, bien que très fragile
    Alors je patientais et m’entrainais au vu de ce jours.

    J’en étais à ma troisième dizaine de pompes lorsque quelqu’un vient ouvrir ma porte, me stoppant immédiatement.
    J’évitais de montrer que je m’entrainais et à vrai dire, personne ne venait jamais me voir sauf si c’était pour me punir ou m’emmener au baron.
    C’était le bourreau qui ouvrit et je pensais déjà savoir ce qui m’attendait. Une autre punition.

    - Suis-moi.

    Je me mis debout et essuya la sueur que j’avais sur moi d’un revers de la main.
    Il se plaça derrière moi et me donna des indications sur la destination à prendre et très vite je compris que je n’allais pas à l’endroit des punitions ni même chez le baron. J’allais dans un endroit inconnu et, après avoir tourné de multiple fois dans ce dédale de couloir, il me stoppa face à une porte.

    - Le baron a demandé à ce que tu prennes soin de la petite nouvelle. Sois sûr que j'étais contre et que je te tiens bien à l'oeil gamine.

    Sans rien me dire de plus il ouvra la porte et me poussa à l’intérieur, me laissant ainsi découvrir un petit être endormi, allongé au fond de la cellule.
    C’était une petite fille, elle semblait inoffensive et adorable endormi de cette façon et je ne pu m’empêcher d’avoir pitié d’elle et du traitement qu’elle allait prochainement recevoir.
    Je m’approcha d’elle, pour la réveiller en douceur, attendrie, lorsqu’elle ouvrit les yeux. Des yeux entièrement floutés.

    Je n’avais jamais vu d’aveugle et, surprise, elle en profita pour ce jeter sur moi.


    Dernière édition par Aoi Fujita le Ven 16 Déc 2016 - 3:18, édité 1 fois
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    Le sol était froid. À travers le peu de tissu que la fillette portait, elle sentait un sol qui paraissait gelé et humide. L’odeur de la pièce n’était d’ailleurs pas des meilleurs. Luka bougea légèrement, comme pour simuler qu’elle dormait toujours. Ils ne l’avaient pas attachée ! Elle avait un avantage sur ses attaquants. Le genre de produit qu’on lui avait administré marchait moins longtemps que la moyenne sur elle à cause de son exposition fréquente. C’était bien la première fois que ça lui servait ! Profitant de ce petit plus elle essaya de sonder la salle, un petit carré de quelques mètres, totalement vide. La gamine se releva, il n’y avait personne, aucune ouverture sauf une porte totalement pleine. Pas de fenêtre... La porte était bien évidemment verrouillée... On lui avait retiré toutes ces armes... BON, on ne l’avait pas attaché, grave erreur, mais apparemment ils n’étaient pas stupides non plus.

    L’aveugle fit le tour de la petite pièce comme un animal en cage, cherchant le moindre petit détail qui pourrait lui permettre de s’échapper, mais rien. Aucune fissure, aucun gond rouillé, rien de rien ! Luka n’eut pas le temps de réfléchir plus, des pas se rapprochaient dans le couloir. Elle reprit sa place, détendant tous ses muscles pour faire croire qu’elle dormait encore paisiblement sous l’effet de leur produit.

    Une clé tourna dans le verrou et quelqu’un entra. Au bruit, la personne se rapprochait d’elle alors l’enfant attendit. Le bruit du tissu qui se froissait, on se baissait à côté d’elle. Attendre encore… puis imperceptiblement, Luka sentit une main se tendre vers elle. C’était le moment ! Plus par réflexe qu’autre chose, elle ouvrit les yeux brutalement, attrapa la main et bouscula avec force la personne. C’était une jeune fille plus âgée qu’elle. Qui était-elle ? Que voulait-elle ? Mais la gamine ne demanda rien, se contentant de serrer ses mains autour du cou de son ennemie.

    -Meurt.

    Sa voix était menaçante, elle avait mis toute sa peur de côté. Pourtant elle tremblait légèrement. Cette cellule lui rappelait beaucoup trop de mauvais souvenirs… elle ne s’était pas échappée pour finir dans une autre cage. Deviendrait-elle légèrement peureuse ? Non elle ne l’était pas… elle n’aimait juste pas être enfermée dans un endroit comme celui-ci. Enfin c’est ce dont elle se persuadait. Après tout qu’est-ce que ça changeait ? Elle voulait sortir point à la ligne.

    L’autre fille se débattait comme une tigresse en dessous et finit par mettre Luka en danger, si bien qu’elle préféra la lâcher et se mettre dans un coin de la cellule. Que faisait-elle maintenant ? Son adversaire s’était remise plus vite que ce que la fillette pensait… de plus elle gênait le passage jusqu’à la porte qui devait encore être ouverte, Luka n’avait pas entendu qu’on l’avait verrouillée. Depuis le début la gamine n’écoutait absolument pas ce que l’autre pouvait avoir à lui dire, après tout elle faisait partie de ceux qui l’avait enfermé ici, elle aurait dû mourir ici et maintenant. Une chance pour elle que Luka ne soit pas armée. Si cette chose ne voulait pas se pousser, l’aveugle allait se créer un chemin. La petite se mise à courir droit vers l’autre poing prêt à frapper, elle fut surprise de la voir se mettre en position. Elle savait combattre elle ? Mais qu’importait, au dernier moment l’enfant sauta, posa ses mains sur les épaules de son ennemie et lui passa au-dessus.

    -Adieu connasse.

    Luka tira avec force la porte de fer, prête à frapper les gardes. Seulement il n’y en avait pas, juste un colosse se tenant appuyé sur le mur d’en face et semblant surpris de la voir sortir. L’aveugle ne s’éternisa pas, sa force devait être comparable à celle d’un moustique par rapport à ce truc. Elle commença à courir dans les couloirs, mais le géant s’était élancé à sa poursuite. Elle tourna plusieurs fois, rencontra quelques personnes qu’elle bouscula rapidement et continua de chercher une sortie. La petite course dura bien une bonne dizaine de minutes et malgré le fait qu’elle ne connaissait pas le lieu, la fillette arrivait à se tenir assez éloigné de monsieur muscle. Seulement, comme dit précédemment, elle ne connaissait pas le lieu. Qu’elle fut sa surprise quand un mur barra sa route, et qu’en se retournant un colosse lui barrait le chemin ? Celle d’un bon coup de poing qu’elle sentit passer. Le genre de coup qui rouvre bien sa cicatrice et qui lui procure une douleur à en perdre connaissance.

    L’aveugle essaya d’être forte, de tenir debout malgré le sang qui avait commencé à imbiber ses vêtements, mais ce fut inutile. Elle s’effondra sous la douleur et la fatigue de la course.


    Dernière édition par Luka le Lun 27 Mar 2017 - 14:06, édité 1 fois
      On peut dire que je ne m'y attendais absolument pas. Cette "pauvre" petite fille, semblant faible et sans défense, si j'avais su qu'elle se serait jeté sur moi de cette façon je me serais contentée de la faire réellement dormir. Et en plus, elle avait eu le culot de me traiter de Connasse ?
      Je n'avais pas besoin d'une gamine arrogante, violente et qui plus est grossière actuellement mais il faut croire que le Baron savait que j'allais être ravie en la prenant sous mon aile. Je ne l'aimais déjà absolument pas alors que je n'avais pu la voir que quelques secondes. Elle s'était enfuie alors que j'étais sensée être sur mes gardes. Je l'avais sous-estimé et c'est ça qui m'énervait.

      Ce qui m'étonnait par contre c'était que j'avais bien vu ses yeux. J'étais persuadée qu'ils étaient flous et que cela signifiait qu'elle était aveugle mais sa façon de bouger signifiait le contraire. Elle savait où aller, elle n'était pas perdue. Je ne savais plus trop quoi penser et j'étais intriguée mais il était hors de question que je lui pose une quelconque question, j'avais beaucoup trop de fierté. Et je lui en voulais.
      Car lorsqu'elle s'était enfuie, la faute m'était revenue dessus. Je m'étais prise trois coups de fouets pour chaque couloir qu'elle avait emprunté hors de sa cellule et cette sale gamine en avait emprunté un bon paquet.

      La seule est unique chose qui m'égayait un minimum c'était que je savais que quand elle s'était faite arrêter elle avait elle aussi bien pris. Et oui, le karma.
      Mais en dehors de ça, ça avait été une journée absolument chaotique. Cela faisait longtemps d'ailleurs que je n'avais pas été confrontée à quelque chose comme ça. Je ne pouvais plus faire bon nombre de mes entrainements, n'y même dormir sur le dos car la douleur était bien trop forte. La confiance que j'avais réussi à gagner au fil des années c'était effrité et surtout, j'avais appris que j'allais encore une fois devoir m'en occuper.

      - Que l'on soit bien d'accord, si elle s'échappe encore une seule fois je peux te promettre que, même si je n'ai pas le droit de te tuer, tu le seras presque. C'est clair ?

      Il n'attendait pas de réponse. De toute façon, que pouvais-je dire d'autre que "Oui" ? Bien sûr, je pouvais lui dire d'aller se faire voir, lui et tout les autres, que c'était le dernier des cons et d'autres mots toujours plus polis mais je n'étais pas stupide. Alors je me taisais, comme toujours.

      - On a quand même attaché ses mains parce que t'es même pas capable de stopper une gamine comme tu nous l'as magnifiquement montré. Demain tu l'as lavera, le Baron préférerait qu'elle soit propre quand il l'a rencontrera.

      Ah ! C'était donc le nouveau joujou du Baron ? Pauvre gosse... Je savais exactement ce qui allait se passer lorsqu'elle allait le rencontrer et malgré ma haine envers elle je ne pouvais qu'avoir pitié d'elle.
      Sans attendre de réponse, le bourreau me jeta dans ma cellule, me faisant tomber sur le dos puis il ferma la porte.

      La nuit fut calamiteuse car la douleur était forte et à la première heure le lendemain le bourreau vient me trouver, un seau plein d'eau crasseuse et un vieux chiffon dans la main qui me jeta presque dessus.
      Je le suivis sans rien dire, fatiguée mais étrangement excitée à l'idée de la revoir. Après tout c'était peut-être une sale gamine mais c'était la première fois depuis très longtemps que je voyais quelqu'un de plus jeune que moi, une fille qui plus est.
      En entrant dans sa cellule je vis immédiatement ses mains attachées en hauteur, ne lui permettant presque pas de toucher le sol. Elle semblait dormir mais je m'étais déjà fais avoir une fois. Ses habits étaient parsemés de rouge, presque noir, signifiant qu'elle avait saigné. Ses cheveux très longs étaient un véritable nid d'oiseau. En dehors de ça elle semblait la même qu'hier.

      - Je me ferais pas avoir une deuxième fois alors tu peux ouvrir les yeux.

      Elle ne fit rien, continuant de faire semblant de dormir. L'illusion était parfaite. Mais je sentais qu'elle se fichait une nouvelle fois de moi alors je continuais de parler. Peut-être dans le vent mais je m'en fichais.

      - Dommage pour ta petite escapade d'hier d'ailleurs ! Quelle tristesse que tu te sois fait stopper comme ça.

      J'accentuais bien sur le côté ironique de mes phrases en lui parlant, attendant de la faire réagir.

      - Après tout, pour t'être fait attraper, car ça m'étonnerait que tu sois gentille ment venu ici pour devenir une esclave, tu dois pas être très fute-fute.

      Je la vis tiquer. Ce n'était que quelque dixième de seconde mais elle avait serré ses mains. Elle se foutait donc royalement de moi. Passablement énervé je fis quelque chose d'absolument immature. Mon chiffon étant mouillé je lui avais lancé dans le visage de façon assez forte et lorsque ce dernier entra en contact avec elle, le claquement qui retentit me fit pouffer de rire, ce qui n'était pas son cas.

      Elle ouvrit brusquement les yeux, des yeux flous, et sembla se retenir.

      - Bah alors, on dit plus rien ?

      - Je parle pas aux imbéciles, quand on est obligé de lancer son chiffon sale à une enfant attachée c'est qu'on ne vaut vraiment pas grand chose. Si je le voulais tu serais déjà dans un coin de la pièce entrain de me supplier pour ta vie alors ne la ramène pas trop souillon.

      - Pourtant c'est ce que tu viens de faire non ? Et si j'étais toi j'éviterais de la ramener, t'es pas en position de l'ouvrir actuellement.

      Elle serra une nouvelle fois les poings et, me sentant en position de force, je m'approchais d'elle. C'était puéril.

      - Je dois te laver souillon. Mais peut-être que tu n'en pas besoin finalement. Tu es adorable comme ça.

      Je disais tout cela avec un sourire narquois. C'était petit et surtout c'était nul. Elle ne semblait absolument pas être le genre de fille à en avoir quoi que ce soit à faire de son physique. Elle me lança un petit sourire narquois, semblant me mettre au défi.

      - Touche moi et je te promets que je te tue.

      Au début, je faillis y aller mais je mis ma fierté de côté pour l'observer. Elle avait les jambes libres et je ne doutais pas qu'elle réussirait à m'attraper avec. Je m'arrêtais donc à une distance convenable d'elle, le seau d'eau sale toujours dans la main et lui lançais mon sourire le plus hypocrite possible.

      - Je n'ai pas besoin de te toucher tu sais ?

      Sans même attendre de réponse je lui lançais le seau dessus, qu'elle stoppa avec ses pieds, ce qui ne me surprit pas puisque je m'y attendais, mais elle se prit tout de même toute l'eau dessus. Elle était trempée et ressemblait à un chien mouillé, l'odeur en moins. Ses vêtements devinrent presque transparents et je pus très difficilement distinguer une espèce de cicatrice sur son ventre. Sans doute la raison de la présence de sang sur ses vêtements.

      - Ca va la douche ? Pas trop froide l'eau ?
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      La petite fille se réveilla douloureusement. Où était-elle ? Les souvenirs de la veille lui revinrent en mémoire, et le coup de monsieur muscle aussi. Voilà pourquoi elle avait terriblement mal au ventre… Luka constata que ses mains étaient cette fois attachées au-dessus de sa petite tête, mais que le bas de son corps était totalement libre. Il y avait du progrès ! Malheureusement pour eux, attacher une habituée avec de pauvres petites menottes murales n’était pas une solution viable, avec un peu d’effort l’aveugle pouvait plutôt aisément s’en défaire. Ce n’était pas pour rien que, quand Mandore voulait l’attacher, elle utilisait des menottes énormes qui faisait quasiment le même poids qu’elle… ou une camisole elle-même attachée au mur… parce que Luka n’hésitait pas un trente-sixième de demi-seconde à se briser les os pour se libérer. Mais pour aujourd’hui la fillette devait feindre qu’elle ne pouvait rien faire, et attendre d’en savoir plus sur son sort. Elle n’avait aucune envie de recommencer à courir dans ce labyrinthe poursuivi par King-Kong version bourreau du Moyen-âge.


      La jeune fille se sentait fatiguée… avait-elle de la fièvre ? La gamine ne pouvait même pas le vérifier. Ces cachots étaient vraiment très humides, elle espérait que sa plaie n’allait pas s’infecter à cause de l’insalubrité, elle n’avait aucune envie de recommencer la désinfection horriblement douloureuse de celle-ci ! Mais peut-être s’inquiétait-elle pour rien, elle avait perdu un peu de sang hier ce qui pouvait largement expliquer cette sensation de fatigue… Luka fut stoppée dans ses réflexions : on venait. Elle se détendit et feignit l’endormissement. Malgré que ses pieds ne touchaient qu’à moitié le sol, elle reconnut tout de suite la fille de la veille… pourquoi elle ?


      La voix de la jeune femme semblait passablement énervée et elle lançait des piques d’ironies à quasiment chacune de ses phrases. Était-ce le doux surnom qui ne lui avait pas plus ou le fait que Luka se soit enfuie la première fois ? Elle ne savait pas, mais apparemment elle ne la portait pas dans son cœur et c’était tant mieux. Enfin tant mieux jusqu’au moment où cette petite garce lui lança ce qui semblait être un morceau de tissu trempé et sale dont l’odeur agressa les narines de l’enfant avant de retomber mollement au sol. Et elle riait de son geste en plus ! Elle se foutait royalement de sa gueule là ! Tant pis, Luka allait la tuer tout de suite, lui briser les os et repeindre cette affreuse pièce avec son sang…







      L’aveugle serra juste les poings à s’en faire blanchir les phalanges… sa fuite reposer sur le fait qu’elle ne commette pas de connerie du genre. Elle devait rester attachée, mais ça ne l’empêcherait pas de faire payer à cette sale petite… chose… ce qu’elle avait fait.


      –Bah alors, on dit plus rien ?


      OK, là c’était la phrase de trop.


      – Je ne parle pas aux imbéciles, quand on est obligé de lancer son chiffon sale à une enfant attachée c’est qu’on ne vaut vraiment pas grand-chose. Si je le voulais tu serais déjà dans un coin de la pièce en train de me supplier pour ta vie alors ne la ramène pas trop souillon.



      – Pourtant c’est ce que tu viens de faire non ? Et si j’étais toi j’éviterais de la ramener, t’es pas en position de l’ouvrir actuellement
      .


      Cette salope méritait vraiment de mourir pour l’humiliation qu’elle essayait de lui faire subir. Elle était vraiment trop sûre d’elle et Luka se ferait un plaisir de la faire redescendre…





      Mais encore une fois avec un calme olympien, notre petite serra juste les poings de colère, elle devait se calmer ou elle aller faire une bêtise, ce sale truc n’en valait même pas la peine.


      – Je dois te laver souillon. Mais peut-être que tu n’en pas besoin finalement. Tu es adorable comme ça.


      *Oh elle est mignonne… je vais lui faire bouffer son sceau.*

      –touche-moi et je te promets que je te tue.

      Oh oui elle le promettait. Qu’elle pose ses sales pattes sur elle…


      —Je n’ai pas besoin de te toucher, tu sais ?


      Hein ?! Le cœur de l’enfant rata un battement et elle eut tout juste le temps de réagir quand elle sentit son opposante entamer son geste de lancer. Elle se bénit de pouvoir remarquer ce genre de chose, mais l’instant d’après elle se maudit de ne pas pouvoir stopper l’eau. En effet la totalité de ce sceau s’était vidée sur elle. Ses vêtements commençaient à coller sa peau et le froid la prit aux tripes. Elle faillit vomir, mais elle se retint. L’eau avait une odeur horrible. Elle fit tout sont possible pour contenir ses tremblements et maintenir une respiration normale, ce serait trop d’honneur de montrer à cette conne qu’elle avait réussi son coup. Malheureusement pour elle une chose était bien visible, elle souffrait. Et même si son visage feignait l’impassibilité, le reste ne mentait pas. Pour rattraper le sceau elle avait dû forcer sur ses bras et contracter ses abdos, seulement sans désinfection correcte la coagulation du sang de sa plaie avait pris le t-shirt et ce mouvement brutal venait de tout arracher libérant le vêtement de sa prison avant de la recoller à cause de l’eau. Luka avait senti le liquide couler sur ses hanches puis le long de sa jambe pour s’écraser au sol, mais elle ne réagirait pas, pas devant elle en tout cas.  


      –Ca va la douche ? Pas trop froide l’eau ?


      –non parfaite, c’est gentil de demander par contre je crois que t’as perdu ça.


      Faisant fit de la douleur Luka désigna le sceau rattrapé plus tôt.


      –garde-le, ça te fera de la compagnie.


      Elle ne le voyait pas, mais elle savait très bien que cette chose lui faisait un sourire victorieux… rira bien qui pourra….

      Sur ces mots elle lui tourna le dos pour repartir, sûrement fier de son travail. D’ailleurs c’était quoi son but ? La laver ? Parce que ce n’était pas en lui lançant le sceau de sa dernière serpillière qu’elle allait la laver. Seulement tourner le dos à une Luka armée était une mauvaise idée et la jeune femme le comprit quand le sceau vint s’écraser sur l’arrière de son crâne. Elle se retourna, commençant une injure qui mourut lorsque le chiffon mouillé et maintenant taché de sang s’écrasa sur son joli minois.


      –Non en faite reprends tes jouets souillon, je crois qu’ils te seront plus utiles à toi qu’à moi.


      L’enfant était très contente que la plus âgée n’ait pu arrêter aucun des objets et ça devait se voir, car un air suffisant avait pris place sur son visage. L’autre explosa d’un coup elle fit voler violemment le sceau avant de se diriger vers la prisonnière. Vas y approche.


      –Oups je t’ai fait mal ? Je suis HO-RI-BLE-MENT désolée.


      Pas besoin de dire que ses mots sonnaient l’ironie pure et dure ce qui apparemment plaisait encore moins à son hôte. Une fois à sa hauteur elle voulut la frapper, mais Luka réagit avant elle, la poussant de toutes ses forces avec un coup de pied. La jeune femme se remit vite et elle entama un nouveau coup, Luka voulut parer, mais elle entendit le cliquetis de la poignée, elle stoppa tout mouvement pour se détendre et prit un coup au visage.


      Pourquoi se laisser frapper maintenant ? Parce qu’elle était quasiment sûre que derrière cette porte se trouvait l’armoire à glace et que cette jeune fille ne devait pas vraiment être autorisée à la frapper. En tout cas si elle le pouvait, Luka montrait au moins qu’elle était impuissante, car elle savait qu’il allait voir cette scène.


      Elle sentit l’incompréhension de son adversaire face à sa non-réactivité, mais très vite celle-ci du comprendre.


      — Toi… Je peux savoir ce que tu fais ?


      Sa phrase était dite tellement froidement que même Luka eu des frissons… mais elle se reprit, tant pis pour elle si elle se faisait punir. L’enfant sourit légèrement, elle savait que la chose pouvait la voir alors elle lui glissa tout doucement.


      -Tu m’a touché souillon, tu m’as touché…


      Oh oui elle l’avait fait. C’était une victoire.


      –Suis-moi.


      La jeune femme s’exécuta sans un mot de plus et ils quittèrent la salle.

      L’adrénaline retomba, Luka souffrait. Elle avait vraiment mal à la poitrine et l’eau n’arrangeait rien. En plus de sentir horriblement mauvais, elle était gelée et l’enfant grelottait. Elle ne put se retenir cette fois et vomit ce qu’elle n’avait pas mangé. Elle sentit même un goût carmin dans sa bouche. Cette position était horrible, l’aveugle se sentait tellement sale et faible… elle finit après plusieurs minutes de lutte par tomber dans l’inconscience.


      Dernière édition par Luka le Lun 27 Mar 2017 - 14:12, édité 1 fois
        Je la haïssais du plus profond de mon être. Ce n’était qu’une petite fouine, je ne pouvais pas la traiter de conne car elle ne l’était pas, je devais bien l’admettre. Elle savait profiter de toutes les occasions pour passer pour la pauvre petite fille en détresse.
        Sa comédie m’avait valu de très nombreux coups et un jour de repos pour récupérer et pouvoir à nouveau marcher seule mais j’avais prévu de me venger. Elle voulait la jouer comme ça ? Très bien, que l’on joue, aucun souci. Jusqu’à maintenant je m’étais révélée être extrêmement stupide et puérile mais c’était fini. Elle allait elle aussi subir ce que j’avais subis. Je ne voulais qu’une chose : me venger.

        Alors oui, j’avais de nombreuse nouvelle ecchymose, chaque pas que j’effectuais me faisait un mal de chien et enfin ma tête semblait jouer un air de cymbale au moindre mouvement mais je voulais la voir et lui faire payer. Et rien que cette envie me permit d’offrir un grand sourire à mon bourreau lorsqu’il m’ouvrit la porte, me donnant ma nouvelle mission du jour. Nourrir la captive.
        Je ne comprenais pas réellement pourquoi il continuait à me forcer à m’en occuper, s’en doute aimait-il ça et attendait-il le moindre de mes faux pas pour me punir, en tout cas, cela était une chance à ce moment là.

        Je boitillais, j’étais lente mais j’avançais et à chaque pas m’approchant de la gamine j’étais excitée. Allait-elle être en forme, prête à me faire payer ? Allait-elle une nouvelle fois me faire le coup de la jeune fille paisiblement endormie ? Je ne savais pas à quoi m’attendre.
        Une fois devant sa porte le bourreau me donna son plateau, garnit tout autant que le mien, avec un morceau de pain rassis, une espèce de soupe immonde et de l’eau. Rien de bien appétissant.

        Une fois dans la pièce, seule avec elle, je fis quelque pas pour déposer délicatement le plateau à une distance tout juste suffisante pour qu’elle ne puisse pas le toucher.

        - Bien le bonjour pétasse. J’espère que tu vas bien.

        - Je pense pas que ça te regarde souillon.

        Non. Elle n’allait pas bien. En l’observant d’un tout petit peu plus près on ne voyait que ça. Son état déplorable était maintenant intensifié par une très forte transpiration, une respiration haletante et des tremblements. Sans doute essayait-elle de me montrer que non, elle allait bien, mais c’était flagrant. Elle était très certainement malade, fatiguée, peut-être même affamée qui sait.
        Je n’avais aucune pitié et l’idée que ma petite douche surprise d’il y a deux jours soit la cause de son état me rendait très joyeuse. Alors je pris un risque et m’approcha d’elle.

        - Ca a pas l’air d’aller si bien que ça petit chat. T’as même l’air de drôlement souffrir si tu veux mon avis.

        Elle ne réagissait pas, ne répondait pas. Sans doute la réponse de tout à l’heure avait fait disparaître ses quelques forces.
        Elle semblait à présent totalement à ma merci et bien que de nombreuse idée de manière de lui faire payer me vinrent à l’esprit je me retins. Je savais que j’étais observée.

        Alors je fis mine de retourner au plateau, cachant mon sourire béat, et pris le morceau de pain que je trempais dans l’eau pour l’hydrater, comme je le faisais lorsque je mangeais.
        Je retournais à ses côtés et me plaçais juste en face d’elle, dos à la porte. Heureusement pour moi, j’étais plus grande qu’elle.

        Il y a deux jours je m’étais fais avoir en beauté, ce ne serait pas le cas une seconde fois.
        En gardant une distance convenable je fis quelques essais pour voir si elle jouait une nouvelle fois la comédie et si elle n’attendait pas que je m’approche pour m’attraper mais rien ne se passa. Elle resta statique à chacun de mes mouvements, ne cherchant même pas à me calculer. Elle lutait avec son état. C’était mon moment de chance.
        En quelques pas je me mise devant elle et souleva son visage. On aurait dit une poupée tant elle semblait sans vie. La seule chose qui me disait le contraire était ses yeux difficilement ouverts, m’observant.

        - Ah oui en effet, t’es plutôt mal au point, c’est dommage.

        J’attrapais ses cheveux d’une manière vive et les tirais en arrière violement. Assez pour qu’elle ouvre la porte et que je lui mette la nourriture dans la bouche. Mais je savais qu’elle n’allait pas manger. Alors je bloquais sa mâchoire fermée et lui bouchais le nez après avoir libéré ma main de ses cheveux.
        Après un temps en somme assez long, je sentis qu’elle avait finis par avaler alors je relâchais mes prises.

        Mais elle avait encore de la hargne. Alors qu’elle ne fut pas ma surprise lorsque je reçus le contenu de sa bouche sur mon visage après un magnifique cracha. Passablement agacé mais essayant de garder mon calme, je me nettoyais le visage d’une main en souriant. Elle n’avait pas faim ? Très bien.
        Lorsque son visage retomba mollement sur son buste j’en profitais pour l’observer et je remarquais à nouveau son espèce de blessure sur l’abdomen. Peut-être que...

        - Dis moi, ça fait mal si j’appuie ici ?

        Tout en disant ces mots je commençais doucement à appuyer sur sa blessure et lorsqu’elle commença à crier je mis ma main devant sa bouche pour étouffer le bruit.
        Oui, cela semblait être très douloureux. Tout en la regardant droit dans les yeux j’appuyais une nouvelle fois dessus, fière d’avoir trouvé cette faiblesse chez elle.
        Ses yeux s’embuèrent de larmes et je décidais d’arrêter d’appuyer. J’étais heureuse mais pas totalement satisfaite.
        Elle ne pouvait pas se défendre et même si je m’étais vengée, et encore, je n’éprouvais pas un réel plaisir, ce qui m’agaçait.

        Alors je fis demi-tour et ouvris la porte de la cellule où se trouvait, comme je le pensais, le bourreau.

        - Je crois qu’elle ne va vraiment pas bien. Elle refuse d’avaler quoi que ce soit et elle est très chaude. Je ne pense pas qu’elle tiendra longtemps.

        C’était peut-être stupide de l’aider en disant qu’elle n’allait pas bien car je savais qu’ils aillaient faire le nécessaire pour qu’elle reste en vie mais me venger de cette façon n’était pas ce que je voulais. Je préférais attendre et être en face à face avec elle.
        Après tout, c’était ma meilleure-ennemie, ma seule et unique.
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        Luka la haïssait du plus profond de son être. Cette fille pouvait être ignoble. Non, pardonnez, cette fille ÉTAIT ignoble. Quel pouvait bien être son but dans la vie ? À part essayer de faire souffrir des enfants attachés et déjà mal en point ? Ressentait-elle de la joie ? Essayait-elle de se prouver à elle même qu’elle était plus forte qu’une gamine aveugle attachée ?
        Luka ne savait pas et elle n’avait franchement pas envie de se donner un mal de crâne à cause de cette poufiasse.

        L’aveugle était dans un état qui lui faisait honte. Elle avait survécu à tellement plus, comment pouvait-elle juste tomber malade ? Pourquoi se sentait-elle si faible ? Elle avait passé son temps, entre les deux visites de la jeune femme, à faire des cauchemars puis à se réveiller brutalement. Ce n’était pas nouveau. Depuis qu’elle avait quitté le labo, elle ne passait pas une nuit tranquille. Seulement quand elle se réveillait la gamine était attachée, frigorifiée, sale et pitoyable.

        Quand l’autre garce était revenue, elle s’était bien foutue de sa gueule. La fillette avait essayé de simplement l’ignorer, mais souillon était passée en mode attaque. Elle voulait la faire manger de force ! L’autre lui avait fourré brutalement dans la bouche ce qui au goût comme à la texture ressemblait à l’éponge avec laquelle elle devait avoir récuré le couloir hier. Luka était d’ailleurs bien contente de lui avoir rendu. Si elle pensait qu’elle pouvait l’enterrer aussi facilement. L’aveugle ne s’avouait pas vaincue, JAMAIS. Pour le moment elle était faible physiquement, fatiguée mentalement, mais elle pouvait se battre, elle avait été dans de pires états. Elle voulait juste… économiser ces forces. C’était en tout cas ce qui passait en boucle dans la tête de la petite fille. Elle avait failli pleurer de douleur et de colère, pleurer devant une inconnue et une salope de surcroît. Elle avait beaucoup de mal à l’avaler. La seule chose qui aurait pu lui remonter le moral était le fait que cette fille boitait. Luka avait beau être mal en point ça ne lui avait pas échappé, elle peinait à se déplacer correctement. Il fallait vraiment qu’on lui dise sur quelle marche elle avait glissé pour que Luka aille la remercier en personne.

        Mais pour le moment, les choses semblaient tourner en sa faveur. Elle n’avait pas tout compris, son champ de perception était très restreint entre sa position et la fatigue et elle n’avait pas pu entendre ce que se disaient le gros et souillon, mais quelques dizaines de minutes plus tard, deux personnes vinrent la voir.
        Ils se présentèrent comme un médecin et une infirmière puis défirent ses liens pour l’attacher à une chaise roulante. L’homme semblait assez âgé, d’après les quelques mots qu’il lui avait dit, Luka retenait que c’était une personne sûre de lui, mais à l’arrière-goût de cupidité. Il semblait faire son travail pour ses intérêts. Enfin, c’était que ce qu’elle pensait.
        Au contraire l’infirmière était… plus soûlante. Plutôt jeune, un peu candide, en train de s’inquiéter pour sa « pauvre petite patiente » qui risquait pourtant de lui trancher la gorge d’ici peu.

        La dite patiente ne fit pas de vagues, elle se laissa transporter dans une autre salle puis rattacher à une table, sûrement une table d’opération.

        - On doit vraiment l’attacher ? Elle ne risque pas de faire grand-chose dans son état la pauvre petite…

        - Ca fait partit des règles Marry. S’il arrive quelque chose nous serons tenus pour responsable.

        -… Vous avez raison.

        Ses mains et ses pieds étaient attachés par ce qui lui semblait être des lanières de cuir, plutôt vieilles comme méthode et, manque de pot, plutôt connues par la fillette aussi. Pendant que les deux autres s’affairaient dans la pièce Luka détacha sa main droite en quelques mouvements, elle prit garde à dissimuler le coter détaché avec son poigné puis fit de même avec la main gauche. Pour les pieds elle n’avait pas de solution miracle, elle ne pouvait rien faire. Maintenant elle devait attendre.

        — Marry va me chercher le sérum, il faut l’endormir.

        La jeune femme acquiesça et après quelques minutes ils revinrent tous les deux près de la fillette, un de chaque côté de la table. À sa droite la jeune femme et ce qui semblait être une autre petite table, car elle l’avait entendu déposer des objets dessus. Et de l’autre le « docteur »

        - Ne t’inquiète pas, nous allons t’endormir, tu vas te sentir un peu bizarre après l’injection, mais ça ne fait presque pas mal. Juste, détends-toi.  

        Cette femme était folle. Que Luka se détende… et si son coup foirait et qu’ils réussissaient à la piquer ? L’aveugle frissonna. Des tas d’images et de souvenirs désagréables à en vomir lui revinrent et tête. Puis au moment où le docteur se pencha sur elle, qu’elle sentît la proximité de son corps, une peur l’a pris au ventre. Une frayeur incontrôlée, qui lui fit oublier la douleur et son plan. Elle devait survivre. Son esprit remplaça quelques secondes le médecin par Yu.

        -Ne me touchez pas.

        La gamine agrippa le poignet de l’homme en se relevant, lui arrache la seringue de la main qu’elle planta vivement dans son cou. Elle chercha rapidement un objet avec sa main droite, tomba sur ce qui semblait être une fiole en verre et l’abattit sans remords sur l’infirmière bouche bée. Celle-ci s’effondra au sol juste après l’impact qui venait de briser le récipient. Son acolyte n’avait même pas eu le temps de crier tellement ils avaient été surpris. La petite lui avait posé un doigt sur la bouche dans un ordre silencieux.

        — Hey doc ?! Tout va bien là-dedans ?


        Encore une fois Luka ne dit rien, mais l’homme comprit que s’il tenait un peu à sa vie…

        — Oui tout va bien. La patiente dort, mais cette empotée de Marry vient de trébucher et éclater ma fiole d’E684 sur le sol.

        — Marry, Marry… Toujours aussi maladroite.

        Le garde rit quelques instants avant de redevenir muet. La petite aveugle tenait toujours la seringue sur le cou de l’homme. Elle éloigna doucement sa main droite de sa bouche pour défaire les liens sur ses chevilles puis une fois libre elle se mit dans le dos de sa victime.

        -Sors moi de l’alcool et du tissu propre.

        Le docteur s’exécuta sans poser de question suivie de près par l’enfant qui découvrait les alentours. La salle était bien trois à quatre fois plus grande que sa cellule. Elle prit discrètement ce qui semblait être un scalpel, posé à côté de la table d’opération et une fois que l’homme eu fini elle le liquida d’un mouvement très vif sur la jugulaire. Le corps faillit s’effondrer, mais Luka le rattrapa comme elle put pour le déposer lentement sur le sol. Elle était tranquille pour un moment.  

        La première chose que fit la fillette fut de verrouiller tout doucement le verrou de la porte de l’intérieur. Elle ne pourrait pas être surprise ainsi. La gamine avait un peu de mal à se déplacer, ses dernières actions avaient usé toute son énergie et ses jambes ne l’avaient plus porté depuis un moment. Elle retourna près du corps de Marry. Celle-ci était morte sur le coup, un morceau de verre trônait sur sa tempe. Luka n’avait plus à s’inquiéter de celle-ci non plus. Elle prit ce que le docteur avait précédemment sorti, remplit une petite bassine d’eau et trouva des bandages propres. L’aveugle installa le tout dans un coin de la pièce.

        La petite venait de tuer deux personnes. Ce n’était pas dans ses plans, mais c’était trop tard. Au moins comme l’homme l’avait dit précédemment la faute leur retomberait dessus, car les lanières n’étaient pas abîmées, preuve qu’ils ne l’avaient pas attaché n’est-ce pas ? Elle s’assit contre le mur dans un soupir de soulagement. Après quelques minutes de repos, Luka se nettoya un minimum puis, avec un tissu humide, enleva toute la croûte qu’avait formée sa plaie. Elle pleurait de douleur, mais ne fit aucun bruit. Sa blessure était infectée, si elle voulait aller mieux il fallait passer par là. Une fois fait elle y passa un tissu avec de l’alcool et banda le tout. Enfin elle s’accorda un peu de repos. Le corps de l’enfant tremblait encore à cause de la douleur, mais maintenant qu’elle était un peu plus propre Luka se sentait quand même mieux. Elle avait pu étancher sa soif et avait même trouvé du sucre.

        La fillette voulut se lever, mais ses jambes refusèrent de bouger. Elle était épuisée… l’aveugle posa une main sur son front, il était chaud, mais pas brûlant, elle devrait s’en remettre rapidement. Elle aurait voulu chercher un peu plus dans l’infirmerie, mais elle n’en eut pas le temps, son corps sombra dans un sommeil profond et elle ne fut réveillée que par le bruit de la porte qui venait d’être défoncée.


        Dernière édition par Luka le Lun 27 Mar 2017 - 14:17, édité 1 fois
          Une chose était sûre, la gosse savait faire parler d’elle. Parmi les quelques esclaves travaillants dans le sous-sol, tous ne parlaient que d’elle, de ses tentatives d’évasion et des ses deux meurtres, une première depuis mon arrivé.
          Cependant personne ne parlait de la punition qu’elle avait dû recevoir à la suite de ça. Je n’aurais même pas étonné si on l’avait simplement tué puis balancé aux chiens, après tout il n’était pas du tout ingénieux de tuer des personnes, qui plus est des médecins, quand on était une nouvelle esclave.

          Malgré tout je ne souhaitais pas que cela lui soit arriver, elle ne le méritait pas. C’était une sale gosse, une vraie peste, mais aucun enfant ne méritait la mort dans de tel condition. Elle ne cherchait qu’à s’enfuir comme j’avais pu le faire à mon arriver ici moi aussi.
          Souffrir, ok, être malade, très bien, mais la mort n’était pas quelque chose que je voulais pour elle. Après tout j’avais quand même un cœur et mes origines d’Amazone revenait aux galops en cet instant en me rappelant que la mort d’une femme n’était pas quelques choses de joyeux, d’autant plus quand cette femme était encore une enfant.

          Mais même si j’espérais que rien ne lui soit arrivé de trop grave je n’avais aucun moyen d’en être sûre. Durant plusieurs jours je n’eu aucune demande pour aller m’occuper d’elle, aucune information, rien.
          Et je me sentis seule, très seule. Après tout, la voir chaque jour m’offrait de la distraction et cela faisait longtemps que je ne m’étais pas confronté à quelqu’un de la sorte. En y repensant, j’avais même éprouvé une certaine joie dans ses réponses et sa façon d’être. Et puis je n’avais pas terminée de me venger. Il ne faut pas se tromper, j’éprouvais de la solitude à ne plus la voir mais je ne l’aimais quand même pas, loin de là.

          Alors je reprenais mon train-train quotidien. Je dégustais les repas qu’on m’amenait, je m’entrainais, je dormais, j’écoutais les quelques ragots puis je m’endormais et ainsi de suite durant un temps que me semblait interminable.
          Alors lorsque le bourreau ouvrit ma porte avec sa tendresse habituelle, ma surprise fut assez grande.

          - Suis-moi.

          Son ton était glacial et je ne sais pas pourquoi mais je savais déjà que je n’allais pas voir la gosse et mon impression ce confirma lorsque je vis dans quelle direction nous nous rendions après qu’il m’est attaché les mains : vers les étages. Si je me rendais en haut ce n’était que pour une seule et simple raison.
          Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de voir le Baron, à mon grand bonheur, peut-être deux mois. Je n’avais aucune envie d’y retourner car je savais très bien ce qui m’attendait une fois en haut et je ne voulais plus répondre à ses horribles fantasmes. Alors, après avoir arpenter les murs de pierres grises du sous-sol et avoir grimpé les marches pour enfin arriver à l’étage, je fis quelque chose que je n’avais pas tenté depuis maintenant quelques années.

          Peut-être était-ce un effet de mode que la gamine avait apporté ici mais pendant quelques secondes mon envie de fuir prit le dessus sur ma raison et dès que je touchais le sol de marbre de la demeure du Baron je me retournais en donnant un coup de pied extrêmement violent dans le ventre de mon bourreau qui bascula en arrière, entrainer par son poids, droit dans les escaliers. Je n’attendis pas d’entendre un quelconque bruit et couru aussi vite que possible vers les portes principales pour m’enfuir que j’ouvris à la volée.

          C’était la première fois depuis plusieurs années que je sentais l’air extérieur me fouetter le visage, que je sentais les embruns marins et que je voyais la mer. Je me sentais plus libre que jamais mais je ne profitais pas de ce moment, trop proche du but. Je continuais de courir, profitant d’une force que je n’avais pas utilisée ainsi depuis bien longtemps. J’étais enivrée par la joie de sortir enfin mais ma joie fut de courte durée.
          J’entendis derrière moi un bruit fort de détonation que je n’avais pas entendu depuis le jour de mon enlèvement et à peine quelques dixièmes de secondes plus tard je sentis une douleur extrêmement vive dans ma hanche droite qui provoqua ma chute sur le sol rocailleux.
          Je venais de me prendre une balle mais j’étais tellement apeuré que je tentais tout de même de me relever avant de retomber. En plus de la blessure, je m’étais égratignée sur une grande partie du corps et ma robe avait été bien déchirée. J’essayais de ramper, m’aidant de mes mains et faisant abstraction de la douleur mais en entendant les bruit de pas à coter de moi je compris que je n’irais pas plus loin.

          - Tu me déçois Aoi.

          Mon sang ne fit qu’un tour en moi en comprenant que ce n’était pas la voix de mon bourreau. Je préférais me dire que ce n’était pas la personne à qui je pensais et continuais de ramper en gémissant quand une main m’attrapa fermement les cheveux et me traina vers l’arrière. Je sentis ma plaie s’ouvrir un peu plus et je fis un crie abominable tant la douleur était forte.
          La personne continua de me trainer sur le sol, ne prenant pas en compte mes supplications pour qu’il s’arrête, et je vis sans rien pouvoir faire les portes par lesquelles j’avais retrouvé ma liberté ce refermé dans un bruit sourd et grave. Je sentis que j’étais sur le point de m’évanouir quand mes cheveux furent enfin lâchés et que je me retrouvais affalée sur le sol froid de l’entrée. Je n’osais plus bouger, ayant peur de me faire encore plus mal, et j’entendis quelques voix de manière lointaine avant d’être soulevé puis emmener de nouveau en bas. En voyant les visages au dessus de moi je compris que c’était des esclaves qui me portaient.

          - S’il vous plait, ne me ramener pas en bas, je vous en prie !

          Ma voix mélangé à mes pleures donnait quelque chose d’assez incompréhensible mais je devais essayer. Cependant je fus tout de même ramené en bas malgré toute les supplications possibles et imaginables et je fus jeté dans ma cellule.
          Cependant, après quelques minutes qui me semblèrent des heures, le bourreau ouvrit ma cellule et je pus remarquer qu’il avait une blessure au niveau du front et qu’il boitait. Tant mieux, j’aurais au moins réussi à le blesser. Il semblait plus furieux que jamais et m’attrapa par le cou près à me tuer. Je lui donnais un coup de pied dans le ventre, pas très fort vu à quel point j’étais mal au point, et il me lâcha simplement, me faisant retomber sur le sol de manière très douloureuse.

          J’étais à moitié nue, j’étais blessée, j’étais faible. En l’espace de quelques minutes j’avais réussis à retourner au jour de mon arrivé ici. Le bourreau m’attrapa un bras et me traina hors de ma cellule. Je ne sentais plus rien mais lorsque je sentis un liquide couler sur moi je ne pu m’empêcher de me réveiller en hurlant à nouveau de douleur. J’avais dû m’évanouir car j’étais allongée sur la table de l’infirmerie.

          - Je peux te garantir que tu ne vas pas mourir maintenant conasse. Ce que tu vas vivre va être tellement pire que la mort te semblera être un cadeau que tu n’auras pas après ça.

          La voix du bourreau me fouetta violement et je voulu me lever mais seul ma tête me répondait et elle bascula mollement sur la droite.
          Je vis rapidement que quelqu’un d’autres était présent sur la table voisine mais je n’eu même pas le temps de distinguer qui c’était avant de ressentir un douleur atroce partout sur mon corps et d’hurler une nouvelle fois.
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          Un hurlement vint déchirer le brouillard, qui criait ? Pourquoi hurler comme ça… ? La petite voulut bouger, mais son corps était entravé. Sa tête était remplie de coton. Les bruits alentours étaient comme en sourdine, seuls ces hurlements d’agonie parvenaient jusqu’à elle. Luka força son esprit à ce souvenir, où était-elle et pourquoi ? Elle se rappelait des deux corps, du sang, leurs sangs, elle s’était assoupie puis la porte avait volé en éclat. Après cela… elle avait couru, comme si sa vie en dépendait, ce qui en l’occurrence était peut-être le cas, elle avait refait le tour des dédales, ouvert des tas de portes et au moment ou elle avait enfin trouvé ce qui semblait l’escalier menant a la sortie, elle était tombée sur monsieur muscle et dans la surprise chuté du haut des marches… mais après ça… les cris ne voulaient pas cesser, ils continuaient de fendre l’air comme des lames acérées, l’aveugle les entendait de mieux en mieux, elle entendait même une autre voix… faite la taire s’il vous plaît… arrêtait ce hurlement…

          Les souvenirs revenaient eux aussi peu à peu, l’enfant ne s’était pas réellement blessée en tombant, elle avait juste perdu connaissance. Après ça, elle s’était réveillée dans ce qui semblait être une seconde infirmerie… peut-être. La gamine se souvenait des liens qui entravait ces mains, les mêmes que dans l’infirmerie, on lui parlait on la chahutait un peu, mais pas assez pour y laisser des traces… et puis… et puis… faites-la taire… la piqûre ! On lui avait fait une injection, elle se souvenait de cette sensation, le fer froid qui transperce la peau puis le liquide gelé qui se répand, d’abord dans le bras, puis le reste du corps apportant une exécrable envie de vomir, des membres cotonneux et le trou noir.

          –… vOy… Oi… F… auQ… Ba… On…

          Qu’est-ce qui… ? Cette voie… elle l’avait entendue… elle l’avait souvent entendu… Luka en avait l’impression. « — C’est dommage que je ne puisse pas t’abîmer salope — Vous pensez que j’ai peur d’une gamine ?! – Une fois qu’il se sera lassé je ne te louperais pas ! – Que personne n’entre avant que j’en donne l’ordre. » Des bribes des derniers jours lui revenaient de façon désordonnée et peu cohérente… alors elle n’avait pas fait que dormir ? La personne qui criait sembla se décomposer sous la souffrance, la voix était devenue bien plus forte, encore plus présente, elle emplissait la pièce comme le ferait un poison mortel. Elle avait mal… très mal… mais a ce moment-là, la petite fille ne souhaiter qu’une seule chose : qu’elle arrête ! Cette détresse, cette façon de demander de l’aide, d’exprimer sa douleur, de ne plus être soi même, cela rappelait à Luka des souvenirs bien plus anciens que cette île et a la foi si proche. De mauvais souvenirs… elle ne voulait pas se rappeler… elle devait l’arrêter sinon…

          C’était trop tard. L’aveugle était retourné dans sa cellule, pas celle d’ici, non, celle de là-bas. Cette immonde cage blanche. Les hurlements incessants, les larmes, les prières, les supplications, l’agonie, la maladie, les corps… les tas… de corps. Les mouches qui virevoltent dans l’obscurité. À cette époque, elle y voyait encore… elle le regrettait. Voir son compagnon de cellule mourir… combien de fois ? Asphyxié, parcouru de convulsions, ou cet homme qui c’était vidé les tripes jusqu’à ce que le sol soit couvert d’un liquide rouge puis c’était effondré, cette nuit-là que Luka avait passée recroquevillée contre le mur. Elle recommençait à pleurer. La gamine ne savait pas quand elle l’avait fait, mais ces mains n’étaient plus attachées. Son corps agissait presque seul, elle devait stopper ça. Elle ne voulait pas continuer à ce souvenir, elle ne voulait plus…

          – Alors, ça fait mal hein poufiasse ? Je viens à peine de retirer la balle, maintenant on peut commencer… !

          On ne l’avait pas entendue se lever, le bruit que faisait la victime couvrait quasiment tout le reste et son agresseur semblait tellement occupé à faire durer cette mélodie abjecte qu’il ne verrait même pas un éléphant entrer. L’aveugle était debout sur la table, elle avait saisi une paire de ciseaux aussi longue qu’une dague, elle commença à douter de l’endroit ou elle se trouvait. Alors que la jeune femme reprit ces hurlements de plus belle, le corps de la gamine se crispa, un frisson d’horreur monta le long de sa colonne vertébrale et elle se lança à corps perdu vers l’agresseur, elle ne le voyait pas, mais elle l’entendait.  

          Après quelques secondes seulement l’enfant heurta une masse bien plus lourde qu’elle, un homme, l’armoire à glace. Avant même qu’il ne puisse réagir, elle lui planta son arme dans ce qui semblait être l’épaule. La jeune femme arrêta de hurler, elle essayait de reprendre son souffle, ou de supporter la douleur. Monsieur muscle lâcha un cri à son tour et alors qu’il voulut frapper l’enfant, elle empala sa main avec les ciseaux et l’emporta avec elle. Leurs deux corps heurtèrent le sol, mais Luka se retrouvait au-dessus de lui. Il devait payer, pour la douleur, il devait payer pour lui avoir rappelé ses démons. Elle lui donna deux coups de plus assez aléatoirement avant de reprendre pleinement conscience de ce qu’elle faisait.

          Luka se releva, l’homme se tordait de douleur, mais il n’était pas mort. Quelle ne fut pas la surprise quand la petite découvrit que Souillon était la personne pitoyablement attachée à la table, haletante et à peine plus consciente que l’aveugle il y a dix minutes ! L’enfant se sentit très mal tout à coup. C’était dur à avouer, mais elle avait peut-être eu tort de juger cette pauvre jeune fille. Au final, elles semblaient avoir un ennemi en commun et d’aussi loin que Luka puisse se souvenir c’était elle qui avait lancé les hostilités, pas la loque qui se tenait devant elle. Ça n’avait peut-être aucun rapport, mais Luka ne pouvait pas s’empêcher de se sentir coupable de sa position. Ce sentiment était horripilant, elle préférée quand elle lui vouait une haine profonde.

          – Tu vas voir, sale pétasse, attend que je me relève et…

          Lui par contre elle le haïssait, et ça tombait très bien par ce qu’elle avait un gros excès de stresse à évacuer.

          – Pourquoi attendre… ?

          La petite fille, les ciseaux déjà rouges en main, avança d’un air menaçant.

          – Qu’est-ce que tu…

          La gamine se baissa rapidement plantant son arme dans la jambe de l’immondice qui se tordait au sol. Après ça, elle prit place sur sa cage thoracique.

          – Ne t’inquiète pas tu ne vas pas mourir maintenant, ce sera tellement pire que la mort te semblera être un cadeau que tu n’auras pas à la fin… c’était quelque chose comme ça non ? Et bien, sache que j’ai bien imprimé le principe.

          Elle s’approcha dangereusement de son visage et posa une main dessus.

          – Je me disais, vu que tu me dois réparation et qu’il na pas l’air de beaucoup te servir… tu pourrais peut-être me donner un œil, non ?

          L’homme se tendit, il essaya de déloger la jeune fille, mais les précédents coups qu’il avait reçus le clouaient au sol.

          – C’est ça, œil pour œil dent pour dent…

          La main bougea rapidement, deux doigts entrèrent dans l’orbite et en quelques secondes Luka l’avait sortie de sa place originelle.

          – Pour tout ce que tu viens de me faire revivre, connard.

          L’homme hurla, proféra des insultes à tout va en se débattant seul au sol.

          – Je ne vais pas te tuer, je te l’ai dit. Par contre, tu vas la fermer. Je devrais te couper la langue pour toutes les horreurs qu’elle délivre.

          Mais le rappel de la jeune fille derrière elle et de l’arme qu’elle avait laissé ficher dans la jambe de monsieur muscle, la décidèrent à en finir plus rapidement. Un dernier coup l’envoya dans un sommeil profond, s’il était soigné dans de brefs délais, il ne mourrait pas. De toute façon, il était bien trop résistant pour rendre l’âme comme ça.

          Luka retourna près de la prisonnière. Ce n’était pas joli joli, mais l’enfant avait vu pire. Une blessure bien ouverte sur la hanche, rien d’autre n’avait l’air franchement urgent, mais elle avait dû recevoir des coups. La vie de Souillon n’étant pas en danger, Luka se dirigea vers la porte, après tout elle ne lui devait rien… elle s’était assuré de la savoir en vie, elle pouvait partir maintenant. Mais un sentiment de culpabilité étrange l’en empêcha et au lieu d’ouvrir la porte, l’aveugle se contenta de fermer le loquet. Cette fille était vraiment une plaie.

          La petite fille retourna vers la table et détacha la prisonnière, ses poignés étaient profondément marqués, sûrement par ce qu’elle c’était débattu, assez pour que même l’aveugle le perçoive. Elle laissa la jeune femme pour explorer les options qu’offrait cette salle. Luka ne s’était pas totalement trompée, la pièce ressemblait bien à une infirmerie, mais avec le côté glauque d’une salle de torture… le repère de l’armoire à glace sûrement. La fillette put trouver de l’eau des compresses et du bandage, tout ce qu’elle cherchait pour le moment. Une grande armoire attira son attention, elle était fermée par un cadenas. L’aveugle déposa les quelques objets, attrapa de quoi faire sauter celui-ci et découvrit avec stupéfaction le contenu. Des armes ! Des vraies et même plus, SES armes. C’est là que devait atterrir tout ce qui était confisqué aux prisonniers… Luka récupéra son garrot qu’elle remit immédiatement à sa place suivie de son pistolet et de sa dague. Elle ne chercha pas à prendre plus, quand on s’échappe il vaut mieux partir léger.

          Maintenant, il était temps de s’occuper de la blessée, la gamine semblait décidée à la faire sortir d’ici, mais pour ça fallait-il encore qu’elle marche un minimum. La jeune femme semblait toujours avoir du mal à reprendre ces esprits, Luka n’était même pas sûre qu’elle soit réellement consciente. La petite fille mouilla les compresses d’eau avant de les appliquer sur la blessure en appuyant assez fort. Le corps sous ces doigts se tendit violement et souillon laissa échapper un cri. L’aveugle n’avait pas de tissu à disposition, l’entendre crier ne la ravissait pas, mais avait-elle le choix ? Elle continua d’appuyer avant de les retirer et de les jeter au sol. La fillette replaça sur la blessure des compresses sèches puis l’entoura avec un bandage très serré. Ce fut compliqué, l’aveugle n’étant ni médecin ni habituée à s’occuper de quelqu’un d’autre qu’elle même, mais après quelques minutes, elle était plutôt fière du résultat. Elle aida sa patiente à se redresser, celle-ci émit un grognement étouffé.

          –Bon je sais que là, tout de suite, tu n’es pas au mieux de ta forme souillon, je vais juste te demander deux choses, ne te pose pas de questions, la réflexion se sera pour plus tard et AVANCE, tu avance quoi qu’il arrive. Si tu fais ce que je te dis, je t’assure qu’on peut s’en sortir.

          Mais quel boulet… cette fille réduisait ces chances de s’en sortir justement… sur ce coup là, Luka ne s’expliquait pas elle-même…