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Faire ses classes

D'une banalité sordide, tu étais incapable de t'extirper de ton quotidien exténuant...

Tu étais comme à ton habitude, tantôt entrain de répéter les mêmes rondes autour de la base. Un schéma que tu avais mis beaucoup de temps à mémoriser avant de pouvoir le suivre à la lettre. Dans toute ta maladresse, tu avais réussis un bon nombre de fois à te perdre dans les couloirs de ce qui t'avais servit de maison durant ces précédents mois.

Tu étais comparable à un boulet, particulièrement contraignant pour tes supérieurs. Car étrangement, tu étais des plus adorables, chez toi, s'évaporait une émotion de renouveau, de jeunesse. Tu exprimais à travers ta candeur une bouffée d'air fraiche dans ce cadre militaire peut être parfois trop étouffant. D'un coté il y avait cette facette de toi, adorable et obéissante, toujours prête à faire de ton mieux pour remplir les corvées que l'on t'affligeait. Et de l'autre versant de ta présence, tu étais pénible au possible, et ton mieux n'était clairement pas suffisant pour balayer toutes tes diverses maladresses, de langage comme de comportement.

En réalité, il t'aurait suffit de plus de confiance en toi, d'une peine moins lourde croulant sur tes épaules que tu faisais supporter seule. Tu avais un potentiel inexploité et à l'heure actuelle inexploitable. L'effort physique te paraissait atrocement compliqué tandis que tes camarades passaient leurs épreuves avec une aisance déconcertante. Mais voilà, tout ceci n'était que dans ta tête, et cette difficulté apparente n'était le résultat que d'une maltraitance obscène sur ta propre personne. Tout ton corps te criait d'aller plus loin, qu'il était capable de faire bien des choses et d'aller bien au delà de tes espérances. Mais les chaines de la naïveté te possédaient fermement et voilà que tu te retrouvais davantage spectatrice de ta propre déchéance.

Bien entendu, tu n'avais aucune perception de cela. Pour toi, tu n'étais qu'une bonne à rien. Ce même titre dont tu t'es vu affublé toute ta vie durant tantôt par ta mère, souvent par ton père et maintenant par ceux qui devaient être tes amis.

Ils n'étaient pas bien méchants selon toi, à tes yeux cela ne restait que de la taquinerie alors que pour n'importe qui d'autre, cela se serait retranscrit comme du harcèlement pur et dur. Tu étais trop gentille, trop complaisante et généreuse à l'excès. Tu étais la proie facile pour que les autres puissent défouler leurs nerfs face à l’échec et aux épreuves retords qui les attendaient.

Mais voilà, tu avais l'impression que l'on t'appréciait pour ce que tu étais, et tu occultais facilement toutes ces ondes négatives qui te parvenaient sans jamais pénétrer ton esprit. Ton innocence était à la fois ta plus grande force mais aussi ton point faible le plus douloureux. Pour le moment tu en riais, mais viendra le temps où ta gorge n'aura plus les moyens de faire vibrer ses cordes vocales de joie.

Mais tout le monde n'était pas si cruel avec toi et ta gentillesse que tu distribuais à outrance. Une jeune femme, plus âgée que toi t'avais pris en affection et tendais à être une égide protectrice contre ces gens dont tu ne craignais pourtant rien. Parfois, elle te tenait compagnie et t'aidais bien souvent à rattraper toutes les gaffes que tu avais pu faire dans la journée. Rachelle s'apparentait à une véritable amie mais elle avait tout ce que tu n'avais pas. Une prestance, une intelligence, une force d'esprit à toute épreuve. En somme, elle était mieux sur tout les aspects comparé à l'être fragile et dénué d’intérêt que tu étais. Mais la jalousie t'étant inconnu, tu ne pouvais être qu'heureuse pour sa réussite. Elle était tout aussi dévouée que toi envers la même cause.