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It's Not Over

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A l'orée d'une petite ville d'une aussi petite île de South Blue, vit une femme seule, et triste surtout. Cette femme au cheveux terni par l'âge n'a pas sourit depuis près d'un an. A force de larme versée, des poches se sont gonflées sous ses yeux et la peau de ses joues est devenue rêche. Rarement, il lui arrive encore de s'éloigner de chez elle pour refaire le plein de nourriture. Au vu de ce qu'elle achète, on pourrait l'imaginer bien en chaire, mais il n'en ait rien. Et lorsqu'on regarde par sa fenêtre au moment du dîner, on peut clairement voir dressée trois couvert sur une table de bois, avec deux assiettes bien remplie et une troisième, plus maigre. Son assiette. Et systématiquement, elle attend une heure devant son repas avant de l'entamer. Et une fois celui ci terminer, elle soupire chaque soir et verse une autre larme avant de jeter les restes de nourritures gâchés.

Malgré sa tristesse apparente, cette femme ne se laisse pas aller au désespoir. Elle est restée une femme active bien que plus seule que jamais. Ne recevant presque aucune visite malgré une maison d'une propreté impeccable, elle subit sa vie dans l'attente d'une chose qu'elle ne peut avouer tant sa pensée pourrait être interprétée comme étant criminelle. Et malgré cela, elle ne peut se résoudre à abandonner. Car avant, Malia avait une vie de rêve qu'elle avait réussit à parfaire à force de conviction.

Fille de boucher, Malia a grandit dans le sang des bêtes que son père s'acharnait jour après jour à découper. Sa mère quant à elle a eu le malheur de tomber dans les escaliers un jour où sa fille de seize mois hurlait sans vraiment de raison. La chute lui a été fatale. Devant assurer la survie de sa fille, le boucher n'eut d'autre choix que de la faire travailler très jeune avec lui. Ainsi l'hygiène et la cuisine devinrent les deux passent temps de Malia.
A l'age de quinze ans, elle rencontra le fils du tailleur qui se lassait d'entendre son père se plaindre de la qualité de ses outils. Etant elle aussi sous le joug d'un géniteur stricte et rabat-joie, leur passion commune à médire sur leurs parents les rapprocha. Et très vite ils devinrent inséparables.

Et c'est ainsi que quelques années plus tard Malia devint Madame Sélindé, cuisinière et femme de forgeron. A cette époque, son vœu le plus cher était de fonder une famille, vœu que son corps lui refusa pour cause de son infertilité mais auquel le ciel répondit après plusieurs années en lui envoyant un petit ange.
Une petite Izya.

Ce fut l'âge d'or de sa vie. Tout paraissait si parfait. Malia avait ce qu'elle avait toujours voulu, et bien plus encore. Amie de tous, ses petits plats faisaient le bonheur de toute la petite ville, son mari la comblait de joie et elle pouvait voir sa fille s'épanouir sous ses yeux. Mais au bout de seize ans de bonheur, le désespoir vint remplir le cœur de son ange sans que Malia ne puisse y faire quoi que ce soit. Et finalement, sa fille unique pris le large en quête d'aventure et de découverte. Malia accepta cette décision en pensant qu'elle serait bonne pour sa fille.

Mais bien vite, bien trop vite, un avis de recherche portant le nom des Sélindé fut publié. L'ange si cher à son cœur était devenue une pirate. Ce jour là, Géralt Sélindé prit la décision de partir à la recherche de son ange. Ce jour là fut le dernier où Malia vu son mari.
Le temps passa et la prime grandit. Puis vint l'annonce de l'arrestation d'Izya Sélindé, trop vite suivit par l'annonce de sa fuite de la plus inviolable des prisons. Malia contacta Géralt sans savoir quoi faire. Et d'un commun accord, elle décida de ne plus lire les journaux et de n'apprendre que ce que Géralt lui dirai.

Les yeux bandés face au monde, Malia se recroquevilla dans un cocon d'espoir. Dans la ville, plus personne ne voulait lui adresser la parole de part les actes de sa pirate de fille, de part la peur d'être associer à son nom.
Et un jour, ce cocon qui la protégeait de la peine fut briser. Léo, l'homme qui avait briser le cœur de sa fille de part sa mort mal interprété, revint sur son île natale, en chair et en os, et porteur de funestes nouvelles. Géralt était mort et Izya introuvable.

A partir de ce jour, cette femme qui fut si souriante et pleine de vie se terra dans une peine routinière où chaque matin, elle se forçait à continuer d'espérer malgré les évidences. Mais Léo avait promit de lui ramener sa fille, alors elle devait continuer d'y croire, encore un peu.
Juste un peu plus.

Et aujourd'hui encore, Malia regarde le ciel se couvrir de nuage gris menaçant d'amener la neige avec eux. Un courant d'air froid glaçant sa peau lui fait resserrer son châle sur ses épaules. Une pensée l'anime : si Izya était là, elle voudrait se coller contre le feu de la cheminer en buvant une grande tasse de chocolat bien chaud avec du miel. Elle regarde tomber le premier flocon puis se décide à rentrer allumer se fameux feu de cheminée. Si jamais ça devait être aujourd'hui que sa fille revenait, il ne faudrait surtout pas que le feu soit éteint.


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Emmitouflée dans un gros manteau duveteux, je regarde la mer de South Blue qui s'étend devant nous. L'hiver a pris sa place dans la mer du sud et les vents frais règnent en haute mer. Réajustant mon bonnet, mon écharpe et mes moufles, mes yeux se perdent dans les eaux sombres de cette saison. Mes pensées fusent dans ma tête, les scénarios s’y enchaînent et se déchaînent, le stress me gagne, je suis confuse.

Léo vient me voir régulièrement, restant souvent silencieux où se contentant juste d'essayer de m'encourager par des phrases simples telles que "Ne t'inquiète pas." ou bien "ça va bien se passer." Mais je ne l'entends que d'une oreille distraite et n'y réponds que par de simples bruitages forcées.
Après tout, comme cela pourrait bien se passer ?

Cela fait plus de deux ans que je suis partie de chez moi. Deux ans que je n'ai pas donné de nouvelles. Et me voilà, aujourd'hui, en plein début d'année, revenir là où j'ai grandi pour rendre visite à ma veuve mère adoptive dont le mari est mort par ma faute.
Mon père est mort par ma faute.
Alors comment pourrait-elle me le pardonner ? A cause de moi elle a perdu l'homme de sa vie. Et même avant ça, moi, fille indigne que je suis, j'ai du la faire souffrir par mes choix et mes absences.
Alors pourquoi me pardonnerait-elle ?

Tu penses que je devrais y aller ?
Hein ? Tu disais quelque chose ?
Non, rien. Oublie.

Je préfère ne pas savoir ce qu'il en pense même si je me doute de sa réponse. Je ne veux pas l'entendre. J'irai la voir, et si elle ne veut pas que je reste, je repartirai aussitôt. Le cœur brisée, sans aucun doute, mais je n'aurai pas le droit de lui imposer la présence de cette fille si égoïste que je suis devenue. Mais je dois savoir.
Je dois la voir.

Pendant trois jours, je reproduis le même rituelle et reste pratiquement scotchée au garde fou à l'avant du Repli du Dragon à scruter l'horizon. Autour de moi, l'équipage s'inquiète sans oser dire le moindre mot. Personne ne sait comment les choses vont se passer et personne ne sait non plus comment je vais sortir de cette situation. Les gars me connaissent suffisamment pour redouter le pire sans pour autant savoir jusqu'où le pire peut m’amener. La tension monte, le silence est d'or.
Et puis, finalement...

Dame Izya... Nous devrions arriver à destination avant l'aube...

La nouvelle me fait me redressée. Toute mon attention est tournée sur cette simple information. Jetant un coup d'oeil au ciel dégagé de tout nuage, j'observe le soleil qui est déjà à mis hauteur dans le ciel. Dans quelques heures à peine, il sera couché ce qui marquera le début d'une longue nuit d'hiver.
Une nuit particulièrement longue.

Bien, merci Capitaine. Je vais aller me reposer dans ma cabine. Dites aux hommes de surveiller la mer pour moi.

Le gratifiant d'un sourire, j'écoute à peine sa politesse et me dirige immédiatement vers ma chambre tout en faisant bien attention à ne pas me faire remarquer par Léo. M'enfermant à double tour, j'attrape la couverture et la met sur moi telle une cape. Puis, j'ouvre la fenêtre et penche ma tête dehors pour jeter un œil au dessus de moi. Personne ne regarde, Léo n'est pas là. Inspirant à fond face à l'épreuve qui m'attends, je balaie mon hésitation et me jette dans le vide. Me transformant en dragon, je monte en piquée droit vers le ciel en espérant que les yeux de tous sont rivés comme je l'ai demandé de l'autre côté du navire.
L'air glacée me gèle le museau mais fort heureusement les rayons du soleil me donne encore suffisamment de chaleur et de courage pour me faire surmonter ce désagrément. Pendant quelques minutes, je ne fais que prendre de l'altitude afin de cacher au mieux ma fugue à mes moussaillons.

Puis, une fois que Scarlett Town se dessine dans le gigantesque paysage qui s'offre à moi, une fois que le bateau est aussi gros qu'une fourmi, je change de cape et file vers mon île natale.

Vers l'île où ma mère réside.


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La nuit est tombée et seule les lumières des maisons m'ont guidées dans l'obscurité. De loin, la ville reste inchangée, comme si le temps s'était figé à mon départ. Mais lorsque je m'approche, je remarque de nouvelle maison, de nouvelles couleurs... Et puis il y a cette maison. Elle est située à l'extrémité Est de la ville, assez loin des autres habitations pour les épargnés du bruit de la forge à côté, mais assez près pour être tout de même considérée comme étant dans la ville.
La maison de la famille Sélindé.
Ma maison ? Je ne suis pas sûre d'avoir encore ce droit de possession.

Cette maison n'a pas changée d'un poil. La couleur est restée la même, le jardin possède les mêmes arbres taillés de la même manière que lorsque je suis partie. Tout est resté identique dans le moindre détails, à une exception près : une seconde cheminée trône sur le toit.
Lentement, je me rapproche des fenêtres tout en faisant attention de rester dans l'ombre. Redoutant toujours de découvrir ce que j'ai abandonné derrière moi, je préfère m'intéresser d'abord à mon ancienne chambre, curieuse de savoir ce qu'elle est devenue.
Autant surprise que soulagée, tout à l'air d'être rester exactement tel que je l'ai laissé. Le vernis de mon armoire en bois de chêne brille de propreté tandis qu'aucune trace de poussière n'a l'air d'avoir envahi le bureau. Le grand lit est paru de drap rouge et noir enveloppant une couette duveteuse aussi chaude que moelleuse. Et sur le mur prêt de la porte, non loin de la tête de lit, je peux voir une grosse différence.
Une cheminée où un feu brûle doucement.

Une petite larme me monte aux yeux face à cette découverte. Voilà qui explique la deuxième cheminée sur le toit. Sans doute mes parents on-t-il voulu me préparer une surprise pour mon retour en m'offrant ce que jusqu'alors il m'avait toujours refusé par sécurité. Ma propre cheminée. Ma source de chaleur personnelle.
Et dire que jusqu'alors je n'ai pas été capable de revenir. Je n'y ai même pas pensée une seule seconde. Mon sourire se fane et la culpabilité me ronge un instant tandis que mes yeux fuient cette chambre si bien entretenue malgré mon absence.
Peut-être devrai-je m'arrêter là et simplement repartir à ma vie de hors la loi ?

Je ne peux pas.
Je veux rentrer chez moi.

D'un battement d'aile de ma forme hybride, je descends jusqu'à la porte d'entrée et m’apprête à en saisir la poignée comme je l'ai toujours fait. Mais ma main tendue s'arrête. Je ne suis plus chez moi, je ne peux pas faire ça.
Frapper serait plus convenable, non ? Mais c'est le même combat. Une force invisible bloque mon geste et serre ma poitrine. La peur me prends. Ma respiration s'accélère, de la sueur perle à mon front, lâche je déploie mes ailes et reprends mon envol. A auteur du toit je stagne. Devrais-je vraiment repartir ainsi ?
La réponse est clairement non. Alors je m'y pose et me glisse dans le conduit de cheminée de ma chambre sous ma forme hybride basique, la plus fine. Mes ailes d'ange raclent la pierre, m'arrachant une grimace de douleur et rapidement j'arrive au milieu des flammes qui me réchauffent sans me brûler et entre dans la pièce.

Un fois à l'intérieur, je peux sentir l'odeur alléchante du repas que Malia a du préparer. Une odeur de rôti largement assaisonnée avec milles et unes herbes. Cela me rappelle de nombreux souvenirs. Des souvenirs heureux aussi bien que tristes.
De là où je suis, je peux voir ma boite à outils de forgeron que je conservais là pour affiner certains détails de mes créations ne nécessitant pas le feu et le fer de la forge. Je fais quelques pas pour m'en approcher, pour les saisir, mais le plancher me trahie et grince.
Cette planche non plus n'a pas changé.

Il y a quelqu'un ?

Des bruits de pas résonnes au rez de chaussée tandis que Malia s'engage dans les escaliers. Prise de panique, je me jette dans la cheminée et escalade rapidement le conduit pour en ressortir. Une fois dehors, je vole jusqu'à la fenêtre pour voir enfin celle à qui j'ai fait tant de mal.

Dans l'encadrement de la porte, Malia regarde la chambre d'un œil incertain. Ses traits sont tirés, usés par le temps et la fatigue qui la guette. Faisant deux pas, elle entre dans la chambre et mets consciemment son pied sur la planche qui grince pour la faire gémir une seconde fois.

C'est pourtant bien toi que j'ai entendu...

La voir dans cette état de vieillesse me retourne le cœur, je ne suis partie que deux ans, et pourtant je croirai qu'elle en a pris dix. Inspectant le reste de la chambre, Malia s'approche finalement de la fenêtre. Entendant le bruit de ses pas se rapprochant, je file d'un battement d'aile sans doute trop violent car Malia l'entends, regarde en l'air et ne voyant rien se précipite dehors. Cachée derrière une des cheminées, j'entends la voix de Malia dans l'entrée.

Il y a quelqu'un ? Répondez s'il vous plait !

Et tandis qu'elle fait le tour de la maison, moi je tourne autour de mon pilier de brique pour rester dans son angle mort. Une minute passe où le silence règne. Alors, très discrètement, je tourne légèrement la tête pour regarder la femme qui m'a élevée.
Le regard rivé sur le sol, Malia secoue la tête comme pour chasser ses pensées.

Enfin ma vieille, ton esprit te joue encore des tours, c'est évident.

Sa tête se redressant, je me cache de nouveau complètement et attends une petite minute avant de me risquer une fois de plus à jeter un œil. La porte claque.
Malia est rentrée.

Et moi aussi, je dois me rendre à l'évidence.
Je suis totalement incapable de lui faire face.


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Volant dans le ciel noir de la nuit, je me dirige machinalement vers la plage où j'avais l'habitude de me réfugier. Dans cet arbre, exactement. Celui qui m'a toujours accueilli dans ses branches, celui dans lequel je rangeais mes affaires, là où je regardais la mer pendant des heures, seule, espérant vainement le retour de Léo.

C'est aussi là où je pleurais, enfant, lorsque les autres gosses m'embêtaient.

Et aujourd'hui, je m'y pose parce que je n'arrive à rien. Le doute m'oppresse a tel point qu'il surpasse ma tristesse. Je suis revenue sur cette île parce que mon père est mort, parce que ma mère est seule. Mais la vérité est là : j'ai peur. Je suis tétanisée à l'idée de sa réaction.
Et j'ai honte. Pour la première fois en deux ans, j'ai honte de ce que je suis devenue. J'ai honte de ce que j'ai accomplie.
Du vent, des méfaits.
Une Pirate. Une criminelle.

J'ai tué des gens, sans aucun remord. J'ai imposé mes idées, j'ai été égoïste. Et j'ai été heureuse avec tout ça. Et tandis que je faisais régner ma propre loi, mon père mourrait. Tandis que je nageais dans l’opulence, ma mère dépérissait. Posée sur l'enchevêtrement de branches qui m'a toujours soutenue, roulée dans ma couverture, je regarde cette mer que j'ai tant regardée. Le va et vient des vagues m'apaise, m'aide à réfléchir.

Lorsque j'ai appris que Tahar était mon père, j'ai commencé à pendre son nom. J'en étais fière en quelque sorte, je voulais, par ce geste, lui montrer que je l'acceptais tel qu'il était. Quand il est venu me sauvé sur Stymphale, j'ai vraiment pensé que cette fois, plus rien ne nous séparerait.
Et puis, il a failli me tuer.
Et je l'ai cru mort.

Doucement, j'ai commencé à l'oublier, oublier la signification de ce "Tahgel" que j'arborais. Et quand j'ai appris pour Géralt, j'ai voulu revenir en arrière. Remettre ce nom "Sélindé" en avant pour faire savoir au monde que j'étais fière d'être la fille de ce forgeron et de cette cuisinière. La fille de ce petit couple jugé quelconque par n'importe qui.
Mais maintenant, je comprends que ce n'est pas la chose à faire.
Par ce nom que j'ai diffusé de part le monde, que j'ai fait associé à la piraterie, j'ai causé du tort à mes parents. Et maintenant mon père est mort.
Je dois protéger ma mère de mes choix. Plus jamais je ne devrai la revoir.
Plus jamais je ne.

Des bruits de pas coupe ma pensée. A quelques mètres en dessous de moi, une lumière brille au milieu de la nuit. Marchant dans la faible couche de neige fraîche, Malia s'approche. Paniquée par sa présence, je déploie mes pouvoirs météorologique et crée de l'air chaud autour de moi pour me rendre invisible au milieu des branches. Cette technique demande quelques minutes de mise en place, et Malia se rapproche vite. Mon cœur bat à cent à l'heure, j'ai l'impression qu'il va explosé. De la sueur perle sur mon front, elle ne doit pas me voir.
Je ne veux pas qu'elle me voit.

La voila enfin au pied du tronc. Pendant une seconde, je bloque ma respiration, les yeux fermées, crispée au plus haut point, j'attends le verdict. Les secondes s'enchaînent, chacune me donnant l'impression d'une éternité.
Et finalement la neige crisse sous les mouvements de Malia. Relâchant la pression sous son silence prolongé, je regarde ce qu'elle fait : elle s'est assise au pied de l'arbre et son regard fixe les vagues.

J'ai bien cru qu'elle était revenue cette fois, tu sais.

Intriguée, je remarque qu'elle tient dans ses mains son pendentif ou se trouve toujours la photo de mon père.

Au moins, elle n'a pas redisparue... On parlait encore d'elle dans les journaux récemment.

Je me pince les lèvres, la honte m'envahissant de nouveau. Sur le chemin, j'ai détruit un navire de la transliéenne et par cette acte ma prime a encore été augmentée...

Je me demande ce qu'elle fait en ce moment...

Sans doute imagine t'elle que je suis entrain de commettre des atrocités comme tout bon pirate, et si je n'étais pas là, c'est surement ce que j'aurai fait d'ailleurs... Entraînée par Red et ses idées d'attaque d'empereurs...

J'espère qu'elle...

Malia s'interromps et regarde droit devant elle, attentive. Rapidement, elle se relève et pointe sa lanterne vers la mer.

Qui est là ?

Perplexe, je regarde dans la même direction qu'elle. Là, sortant de l'eau, une silhouette s'approche d'elle. Entrant finalement dans la lumière, Léo arrive et jette un regard discret dans ma direction. Je blêmis. M'a-t-il vu ? Qu'est ce qu'il vient faire là ? Pourquoi maintenant ?
Et puis, c'est le déclic. Cet homme maîtrise le haki de l'empathie, forcement qu'il sait que je suis là, dans mon arbre, et ce même si sa vue lui disait le contraire.
Trempé, ce fou a du plonger à l'eau pour rejoindre l'île à la nage. J'en frissonne rien que d'y penser et ressert ma couverture sur moi.
Mais plus important, il ne doit rien dire. Alors, intensément, je pense ces mots "Ne dis rien, je ne suis pas là ! Ne dis rien, je ne suis pas là !" et j'espère qu'ils atteindront son haki.

Léo ? C'est bien toi ?! Tu... Tu es revenu..?

Malia s'agite en le voyant, regardant tout autour de lui, notamment derrière, comme si sa présence devait apporté quelque chose qu'elle attendait. Posant une main sur son épaule, Léo réussit à canaliser son attention.

Je suis désolé Malia, elle n'est pas avec moi. Assieds toi et discutons, d'accord ?

D'un coup, le visage de Malia se tourne vers le sol, attristé. Léo profite de cet instant pour me regarder sévèrement, mais prise dans ma spirale de peur, je me recroqueville sur moi même et n'arrive qu'à faire "non" de la tête.
Et finalement, Malia s'assoie et regarde une fois de plus Léo.

Oh mais tu es trempé ! Tu vas attrapé la mort comme ça ! Allons à la maison, nous serons mieux.

Malia tente de se relever mais Léo l'en empêche gentiment.

Non, nous sommes bien ici. Ne t'en fais pas pour moi.
Alors prends au moins ça.

Elle lui tend la couverture qu'elle a ramené avec elle. Sans bronché, Léo s'enroule dedans et la remercie avant de s'asseoir à côté d'elle. Un silence s'installe quelques instants. Un silence gênant, pesant.
Et finalement, ne tenant plus, Malia se lance.

L'as-tu vue ?
Oui. Je l'ai finalement retrouvée sur la grande citée pirate du capitaine Red... Et je dois dire que ces retrouvailles ne se sont pas vraiment passé comme je l'espérais.
Elle va bien ? S'il te plait Léo, dis moi qu'elle va bien !

Voir ma mère s'agiter ainsi, inquiète de mon bien-être, me serre le cœur. Elle devrait être en colère, me haïr, me détester... Je ne la mérite pas.

Elle est en sécurité maintenant et elle est devenue plus forte que la plupart des gens de ce monde.
Maintenant ? Il lui ait arrivé quelque chose ? S'il te plait Léo ! Dis moi tout ce que tu sais !
Malia, calme toi d'accord. Elle ne risque plus rien maintenant. Izya a de nombreux alliés qui ne la laisseront pas tomber, je peux te l'assurer.
Tu parles du capitaine Red, c'est ça ? Et s'il l'utilisait ?!
Ne t'en fais pas. Je l'ai rencontré et je suis sûr que ce n'est pas le cas. Et puis, tu connais Izya, têtue comme elle est, qui réussirai à la manipuler ?
Elle est devenue pirate...
Elle est devenue reine, Malia. Il y a tout un peuple qui l'écoute et suit ses ordres sans discuter. Si elle est devenue pirate, je pense que c'est justement pour que personne n'ai à lui dicter sa conduite.

Malia reste pensive sous les mots de Léo. De mon côté, je n'arrive pas à imaginer ses pensées. Sans doute se rend-t-elle compte de mon égoïsme ? Car si je n'ai pas été manipulée comme elle le pensait, c'est bien que j'ai agi dans mon seul intérêt sans penser aux conséquences que cela pourrait avoir pour ma famille.
C'est ce qu'elle devrait penser.

Et tandis que Malia réfléchis, Léo penche sa tête en arrière et me regarde. Lentement, je le vois articuler sans bruit un simple mot "Descend". Maintenant toujours mon atmosphère propice au mirage et à mon invisibilité, je ne réponds pas, ni ne secoue la tête. Je devrais sans doute l'écouter.
Sans doute...

Tu sais, j'ai vraiment cru qu'elle était revenue ce soir. Il y a eu du bruit dans sa chambre et puis... J'ai trouvé ça.

Dans ses mains, Malia tourne et retourne une plume blanche. Voyant son trésor, je panique et tente de regarder mes ailes pour comparer aux miennes. En gigotant, je fais craquer une branche. Je me fige sous le bruit. Ma mère regarde en l'air, perplexe, mais elle ne voit rien.

Mais il faut croire que c'était une vieille plume sortie de je ne sais où... j'ai raison non ?

Une fois de plus, Léo regarde dans ma direction, dépasser par ce qu'il doit dire. Mais je ne lui prête pas d'attention. Mes yeux sont figés sur le visage de ma mère, au bord des larmes.

Probablement...

Un nouveau silence s'en suit où Malia repose son regard perdu sur ma plume.

Tu sais où elle se trouve actuellement ?

Cette fois, Léo soupir avant de prendre la parole.

Lorsque je lui ai appris la mort de Géralt.
Tu lui as dit ?! Tu lui as dit que ce n'étais pas sa faute, hein ? Léo, tu lui as bien dis qu'elle n'y étais pour rien ? Parce que c'est vrai, elle ne doit pas se le reprocher, tu m'entends Léo, elle ne le doit pas !
Je. J'ai dis que c'était le gouvernement le coupable Malia, et comme je t'ai dis, notre rencontre ne s'est pas passé comme je l'aurai voulu... Il y avait ce Reyson et...
Tu ne lui as pas dis. Tu ne lui as pas dit et maintenant elle doit penser que c'est sa faute.
Calme toi Malia, je suis sûre qu'elle ne le pense pas et...
C'est pas sa faute, Léo ! C'est Géralt qui est parti, qui s'est inquiété ! Elle n'est pas responsable !
Je sais Malia, rassied toi, s'il te plait.
Mais si elle le pense ?! Elle ne reviendra jamais ! Elle voudra disparaître de ma vie !
Mais non, je suis sûr que.
Tu ne sais rien ! Elle l'a déjà fait ! Pour toi, elle a déjà voulu disparaître sous le poids de la culpabilité ! C'est Ma fille ! Je la connais ! Elle ne doit pas sortir de ma vie ! J'ai besoin d'elle !
IZ.

Il n'a pas besoin de m'appeler que déjà j'atterrie devant ma mère dont les mots se perdent en me voyant. Des larmes pleins les yeux, je la regarde sans détourner le regard. Je n'ai pas à avoir honte de ce que je suis devenue, je n'ai pas non plus à culpabilisé pour ce qui s'est passé. Tout ce que je peux faire, c'est l'accepter.
L'accepter avec elle.

Alors je la prends dans mes bras, laissant mes larmes couler sur son épaule. Encore sous le choc de me voir, Malia a du mal à réaliser.

Tu étais là ?

Les mots s'étranglent à moitié dans sa gorge, et moi même je suis incapable de parler. Alors je secoue simplement la tête. Et finalement, nous nous laissons toutes les deux emportées par l'émotion de nos retrouvailles où se mêle la joie de se revoir, mais aussi la tristesse de la perte d'un être cher.


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Après de longue minutes à rester enlacée, à vider toutes nos réserves de larmes chacunes, Léo s'en mis à éternuer, nous rappelant par la même occasion que ce fou était arrivé par la mer à la nage en plein hiver. Alors nous sommes tous rentré à la maison des Sélindés.

Sans attendre, Malia ordonna à Léo d'aller prendre un bain chaud tandis qu'elle se jeta sur la cuisine dans l'idée de nous préparer un bon repas. Malgré mes supplications fort peu convaincue, après tout, j'avais quand même faim, elle insista pour tout faire toute seule tandis que je devais simplement m'asseoir près de la cheminée où un feu consumait lentement quelques bûches de bois séchés. Seule dans le salon, mon regard ne pouvait s'empêcher de se poser sur le fauteuil vide de mon père, me replongeant dans mes souvenirs heureux passé en sa compagnie, et les regrettant.

Cette nuit là, nous avons mangé tous les trois dans un silence gênant. Malia avait un grand sourire aux lèvres et ne cessait de me fixer. Moi, je n'osais lever les yeux vers elle, alors je me contentais de fixer mon assiette, où mes mains, selon ce que j'avais sous le nez. Quant à Léo, il regardait la scène en simple spectateur, sans vraiment savoir quoi faire. Je crois bien qu'il a tenté plusieurs fois de me parler discrètement, mais je ne l'ai pas écouté.
Et puis, une fois le repas terminé, il a fini par comprendre que sa place n'était pas ici.
Il nous laissa donc seule, ma mère et moi.

Et Malia put enfin me prendre dans ses bras. Machinalement, pendant son étreinte, elle me fit par de ses peurs, de l'angoisse qu'elle avait de ne jamais me revoir, qu'il me soit arrivé malheur. Et en réponse, je la rassurais, m'excusais aussi pour toute l'inquiétude que j'avais fait naître en elle. Une chose en entraînant une autre je commençais à lui raconter mes aventures. Je lui racontais mes débuts en aventurière solitaire, et puis comment j'avais été recruté par des pirates un peu fanfaron, comment j'avais eu ma première prime... Les mots coulaient de ma bouche en un flot ininterrompu. Parler de tout ça à ma mère donnait du sens à ce que j'avais accompli, et rendait mon histoire un peu plus réel. Elle eu d'ailleurs du mal à me croire lorsque je lui racontais comment j'avais été séquestré par le Migou ou encore comment j'avais été obligée de croquer dans un fruit du démon.
Mais sa plus grande surprise fut de me voir me transformer. Moi, sa petite ange chérie pouvait devenir un fier et dangereux dragon.

Sa surprise fit dévier la conversation, c'était à moi d'écouter son histoire. Avec joie, elle me raconta leur décision à elle et Géralt de me construire une cheminée dans ma chambre. Mais très vite le bonheur partie de ses traits pour faire place à de la tristesse. Elle me raconta tout d'abord le départ des parents de Léo, qui ne désiraient plus rester sur l'île et voulait servir la révolution. Malia me précisa qu'elle les savait adepte de ces idéaux depuis de nombreuses années et que en parti à cause d'eux, Géralt avait commencé à fournir secrètement des armes à ce groupe. Après leur départ, il y a eu l'annonce de ma première prime où mon père commença à avoir des "envies d'aventures"... Une douce formulation pour dire "des envies de te ramener ici par la peau des fesses" je suppose... Mais c'est l'annonce de ma seconde prime à 30M qui le décida d'un coup.
Sans doute pour que je ne me sente pas coupable, Malia me confia qu'il rêvait de prendre la mer depuis des années et que voir sa fille le faire l'avait rendu un peu jaloux.

En vérité, c'est moi qui lui ai dit d'aller te "sauver" de la piraterie. Si ça n'avait tenu qu'à lui, je suis sûre qu'il t'aurai simplement rejoint pour se battre à tes côtés. Alors tu vois Izya, s'il y a bien une fautive, ce n'est pas toi, mais moi.

Les mots de Malia étaient lourds de sens. Elle avoua avoir été très en colère après moi, avoir du mal à me comprendre, et longtemps, elle m'en voulu pour mes choix. Ce n'est que lorsque Léo lui annonça la mort de Géralt que tout son ressentiment à mon égard disparu. Tout ce qui lui importait, c'était de me savoir saine et sauve.
Après ces aveux, elle resta un long moment silencieuse. Silence que je ne pu briser moi même. Mes les larmes roulant sur ses joues me forcèrent à la réconforter. A mon tour, je lui avouais mes péchés. Les actes que j'avais commis impulsivement qui me dégouttait. Dès choses que je n'avouerai à personnes d'autres.
Des choses qui se sont passés, des choses que j'ai subis.

Pour la première fois en un an, je parlais de tout ce que j'avais vécu en 1625. L'année où j'ai disparu presque entièrement de la surface de la terre. L'année où je vécu le pire. Pour la première fois, je citais Lyana, ma tortionnaire, je racontais la valeur de mon amitié avec Alina, une soeur trouvée dans les enfers, et pour la première fois, je parlais de Hans, l'homme qui m'a volée ma pureté.

Mes larmes coulaient sur mes joues bien que ma voix transpirant le calme. Tel un fantôme programmé, je racontais cette période de ma vie que beaucoup m'ont demandé. Cette période qui m'a laissée le plus de cicatrice. Car s'il y a bien une personne au monde qui peut continuer de me regarder telle que je suis tout en sachant mon histoire, c'est bien ma mère.
Mais forcement, ce jour là, une autre personne entendit ce récit.

La maison tout entière trembla lorsque le poing de Léo, derrière la porte d'entrée entrouverte, se figea dedans. Venu nous apporter quelques viennoiseries dans la matinée que nous n'avions même pas vu arrivé, il ne pu s'empêcher de tendre l'oreille en entendant ma voix presque mécanique parler. En entendant le bruit de son coup, mon sang ne fit qu'un tour. Je compris très clairement ce qui venait de se passer et j'aurai donné n'importe quoi pour l'éviter. Me retournant, je le vis s'enfuir à travers la fenêtre. Ce que je redoutais tant se produisait.

Heureusement que j'étais avec ma mère ce jour là. Elle réussit à trouver les mots dont j'avais besoin pour me faire réagir, pour me faire sentir femme. Son ton était presque celui de la réprimande, de la colère, bien qu'elle réussit en même temps à me faire sentir tout l'amour qu'elle éprouvait pour moi. Elle parla ainsi pendant de très longues minutes, sans se fatiguer, sans céder à la pitié que je craignais d'inspirer. Sous ses mots, mes larmes se séchèrent. J'étais scotchée par sa prestance.
Puis elle termina en m'indiquant simplement la voie à suivre.

Si tu l'aimes, retrouve le.

Alors, précipitamment je me suis levée et j'ai foncée. En tant que femme, j'ai couru à travers toute la ville en l'appelant. Sur mon chemin, les gens se sont retournés, certain marmonnaient quand d'autre hurlait de peur. Je crois même en avoir entendu certain me traiter de folle. Il faut croire qu'hormis ma mère, personne ne savait que Léo était finalement en vie... Alors me voir débarquer d'un coup au bout de deux ans pour hurler son nom en courant dans tous les sens, je comprends tout à fait les pensées des gens.

Et c'est finalement sur la plage où nous avions l'habitude de nous retrouver que j'ai enfin entendu sa voix, comme un murmure. Doucement, je me suis approchée, et rapidement, sa conversation s'est terminée. Un den den dans ma main, il m'a regardé une seconde puis a détourné les yeux, tiraillé par milles émotions à la fois. Mais c'était la colère qui dominait.

Tu sais, à cette époque, Reyson et Red devait m'accompagné, mais le destin à fait que je me suis retrouvée seule. J'aurai pu me retourner et aller les récupérer, mais je ne l'ai pas fait. Au fond de moi, je savais que je devais accomplir cela par mes propres moyens. Alors sois tranquille,je n'y serais de toute façon pas allé avec toi.

Avec mes mots, sa colère et tout le reste ont laissé place au dépit et Léo a réussit à me regarder dans les yeux. Sans rien dire, il s'est avancé vers moi et sans me laisser le temps de comprendre, il m'a enlacée. D'abord paniquée à l'idée de perdre le contrôle et de me transformée une fois de plus en un monstre craintif et violent, j'ai tenté de le repoussée tant que ma conscience me le permettait. Il n'a pas cédé et a maintenu son étreinte.
Mais à aucun moment je n'ai eu de souvenir douloureux.
A aucun moment je ne me suis rappelée Hans qui me violentait.
A ce moment là, j'étais dans les bras de Léo.

A ce moment là, j'avais accepté mon passé.


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Cela fait maintenant trois jours que je suis ici. Trois jours à parler, beaucoup afin que Malia puisse avoir l'impression d'avoir vécu chaque instant de ma vie. Trois jours à partager des moments inoubliable avec ma mère, avec Léo, à retomber en enfance, oublier un peu mes aventures et mésaventures. Trois jours à renouer avec la forge, aussi, la forge de mon défunt père.

J'ai du présenté Alina, aussi bien à Malia qu'à Léo, et il faut dire que je me suis faite longuement engueuler par celle ci. Mais je n'ai rien dis, je savais qu'elle me crierai dessus, j'attendais juste le moment où je serais prête à l'entendre faire...

Et là, noyé au milieu du feu et du fer, mon den den sonne. Mon Den den que j'ai volé à Logue Town lorsque nous allions, Reyson, Red et moi, récupérer le dossier sur Tahar Tahgel.
Je n'attends pas de coup de fil, mais je suppose que ça peut être Red qui m'attend loin dans les mers tumultueuse de Grand Line. Alors je regarde l'escargophone sonné un moment. Je n'ai pas vraiment envie de décrocher, je n'ai pas envie de retourner là bas tout de suite.
Mais si c'est bien Red, je suppose que je lui dois bien d'au moins ne pas l'ignorer...

Izya ?

Cette voix, je la connais, mais ce n'est pas celle de Red.

Qui c'est ?
Ton père.

Lui. Vraiment... Mon visage se crispe de sérieux.

Tahar. Ah.
Tu vas bien ?
Tu as vraiment commencé par cette question...

Un silence s'installe. Peut être ai-je été trop "piquante" à son goût. Mais qu'importe, je ne le porte plus dans mon cœur depuis quelques temps. Ou du moins j'aimerai bien. Surement pour ça que je reste pendu au bout du fils malgré le silence, malgré le fait qu'on est rien et que de toute façon je ne souhaite pas l'entendre.

Eh bien ?
Vous avez l'art de mettre à l'aise, j'avais presque oublié.
Nous ?
Les femmes, les filles.
Parce qu'il n'y a pas de femmes là où tu es.
Peut-être, si. Sans doute. Pas de fille en tout cas.
Je suis censée croire qu'il y a du regret dans ta voix ?
Tu crois ce que tu veux, Izya.
J'ai arrêté de croire, Tahar.

Nouveau silence. Long, pesant et pour ma part énervant.

Oui ?
Rien. Je me rappelais juste la dernière fois que j'avais voulu croire quelque chose, te concernant.

Mes doigts commencent à tapoter machinalement mon plan de travail.

Je ne me rappelle pas que tu m'aies laissé croire ce que je voulais.

Nouveau silence.

Tu voulais quelque chose de précis?
Savoir comment tu allais.
Lis les journaux, comme tout le monde.
Je les lis, c'est pour ça que je voulais savoir comment tu vas.
Moi aussi je les lis.
Et ?
D'abord tu étais mort. Et puis en fait tu l'étais pas.
Oui.
Oui ? Tout ce flan à Stymphale c'était pour quoi, aller te suicider à Marie-Joie en cramant un connard sur ta route ?
Tu ne comprends pas ?
Si.
Vraiment ?
Non, j'essaie très fort.


Le type que tu as croisé à Stymphale...
Oui ?
Je n'étais pas vraiment ton père, Izya, comme quand tu es venue me chercher à Impel.
Oui, je m'en suis rendue compte. Ma gorge aussi. Et on est toutes les deux d'accord pour dire qu'on préférait le type d'Impel.


Et ? Maintenant tu as changé, tu as réglé tes problèmes, on peut recommencer comme un père et sa fille, simplissime ?
Non, je présume.
Tu présumes bien. Maintenant c'est moi qui n'aie plus besoin de toi, comme je n'ai jamais eu besoin de toi.
Je suppose que je le mérite.
Oui tu le mérites, oui.
Je n'aurai jamais complètement réglé mes problèmes, Izya, je te souhaite de ne jamais avoir à le comprendre.


Je crois que c'était pour te dire ça, principalement. Et te dire que même si je ne les aurai jamais complètement réglés, ils sont avancés d'une telle manière qu'aujourd'hui je peux envisager de te regarder faire partie de ma vie.



Facile à dire maintenant qu'un monde nous sépare, hein ?
Il ne nous séparera pas longtemps, vu l'influence de Rossignol.
Evidemment.

Sauf que l'influence de Red ne me mènera jamais jusqu'à son esprit torturé.

À plus tard, Izya. Si tu le veux. Je ne te rappellerai pas.

J'éloigne le combiné de ma bouche, bien décidée à raccrocher sans dire au revoir. Mais il faut croire que mes pulsions bienveillantes sont plus fortes que ma colère.

À plus tard.

*Clap*

Je ne t’appellerai pas.


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*TOC TOC TOC TOC TOC*

MALIA OUVRE NOUS ! ON SAIT QUE TA FILLE EST LA !

*TOC TOC TOC TOC TOC*

MALIA !

Lentement, au beau milieu de mon lit, je me tortille sous la désagréable sensation de m'être faite réveillée avant l'heure.

*TOC TOC TOC TOC TOC*

ON SAIT QUE TU ES LA MALIA ! OUVRE CETTE PORTE !

Ouvrant un oeil, puis un autre, je regarde difficilement vers ma fenêtre. A travers les volets fermer, j'aperçois des rayons de soleil matinaux.

*TOC TOC TOC TOC TOC*

TU DOIS OUVRIR MALIA, C'EST UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT !

De vie ou de... quoi ? Mais qu'est ce qu'il raconte en bas ces gens de bon matin. C'est vraiment n'importe quoi.

*TOC TOC TOC TOC TOC*

SI TU N'OUVRES PAS MAINTENANT, ON DEFONCE LA PORTE !

Défoncer ? La porte ? Rah, mais pourquoi tant de violence !
Grognant dans mon lit une dernière fois, je fini par me faire violence, puisqu'il le faut, et sors de dessous ma couette. Trainant le pas, je parcoure les couloirs de la maison jusqu'à me rendre au dessus de l'escalier qui débouche sur la porte d'entrée.

*BAM*

La porte tremble sous le choc. Il faut croire qu'ils ont commencé à essayer de la défoncer. D'un coup d'oeil, je repère ma mère dans le salon, tremblante. En me voyant, ses yeux s'écarquillent et elle se précipite vers moi.

Izya, tu dois fuir, vite !

*BAM*

Je regarde la porte et les gonds qui risquent fortement de lâcher au prochain impact.

Posant une main sur l'épaule de ma mère pour la rassurer, je la regarde en souriant.

Recule un peu, je gère.

Rapidement, elle s'exécute et moi, entendant le bruit des pas courant vers la porte, j'ouvre au moment où l'impact aurait du être. D'un coup, un type tombe dans notre salon, douloureusement surpris de se retrouver là. Le regardant de haut, je le laisse se relever et reculer jusqu'à retourner à sa place, dehors. Puis, je me place dans l'encadrement de la porte, appuyer nonchalamment sur un des côtés.

Alors, qui m'explique pourquoi vous faites tout ce bordel de bon matin ?
Et bien, c'est que...

Un homme en costard s'avance, je suppose que c'est l'actuelle maire de Scarlet Town. Son visage m'est familier...
Et soudain, c'est le déclic !

Gary ! Et bah, t'as bien changé depuis ta période punk...
Hm... Oui...
Bref, pourquoi tu me réveilles si tôt Gary ?
Oh. Il est pas si tôt que ça tu sais.

Des goûtes de sueurs perles sur son front, ses genoux claquent. Ah, comme c'est agréable de le voir a deux doigts de se pisser dessus par ma simple présence alors qu'avant il prenait un malin plaisir à me pourrir la vie.

Si je dis qu'il est trop tôt c'est qu'il est trop tôt Gary, c'est comme ça. Et en plus, tu es entrain de me faire perdre mon temps. Pourquoi toi et un quart de la ville êtes devant chez moi ?

Là, ce sont ses dents qui claquent, mais ça ne m'aide pas à comprendre.
Impatiente, je commence à taper du pied sur le sol.

J'attends.
UN MONSTRE ! UN MONSTRE ATTAQUE SCARLET TOWN !

Perdant mon sourire narquois, je deviens sérieuse.

Quoi ?! Où ça ?!
Au Port !
Des Tentacules !
Plein !
S'il te plait !
Aide nous !

Je regarde Gary, un instant, juste pour me rendre compte de ce moment.

Tu me demandes de l'aide, toi ?
Ou..Oui...
Vous me le demandez tous ?
Oui !

Comme quoi, tout arrive.

Et bien, ça change. Allez, cessez de pleurer, je m'en charge.

Et d'un bon, je me transforme en dragon et m'envole dans le ciel sous le regard mi ébahi, mi effrayé de tout ce rassemblement. J'espère juste que le monstre n'est pas trop coriace, j'aurai l'air maligne avec la confiance dont j'ai fait preuve. Mais ça devrait aller non ? Après tout je suis sûre South Blue là.

Et finalement, que vois-je en arrivant à porter de vue du port ? Que vois-je ?
Une saloperie de calamar géant...
Un calamar que je connais.
Le Mékakraken. Tu parles d'un monstre redoutable.

Rapidement, je me pose au point où la bête essaye de s'amarrer tant bien que mal, et me prend un coup de tentacule au passage.

Non mais ça va pas là dedans ! Faites attention bordel !
Alors tu les connais. ça m'étonnais aussi que des pirates viennent par hasard sur cette île pendant que tu étais là.
Léo ? Tu étais où ? Je t'ai pas vu arriver.
Je ne souhaite pas que les gens d'ici apprennent ma résurrection miracle. Alors je me fais discret...
Je vois. Et oui, je les connais, sans doute Red qui les envoies... Reste à savoir pourquoi ?

Même si en vérité, je crois déjà le savoir.

Un type sort rapidement du sous marin monstre et s'avance vers moi au pas de course.

Désolé pour le coup. Je tente de former Glen au pilotage du Mékakraken mais c'est pas toujours évident.
Ouais bah si c'est pas évident qu'ils fassent pas de manœuvre près des villes. Ni près de moi.
Entendu Dame Izya, je tacherai de m'en souvenir.
Bon, et sinon, qu'est ce que vous venez faire ici ?
Le capitaine Red nous a demandé de vous escorter.
Hein ? De m'escorter ? Et pour aller où ?
Sur Thriller Bark Dame Izya. Il nous a dit vouloir passer à l'action rapidement.

Non mais j'hallucine ! Il pourrait pas attendre tranquillement que j'en ai fini avec mes affaires avant de faire des caprices ?!

Et bien il n'a qu'à attendre. Moi je n'en ai pas encore fini ici.

Tournant les talons, je commence à m'éloigner du groupe d'homme qui se sont amassé devant moi à la sortie du Mékakraken.

Euh... Dame Izya ? Vous devez venir maintenant.
J'ai pas envie, revenez dans une semaine, ou deux.
On va être obligé...
Contraint et forcé...
Sachez Dame Izya que ça ne nous plait pas d'avoir recours à de telle méthode.
Mais les ordres sont les ordres...
Le capitaine Red nous a dit de vous dire...
Que si vous ne voulez pas venir immédiatement...
Alors il tuerai Monsieur Reyson D Anstis.

Un instant je m'arrête et du coin de l'oeil je peux voir une petite étincelle de malice dans les yeux de Léo. Lui jetant un regard réprobateur, je me tourne vers les pirates

Il ne le fera pas. Je sais qu'il compte sur Reyson pour battre Teach tout comme il compte sur moi.
Il se doutait que vous diriez ça...
C'est pour ça qu'il nous a aussi dit.
Qu'il donnerait à Alfred sa retraite !
Alfred ne reçoit plus d'ordre de Red depuis qu'il travaille pour moi. Et puis en vrai, je la lui ai déjà proposée et il l'a refusée !
Ah...
Il va vraiment falloir le dire alors.
Vous n'allez vraiment pas aimer entendre ça...
Il nous a dit.
Qu'il allait fournir uniquement du poisson dans tous les restaurants de l'Atterrissage du Dragon et...
Qu'il allait...
Stopper toute importation de chocolat sous toutes ses formes sur Armada.

...

...

Très bien. Faites le plein de provision, on plonge le calamar au coucher du soleil.

Maudit pirate.


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