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[FB 1625] Baratie, le huitième resquilleur

- Il scrute. Fièrement dressé dans l'établissement, rien n'échappe à son regard. Ce pont, il le connaît comme s'il y était né, c'est son territoire, son antre, son royaume. Ses yeux de braise irradient l'endroit. Ici et là, certains badauds croisent son regard un instant puis baissent les yeux. On dirait qu'ils ont peur. La peuuuur... Ouiii... Ils ont quelque chose à se reprocher.
Alors, l'homme sort son hachoir à viande de son tablier et....


- Quand t'auras fini de parler tout seul et de mater la clientèle comme un vicieux, peut-être que tu pourras bosser. C'est juste une suggestion hein !

Interrompu, je me retourne et je croise le patron qui porte des caisses de provisions fraîchement livrées jusqu'en cuisine. Est-ce que je l'aide ? Pas que ça soit trop lourd pour moi, simplement que ça m'emmerde. Il fait beau il fait chaud, y'a des jolies jeunes filles légèrement vêtues, ça m'ennuierait d'avoir à travailler dans un cadre aussi idyllique. Ouais... Je vais pas bosser aujourd'hui non plus, trop contrariant.
Va falloir que je trouve un moyen savant de faire semblant de bosser maintenant. Hier, je m'occupais de récurer le parquet. Cinq heures d'affilées passées à briquer le même mètre carré de plancher. On n'y a vu que du feu. Enfin jusqu'à ce que ce con d'Éric glisse dessus en allant servir la soupe de palourde. Qu'il est con ce Éric. N'empêche, j'avais tellement frotté qu'il n'y avait presque plus de friction sur cette portion du sol. C'était plus ou moins aussi glissant que de la glace. En soi, c'est une performance. Performance pour laquelle je n'ai pas été récompensé... mais j'ai l'habitude de l'ingratitude de la basse plèbe et de cet enfoiré de patron.

Bon, si je veux continuer de pouvoir narrer les aventures de Barabas Timon, la terreur du Baratie, à la troisième personne, il faut que je trouve la planque parfaite pour donner l'impression que je travaille. Mince... Depuis combien de temps j'ai pas travaillé ? Je sais même plus ce que je suis censé faire dans l'établissement.
Panique pas, panique pas, ça va se voir. Un petit coup d'oeil derrière pour voir si le patron me regarde. Oh la vache, il me regarde dans l'interstice de la porte qui sépare la cuisine de la salle à manger. Il l'a mauvaise. Trouve quelque chose n'importe quoi !

- Puis-je prendre votre commande ?

Ça m'est venu comme ça ! Je sais même pas ce que ça veut dire, mais vu que les autres n'arrêtent pas de répéter cette ânerie aux types attablés, je vais essayer de plagier le concept. Dans la main, j'ai mon "calepin de commande" et un crayon. Je dessine des trucs dessus. Souvent des gonzesses à poil. Toujours même. Je suis doué dans mon genre. Si j'avais pas été marmiton-pirate, j'aurais été artiste. Ou proxénète. Proxénète, ça c'est un chouette métier. Je me demande si les macs ont droit de se servir dans la marchandise.
Mon sourire naturel s'accentue malgré moi pendant que je suis plongé dans mes songes. Mais y'a comme un bruit de fond qui me gêne. C'est le type a qui j'ai parlé qui me répond. Pauvre tanche, si tu crois que j'en ai quelque chose à foutre de ta vie, j'ai rien écouté.

- Et une fricassée de maquereaux pour la quatre, je vous apporte ça tout de suite madame.

C'est Ramzy qui vient de dire ça. C'est pas une référence en matière de travail, mais faute de mieux, je vais copier ce qu'il fait.

- Et une fricassée de maquereaux pour la six ! Je vous apporte ça tout de suite madame.

- Mais... j'ai commandé une salade à la mode de North Blue, et je ne suis pas une dame !

Tocard va, arrête de me contrarier ou tu vas t'en prendre une. Je me retiens du mieux que je peux. Avec toutes les retenues sur salaire que j'ai à force de cogner sur les clients, je me retrouve à devoir des sous au patron. Faut que je me tempère comme qu'ils disent.
Je suis Ramzy jusqu'en cuisine. Qu'est-ce qu'il va foutre dans ce nid à emmerdes ? Ça gueule de partout, ça sent tout et n'importe quoi, ça s'active dans tous les sens. C'est oppressant comme atmosphère, ça me ferait presque culpabiliser de rien foutre. Presque.

Là Ramzy prend une assiette pour l'amener à un client. Requin en chasse, je lâche pas ma proie. À peine qu'on retourne dans la salle à manger que je lui pique son assiette des mains en le toisant du regard. J'ai beau être obligé de sourire de toutes mes dents, à mon avis, il a réussi à saisir le caractère hostile de ma démarche et il fait demi tour.

- Ce que tu peux me faire chier Bara...

Et il retourne penaud en cuisine. S'il pleurniche auprès du grand manitou, c'est lui que je sers en fricassée aux loques venues se remplir la panse. Où est-ce qu'il est l'autre vermiceau à qui j'ai causé tout à l'heure ? Un nabot borgne habillé en duchesse. Trouvé !
À peine arrivé que je lui dépose son assiette sous le nez.

- Et voilà ! Fricassée de maquereaux !

Il regarde l'assiette un moment. Vas-y.... Fais un commentaire désobligeant sur la cuisine, donne moi une bonne raison de t'enfoncer la gueule dans le plat. Oh et puis après tout, non. J'ai pris une commande, je suis allé en cuisine la prendre, et je l'ai apportée au client. L'illusion est parfaite, on croirait vraiment que je bosse, ça mérite bien une petite pause pour la peine.

- C'est même pas une fricassée de maquereaux en plus...

Il a beau se plaindre, je lui lance un regard qui lui fait comprendre que s'il a d'autres griefs à m'adresser, c'est lui qui servira de bouffe aux maquereaux. Rien à dire, la menace par le biais du regard, ça redonne de l'appétit.
Bon, maintenant que j'ai lourdement oeuvré, il est l'heure de se rincer l'oeil. Y'a pas une petite jupette ici ou là ?
    *Bon sang mais quel abruti... *

    Comment est-ce qu'il était arrivé là déjà ? Myosotis ne s'en rappelait même plus. Il était monté à bord d'un navire marchand qui s'apprêtait à quitter l'île sur laquelle il s'était amarré, s'était caché dans un tonneau, s'était endormi et lorsqu'il s'était réveillé le tonneau avait été posé pile devant la porte de ce restaurant...Le hasard faisait bien les choses il fallait avouer. Oh non plutôt, pas vraiment. Pas du tout même. Il s'était attablé après avoir passé dix minutes avec un serveur benêt à quémander d'être accueilli. Il avait passé sa commande mais le serveur qui lui avait apporté le plat, un autre grand dadais à l'air pincé, lui avait apporté tout...sauf ce qu'il désirait....

    Le cartomancien restait là à regarder le plat que lui avait apporté l'employé. Ce maître-coque avait une figure...relativement spéciale. Il avait des yeux fins et une bouche triangulaire ainsi qu'un nez aquilin et pointu, on aurait dit une petite souris avec une toque sur la tête. Myo' se remémorait alors les histoires d'une souris cuisinière qui prenait la place d'un cuisinier dans un grand restaurant, une fable qu'il avait lu dans la bibliothèque familiale à Cocoyashi. En tout cas la souris qu'il avait face à lui n'était même pas fichue de se rappeler d'une commande ! Il avait commandé une salade de North Blue, une salade fraîche composé de laitue, de petites morceaux de tomates, de poulet et de fruits de North Blue pour donner un petit goût sucré au tout. À la place, ce type était revenu avec....De la choucroute. Et le pire c'était qu'il voulait faire passer ça pour une fricassée de maquereaux !

    - Hey ?! Je vous parle !

    - Pardon madame ? Fit-l'autre en se retournant.

    *Madame...madame...Je vais t'en donner une bonne raison de m'appeler madame... *

    Myosotis poussa son assiette remplie de chou cuit et odorant, une saucisse roulant du monticule de légume pour atterrir prêt d'une pomme de terre épluchée. Il posa sa cravache sur la table, aux côtés de ses couverts et frappa du poing sur la table, dardant le serveur de son regard perçant. Il le prenait pour une femme...alors que Myo ne portait aucun déguisement...autant aller jusqu'au bout.

    - Vous savez qui je suis ?!

    - Une emmerdeuse ?

    - Hélène Replay, critique culinaire.

    - C'est bien ce que je dis une emmerdeuse...Euh attendez, Hélène c'est vraiment votre nom ?

    Plusieurs clients intrigués par l'altercation des deux s'étaient déjà arrêté de siroter leurs soupes. Une vieille avec une perruque avec la bouche pincée réajustait même ses lunettes pour profiter du spectacle.

    - Je suis CRITIQUE. Ça veut dire que votre restaurant peut en prendre un sacré coup si jamais je ne suis pas satisfaite. Que je sache, ce...truc...que vous vous m'avez servi n'est ni une fricassée de maquereaux ni la salade que j'avais commandé. Donc, rapportez moi ça en cuisine pour me rapporter ce que j'ai commandé.

    L'employé intéressé continuait de fixer Myo d'un air circonspect qui mêlait perplexité et agacement léger. Ils restèrent environ dix bonnes secondes à se regarder dans le blanc des yeux, l'assiette de choucroute commençant à empuantir les alentours avec sa forte odeur de charcuterie fumée.

    - Mais...vous vous appelez vraiment Hélène ?

    *Hhnnng...je sens que ça va être long... *
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    Hélène.... Me souviens quand on me lisait des histoires à l'école, à l'époque de l'iniquité ou je ne sais quoi, l'histoire d'une Hélène de Katre. Hélène c'était une sacrée bonne femme. Je sais pas si elle avait des dons particuliers quand il s'agissait de rebondir sur la literie ou si elle avait des miches bien rondes, mais l'Hélène, elle avait provoqué un conflit pas possible où des tas d'armées se mettaient sur la gueule pour sa pogne.
    La guerre de Katre qu'on a appelé ça, sacré carnage. J'ai pas tout suivi, sur la fin il était question d'une histoire de petit chevaux et du talon à Chile. Moi, quand y'a pas de nana sulfureuse ou d'hémoglobine, j'ai un peu de mal à suivre les histoires.

    - Alors comme ça on s'appelle Hélène ?!

    J'ai comme la paupière gauche qui sautille. Quand je suis nerveux, ça fait souvent ça. La duchesse elle a pas l'air de me trouver commode, pourtant j'en ai un joli sourire à lui offrir, mes canines limées bien en évidence, elle devrait être ravie d'avoir un membre du personnel si jovial.

    - Les Hélènes, croyez-en mon expérience, c'est toute des dindes ! Des emmerdeuses ! Des quintessences de bonne femme quoi !

    Mon expérience, mon expérience. En fait des Hélènes j'en connais que deux. Hélène de Katre, et Hélène Gilar.
    J'avais quatorze ans... Elle était belle comme tout. Un sourire radieux, pleine de vie, ses tâches de rousseur, ah, je m'en souviens, ça lui donnait un charme fou... On passait du temps ensemble en dehors de l'école. Il y avait quelque chose entre nous. Mais tout a basculé ce sinistre jour d'Octobre lorsque je suis rentré dans la cabane et que cette morue astiquait le manche à Giufa contre une tablette de chocolat !
    Depuis je me suis juré de me venger de toutes les Hélènes du monde. Tiens, la borgne que j'ai en face de moi me regarde encore plus bizarrement que tout à l'heure. Mince ! Des larmes ! Voilà ce qui arrive, je repense à ça, je chiale, ça contraste pas mal avec mon sourire de dingue.

    - Elle la veut sa salade ?! Elle va l'avoir ! Salade maison ! Avec les compliments du chef.

    Je prends la choucroute et je la balance à la mer. De depuis les cuisines, j'entends Jazz qui gueule "ça sera retenu sur son salaire". Il a un sixième sens pour tout ce qui touche à la bouffe, ou alors il me connait trop bien. Ni une ni deux, je fonce en cuisine. Hop, je prends de la laitue ici et là pour faire le socle de ma salade artisanale. Des fruits ? Y'en a plein l'entrepôt, mais y'en a aussi plein les poubelles. Ceux qui ont pourri durant la traversée de l'équipe d'approvisionnement.
    Mais avec Barabas le magnifique, rien ne se perd tout se transforme.

    - Tu fouilles dans les poubelles toi maintenant ? Si tu cherches ta dignité, jette plutôt un oeil du côté des water.

    Je lui réponds même pas à celui-là. Sous prétexte qu'il est second en chef, il me regarde de haut. Tu vas voir quand j'en aurais fini avec l'autre critique.... Suffit maintenant de rendre mon plat présentable. Je rajoute des épices de partout, ça atténue l'odeur de pourriture et ça donne un effet paillette.

    - Me revoilààààààà !

    Tout sourire, il ne saurait en être autrement, je m'approche comme un serpent jusqu'à l'autre emmerdeuse. Délicatement, une fois n'est pas coutume, je lui place sa pitance sous le nez. C'est que ça a l'air vachement comestible, même moi je m'y laisserais prendre. En fait je m'y suis laissé prendre en chemin et j'ai goûté un morceau. Quand je suis furibard comme ça, ma mémoire pâtit un peu, toute la colère prend place dans ma cervelle, je peux plus penser à rien. D'après Éric, ce serait aussi parce que je suis un peu con. D'ailleurs, faudra que je pense à coller une mandale à Éric quand je retournerai en cuisine.

    - Faite avec amour. Le chef a même dit que si vous ne la mangiez pas en entière, je serais chargé de vous balancer par dessus bord.

    Mon fan club ; des clients qui viennent régulièrement pour voir mes explosions lyriques, se traduisant la plupart du temps par des mornifles et des coups de boule, commencent à zyeuter de mon côté. Quand je parle de jeter quelqu'un par dessus bord, généralement pour eux, c'est bon signe. Ils vont pouvoir apprécier le spectacle. Alors belle Hélène, on est tendu ? Elle a compris que j'en ai rien à foutre du pouvoir d'un critique de journal, et pour cause ! Je sais pas lire !
    Ça, c'est ma vengeance pour la ville de Katre, pour la branlette de Giufa, et pour m'avoir fait bosser un Lundi midi !
      Mais qu'est ce que c'est encore que cette fantaisie ?! Myosotis avait entendu bien des histoires au sujet de ce restaurant flottant. Des petits rumeurs qui allaient bon train dans les marchés, un client avait entendu ceci de son voisin qui lui avait lui même appris de sa tante dont le coiffeur était allé mangé là bas. Ou, durant une séance de voyance, une cliente qui avait dit qu'elle avait aperçu le bateau au large pendant qu'elle faisait son marché. Ses paniers remplis de poireaux, de carottes, des bouteilles de lait et de morceaux de charcuterie achetés chez son primeur favori, celui qui lui fait les yeux doux en lui rajoutant une tranche de lard supplémentaire. Quoi de plus romantique qu'un morceau de porc en plus avec un petit billet doux glissé entre deux couennes ?

      Myo' pencha sa tête légèrement au dessus du plat que lui avait apporté le serveur à la langue bien pendue et en huma le parfum. Des relents de morts, on aurait dit qu'on avait laissé pourrir une carcasse de poulet pendant plusieurs jours entre des algues...Et, oh surprise, des arrêtes de sardines coincées entre plusieurs feuilles qui commençaient à se teinter de brun. Sans parler de la vinaigrette qui avait plus une couleur de glaviot qu'autre chose, elle tombait sur les feuilles comme la bave d'une limace qui perle sur une tige. Le jeune homme réussi même à distinguer des rondelles de salami devenant blanches,  une crevette grise toute bleue et même une coquille de litchi.

      *Une salade de North Blue ? Ça ? Et moi j'suis un Empereur Pirate... *

      En plus de ça son petit manège concernant son soit disant statut de critique ne fonctionnait pas avec son interlocuteur. Le loquace avait plus l'air d'être ici pour amuser la galerie que pour réellement servir la salle. D'ailleurs d'autres clients s'étaient tournés vers eux pour profiter du spectacle. Myo décida de tenter une nouvelle approche, si jouer aux critiques ne fonctionnait pas, alors peut être que jouer aux vamps ferait son petit effet... ?

      *Allons-y ! *


      Thème de la drague !

      - Dites moi, mon mignon. Vous avez eu des mésaventures, mais toutes les Hélène ne sont pas comme ça...

      Il croisa subtilement les jambes et se cambra un peu, passant une mèche de ses cheveux d'ébène derrière son oreille. N'importe qui ici le prendrait pour une femme avec sa figure angélique et son allure si androgyne et féminine. De son autre main, il faisait glisser ses doigts sur le manche de sa cravache toujours disposée à droite de ses couverts.

      - Je ne suis pas comme ça.

      - ….....Hein ?

      L'autre avait l'air encore plus perplexe qu'avant. Sans doute n'avait-il pas l'habitude de voir un visiteur essayer de le séduire, ou alors ne comprenait-il tout simplement pas ce que Myo' essayait de faire. Il repoussa son assiette, mais cette fois sans aucune agressivité. Non, il la plaça au milieu de la table et, à l'aide de son pied, poussa la chaise d'en face en arrière.

      - Et si vous veniez picorer un morceau avec moi ? Elle vous fait pas envie cette belle salade, darling ?
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      Quelle femme !
      Nan mais bon sang ! Ça c'est de la nana ! Elle a dû comprendre que c'était moi le chef au restaurant. Pas le chef officiel, juste le boss, celui à qui on obéit par peur et non par impératif hiérarchique. Les femmes sentent ces choses là. Oh Hélène... Je retire tout ce que j'ai dit sur toi.

      Langoureuse, séductrice, tentatrice, je craque. Vraiment, c'est tout à fait mon style de gonzesse. Avant tout, je les aime consentantes. Ça n'a l'air de rien, mais les autorités sont assez pointilleuses là dessus. Celle-ci, elle a l'air partante pour tenter "L'Expérience Barabas". Jamais une de ces chiures du sexe faible n'avait osé se montrer tendre avec moi, pas même maman. Et pourtant, elle ne s'appelait pas Hélène !
      À la table à côté, y'a un jeune couple, ça sent les demandes de fiançailles. Faire ça dans un restau, aucune originalité ! Je tends la main et m'empare du bouquet de fleurs. Bien sûr, monsieur gueule. Je cogne. Monsieur gueule moins. Suffit d'appuyer sur l'interrupteur.

      Voilà que je mets les fleurs sous le nez de ma belle Hélène. Sous le charme qu'elle est. Enfin, je la sens un peu tendue, on dirait qu'elle ne s'attendait pas à une pareille réaction de ma part. Navré ma jolie, t'as allumé le feu, va falloir l'éteindre. Les fleurs, c'est l'acte procédurier pour un peu cautionner ce que je vais te faire dans quelque instants.
      Saperlipopette ! Avec ce que je vais lui mettre, je risque de faire d'elle la future madame Timon. Ouais, je me projette loin, mais je suis amoureux. Je m'y connais en nanas, et des comme elles, y'en n'a pas beaucoup.
      Certains pourraient être rebutés par son bandeau sur l'oeil, mais pas moi ! Je sais passer outre les détails esthétiques au nom de l'amüüüür. Et puis je relativise, après tout, ça fait un orifice de plus disponible, et avec un peu d'imaginatiooooon....

      - Hélène, je vous aime.

      Là pour le coup elle a l'air blême. Surement l'émotion. Être acceptée par un type de mon calibre, avec un sourire comme le mien, moi aussi je serais impressionné.

      - Ah.. euh... C'est gentil.

      Elle sait plus quoi dire. Qu'elle est mignonne quand elle déglutit gênée, ça fait ressortir sa pomme d'Adam.

      - Mais dites... ça tombe rudement bien ça ! Enfin je veux dire, si vous m'aimez vraiment, vous me paierez à manger n'est-ce pas ?

      C'est bien ma Hélène ça, prévoyante comme tout, déjà en train d'élaborer les préparatifs du repas de mariage. Elle aussi elle voit loin. Quel beau couple on fait, pas de doute, on est fait l'un pour l'autre, on se connaît depuis assez longtemps pour que je ressente ce genre de choses. Faut pas croire, mais je suis très physionomiste comme garçon.
      D'un coup, la passion et la libido s'étant emparés de moi, je tire sur la nappe de sa table et renverse tout ce qu'il y a dessus. Bien sûr, mon amour en gêne plus d'un. Suffit de les foudroyer du regard et ils remettent le nez dans leur assiette. Mon sourire les a conquit faut croire.

      - Ne mangeons pas maintenant, ça risque de nous entraver dans notre entrevue imminente.

      Ravissante comme à l'accoutumée, elle sue à grosses gouttes et balbutie un sourire gêné aux lèvres.

      - U...Une entrevue ?

      Pas de doute, elle m'allume. Sacré Hélène, elle fait semblant de pas comprendre où je veux en venir pour que je me montre plus subjectif. Du subjectif, elle va en avoir, croyez-moi. Du genre à la faire marcher en canard pour les mois à venir. Je l'entoure puissamment de mon bras musclé pour affirmer ma position de mâle protecteur, important ça, et de mon autre bras, je pointe du doigt la porte des toilettes.

      - Oui, notre entrevue pour la conception de Barabas Junior chérie.

      Elle ne trouve pas les mots. Elle semble avoir le hoquet, son oeil rond reste inamovible.

      - Euh... À l'aide ?

      Hahaha, sacré Hélène. Attends... comment ça "à l'aide" ?! Elle a tout de suite l'air moins avenante. Tant pis, j'ai décidé du programme unilatéralement, il faudra qu'elle fasse avec, là le volcan est en éruption, et... Bordel, mais pourquoi ces cons d'Éric et Ramzy essaient de m'agripper comme ça ? Ils sont jaloux ? Qu'ils retournent dans leur cuisine à la con !

      - Lâchez-moi ! LÂCHEZ-MOIIIIIIIIIIEUUH ! Rien ne s'opposera à notre amour rien !

      Les bougres sont vite aidés du chef et de son second. À quatre, ils me traînent peu à peu en cuisine, m'éloignant de l'étoile de mes jours, cet amour de jeunesse qu'on me refuse.

      - Laissez-moi vivre ma romance en paix ! C'est la femme de ma vie !

      - Mais tu vois pas que c'est un mec espèce de mongol ?!

      Sans réfléchir, je lui mets un coup de tête. Déjà parce qu'il a une tête à prendre des coup d'boules, et puis surtout parce qu'il m'a traité de mec et elle de mongole. Ou l'inverse. On m'attache à une chaise, on me torgnole. Mon amour dérange.

      - Bande de réacs ! Je l'aime !

      À nouveau des torgnoles dans la musette. J'ai l'impression que René a un petit sourire vicieux en me donnant des claques. Je mange pendant dix minutes, puis après on me traîne comme une loque en salle à manger. Et là... c'est vrai qu'Hélène ressemble à un mec...

      - BARABAS ! Regarde-moi dans les yeux !

      Avec les chiens, établir un contact visuel est une preuve de respect, le chef essaie de montrer qu'il me considère.

      - Toi aller servir commande à la dame qui est en fait un monsieur. Toi plus faire de conneries, sinon moi te casser les dents. Toi d'accord ?

      - Putain non ! Je suis pas d'accord pour qu'on me pète les dents !

      Il me remet une baffe le salaud. Après qu'il m'ait un peu remis les idées en places, il me met une salade dans les mains pour m'emmener la servir à l'autre androgyne de service. Je fais quelques pas hésitants. Toujours gênant de retrouver une ex. Surtout quand elle a un chromosome Y.
        *Mouais...J'sais pas si je dois être surpris ou satisfait là... *

        Tout seul assis à sa table, Myosotis regardait la salade pot-pourri qu'on lui avait servit, toujours circonspect. Les feuilles brunes et graisseuses s'affaissaient progressivement les unes sur les autres, les clients jetaient eux aussi des regards curieux tout en retournant doucement vers leurs assiettes. Attrapant son verre de vin, il prit une gorgée pour reprendre un peu ses esprits. Le vin, c'était bien la seule chose qu'on lui avait servi de bon depuis sa venue dans le restaurant. Un breuvage à la robe pourpre, presque noire, et au goût de mûre, de groseille et de noisette. Une cuvée relativement appréciable, le jeune homme tacherait de se rappeler de ce nom...

        Son plan s'était un peu trop bien passé...Ce Barabas partait à chaque fois dans les extrêmes, il devait être un sacré numéro pendant les repas de famille ! Le genre de gars à passer de coq à l'âne en s'esclaffant puis s'énervant pour pas grand chose. En tout cas cet homme devait sûrement être meilleure compagnie que bon cuisinier quand on voyait ce qu'il avait servi à Myo' depuis le début du repas...Ce type était visiblement tombé amoureux de l'androgyne menteur en un claquement de doigts ! Certes, sa beauté rivalisait sans aucun doute avec celle des célèbres sirènes mais de là à faire tomber quelqu'un amoureux aussi vite rien qu'en l'invitant à s'asseoir...D'ordinaire les gens qu'il séduisait bafouillaient, rougissaient et trépignaient sur eux mêmes avant de finir par craquer. Là il l'avait carrément déclaré comme étant sa future épouse, mère de ses enfants. Le cartomancien risquait de lui briser le cœur lorsqu'il repartirait.

        *Tsss...Qu'est-ce que ça peut me faire ? Avec un peu de chance j'aurai sans doute droit à quelque chose de plus ragoutant que ces...algues... *

        Grrr... !

        Enfer et damnation, son ventre se réveillait ! Il n'avait pourtant pas demandé grand chose, juste de quoi se sustenter. Il décida de passer son regard vers les plats servis sur les autres tables. Il y avait sérieusement de quoi se mettre l'eau à la bouche. Des cuisseaux de chevreuil avec une sauce grand veneur et sa julienne de légumes, une spécialité préparée à la façon de Cocoyashi. Il y avait aussi des salades croustillantes disposées dans des plats en forme de poisson, des rouleaux au fromage et au bœuf, des cuisses de poulet sauce curry et le riz qui va avec en grand ou petit format, des spaguettis. Et même des menus pour les enfants avec des hamburgers au jambon ou au poulpe, accompagné de son soda et de ses pommes frites. Et pour tous, petits et grands, de superbes cocktails aux fruits, plein de couleurs, ainsi que de belles coupes de glaces avec cônes de chantilly et griottes.

        Des jolis plats:


        D'autres jolis plats:


        Il y avait quelque chose de cruellement injuste dans la situation. Tout ces gens qui avaient droit à de sublimes plats tous élégants, colorés et aux arômes doux et appétissants. Pourquoi est-ce que lui n'y avait pas droit ?! Quand on pensait au loup, le voilà qui revenait. Barabas s'approchait, l'air plus penaud, en triturant nerveusement son tablier. Myosotis lui lança un autre sourire en croisant une nouvelle fois les jambes.

        - Aaaah...vous revoilà enfin.

        - Hmmm..hm...

        - Dites moi darling, regardez un peu les plats des autres clients et le mien. Y a pas quelque chose qui vous choque ?

        - Euh...bah...c'est à dire...

        - J'avais pas demandé grand chose pourtant, seulement un bon plat à manger. Regardez ce que vous m'avez donné, ça vend quand même moins de rêve que ces plats là non ?

        Myosotis pointa lascivement du doigt une assiette d'un homme barbu, assis un peu plus loi. L'assiette contenait un beau morceau  noble de bœuf avec quelques légumes, des pommes de terre et une sauce au vin. La belle assiette qui faisait envie !

        - Vous m'aimez vraiment hm ? Petit déjeuner romantique, ça me plairait aaaaardemment que vous m'apportiez le même plat...Et pourquoi pas deux cocktails mimosa ?

        Et il ponctua sa phrase d'un petit clin d’œil.

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        Pourquoi il se fatigue à me faire du rentre dedans le corniaud ? À moi on ne la fait pas, j'ai bien remarqué que c'était un mec. Et puis je l'aurais remarqué même sans que Ramzy ne me prévienne. Peut-être. Éventuellement. Probablement. Je pense.

        OH LA VACHE J'AI FAILLI FARFOUILLER LE VEROLET DANS LE MAUVAIS TROU !

        Du calme du calme. Je peux pas le taper, le patron commence à atteindre le seuil d'intolérance. Passons à autre chose. L'essentiel maintenant, c'est de montrer quel bon employé je suis. Tiens, le micheton vient de me faire un clin d'oeil ? Ou alors... Il a un truc dans l'oeil ! Ni une, ni deux, je plonge mon pouce dans son oeil pour enlever la poussière. Personne n'est aussi serviable que moi au Baratie.

        - Aaaah mon oeil !

        Miiiiiiince, je l'ai rendu borgne des deux yeux. Voilà que le patron rapplique. Y'a sa sale bobine qui dépasse de la porte de la cuisine. Oh la vache, il a la bave aux lèvres. Improvise, improvise !

        - Oui monsieur ! Parfaitement ! Votre oeil ! Il est ravi par la vue des mets que vous scrutez, vous en pleurez de joie.

        Pfiou, voilà le patron qui recule. Je l'ai échappé belle. Faut que je soigne l'autre pingouin avant qu'on sache que je l'ai privé de la vue. Espérons que ça ne soit pas permanent. Il a pas besoin de sa serviette, hop, je la noue au tour de sa tête pour en faire un bandeau et... TADAAAA ! Ni vu ni connu.

        - Hahahahaha !

        J'arrive pas à m'empêcher de rigoler. Il a l'air con avec sa serviette sur la tête. Voilà qu'il se met à réclamer réparation. Faut le calmer celui là. Une bonne beigne et c'est régl... Non ! Pas de beigne, je dois dominer mon animalité. Je vais avoir besoin d'aide pour me tirer de ce pétrin. À ma connaissance, je peux pas lui redonner la vue, une seule personne peut me tirer de ce bourbier...

        Écoute... Je sais qu'on ne s'est jamais très bien entendu tous les deux, mais faut que tu me files un coup de main. Aide-moi cerveau !

        *Va te faire foutre*

        Connerie de cervelle ! Tu vas voir ce que tu vas voir ! Et vas-y que je cogne mon crâne contre la table plusieurs fois, ça lui apprendra à cet enfoiré. Oula... J'ai la tête qui tourne un peu, surement l'air marin.

        - Toujours aveugle ?

        - Toujours.

        Putain, aucun effort le gars, il peut pas recouvrer la vue pour me faire plaisir ? Comme le dit le dicton : "Si tu ne peux pas le soigner, achève-le". Ouais, j'aime bien inventer des dictons. Un jour faudra que je créé une ligne de T-shirt avec mes répliques dessus. Mais je peux pas l'achever comme ça, la patron me guette. Si ! J'ai une idée ! Un moyen de combler l'appétit du double borgne, de m'en débarrasser, et le tout, en faisant un bon travail de serveur.

        - Bouge pas ! Je vais te servir à manger.

        Avant de partir, je lui enlève la serviette autour de son oeil valide et je verse du pinard dessus pour désinfecter. Eh ouais, ça pique, mais personne t'a obligé à être aveugle. Je fonce en cuisine, je farfouille parmi les plats en attente d'être servis. Espérons qu'il y ait mon Graal dans le lot... OUI ! Je m'en empare, Ramzy se plaint.... ENCORE, et je retourne en salle.
        Hop, me revoilà monsieur l'aveugle. Ah, il a l'air de mieux y voir. LE FUMIER ! Il faisait semblant d'être aveugle pour que je lui serve un plat à l'oeil. Rusé. Pas tant que ça en fait, parce qu'avec ce que je vais lui servir....

        - Phaal à la sauce curry. Plat quelque peu relevé, mais excellent. Offert par la maison.

        Y'a pas plus pimenté comme plat. Parfois y'a des concours au Baratie où des types se goinfrent de plats de plus en plus épicés jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent. Généralement, le Phaal suffit à achever son homme. Tu vas voir, je vais te rendre aveugle des papilles. Ça t'apprendra à ..... à.... je me souviens même plus ce que je lui reproche, mais je suis sûr qu'il l'a mérité !
          *Mais c'est pas vraaaaai...Ce type est con comme une chaise, j'y crois pas !!*

          L'œil de Myo que Barabas avait appuyé avec son pouce était imbibé de larmes, le garçon tâchait de recouvrir peu à peu la vue. Pour l'instant, il ne voyait rien d'autre qu'un voile humide qui s'éclaircissait petit à petit et rendait les formes face à lui plus nettes. Cet employé, ce Barabas, était complètement lunatique...Un coup il était désagréable, la seconde d'après il tombait amoureux mais trois minutes plus tard il arrivait pour foutre ses doigts dans les yeux de gens qui voulaient juste manger quelque chose. Comment est-ce qu'il faisait pour être toujours en service ici et pas cantonné à la plonge pour toujours?! Jamais un chef cuisinier digne de ce nom ne laisserait jamais un danger public pareil servir en salle...

          - Hein ? Ce...C'est quoi ça... ?

          Barabas était revenu en quatrième vitesse pour poser sur la table un plat rond et incurvé dans lequel baignait plusieurs morceaux de viande découpés et nappés d'une sauce brunâtre, plusieurs herbes vertes posées ça et là dessus. Il n'avait même pas besoin de s'approcher pour sentir l'odeur de curry qui s'en dégageait et, le plus surprenant, ses narines qui se mirent à picoter ardemment. Ce plat...Il avait n'avait pas été épicé avec le dos de la cuillère...Pourquoi est-ce qu'il lui avait donné ça à manger ? Il avait pourtant spécifiquement demandé le plat de son voisin de table, et certainement pas ce « phaal » comme Barabas l'avait nommé. Myosotis sentait qu'il n'allait pas apprécier la moindre bouchée de ce plat brûlant de piment et d'épices. À quoi est-ce jouait Barabas ? Est-ce qu'il avait enfin compris qu'il était un homme et se vengeait de la sorte ? Les employés de ce restaurant mobile était décidément bien singuliers...

          - Un phaal au curry, j'viens de vous le dire. Ça va être froid, bon appétit.

          - Non, attendez une seconde.

          Barabas s’apprêtait à repartir vers les cuisines tout en laissant Myosotis manger son plat infernal qui risquait de lui brûler chacune de ses papilles après la première cuillerée, mais le garçon l'arrêta en pleine course, le forçant à se retourner vers la table.

          - Que...Qu'est ce que vous voulez ?

          Myosotis désigna la chaise d'en face, toujours présentée face à Barabas. Ce dernier la regarda d'un air vide et indifférent.

          - Je suis supposé la remettre en place ?

          - Non pas vraiment, mais j'aimerais que vous preniez place.

          Le ton de Myo' n'était plus du tout lascif ni séduisant, il était redevenu parfaitement sobre et neutre. Il ne cherchait plus du tout à séduire Barabas, oh non. Il attrapa sa cuillère et la plongea dans le phaal avant de la ressortir et la tendre au serveur bipolaire.

          - Prenez une cuillère, allez-y. Pour me faire pardonner d'avoir été si désagréable avec vous.
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          - Pardonnez les élucubrations de ce zouave.

          D'où il sort lui ?! J'allais me régaler aux frais du client et il vient tout foutre en l'air. Et mais.... l'autre borgne a essayé de me faire bouffer ce que je lui ai donné pour qu'il se crame le palais ! Quel monstre sans coeur ! Pas le temps de me soucier de ça, faut que je sache pourquoi le patron a fait le déplacement. Il est pas très contact avec le client. S'il sort de ses fourneaux, c'est pour partir en chasse. Voilà justement que sa griffe s'abat sur mes épaules. Putain, c'est pas une poigne qu'il a, c'est un concasseur. Tiens-bon Barabas, sois digne, fais comme si la douleur t'était indifférente. Fais étalage de ta virilité bon sang !

          - Yamete Kintoki-donoooooo... ♥

          Est-ce que je viens sérieusement de couiner ça ? Là dessus, le patron s'excuse auprès du client. Il lui propose, pour le prix d'une salade, tous les plats qu'il désire. Tout ce que l'autre semi aveugle a à faire, c'est payer 250 berrys et il s'en mettra plein la panse.

          - Laissez-moi encaisser vos billets, et nous vous servirons dans la minute qui suit.

          Là dessus, Jazz tend sa paluche à l'autre. Il a pas l'air à son aise tout à coup. Pourtant, c'est une opportunité en or. Il se régale à moindre frais, et surtout, il se débarrasse de moi comme serveur, et ça, c'est pas un luxe. Parfois quand je suis lancé, j'ai du mal à m'arrêter. Comme la fois ou la petite fille disait que mon brownie était trop cuit. Là, la petite souris a dû lui amener un max de pognon sous son oreiller le lendemain.
          M'enfin, tout ça pour dire que je sais pas quand m'arrêter, je manque de limites. Si le dandy en culotte courte n'avait pas mangé le phaal, je crois bien que je l'aurais tué. Vient un moment où l'imagination manque et où les pulsions les plus saines prévalent.

          - Bah alors ! Paie le patron !

          Rien à faire, aucun billet ne sort de sa poche. Me dit pas que....
            - Que...payer...Comme de l'argent du coup... ?

            - Bah ouais. Pas des queues de prune...C'est plutôt évident quand même.

            - On sait jamais. Depuis tout à l'heure je demande à manger à votre collègue et il me ramène des saloperies alors je me demande...

            - Pardon ?

            - Euh non non rien...

            A vrai dire, Myosotis ignorait complètement s'il avait de quoi payer. Il était arrivé ici sans trop savoir comment, caché dans un tonneau qui avait été déposé devant la porte du restaurant. Baissant discrètement la main vers son sac, il passa la main à l'intérieur pour atteindre son porte monnaie. Tâtonnant à l'intérieur il réussi à toucher deux grandes pièces rondes. Ce format, cette taille...c'étaient des pièces de cinq-cent berrys. Il jeta un œil sur la note que lui avait glissé le chef cuisinier qui s'était déplacé en personne pour lui remettre :

            Restaurant Baratie, merci de votre passage !

            ♥ Salade fraîche préparée à la façon North Blue → 150 berrys

            ♥ Bouteille Chateaupape du Neuf, nouvelle cuvée → 150 berrys

            Total = 300 berrys
            Au plaisir de vous revoir !

            Trois-cent berrys ?! Mais c'était quoi ce restaurant ? Il avaient osé lui servir de la daube à manger en guise de salade, passant par une choucroute immonde et des morceaux de viande huilés d'une sauce extra épicée, et en plus de ça ils se permettaient de considérer tout cet enchaînement d'ordures comme un repas normal ? C'était sûrement le pire boui-boui dans lequel il était jamais rentré, et on osait apprécier ce restaurant et vanter ses mérites sur toutes les mers ? Une vaste blague ! Une armée de branleurs en cuisine qui n'avaient l'air de faire des efforts que pour les habitués.

            - Pardon, c'est l'addition pour tout le restaurant là ?

            - Bah nan...Pourquoi ? Vous pouvez pas payer ? Tressaillit Barabas avec des yeux qui semblaient jeter des éclairs.

            Payer ? Et puis quoi encore ? Il allait pas cracher une piécette tant qu'il n'aurait pas mangé quelque chose digne de ce nom. Et depuis quand on est supposé payer sa note avant de manger son repas ? Myosotis n'avait rien mangé, il n'avait pas touché à un seul des plats que Barabas lui avait rapporté. Alors de ce fait il n'avait aucunement besoin de payer.

            - Écoutez, je n'ai rien mangé. Je n'ai fait que boire ce vin. Les plats que m'ont apporté votre...employé...étaient tous aussi infâmes les uns que les autres. Et je n'ai absolument rien touché. Donc, j'ai le droit de ne pas payer votre note. Ou en tout cas de ne payer que le vin que j'ai consommé.

            Myo' s'était levé d'un bond de son siège, attrapant son sac en bandoulière et sa cravache face au cuisinier et à Barabas qui, comme tout à l'heure, continuaient d'être circonspects.

            - Vous allez où exactement ?

            - Aux toilettes. Pourquoi ? Vous comptez me suivre ? Fit Myo avant de tourner les talons.
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            Petite chose va ! Le piège se referme sur toi. Les toilettes sont mon sanctuaire. Là-bas, j'y exerce une pouvoir tout puissant. J'y suis omnipotent ! Surpuissant ! Invinci....

            - Tiens en parlant des chiottes Barabas, va voir y passer un coup de serpillière.

            J'ai tout juste le temps de choper le balais que le boss me balance qu'il m'envoie presque à coups de pied au cul jusqu'aux toilettes. Sacré Jazz va ! Je sais lire entre les lignes. Ce coup de pied, c'est une manière de dire "Barabas, toi qui est le fils que je n'ai jamais eu, je te suggère par ce coup de pied qu'il faudrait botter le cul de cet indigent qui a osé t'humilier toi, et par conséquent notre restaurant. Répand la gloire du Baratie au fur et à mesure que tu démêleras ses intestins à mains nues ! Et aussi, passe la serpillière." Clair comme du cristal.

            Puisque monsieur le client m'a invité à le suivre, je vais pas me gêner. Soudain, il a l'air moins arrogant. Ne crains rieeeeeen, nous sommes juste deux hommes dans la force de l'âge qui allons ensemble aux toilettes, rieeeeeeeen de suspect à cela, baisse ta garde, n'aie pas peur.

            - Vous n'allez pas me suivre jusque dans les cabinets non ?!

            Et voilà qu'il me ferme la porte au nez. De mes ongles, je griffe lentement la porte qui nous sépare, le sommant gentiment de bien vouloir s'acquitter des trois-cents berrys que l'on attend de lui :

            - Tu devras sortir de là un jour !

            Alors que l'intimité me prédispose à l'étriper en paix, la porte des toilettes s'ouvre brutalement derrière moi, illuminant la pièce sombre éclairée d'un seul modeste hublot. C'est quelque chose auquel je ne m'attendais pas. Une femme. Une vieille en plus. Qu'est-ce qu'elle fout là ? Elle ne dit rien, impassible. Elle est habillée chic, s'approche de moi en fouillant dans son sac à main et....

            - AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHH !!!!

            J'ai crié. Ça m'arrive quand on me plante une foutue aiguille à tricoter dans la jambe. Alors je boitille en dehors des chiottes, il me faut me retirer dignement, une aiguille dans la cuisse.

            - Qu'est-ce qu'il a encore fait ce mongol ?...

            Ramzy ne m'aiderait même pas... Il faut que je réorganise mes pensées. La vache ça fait mal, je m'y attendais pas. Récapitulons, il faut que je tue le client, la vieille et Ramzy. Enfoiré de Ramzy va !
            D'un coup sec je retire l'aiguille, il me faut me soigner vite ! Partout je cherche de quoi me désinfecter sur les tables, devant des clients pour le moins interloqués, certains ne dissimulant même pas leur amusement. Une bouteille de Whisky ? Non. Une bouteille de Vodka ? Non. Une bouteille de désinfectant ? Non. Ah voilà mon bonheur. Je m'empare d'une bouteille de lait et la déverse sur ma plaie. Voilà qui fera l'affaire.
            Alors que je suis occupé à me demander pourquoi est-ce qu'il y avait une bouteille de désinfectant sur une autre table, je vois la vieille qui sort des chiottes.

            - Ce monsieur était dans les toilettes des dames à harceler une jeune cliente affolée s'y étant réfugiée ! C'est un scandale, j'appelle la marine.

            Erreur fatale. Déjà qu'on est pas très gérontophiles par chez nous, mais si en plus tu menaces d'appeler la marine... Je tourne la tête vers le chef qui est encore sorti des cuisines furibond. Lui aussi a entendu la menace. Il me fait un geste de tête et prononce quelque chose à voix basse. En lisant sur les lèvres je devine "Tue-la discrètement".
            Je fonce ! C'est un ordre du chef ! Dans mon élan je chope la vieille à la gorge et la traîne jusqu'au lavabo ou j'appuie sa tête contre le siphon. Le plan ? La moudre jusqu'à la faire passer toute entière par la canalisation, ni vu ni connu. Le tout c'est juste d'appuyer fort. Mais voilà qu'entre à nouveau un trouble fête sur mon territoire. Ramzy ! Mon ennemi juré et accessoirement collègue de travail !

            - Mais... Mais qu'est-ce que tu fous ?!

            - T'as pas entendu le chef ? Il a dit "Tue-la discrètement !

            - Pas du tout ! Il a dit "Annule l'addition", la faire bouffer à l'oeil pour qu'elle ne porte pas plainte quoi !

            Je regarde la vieille assommée la gueule dans l'évier.

            - Oh....

            Ramzy aussi est blême. Quand elle se réveillera on aura qu'à dire qu'elle a fait une mauvaise chute et un mauvais rêve et surtout qu'elle a emmerdé la mauvaise personne. Bon ! La vieille c'est réglé, me reste que Ramzy et l'autre borgne à talons. Où il est celui-là déjà ?
              *Mais qu'est ce qu'ils foutent... ?! *

              Enfermé dans l'étroite cabine de toilettes, Myosotis écoutait le foutoir que provoquait Barabas de l'autre côté de la porte. La cloison de bois semblait vibrer à chaque fois qu'il beuglait de sa voix de stentor. Sans doute aurait-il une bonne chance de réussir et de connaître le succès en tant que ténor sur les planches d'un opéra. Au moins il pourrait jouer de sa voix et arrêter de servir des détritus à ses clients en essayant de les faire passer pour de la grande cuisine. Ou alors se prenait-il pour un artiste incompris et jouait aux avant-gardistes. Ça le jeune homme s'en fichait, pour l'instant l'angoisse lui agrippait l'estomac. Il ne l'avait pas vraiment envisagé depuis qu'il avait rencontré ce serveur mais là l'éventualité lui traversait l'esprit. Et si ce type n'était tout simplement pas un malade mental ?

              - HÉLÈNE !! OÙ TU ES ?!

              Oui, cette fois plus de doute, il était bien détraqué mental...Il n'avait pas l'air tout seul en plus de ça, un de ses collègues s'était rameuté pour lui faire faire encore plus de ramdam. Enfermé dans l'exiguë cabine de bois, l'androgyne resquilleur n'avait pas franchement envie de sortir. Il était même prêt à payer le repas qu'il n'avait pas mangé si ce type lui lâchait enfin les basques. Crrr..rrr...rrrrr.... ! Et voilà qu'il recommençait à gratter la cloison sur le pas de la porte, tel un chat qui désirait rentrer dans la même pièce que son maître. Encore plus indisposé à sortir, Myo' serrait le manche de sa cravache de ses deux mains, ses jambes frêles tremblotant légèrement du haut de ses escarpins aiguilles.

              *Ce..C'est pas vrai...C'est un vrai aliéné ! *

              - Hélèèèène ?

              - Foutez moi la paix !

              - Ah bah vous êtes là ! Vous êtes dans les toilettes !

              - Évidemment que j'y suis, imbécile ! Je vous ai dit que j'y allais, je risque pas d'aller jouer aux fléchettes !

              - Bah on sait jamais...Un jour un type a prétendu voir des révolutionnaires dans un des cabinets, peut bien y avoir une cible hein !

              Des révolutionnaires dans les cabinets... ?! Myosotis leva timidement la lunette des toilettes pour y jeter un œil. Non, il n'y avait pas l'air d'y avoir des rebelles là dedans...Juste l'eau qui stagnait sans rien demander à personne, un petit morceau de papier rose flottait paresseusement à sa surface. Ne préférant pas tenter le diable et se retrouver coincé avec un régiment de trublions dans la cabine, il se décida enfin à sortir. Barabas l'attendait en face, prêt des lavabos avec à côtés une vieille femme inconsciente, la tête baissée dans l'évier et le reste du corps affalé sur le sol comme si elle était tombée là dedans.

              - Aaaaah !! Qu'est ce que vous avez fait ?!! Hurla Myosotis en agitant sa cravache face à Barabas qui n'avait pas l'air de comprendre sa surprise.

              S'élançant à toute allure hors des toilettes, l'éphèbe au visage livide déboula dans la salle pour continuer de crier :

              - C'est un malade !! Il a buté une vieille dans les toilettes !! Il veut me tuer moi aussi !!
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              La vieille n'était pas morte, faut toujours que les clients exagèrent. J'ai eu beau essayer de rattraper cette petite ordure, mais il est sorti des chiottes trop rapidement. Voilà qu'il commence à prétendre que j'ai tué quelqu'un. Calomnie ! Mensonge. J'ai jamais tué qui que ce soit. Pas aujourd'hui en tout cas.
              Bon, maintenant faut jouer le tout pour le tout, je vais lui briser la nuque et le faire passer pour un lapin qui s'est échappé des cuisines. Ouais, c'est encore ce qu'il y a de plus censé à faire.

              - Mesdames et messieurs, vous êtes témoins de la première expérience culinaire hallucinogène du Baratie. L'un de nos clients s'est porté volontaire pour goûter à une variété de champignons rares que l'on récolte sur Torino. Comme vous le savez déjà en dégustant vos plats, notre cuisine ne laisse jamais indifférent.

              Qu'est-ce qu'il raconte encore celui-là ? Il a jamais bouffé de champignons l'autre. Bah... Voilà que tous ces cons de clients applaudissent.

              - Innovateur !

              - Avant-gardiste !

              - De vrais pionniers de la cuisine !

              Faut-il être gland pour croire à des conneries pareilles. Ah ! Mais j'y suis ! Ramzy a dit ça pour ne pas provoquer de scandale en discréditant le borgne. Bien joué Ramzy. Je te casserai quand même la gueule quand tout ça sera fini. J'attrape le bras de l'autre qui s'époumone en vain pour essayer de persuader les autres que j'ai tué la vieille, et je le traîne jusqu'en cuisine.
              Ramzy me suit de prêt, même le chef a fait le déplacement. On le tient ! J'ai beau être celui qui a foutu tout le bordel depuis le début, c'est lui qui va casquer pour avoir tenté de salir la réputation du restaurant.

              - Nous avons des choses à nous dire monsieur l'agité... On ne calomnie pas mon restaurant impunément en accablant mes serveurs de meurtres.
                *C'est pas vrai...Je hais ce type ! Je le déteste !! *

                Mais qu'est ce qu'il avait fait à ce serveur pour mériter autant d'animosité ?! Ah, oui, c'est vrai. Il avait refusé de manger la gadoue qu'il lui avait servit...L'orgueil des hommes était vraiment un fléau, Myosotis l'avait sans le savoir blessé dans sa virilité. Pauvre Barabas, il aurait sans doute mieux fait de rester sous le charme d'Hélène Replay. Au moins il n'aurait pas été déçu par l'odieuse manipulation du cartomancien égaré. Heureux sont les simples d'esprit comme dit l'adage, et Barabas ne l'était pas. Son esprit avait l'air de bouillonner minute après minute, le forçant à enchaîner fracas et incohérences en fonction de ses envies. Finalement, l'androgyne malchanceux avait raison, il avait plus un profil d'artiste qu'autre chose. Il se serait sûrement bien entendu avec un dramaturge d'East Blue auquel Myo avait subtilisé sa superbe boule de cristal qu'il exposait à chacune séance de spiritisme pour faire semblant d'invoquer les morts.

                Lâchez moi enfin, vous me faite mal !

                L'entraînant vers la cuisine, le chef cuisinier toqué l'avait empoigné par la manche, traversant la salle en le faisant passer entre les plans de travail aux côtés des autres employés tous affairés à préparer leurs plats. Le chef, suivi de Barabas, l'envoya valser sur une chaise et le toisa du regard en croisant les bras, faisant mine d'être loubard.

                - Vous traitez tout vos clients de la sorte ou juste ceux que vous arrivez pas à servir correctement ?

                - Dis donc le transformiste, arrête de faire le malin. T'as accusé un de mes employés de meurtre, et j'aime pas trop ça.

                - Ooh bouhou ! Minauda Myo' en lui lançant un regard noir. Et vous allez faire quoi hein ? Me tuer et me servir à manger à la vieille que vous avez assommé ?

                - Elle s'est juste assoupie...fit Barabas en sifflotant. Mais c'est une super idée !

                - Tais-toi Barabas. T'as pas de la vaisselle à faire d'ailleurs ?

                - Et manquer son interrogatoire ? Faut bien un méchant flic pendant les interrogatoires.

                - J'attends toujours le gentil flic en ce qui me concerne...

                La fausse Hélène Replay se tenait assise là face à l'aliéné qui lui avait fait vivre un véritable cauchemar depuis son arrivée sur ce vaisseau. La salle où les autres clients mangeaient étaient bien loin en plus de ça, et les bruits de friture, de casseroles et de cuillères qui s'entrechoquent l'empêchait d'appeler à l'aide. Personne ne l'entendrait crier... Il ne pouvait compter que sur lui même. En tournant la tête, il eut la surprise de voir une petite touffe de fourrure panachée qui se balançait de gauche à droite derrière un hublot, juste au dessus d'un saucier qui préparait une béchamel. Il fut néanmoins rappeler à l'ordre par Ramzy et Barabas.

                - OH ! On te parle la diva !

                - Quoi ? Vous avez pas encore fini ?

                - Non. On tergiversait sur une bonne sentence. Pour te faire pardonner.

                - Me faire pardonner ?! Vous vous foutez de moi ? C'est lui qui m'en a fait voir de toutes les couleurs ! Fit Myo' en pointant Barabas du doigt. Regardez là poubelle là-bas ! Y a exactement les mêmes détritus qu'il a foutu dans ma salade !!

                Ramzy tourna la tête vers la dite poubelle dans laquelle baignait plusieurs algues, feuilles de salade trempées et autres cadavres de crustacés brunis par le temps. Barabas sifflotait de plus belle en levant les yeux vers le plafond.

                - Et alors ? Tu dis en plus de ça que mes ordures sont pas belles ?

                - Bah écoute là mon gros...Si tu me relâches pas tout de suite j'appelle la Marine avec mon Denden puis ta face sera sur la couverture du Journal Mondial demain matin.

                - Mais t'es un vrai petit enfoiré Hélène en fait...fit Barabas.

                - Et toi tu ferais mieux de suivre des tutoriels ne serait-ce que pour faire cuire des pâtes.

                - Bon. Ça suffit.

                Le cartomancien et l'excentrique cuisinier se fixait en se lançant des regards d'acier, s'ils pouvaient se lancer des éclairs ils le feraient ! Ramzy s'était décalé un peu en arrière pour farfouiller dans un tiroir avant d'en ressortir une petite boîte de ferraille à la peinture écaillée. Il la posa brutalement sur un plan de travail sur sa gauche lorsqu'il revint vers eux.

                - Hélène, vous m'obligez à commettre un acte que je n'ai aucune envie de commettre.

                - Non...Chef...Vous pensez quand même pas à... ?

                - Si...J'en ai bien peur. Notre sentence ultime pour les clients les plus belliqueux.

                - Votre sentence ultime ? S'étonna Myo, encore plus incrédule.

                - Oui, ça fait environ dix ans qu'on a plus infligé ça. Mais je crois que ça s'impose dans votre cas.

                - Mais chef... ? C'est pas un peu extrême ? Enfin...c'est un emmerdeur de première classe, mais bon...quand même...

                - J'en suis aussi désolé Barabas, mais à situation désespéré, mesure désespérée.

                Ramzy ouvrit la boîte sous le regard craintif de Barabas, en train de serrer son tablier. Myosotis, curieux, se redressa un peu sur sa chaise. Il fut toutefois frappé par la surprise lorsque le chef en sortit une petite brosse rose, minuscule, pas plus grande qu'un ongle avec des poils de la taille d'un cil. Il la tendit vers le garçon, toujours circonspect.

                *Qu'est ce que... ?! *

                - Tenez. La sentence ultime du Baratie. Vous devez récurer toute la cuisine avec cette brosse à dent de poupée.

                - Vous...vous vous foutez de moi là non ?

                Visiblement Ramzy n'avait pas l'air de se moquer de lui, il continuait de tendre le petit jouet avec un air on ne pouvait plus sérieux. Comment est-ce qu'il était supposé se sortir de cette injuste situation ? Devant lui, les deux cuisiniers qui l'empêcheraient de s'élancer à nouveau vers la salle. Sa seule solution c'était de filer à l'anglaise par la porte à quelque pas derrière lui et retourner dans le tonneau dans lequel il était venu...Tout ce qu'il lui fallait c'était une diversion...Il fallait trouver...trouver...

                Meeeow ?

                L'intriguant miaulement lui fit lever les yeux vers le hublot où il avait vu la queue panachée. C'était un chat ! Un chat au poil entièrement rouquin avec quelques rayures brunes et les pupilles vertes. Il se prélassaient nonchalamment en s'affalant sur le parquet du navire. C'était sa chance.

                - OH ! LA-BAS ! UN INTRUS ! s'écria l'androgyne en pointant le chat du doigt.

                Les deux intéressés firent volte-face, intrigués par le cri de Myosotis...ne remarquant même pas que celui-ci prenait la poudre d'escampette.
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