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En presqu'île, ne te découvre pas d'un fil.

Ce n’était jamais facile pour le petit nain de se faire entendre. Alors à force il était devenu le professionnel du tirage d’oreille ! Ah les lobes d’oreille, il avait le don de les attraper et de les étirer comme il fallait pour changer tout le monde en Bouddha. Mais ce n’était pas pour autant que les personnes interpellées possédaient la sagesse divine… Loin de là. Il avait même l’impression que leurs oreilles étaient le seul organe qui fonctionnait correctement. Et leur cerveau ? Ah non, ils ne connaissaient pas ce plat là. Trop gastronomique pour eux.

Ainsi donc Nolan fut obligé de continuer à tirer les oreilles des passants, encore et encore, jusqu’à tomber sur l’exception, celui qui parvint à lui redonner espoir en l’humanité. Bon, avant d’aller plus loin et de vous décrire l’identité de ce sauveur, il faut que je vous parle un peu de moi pour vous rassurer.  N’allez pas croire que je suis contre le sexisme. Loin de là. Je suis un homme, un vrai de vrai, un mec, un gadjo, un poilu, mieux, un bon gros beauf bien macho à l’humour douteux. Seulement voilà, cette personne était en fait une femme !! Alors en tant qu’auteur impartial, je laisse la main à Nolan pour éviter toute discorde avec ces bêtes là.

Le petit Curly était, lui, tout fier de tomber sur un membre de la gente féminine. A vrai dire, cela faisait plusieurs jours qu’ils ne faisaient que converser avec des mendiants et autres sdf comme lui alors se retrouver face à une beauté bien apprêtée, cela lui redonnait du baume au cœur. Non pas parce qu’il éprouvait certains désirs tabous à leur égard, juste que leurs formes moelleuses et généreuses lui avaient manqué. C'est pourquoi il lui offrit volontiers son pardon quand elle l'écrasa de la main par réflexe. Immédiatement après qu’elle se soit excusée, il plongea dans le corset de la demoiselle pour converser plus facilement. Et plus confortablement, obviously.

D’abord gênée, son interlocutrice laissa ensuite couler le geste téméraire de ce qu'elle avait pris pour un insecte au début. Au final, ils parvinrent à s’entendre à merveille. Tant et si bien que le futur pirate obtint une information capitale, celle qu’il attendait depuis des jours et des jours ! En vérité, c’était même mieux que tout ce qu’il avait espéré. En effet, depuis sa séparation avec la petite fille à laquelle il avait fait la promesse de tout faire pour rejoindre sa famille dans le Nouveau Monde, il avait fouillé les moindres petits recoins de l’ile pour trouver une sorte de dépotoir, afin d’avoir des matériaux pour bricoler. Mais là, il venait d’apprendre qu’il existait une « ile » non loin de là qui s’appelait le Cimetière d’épave. C’était l’endroit où convergeaient toutes les carcasses de navires de South Blue… Autant dire le paradis pour Nolan. C’était le mari de la noble dame qui avait eu le malheur de tomber sur cet endroit malfamé. Il s’en était sorti avec une belle balafre à l’épaule.

Le blondinet était tellement heureux qu’il embrassa les lèvres de sa comparse, lèvres qui faisaient la taille de sa tête… Descendant ensuite de son balcon, il remercia allègrement sa Juliette d’un jour. Charmée par sa petite personne, la demoiselle en avait oublié son époux pendant quelques secondes. Elle salua le pirate avec son mouchoir, tandis que son visage reprenait ses couleurs normales au lieu du rouge tomate d’avant. Tout le contraire du nain vu qu'il s'était fait refaire la façade avec le rouge à lèvres de l'autre là...

Enfin bref, Nolan allait pouvoir prendre la mer pour la première fois en tant que nain libre !!
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Mais pour cela, il devait d’abord trouver un moyen de transport ! Parce que pour un petit être comme lui, naviguer au large sur une noix de coco, c’était impensable. Déjà que pour les humains, c’était dangereux alors pour quelqu’un dont la taille ne dépassait pas les trente centimètres, ça serait non seulement traumatisant, mais également suicidaire. Alors il devait à chaque fois trouver un navire à infiltrer en tant que passager clandestin. Sauf que cette fois, il n’avait pas envie de se cacher. Il était libre dorénavant alors il avait les mêmes droits que tout le monde ! Bon, il n’avait pas assez de sous pour se payer le transport en tant qu’invité mais les marins avaient surement besoin de main d’œuvre. Il y avait bien quelque chose qu’il puisse faire malgré sa petite taille…

Une fois arrivé au port, il inspectait de loin les navires accostés, les uns après les autres. Déjà pour séparer ceux qui venaient d’arriver de ceux qui s’apprêtaient à partir. Puis, il essayait également de sélectionner ceux qui lui inspiraient confiance. Il n’avait pas envie de monter à bord d’un rafiot tout pourri. Au final, il en retint deux. Le premier semblait robuste grâce à sa coque imposante. Il n’avait que deux mats malgré sa carrure, du coup il allait surement être lent mais bon, Nolan préférait privilégier la sécurité. S’approchant d'un homme qui portait un béret, il essaya de l'interpeller pour vérifier si c’était bien lui le capitaine, comme il le pensait.

« Bonjour ! … Bonjour ? … Bonjour !! … … ALLO QUOI !!! LES OREILLES C'EST COMME LE CUL, FAUT PASSER UN COUP DE COMPRESSEUR DE TEMPS EN TEMPS !!!  Oui, bonjour hum... par ici ! Excusez-moi de m’être emporté mais vous ne m’entendiez pas. Je me demandais si vous aviez de la place sur ce navire pour un autre mousse. »

« Ah j’sais pas mon p’tit gars, c’est pour un ami à toi ? Parce qu’on accepte pas les gnomes nous. Déjà que ma femme arrête pas de me demander de lui faire des gosses, c’pas pour en voir sur mon navire en taille réduite que je pars en mer hein… »

« Han mais je me ferais discret, je vous promets ! Quand je le veux, je peux me faire si petit que personne ne me remarque… Et en même temps je vous serais utile ! Je suis très travailleur ! »

« Mmmh… Faut déjà voir ce dont tu es capable. Un microbe comme toi haha, à mon avis tu ne pourras même pas soulever un balai hahahaha. »

A ce moment là, Nolan ressentit une forte envie de soulever le balai qui se trouvait dans le cul de ce gros tas mais il se retint, il allait devoir se retenir de peur de compromettre ses chances d’être accepté sur le navire…  Sans attendre, Nolan fonça à toute vitesse vers l’échelle de corde qui était accrochée au grand mat et grimpa dessus le plus rapidement possible pour arriver tout en haut avant même qu’il ait eu le temps de dire mille millions de mille sabords. De là, il détacha un cordage qui retenait la voile. Celle-ci se déplia légèrement au milieu pour former un arc de cercle relativement grand mais pas suffisamment pour que le vent ne la gonfle. Tout aussi rapidement, Nolan plongea dans le vide puis joua à Tarzan avec un bout afin d’agripper l’extrémité du morceau de voile qu’il avait détaché et il remonta le long de sa corde avec. Ensuite, il l’accrocha à nouveau, pour la remettre comme elle était avant. Enfin, il se laissa glisser le long de la même corde, jusqu’en bas.

Ces gestes, il n’aurait jamais cru en être capable parce qu’aussi loin qu’il se souvienne, il n’avait jamais navigué. Pourtant, il avait effectué toutes ces manœuvres le plus naturellement du monde. Quiconque l’avait observé pouvait constater qu’il était à l’aise dans ce qu’il faisait, il était même expérimenté ! Ce n’était pas quelque chose que n’importe qui aurait pu faire du jour au lendemain. Surtout de sauter dans le vide en étant confiant que le bout qu’il allait attraper était solidement accroché quelque part. C’était véritablement ancien marin, il pouvait maintenant en être sur. Une agréable surprise pour lui en somme. Il en était tout excité. Du coup, tout fier, il attendait le verdict.

« Mouais, j’ai parlé de porter un balai, je ne vais pas te laisser gérer les voiles, j’ai déjà du monde pour ça ! Si tu n’es pas capable de faire le ménage, tu peux dégager de là !»

Voilà qu’il recommençait son numéro du gaillard nonchalant pas du tout épaté par les prouesses du nain ! C’était limite s’il ne mettait pas son gros doigt dans sa narine de black pour y chercher des crottes de nez immondes qui devaient probablement ressembler à des moules décrépites ! Ca avait le don de l’énerver à un point… Il fallait qu’il serre les poings pour ne pas lâcher les chaines de sa fureur.

Reprenant son sang froid, il arrêta de froncer les sourcils et il afficha à nouveau un sourire poli. Descendant du tonneau sur lequel il était pour discuter avec le « capitaine », il prit une grande serpillière par le manche, à peu près à la moitié et étala bien la serviette sur le sol avant de courir pour la passer sur le pont. Malgré sa petite taille, Nolan était rapide et efficace et il faisait même attention à ne pas bousculer ce qu’il y avait autour de lui avec le manche à chaque virage. Une fois qu’il eut fini de nettoyer toute la plateforme sur laquelle se trouvait son énergumène d'employeur, il retourna sur le tonneau avec un peu plus de difficulté à cause de la fatigue, pour finalement entendre :

« Ah bah maintenant le pont il est propre, je n’ai plus besoin de mousses pour le nettoyer ! Hahaha, comme ça tu auras appris p’tit gars qu’il faut écouter quand on te dit que les gnomes ne sont pas acceptés sur le navire hahahahaha. Sinon merci pour le coup de main hein ! Haha. »

Cette fois, Nolan fulminait. Ne se retenant plus, il prit son élan, sauta vers l’énorme face de rat qui se foutait encore de sa gueule et il lui assena un bon coup de boule !! Assommé sur le coup, il tomba à la renverse un mètre plus loin. Atterrissant sur son gros bide, le lutin n’en avait pas fini avec lui… Se précipitant à l’intérieur de la cabine, il prit la fiole d’encre sur le bureau et la ramena sur le capitaine avec la plume pour écrire. Là, il s’y donnait à cœur joie. Et vas y que je te dessine des moustaches d’Hitler, même s’il ne sait pas qui c'est, c'est juste qu'il trouvait que ça lui allait bien ; et vas y que je fais un mono sourcil méga épais ; et vas y que je te dessine un cœur sur une joue et un organe génital sur l’autre, en direction de sa bouche bien entendu. Bref, sa vengeance était froide et sans pitié, comme le plat dans le proverbe.

Quittant le navire en se lavant les mains des péchés commis, Nolan tourna le dos à ce capitaine de pacotille pour se diriger vers son deuxième choix. Le commandant du second bateau était une crème, tellement sympa qu’il l’accepta en tant qu’invité sans faire de chichis. Il lui disait que justement il avait perdu son perroquet et qu’un mignon petit gaillard comme lui serait parfait pour le remplacer !

Nolan était aux anges.
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Cela faisait maintenant deux semaines que Nolan avait accosté au Cimetière d’épaves. Pendant tout ce temps, il n’avait pas chômé. Non, il était passé par pas mal d’épreuves, et il avait toujours fait face même s’il était tout seul. Bien souvent, il avait fui ceux qui voulaient le dépouiller en abandonnant ses trouvailles. Mais petit à petit, il était devenu plus prudent. Même si l’excitation d’une bonne pêche l’obligeait en quelque sorte à extérioriser sa joie en criant ou autre, il arrivait maintenant à se retenir pour ne pas attirer les regards avides des pirates sans foi ni loi. Seulement, les voleurs n’étaient pas les seuls obstacles à surmonter pour atteindre son but. Bien souvent, il tombait sur du matériel de mauvaise qualité ou endommagé au-delà du réparable… Alors il lui fallait fouiller, creuser, plonger, aller dans des endroits toujours plus difficile d’accès et dangereux. Mais dans ce petit corps de nain se trouvait une détermination solide et une soif d’aventures et de connaissances tellement insatiable qu’il ne pouvait même pas concevoir l’abandon.

En plus de cela, il fallait trouver de quoi manger. Même si la pêche lui suffisait la majeure partie du temps, parfois il s’aventurait à Lyon-sur-Loques pour aller chiper les bouillabaisses des pirates qui l’avaient fait chier. Et il fallait avouer que ces bons petits plats parfumaient ses narines  d’une douce odeur de vengeance. Leurs saveurs avaient également le don de calmer sa colère. Ainsi, il pouvait retourner à son atelier secret le cœur léger.

Il avait trouvé l’endroit parfait pour s’installer. C’était dans la cale renversée d’un navire à moitié détruit. Et elle n’était accessible qu’en traversant un champ de poutres assez pointues pour donner la mort à quiconque aurait le malheur de tomber dessus. Pour un humain, y marcher était impossible, pour Nolan c’était un petit challenge amusant. A l’intérieur, il avait rassemblé tous ses outils et ses trouvailles. C'est également là qu'il stockait tous ses berrys reçus en revendant de bonnes pièces qu'il avait trouvé mais qui ne lui servait à rien. Mais surtout, il avait son bébé, le fruit de ses efforts, le premier mais non le dernier, un ROBOT ! Bon, ce n’était pas le dernier cri en matière de technologie mais il avait été fait avec amour. Chaque pièce qui le composait était en bon état et malgré son look de boite de conserve, il possédait différents atouts dans sa manche !

Le plus important était le mini-réacteur en sac à dos. Grâce à lui, ses mouvements allaient être encore mieux que les siens. Pour aller de pair, Nolan avait construit le squelette du robot de manière à ce que sa marge de manœuvre soit importante. Il voulait vraiment que ses mouvements soient souples et qu’il fasse preuve d’une agilité hors pair ! Ajouté à cela ses couches d’acier renforcé pour être plus résistant en combat et il était vraiment parfait aux yeux de son concepteur. Bon, il ne l’avait pas complètement fini non plus, il était toujours en pleine phase de test pour son dernier projet, et puis il trouvait tout de même qu’il manquait un p’tit quelque chose à son bébé mais il n’arrivait pas à mettre le doigt sur ce que c’était.

Quoi qu’il en soit, il devait aller à son autre atelier, celui où il faisait ses tests, histoire de finir ses missiles ! Malheureusement, à chaque fois qu’il les testait, il y avait bien une explosion, mais elle n’était pas maitrisée… Il voulait un système qui propulsait ses dynamites sans les faire péter au moment du départ mais il ne trouvait pas comment c’était possible...

Il se dirigeait donc vers l’atelier, l’esprit occupé par son dilemme, quand une ombre le sortit de ses pensées. Se cachant à toute vitesse, il eut alors une révélation quand il aperçut la monstruosité qui approchait. Il s’agissait d’un simple matelot mais de pas n’importe quel équipage ! Il faisait partie des Dents d’ta mère ! Facile à deviner puisqu’il s’agissait d’un homme poisson. Mais ce qui intéressait notre ingénieur préféré, ce n’était pas son allure d’éléphant de mer un peu trop farci pendant les fêtes, c’était ce qui entourait son cou. Une écharpe ! C’était ça sa révélation. Voilà ce qui manquait à son robot. Une petite touche déco pour qu’il sorte du lot ! Et Nolan adorait cette écharpe. Il se demandait d’ailleurs comment un mollusque pareil pouvait avoir autant de goût…

Alors il le suivit. Discrètement, il le filait jusqu’à son repaire. Sauf qu’en vérité, ce n'était pas sa destination... A la place, l’éléphant de mer passa par plusieurs étapes. Il allait voir des gens ici et là, un moment il avait même l’air de se balader juste pour le plaisir. Tout ça pour finir dans un bar à boire un verre avec d’autres nakamas à lui. Ce n’était pas évident pour Nolan de trouver un coin discret dans la taverne même s’il était habitué à se mêler aux ombres. Après, il n’était pas quelqu’un qui avait énormément de charisme alors il n’attirait pas spécialement les regards. Heureusement pour lui d’ailleurs, parce qu’après une bonne heure à enchainer les pintes, les poiscailles cherchèrent querelles avec d’autres gens tout aussi bourrés qu’eux.

Après une baston qui avait mal finie pour les adversaires des Dents d’ta mère, la cible de Nolan s’éclipsa vers une cabane à l’écart. En se faufilant à l’intérieur le lutin eut une vision des plus surprenantes… Il s’agissait d’une sorte de club de tricot ! Ils étaient tous là avec leurs aiguilles et leurs pelotes de laine, ils tricotaient…

* Non mais what the fuck, il est sérieux… ?! *

Le cabanon était à l’écart alors il avait présumé une sorte de cachette secrète pour des trésors trouvés dans les carcasses de navire mais non, c’était pour tricoter à l’abri des regards… Ceci expliquait cela. Maintenant, Nolan comprenait pourquoi un tel énergumène avait une si belle écharpe… Cela lui faisait limite de la peine de lui voler ce qu’il avait créé de ses propres mains, c’était comme si on lui volait son robot. Alors il s’assit à coté de la pelote de l’éléphant. Puis, en écoutant les instructions du professeur et en effilant la laine qui était trop grosse pour lui, il parvint à tricoter à sa façon. Au bout d’une heure, à la fin du cours, il avait réussi à reproduire la même écharpe que sa cible mais au moins, celle-ci c’était lui qui l’avait fait et puis elle était à sa taille.

Tout content du résultat, même s’il n’était pas parfait, Nolan fila vers son repaire pour enfin mettre la touche finale à son bébé ! Mais quelque chose l’en empêcha. C’était une trompe ! En se retournant, il eut la mauvaise surprise de croiser le regard énervé de l’éléphant de mer.

« Alors c’est toi qui m’a suivi pendant tout ce temps ?! Je me disais bien que j'étais observé. Et c’était tellement minuscule que je ne l’avais pas vu jusqu’à présent !! Tu es quoi ? Un microbe des mers ? »

« Arf… Lachez-moi !! Vous faites erreur, je ne sais pas qui vous êtes, vous vous trompez ! »

« QUOI ?? Tu as quelque chose contre ma trompe ?!! Quoi, tu veux te battre ?! »

« Quoi ? Mais non, pas du tout qu’est-ce que… c’est quoi le rapport ? Ah !! Non, j’ai dit que vous vous trompez ! Je n’ai pas parlé de votre trompe… Ce… »

« C’est bien ce que je pensais !!! Tu veux jouer au malin mais ma trompe c’est ma fierté, alors tu ne m’auras pas comme ça, je sais qu’en vérité tu t’es moqué de moi ! Et je ne vais pas me laisser faire, tiens !!! »

Et il le lança de toutes ses forces vers le mur le plus proche. Même s’il y avait de la mousse sur les planches de bois sur lesquelles il avait atterri, cela ne l’empêcha pas de cracher du sang tellement le choc était important. Visiblement, la trompe de cet homme-poisson était un sujet sensible. Et c’est lui qui en faisait les frais. Mais bon, il l’avait suivi pendant plusieurs heures alors il se disait que c’était sa punition pour avoir violé son intimité.

L’éléphant de mer courrait vers lui et il avait apparemment l’intention de lui mettre encore quelques coups. Nolan eut une idée pour le stopper, ouvrant la bouche pour parler il allait sortir l’atout dans sa manche mais son adversaire fut plus rapide. Lui assénant de multiples coups en rafale avec ses poings, il était en pleine rage et le nain ne pouvait que se protéger avec ses bras tant bien que mal pour ne pas se prendre un coup à la tête, ce qui pourrait lui être fatal.

Une fois que la furie de coups s’arrêta, Nolan ne perdit pas une seconde en réflexion, il prit ses jambes à son cou et courut vers la cachette la plus proche. Heureusement, malgré la douleur, il était toujours aussi vif. Peut être plus lent que la normale parce qu’il avait mal aux bras et à sa jambe gauche aussi qui avait pas mal subie mais il restait tout de même plus rapide que l’autre poiscaille.

« Tu ne réussiras pas à t’enfuir petit hamster, je vais t’avoir avec mon attaque explosive !! »

Se retournant, indigné, Nolan gueula :

« JE NE SUIS PAS UN HAMSTER, JE SUIS UN NAIN !!! »

Et BOUM, il se prit un projectif explosif en pleine poire… K.O sous le choc, il reprit conscience quelques secondes après avoir touché le sol. Il se demandait ce qu’il s’était passé. La réponse se présenta sous ses yeux immédiatement après qu’il eut formulé sa requête. L’éléphant de mer mettait des sortes de boules noires dans sa trompe et il les propulsait vers lui à toute vitesse rien qu’expirant.

En voyant cela, le cerveau de Nolan fit tilt. A cause de cela, il ne bougea pas et se prit les déflagrations de plein fouet ! Heureusement, son adversaire n’avait pas aussi bien visé que la fois d’avant. Il ne se prit que des débris et le souffle des explosions. Secouant la tête pour reprendre ses esprits, il se remit sur pied et fit face à son ennemi. Il fallait qu’il agisse et vite. Rester sous le feu des détonations ainsi ne présageait rien de bon. Heureusement, il avait eu une idée précédemment, il allait maintenant l’utiliser. Fonçant droit vers le monstre aquatique, il esquiva les explosions qui lui étaient dédiés, puis il sauta vers son visage juste au moment où il allait tirer sa dernière munition. Sa trompe étant bien droite pour viser correctement, le lutin n’eut aucun mal à l’attraper. Puis, il la serra de toutes ses forces à son extrémité. Si bien que la dernière boule… explosa à l’intérieur de sa trompe !!

Quand l’éléphant de mer se réveilla, Nolan était toujours là, il était assis sur sa trompe, juste sous ses yeux. Et avant même qu’il ait pu réagir, le nain s’imposa.

« Avant que tu ne fasses quoi que ce soit, tu vas m’écouter ! Je t’ai battu, j’estime que l’incident est clos. Alors maintenant tu me laisses tranquille sinon je vais retrouver tes nakamas et je leur dirais à tous que ta grande passion c’est de tricoter ! Ok ? »

L’éléphant secoua la tête pour acquiescer, visiblement intimidé par la menace du lutin.  Et c’est ainsi que Nolan put retourner à son bébé pour le finir une bonne fois pour toute. En plus, grâce aux techniques de son adversaire, il avait trouvé l’astuce pour ses missiles. Il suffisait de les envoyer par pression d’air pour qu’ensuite ils explosent !

Et voila, il était enfin fini, son beau robot. Avec son écharpe, il était tellement classe que Nolan ne pouvait s’empêcher de l’admirer avec des étoiles et des larmes dans les yeux. Il était trop fier. Son premier bébé… Il l’appela donc tout naturellement… Curly Scarf !
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