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Enténébré


BOUM

L’impact des multiples boulets de canon fait trembler la coque de mon croiseur. J’jette un regard inquiet aux alentours en donnant machinalement une feuille de laitue au denden blanc perché sur mon épaule. La grande majorité ont atterri dans l’eau en soulevant de grandes gerbes qui éclaboussent la moitié du pont.

Tous les Marines sur le pont courent dans un chaos ordonné, chacun sur une mission capitale, sous les ordres de Jadieu et Scorone. J’sens dans mes os plus que j’entends notre tir de riposte. Un boulet fauche le mât d’artimon du navire à babord tandis qu’on se glisse par cinétique dans le trou de vent qu’il crée avec ses voiles.

La dizaine de bateaux un peu hétéroclites, mais tous relativement efficaces, tentent de se rapprocher pour nous aborder, et pour ça leurs tirs ciblent les voiles, les mâts, les gouvernails. Doivent vouloir récupérer nos belles bêtes de la Marine. Nous, on s’contente de tirer sur tout ce qui porte pas pavillon du Gouvernement Mondial, ce qui nous simplifie pas mal les choses.

A quelques centaines de mètres, deux tourelles du cuirassé du Commandant Thorn tournent dans notre direction, ajustent la visée, et décochent une volée pas piquée des hannetons. Quand tout retombe, le navire que j’viens de toucher s’est rapproché de nous de quelques mètres et est sur le point de devenir du petit bois. Dans un craquement effroyable, qu’on entend d’ici, il se sépare en trois et son équipage saute dans le désordre dans les chaloupes mises à disposition. La plupart finissent purement et simplement à la flotte.

Une rangée de Marines les mets en joue, puis fait feu sur les barques les plus proches. Avec satisfaction, j’vois quelques personnes tomber, rattrapées ou non par leurs petits camarades.
« Angus !
- Oui, Commandant Thorn ?
- A deux heures, prenez-le en tenailles avec Blondie.
- A vos ordres. »
J’regarde le fanion qui indique le sens du vent, et la configuration de la bataille. On essaie tous plus ou moins de se prendre le vent, et c’est le Commandant, dans son cuirassé propulsé par roues à aubes, qui a quasiment le plus de mobilité. La plupart des navires ennemis essaient d’ailleurs de rester loin de sa puissance de feu.

J’indique les directions. Le pilote donne un coup de rein, et le navire fait de même, en pivotant sur lui-même. Les gabiers tirent sur les cordes pour réorienter les voiles, et on fait un léger bond en avant quand elles se gonflent d’un coup. On a l’air de s’éloigner de la cible assignée par Thorn, mais c’est pour pas être pris de vitesse par le bateau à six heures.

Une fois assez de vitesse accumulée, on tirera un bord qui nous rapprochera.

C’est sans compter tous les adversaires. L’un d’eux se glisse en amont de notre vent, et la voilure faiblit de suite. Sur un signe de ma part, une nouvelle poussée est faite sur le gouvernail, et on vire un peu. Pas assez, et de toute façon l’autre reproduit notre manœuvre. On ralentit, et y’a que le mouvement des vagues qui nous fait encore un peu bouger.

En plus, on est dans une mauvaise position pour tirer, avec justement le voleur de vent dans notre dos. Les ordres défilent dans le denden, Prudence va essayer de s’extraire de là où elle est et tirer une bordée vers nous, et aussi tirer une volée, de canons cette fois, sur celui qui nous bloque. Ce dernier équipe d’ailleurs un canon sur la proue, et on voit d’ici la cible qu’ils vont prendre le temps de viser.

Sans gouvernail, on sera vachement moins manoeuvrables, juste des pigeons à la fête forraine.

D’un bond, j’saute sur la poupe, suivi de près par Scorone.
« Le boulet doit pas toucher le gouvernail, Scorone !
- Oui, Lieutenant ! »
J’jette en passant mon denden blanc à Jadieu, moins efficace dès qu’il s’agit des actions héroïques, mais un sergent tout à fait capable. Il a juste un peu l’air perdu dans la Marine d’élite, quoi. La Régulière lui serait bien allée, j’pense.

Pourtant, c’est Funeste qui vient à notre rescousse dans sa caravelle. Aux dernières nouvelles, il était aux prises avec un bateau deux fois plus gros que le sien, mais d’une manière ou d’un autre, il s’en est débarrassé. Peu de chances qu’il l’ait coulé, c’est une monstruosité expérimentale bardée de métal dans tous les sens. Il a dû prendre la poudre d’escampette.

Funeste file comme une flèche, ça fait un moment qu’il prend son vent à fond. Dès qu’il passe à portée de celui qui nous cible, et malgré une tentative d’esquive de dernière minute de celui-ci, il fait feu. Les cinq boulets s’enfoncent dans la coque en bois juste en-dessous de la ligne de flottaison. Immédiatement, l’eau s’engouffre dans les ouvertures, et il commence à gîter, suffisamment pour que le tir du canon avant devienne mal ajusté, et s’enfonce dans l’eau juste à notre droite.

Putain, quelle situation de merde.
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- Oui Lieutenant !

Intercepter un boulet de canon, c'est pas si dur en fait. J'ai les moyens de le ralentir et le dévier, même si c'est très pas confortable. Le problème, c'est que c'est pas un boulet de canon. C'est PLEIN de boulets de canons. Une dizaine en moyenne, enfin ça dépend s'ils ont tous rechargés, sont bien placés, si y en a vraiment dix de ce côté du bateau, du coup en fait c'est un peu haut comme moyenne mais c'est pas important le nombre exact de toute façon, l'important c'est que j'en rate pas un. Ou alors que ceux qui nous ratent nous passent au-dessus ou alors vraiment si j'ai pas le choix, pas un gros trou dans la coque et qu'on évite les blessés. Mais la priorité c'est le gouvernail, du coup, je protége le gouvernail en priorité. Et je m’abîme les mains, les bras.

Vivement Megavega, que je finisse de réparer mon bazooka. Il aurait été super utile.
Et si ils arrêtaient de nous tirer dessus sans cesse, je pourrais arrêter d'essayer de protéger le navire et couler directement leurs navires avec des coups de poings. Même si ça prendrait un peu de temps puis c'est risqué parce que nous aussi on riposte et donc c'est dangereux pour mes bras, surtout que les fusils ils en ont aussi en face et mes bras seraient une cible facile.
Quoique je pourrais assommer ceux qui essayent de tirer sur mes bras et ... Oh, je sais ! Il est où le barreur en face ? Est-ce que .. non, lui il a pas de barre entre les mains. Oh et puis tant pis pour ce gars, tiens, un bras sur l'épaule et coup de poing dans la face, ça faisait longtemps.
Un coup de poing, c'est comme un coup de barre, mais qui endort direct.
Sinon ils pourraient fuir. On dirait qu'ils se barrent. Hihi, c'est pas le moment de dire des bétises. Mais ça fait du bien de se détendre un peu.
Mais c'est pas le moment !

Bon, je vois vraiment pas de barreur.

- Vous deux avec votre canon, essayez de viser le barreur !
- Sauf vot'respect il est où ce con-là ?!
- Sous le château arrière j'pense. Tirez on verra bien !
- Sûr !

Ils tirent. Le tir perce un trou à peu près là où je leur demandais. Pas mal, pas mal. Notre voisin commence à virer un peu de bord pour venir nous couper la route. En même temps, on avançait plus trop, du coup ils vont pas couper grand chose. Le navire du lieutenant Funeste a dépassé le combat ici et est en train de tourner pour revenir. C'est qu'ils ont de la vitesse eux, pas comme nous.
Je voyais pas le pilote, mais en tournant je le vois. Bon ben il était pas du tout où je croyais. Mais plutôt deux, trois mètres plus haut et plus en avant. C'est la faute du bastingage. C'est pas du tout que j'ai réussi à louper un mec à plus de cent mètres. Absolument.

Bon ben du coup .. poum, un barreur en moins. C'est toujours un gouvernail qui tournera plus difficilement...
Ou qui se déplace complètement sur le côté et fait que son navire se met à tourner en cercle avec la vitesse qu'il avait, apparemment .. le pilote a dû l'entraîner dans sa chute. Ben c'est cool. Si on avait eu de la vitesse, il serait sorti de notre angle de tir, mais là tout ce qu'il fait c'est trois quart de cercles, finit par nous montrer son arrière qui n'a pas de canons et puis s'attrape une volée de suppositoires dans le derrière. Vu les trous qu'on vient de lui faire, ils vont vite devoir colmater s'ils veulent pas couler en buvant la tasse par l'arrière.

Nous on s'en fiche, on vire de bord et relance les voiles. On reprend de la vitesse quoi. Parce qu'on a un objectif et c'était pas lui.
Pendant qu'on s'éloigne, on voit le bateau des sections de Funeste les terminer. Tant mieux. Sales pirates. Ils osent s'attaquer à une flotte de la marine d’Élite. Alors que moi, si la flotte coule, je fais quoi ? Je peux pas nager moi ! Je sais nager mais je peux pas, parce que j'ai mangé un fruit du démon qui me permet de faire pousser bras et jambes partout et au final hein, au final je peux pas nager alors attaquer un navire sur lequel je suis, pas question !
Non mais zut.


On arrive près de celui qu'on devait soutenir. Le vaisseau du lieutenant Blondie a pris plusieurs boulets. Mais on arrive et on se retrouve à deux contre un. Ça va pas durer longtemps, on voit déjà trois navires pirates qui profitent qu'on se soit éloignés de la formation pour tenter de nous accrocher.
En fait de formation, c'est surtout le vaisseau du commandant qui doit les décourager et les inciter à venir vers nous. C'est clair qu'on est moins menaçants.
N'empêche que d'ici à leur arrivée, celui coincé entre nos tirs croisés, à nous et aux copains, a coulé. On tente de se dérober, mais ça se passe mal. On se fait secouer, on prend même un ou deux trous que j'ai pas réussi à empêcher. Je sais pas exactement, c'est aux charpentiers de bord de savoir. Pas à moi.
Une nouvelle secousse à droite. Ils viennent de nous percuter. Puis à gauche, l'autre bateau. Des grappins se lancent et ils nous abordent.
Le navire de Blondie arrive à échapper à son poursuivant, par contre. Tant mieux pour eux. Mais ça serait sympa qu'ils reviennent nous aider dès qu'ils peuvent, quand même.
Le premier pirate qui s'approche de moi, une jambe lui sort du ventre et il se prend un coup de talon bien solide là où ça lui fait très mal. Faut que je garde l'idée, pour la prochaine fois où j'ai trop mal aux bras. D'ailleurs j'vais essayer de les économiser pour le moment. Je me débarrasse d'un autre pirate en sautant et lui envoyant mon pied dans la tête. Il vole assez loin, même si ça le renvoie pas jusqu'à son navire.
Notamment parce qu'il s'arrête en percutant le bastingage.

Bon ben, au suivant ?
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Le bon côté des choses, c’est que pris à babord et à tribord par des navires pirates, on risque pas de se faire tirer dessus. Le pire truc qui pourrait arriver, ça serait qu’on prenne une décharge de canons à bout portant puis qu’ils se désengagent en nous laissant couler. Mais ils ont pas l’air partis pour faire ça. Non, ils bichent pour notre beau bateau, l’avoir pour eux, un beau fleuron de la Marine. Moins avec les quelques avaries qu’on se coltine, cela dit.

Le mauvais côté des choses, c’est qu’on se fait aborder, forcément.

Sur un signe de ma part, Jadieu place les hommes en proue, surélevés, et ordonne que la même chose soit faite côté poupe. Scorone a pris un côté, donc j’fonce vers l’autre. Mes soldats sont déjà en train de repousser les premiers assaillants, qui gueulent les conneries habituelles pour se donner du courage. Pour le moment, on les laisse venir, ça sert à rien de décrocher les grappins, immobilités comme on l’est.

Les autres navires filent autour de nous, et visiblement tout le monde considère la situation comme acquise. Les attaquants doivent penser qu’on tiendra pas face à deux bateaux entiers, tandis que la Marine a d’autres chats à fouetter et mieux à faire que s’occuper de nous. Faut dire qu’on le fait déjà, ça.

J’bloque un avant-bras qui tient une grosse hache d’abordage et mon couteau transperce la gorge. Le type s’écrase dans un gargouillis confus et le sang a même pas le temps de gicler que le cadavre est renvoyé là d’où il venait d’un coup de pied bien senti. J’vais pas m’laisser salir, non plus, faut pas déconner. Le gars suivant offre un peu plus de résistance en esquivant ma première attaque. Pas la seconde.

Y’a forcément un capitaine qui se planque dans un coin et attend de me tomber dessus. Ils font toujours comme ça les pirates. Mais pour le moment, les feux croisés des escouades de Marines suffisent à tomber les ennemis, et Scorone fait tenir sa ligne de front. Rapidement, en face, ils se cachent derrière leur propre bastingage et sortent leurs fusils, mousquets, sarbacanes et autres saloperies. J’me planque.

Alors que j’tourne la tête vers Jadieu, une balle s’enfonce dans le pont juste là où j’étais. Vu l’angle, j’l’ai échappé belle. J’lève les yeux vers le nid-de-pie ennemi, où la lunette d’un fusil reflète le soleil. En voilà un qui va bien nous pou… Un claquement sec sonne, et le fusil tombe. C’est notre vigie, surélevée, qu’a fait feu. J’lui filerai un bon point, une médaille, ou un truc. S’il survit.

Les batteries de Thorn se tournent vers nous tandis que des ordres sont beuglés dans le denden de communication. J’retiens un juron.
« On a besoin de vous au combat tout de suite, Lieutenant Angus ! Parés à faire feu, désengagez-vous immédiatement ! Terminé !
- Atten… »
Les tourelles font feu. Le bois vole. Les corps sursautent, sautent, rebondissent. Quand la fumée retombe, ça gîte sévèrement à côté de nous.
« Les grappins ! Coupez-moi ces putain de grappins tout d’suite ! »
Quelques Marines tombent sous les balles des survivants d’en face.
« Canonniers ! Feu à babord ! »
Les tirs à bout portant nous font tanguer, nous écarter de quelques mètres. En face, ils sautent par-dessus bord. Certains s’accrochent à notre coque. Des soldats les fusillent en se penchant au-delà du pont.

M’rappelle une autre bataille navale. Celle avec Morneplume et Alrahyr.

« Scorone ! On les aborde ! Jadieu, défense, surveillez à babord qu’on se fasse pas prendre en joue !
- A vos ordres ! »
On bondit sur le pont ennemi, et mes Marines tirent pour nous couvrir le temps qu’on s’jette dans la mêlée. Ils sont pas très pugnaces, les types d’en face. Généralement, j’me contente d’un contre avant que le cadavre tombe au sol, touché à une artère, au cœur, au cerveau. J’note en passant qu’ils sont quand même plutôt bien sapés. Ca doit être le côté armada de pirates. Ils ont les moyens et claquent pas tout au bistrot et aux putes ? Ils ont même des pièces d’armure standard, dans le sens où c’est la même partout. Doit être le capitaine qui impose ça.

Après avoir nettoyé le pont adverse, j’jette un coup d’œil vers l’entrée béante qui mène à l’entrepont, à la cale. Ils doivent avoir des canonniers là-dessous. J’claque des doigts en réfléchissant, puis j’ordonne la retraite. On tranche les cordes des grappins et on repousse le navire. J’prie pour qu’ils décident pas subitement de faire feu.

Mais non, c’est nous qui tirons les premiers. Ça nous éloigne un peu davantage, et surtout les navires bien alignés font que ce sont leurs sabords, et les types derrière, qui dégustent.
« On reprend la route vers la destination. Jadieu, filez le denden, j’confirme les coordonnées !
- Tenez, Lieutenant.
- Commandant ? On se met en route vers… Commandant ? Allô ? »
J’tends une feuille de laitue au denden blanc, qui n’a pas vraiment l’air fatigué pourtant. Il me jette un regard interrogateur.
« Oh, j’ai besoin d’un techos, là, pour l’escargophone. »
Un type se pointe, tripatouille, réessaie.

Queud’.

Il hausse les épaules.
« C’est bizarre. La communication passe pas. »
J’cligne des yeux, deux fois.
« Hep, la vigie. Mate vers le cuirassé du Commandant Thorn si y’a des drapeaux ?
- Rien pour le moment, Leut’nant !
- Putain ! Ils ont dû bloquer les communications ! »
Ces saloperies de pirates sont salement mieux organisés qu’on pensait.

J’aboie des ordres pour qu’on reprenne un peu de vitesse.

Chiasserie.
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Donc on a sauté sur leur navire, on s'est débarrassés des gars sur le pont et maintenant ... on se barre ? C'est quoi ces idées ?
M'enfin, si c'est les ordres c'est les ordres. Mais du coup on a pris des dégâts pour rien.
Surtout pour leur tirer dessus juste après et les couler. Sérieusement, quand on aborde un bateau c'est pour s'en emparer, c'est pas pour ... je sais pas quoi qu'on vient de faire là.
Enfin, c'est fait et maintenant on est revenus sur notre navire. On fait quoi maintenant ?

J'entends le Lieutenant qui gueule pour qu'on manœuvre pour regonfler les voiles et qu'on reprenne de la vitesse. Il ferait mieux de se préoccuper des dégâts qu'on a pris venant de notre Commandant. Le bêta. Je parle du Commandant, pas du Lieutenant, cette fois. Est-ce que moi je tire sur son vaisseau à lui quand il a des pirates à côté de lui ? Non, je fais pas ça. Parce que je suis pas bête comme lui moi. Aussi j'ai pas de canon sur moi, il tenait pas dans ma poche, mais c'est pas la question. En tout cas quand j'aurais remis mon bazooka en état, je vais pas aller lui tirer dessus pour autant. Parce que moi, je suis pas assez bête pour tirer sur mes alliés.

Portés par le vent, on s'éloigne un peu de la bataille. C'est plutôt beau de loin, tous ces bateaux qui se croisent et se recroisent et qui coulent et tout plein de gens dessus meurent écrasés ou noyés ... je sais plus où je voulais en venir ... c'est joli à voir mais de loin, de près ça doit pas être pareil. Voilà, je voulais en venir là, c'est évident.


Ah non, je me souviens. D'ici on a une meilleure vue sur la bagarre que quand on était en plein dedans. Les pirates sont moins nombreux qu'au départ, normal vu qu'on en a coulé. On a encore rien perdu, mais c'est normal s'ils veulent s'emparer de nos bateaux. Quoique le vaisseau du Lieutenant Prudence est dans un très mauvais état. Trop de gîte. Le bateau penche sur la droite et ses voiles sont parties en vadrouille. A mon avis, faudra les remorquer une fois que tout sera fini. Si le bateau existe encore, je veux dire.

Le cuirassé du commandant se balade comme si de rien n'était et tire comme s'il était le plus fort du monde. Ce qui est le cas, en tout cas dans la bataille actuelle. C'est le seul qui peut facilement tourner ses canons et ils ont une bonne précision, même s'il en a moins qu'un bateau normal de sa taille. C'est de la qualité au lieu de la quantité quoi. Moi j'aime bien. C'est pas comme ça que je me bats quand je donne des coups de poings, mais j'apprécie le principe. Après, le mieux c'est de cumuler qualité et quantité et ça, vu le genre de bateau, je vois pas comment ils pourraient faire. Peut-être en empilant les tourelles ?

On vire de bord et on commence à revenir sur le champ de bataille. Pas tout à fait, on prend un cap .. nord-ouest je crois ? Dur à dire, on a vachement bougé depuis le début de la bataille. Si je savais quelle heure il est, je pourrais me faire une idée avec le soleil, mais j'ai pas de montre. Ca peut faire une heure ou cent ans qu'on a commencé cette bataille. Quoique j'ai pas vu passé la nuit, donc ça doit pas encore en faire tant que ça.
Juste avant qu'un bateau pirate entre dans notre arc de tir, au loin, je me bouche les oreilles. Je fais bien, parce que l'ordre de tirer est gueulé juste à ce moment. Et quand les canons tirent, même avec les oreilles bouchées, ça fait un sacré tintamarre. Avec cette bataille, va me falloir plusieurs jours de calme pour me reposer les oreilles. Il parait que les artilleurs deviennent tous sourd, au bout d'un moment. Ben faut pas se demander pourquoi. Une petite bataille navale ça va encore, mais une grosse qui dure comme elle, purée c'est pas du tout bon pour les oreilles.
Plusieurs tirs touchent, plusieurs autres loupent. Normal quoi.


On tourne, pour barrer la route à ce navire qui tentait de quitter la bataille. Pas de fuyards ici, non monsieur le pirate.
Le problème, enfin je crois, c'est qu'avec nos canons qui viennent de tirer, ils pourraient nous rentrer dedans. Ils ont pas d'éperon mais c'est quand même .. j'espère que les artilleurs vont avoir le temps d'une seconde volée. Le Lieutenant braille des ordres. Du genre : "Grouillez-vous tas de vermines, on a besoin d'une seconde volée tout de suite." Quelque chose comme ça.
Sauf que il peut gueuler autant qu'il veut, faut que les canons refroidissent un peu avant de tirer à nouveau. Sinon ça risque de mal se passer. Très mal !
Très très très mal ! Wooooo !

Heum .. où j'en étais ? Ah oui, canons.
Comme ils semblaient pas être prêts à temps, le Lieutenant a préféré nous faire tourner en vitesse. Le bateau a pas aimé, on a perdu énormément de vitesse. Voilà maintenant que les pirates nous croisent et c'est nos canons de l'autre flanc, ceux qui n'ont pas encore tiré, qui vont pouvoir s'amuser. Ah, mais le vaisseau pirate s'écarte de nous, il va pouvoir tirer avant. Sauf si notre virage continue assez vite et qu'on tire les premiers et ... holala, si on se fait couler je vais avoir du mal à rejoindre un navire allié. Je vais être obligée d'envahir le navire pirate, seule ou non. Mais si on les coule en même temps, alors je fais comment moi ? Je vais être énormément dans les ennuis. Je veux pas finir à l'eau moi. Je peux pas me le permettre.

En fait ce qu'il faudrait, c'est un moyen de le détruire de l'intérieur. Si seulement je pouvais savoir comment c'est rangé, à l'intérieur de ce bateau. Si j'en ai pas la moindre idée, j'ai pas moyen de faire ma magie. C'est un coup à se coincer un bras sous un meuble ou simplement à pas réussir à l'accrocher solidement et faire n'importe quoi avec. Très très mauvaise idée donc.

Du coup ... je peux juste attendre. Et voir qui va taper en premier. Et tenter de limiter les dégâts reçus si les autres tirent avant. ...

....

BOUM

Ah, c'est nous qui

BOUM

Zut !!
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Avec un juron, j’vois le boulet passer au-dessus des nôtres à la faveur des vagues qui ballotent nos navires et s’écraser dans notre mât d’artimon. La masse de métal semble glisser plus qu’impacter le tronc de bois, et va sombrer un peu plus loin. Mes yeux filent vers leur navire, qu’on a complètement loupé. Puis un grand craquement ramène mon regard derrière.

J’ai une grimace alors que le mât de notre poupe s’effondre tout doucement, dans un grincement de bois qui me fait grincer des dents. A moitié retenu par les cordages, il faut plusieurs secondes avant que le haut ne touche l’eau. J’me secoue, et les autres.

« Coupez-moi cette merde et les cordates puis foutez tout à l’eau ! »
Des Marines ressortent quelques instants plus tard équipés de cognées et de scies. J’attrape une longue-vue des mains d’un caporal d’élite et j’essaie de me faire une idée de l’état du champ de bataille. Le bateau qui nous a croisés est reparti longer la frange de la zone de combats. Thorn et son cuirassé chargent maintenant comme dans du beurre en faisant feu à tout va. Les autres doivent être en mauvaise posture, du coup.

« Putain, ça va être dur de manœuvrer à fond sans l’artimon, que j’murmure.
- On pourrait essayer de prendre un autre bateau, et utiliser celui-là, intervient le Sergent Gallena. »
J’mâchouille la suggestion quelques instants. Dans tous les cas, ça serait difficilement faisable, puis faudrait qu'on en trouve un, qu'on l'aborde, sans l'abîmer, et qu'on laisse le nôtre aux mains des premiers qui passent... Mais surtout, j’aime pas que mes subordonnés commentent comme au café du commerce.
« Ta gueule, Scorone.
- Lieu…
- Cap au nord, on longe en attendant et on tire sur tout ce qui porte pas pavillon Marine. Exécution ! »

Profitant du relatif calme, j’dégage la goutte de sueur sur mon front et j’jette un coup d’œil au ciel. Hum, pas grand-chose à en attendre climatiquement. Pas de surprise en tout cas, dans un sens ou dans l’autre. On a un bon vent, en tout cas, ça nous arrange pas trop mal pour se déplacer. Alors qu’eux sont censés se gêner.

J’repense à comment ils nous sont tombés dessus, y’a quelques heures. Quelques navires marchands accompagnés de mercenaires, de gardes. Rien que de très standard, surtout pour des cargaisons de valeur. Pourtant, ils se sont approchés autant que possible. Après les coups de semonce qui signalaient clairement qu’ils feraient mieux de rester loin, ils ont continué à approcher.

Thorn avait à peine pris le porte-voix que les canons sortaient de leurs sabords et que les innocents navires commerçants équipaient des balistes sur leurs ponts. C’sont les deux premiers à avoir trinqué. Ça leur apprendra. Ensuite, c’est devenu un peu plus confus. Le vent est devenu plus aléatoire, à cause de toutes les voiles qui le coupaient.

On approche d’un navire dont le gouvernail a pris un taquet. Ça serait dommage qu’il coule pas. J’donne l’ordre de tirer, et trois boulets trouvent la coque juste sous la ligne de flottaison. Parfait. L’eau s’engouffre à grands remous. J’leur laisse plus très longtemps sur leur coquille de noix.

La situation semble parfaitement gérable, finalement. Il doit rester une dizaine de navires, pas un qui vaut un de ceux de la Marine, même les caravelles. Bon, p’tet les caravelles, quand même. Puis, sur cinq minutes, ils se mettent tous à faire feu frénétiquement. Fini, de viser les mâts, les gouvernails. Maintenant, c’est en plein dans la coque.

On dirait que leur plan de capture d’un vaisseau vient de faire long feu. Ils vont se contenter de nous couler, que ce soit pour se débarrasser de nous ou rien que pour pouvoir s’en sortir vivants. Nous, on avait pas un autre postulat, mais la situation devient d’autant plus dangereuse. On continue de rester en retrait, à la frange.

En vigie, ça regarde frénétiquement les autres bateaux, pour voir si des signaux sont échangés par drapeau, mais ça semble pas être le cas.
« Vérifie aussi les navires ennemis ! »
Mon commandement est répété par les soldats, puis les gabiers. L’occupant du nid-de-pie utilise la lunette de son fusil de précision pour inspecter tous les navires qui passent à sa portée.
« Si les navires sont tous coupés des communications par escargophone, il doit bien y avoir un mode d’échange, sinon ce serait bien plus le chaos chez eux… »

Il faut une bonne vingtaine de minutes, et qu’on approche à nouveau sensiblement de la zone de combats, pour qu’on m’remonte enfin l’information que j’voulais. En plein milieu de la vague formation ennemie, un bateau aussi lambda que les autres, mais dont les troupes sont attentives, patientes.
« Tss. »
D’autres navires nous empêchent de leur arriver directement dessus.
« On tire un bord puis on leur fonce dessus vent debout, que j’assène.
- Mais on sera isolé au milieu des assaillants ? Aventure Jadieu.
- Et alors ? Les autres viendront nous sauver.
- Euh…
- Si, si, j’t’assure.
- Je pense que…
- C’est moi qui pense, ici. Sinon, j’serais resté sergent. Allez ! »
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- Allez !

L'ordre est donné, les matelots accomplissent la tâche demandée avec promptitude, le navire commence à suivre la route tracée par notre lieutenant. Une grosse route bien informe, mais l'idée suffit, le barreur interprète suffisamment pour produire un résultat convenant à notre chef et une fois qu'on est placé pour avoir une route à peu près dégagée sur le navire central des pirates, nous virons de bord et profitons d'un bon vent pour nous jeter sur eux. C'est classe.

C'est aussi complètement fou ! On va tous mourir ! Pas moi parce que je suis assez forte pour savoir ne pas mourir, j'ai une longue habitude de ne pas mourir, mais les autres ils vont mourir. Tous ! Et le bateau va couler et je vais devoir faire vite avec mon pouvoir pour m'amener sur le navire pirate le plus proche tout en faisant très gaffe à pas tomber à l'eau et ensuite je vais devoir m'emparer du navire toute seule parce qu'ils seront tous morts et j'ai pas envie de devoir m'emparer d'un navire toute seule parce que ça va être super méga long et fatiguant. La dernière fois que j'ai fait ça on était plus nombreux et on avait même un Colonel d'Elite avec nous. Et en plus elle est Amiral maintenant, donc ça montre bien à quel point elle était forte, du coup ça va être plus dur toute seule et donc plus fatiguant. Quoique y aura pas de robots-cyborgs ici, ou alors ils sont cachés dans la cale. En fait y a vraiment beaucoup trop d'incertitude pour que ça soit bien, cette histoire.

Du coup, en pesant le pour que je trouve pas, le contre que je trouve énorme et le neutre que je sais pas ce qu'il peut être, je crois que notre Lieutenant a encore eu des idées bizarres et mauvaises. Mais il est Lieutenant alors tant qu'il est pas mort ou devenu fou, je peux pas faire autre chose que suivre ses ordres. Zut.
Pourvu qu'il devienne bientôt fou. On en est pas si loin, mais là c'est pas assez pour le relever de son commandement et l'enfermer pour pouvoir faire des choses saines. Comme ne pas foncer au milieu d'une horde de pirates qui veut notre mort.

Bon du coup comme c'est pas possible encore, nous voilà bientôt au cœur de la mêlée. Enfin, mêlée navale. Je sais pas comment on peut dire. Ça tire dans tous les sens, les pirates nous tirent dessus, nos copains nous tirent dessus .. je veux dire, tirent sur les pirates mais nous on est en plein milieu des pirates donc bon le résultat est pas bien différent.

Et le résultat, c'est qu'on se fait tirer dessus. Dans tous les sens.
Le seul bon côté de la chose, c'est que quand des pirates nous loupent, ils ont de bonnes chances de choper leurs camarades.
Ça fait léger comme avantage.


Oh et puis zut, j'en ai marre et il est juste à côté ce bateau qu'on vise. Oui ils ont des fusils, oui ils sont nombreux, mais j'en ai marre. Ici je peux rien faire à part me faire mal aux bras et éviter les boulets de canons. Et si j'ai les bras douloureux, c'est justement à cause d'essayer de détourner les cannonades mais là c'est plus possible y en a trop et leurs expéditeurs sont trop proches de nous.

Je cours sous le pont récupérer mes affaires. C'est à dire que en plus des pistolets que j'ai déjà et de mes gants que j'ai aux poings, je ramasse mon bazooka. Si je perdais mes livres parce que notre navire coule c'est embêtant mais ça se remplace. Le bazooka, c'est une pièce de collection unique qui a passé des dizaines d'années dans les couloirs glacés de Bulgemore. Un truc pareil, ça se trouve pas sous les sabots d'un cheval. Ou alors un sacré gros cheval.

Je m'approche du bastingage. Vu que c'est le seul bateau à faire des choses différents des autres, avec tout l'équipage qui s'agite pas dans tous les sens et d'autres trucs du genre. Éviter la bagarre, même s'ils ont quand même pris des dégâts. Bref, si le Lieutenant pense que c'est eux qui coordonnent l'attaque et que ça a l'air tout à fait possible, j'vais y aller. Tant qu'on a encore un bateau nous.

- Eh Lieutenant ?!
- Quoi ? Voyez pas qu'on est occupé ?
- J'établis une tête de pont, à toute !
...
- Quoi ?!

Trop tard, j'ai déjà sauté.

Je tends mes bras pour m'accrocher au mât du navire et me tire dessus. Le temps d’atterrir sur le pont, plusieurs ont levé leurs armes. Y en a même qui ont tiré, mais je suis allée trop vite pour qu'ils me visent correctement. Du coup ils m'ont loupé, ahah. A mon tour de ..
Hé, mais ils continuent à me tirer dessus !
Zut de zut ! A terre vite ! Enfin à pont. Une fois dans la bagarre ils pourront plus me tirer dessus.
Je saute du mât pour me jeter au milieu du groupe qui avait commencé à me tirer dessus. Même si d'autres ont commencé à faire la même chose. Me tirer dessus, je veux dire.

J'aurais dû emmener des grappins avec moi, pour aider les copains à aborder le navire. Bah, ils ont qu'à lancer les leurs, j'empêcherais les pirates de les décrocher. Pif. Paf. Poum. De coups de poings en coups de pieds, j'en démonte plein. Surtout ceux qui m'attaquent moi, parce qu'il faut avoir des priorités dans la vie et éviter les mauvais coups, c'est une très bonne priorité à avoir.

En parlant de pas se faire tirer dessus, je devrais peut-être descendre sous le pont ? Juste histoire de rendre visite à leurs cannoniers.
Un coup de bazooka dans le sol et voilà, je me suis ouvert un passage. D'accord j'ai pas fini de le réparer. D'accord, j'ai pas encore de munitions pour tirer avec.
Mais il est plus qu'assez résistant pour cogner avec.

Ou, comme cette fois, faire un trou dans le pont.
Trou par lequel je descends en sautant dedans.


Je leur offre un grand sourire. Ça fait toujours plaisir aux gens, un sourire.
- Salut ! C'est ici qu'on a commandé deux centaines de gnons ?
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Même pas le temps de lâcher un juron que Scorone s’est barrée sur le navire ennemi. Le souci, c’est que justement, comme j’lui ai dit, j’ai autre chose à foutre. S’il veut jouer au héros, grand bien lui fasse, j’lui filerai une breloque dorée à la fin. J’écarte la longue-vue pour regarder les environs immédiats. La stratégie où on arrive au milieu des pirates a vachement bien marché, et j’peux pas m’empêcher de me dire que c’est parce qu’ils l’ont bien voulu. J’marche vers la poupe en examinant tout autour.

Heureusement, ça n’arrête pas mes petits camarades qui font feu de tous leurs canons pour nous soutenir, au risque de nous arracher des morceaux de coques, et ça fait déjà plusieurs fois que les boulets nous frôlent dangereusement. Dans la proximité plus immédiate, la formation est réarrangée pour nous éliminer d’un seul coup et pouvoir se concentrer sur les suivants à arriver.

Puis j’note un changement perceptible chez les quatre navires de la Marine. Thorn et son cuirassé virent de bord et avancent droit sur la masse de bateaux pirates, escorté par les bateaux de Charme, Prudence, et Funeste. Eux prennent une trajectoire moins directe. Ils ont davantage besoin du vent que le Commandant, qui est en partie mécanisé, et il leur faut un angle différent pour tirer. Lui a les tourelles mobiles de base des cuirassés.

On commence à se rapprocher assez du bateau-amiral, au point de voir les visages sur le pont. Ils se sont divisés en deux groupes, un qui va régler son compte à Scorone, et l’autre qui veut nous repousser. Mais leurs canons sont pas en position. Cela dit, ceux du navire juste en face de nous le sont, et on encaisserait en plein dans la quille et le mât de beaupré.

J’aide le timonier à pousser brusquement la barre, et dans un craquement de bois et de métal, on change suffisamment notre trajectoire pour éviter les boulets. L’un d’eux rippe contre l’arrière de notre coque, sans dommage apparent.

Là où c’est pas d’bol, c’est que ça nous a éloigné de Scorone, qui s’retrouve grosso merdo toute seule sur le navire ennemi. Quand j’disais que c’était une idée à la con d’y aller… Mais elle reste ma subordonnée, donc ça serait bien qu’elle me clamse pas dessus, ça pourrirait mes états de service.

On riposte, des deux côtés, et on touche.

Une bourrasque gonfle notre voile et en quelques secondes on prend suffisamment de vitesse pour virer dans l’autre sens. Y’a des chances qu’on enfonce carrément le bateau-amiral mais il tourne sa voile grâce à un ingénieux système de cordage et se tourne suffisamment pour qu’on longe que sa coque.

« Parés à aborder ! Que j’ordonne. »

Les grappins tournent dans les mains des Marines cachés derrière le bastingage. Ils accrochent, se tendent, et les pics mordent le bois tandis que les cordes sont tirées jusqu’à leur limite. Puis les deux navires qui circulent en sens contraire ralentissent tous deux et s’immobilisent côte à côte. Une rangée de mes soldats décharge ses fusils sur le pont adverse pour fournir une couverture, et on bondit de l’autre côté.

Scorone doit toujours être en bas, p’tet coincée, ptet morte. Bah, elle reste une cliente sérieuse, quand même, elle devrait s’en sortir, sauf très mauvaise surprise. L’abordage dégénère rapidement en une mêlée dans laquelle les lignes sont floues, et j’saute d’adversaire en adversaire après avoir sauté sur la poupe adverse. C’est d’abord leur timonier, à la barre, qui prend, puis ses potes les plus proches. Un type qui semble être capitaine, ou en tout cas diriger plus ou moins le lot, dégaine un katana en s’approchant de moi. La quarantine fringante, des tifs noirs en brosse et des dents impeccables sur un teint hâlé, le pirate classe, quoi.

« Sur quel navire se trouve la machine, Marine ?
- Quelle machine ? Puis z’êtes qui, d’abord ?
- Le moteur ! »
Oh putain, ils savent pour le moteur. J’suis pris d’un sale doute, tout d’un coup…
« Révolutionnaires ?
- Le Poing de la Révolution s’abat sur…
- Ta gueule. Viens t’battre, plutôt. »
Des gris. De la division du Poing, en prime. Voilà qui éclaire sous un jour nouveau la présence d’une flottille en plein sur notre chemin, juste pour nous démonter. Enfin, à la base, pour nous arraisonner, et ensuite quand ça a foiré, nous couler.

Il enchaine quelques passes d’arme avec son katana, mais j’reste prudemment à distance pour pas m’faire toucher. Pendant un mouvement du poignet qu’il fait, j’combine le Soru et le Tekkai Kempo pour m’pointer dans sa garde. Ma paume trouve le carthilage de son pif tandis que mon autre main l’empêche de ramener son sabre.

Il tombe sur le cul. Littéralement.

Mon pied s’écrase sur sa main et il lâche son arme, puis ses dents rencontrent ma godasse. On peut dire une chose sur les grolles de Marine, c’est qu’elles sont résistantes. Mais j’ai pas tout ça à massacrer du révolutionnaire perdu, il reste une bataille navale à gagner…
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- Cent-quatre-vingt-dix-huit. Cent-quatre-vingt-dix-neuf. Deux-cent !

Le dernier pirate s'effondre à terre. Il aurait pu tomber plus tôt, mais dans ce cas je serais pas arrivée à deux-cent et ça m'aurait forcé d'en trouver un autre pour finir de compter. Oh ça va, c'est pas comme si c'était grave. C'est qu'un pirate après tout. Il fait le mal et s'oppose à la Justice, alors c'est quoi le problème si lui là il aura plus de bleus que les autres que j'ai tapé aussi ?

Je m'appuie contre le mur à l'arrière du bateau, à côté de l'escalier. J'aurais peut-être pu passer par là tout à l'heure, en fait. Mais bon, trop tard. Y a du bruit en haut, ça se bat. Ça doit être les copains.
De là où je suis, je vois toute la pièce. Sauf ceux qui sont en partie cachés par des canons. Pas grave. Si y en a un qui devait se redresser et essayer de sortir un pistolet pour me tirer dessus, pas forcément dans cet ordre, je le verrais venir. Bouger. Viser. Se faire cogner.
Comme ce mec, là. Ou lui ici.

- C'est pas que ça m'ennuie de vous cogner, mais je pense que j'ai pas que ça à faire. Donc si ça vous ennuie pas, vous laissez tomber, vous faites la sieste et je reviens tout à l'heure pour voir.
Sinon vous pouvez aussi sauter à l'eau, ça me fera moins de travail à la fin. Faites gaffe, y a de très gros poissons sur Grand Line. Mais vous le savez déjà ça.
Allez, à tout à l'heure.


Sans leur tourner le dos, - Je suis pas folle - je recule dans l'escalier et remonte sur le pont. Ils ont pas l'air d'avoir fini la bagarre. Je crois. C'est dur à dire avec tous ces cris et ces coups de canons qui tonnent.
Effectivement quand je débarque en haut, ça a l'air de se calmer. Au sens que ça a beau être des pirates bien organisés, qui crient ce qui doit être des slogans de pirates, ben ils font pas le poids face à des marines d’Élite.

Dire que ça aurait été fini encore plus vite si ils avaient un avantage à se rendre. Mais y en a pas. Ils sont en train d'affronter la marine et faire les pirates, au mieux ils vont en prison avant d'être exécutés. Alors qu'ici, ils évitent la prison et meurent tout de suite rapidement. Alors du coup ça les motive à ne pas perdre et ils croient parfois même qu'ils ont une chance de gagner. Ils en ont aucune, mais ils le croient et ça les motive encore plus. C'est bête quand même.
Enfin, je suis pas là pour réfléchir sur le système. Pas en plein combat surtout.

Bon ce groupe-là de pirate a l'air de bien tenir. On va corriger ça.
Je m'élance, fait apparaître une paire de jambes sur le sol devant moi, m'en sert pour me propulser. Je saute dans les airs, bien sûr qu'ils me voient venir. Mais c'est pas un problème pour eux. Ils ont qu'à se préparer à mon atterrissage, hein ? En levant leurs lames, par exemple. Dans les airs, ma trajectoire est facile à suivre, hein ?
Perdu, c'était les bras que je fais sortir du sol qu'il fallait suivre !
En deux temps, trois mouvements, plein de coups de poings, les pirates sont désorganisés, les marines peuvent s'en charger tranquillement et moi j’atterris comme une fleur au milieu du lot. En fait plutôt le pistil de la fleur et les pétales ça serait les pirates allongés, mais après ça fait des métaphores compliquées alors on va pas perdre des heures à l'expliquer.

Encore quelques pirates à assommer, certains qui sont loin et peu nombreux je me déplace même pas, je fais juste apparaître un bras dans le dos d'un pour cogner l'autre ou pour cogner les deux, enfin c'est juste histoire de les distraire, pour les éliminer. Quand ils sont un peu plus, je me déplace, mais bon, j'aurais aussi bien pu ne pas. Au final je me serais pas servi de mes pistolets. Tant mieux, je pense. Ça fait de l'économie de munitions qu'on sait pas quand on en aura besoin en nombre. Si ça se trouve je vais avoir besoin d'énormément de munitions demain, même si ça parait pas très probable. On sait jamais. Moi je me méfie.

Je redescends. Par un nouveau trou. Comme ça, si y en a qui étaient cachés contre l'escalier, ou qui surveillaient mon premier trou, ils m'attendront jamais par celui-ci. Surprise surprise, y en a bien quelques-uns qui se sont relevés. Mais je suis pas sûre qu'ils s'étaient décidés quoi faire, vu qu'ils avaient préparé aucune embuscade ou quoi. Ils étaient encore en train d'essayer de se décider, je crois. Faut croire que les canonniers sont pas des pirates super forts pour prendre des initiatives.

- Bon alors ? On fait quoi les gars ? Vous vous rendez et on vous amène devant la Justice ?

Ah, je crois que ça les a réveillé. Ou décidé. Y en a un qui crache par terre et un autre qui gueule un truc du genre "Me parle pas de ta justice de p... - non mais ça je vais pas le répéter quand même - dévoyée - voilà c'est un meilleur mot ça - et d'hypocrites".
Hypocrite. N'importe quoi. La Justice, c'est la Justice. Y a pas plus objectif que ça, faut juste faire gaffe dans son application. Mais y a pas de raison de dire du mal de la Justice en elle-même. Il est bête lui.

Pour faire court, les voilà rapidement retournés à terre et solidement assommés, cette fois.
Allez, j'vais utiliser mon pouvoir pour les monter tous sur le pont. Ça sera plus simple pour les surveiller.
Ah, j'entends le Lieutenant. Je vais le rejoindre, il va être content d'apprendre que le navire est sous contrôle.
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Navire sous contrôle, certes. Mais la bataille, putain. Quelques navires sont allés ralentir ceux de la Marine pendant que les autres se repositionnent autour de nous. Et c’est pas pour échanger des civilités, vu le branle-bas de combat et les canons qui ressortent à nouveau des sabords. Y’en a même qui se fout de travers devant Thorn et dont les marins sautent dans des canots de sauvetage voire à la mer.

Le cuirassé a beau désintégré l’obstacle, les bouts de bois et de cordage éparpillés le freinent encore. Un canot a été renversé par l’impact, et les autres sont les cibles des Marines. Mais ça n’en retire pas le fait que les renforts tardent. La même situation se reproduit le long de la ligne d’assaut, encore qu’avec un rapport de force moins en ma faveur.

Faut que j’trouve un truc pour qu’on tienne le temps nécessaire à Thorn pour tout nettoyer.

Scorone pourrait faire feu de tous les canons d’un côté et… Nan, peu de chances qu’elle maîtrise déjà son fruit à ce point, puis elle doit rien y connaître en canons. On a, dans la pratique, moins de canons qu’avant puisque les deux bateaux sont liés par les grappins. La moité d’entre eux pointe vers l’intérieur.

On pourrait détacher et partir avec le croiseur. Mais le temps qu’on reprenne le vent, qu’est même pas garanti vu le battement un peu lâche des voiles, on sera percé de trous de la proue à la poupe. L'autre bateau, un trois-mâts plus léger et carrément moins métallique, devrait partir plus rapidement, mais ça supposerait qu'on laisse le croiseur, soit avec un effectif réduit, soit gratos pour qui veut.

Et comme les révolutionnaires avaient l'air de le vouloir, ça semble être un bon plan de pas leur donner. Rien que par principe.

Au final, ce dont on a le plus besoin, c’est du temps pour que les p’tits copains arrivent. J’mate les deux bateaux, un déjà abîmé et l’autre qu’a pas l’air très résistant. J’regarde mes troupes, quelques blessés et p’tet un ou deux morts pour le moment. Les révolutionnaires constituent pas vraiment des adversaires pour des Marines d’élite aussi entrainés et coriaces que la Vingtième d’élite.

Et du temps, pour en gagner, suffit d’attendre. J’plisse les mirettes sur les camarades, puis sur les volées de canon qui vont nous arriver dans la gueule. Et j’prends une grande inspiration.
« Okay les enfants, voilà le plan. On va améliorer les liens entre les bateaux à l’aide des cordages, puis se réfugier côté intérieur.
- Mais on tire plus les canons ?
- Sert à rien, on n’a pas de mobilité et pas assez de canons pour buter tout ça. On va juste se contenter de servir de grosse cible bien juteuse pendant que le Commandant et les Lieutenants nettoient ce coin d’océan.
- On va couler ? Demande Jadieu.
- C’est probable. Pour ça que les bateaux doivent être bien attachés. Si y’en a un qui coule trop, on se réfugiera dans l’autre et on coupera les cordes.
- Euh, oui…
- C’est pas top mais on n’a pas mieux, pour le moment, si ? Que j’souffle à Jadieu.
- A vos ordres, Lieutenant, soupire-t-il enfin. »

Il faut pas plus de dix minutes pour que le croiseur de la Marine et le trois-mâts de la Révolution soient comme les doigts de la main. Et pendant ce temps, une volée puis une second a trouvé le chemin de la coque du croiseur, solide malgré tout. Le matos du Gouvernement Mondial est bon, y’a pas à tortiller du fion pour chier droit.

« Sergent Scorone !
- Oui, Lieutenant ?
- Démerdez-vous pour bloquer les boulets que vous pouvez côté croiseur. J’m’occupe de l’autre. »

J’attends pas de réponse alors que j’me pointe sur le pont du trois-mâts, et que j’salue d’un signe de la tête sec les Marines qui s’trouvent de ce côté-là. J’craque ma nuque, j’étire mes chevilles. J’peux pas dire que j’ai beaucoup d’entrainement à bloquer les boulets, mais ça doit bien être faisable, si les autres y arrivent…

Un envol majestueux de boules de métal. Mon Rankyaku en choppe une qui nous aurait de toute façon pas touchés. Le second passe totalement à côté de la courbe parabolique et le troisième en tranche un net. J’grimace quand les impacts se font. Mais j’ai pas le temps de me reposer.

Chiasserie, j’espère que les autres vont se grouiller quand même, parce qu’on est juste une grosse pinata posée au milieu des flots.
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Encore les boulets de canon ? Aww zut. J'espérais qu'on en aurait plus besoin. Du genre on élimine le navire qui donne les ordres et hop c'est fini.
Ils sont vraiment trop bêtes les pirates, de pas savoir quand ils doivent arrêter et se rendre. Même si déjà pour devenir pirate faut pas être très malin.

Ça tire à droite. Pas la première volée qu'on reçoit. Je fais ce que je peux, mais on prend quand même pas mal de boulets. Surtout venant de la gauche, pendant que j'étais occupée à réagir à droite. Ils ont eu de la chance à tirer presque en même temps ces voyous. Sinon j'interceptais à droite et à gauche. Enfin j'essayerais parce que je suis pas infaillible et même si je récupère vite ben j'ai pas vraiment eu le temps de me reposer donc je suis un peu fatiguée quand même et je commence à avoir faim. Et ça, c'est pas une bonne chose.

Maintenant j'attends la prochaine volée. Elle viendra de ma droite ou de ma gauche ? Lequel des deux bateaux ? Je sais pas. On verra.
Mais avant qu'ils soient prêts à tirer, celui de gauche reçoit une sacrée volée de tirs. Leur pont vole en éclat et les mâts s'effondrent en miettes, explosent même. En plein d'échardes et de morceaux de voiles. Pas le temps de tourner la tête pour voir d'où ça vient, le bateau à droite tire ses canons. L'ordre a été donné en catastrophe, certains canons ne tirent pas. Mais ça je peux pas le deviner, donc j'ai tenté de défendre contre tous. Si j'avais su j'aurais peut-être pu en bloquer plus, mais loupé. Y en a bien la moitié qui frappe. J'entends un son assez ... caractéristique. Je tourne la tête et vois un de nos mâts s'effondrer sur le voilier. Pas un soucis pour moi, mais ..
- Att ..!

Mais un soucis pour le Lieutenant, qui se fait écraser par. Ouille... ça doit faire mal. Le son d'un canon qui tire me fait tourner la tête, juste à temps pour le voir se diriger vers nous et le faire dévier. Le boulet frappe la coque de notre bateau mais on est assez solide. Il ne perce pas.
Après deux autres tirs du bateau de droite, je crois que c'est bon. Ils ont tous tiré, donc maintenant ils rechargent. Celui de gauche est en train de couler. Et vu le peu de pirates qui partent en canot, soit ils descendent tous de l'autre côté, soit ils ont vraiment pas apprécié ce qui leur est arrivé. D'ailleurs ... ah, c'est le cuirassé du Commandant Thorn ça. Normal alors. Il est en train de finir de forcer le passage. Les renforts arrivent. Enfin.
Mince, le Lieutenant !!

Oh, c'est bon, des gars sont en train de le dégager. Sans quitter mon poste, je fais sortir une dizaine de bras près d'eux pour aider à soulever le mât. Hum .. Si on avait quelqu'un d'assez fort, on pourrait prendre le mât et taper leurs bateaux avec.

Nouvelle volée de tirs qui part de chez Thorn. Maintenant c'est les pirates de droite qui se mettent à s'enfoncer dans l'eau, le pont en feu et surtout en miettes. Du coup c'est bon de mon côté. Je me dépêche de rejoindre l'autre côté, mais les pirates commencent à décrocher. A partir. Ils abandonnent la bataille, en ayant perdu une bonne partie de leurs vaisseaux. On a gagné ! Ou alors c'est un piège que j'arrive pas à voir.

Mais les minutes passent et rien n'arrive. On se met à soigner les blessés, on entame les premières réparations, les plus urgentes. Je suis retournée sur le croiseur, en espérant que le Lieutenant reste sur le voilier pirate. Après ce qui lui est tombé dessus, il risque de me faire la tête. Comme si je pouvais deviner que CE boulet il allait passer et il allait détruire ce mât et le mât allait tomber pile sur le Lieutenant.
Du loin où je suis, il a l'air d'avoir une jambe cassée, vu comme il s'est assis sur une chaise et qu'il en bouge pas. Pourtant c'est pas son genre. D'être assis à donner des ordres comme il fait là, pas d'avoir une jambe cassée. D'où ma suggestion qu'il se soit cassé une jambe. Normalement, il serait debout à se balader, à voir ce que tout le monde fait et à donner des ordres. De sa chaise, il doit moins bien voir.

Il a pt-être perdu un bras aussi, enfin juste l'usage du bras, parce qu'il le laisse posé sur son bras. Sauf quand il veut l'agiter mais là il grimace et le lève pas trop et le repose. .. Mais j'ai autre chose à faire moi ! Des réparations. Je veux pas attirer son attention. Alors faut que je fasse tout bien.

Pendant que je supervise les réparations de fortune du croiseur, j'aperçois Salengro qui passe sur le voilier capturé et le voilà qui rejoint Angus. Sans doute pour discuter du menu de ce soir. Discussion courte, ils ont dû se mettre d'accord rapidement. Pas de surprise, j'imagine mal le Lieutenant faire la fine bouche. Il s'en fiche trop pour se préoccuper de nourriture. Le cuisinier a dû lui dire "Je pense faire de la marmelade et des oignons frits" et Angus il a dit "On a de la marmelade ?" ce à quoi Salengro lui répond "On l'a récupérée à bord du bateau pirate" ce qui donna la réponse suivante par Angus : "D'accord. Faites ça." Ou quelque chose dans ce goût-là.

Après que Salengro soit revenu à bord, il part droit dans ses cuisines. Le Lieutenant lui passe un moment à discuter avec un marine qui essaye de lui dire de se reposer, une trousse de soins à la main. Pas trop longtemps, parce que même avec un bras en moins, une jambe en béquille, on l'arrête pas Angus.

- Eh ! Non non non non ! Vous me faites quoi là ? On a dit qu'on réparait, pas qu'on arrachait les planches.
- Faut bien Sergent, sinon on les met où les nouvelles planches ?
- On les cloue dessus pour boucher le trou, bien sûr. Les réparations belles et propres, ça attendra qu'on soit à MégaVéga et qu'on puisse faire cale sèche.
- Vous qui voyez avec le Lieutenant, on va faire comme vous v'lez en attendant.

Encore heureux.
En parlant du Lieutenant, il a appelé deux marines pour leur parler. Vu sa tête, il est pas très content. J'aimerais bien jeter l'oreille pour ..

- Alors il parait que vous manquiez d'entrain pendant la bataille les mecs ? On peut savoir pourquoi ?
- Oh. Oh non Lieut'nant. On a fait c'qu'on devait. Hein Carl ?

Hein ? Mais comment j'entends si bien moi ? Je vérifie s'ils sont pas soudainement apparus à côté de moi, mais non, je les vois toujours sur l'autre bateau. .. Bizarre, même en me tournant ... je les entends toujours dans l'oreille gauche ... c'est pas ... y a un mur derrière eux.

- Ouaip.
- Ben voyons. Allez les gars, ça fait combien de temps qu'on se connaît ? Quatre mois ? Cinq ? Vous avez toujours été solide jusque-là, alors expliquez-moi. Qu'est-ce qu'il vous arrive ?

Y a un truc bizarre sur le mur à côté d'eux. Peut-être qu'en plissant les yeux j'arriverais à mieux voir ...
On dirait ...
Une oreille ?!

- J'vous jure Lieut'nant qu'on voit pas c'qu'on a pu faire .. ou pas faire .. pour qu'on se fasse accuser de quoi qu'ce soit.
- Et tu lis dans la tête de Carl maint'nant ? Carl, tu dis comme Heavy ?
- ... Ouaip. Lieutenant.

Mince mince mince j'y crois pas. C'est mon oreille ça ? C'est mon oreille ? Je peux faire apparaître des oreilles ?

- Elle fiche quoi à s'agiter encore Scorone ? Je vous filerais bien la corvée de patate ou le récurage des chiottes, mais on a ni l'un ni l'autre. Alors ..

Mince il m'a remarqué ! Le Lieutenant m'a remarqué. Il est occupé mais il va se rappeller que le mât qui lui est tombé dessus vient de mon côté. Disparais ! Disparais ! Elle a disparu. C'était mon oreille et elle a disparu quand je lui ai demandé, comme mes bras ils font quand je leur dis de disparaître. Je peux faire apparaître des oreilles. Ben mince alors. Comment je m'en suis pas rendue compte plus tôt ? Parce que j'ai jamais essayé ni eu envie ? Mais alors y a pas que les bras et les jambes que je peux faire apparaître mais les oreilles ici ? Euh aussi ? Mais si y a ça alors pourquoi je serais limitée en fait ? Pourquoi j'ai jamais tenté d'essayer de voir sur quoi je suis limitée et sur quoi je suis pas limitée ? Mais je suis trop bêta en fait ! Il faut absolument que j'essaie. Tiens, dans la paume de ma main, je veux un œil.

Woaa ... ça fait trop bizarre de voir avec autant d'yeux.


Une fois les navires, ceux de toute la flotte, remis en bon état ... enfin dans un état suffisant pour atteindre notre destination. On arrive à MégaVéga, on leur livre le moteur, je finis de réparer mon bazooka et ensuite ... ensuite ...
On partira répandre la Justice et les coups de canons sur une autre île, je suppose.
...
Faut déjà qu'on coule pas avant d'atteindre la base. Si y a un mauvais grain qui s'éléve, on sera mal barrés. C'est que c'est Grand Line tout de même.


Mais malgré mes inquiétudes, on finit par atteindre le port. Et on a perdu aucun bateau ! Voilà une mission de ramassage d'invention scientifique rondement menée, moi je dis.
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