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Et si nous partagions nos verres?



Rokade, une destination que Balthazar n'avait pas forcément planifié. Il avait entendu de nombreuses histoires à propos de cette île. Comment ne pas croire une seule d'entre elles puisque ces histoires se penchaient tout le temps sur le désordre et la piraterie ? C'était tout ce qu'il avait retenu et il avait eu pas mal de problèmes depuis son arrivée il y a quelques jours qui avaient confirmé ses craintes. Travailler pour avoir de l'argent ne faisait pas bon ménage ici et plus jamais il le refera. Il s'était fait traiter comme un moins que rien après avoir retravaillé le katana d'un abruti en plus de ne pas avoir eu son fric. S'il avait été seul, ce bougre ne serait jamais reparti avec son arme.

Comment faisait il alors ? Et bien...le vole était devenu son meilleur ami. Balthazar n'était pas vraiment fan de tuer des gens pour obtenir ce qu'il voulait. Cependant, il n'hésiterait pas un seul instant à planter ses lames dans le corps d'un brigand qui lui chercherait des mouches. Il l'avait vu plusieurs fois, ici, il y avait pas mal de mort par jour et la loi du plus fort régnait.

Pour ne pas trop attirer l'attention, il avait également emballé ses deux lames de tissus volés sur des ivrognes. De ce fait, difficile de distinguer ce qu'il y avait dans l'emballage qui ne collait pas l'acier qu'il y avait à l'intérieur. Ces deux armes étaient précieuses pour lui, pas question qu'on les touche sans son autorisation.

S'étant approprié une petite bourse qui lui permettait de survivre pour le moment, il avait aujourd'hui décidé d'aller au bar ! Ce n'était pas pour une question de soif, mais plutôt d'ambiance. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas été dans un lieu ou la population pouvait s'y concentrer. En entrant dans le bar, tout le monde se retournait pour observer Balthazar...Il avait l'air fatigué et il se frottait l'arrière de la tête en réfléchissant à ce qu'il allait prendre tout en observant à son tour la salle. Peut-être que personne ne lui avait sauté dessus grâce à la musculation de ses bras qui restaient visible. Être forgeron n'était pas de tout repos après tout et il avait commencé très jeune. Avoir l'air plus ou moins fin mais costaud semblait être à son avantage sur cette île.

Il s'avançait vers le comptoir avant de s'adresser au barman.

-Tu as quoi en stock ?

-Rhum principalement ainsi que d'autres alcools un peu plus rares...et si tu veux quelques mélanges, voilà ce que j'ai.

Il lui montrait sur les étagères quelques bouteilles de liqueur. Mais il y en avait qui n'allait pas du tout avec le rhum. Il partait sur cet alcool parce qu'il savait très bien ce que voulait dire rare sur cette île. La rareté faisait le prix ! Il pointait alors son doigt vers une des bouteilles de liqueur derrière.

-Ca...j'vais prendre un Black widow. J'en prendrais sûrement pas qu'un ! Alors, laisses la bouteille dehors !

-Ah non, tu prends les bouteilles ou rien.

Balthazar n'avait pas tellement envie de prendre les bouteilles mais, il ne voulait pas non plus attirer l'attention sur lui plus que ça ne l'était déjà. Une fois que c'était réglé, le barman lui donna les deux bouteilles. Une de rhum brun et l'autre une liqueur de crème de menthe blanche. Une fois mélangés, nous avions un Black widow...le mélange pouvait avoir une couleur jeune/brun. Tout dépendait des doses.

En se retournant, il observait les places libre. Une seule table était libre, pas loin du comptoir. Il soupira, C'était surement la le moins craignos. Il allait donc s'asseoir et observa alors une rousse pas loin de lui au comptoir. D'ailleurs il ne comprenait pas pourquoi il n'y avait personne qui s'était assit à côté d'elle...Elle n'était pas moche du tout. Enfin, Balthazar était un étranger. Lui il pensait bien faire. Peut-être que certains connaissaient la demoiselle.

-Spèce de co*****...il veut vraiment que je finisse sous la table avec ça !

Marmonnait-il tout bas, même si sa voisine pouvait l'entendre. Il levait cependant les yeux vers elle. Il se sentait impoli de ne pas avoir demandé si elle comptait s'assoir ou il était allé. Pour se faire pardonner, il ne voyait qu'une petite méthode...

-Hm..Je sais pas si j'arriverais tout finir avant de ne plus réussir à compter mes doigts. Un verre ou deux t'intéressent ?

Il ouvrit alors les deux bouteilles pour se couler son Black widow...Mettant plus ou moins 50/50 des deux. Cela revenait à faire un mélange dont il fallait se méfier...il trempa ses lèvres dedans, en espérant que l'alcool n'était pas dégueulasse...et pour une fois, sur cette île, il n'était pas déçu, se pouvant faire un petit plaisir...tranquille pour le moment.



    Une douce journée d'été et un vent frais. Hormis les coups de feux et cris à l'autre bout de la rue, cette après-midi débutait calmement. Pourquoi ne pas se détendre et aller prendre un verre chez Joz' ? Je n'avais que ça à faire de toute façon. La vie à Rokade, c'était simple pour moi. Manger, boire, m'entraîner, me battre et dormir. Bien-sûr, je schématisais. Parfois les journées pouvaient être longues et riches en péripéties, mais aujourd'hui, rien d'extravagant. Juste l'envie de se reposer. Je tournais au coin de la rue, évitant de près un coup de sabre. Les hommes se battaient vraiment pour un rien. À quelques mètres, je vis l'enseigne en bois où les lettres J, O et Z formaient, d'une écriture assez enfantine et espacée, le nom du propriétaire. Je poussais les portes style salon de cowboy et entrais à l'intérieur de la taverne, l'une des plus fréquentée de l'île.

    Les portes se fermèrent après s'être croisées deux/trois fois. Une bonne odeur d'alcool vint chatouiller mes narines tandis que j'avançais vers le comptoir. De nombreux regards se posèrent sur moi puis quelques sifflements retentirent. Ainsi ces pervers n'avaient-ils jamais vu de femmes dans un bar ? À cet instant, je m'imaginais être le morceau de viande dans l'eau au milieu d'un banc de piranha. Ignorant leurs remarques ou autres intentions étranges, je laissais la musique acoustique du bar me transporter vers l'une des chaises hautes du comptoir. Celle toute à droite. Je faisais tourner l'anse de mon bazooka pour l'ajuster sur mon dos puis laissais mon minigun le long de ma hanche droite. Pas question de les poser, je ne m'en séparais jamais. Tout en jetant un œil à la carte, j'écoutais les notes du piano accordées à celles du violon. Une mélodie plutôt joyeuse pour une île chargée de négatif.

    Joz essuyais des verres tout en sifflotant. Les clients étaient très calmes, se contentant de discuter sans se battre. Certain jouaient au poker, pendant que d'autres prenaient leur repas. Quelques-uns discutaient simplement de la vie, d'autres négociaient. À ma gauche, sur l'une des chaises hautes, un type dormait, bouteille à la main. Un filet de bave coulait de sa lèvre inférieure, mais personne ne semblait vouloir le virer, après tout il ne faisait rien de mal. Je me redressais et reposais la carte, ayant finalement choisi ce que j'allais prendre.  

    - Une chope de bière s'il vous plait.

    J'aimais la simplicité, aussi une simple bière me ravissait autant qu'un cocktail expérimenté. Joz attrapa une chope sous le comptoir puis une bouteille sur les étagères derrières. Me servant la boisson, il m'adressa quelques mots naturellement.

    - Quelqu'un a trouvé le fameux trésor d'Alvida ! Vous le saviez ?

    - Comment ? Vraiment ?

    - Oui, pas très loin d'ici sur East Blue ! Mais apparemment il ne s'agirait que d'un énorme string. Pas très alléchant pour les fous d'or et de berry.


    Joz me tendit le journal, page 8, ouvert sur l'article. Je lisais et rigolais discrètement. Un énorme string. Comment ne pas imaginer la tête du gars qui était tombé dessus ? Je prenais quelques gorgées de ma bière. Quelqu'un venait d'entrer et la mélodie du piano avait changé d'hauteur et d'accompagnement. C'était au tour d'une contrebasse de jouer les notes en fond. Je m'abreuvais tranquillement, dans le silence, écoutant la conversation à ma gauche. L'homme qui venait d'entrer prit une bouteille de Black Widow. Plutôt fort pour démarrer. Le blondinet s'installa à une table proche du comptoir. Alors que je reprenais une gorgée, je l'entendais marmonner puis se plaindre à propos de la bouteille. Fronçant les sourcils, je terminais ma chope d'une dernière traite. Le blond s'approcha de ma chaise puis versant de l'alcool dans son verre, m'en proposa :

    - Hm.. Je sais pas si j'arriverais à tout finir avant de ne plus réussir à compter mes doigts. Un verre ou deux t'intéressent ?

    Je tournais la tête puis l'observais. Un blondinet aux yeux rouges plutôt mignon. Je ne lui donnais pas plus de vingt-cinq ans. Je lui tendais ma chope, réservée aux bières, puis faisais une exception en acceptant son alcool.

    - Tu peux me servir un verre si tu veux.

    L'alcool s'écoulait dans la chope tandis que le piano jouait ses dernières notes.


    Dernière édition par Aiko Nishimura le Sam 29 Oct 2016 - 11:37, édité 1 fois


      -Tu peux me servir un verre si tu veux.

      Balthazar servait donc la rousse qui lui tendait sa chope de bière qu'elle avait fini. Il versait donc du rhum et ensuite, il prit la bouteille de liqueur de crème de menthe blanche et fit de même. Il avait mis la même proportion que son propre verre, cinquante-cinquante.

      -Voilà ! Je ne sais pas si tu connais ce mélange...ça s'appelle un Black wilow. C'est plutôt agréable grâce au goût de la menthe. Je préfère en boire lors d'un événement particulier, mais là je fais une exception. Assieds-toi donc, la place est libre.

      Dis-il tout en tendant le bras vers la seule chaise qu'il y avait encore à cette table. Le son du piano venait également à disparaître...le joueur ne voulait plus nous faire part de son talent ? Bal' jeta un coup d'œil rapide en direction du pianiste. Il était devenu très prudent depuis qu'il était sur cette île. Il ne s'y sentait d'ailleurs pas à l'aise. C'était d'ailleurs peut-être pour se changer les idées et penser à autre chose qu'il avait offert à cette demoiselle la place à sa table...en espérant que ça fonctionne.

      Entre temps, il avait regardé plus en détail l'accoutrement de la jeune femme. Elle avait une cicatrice sur son œil...Avait-elle failli perdre un œil lors d'un combat sur cette île ? Depuis combien de temps était-elle ici ? Si cela faisait des années, il devrait peut-être s'en méfier après tout...Puis...les armes qu'elle portait donnait l'impression de voir quelqu'un prêt pour la guerre. Avec les deux lames qu'il avait sur lui, il ne faisait pas vraiment le poids. Est-ce que tout le monde avait de quoi s'armer comme elle ? Non...Il avait vu des personnes plutôt dans le pétrin, trop pour avoir ne serait-ce une balle de pistolet ou de la poudre.

      Il prit alors une gorgée de son verre et son regard se dirigeait vers le journal qu'il y avait sur le comptoir...Il pouvait voir en gros titre que le trésor d'Alvida avait été trouvé et que ce serait qu'un énorme string...sûrement son favori !

      -Je m'appelle Balthazar...Et toi ? J'espère que tu ne vas pas pointer tes joujoux sur moi...J'ai eu ma dose sur cette île pour aujourd'hui...

      Il prit son verre en main et le tendait vers la jeune femme, comme pour trinquer. A quoi ? Il s'en foutait, il voulait juste penser à autre chose que surveiller sa peau. Il reporta ensuite son regard vers le journal et ne put s'empêcher de rire cette fois en relisant le titre...

      -Y en a qui ont dû faire une sacré tête en découvrant son trésor. De quoi briser une image en deux secondes ! Je ne connais par contre pas beaucoup de choses sur cette Alvida, et toi ?

      Balthazar commençait à se remémorer comment il était arrivé sur cette île..S'il recroise ce foutu marchand...il lui ferait la peau. En réalité, le capitaine d'un bateau marchand avait accepté de le prendre à bord et avait prit l'excuse de n'avoir pas prétexter de l'amener à destination pour se débarrasser de lui en route, lui offrant une barque dépravée pour seul moyen de survie...Il soupira. Il était préoccupé, cela se voyait et...ce qui se voyait certainement, c'est qu'il n'était pas du coin, sursautant presque au moindre coup de feu qu'il entendait de la rue ou à chaque croisement de fer.


        Assise, jambes croisées l'une sur l'autre, je laissais le blondinet remplir ma chope de ses deux liquides. Une fois le processus terminé, je rapprochais lentement le récipient vers mon nez, histoire de sentir le résultat. L'odeur ne tarda pas à me chatouiller les narines. Un bon alcool fort. Faisant tourner le liquide d'un geste circulaire de la main droite, j'observais la couleur du breuvage. Brune. Ma joue reposait sur mon poing gauche accoudé au comptoir, tandis que ma main droite agitait perpétuellement le mélange. J'espérais ne pas trouver de poison dans cette boisson. Après tout, même si ce garçon n'avait pas l'air méchant, il fallait savoir se méfier de l'eau qui dort.  

        - Voilà ! Je ne sais pas si tu connais ce mélange...ça s'appelle un Black wilow. C'est plutôt agréable grâce au goût de la menthe. Je préfère en boire lors d'un événement particulier, mais là je fais une exception. Assieds-toi donc, la place est libre.

        Comme pour confirmer ce qu'il avançait, je portais la chope à mes lèvres et buvais une gorgée du contenu. Exact. Un léger goût de menthe se faisait ressentir en bouche après avoir avalé. Je faisais tournoyer le liquide puis en bu une autre gorgée. Ce n'était pas mauvais. Le pianiste s'était arrêté de jouer. Une pause pipi ? Envie de boire un peu ? Dommage, lui qui avait un beau talent. Quelques grognements s'élevèrent aux tables voisines. Apparemment la mélodie semblait apaiser nos bandits. Rare et étrange à la fois. Le blond tendît l'un de ses bras vers une chaise. Il m'invita à m'asseoir face à lui. L'homme ne faisait rien de mal, alors j'acceptais sa proposition puis décollais mes fesses de la chaise haute. Poiscaille et BangBang ( mes armes ) bougèrent un peu, mais rien de gênant. Je m'installais à la table du blond, me retrouvant face à lui. Je n'avais pas très envie de parler pour moment, alors je demeurais stoïque.

        Une nouvelle gorgée et la boisson se propageait dans mon sang. J'avais reposé ma joue contre mon poing, je n'avais aucune idée quant à ce que le garçon pouvait penser de moi. Il m'observait, beaucoup. J'avais le sentiment de passer au peigne fin. Ses yeux se posèrent à plusieurs reprises sur ma cicatrice si bien que ça en devenait gênant. N'avait-il jamais vu ce genre de blessure ? À y réfléchir, je n'avais jamais vu ce type dans le coin. Soit c'était un petit nouveau arrivé seul sur l'île, soit il venait d'accoster avec son équipage. Je penchais pour la première option. Tout le monde sait bien que les membres d'équipages s'accompagnent en excursion de taverne voyons. Il ne semblait pas serein mais plutôt en perpétuelle méfiance. Pour camoufler ce sentiment il tapa dans sa boisson et j'en fis de même.

        De nouveaux clients entrèrent dans le bar et la musique reprenait. Un air acoustique plutôt entraînant. Piano, violon, le combo sympathique dirons nous. Mon interlocuteur, ou du moins le gars qui avait la patience de me parler, observa le journal de plus près pour apercevoir les gros titres mais les mots qu'il prononça ensuite n'eurent aucun rapport avec l'article.

        - Je m'appelle Balthazar...Et toi ? J'espère que tu ne vas pas pointer tes joujoux sur moi...J'ai eu ma dose sur cette île pour aujourd'hui...

        Balthazar ? Je n'avais jamais entendu ce prénom auparavant, plutôt original. Je me redressais et faisais tourner l'anse de mon Poiscaille bazooka chéri pour le poser sur ta table. Il pouvait l'examiner de plus près tant qu'il ne foutait pas ses pattes dessus. Je me penchais pour voir ce que le blond portait sur lui : deux sabres. Pas très lourd tout ça. Il me tendit son verre. Sans me poser de question je fis la même chose. Disons que pour ma part je trinquais à cette journée ensoleillée. L'homme posa les yeux sur le journal et rigolant, décida d'en parler.

        - Y en a qui ont dû faire une sacré tête en découvrant son trésor. De quoi briser une image en deux secondes ! Je ne connais par contre pas beaucoup de choses sur cette Alvida, et toi ?

        - Je vois. Tu n'es pas du coin hein. Qu'est-ce qui t'amène ici ? T'as déjà des embrouilles sur le dos ou quoi ?


        Un trop plein de questions se succédait dans ma tête. Je terminais de boire le contenu de ma chope et m'adossais contre la chaise. Je regardais le type droit dans les yeux, sachant éperdument qu'il ne pouvait pas me mentir. A Rokade, on savait reconnaître les nouveaux par leur simple comportement. Trop sûr d'eux ou trop peureux. Un coup de fusil dans la rue d'à côté. Tout le monde ignora la détonation sauf le blondinet.  

        - Va falloir t'habituer au bruit si tu veux rester ici. Alvida était une pirate du siècle dernier, c'est ce qu'ils disent dans l'article en tout cas. Et moi c'est Aiko, Aiko la gâchette folle.



        Dernière édition par Aiko Nishimura le Mer 10 Aoû 2016 - 12:14, édité 2 fois


          La musique reprenait...voilà qui semblait assagir les bonhommes qui avaient haussé la voix tout à l'heure. A première vue, ce bar semblait ne pas avoir trop de problèmes. Mais il se trompait sûrement. Après tout, il était sur Rokade en ce moment même.

          Étrangement, il avait du mal à retirer son regard de la rousse qui se trouvait maintenant en face de lui. Il devait l'avouer, elle était magnifique malgré sa cicatrice sur son oeil qui lui donnait un air...d'une femme forte. Mais ça lui apportait un certain charme, ça ne la défigurait pas vraiment, du moins, il trouvait.

          Il n'avait pas eu de réponse immédiate concernant sa question sur le nom qu'elle portait. Cependant, comme pour rassurer notre blond, elle posait son arme sur la table. Il clignait des yeux en observant son allure. Même courir pour sa survie semblait inutile contre ça. Cependant, jamais il ne mettrait ses deux lames en avant comme ça le concernant.

          -Ce...c'est une belle arme que tu as là, elle doit faire de sacré dégâts. Je ne suis pas vraiment équipé en arme à feu...comme tu peux le voir.

          Il est vrai que Balthazar était une cible facile sans arme à feu. Il suffisait de dégainer et de lui tirer dessus...en visant bien, une balle suffisait. Cependant, il ne levait pas la main vers l'arme de la jeune femme. Il avait son verre en main et ça lui suffisait grandement. Il en profitait d'ailleurs pour boire deux grandes gorgées, finissant presque son verre ainsi. Il allait répondre aux nombreuses questions soudaine qu'elle lui posait. Il était d'ailleurs surpris d'en avoir autant d'un coup !

          -Hm...Non je ne suis pas du coin. Un foutu marchand ma joué un mauvais tour et j'ai échoué ici. Je t'avoue que je n'ai pas l'habitude d'une telle île...Mais étrangement, c'est encore sur cette île qu'il m'arrive le moins d'emmerde...

          Alors qu'il parlait, elle finissait sa chope d'alcool...Son verre était plus gros que le sien et elle finissait avant comme si ce n'était que de l'eau. Hm, Balthazar se sentait comme un novice maintenant. Il remarquait également que personne n'avait réagi à la détonation. Il détourna le regard sous la remarque de la rousse.

          -Va falloir t'habituer au bruit si tu veux rester ici. Alvida était une pirate du siècle dernier, c'est ce qu'ils disent dans l'article en tout cas. Et moi c'est Aiko, Aiko la gâchette folle.

          S'habituer au bruit ? Oui certainement. Il n'avait pas l'habitude d'entendre autant de coup de feu en quelques heures...Et même sans ça, il avait des problèmes des fois hallucinants. Partout où il allait, il se trouvait dans une situation délicate mais, pas ici...c'était le monde à l'envers ! Elle s'était alors présentée après lui avoir donnée quelques informations sur cette Alvida.

          -Je n'ai pas grandi entourer de ce genre de...danger. Alvida...pour laisser un string comme trésors, soit quelqu'un est passé avant...soit elle n'avait pas grand chose de précieux !

          En se remémorant son prénom...la gâchette folle ? Cela voulait dire quoi ? Il l'observait alors comme avant, intrigué et intéressé à la fois.

          -Ravi de faire ta connaissance Aiko, joli prénom que tu portes en passant. Est-ce que tu en veux encore ?

          Il prenait alors la bouteille de rhum en main, prêt à la servir puisqu'elle n'avait plus grand chose à boire.

          -Ou veux-tu me faire découvrir quelque chose ? Vu ta réaction au coup de feu, tu dois être une habituée de ce coin...je me trompe ?

            Adossée à la chaise, blondinet en face, j'écoutais les douces notes du violon accompagnateur. J'aimais beaucoup cette mélodie : un air presque relaxant et joyeux à la fois. Je n'arrivais pas à décrire ce que je ressentais face à ce sonnet. Si n'avais pas décidé d'être archéologue, je serais sûrement devenue une musicienne. Peut-être dans une autre vie ? L'homme complimentait mon poiscaille. Se sentait-il obligé de le faire ?

            J'observais à nouveau les sabres qu'il me montrait. Il y avait là, deux belles armes aux lames aiguisées. De quoi trancher un rocher. Je n'avais jamais vraiment prêté attention aux épées. J'en avais tenu en main une bonne paire de fois, mais tout m'avait toujours ramené vers mes engins. Peut-être m'étaient-ils destinés ? Je souriais presque, dégageant le bazooka de la table, posant mon coude au même endroit. Le blond en avait assez vu. Désormais, ma tête reposait sur mon poing tandis que ma chope s'agitait sans liquide. J'aimais la faire tourner en rond. Tout en écoutant Balthazar, j'observais la décoration du bar. Un lieu presque accueillant pour une île telle que Rokade. Il y avait quelques tableaux sur les murs faits de bois, des noms de pirates célèbres venus séjourner sur l'île. Plus loin, une grande bouée noire couverte de poussière, c'était la décoration principale.

            - Hm...Non je ne suis pas du coin. Un foutu marchand ma joué un mauvais tour et j'ai échoué ici. Je t'avoue que je n'ai pas l'habitude d'une telle île...Mais étrangement, c'est encore sur cette île qu'il m'arrive le moins d'emmerde...

            Le moins d'emmerde ? Alors ce type s'attirait des ennuis ? Si tel était le cas, fallait mieux ne pas trop s'en approcher. Ici à Rokade, y'avait pas d'emmerde. Tu payais sans faire d'histoire et tu te taisais, tu ne la ramenais pas pour un rien et tu n'attirais pas l'attention trop longtemps. Bien-sûr de nombreux pirates avaient déroger à ces règles et s'étaient retrouvés au fond de la mer. Pas le temps de les enterrer et en prime de la bouffe pour les poissons. J'espérais silencieusement que ce type ne s'attirerait pas trop d'ennui, ça m'aurait déplu de voir flotter son corps au large. Un blondinet servant de repas aux montres marins, triste sort. Quelques hommes entrèrent dans le bar, criant haut et fort vouloir de l'alcool. J'ignorais leur mise ne spectacle, ne prenant pas la peine de me retourner. Qu'ils prennent leur gnôle et dégagent. Joz était un mec sympa, il ne méritait pas de se faire manquer de respect ainsi, mais ça ce n'était pas mon problème. Le papy savait se défendre.

            Il semblait venir d'une île tranquille, du moins c'est l'image qu'il renvoyait : un type calme qui attirait les problèmes. J'essayais de ne pas trop m'attarder sur le dernier point, il ne s'était encore rien passé de négatif. Il aborda encore quelques instants le trésor d'Alvida et il n'avait pas tort, quelqu'un avait sûrement récupéré les berry avant de s'enfuir comme un voleur en laissant un string. Scénario plutôt marrant. Je passais une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille droite.

            - Ravi de faire ta connaissance Aiko, joli prénom que tu portes en passant. Est-ce que tu en veux encore ?

            - Non merci c'est gentil, mais un verre me suffit.

            J'essayais un petit sourire pour ne pas paraître trop froide. Se retrouver face à un glaçon n'avait sûrement rien d'amusant, surtout que ce gars faisait des efforts pour engager la discussion. Pourquoi est-ce qu'il se donnait autant de mal ? Je faisais une petite moue discrète avant de poser ma chope. Je décroisais mes jambes puis les recroissais, alternant les positions de chaque cuisse. Je le laissais donc se servir tandis que des rires émanaient de derrière, des bandits joyeux ? Peut-être déjà bourrés oui. J'avais eu raison de refuser un troisième verre, ne pas être maître direct de mon corps ici me faisait plutôt peur, puis il fallait être réaliste, je n'allais pas pouvoir tenir l'alcool encore longtemps si je buvais un autre coup. Suite à mon déclin il proposa autre chose pour alimenter la discussion.

            - Ou veux-tu me faire découvrir quelque chose ? Vu ta réaction au coup de feu, tu dois être une habituée de ce coin...je me trompe ?

            - Tu as raison, je ne suis pas née ici, je suis arrivée sur l'île à l'age de..

            Tout à coup, une forte voix s'éleva et la salle tomba dans le silence. Le piano s'était arrêté sur une note aiguë.

            - Hé, toi ! La femme qui est là-bas depuis tout à l'heure. Restes pas dans ton coin avec lui et viens ici ! Puis un chuchotement. Elle est canon !

            Personne ne parlait, je ne me retournais pas, faisant dos au petit rigolo.

            - Hé femme, t'es sourde ou quoi ?

            Joz se tourna vers moi depuis le comptoir et me chuchota presque :

            - Hé, c'est à toi qu'il parle.

            J'étais restée stoïque puis finalement, soupirant, je déballais quelques mots.

            - Très peu pour moi. Je suis avec un homme.

            Quelques chuchotements s'élevèrent dans la salle. Était-ce quelque chose de mal de refuser une invitation ? Apparemment ça faisait du bruit. Ce menu fretin avait probablement une prime sur la tête et quelques villages pillés sur le dos, mais je n'avais pas vraiment peur de lui, après tout j'avais Poiscaille et BangBang à mon secours. Un rire s'éleva à côté du premier débile misogyne. 

            - Haha, tu es avec un homme ? Cet insecte face à toi ? Haha. Allez ramène-toi.

            Je me retournais doucement, toujours ma joue contre mon poing, jambes croisées et faisais finalement face à ce groupe minable.

            - Je ne me répéterais pas. Je ne boirais pas avec vous. Pause. Tu comprends pirate... Qui ?

            L'homme tapa du poing sur la table puis se leva, un peu trop énervé à mon goût. Un problème ?

            - Tu viens de dire... "Qui" ? Grogna-t-il en s'approchant de notre table.

            Joz semblait perdre patience, implorant mes excuses. Il n'avait pas envie que son bar devienne un champs de bataille et ça se comprenait, mais je n'avais pas prévu de combattre cet homme ridicule. Je me retournais vers le blondinet et j'entendis un pistolet se charger, se collant contre ma tempe. Toujours stoïque, poing contre joue, je regardais l'alcool faire des vagues dans sa bouteille. Le métal froid contre la tempe je me demandais si ce type avait le cran d'appuyer sur la détente.


              Quelque chose vint déranger l'oreille de Balthazar avant que quelques individus rentrent dans le bar. Il semblerait que ce soit un groupe de petits joyeux. Il criait en voulant de l'alcool. Chose que notre jeune forgeron n'aimait pas vraiment. Le barman semblait être quelqu'un de bien. Bal' n'avait peut être échangé que quelques mots pour les bouteilles avec lui, mais ça avait suffit pour se faire un avis.

              - Non merci c'est gentil, mais un verre me suffit.

              Oh...Balthazar regardait alors les bouteilles en se disant qu'il finirait sous la table tout seul finalement...Lui en tout cas il finit son verre pour se refaire un mélange. Ce ne serait que le deuxième verres...ce n'était pas une si petite dose qui allait déjà lui faire perdre la tête. Cependant, le bruit que faisait les nouveaux arrivant commençait à être agaçant.

              - Tu as raison, je ne suis pas née ici, je suis arrivée sur l'île à l'age de..

              Elle ne finit pas sa phrase qu'elle était coupée par ce qui semblerait être un gros porc. Il dirigea ses yeux rouge en direction de ces ordures...Il sentait que ça allait mal tourner.

              - Hé, toi ! La femme qui est là-bas depuis tout à l'heure. Restes pas dans ton coin avec lui et viens ici !

              Rien qu'en mettant avec lui, ce bon à rien attaquait Balthazar par la même occasion. Mais voyant qu'elle ne disait rien, il décida de ne rien dire. La vérité était aussi qu'il ne savait pas comment réagir sur cette île. Il avait vu des choses dans la rue et du coup...il hésitait à interagir. En tout cas le silence qui s'était installé ne lui plaisait pas. A cause de ces abrutis, il n'y avait plus d'ambiance. Il buvait une gorgée et grimaça.

              - Hé femme, t'es sourde ou quoi ?

              Woa...Il n'avait aucune éducation celui-là. Il se retenait même de rire. Ce genre de langage existait encore ? Il sortait d'une caverne celui-la ? Le barman lui, chuchota que c'était à elle qu'il parlait. Mais Aiko, cette fois, lui répondit. Peut-être grâce à l'intervention du vieux ?

              - Très peu pour moi. Je suis avec un homme.

              Des chuchotements commençaient à se faire entendre. Balthazar tournait la tête en direction des personnes qui parlaient entre eux. Pourquoi ne faisaient-ils rien ? C'était pourtant une scène bien misérable...

              - Haha, tu es avec un homme ? Cet insecte face à toi ? Haha. Allez ramène-toi.

              Une autre attaque envers lui. C'était trop...à la première occasion, il n'hésiterait pas à dégainer. Le blond n'était pas du genre à se laisser marcher dessus trop longtemps. Mais Aiko se retourna. Il regardait alors...bien que l'envie d'agir le démangeait.

              - Je ne me répéterais pas. Je ne boirais pas avec vous.  Tu comprends pirate... Qui ?

              Balthazar ricana un peu. C'était bien lancé tout de même. En observant l'homme, sa tête ne lui disait pas grand chose. Bon, il venait de north blue, il ne connaissait peut-être pas les crapules du South...mais il ne semblait pas être plus dangereux que chaque personne ici. Mécontent, il frappait sa table du poing.

              - Tu viens de dire... "Qui" ?

              Le barman semblait s'agiter alors que le vieux porc vint coller le pistolet contre la tempe de la jeune rousse. Balthazar était tout de même en admiration face au sang froid de Aiko mais...Lui perdait le sien. Il était assez proche ! Il prit donc son Black Wilow et jeta le contenu du vers en plein visage de l'inconnu. Il recula, se frottant les yeux en ayant reçu l'alcool dedans. Il dégaina ses lames, se leva et de quelques pas rapide, longea la table avant de planter les pointes de ses fers dans sa poitrine et se laissa tomber avec lui, en prenant appui sur le manche de ses armes et se retrouva à genou au sol, finissant de traverser le cœur de ce gros porc avec l'une de ses armes. L'on pouvait alors entendre des chuchotements de la part du groupe.

              -Il l'a tué...merde il l'a tué...


              -L'insecte n'était déjà pas de très bonne humeur...et j'ai horreur des gros porcs comme vous. De plus, j'ai invité cette femme à boire un verre avec moi avec qui je discutais et...vous nous avez coupé la parole. En vous disant que vous me faites chier à parler à si grande voix et d'avoir coupé la musique, je pense parler pour tout monde ici !

              Balthazar se redressa alors en retirant les lames du corps inanimé. Il essuya ensuite ses armes sur le pantalon de la victime avant de soupirer.

              -Je vais vous laisser une chance...tirez vous en emportant ce sac de viande...avant que je m'énerve vraiment ! Je me ferais une joie d'éliminer des pourritures de votre genre !

              Balthazar leur jeta un regard qui voulait tout dire. De plus, vu la réaction des gens du bar, ils semblaient plutôt d'accord avec lui, comme s'ils étaient prêts à sortir les armes à feu pour cribler de balles les amis de ce gros pervers. Bien qu'il ne tue pas par plaisir, il y avait des personnes qui méritaient tout simplement d'y rester. Balthazar frappa alors du pied par terre.

              -Aller plus vite ! Bougez-vous !

              Les hommes, observant la salle, comprirent le message et se précipitaient, quelque peu paniqué. Il retourna alors s'asseoir à sa table, en face d'Aiko et prit la bouteille de rhum pour se la mettre à la bouche et boire deux gorgées...il posait la bouteille sur la table après avoir grimacé un bon coup...

              -Navré pour tout ça...J'ai pas pu...me retenir

              Dit-il à l'attention d'Aiko, du barman et du reste du bar en levant les yeux vers eux, les un après les autres...



                Comment tu réagirais toi si on te collait un flingue contre la tempe ? Tu tremblerais ? Tu aurais peur ? Tu implorerais que l'on te laisse en paix contre tout ce que ton agresseur voudrait ? Tu t'abaisserais alors à son niveau. Je ne voulais pas m'abaisser au niveau de ce type. Un misogyne forcément mal élevé avec des idées floues dans la tête. Parce que oui, on est pas à la pétanque, si tu pointes, tu tires, tu choisis pas, tu restes pas là comme un con à attendre que l'on te pleure avec l'idée floue de buter ou de laisser ta victime en vie. C'est pour ça que je ne m'agitais pas comme un poisson hors de l'eau. Rester calme face à ce déchet était un moyen de lui prouver à quel point il était minable. Un sourire sur les lèvres accentuait encore mieux l'idée. Ainsi, l'homme rigolait, sans agir.

                Le métal se réchauffait petit à petit contre mon visage, il n'était plus si froid. Mais pendant que je remarquais ce détail insignifiant, mon interlocuteur, plus respectueusement : Balthazar, levait son verre. Il jouait à un nouveau jeu ? Faux. Ingénieux ce type. Il jeta le contenu de sa chope au visage du connard. L'alcool dans les yeux ça pique. Lorsqu'il se recula en trébuchant je me retournais en un éclair attrapant mon bazooka que je positionnais sur mon épaule. Une pression et il dégageait dans le mur, pour finir à l'autre bout de la rue. Pas assez rapide. Balthazar retirait déjà sa lame de son coeur. Le coeur... moi je visais la tête. Je relevais mon cou, plus besoin de viser quoi que ce soit pour l'instant.

                Mon pote essuya sa lame sur les fringues souillées du porc. Une belle trace de sang dessinée en une ligne presque rectiligne. Derrière, les gars qui avaient pris la confiance semblaient.. perdus comme des petits agneaux sans leur maman. Attention le grand méchant loup est là.

                - L'insecte n'était déjà pas de très bonne humeur...et j'ai horreur des gros porcs comme vous. De plus, j'ai invité cette femme à boire un verre avec moi avec qui je discutais et...vous nous avez coupé la parole. En vous disant que vous me faites chier à parler à si grande voix et d'avoir coupé la musique, je pense parler pour tout monde ici !

                Mais quelle élégance ce blondinet. L'éloquence de ce gars me plaisait bien. Ce type en général commençait à bien me plaire. Je baissais mon arme. Quel intervention héroïque. Je pouvais désormais être protégée par un prince à l'épée tranchante. Je rigolais à cette connerie. Mais plus sérieusement, ce type était super intéressant. Attaquer pour de vrai sans faire semblant sans attendre le déluge : exactement ce que j'aime.

                - Je vais vous laisser une chance...tirez vous en emportant ce sac de viande...avant que je m'énerve vraiment ! Je me ferais une joie d'éliminer des pourritures de votre genre ! Aller plus vite ! Bougez-vous !

                Les petits agneaux se levèrent, toujours terrifiés à l'idée de recevoir à leur tour une lame en plein coeur. Mais qu'est-ce que ces gars foutaient à Rokade sérieux ? Notre blondinet laissait aussi partir celui qui l'avait insulté d'insecte ? Quelle clémence. Ils ne prirent même pas la peine d'attraper le sac de viande. J'haussais les épaules et retournais m'asseoir. Vous trouvez ça trop simple ? Mais à Rokade c'était notre habitude ce genre d'événement. Alors un mort de plus ou de moins on faisait plus la différence. Une grande descente de rhum en pleine gorge et tout allait tout de suite mieux. Ce que c'est sexy.

                - Navré pour tout ça...J'ai pas pu...me retenir

                - Dis donc, quelle initiative. Je te remercie de m'avoir sorti d'entre les griffes du grand méchant. Ça m'aurait fait chier d'y rester aujourd'hui.

                Je lui souriais et prenait finalement une gorgée de rhum à mon tour. Boire au goulot, madame prenait des risques. Je me levais et déposais une bourse à Joz sur le comptoir. Je payais pour mon alcool, celui du blond, et il resterait peut-être quelques berrys de plus pour les dégâts. Merci papa Izuku pour l'argent. Je replaçais mes armes. Bazooka dans le dos, minigun côté flanc droit. Je souriais, enfin.

                - Aller viens je vais te montrer quelque chose.

                Surprise surprise. Suis-moi blondinet je t'emmène aux degrés de pierre dans un coin isolé sur cette archipel rocheuse où les "Autre" n'ont pas encore établi un nouveau repère.

                  Balthazar avait appris depuis longtemps qu'il ne fallait pas hésiter lorsque l'on a décidé de faire quelque chose. Une leçon de son père adoptif Jack d'ailleurs...En fait c'était certainement la leçon qu'il avait le mieux retenu. A peine parti de son île d'origine sur ce fameux bateau pirate, il avait dû tourner le dos à cet équipage qui l'avait si aimablement embarqué à bord pour survivre. Ce n'était donc pas la première fois qu'il faisait des choses qu'un simple citoyen ne ferait pas...

                  Alors, enlever la vie d'un abruti dont il ne connaissait rien était une chose facile. Cependant, il n'était pas non plus du genre à tuer pour le plaisir...mais si les deux autres enfoirés qui accompagnaient ce gros porc ne voulaient pas lâcher l'affaire, il n'hésiterait pas un instant à s'engager le chemin de la bagarre aujourd'hui.

                  Bal' les regarda se tirer sans même emporter le cadavre de leur ami. Un geste qui signifiait également beaucoup de choses. Il semblerait que les liens qu'ils avaient entre eux n'étaient pas si fort que ça. Le concernant, il aurait emporté le cadavre de son ami pour pouvoir lui faire ses adieux correctement et de lui faire une tombe ou il pourrait reposer. Ce genre d'homme ne vivrait pas longtemps de toute façon.

                  - Dis donc, quelle initiative. Je te remercie de m'avoir sorti d'entre les griffes du grand méchant. Ça m'aurait fait chier d'y rester aujourd'hui.

                  Assis sur sa chaise, il porta son regard sur Aiko. Elle avait de belles armes pour se défendre elle aussi...Elle avait aussi réagi lorsqu'il avait lancé l'alcool sur le visage de ce type. Mais il avait été plus rapide. Les deux lames, qu'il possédait, étaient faites pour être facile à manier et légère...Il était certainement plus facile de bouger pour lui qu'avec un bazooka qui devait tout de même peser son poids. La différence avait peut-être été la. Qui sait ? Balthazar n'est pas un expert en arme à feu non plus !

                  -Hm, ce n'est rien...J'ai horreur des types comme lui, sans respect pour une femme...ça m'aurait fait chier de te voir être une victime de plus sur son tableau parce que tu as osé lui dire non.

                  Il avait noté qu'elle n'y avait pas eu grand signe de peur dans le comportement d'Aiko lorsqu'elle avait eu ce pistolet sur la tempe. Une attitude admirable et qui lui plaisait. Elle semblait avoir compris le jeu de ce rigolo...et avait osé lui répondre. Il aurait sûrement fini par tirer à un moment ou un autre...Mais il ne faut pas hésiter. Le résultat de son erreur aujourd'hui est la mort. Enfin...même s'il avait osé tirer, Balthazar l'aurait dégommé.

                  En observant Aiko boire au goulot le rhum, elle lui donna le courage de s'en servir un autre verre après avoir vidé le contenu du précédent sur la figure du mort. Il ne le remplit pas entièrement afin de s'en faire un cul sec et de sortir une petite grimace. Voilà qui changeait les idées ! Il l'observa se lever afin de payer le barman. Sûrement pour sa consommation. Il ne se doutait cependant pas qu'elle payerait aussi le sien. Elle reprit alors ses armes, comprenant qu'elle voulait partir. Hein ? Déjà ?

                  - Aller viens je vais te montrer quelque chose.

                  -J'arrive.

                  Ah ? Bon, Balthazar se leva et replaça ses armes lui aussi, prenant tout de même la peine de les cacher une nouvelle fois du morceau de tissu. Il se dirigeait cependant vers le barman afin de lui devoir ce qu'il n'avait pas encore payé...

                  -Ce n'est pas la peine mon garçon, elle s'en est chargé.

                  Le blond se retourna vers Aiko. Elle avait fait ça sans lui en parler ? Rha bon sang ! Il ne pouvait même pas contester. Il soupira et s'approcha d'elle, la regardant dans les yeux.

                  -Les prochaines c'est moi qui les paient...d'accord ?

                  Il ne lui laisserait pas le choix de toute façon, il l'avait décidé. Il ne se laisserait pas avoir une deuxième fois. C'était lui qui l'avait invité à sa table. Bref. Il marchait pour sortir du bar afin de prendre une bonne bouffée d'air. Comme ça faisait du bien...Il cligna cependant un peu des yeux...L'alcool qu'il avait pris semblait légèrement le troubler. Mais rien d'alarmant, Dans quelques minutes tout irait mieux. Après tout, il n'avait pas consommé autant que ça ! Il se tournait vers Aiko.

                  -Ou m’emmènes-tu ? Je peux te faire confiance ?

                  Question qui pourrait paraître étrange, mais le coin était plutôt dangereux. Il posait tout de même cette question avec un léger sourire amusé. Il pensait pouvoir lui faire confiance, mais il voulait voir ce qu'allait répondre Aiko.



                    Enfin dehors, ça faisait un bien fou. Un vent frais, un ciel encore bleu, l'après-midi touchait à sa fin. Prendre un verre d'alcool avec quelqu'un c'était cool, mais se promener avec ce quelqu'un c'était encore mieux. Enfin tranquille, sans personne pour nous emmerder, nous pouvions discuter de... eh bien de tout et de rien. En réalité, je ne savais pas vraiment quel sujet aborder. Pas trop trop sociable, plus dans mon coin, je ne parlais pas si facilement aux inconnus. Discuter du beau temps c'était ennuyeux et je n'allais pas lui parler de mon passé ou de ma cicatrice, de toute façon il n'avait pas besoin de savoir. Pourquoi ne pas parler de son île natale ? Après tout, je ne connaissais pas vraiment south blue, à part saint urea, bien-sûr, ce grand royaume. Tandis qu'un coup de feu résonnait, mon interlocuteur prenait les devants.

                    - Ou m'emmènes-tu ? Je peux te faire confiance ?

                    - Ne pas faire confiance aux inconnus. On ne te l'a jamais dis ?


                    Je souriais. Tant qu'il ne levait pas l'arme, il n'avait rien à craindre. Pourquoi faire du mal à quelqu'un qui vous invitait à boire un coup hein ? Je n'allais pas tout de suite lui dire où est-ce que je comptais l'emmener, la surprise aurait été... gâchée. Je marchais mains dans les poches aux côtés de Balthazar. Un peu cliché mais vrai, le vent emportait mes cheveux. Pas sexy, plutôt chiant, je me disais parfois que les garçons avaient de la chance de les avoir courts. Deux types bourrés s'amusaient à lancer des pierres tandis qu'un clébard se faisait chasser d'une auberge. Un artiste de rue criait des insultes aux officiers de la marine tout en grattant sa guitare pendant que des femmes dansaient autour de lui comme pour attirer la gente masculine. Bonne idée, les hommes étaient toujours charmés par des femmes en robe longues, moulantes et décolletées.

                    Finalement, nous marchions silencieusement. Il n'avait qu'à engager la discussion lui aussi, les femmes n'avaient pas toujours tout à prendre en main. Je tournais à l'angle, suivie de près par le blondinet. J'étais presque fière de connaître les lieux et d'ouvrir la marche à un étranger. Presque. Parce que oui ça devenait lassant, j'étais pas un guide touristique. Je continuais tout droit dans une rue étroite pour enfin sauter d'une petite colline bétonnée. J'atterrissais sur un sol de terre, avec des cailloux de la boue et un tout petit peu d'herbe. Encore dix minutes de marche. Et voilà. Face à nous, un archipel rocheux. L'endroit était éloigné, désert, inhospitalier. Sur ce petit bout de terre la nature régnait en maître. Moi je me contentais de m'asseoir sur un cailloux et d'observer la mer s'agiter. Telle un enfant émerveillé.

                    - C'est mon petit coin secret on va dire.

                      - Ne pas faire confiance aux inconnus. On ne te l'a jamais dis ?

                      Vrai mais, Aiko n'était plus vraiment une inconnue non? Enfin, difficile de le dire maintenant. Il connaissait certes son nom, son apparence physique et avait échangé un verre, mais était-ce suffisant? Ce qui s'était passé au bar lui suffisait et le fait de l'avoir défendu devait en quelque sorte la réconforter dans ses intentions. Ce n'était pas lui qui l'attaquerait de dos.

                      -Alors je vais prendre le risque d'avoir confiance en toi Aiko!

                      Un choix judicieux? Elle serait certainement sa seule amie sur cette ile de fou. Ils avaient commencé à marcher dans ce milieu hostile. Balthazar ne semblait plus trop faire attention aux coups de feux qu'il pouvait entendre. Mais il observait cette ile tout en marchant. Comment pouvait-on vivre longtemps? L'espérence de vie devait vraiment être très basse.

                      Durant le voyage, il n'y avait pas grand échange de mot, ce qui laissait le temps à Balthazar d'essayer de s'habituer au mieux. Mais ils quittèrent peu à peu la petit zone d'habitation, laissant derrière eux petits filous bourrés, hommes dérangés et en manques et d'autres psychopathes surement bien armés.

                      Ou pouvait-elle bien l'emmener? Il devait faire un peu attention ou il mettait les pieds. L'endroit semblait ne pas être fait pour les humains ou du moins, n'avait pas encore été travaillé par celui-ci. L'état naturel de l'endroit était plutot agréable. Aiko s'assit sur un rocher. En l'observant, balthazar fut rassuré...elle ne semblait pas très méchant avec ce nouvel air sur son visage, il la trouvait même mignonne face à l'océan qui pour le moment, semblait la dominer.

                      - C'est mon petit coin secret on va dire.

                      Il regardait à son tour l'océan en restant debout à ses côtés. Il est vrai que c'était beau à voir, cependant Balthazar était un peu habitué à la mer. Il remarqua cependant un détait un peu stupide qu'il partagera avec elle plus tard.

                      -S'il est secret, tu ne devrais pas me le montrer et le garder pour toi, non? Mais je dois avouer que je ne m'attendais pas à trouver un si joli endroit ici.

                      Il tourna la tête vers elle avec le sourire. Il appréciait qu'elle se donne la peine de partager certaines choses avec lui.

                      -C'est fou comme la couleur de cet océan est trop similaire de celui d'ou je viens! Ça peut paraitre stupide comme remarque, mais je viens de North blue.

                      Ils étaient ici plus qu'en tête à tête lui semblait-il et il n'y avait pas d'oreille tendue pour écouter leur conversation. Alors autant se dévoiler d'avantage. Il lui faisait confiance tout de même.

                      -L'ile d'ou je viens est petite et pratiquement insignifiante pour la marine. Une halte de rêve pour les pirates qui voulaient être tranquil quelques instant. Mais la vie y est presque trop paisible. Rien à voir avec cette ile.

                      Il finit par s'assoir à côté d'Aiko et soupira doucement. Il se laissait un monent bercer par le bruit des vagues. Un son qui faisait du bien, un peu plus sauvage que sur toutes les autres iles. Il regarda ensuite un peu le ciel dégagé.

                      -Aiko...pourquoi restes tu ici? Tu ne veux pas t'en aller de cette ile? Il y a pas mal d'endroit magnifiques sur d'autres ile que tu pourrais découvrir.

                      Il tourna une nouvelle fois son visage et son regard vers elle, observant son armement. Il se mit à ricaner en pensant à certaines choses.

                      -Par contre avec un tel armement, attends toi à ce que la marine te fixe étrangement.

                      Balthazar passait malgré tout, sur cette ile, un bon moment grace à Aiko.



                        Même si le rocher sur lequel j'étais assise n'était pas des plus confortable, j'appréciais ce moment partagé avec le blond. De la douceur et du calme. Il était plutôt rare de combiner les deux sûr l'île, alors je chérissais cet instant sachant que je ne le retrouverais peut-être jamais. L'horizon s'étalait sous mon regard curieux. Les vagues cognaient contre l'archipel rocheuse et le vent soufflait, murmurant, chantant, des choses que l'on ne comprendrait sûrement jamais. J'avais l'impression de surfer sur une vague de liberté et pour une fois, le soleil illuminait le ciel.

                        Je me laissais bercer par les vagues, l'atmosphère et la voix de Balthazar qui s'installa à mes côtés. Les rayons du soleil me réchauffait, et voilà bien longtemps que je n'avais pas sentie cette sensation, c'était presque un renouveau. J'ignorais ce qu'il m'arrivait, mais je semblais heureuse, quelque chose que je n'éprouvais que rarement. Mais je ne souriais pas, je plissais les yeux, cachant mes émotions, comme à mon habitude.


                        - C'est fou comme la couleur de cet océan est trop similaire de celui d'ou je viens! Ça peut paraître stupide comme remarque, mais je viens de North blue. 

                        North Blue ? Ah oui, il s'agissait de l'une des quatre blues. Je n'y étais jamais allée, mais on racontait qu'un certain explorateur aurait été sur une île du monde et y aurait découvert des tonnes et tonnes d'or avant que l'on découvre qu'il s'agissait d'un pur mensonge. Je me demandais si l'océan sur lequel ce navigateur avait navigué était de la même couleur que celui qui entourait Rokade. Je me demandais si les océans avaient des couleurs différentes les uns des autres.

                        - L’île d'où je viens est petite et pratiquement insignifiante pour la marine. Une halte de rêve pour les pirates qui voulaient être tranquille quelques instants. Mais la vie y est presque trop paisible. Rien à voir avec cette île. 

                        Parfois, je me disais qu'une vie paisible devait être plaisante, mais avec du recul, j'étais bien heureuse de vivre à Rokade. La vie que j'y menais était tout sauf paisible, mais il fallait bien de l'action dans ce monde et aucune île ne pouvaient se ressembler. J'adorais Rokade et ses bandits et même si je n'y étais pas née c'était pour moi : l'île de mon enfance. 

                        Sans le moindre bruit, j'écoutais Balthazar me raconter ses quelques anecdotes. Lui aussi semblait heureux de vivre et de voyager. Il devait aimer naviguer pour s'envoler de North à South Blue. Nous nous laissions bercer par le bruit des vagues. J'étais apaisée pour la première fois depuis longtemps. Il soupira et m'observa.


                        - Aiko...pourquoi restes-tu ici ? Tu ne veux pas t'en aller de cette île ? Il y a pas mal d'endroits magnifiques sur d'autres îles que tu pourrais découvrir.

                        Mon regard se figea au loin et ma mine s'assombrit. Je me mordais la lèvre inférieure, silencieuse. Partir à l'aventure, être libre ? C'est ce qu'il me suggérait. J'y pensais, tout le temps. Je me sentais tellement redevable envers les pirates qui m'avaient sauvés la vie, je ne me voyais pas partir, et abandonner ma seconde famille. Je voyais leur sourire accompagnés de chopes de bière, leur dispute et leur éclat de rire, leur folie, leur bataille, je me revoyais face à Izuku sur le bateau qui m'avait sorti de l'enfer. J'étais muette, émue. Au fond de moi, je voulais quitter ce magnifique trou à rat, et m'évader, pour prendre une revanche sur la vie. J'en rêvais.

                        - Tu as raison. Un jour il faudra bien que je quitte ce coin puant. J'ai eu vent de lieux extraordinaires, d'histoires épiques et de légendes insolites... Je regardais le ciel, souriant, enfin. Tu sais? il existe en ce monde, des pierres, des pierres dont l'inscription est incompréhensible pour les hommes, sauf pour les ponéglottes. On nomme ces pierres : ponéglyphes. Elles renferment un secret dont seul les ponéglottes peuvent déchiffrer. Si tu savais.. mon rêve est d'en trouver le plus possible, alors il faudra bien que je parte de ce trou pour le réaliser.

                        Il fit allusion à mon armement et à la marine, un petit sourire continuait d'occuper mes lèvres et j'eus un doux rire. Je restais là, à observer l'océan aux côtés mon nouvel ami. Je me sentais libre, et bientôt viendrait l'heure où je quitterai cette île, profitant de cette liberté qui m'amènerait au bout de mon rêve, j'en suis sûre.

                        END