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Hard remembrance [PV zhe Poiscalle]

Yohohoho, vive les pirates, qui pataugent sur l'océan, voiles tournées vers l'azuré, le regard fier et le menton pointant l'hydrogène en fusion !
Yohohoho, le saké en tonneau plein le gosier, les poumons saturés de tabac, le sourire noir, l'haleine putride, un corps recousu : voilà le truand !
Yohohoho, le massacre, le vol, le viol, voilà la vraie nature du forban, prenant ce qui ne lui appartient guère et le fourre dans sa poche !
Yohohoho, terre en vue ! Débarquons et tuons, bonne gens, mauvaise gens, et terrassons, bref, la population ! À L'ABORDAGE !



Hook Island était vaste. Seul une partie de l'île restait habité, la faune et la flore étant que trop présente sur l'autre versant de la colline du centre de l'île. Une plage peu fréquentée au sud, au sable fin, aux vagues puissantes. À l'est, un grotte miroitante, la nuit, sous le clair de lune réfléchie contre les parois de cristal. L'accès restait condamné le jour, car la marée empêchait d'y entrer. Au nord, Hook's Village et à l'ouest, un flanc rocailleux et cimetière de peu d'épaves, mais cimetière tout de même ! En somme, on ne pouvait accoster que sur deux des pôles de l'île, mais généralement l'on choisissait le village, puisqu'il était le premier point que l'on voyait. À l'époque, l'île était chaleureuse et accueillante. L'on ne vous lançait pas des oeufs ou des poêlons à tour de bras dès que vous débarquiez, et on vous souriait, et non vous fusillait du regard. On riait en vous tapant le dos, on vous offrait à boire, et Boubou, second de l'ancien tavernier, n'avait pas encore ce surnom qui en disait l'on sur son attitude peu conciliante.
Mais la plus grosse différence avec Hook Island d'aujourd'hui résidait dans le petit rire qui animait la maison solitaire au haut de la colline de Crow. Oui, Crow, et non pas Old Crow, car elle était jeune. Un rire franc et enfantin, de gamin heureux et comblé. Le fils de Crow. Little Crow.
Fils d'un père inconnu ou oublié, Little Crow combattait la vie jour après jours, de par son infirmité. Ne pouvant se mouvoir comme tout autre enfant, dû à une malformation des tendons et des nerfs dans ses cuisses, au dire d'un docteur de passage, il attendait toujours que sa mère le porte. Heureusement pour lui, la belle jeune fleur prenait son rôle très au sérieux et faisait tout pour que son fils, qu'elle aimait comme la prunelle de ses yeux, le saké au fond de sa bouteille et le tabac de sa pipe, soit content de vivre. Ensemble, ils parcouraient les lieux uniques de Hook Island, ayant déjà à maintes reprises visités l'île en son ensemble. Partant avec panier à collation sur le bras, enfant dans le dos, Crow gravissait les roches, dépassait les bois et plongeait dans la mare, tout simplement pour que son enfant bouge et qu'il rit. Ensemble, ils passaient de longues soirées à regarder les étoiles, près d'un feu de chêne mourant et s'endormait, ne se réveillant que le lendemain sous le chant d'un rossignol et le glapissement d'un lapin reniflant le repas de la veille.
Et bien que Crow protégeait son fils, Little Crow protégeait également sa mère. Au village, on n'appréciait guère qu'une jeune fille à marier soit ainsi aussi solitaire et élève son fils à sa façon. Car elle ne lui apprenait pas plus à lire qu'à écrire, et pour ce qui est du calcul... Mais à chaque fois que quelqu'un s'aventurait dans le jardin devant la grande maison, sans craindre la colère de la belle qui balançait tout ce qui lui passait sous le bras lorsqu'elle était un tant soit peu saoul, et que l'on demandait à Little ce qu'il pensait de sa vie ; du haut de ses dix ans, il répondait que sa mère était la plus merveilleuse des femmes et qu'à elle seule, elle égalisait toutes les mères de l'île. Alors on repartait, un peu confus par cette déclaration d'enfant n'ayant rien vue d'autre qu'une maison vide et blanche, rien sentie d'autre que le parfum doux de sa mère et n'ayant rien touché d'autre que l'affection maternelle.
Et puis, on s'en fichait bien de ce que faisait Crow, au fond, elle était forte, la bougre !

Revenant d'une escapade longue de six jours, la petite famille épuisée s'étendit contre le sol dur et dans l'herbe haute, fraîche et verte. Peu de nuages aujourd'hui, une très belle journée pour...

« Tu as faim ? lança Crow. »
« Non, répondit le fils sur le même ton. »

Un silence tomba. Ils regardaient la même chose, soit un nuage difforme en forme de... coquillage. Et ils pensèrent à la même chose. La baignade. Oui, une bonne baignade à la plage, pour ensuite dormir sur le sable fin à se conter des histoires. Mêlant rire et parole, Crow lui proposa, et le fils lui affirma son accord. Elle n'avait pas besoin de le demander, car où elle le porterait, tant qu'elle le porterait, il apprécierait. Se levant, et s'étira un peu, puis souleva par les aisselles son fils chéri. Le postant sur ses épaules, le gamin explosa de joie. Il aimait bien voir au loin, ainsi, en se faisait une visière avec ses mains. Crow sourit. Des jours comme ça, elle en vivrait toute sa vie, si elle le pouvait.

Mais alors qu'elle prenait le panier pour aller acheter quelques vives pour la nouvelle aventure, alors qu'elle se retournait, prenant le chemin de terre battue menant à une petite forêt, et ensuite, à Hook Village, trois ombres l'en empêchèrent. Hautes et fortes, elles s'avançaient en ricanant, découvrant le corps sensuel de la belle. Crow se méfiait. Ils n'avaient guère l'air de citoyens venant de l'île. Sobrement vêtu, il portait pourtant le sabre et le fusil. Des pirates. Hook Island en avait parfois accueillit, mais une fois qu'ils comprenaient qu'ils ne pouvaient que trouver du poisson, il repartait sans même s'aventurer plus loin. Une première, donc, pour Crow de voir débarquer trois flibustiers sur son terrain. Que voulaient-ils. Elle croisa les bras sous son opulente poitrine, la montant légèrement et refaisant d'avantage ressortir la naissance de ses seins dans son léger décolleté. Son fils, sur sa tête, en fit autant. Ainsi arrangé, la famille avait l'air d'un grand totem indien.

« Et bien messieurs, que puis-je pour vous ? »
« Bwéhéhéhé, bah rien ma jolie... Juste un peu de plaisir ! siffla le plus costaud des trois, en imitant la pénétration d'une façon bien déplaisante avec ses mains. »
« Et bah, tu veux jouer, Baka ? Alors on va jouer ! »

Et alors que le stupide personnage riait niaisement à la réplique de Crow, elle lui décrocha un pain sur le nez dont il se souviendrait. Elle et les pervers, ça faisait trois, si voyez c'que j'veux dire ! Roulant sur son gros arrière train, il s'aplatit plus loin, au bas de la colline, contre un arbre. Voyant que la proie était plus sauvage que celles violées plus tôt, les deux autres sortirent leurs sabres. Mais déjà, Crow balançait son fils dans la figure d'un, qui martyrisa son adversaire de fortune de ses petits poings bien placés. Pendant ce temps, la belle en profita pour esquiver le fil de la lame de l'autre et de l'écraser à son tour, pour ensuite foncer dans le ventre le l'autre. Se battre, elle savait le faire. Elle écopa seulement d'une légère estafilade le long du bras, un peu de sang en moins et d'une panique sommaire chez son fils. Mais ils allaient bien. Récupérant le sabre d'un et le fusil long d'un autre, bien qu'elle ne savait vraiment comment s'en servir, elle porta son fils dans sa maison. Il devait se passer des choses étranges au village, et Crow voulait comprendre. Elle fit promette à Little Crow de ne pas bouger, et lui donna le sabre. Elle le cacha dans une armoire, lui déposa un bisou sur le front, le serra contre sa poitrine alors qu'il s'agrippait à son cou. Se dégageant avec peine, elle essuya les deux larmes de peur de l'enfant.

« Sois fort ! »

Il renifla. Puis elle ferma l'armoire. Par l'instertice des deux portes, il vit sa mère franchir le seuil de la porte illuminé. Elle se retourna. Envoyant un bisou avec sa main, et fit un clin d'oeil.

« À tantôt, promit-elle. »

Mais elle ne reviendrait pas... 'Fin, pas pour Little Crow.


Au village, c'était la pagaille. Un groupe de pirates bien téméraire s'avançaient sur la place, saccageant tout ce sur quoi ils tombaient. Femmes. Bijouteries. Épiciers. Étales. Rien n'y résistait. Comme une grosse vague noire, ils inondaient le port, aussi ironiquement que cela puisse paraître. Se faufilant derrière des bâtisses, Crow tint son fusil long à deux mains, par le canon. Quelqu'un approchait. Elle en était toute émoustillée.
Tournant le coin où Crow était planquée, l'inconnu reçu un bon coup de crosse sur la figure, ce qui l'écrasa au sol après un vol prestigieux en culbutant dans les airs. Se tenant la figure, il maugréa quelques insultes alors que Crow le reconnaissait.

« Maxim (ancien nom de Boubou) ! Mais qu'est-ce que tu fous là ! Et c'est qui ces cons ! »
« Aaaaah, la vache, mon nez, Crow, tu me l'as défoncé... Il se passe ce qui se passe : des pirates ont débarqués sur l'île et détruisent tout ! dit-il en se relevant. »
« Baka ! »

C'était le chaos.


    Hook Island... La parfaite petite île où se donner rendez-vous à l'abri des regards de la marine. Loin de la moindre base d'importance, il n'y a que peu de risque de croiser un de mes confrères dans cette petite bourgade sans histoire. Ceci me convient parfaitement puisque la dernière chose dont j'ai envie est bien de croiser un des membres de mon chère étendard de la mouette, en tout cas pas en compagnie des rufians sans foi ni loi que je suis sensé retrouver là-bas. Un rendez-vous tout ce qu'il y a de plus officieux pour un officier soucieux d'y faire ses petites offices.

    Les « Dark Hunters »... j'vous jure y a d'ces pirates qui pensent qu'un nom pompeux suffira à les rendre plus forts... pathétique. Étrangement une telle bêtise va souvent de paire avec une bonne dose de cruauté et de malhonnêteté. Exactement c'que je cherchais en embauchant cette trentaine de flibustiers. Pendant deux mois ils ont donc parcouru les mers sous mes conseils avisés, pillant navires et îles que je savais sans surveillance de la marine. Bien évidement, une jolie rémunération pour mes infos m'attendait à chaque fois. C'est pas encore aujourd'hui que j'ferais ça gratis pour leurs beaux yeux... surtout pour les leurs. Le truc c'est que ces débiles profonds commencent à avoir la dent longue et les yeux plus grands que le ventre... Je compte les semaines avant qu'ils ne fassent une connerie et qu'ils prennent le risque de faire plonger Thunder F. avec eux.
    Thunder F. me demandez-vous ? Vous ne le connaissez pas ? Pourtant la liste de ses crimes est longue... Une vraie saloperie insaisissable, aussi cruelle que perverse. Ah oui j'oubliais, Thunder F. est le nom que je me donne dans le milieu du crime, ceci afin d'éviter que la marine ne remonte trop facilement à moi. Mais bon, on ne va pas prendre de risques superflus. Ce soir je m'offre juste une dernière soirée de fête avec mes amis les D.H. De toute façon ils mourront tous demain matin, leur navire mystérieusement coulé en pleine mer par un brusque courant marin. C'est mon petit doigt qui me l'a dit, mais chuuuut...

    Cela fait donc une bonne demi-journée que je nage dans les eaux claires de South Blue afin de rejoindre mes chers collègues. Lorsque je m'approche de l'île, les flammes qui courent sur les toits des maisons m'indiquent assez clairement que les pirates sont en avance et qu'ils ont déjà commencé notre p'tite sauterie. De vrais mômes j'vous jure... J'accélère donc encore un peu plus la cadence avant que tous le meilleur rhum et toutes les plus belles femmes aient déjà étés consommés. Faudrait pas non plus que j'me farcissent ces blaireaux pour kedal.




    Pleurant de rage et de désespoir, Andrey le tanneur tremblait comme une feuille, autant par la terrible colère qui l'habitait que par la peur qui cherchait à s'insinuer dans son esprit. La moitié de son village était en feu, l'autre était en train de se faire dévaster par la horde de pirates qui parcouraient tout puissants les rues. Sa propre échoppe partait en cendre, tandis que sa femme gisait au sol au beau milieu de la grande place. Trainée-là par deux rudes gaillards, elle avait été jetée aux pieds du capitaine des pirates, qui lui caressait maintenant le menton d'un air entendu. Malgré ses amis qui le tiraient en arrière pour qu'il reste caché, c'en était trop pour le pauvre homme qui ne pouvait plus rester inactif. Hurlant toute sa haine, il se rua alors en direction du flibustier, bien décidé à le transpercer d'un harpon saisi pour l'occasion. Tentative aussi désespérée que futile... Avec un sourire suffisant au visage, le capitaine pirate esquiva le coup maladroit avant de le saisir à la gorge. La pression écrasa alors ses cordes vocales, lui arrachant un croassement de douleur. Malgré sa souffrance l'homme trouvait encore le courage de maudire l'ensemble des hors-la-loi présents. La lourde lame du capitaine pirate s'éleva ensuite au dessus de sa tête, prête à s'abattre... Puis, la pression se relâcha soudainement alors qu'il tombait au sol en suffoquant. Keuf keuf keuf !... Incrédule, Andrey leva alors les yeux dans la même direction que regardait l'ensemble de la place : la mer.

    Une silhouette massive apparaissait lentement de l'eau, perçant par à-coup la pellicule cuivrée que les reflets des incendies créaient sur les vagues. L'être semblait lentement sortir des entrailles de la mer, comme un démon remontant les pentes des abysses. Un démon, c'est exactement ce dont avait l'air l'étrange individu qui sortait peu à peu de l'écume. Imposant dans son immense manteau aux épaules carrées, le monstre avançait calmement comme s'il savourait à chaque pas la pression qu'il rejetait sur ses spectateurs. A contre-jour, seul le rouge des flammes courant par intermittence sur son visage laissait apparaître une ici cicatrice, là une mâchoire patibulaire, une rangée de dents en pointes... un vrai démon... Lorsque le monstre ne se trouva plus qu'à quelques mètres de lui, le capitaine pirate l'interpella avec un étrange mélange de convivialité et de peur.



    « Holà Thunder F. ! Enfin parmi nous ?! Tu avais raison, cette petite île est un vrai paradis pour piller et boire en paix. Merci de nous avoir conduit jusqu'ici. »

    Un long silence fut la seule réponse qu'il obtint tandis que ce Thunder F. sortait de sa poche dégoulinante un étui à cigare hermétique. Il en tira un S.W Num.13 « Toji » qu'il porta instantanément à sa bouche. Après deux trois bouffées épaisses, l'étrange démon pris enfin la parole. Ses mots sortaient de sa gorge avec le poids de dalles de marbres tombant sur le sol.

    « De rien. Tout l'plaisir est pour moi... mon ami. »



    C'était donc ce monstre qui avait guidé les pirates vers son cher village ? C'était donc lui le responsable de tous leurs malheurs ? Pris d'un accès de rage incontrôlable, Andrey rassembla ses dernières forces et se jeta à la gorge de l'inconnu afin de le marteler de coups et de venger ses frères mort dans la soirée ! Il allait payer.
    Le revers de main de l'homme poisson le balaya comme un fétu de paille dans la tourmente ! Le geste aussi négligé que puissant broya instantanément l'ensemble de sa cage thoracique avant de l'envoyer valdinguer 30 mètres plus loin dans les poubelles d'une ruelle. Crachant ses dernières seconde de vie, le pauvre homme perçu impuissant les rires moqueurs des pirates présents. Sa vie la quitta alors, le laissant plein de remords et de chagrin.



    « Bon... Y a quoi de bon pour faire la fête dans ce bled ?
    Mwouahahahah ! »


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    La situation n'évoluait pas dans le bon sens, et poursuivit par une petite bande de pillars, les deux villageois durent fuir dans un coin plus tranquille, mais au combien plus dangereux si ils se faisaient prendre. Maxim était à l'avant, donnant coup à qui voulait bien en recevoir, tandis que Crow assurait les arrières, arme au poing, balançant sa crosse aux premiers nez surgissants d'on ne sait où. Anxieux comme jamais, ils avaient le coeur en chamade et de la difficulté à respirer, mais leurs esprits étaient étonnamment lucides. La panique n'avait jamais été aussi présente, sur cette île où il y faisait bon de vivre. La panique et la peur. La peur et la mort. La mort et l'oublie. L'oublie et le déshonneur. Tous deux avaient encore des choses à vivre, tous deux devaient encore des choses à découvrir, et pour Crow, un petit bout-de-chou l'attendait dans une armoire. Elle ne voulait pas mourir aujourd'hui, tout simplement car elle ne pouvait pas.
    Mais ce stress était énorme, ce rush d'adrénaline dans tout son être qui la rendait fébrile. Elle jurait comme jamais à chaque tournant de maisons et était prête à délaisser son partenaire du destin pour prendre ses jambes à son cou. Car elle s'en rendait maintenant compte : Maxim et elle, étaient fous. Ils parcouraient le village en sens inverse que ce que ferait un homme et une femme sensés. Ils avançaient vers le danger, au lieu de le fuir, tombant dans la gueule du loup.

    Ils s'arrêtèrent enfin, et Crow cracha un sol. Elle ne pouvait plus courir. Elle était morte. Elle avait dépassée ses limites. Ses jambes tremblaient et son regard se mouilla. Elle ne voulait pas mourir, elle ne voulait pas tomber. Un regard paniqué se dirigea sur Maxim, qui zieutait maladroitement derrière un mur épais. Heureusement, une ombre bienfaisante et des cris de civils n'attiraient point l'attention sur eux... En fait, ils étaient dans l'oeil du cyclone, et à part la chamade du coeur qui tambourinait les deux civils, c'était le calme plat. Le crépitement des flammes sur le toit de l'immeuble au côté duquel ils se trouvaient, les rires gras lointain des pirates... Les souffles entremêlés... Courts... Changeants... Difficiles... Un calme terrifiant qui annonçait une tempête prochaine.

    « Qu'est-ce tu vois ? lança Crow sans crier garde. »
    « Attends... Mmmh, il y a rien de bien dérangeant. C'est bon. On peut se reposer. »

    Soulagée, Crow se laissa glisser contre un mur de brique à demi-défoncé d'une bâtisse voisine. Ses jambes, sous l'aveu de son collège, venaient de lâcher. Elle s'écrasa dans un son étouffé, rejetant la tête vers l'arrière. Un instant, son regard se perdit une nouvelle fois dans les nuages, comme plus tôt, avec son fils. Ils étaient blancs, blancs sur bleu. Des filets noirs les rejoignants lentement. C'était absurde. Terriblement absurde. Hook Island n'avait rien fait pour s'attirer un malheur aussi intense. Des pirates. De vulgaires bandits qui, pourtant, avaient sûrement mieux à faire ailleurs. Des boutiques plus riches. Des femmes plus voluptueuses. Plus de monde. Sur South Blue, ce n'est pas ça qui manquait... À moins qu'ils venaient pour la solitude des lieux. Aucune base marine à l'horizon. Rien. Nada.

    « Maxim ? Je sais pourquoi ils sont là... J'crois... On va pas réussir... »

    Quel ton désespéré que venait d'emprunter là Crow. Maxim était de l'autre côté de la ruelle, dans la même position que Crow. Son crâne était garni, à l'époque, et il était plutôt joli homme. Il garda le silence à la remarque de Crow. Il ne voulait pas parler, et elle comprenait.

    « Tu sais quoi ?... Je crois que t'as raison.... long silence Bon, allez, on va y aller ! »

    Il se releva, s'épousseta un peu et s'efforça de sourire. Il tendit une main vers la belle. Elle le toisa un instant. Elle sourit. Elle empoigna son avant bras, et grâce à son aide, se remit sur pied. Mais au même instant, un corps, traversant l'espace, vint s'effondrer aux côtés des civils. C'était Andrey, tanneur de père en fils ! Il semblait mort, ou presque. Maxim se précipita sur le villageois mal en point, tendant une joue. Il respirait toujours, mais bien difficilement. Du sang coulait le long de son menton pointu. Il pleurait. Sa cage thoracique semblait atrocement renfoncée.

    « Les... les salauds ! Ils m'ont pris Rose ! Ils vont me le paye.... put-il articuler dans son dernier souffle. »

    Maxim se retourna vers Crow, inquiet. Mais trop tard, elle n'était déjà plus là, se dirigeant vers la voix tonitruante qui provenait de la place du village. Son fusil à l'épaule, elle visait une tâche noire, s'avançant sans se cacher. La rage lui brouillait le regard. Ils avaient osés ! Ils avaient osés ! Ces salauds ! Elle ne pouvait le croire !!!

    « BAAKAAAAAAA !!!!!! »


    Puis elle tira, à l'aveuglette, sans savoir comment vraiment faire. Une tâche tomba, il en restait bien d'autres. Étrangement, elle s'était rassemblée sous l'apparition soudaine de la belle. L'une s'avança, tirant un sabre. Crow empoigna le canon de son arme, et balança sa crosse sur l'épaule de ce-dernier. Il tomba au sol. Elle envoya son pied lui éclater un oeil. Un second s'avança, il lui coupa une part de l'épaule. Mais son poing fusa et elle lui écrasa son gros nez, le faisant rebondir au sol sous sa puissance. Puis un coup de feu. Dans la cuisse. Crow tomba sous la douleur. Elle lève son menton vers le plus gros d'entre tous. Une tête de poisson. Il puait la mer. Il était laid. Il était monstrueux.
    Elle pleura de rage, et si ce con pensait pouvoir se frotter à Hook Island comme ça, il se trompait. Elle leva son arme vers la tête jaune. Et appuya sur la gâchette. Criant.

    Une balle perdue.

    Un homme vraiment plus costaud que les autres hommes déplaça son arme de la pointe de son sabre. Puis, d'un mouvement vif, lui trancha la joue. Peu profond. Du sang coula.

    « C'qui qu'tu r'gardes ? C'moi l'patron ici ! Hein, n'est-ce pas les gars ? C'est qui l'cap'tain des D.H. ?! »


    Dernière édition par Old Crow le Lun 30 Mai 2011 - 22:43, édité 1 fois


      « BAAKAAAAAAA !!!!!! »
      Le cri puissant et vibrant de colère déchire la place, faisant ainsi instantanément tourner toutes les têtes dans sa direction. Celle du pirate qui était en train de me tendre diligemment une bouteille de rhum est aussitôt fracassée par l'impact d'une balle, faisant ainsi voler son bandana en plus d'une bonne partie de ça cervelle. La malheureuse bouteille part alors dans les airs avant de se briser sur le sol, pour ma plus grande peine. Pute borgne ! Mais il aurait pas pu crever deux secondes plus tard cet empoté ?! Chienlit, il avait l'air foutrement bon son rhum...
      Tandis que les pirates s'activent précipitamment autour du tireur suicidaire, je fouille pour ma part d'un air blasé les tonneaux amassés par le pillage dans l'espoir de trouver enfin de quoi commencer la fête. La mort du pirate n'a même pas pris la peine de rester dans mon esprit plus d'une fraction de seconde.
      Finalement je mets la main sur un superbe magnum de rhum, dont je m'empresse de faire sauter le goulot d'une pression du pouce. Derrière-moi les cris de rage et de lutte se font de plus en plus forts, signe que notre tireur se défend comme un lion. Voir ces couillons de pirates peiner à mettre à mort un valeureux combattant pourrait bien s'avérer être un bon spectacle pour commencer la soirée, avant de passer moi-même aux choses sérieuses. Une sorte de mise en bouche pour s'ouvrir l'appétit quoi. Je m'assoie donc confortablement dans la pille de caisses et de matériel fraichement pillés, avant de reposer mes deux bottes sur le cadavre du Dark hunter qui me fait ainsi office de repose-pieds. Après une première goulet de rhum je porte enfin mon attention sur le début de combat, qui fait alors rage à quelques mètres de moi.



      Pfuuuiii... Mais ce n'est pas à un brave combattant que nous avons affaire messieurs dames ! Mais UNE brave combattante ! Bien que visiblement pas très à l'aise avec les armes, elle compense son manque d'expérience par une violence et une rage de vaincre admirable. Et puis... Par tous les tétons des bordels de Tortuga, quelle femme ! Dans toute la violence qu'elle dégage se reflète une beauté et une aura qu'il est si rare de ressentir. Sa généreuse poitrine ondulant au grès des coups qu'elle donne et qu'elle reçoit ne semble évidement pas être étranger à l'affaire. Bon sang, ça c'est un joli p'tit lot.
      Et dire que ces incapables sont en train de nous l'amocher... quel effroyable gâchis. Quand on a l'occaz' de mettre la main sur une prise comme celle là, cela mérite quelques efforts pour conserver son butin intact. Du moins dans un premier temps huhuhu. A chaque estafilade que la belle reçoit je grimace donc de mécontentement, affligé par un tel manque de self-contrôle de la part de mes alliés. Finalement le capitaine arrive à la mettre à terre d'une balle dans la cuisse... Navrant.
      C'est alors que son regard croise le mien. Un regard emplis de malédictions, comme deux portes ouvertes vers les enfers... Je soutiens le poids de ses yeux sans trop de problème, mais le simple fait qu'elle ne scille même pas devant le mien m'arrache un petit sourire admiratif. Bien qu'étant pour sa part un aller simple vers les profondeurs des abysses, mon propre regard ne semble pas être à même d'entacher sa détermination. Une vraie femme comme je les aime.




      « C'qui qu'tu r'gardes ? C'moi l'patron ici ! Hein, n'est-ce pas les gars ? C'est qui l'cap'tain des D.H. ?! »

      « T'as gueule Zanshi. Reste courtois et arrête de maltraiter la marchandise...
      Tu vois pas qu'la dame voudrait nous dire quelque chose ? »


      « Mais Thunder F... J'vais tout de même pas la laiss*... » commence-il avant de s'arrêter brutalement sous la pression qui enfle peu à peu entre le femme à genoux et moi...

      « Dis-moi ma belle, tu aurais bien intérêt à sortir les crocs mieux que ça si tu n'veux pas passer sous chacun de ces affreux. Par contre, dans le cas hautement improbable où tu arriverais à te défendre, tu aurais alors l'occasion de me faire payer au prix fort ta colère huhuhu. Je suis près à parier ma solde que tu n'as que ça en tête en ce moment même huhuhu. Alors si tu veux te venger du responsable de tout ce carnage, mérite-le ! »

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      « T'as gueule Zanshi. Reste courtois et arrête de maltraiter la marchandise... Tu vois pas qu'la dame voudrait nous dire quelque chose ? dit le gros poisson derrière le brigand. »

      « Mais Thunder F... J'vais tout de même pas la laiss... dit-il avec nervosité avant de s'arrêter, momentanément, alors que Crow se levait derrière lui. »

      Les cuisses de la belle tremblaient, et une longue coulisse de sang s'échappait de la plaie par balle. Elle pressa sur la blessure, serrant les dents, et les doigts contre son pantalon tout humidifié de rouge. Puis, son regard se leva, pointant directement les pupilles de l'homme-poisson. Qu'il était sombre, ce regard ! Elle grinçait des dents et respirait bruyamment. Les D.H. tout proches reculèrent, d'un pas, de deux, même de trois pour certain. Le capitaine de ces malfrats rangea son sabre, reculant pour céder la place à ce qui semblait être son boss et à qui Crow vouait la plus grande haine du monde !

      « Dis-moi ma belle, tu aurais bien intérêt à sortir les crocs mieux que ça si tu n'veux pas passer sous chacun de ces affreux. (Crow coula un regard malaisant sur ceux désigné par Toji.) Par contre, dans le cas hautement improbable où tu arriverais à te défendre, tu aurais alors l'occasion de me faire payer au prix fort ta colère huhuhu. Je suis prêt à parier ma solde que tu n'as que ça en tête en ce moment même huhuhu. Alors si tu veux te venger du responsable de tout ce carnage, mérites-le ! »

      À cette provocation, Crow grimaça. Elle n'aimait pas du tout la façon avec laquelle parlait ce démon, et comme il lui demandait, elle le ferait cher payer. Cependant, elle devait se méfier, suite à l'exposition de sa force sur Andrey le Tanneur. Mais rien ne l'empêcherait de se donner à fond, et de faire baver cex truands !
      Elle envoya virevolter son fusil dans les airs. Elle grogna fortement, fronçant les sourcils et son regard devenant fou l'instant d'un moment. Elle frappa dans sa paume de son poing et elle jura sur la tête de son fils qu'elle survivrait. Puis elle ouvrit les bras, et le sifflement du canon tournoyant retomba dans sa main. Elle appuya sur sa jambe blessée, ignorant la douleur, et se propulsa aux côtés du poiscalle. Elle commença avec un vigoureux coup de crosse, mais qui fut aisément bloqué par Toji.
      Rapidement, elle lança un bras et vint empoigner fortement la gâchette du fusil. Elle tirerait encore, mais cette fois, elle était assez proche pour viser ce gros sourire malsain. Et un beau trou au milieu du dentier, ça, ça défigurait !
      Elle recula, empoignant la crosse convenablement et tira. La balle fusa, mais passa bien au côté du visage du poisson. Et merde, si proche n'améliorait même pas son tire... Qu'elle était nulle ! Bon, pas grave, elle n'avait qu'à recommencer ! Elle pressa la gâchette. Rien...

      Merde ! Elle balança une dernière fois son arme, à la tête de Toji cette fois. Là, elle était mal !

      Spoiler:


      Dernière édition par Old Crow le Jeu 2 Juin 2011 - 20:53, édité 1 fois


        Moi qui pensais que la donzelle en avait dans le ciboulot... faut croire que j'me suis planté sur toute la ligne. J'avais tout d'abord imaginé qu'elle profiterait de mon attitude de retrait et de sa force pour mettre la branlée à ces couillons de D.H, mais la voilà qui me fonce dessus comme une furie. La belle et la bête se retrouvent donc face à face pour une valse riche en émotions. Pauvre folle ! Croyais-tu vraiment avoir la moindre chance contre moi ?! Je t'avais fait une fleur en te laissant l'occasion d'une vengeance partielle sur les pirates, mais tu l'a piétiné au sol. Faut croire que t'es pas le genre de femme qu'on attrape avec un bouquet. Essayons les gâteaux pour voir... Les tartes en l'occurrence.

        Nullement impressionné par la fureur qu'elle dégage, je contracte suffisamment mes muscles pour que l'impact de la crosse ricoche sur ma peau écailleuse, me laissant indemne. Elle a de la force pour sûr, mais elle est loin d'en maîtriser la puissance. Curieux de voir ce qu'elle me réserve, je ne contre-attaque pas tout de suite. M'amuser avec mes proies a toujours été un de mes vilains défauts... une habitude dont j'ai dû hérité dans les arènes de MarieJoa. Loin de se décontenancer la voilà qui essaye ensuite de me faire un plombage carabiné si vous me passez l'expression. La balle siffle devant mon nez, me laissant humer la douce flagrance de la poudre noire. Un parfum adéquat pour une femme tout feu tout flamme.

        Bon sang ce qu'elle peut être sexy ! J'ai toujours eu un faible pour les femmes de caractères, le plus souvent pour leurs plus grands malheurs. Mais celle-ci... Celle-ci me fait littéralement bouillir les artères ! Chacun de ses mouvements me rapproche de plus en plus de l'excitation, de la plus petite mimique guerrière qui fait s'enflammer son regard aux amples mouvements de ses courbes sensuelles lorsqu'elle se jette vers moi. J'aurais presque l'impression qu'elle recherche mon désir... Mais ne nous leurrons pas, tout ça est dans ma tête, son seul but restant ma mise à mort. C'est pourquoi je décide de passer enfin à l'action. Si tu veux jouer ma belle, jouons !


        Ma main droite saisie alors violemment son poignet au moment où celui-ci voulait m'abattre son fusil sur le crâne. L'étau se resserre ensuite en une fraction de seconde, juste suffisamment pour faire grincer ses os sans pour autant les rompre. Un petit sourire suffisant aux coins des lèvres je la toise alors de toute ma hauteur. Tu croyais quoi ? Que ton courage et tes beaux sentiments allaient te sauver ? Navré chérie, mais ça ne se passe pas comme ça dans mon monde.
        Sans prendre la peine de me mettre en posture de combat je la gratifie alors immédiatement d'une gifle d'anthologie ! Ma paume claque contre sa jolie frimousse comme une voile gonflée par une soudaine bourrasque. Si je ne la tenait pas encore, nul doute qu'elle aurait volé à l'autre bout de la place. Mais là voilà encore dans ma poigne, ballottée comme un pantin dans les mains d'un enfant violent. La pauvre petite doit voir trente six chandelles... Comme quoi on pourra pas me traiter de radin huhuhu.



        « Hey les gars ! Il est temps de se faire un petit feux de joie pour se réchauffer le cœur. Foutez moi le feu à l'ensemble des taudis de ce bled. »
        clame-je aux pirates attroupés.

        « Mais Thunder F. c'est déjà le cas, laisse le temps aux flammes de partir. On a pillé toute les baraques et l'incendie se repend dans tout le village. Ce n'est qu'une question de minutes... »


        « Tout le village ?... Alors pourquoi je ne vois pas de flamme sur la maison qui se trouve en haut de cette colline ?! »
        leur lance-je en désignant de l'index la maison des Crows.



        Moins d'une minutes plus tard un petit contingent de flibustiers se ruait vers la maison munis de torches. Vu leur excitation, je doute qu'il prennent même le temps de la fouiller avant d'y mettre le feu. Huhuhu de vrais mômes.
        Pour ma part il est grand temps de m'occuper de ma douce et tendre cavalière, qui semble déjà avoir reprise des couleurs. Un coup de poing dans l'estomac devrait cependant la maintenir calme encore un peu. Juste le temps de nous trouver un coin sympa où discuter peinard. La petite maison là-bas devrait faire l'affaire, l'incendie l'ayant épargné pour le moment. D'habitude je ne suis pas un adepte des « relations forcées », préférant largement payer pour une bonne compagnie plutôt que d'avoir à user des poings... Mais cette furie a réussi à ouvrir en grand les portes des mes instinct les plus sauvages... Un désir incontrôlable a saisi toute mon âme, ou plutôt j'ai laissé ce désir m'engloutir. Y a des fois où il est bon de se laisser aller à quelques excès huhuhu. Je la jette donc violemment à l'intérieur de la bicoque avant de m'y enfoncer à mon tour, claquant à la volée la porte derrière moi.



        Dernière édition par Toji Arashibourei le Jeu 2 Juin 2011 - 22:29, édité 3 fois
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        Son mouvement était ample et bien peu différent de ce qu'elle exécutait habituellement. Laissant plus son bras tomber que frapper vraiment, elle criait un dernier coup, sautant vers la tête du poisson. Les yeux injectés de sang, le regard d'un meurtrier, il n'était pas bon d'avoir cet état psychologique version Crow sur le dos. Et elle qui adorait le poisson, surtout le gros esturgeon, elle allait enfin pouvoir goûter le fait de pouvoir fracasser la tête d'un poiscalle contre son poing pour ensuite l'évider et le bouffer !
        Dans tout son élan, son bras tomba comme un châtiment du ciel. Se dirigeant droit sur le crâne du démon jaune, elle allait lui fendre les deux yeux. ELLE ALLAIT LUI FAIRE BOUFFER CETTE FACE DE PROFITEUR !!

        Son corps s'arrêta d'un coup, et elle ne comprit pas sur le champ ce qu'il advenait de son élan. Balancée un instant au bout de son bras retenu par la poigne puissante de Toji, elle lâcha son arme. Sa figure était à la hauteur du torse de l'homme-poisson, et c'était pour une de ses rares fois qu'elle voyait que sa force brute ne servait à rien. Mais elle n'eut pas le temps de plus penser. Ainsi à dépourvue et visiblement sans défense, le gros lui administra un sédatif... Plutôt brutal.
        Crow crut que sa mâchoire allait se décrocher de son crâne, tellement la claque avait été violente et rapide. Elle fut sonnée sans ménagement, et toujours pendouillante au bout de son bras, elle resta un long moment à couler un regard tout mou sur le sol encombré de déchets. Ses oreilles sifflaient. Elle avait peine à entendre l'échange entre l'homme-poisson et les D.H., et s'en fichait bien. Car sa tête lui faisait atrocement souffrir... Sa cervelle devait s'être avoir roulée un bon nombre de tours dans sa boîte, et Crow en était toute étourdie. Mais d'où venait cette force ? C'était comme qui dirait surhumain ! Non, c'était poiscallain !

        Elle reprit ses esprits lorsque son corps était lamentablement traîné par la grande masse qu'était Toji. Mais elle eut beau se démener comme une démone, elle reçût de nouveau la médecine Arashibourei, mais cette fois, dans l'estomac. Encore une fois, tout devint flou. Elle s'était écrasé contre le gros poing écailleux de Thunder F..
        Encore une fois, elle ne se réveilla que lorsque, sans délicatesse, T.F. la projeta contre la table à l'intérieur d'une masure toute proche. Se cognant la tête sur plusieurs objets qu'elle n'avait put identifier, elle tenta se de relever. Mais le pied du gros monstre la tint au sol, alors qu'il claquait la porte violemment. Ce salaud ! Elle savait ce qu'il voulait ! Mais il était clair qu'elle ne se laisserait pas faire. L'instinct bestial du poiscalle la retint un instant, mais alors qu'il changeait de main pour l'agripper plus fermement et pouvoir ainsi, sûrement, penser à déverser son trop plein dans le bas-ventre de la belle, elle réussit à reculer d'une bonne foulée et à empoigner une chaise comme arme.
        Crow la fracassa contre le monstre, mais il n'eut pas, sembla-t-il, de dommages visibles. Il était fait en quoi bordel ? Bien qu'en se posant la question, elle eut légèrement sa réponse, alors qu'un nouveau coup la calma. Tombant à genoux, elle n'avait d'autres choix que de se résigner... À genoux, elle allait se laisser prendre...
        Mais une lueur attisa sa curiosité, du coin de l'oeil. Tournant légèrement la tête, elle vit, à travers le carreaux brisé, sa petite maison blanche. Et son toit en train d'être rongé par les premières flammes des torches des Dark Hunters. Ce fut le petit coup au derrière qu'elle attendait.

        Momentanément, elle perdit son calme, et reprit toutes ses forces. Un sourire carnassier s'étira sur ses belles joues, et le sang qui coulait accentua son regard de prédateur. Elle allait les tuer, les massacrer, si... Elle n'osait même pas y penser.
        Elle se releva, bombant le torse, mais gardant le visage bas. Elle en avait mal aux jointures, tellement qu'elle serrait des poings. Sa jambe tremblait, mais non par douleur, mais pour retenir toute cette fulgurante énergie qui la prenait, d'un coup, et avec grande peine.

        « Ne touches pas à mon fils... marmonna-t-elle d'abord. »

        Il ne devait pas avoir compris.

        « Ne touches pas à mon fils. dit-elle à voix haute. »

        « NE TOUCHES PAS À MON FILS ! »



          « NE TOUCHES PAS À MON FILS ! »

          Houlà ! Mais qu'est cqu'elle a à beugler comme ça la miss ?! C'est quoi son délire avec son mouflard ? Nageant dans l'incompréhension et la surprise je jette un rapide coup d’œil autour de moi, regardant même sous mes bottes pour voir si je serais pas en train de lui marcher dessus par inadvertance. Nan mais sans déc' faudra qu'on m'explique ce qui lui arrive.
          Enfin bon, c'est pas ça qui va nous arrêter dans notre petit duo romantique. Décidant qu'il était largement temps de passer aux choses sérieuses je raccourci la distance nous séparant, tandis que ma belle reste fermement campée sur ses deux pieds. Le souffle court et le visage fermé, je ne saurais vraiment dire ce qu'elle peut bien penser à ce moment là. Qu'importe, ce n'est pas le genre de préoccupations qui m’intéressent dans le moment présent. Je laisse donc lentement courir ma main palmeuse le long de sa joue, sinistre parodie d'une tendresse déplacée. Délicatement, tel le calme avant la tempête, je lui relève son joli minois. Mais au lieu du regard brisé et faible auquel je m'attendais, j'ai sous le nez un pur concentré de fureur mal contrôlée. Une étrange sensation de malaise m'envahit une seconde... Cette seconde, c'est le temps qu'il faut à ma victime pour me foutre son poing dans la gueule !

          Balayé par la puissance de la frappe, me voilà soufflé hors de la maison avant d'effectué un long roule-boulé dans la poussière de la place. Aouuuuuch... Putain qu'elle punch cette femme ! Pour un peu je s'rais presque amoureux ahahhahaha...aouch ! La molaire ensanglantée que je crache au sol n'est évidemment pas de cet avis. Le temps de m'remettre debout la voilà qui jaillit à son tour de la maison, avant de foncer comme une démente vers les collines. Putain mais j'croyais que toutes les misères qu'on lui avait fait subir l'auraient un peu entamé... Kedal ! A croire que ce bout de femme a été taillée dans un bloc d'énergie brute !

          "Thunder F.-aniki ! Ca va ?!"

          "Bwouahah, ça va ça va ! Arrêtez-la au lieu de vous inquietez pour rien bande de couillons !"


          Rhalalala... la demi-douzaine de pirates qui se jettent dans ses jambes n'y changeront rien. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire les voilà tous sur orbite, victimes malheureuses du typhon féminin ! Elle poursuivra ainsi sa route, directement vers la maison en flamme sur la colline. C'est donc ça qui l'aurait mis dans cette état ?... Étonnant. Après m'être tranquillement épousseté et avoir masser ma douloureuse mâchoire, je me mets donc en route à mon tour vers la colline. Suivant les traces de la miss, je ne devrais pas tarder à la rattraper. Je lui laisse un peu d'avance voilà-tout, huhuhu. Cours petit lapin, le grand méchant loup est derrière toi.


          (...)


          Quelques minutes plus tard me voilà donc en vue de la bicoque, ou je devrais plutôt dire du gigantesque brasier. D'immenses flammes lèchent le ciel depuis les innombrables trous du plafond, tandis que la moindre fenêtre ressemble aux portes d'un gigantesque four ! Le fracas assourdissant de la chaumière qui flambe se perd dans la nuit qui est maintenant tombée, offrant le superbe contraste d'un ciel d'encre et du rouge profond d'un bucher. Un décor si romantique... à moins que ce ne soit dramatique ? Allez savoir. Perdu dans la contemplation de ce spectacle, je n'ai même pas aperçu les deux silhouettes, étendues au sol sur le seuil de la maison. Notre furie préférée est affalée là, blottissant dans ces bras un petit être. Un rapide coup d’œil intrigué me laisse voir la masse informe d'un enfant à moitié carbonisé, sur lequel s'écoulent les larmes d'une mère brisée. Quelle chienlit... Comment il a fait pour se retrouver piégé dans les flammes ce p'tit con ? Pffff... on va mettre ça sur le compte de la malchance ou de la sélection naturelle, au choix.

          Enfin bon, c'est pas tout mais j'ai encore ma libido au plafond, et ce n'est pas ce décor flamboyant qui va couper mes ardeurs, bien au contraire. La vision de cette femme soudainement si fragile enfle un peu plus le désir que j'ai en moi, faisant bien vite oublier ce petit meurtre accidentel. La vie et la mort dans une même scène. Si j'étais une tarlouze de poète j'pondrais bien quelques vers pour l'occaz' tiens !
          Mais fini les réflexions... place à l'action ! En deux enjambées je me place derrière elle, avant de plonger ma main dans ses cheveux. Sans la moindre once de délicatesse je la tire alors vers moi, avant de la soulever à ma hauteur. Après une gifle de retrouvailles, me voilà de nouveau avec toute son attention. Un fougueux baiser me laissera ensuite un délicieux goût dans la bouche... si l'on exempte celui du sang qui s'écoule de ma lèvre après qu'elle me l'ai à moitié arrachée. Pour ce qui est de la tendresse j'pense pas qu'on puisse espérer mieux de nous deux de toute façon, huhuhu. L'instant d'après la voilà donc jetée au sol, ouverte à mes pulsions bestiales. C'est l'heure de la chevauchée du siècle !


          (...)


          Moins d'une heure plus tard je la laisserais seule avec son chagrin et sa douleur. Pour ma part je profite encore un peu de la chaleur du brasier, sans faire le moins du monde attention au cadavre de l'enfant ou aux sanglots de sa mère. Je m'allume alors un de mes précieux cigares SW, dont chacune des bouffées que je savoure encrera en moi le délicieux souvenir de cette nuit mémorable... Au moment de m'en aller, je m'adresse une dernière fois à elle.

          "Et bien merci ma belle, on remet le couvert quand tu veux.
          Rooooh arrête de pleurer ma jolie, tu sais cqu'on dit des mômes ? Un de perdu, dix de retrouvés huhuhu !
          Avec un peu de chance je viens déjà de t'offrir le premier d'la série.
          Mwouahahahahah !"

          Je m'en vais ensuite l'esprit léger et l'âme en paix, sans le moindre regard en arrière.
          Les remords n'ont jamais été mon fort.



          [Pour ma part c'est fini. Tous les D.H disparaitront en mer le lendemain, mais j'ai laissé quelques indices dans mes post pour que tu puisse courir après Thunder F. et peut être faire le lien avec un certain Toji.]
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          • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei
          Se traînant au sol, la belle gémissait. Tentant de masquer sa chair nue, d'une main, serrant les cuisses, elle voulait également prendre son tout petit dans ses bras. Sa maison en flamme, son honneur salie, sa raison de vivre : morte... Et l'ombre de son meurtrier qui redescendait vers le village, son ouvrage perpétué. La belle ne voyait plus grand chose, tant les larmes lui brouillaient la vision. D'une main tâtante, elle chercha le corps chaud, trop chaud de son Little Crow, et le rapprocha vers son coeur. Elle s'assit, pleurant de plus belle, le serrant le plus fort qu'elle le pouvait. Il la fixait, de ses grands yeux blancs, une expression de peur figée à jamais sur son visage. Ces salauds avaient tués de sang froid et sans même accorder à son fils un répit, aussi petit soit-il. Déjà qu'il combattait tout les jours son handicape, il devait avoir souffert le martyre. S'étant extirpé de l'armoire avec difficulté, elle l'avait trouvé suffoquant, toussant ses dernières réserves de vie. Et elle n'avait même put le pleurer en paix, car il avait fallut que ce monstre de Thunder F. vienne lui tomber à nouveau dessus. Défaite, elle n'avait opposée aucune résistance, se laissant chevaucher comme un pantin sans vie, ses joues baignées de larmes. Durant tout la sale besogne du poiscalle, son fils mort la fixait, et se regard sa vie l'avait pénétré encore plus profondément que Toji. Il lui avait fait encore plus mal.
          Crow avait trahi son fils !


          Lorsqu'on la retrouva, sa maison fumait, écrasée au sol en très faible brasier. Crow, recouvert d'un drap à moitié brûlé, pleurait toujours, serrant encore son fils de la même vigueur. Elle se laissa prendre son fils, car elle n'avait plus la force de rien faire. Mentalement et physiquement, elle avait dépassée ses limites. Elle se laissa prendre et déposer dans la demeure de sa tante, où elle piqua un somme long et réparateur. À son réveil, elle ne pleurait plus, elle ne criait plus. On pensait que la tristesse était tombée.
          Le jour de l'enterrement, Hook Island en pleine reconstruction, sur la plage où la mère et le fils avait l'habitude de pique-niquer, la cérémonie se déroula sans encombre jusqu'à ce qu'on fasse glisser le corps dans le trou. À ce moment, Crow se jeta sur le petit cercueil et dix hommes furent nécessaire pour la retenir. Mais encore, ceinturée de toute part, Crow mettait encore à mal. Elle cria si fort ce jour qu'elle perdit la voix pour un mois. Little Crow est maintenant couvert de sable.


          Sortant de sa maison, la femme au ventre rond regarda d'un oeil las le village, reconstruit depuis plusieurs mois. Plus d'une demie-année s'était écoulé, et pour la plupart des habitants, l'incident avait été du passé. On avait pleuré les morts, on les pleurait encore, mais on faisait son deuil et continuait sa vie. Depuis l'incident tragique, Crow avait été renommée Old Crow, car elle s'était isolé et on jugeait que l'appeler avec le simple sobriquet lui rappelait de trop mauvais souvenirs. Sa maison reconstruite, la seule personne s'y faufilant fut Maxim, qu'on appelait désormais Boubou. Mais encore, il posait des vivres sur le perron puis repartait, sans même savoir si Crow était toujours en vie. Seul indice : la nuit, lorsqu'il revenait, le panier était vide à tout coup.
          Car seule dans sa grande maison blanche, Crow souffrait pour l'enfant qui croissait en elle. Celui de son tortionnaire. Celui de Thunder F..

          Regardant au loin, Old Crow serra sa robe. Il venait, il poussait. Bientôt, elle accoucherait. Mais elle devrait se débarrasser de l'enfant... Sa gorge se noua, les larmes lui vinrent au yeux. Elle rentra. L'enfant vint la nuit, et elle mit bas cette bête seule, dans le sang et les larmes ; l'effort et la douleur.
          Le lendemain, elle partit à la plage, son marmot au bras. Il était à moitié poisson, et Old Crow décida donc qu'il reviendrait à la mer de décider de son sort.
          Un dernier regard. Un sourire aiguisé du poisson. Son coeur se fendit... Il avait des ressemblances avec son fils.


          Il fut nommé Little Crow Jr..