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Suite des événements joués ici.




***




L'archipel de Shabondy se profilait enfin devant les Blattards. Depuis leur abordage en mer, trois jours s'étaient écoulés. Des journées assez désagréables malgré leur prise avaient suivi. Bien que d'habitude, la caravelle nouvellement nommée "Le Grouillant" sur lequel ils naviguaient hébergeait une vingtaine d'hommes en son sein, ils furent quatre vingt deux à séjourner à bord jusqu'à leur arrivée sur la terre ferme.
Un premier stock d'esclaves se montant à soixante deux personnes avait été attaché partout sur le navire, si bien qu'il était impossible de circuler où que ce soit sur "Le Grouillant" sans marcher sur un malheureux captif. L'embarcation était prévue au mieux pour quatre personne et en contenait le double depuis plus de deux jours.

Les tensions avaient fini par monter assez vite du fait de certaines divergences d'opinion. Trimer sur "Le Grouillant" était déjà une tâche éreintante en soi, mais d'autant plus avec des prisonniers attachés dans chaque recoin du vaisseau. Pire encore, le simple fait que les provisions soient partagées avec les esclaves en devenir scandalisa plusieurs membres d'équipage. L'un d'eux avait osé faire remarquer à Joe qu'il était inutile de nourrir les prisonniers. Depuis, le bougre avait deux incivives en moins.

Le cafard tenait à ce que ses captifs soient en bonne santé, ils étaient sa marchandise, et il ne voulait pas que ses biens soient abîmés d'une quelconque manière que ce soit. Aussi, ils avaient droit aux mêmes repas que tout membre d'équipage. Afin de dissuader toute tentative d'évasion à bord, les prisonniers étant trois fois plus nombreux que l'équipage, le forban pernicieux avait enfermé les enfants dans la remise et menacé d'en tuer un au moindre battement de cil suspect. Ainsi il avait maintenu, du mieux qu'il pouvait, un semblant de cohésion à bord.

- Tu m'as dit le Grove 21 c'est ça Zujo ?

Son second acquiesça. Si Shabondy était si propice aux pirates, cela tenait au fait que l'archipel était décomposé en plusieurs districts, certains représentant des zones de non droit permettant la prolifération des activités les plus douteuses. Le chasseur s'était déjà rendu sur Shabondy il y a quelques années de cela et connaissait la musique.

Joe contempla l'archipel. Il n'avait pas l'air trop douteux comparé à bien des îles sur lesquelles il avait posé les pieds depuis qu'il était arrivé sur Grand Line. De drôles de bulles s'évadaient du sol flottant dans l'air. Prudent, voire paranoïaque, le cafard avait harcelé Zujo pour s'assurer que les bulles n'étaient pas nocives ou empoisonnées. La troisième voie était l'école de la vie, une fois traversée, on était perpétuellement sur ses gardes.

Ils amarraient aux quais du Groove 21. Déjà, une équipe de garde de cinq homme avait été sélectionnée, les autres se ruant aux quartiers de plaisance les plus proches pour faire siffler leurs berries récemment acquis suite à leur dernier abordage.

- Vous allez où comme ça ?!

Stoppés net dans leur élan, tels des gosses privés de récréation, les Blattards déjà usés d'avoir partagé leur navire avec les prisonniers n'avaient qu'une hâte, se détendre comme le faisaient tout bon pirate.

- Capitaine on est quai, on n'a pas quartier libre ?

Le dit capitaine secoua la tête vivement.

- Que dalle, j'ai des projets ici ! Vous aurez le temps de vous occuper mais avant, je vais avoir besoin de main d'oeuvre pour un projet.

Un petit bonhomme à la moustache touffue se présenta à eux comme sorti de nulle part.

- C'est donc vous Joe Biutag ?

Les Blattards étaient attendus.
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Rares étaient les civils capable de garder un tel calme devant une bande de pirates sanguinaires dont la cruauté se lisait sur la gueule de certains. Mais cet homme ci était imperturbable, des pirates, il devait en avoir croisé plusieurs milliers avant Joe et les siens.
Ce dernier s'avança d'ailleurs vers le petit moustachu pour s'empresser de lui serrer la main avec la familiarité des forbans mal lunés.

- Monsieur Bine ! Un plaisir de vous voir ! Zujo vous a parlé de moi j'espère ?

Le chasseur, à la demande de son capitaine, avait contacté Bine par escargophone. Il s'agissait d'un contact à lui qui servait d'intermédiaire pour écouler les marchandises volées ou destinées uniquement au marché noir. Un ami de la piraterie, cela allait sans dire. Toutefois, si il avait été contacté cette fois-ci, ce n'était pas pour une histoire de recel.

- Bordel et il est passé où Zujo d'abord ?

Un homme prit la parole malgré la colère manifeste de son capitaine. Le chasseur s'en était allé enterrer Ran, un membre d'équipage ayant fait une mauvaise chute du haut du mât du fait de la tempête qui les avait frappé en venant ici. Joe se souciait peu de ses hommes, mais son second était un homme bien plus attentionné qu'il ne le montrait et tenait à chacun d'entre eux.

- Ce n'est pas gravissime jeune homme, nous pouvons régler la transaction entre nous.

Brandissant un papier enroulé d'un turban rouge, le petit bonhomme semblait déterminé à en finir rapidement. Le cafard prit une grande bouffée d'air. Depuis qu'il était descendu du vaisseau, il tenait dans sa main droite une mallette qu'il conservait contre lui précieusement.

- Je présume que l'argent est là dedans.

Sans avoir entendu parler de la moindre transaction à bord, ni même de ce qui se trouvait dans la mallette, les Blattards observèrent intéressés, en ayant oublié jusqu'à leurs envies de bordel. Bine se saisit de la malette et fronça légèrement les sourcils en essuyant de la résistance.

- Monsieur Biutag, pendant une transaction, la coutume veut que vous payiez pour ce que vous achetez.

Déglutissant, Joe n'était pas franchement jouasse.

- L...Laissez moi juste un instant s'il vous plaît.

Dans la malette, cent dix millions de berries. Avare qu'il était, il allait de soi que Joe était réticent à l'idée de se débarrasser d'une telle somme. Fermant les yeux, il tendit son bien à son partenaire de transaction qui lui remis le bout de papier en échange.
Bine ouvrit la mallette et compta la somme. Tout était en ordre.

- Soyez gentil avec eux...

Gémit le forban un sanglot dans la voix. Puisqu'il faisait face à un individu manifestement perturbé, le moustachu acquiesça.

- Ne vous inquiétez pas, nous nous entendrons très bien. D'abord je vais les emmener à la fête foraine, et ensuite je les déposerai dans mon coffre où ils se feront plein de copains.

Même si cela avait été dit sur le ton de la plaisanterie, le cafard le remercia de cette attention. Dire qu'il aimait l'argent était un euphémisme. Dépliant le bout de papier, il vérifia surtout le sceau en bas du certificat. Il était authentique. Alors que Bine s'en allait vers d'autres aventures douteuses, Joe, délesté de plus de cent millions de berries, tenait entre ses mains un certificat de propriété. Au sein du Grove 21, zone de non droit absolue, son rêve allai se réaliser. Il pourrait enfin ouvrir son commerce d'esclaves .

- Capitaine vous... Vous pleurez ?

Larmes aux yeux, visage hargneux Joe braqua son mousquet sur l'impertinent qui avait osé lui faire la remarque.

- On va voir qui c'est qui va chialer quand va venir le moment de faire des travaux !

C'était pour cela qu'il les avait retenu. Si il était propriétaire des lieux, aménager le tout pour en faire un dépôt d'esclaves ne serait pas une partie de plaisir. Surtout pour les esclaves qui eux aussi seraient amenés à travailler dur. Après tout, il allait devoir démontrer la valeur de ses esclaves. Les faire travailler comme des bêtes serait un bon gage de qualité.
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- Capitaine, on pourrait pas aller au bordel juste histoire de tirer un coup et décompresser ?

Assez vif pour se permettre quelques réparties cinglantes, le cafard ne prit aucune pincette pour répondre à ses hommes.

- Au bordel ?! Continuez à vous plaindre et je vous y enverrai pour tapiner ! Tant que le boulot ici n'est pas fini, on ne se repose pas !

Au moins, les esclaves ne se plaignaient pas. Bien sûr, ils pleuraient et gémissaient. Mais la perspective de voir leurs enfants abattus devant eux avait le don de calmer leurs revendications sociales. Membres d'équipage comme esclaves étaient armés de pelles et de pioches.
Pour cent dix millions de berries, le terrain obtenu par le forban était très grand, mais seule une petite boutique constituait l'immeuble du coin. Joe voyait grand. Il ne comptait pas aggrandir la boutique, là où on passerait commande. Mais en dessous, il faisait creuser une gigantesque galerie où il comptait installer les cages. Tout du moins, où il comptait faire en sorte que ses hommes installent des cages. Lui se contentait de "superviser".

Allégé de cent dix millions de berries, il n'avait pas le coeur à l'ouvrage, c'était un homme sensible. Feignant surtout. Mais sensible tout de même. Tout le matériel de construction était prêt, il ne restait plus qu'à laisser son monde faire le boulot.

- Capitaine.

Couvert de terre, le chasseur vint interpeller Joe.

- Il faudrait les laisser prendre du bon temps, sinon cela va mal se terminer.

Bras croisés, adossé au mur de sa boutique, le cafard ne bougea pas un seul muscle du visage suite à cette requête.

- J'y comptais bien Zujo. Mais si je leur annonce tout de suite, ils vont se reposer sur leurs lauriers. Quand je leur dirais après une longue journée de travail, ils me verront comme un capitaine altruiste à l'écoute de son équipage hinhin.

Son second ne rigola pas, restant impassible.

- Comment était l'enterrement ?

Sachant que son capitaine risquait d'être désagréable si ils abordaient ce sujet, Zujo, armé de sa pelle descendit dans la galerie par une petite échelle prévue à cet effet. Travailler lui ferait du bien. Si il estimait son capitaine pour l'acharnement et la ruse dont il faisait preuve, l'aspect perfide du personnage entamait son moral. Depuis la mort de Ran, il avait compris à quel point la vie des siens importait peu au cafard, l'amenant à prendre un peu de distance par rapport à son capitaine.
Trop peu perspicace pour se rendre compte que son second lui en voulait du fait de son manque total d'empathie, Joe se trouva un coin où faire la sieste dans la boutique. Le soir venu, il laisserait vaquer tous ses hommes dans les taudis qui servaient de lieux de plaisance et se chargerai de surveiller le navire seul. Il savait quand lâcher un peu de lest pour éviter la grogne au sein de son équipage.
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Une semaine de travail acharné à raison de trois nuits à faire la fête avait constitué le rythme de travail des Blattards. Les esclaves eux étaient ramenés au vaisseau chaque soir. Afin de leur remonter le moral et s'assurer qu'ils travaillent toujours avec le même acharnement, le cafard les laissait même voir leurs enfants. C'est dire si il était altruiste.

Le large tunnel en sous sol avait été creusé et les parois stabilisées. À présent le projet consistait en la construction de cages de fortune de cinq mètres carrés chacune. Pour cela, il faudrait enfoncer de longs pôles métalliques en guise de barreaux dans la roche du sous-sol. Si la tâche avait semblé simple au premier abord, elle s'avéra vite devenir une plaie.
Aussi larges pouvaient être les couloirs souterrains, manoeuvrer les longues tiges en métal était un exercice d'habileté en soi, et les enfoncer dans la roche un calvaire. Mais il fallait ce qu'il fallait pour s'assurer que les esclaves ne puissent pas s'enfuir.

Gérer les portes de cachot fut un exercice tout aussi périlleux et éreintant. Tout du moins, pour les Blattards et les esclaves. Joe lui, ne bougeait toujours pas la moindre oreille. Cependant, suffisamment rusé, il avait réussi à faire croire que cela était dû au fait qu'il gérait de la paperasse administrative pour s'assurer être en parfaite régularité.
En réalité, son certificat de propriété seul le prémunissait de tous ces désagréments. Il travaillait d'ailleurs si peu qu'il s'en lassait.

Alors, prétextant un rendez vous quelconque, il s'en alla à la fête foraine. Grande roue, auto tamponneuses, il fut de toutes les attractions, se délectant au passage d'une barbe à papa sous l'oeil terrifié des civils inquiets qui reconnaissaient le terrible Joe Biutag primé à hauteur de millions et de millions de berries du fait de ses méfaits odieux.

Quand il revint, au coucher du soleil, quelques minutes avant de laisser ses hommes vaquer à leur débauche nocturne, on lui fit remarquer le rose aux coins de ses lèvres du fait de sa consommation excessive de friandises.

- Ça ? Je me suis juste mis sur la gueule avec un commodore de la marine. Des éraflures rien de plus.

Tous y croyaient dur comme fer, le cafard était doué pour tromper les simples d'esprit.

- Mais d'habitude, les égratignures c'est censé être rouge pas r.....

Regard plissé, montrant les dents, Joe réussit à convaincre le curieux de se taire. Encore une journée bien remplie.

- Sinon Zujo où il est ?

S'essuyant le visage dégoulinant de sueur avec son propre maillot, l'un des derniers hommes n'étant pas encore parti en taverne le renseigna. Le chasseur ne quittait plus la galerie, y travaillant le jour et y dormant la nuit. Si il voulait discuter avec lui, Joe devrait prendre une pelle et se mettre au travail lui aussi.
Crachant à même les planches de sa boutique, regardant l'accès menant au souterrain d'un air dédaigneux, il se refusa à aller le voir. En tout cas, après une semaine sans le croiser, il avait compris que tous deux étaient en froid, bien qu'il n'en ait toujours pas saisi la raison.

- Tant qu'il bosse qu'est-ce que j'en ai à foutre....

Il essayait de s'en convaincre, mais avant la mort de Ran, son second et lui s'entendaient parfaitement bien. Cela l'agaçait quelque peu de ne plus avoir avec lui l'un des seuls hommes à bord digne d'intérêt.
La nuit tombait et Joe alla monter la garder sur "Le Grouillant", fermant la cale où étaient entreposés les esclaves se réjouissant de retrouver leurs enfants. Bientôt, les cellules qu'ils construisaient à la sueur de leur front seraient les leurs.
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- C'est bon capitaine ! Deux-cent cellules prêtes à l'emploi ! On pourra bientôt ouvrir !

Le cafard se serait volontiers réjoui de cette nouvelle si il n'avait pas été obsédé par cette pensée qui le tourmentait depuis une semaine. Cela faisait une quinzaine que Zujo et lui ne s'étaient pas entretenus, ses discussions avec son second lui manquaient, il avait fini par l'admettre en son for intérieur.

Mmmh mmmh...

Rien d'autre ne sortit d'entre ses lèvres en guise de cri de satisfaction. Ce rêve de devenir esclavagiste approchait, il l'avait caressé si longtemps et maintenant, ce dernier relevait du concret. Pourtant, l'absence du chasseur lui pesait au point d'atténuer son euphorie naturelle.

- Bon boulot les gars. Escortez les esclaves comme chaque soir, je viendrai relever la garde sous peu.

Joe montra si peu de joie que ses hommes en vinrent à se demander si ils avaient fait du mauvais boulot. Mais observant le regard vide de leur capitaine, rivé sur le sol, ils comprirent que quelque chose le tourmentait. Le cafard n'était pas du genre à partager son état d'esprit avec qui que ce soit. Lui demander si il allait bien eut été un prétexte valable pour qu'il sorte son mousquet à triple canon et ne fasse feu. Aussi, sans discuter, les hommes se dispersèrent, les uns ramenant le troupeau d'esclaves au navire, les autres allant se dévergonder comme ils le faisaient depuis de si nombreux soirs dans les troquets douteux du Grove 21.

Vidé de toute présence humaine, la boutique n'hébergeait plus que Joe, seul. Tout le long de son périple sur Grand Line il avait été seul, même avant d'ailleurs. Cette solitude, il s'en était accoutumée, l'avait domptée, en avait même fait une maîtresse. Pourtant, il lui semblait que c'était la première fois depuis longtemps que la présence de quelqu'un lui manquait. Celle d'un ami.

Zujo était ce qui se rapprochait plus de cet ami, et il lui semblait l'avoir perdu de vue depuis trop longtemps. Mettant sa fierté de côté, il se saisit d'une pioche et descendit enfin dans le souterrain. Le travail accompli par ses hommes était bien mieux que ce qu'il aurait espéré. Les parois étaient lisses, les barreaux parallèles. Se saisissant à pleine poigne de chacun d'entre eux, aucun ne sembla disposé à bouger ne serait-ce que d'un millimètre.

- Enfin décidé à travailler ?

Assis à même le sol dans le couloir jonché de cellules s'étendant à perte de vue, le chasseur était resté là, une barbe épaisse remplie de poussière ornant son visage grave.

- Ça ?

Levant la pioche qu'il tenait dans la main, Joe poursuivit.

- Oh non, c'est pas pour bosser que je l'ai amenée, mais pour te la foutre dans la gueule. Je peux savoir pourquoi tu te fais si rare en ce moment ?! Monsieur Zujo est trop bien pour nous autre le peuple de la surface ?

N'y allant jamais par quatre chemins, le cafard allait toujours au plus pressé. Ne cachant pas sa contrariété, il affichait une moue de petit caïd, relevant le coin droit de sa lèvre supérieure et octroyant un regard dédaigneux à son second. Ce dernier pouffa légèrement. Rire n'était pourtant pas dans ses habitudes.

- Typique de Joe Biutag ça... Pas même le moindre remord.

Première fois qu'il l'appelait pas son nom. Jusque là, même si il avait été autorisé à tutoyer le cafard, ce dernier avait toujours insisté pour qu'il se réfère à lui en tant que capitaine.

- Ran était un ami de dix ans, il....

Coupé dans ce qui s'annonçait être un long discours larmoyant, le capitaine des Blattards n'avait pas l'intention de le laisser poursuivre.

- Ran était à mes ordres. Il est mort au court d'une tempête. C'est malheureux je suppose, mais c'est le risque du métier.

Se relevant vivement, Zujo comptait bien s'occuper de son capitaine pour lui faire comprendre physiquement à quel point la mort de Ran l'avait affecté. Cependant, son capitaine avait été plus prévoyant et le braquait déjà de son canon portatif à une main.

- Dans un couloir aussi étroit, crois moi, je te louperai pas.

Au fond de lui, Joe espérait que la rage de son second ne le pousserait pas à commettre une attaque suicide. Ce ne fut heureusement pas le cas. Tempéré par l'arme braquée sur lui, le chasseur comprit qu'aux yeux de son capitaine, se montrer menaçant envers lui justifiait une exécution immédiate.

- Joe... J'ai cru que j'étais taillé pour cette vie, c'est pour ça que j'ai signé quand le cartel m'a proposé de te rejoindre mais... Ce détachement pour tes hommes.... C'est juste pas humain.

"Pas humain". Affichant son sourire vicieux et ses yeux noirs plissés, le forban ricana.

- Pourquoi crois-tu qu'on m'appelle le cafard ?

Zujo préféra ne pas répondre.

- Si j'ai survécu jusqu'ici, c'est parce que je suis ce que je suis : un pirate sans scrupule prêt à toutes les atrocités pour survivre et s'enrichir. C'est ça, l'essence même d'un vrai flibustier.

Comprenant que son second ne tenterait plus rien à son encontre, le cafard rangea son arme afin de détendre l'atmosphère étouffante qui régnait dans ce long couloir où résonnait leur discussion.

- Je peux pas continuer à te servir, pas comme ça, pas en sachant que tu ne battras pas le moindre cil face à la mort des tiens.

Un silence s'ensuivit. Joe savait qu'il ne changerait pas de personnalité. Sa collaboration avec Zujo en tant que second touchait à sa fin, ça aussi il le savait, et ce, que ça lui plaise ou non. Réfléchissant à un moyen de conserver un élément aussi précieux dans son équipage malgré tout, il trouva une idée pouvant constituer le parfait compromis à leur situation.

- Si je trouve un deuxième navire et que je fais de toi le capitaine, tu consentirais à mener quelques chasses aux esclaves pour moi ?

Le chasseur crut halluciner en entendant cela.

- Je suppose oui, mais où vas-tu tr....

Sans prendre le temps d'écouter la suite une fois encore, le cafard tourna le dos à son ancien second et se dirigea vers l'échelle le menant à sa boutique.

- Du moment que j'ai ton consentement, le reste n'est que formalité. Le deuxième navire, c'est mon affaire.

Expédiant ainsi une affaire pourtant peu anodine, Joe savait qu'il venait de se débarrasser d'un élément important de son équipage, néanmoins, il demeurait ravi de pouvoir le conserver sous ses ordres malgré tout. Pas de sentimentalisme chez le cafard, il agissait uniquement par calcul. C'est d'ailleurs ce que venait de lui reprocher Zujo.

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[Épilogue]

On avait rajouté des matelas corrects dans chaque cellule, ainsi qu'un seau pour les besoins de chacun. Ajouté à cela deux repas par jour servis à chacun d'entre eux, c'était le grand luxe pour des esclaves qui croupiraient ici. On leur apporterait même un seau d'eau et un savon pour se laver chaque jour. Joe Biutag comptait bien miser sur la qualité de ses esclaves pour la vente. Pour cela, les maintenir en bonne santé était capital.

Une fois qu'ils seraient approvisionnés en nourriture pour les garder en vie, les affaires pourraient alors commencer.

- Capitaine, un nom pour l'enseigne ?

Un nom, il n'y avait pas réfléchi. Pragmatique à un point où il en était cynique, le cafard trouva la parfaite accroche pour attirer des clients de choix.

- Que pensez vous de "Enchaînés et à vendre" ?

La boutique était bientôt prête à l'emploi, ses soixante deux esclaves en cage, il avait maintenant en tête de se faire connaître de la clientèle des environs. Toutefois, avant de se lancer dans une campagne promotionnelle, il lui fallait garnir sa flotte d'un nouveau vaisseau. Après tout, le stock d'esclaves n'allait pas se refaire tout seul, Zujo se verrait affubler la tâche d'en ramener sans cesse de nouveaux
Il perdait un second, mais gagnait un futur chasseur d'esclaves. Avec le cafard, rien ne se perd, tout se transforme.
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