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Sale Blattard

Suite des événements joués ici.


***


Il avait sa propre cabine, on le saluait quand il passait devant ses hommes qui briquaient le pont jusqu'à le faire briller, et personne ne lui disait si il avait le droit ou non d'aller fureter dans la salle des canons. Enfin, après treize années de piraterie et plus de trois mois passés sur Grand Line, le cafard était maître de son propre vaisseau. Maintenant, les voyages en monoplace ne relevaient plus que de l'histoire ancienne.

Avec vingt hommes sous ses ordres, la belle vie l'attendait, bien qu'il se doutait qu'il ne devait surtout pas se reposer sur ses lauriers. Ayant lui aussi été matelot à bord de nombreux navires pirates, il savait que la mutinerie guettait le capitaine à chaque contrariété touchant l'équipage. Le tout à présent était de trouver le juste équilibre entre une conduite digne d'un meneur capable de se faire respecter par ses hommes et la conduite d'un tyran qui instillerait la peur dans leurs coeurs. Afin de se prémunir d'une mutinerie éventuelle, il fallait à la fois susciter l'affection et la crainte à travers tout l'équipage. Ce serait un travail de longue haleine qui nécessiterait d'utiliser successivement de la carotte et du bâton à l'encontre de son équipage.

- Capitaine, je sais que je suis trop souvent après vous, mais il vous faut déterminer qui sera votre second à bord.

Zujo, chasseur émérite, avait vaguement fait connaissance avec son cafard de capitaine la veille en quittant Karakuri. Sachant pertinemment qu'il était le plus digne d'une telle position, il venait assurer sa position de premier matelot sans pour autant la mendier.
Alors que Joe était penché avants-bras sur la rambarde de la proue du navire, il réfléchissait tout en scrutant l'horizon qui se profilait devant eux. Sa première décision majeure en tant que capitaine ne devait pas être choisie à la hâte. De son choix dépendrait l'administration de la vie à bord.

Se tournant en direction du pont, contemplant à nouveau ce portrait jouissif qu'était celui d'une vingtaine de membre d'équipage travaillant sous ses ordres, il s'adressa à eux.

- Votre attention messieurs !

De la vigie jusqu'aux cuisines, le silence se fît. Depuis qu'ils étaient à bord, le forban n'avait fait que leur déléguer leur tâche à tous pour déterminer les postes à bord. Venait maintenant une question plus cruciale.

- On ne se connait pas, et je remédierai à ça bien assez tôt, vous pouvez en être sûr. Malgré tout, il me faut un homme pour me seconder.

Posant une main lourde sur l'épaule de Zujo qui était à ses côtés et qui fut surpris de tant de familiarité de la part d'un capitaine qui lui avait paru si froid et désintéressé au premier abord, le choix du forban était fait. À vrai dire, Joe n'était ni un meneur chaleureux, ni un capitaine distant. Il était ce qu'il avait besoin d'être, adaptant sa personnalité selon les circonstances. L'essentiel afin être respecté pour lui impliquait devoir tromper son monde, car rien, absolument rien de respectable n'était à relever dans sa personnalité.

- Zujo m'a l'air de faire l'affaire, aussi, je vous demande votre aval pour valider mon choix. Toux ceux en faveur de Zujo second en chef, je veux entendre un "Hay" !

Et tous à bord hurlèrent "Hay" de bon coeur. En réalité, leur aval, le cafard s'en foutait. Mais leur donner l'impression qu'ils avaient leur mot à dire était bon pour le moral. Jamais il n'y aurait la moindre forme de démocratie à bord, l'illusion de la démocratie suffirait. Déjà, le forban commençait à tromper ses hommes.
S'il avait choisi Zujo comme second, c'était d'abord parce qu'il était celui qui lui avait fait la plus forte impression, il dégageait de lui une certaine prestance ainsi qu'une autorité naturelle, mais surtout, s'il l'avait choisi pour le seconder, c'est parce qu'il avait compris qu'il était le membre le plus estimé de l'équipage. Ainsi, l'aura de son second se répercuterait sur lui, facilitant son emprise sur ses hommes.

On aurait pu croire que vingt homme à bord pourraient être assimilés à des amis, mais Joe ne croyait pas en l'amitié. De par son expérience, il savait qu'il pouvait y avoir des affinités, des alliances qui se nouaient selon les intérêts, mais rien de plus. Si il voulait le soutien de ses hommes, il ne comptait pas sur leur affection, mais plutôt sur sa propension à les manipuler dans le sens de leurs intérêts. Certains meneurs dirigeaient leurs hommes de par leur aura, lui préférait s'en remettre à son arme de prédilection : la sournoiserie.


Dernière édition par Joe Biutag le Sam 30 Avr 2016 - 9:30, édité 1 fois
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- Ah putain ça c'est de la gnôle de la distillerie de Kiril ou je m'y connais pas !

Parmi les provisions que lui avaient alloué le cartel des quatre, le vaisseau bénéficiait de six tonneaux de bière. S'étant renseigné auprès de son navigateur pour savoir combien de temps ils mettraient à atteindre Strong World, ce dernier avait estimé que cinq jours suffiraient à cette vitesse.

- Vingt-deux hommes, six tonneaux, quarante pintes par tonneau....

Remuant les lèvres, regard figé devant lui, le cafard cherchait à estimer à quelle vitesse l'alcool finirait par s'écouler à bord. La bière et autres contenus éthyliques étaient une bonne manière de tenir  l'équipage en respect. Tant qu'aucun homme n'en manquerait à bord, il parviendrait à maintenir le moral des troupes dans un état stable.

- Vingt-et-un et non vingt deux hommes.

Venant s'asseoir à côté de lui, Zujo, son second montra son verre qui ne contenait que de l'eau. Ayant écouté d'une oreille attentive les calculs auxquels s'adonnait son capitaine, il avait bien compris qu'il avait à faire à un gestionnaire plus qu'à un meneur, un homme capable de manipuler froidement et sans scrupule son propre équipage afin de parvenir à ses fins. Si le procédé était pour le moins sordide, le chasseur estimait l'intelligence du cafard.

- Disons vingt, je peux me passer de gnôle.

Le forban reprit ses calculs son regard toujours perdu dans le vague tandis qu'il enchaînait les divisions.

- Ce qui fait un peu plus de deux pintes par jour, par homme, jusqu'à ce qu'on arrive à destination.

Anxieux, Joe rongea l'ongle de son pouce regardant à droite à gauche sur le pont ses hommes faire la fête à bord. Il faisait nuit et la table avait été dressée sur le pont où, dorénavant, l'équipage ferait bombance chaque soir. Un moyen de maintenir la cohésion en somme. Deux pintes par homme lui paraissait trop peu, estimant qu'il valait mieux monter à une moyenne de quatre pintes journalières pour être sûr de garantir le moral à bord.
Il aurait pu imposer un quota de bière. Mais franchement, imposer des limites à des hommes de leur trempe, ce n'était pas vraiment une bonne idée. On pouvait leur dire ce qu'ils devaient faire, mais en aucun cas leur dire ce qu'ils n'avaient pas le droit de faire. Surtout quand il était question d'alcool.

- Messieurs messieurs !

Gueulant à répétition jusqu'à ce qu'il y ait moins de bruit, Joe devait se montrer habile afin de restreindre leur consommation sans leur dire de boire moins. Tout un art en soi.

- N'oubliez pas que nous sommes sur Grand Line et que j'attends beaucoup de mon équipage ! Murgez vous autant que vous voulez, buvez à votre saoul. Mais de jour comme de nuit, votre devoir sera d'être les matelots les plus performants de la troisième voie !

D'une main, il leva sa pinte et la dressa sous le nez de ses hommes.

- Faîtes moi honneur, et je vous assure que vous crèverez d'une cirrhose ou de la syphilis après avoir vidé vos millions de berries en gnôle et en putains !

Des rires bien gras et des élans de joie se firent entendre. De l'alcool, des filles de joie, de l'or, toutes ces promesses les ravirent au plus haut point.

- Manquez à vos devoirs....

Sa voix se fit plus nasillarde, plus perfide, nombreux furent les hommes d'équipage à afficher une moue pour le moins interrogatrice, ayant du mal à saisir si leur nouveau capitaine était un chic type ou bien un vicieux de la pire espèce. Joe lança sa pinte dans les airs, se saisit de son mousquet à triple canons et, en un instant, fit sauter le récipient. Une pluie de verre et de bière coula sur toute la table.

- .... le seul liquide que vous boirez alors sera l'eau de mer dans laquelle je vous jetterai après vous avoir perforé le coeur.

L'ambiance n'était plus aussi joviale qu'il y a quelques secondes, même les musiciens avaient cessé de jouer de leurs instruments. Puis petit à petit, tous se mirent à rire. Avec les pirates, seule la démonstration de force prévalait. Si ils se montraient obéissant, on leur avait assuré la richesse. Si ils ne l'étaient pas, c'était la mort au rendez-vous. Ce petit discours était une manière plus ou moins subtile de sous entendre que si ils venaient à trop picoler au point de ne plus être en état de travailler, le cafard se dispenserait de leur existence.
Ainsi fut solutionné le problème de gestion de l'alcool à bord.

Durant toute la démonstration d'autorité, Zujo était resté assis les bras croisés. Observant qu'une fois la fête ayant repris, les hommes semblaient boire avec plus de modération, il essuya un sourire en coin sur son visage austère. Décidément, ce capitaine qui ne lui avait pas fait forte impression sur les quais de Karakuri commençait à lui plaire. Rusé et manipulateur, il semblait être le genre d'homme qui parvenait toujours à ses fins. Le pirate parfait.


Dernière édition par Joe Biutag le Sam 30 Avr 2016 - 9:40, édité 1 fois
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De bon matin, avant six heure, le capitaine sortit de sa cabine. La nuit, le vaisseau avançait moins vite du fait de l'effectif restreint qui avait été réduit à cinq hommes. Lorsque le cafard inspecta le pont, les hommes en charge de la navigation nocturne travaillaient encore. C'est anxieux que, sous le regard inquisiteur de leur capitaine qui déambulait lentement les mains dans le dos, les cinq hommes se démenaient dans les cordages.
Certains étouffèrent un bâillement pour ne pas sembler faillible. Observant un instant le regard vicieux de Joe, ils comprirent que lorsqu'ils seraient amenés à travailler de nuit, ils ne devraient pas ou peu picoler la veille au soir. Leur vie en dépendait.

Après avoir inspiré la peur sans un mot, le cafard alla retrouver son second. D'abord surpris que ce dernier fut levé avant lui, il se souvint que la veille au soir, il s'était couché relativement tôt. Vraiment, il ne s'était pas trompé en faisant de lui son bras droit à bord.
Le chasseur était positionné à tribord, bras croisés, ses fesses contre la rambarde. Il inspectait lui aussi le travail des hommes d'un regard moins insistant.

- Capitaine, comment allez vous ce matin ?

Essuyant une saleté au coin de son oeil, Joe, tout en baillant, leva vaguement la main pour saluer son second. Telle était sa réponse.
Sourire en coin, Zujo avait bien compris que son capitaine avait fait du zèle en se levant de si bon matin. Tel était le devoir d'un capitaine : montrer l'exemple. Chaque jour à présent il serait levé aux aurores.

- Il est bientôt six heure, vous voulez que j'aille réveiller le reste de l'équipage ?

Faisant non de la tête, toujours en train d'émerger, le cafard s'en chargerait. Ce serait sa manière à lui de montrer qui est le chef et que la vie à bord impliquait de devoir se lever tôt.

- Nan, ça c'est mon affaire, faut que je fasse comprendre à ces bons à rien les méfaits de l'alcool.

Cette mesure était le dernier coup de boutoir nécessaire pour que ses hommes picolent moins à bord. Une fois sur la prochaine île, il leur laisserait quartier libre pour qu'ils rattrapent le temps perdu. L'idée étant qu'ils s'habituent à une vie austère à bord pour mieux se rattraper sur la terre ferme. C'était froid et réfléchi, c'était vicieux, c'était du Joe Biutag tout craché.

Restant sur le pont à se griller une cigarette, Zujo entendit en cale, dans le dortoir des cris et des gémissements plaintifs. Joe avait oeuvré en leur montrant la voie à suivre. Il y aurait fort à parier qu'avec la gueule de bois qu'ils s'étaient ramassés ce jour, l'équipage boirait beaucoup moins ce soir-ci et ceux à venir.
Tout le monde monta sur le pont en cadence, relevant l'équipage de nuit.

- Bon travail les gars, allez vous reposer, on viendra vous réveiller pour midi.

Ravis d'avoir été félicités par leur capitaine, pensant que ce dernier les avait pris pour des tirs au flanc, les cinq hommes allèrent au dortoir. La nuit prochaine, une nouvelle équipe serait chargée de l'administration du vaisseau la nuit. D'ailleurs, ce jour-ci, le cafard comptait bien oeuvrer dans l'administratif, aussi répugnante pouvait être cette tâche fatigante.
Mais quand on était à un haut poste de responsabilité et qu'on ne voulait pas faire quelque chose, il suffisait de déléguer.

- Zujo, je vais t'apporter un papier et un crayon et tu vas établir quatre équipes de nuit de cinq hommes chacune qui se succéderont d'une nuit à l'autre. On va pas déléguer au hasard ce genre de poste tous les soirs.

Pour le coup, son second fut on ne peut plus d'accord avec lui. Connaissant mieux les hommes à bord que Joe, il était d'ailleurs plus à même de déterminer quels groupes constituer.

- Vous voulez que je placarde ça sur le mât ?

- S'il te plaît ouais !

Clignant des yeux un instant, le capitaine se demandant à quand remontait la dernière fois où il avait dit "s'il te plaît". Zujo était un homme de confiance qu'il appréciait particulièrement. Le binôme à la tête du navire constituait la paire parfaite pour administrer l'équipage.

- Zujo !

Son second qui était parti chercher de quoi écrire se retourna.

- Continue à m'appeler capitaine, mais arrête de me vouvoyer.

Compte tenu de la qualité de meneur de son second, Joe avait l'intention de mieux faire connaissance avec lui afin de mieux assurer son emprise sur les hommes à bord. Pour cela, un peu de familiarité ne ferait pas de mal.

- C'est toi qui vois capitaine.


Dernière édition par Joe Biutag le Sam 30 Avr 2016 - 9:45, édité 1 fois
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Dans la cabine du capitaine, Joe et son bras droit étaient assis de part et d'autre du bureau aménagé dans la pièce. Une très petite cabine où, avec le bureau et les chaises, le seul mobilier était constitué d'une armoire d'où l'on pouvait sortir un lit, ainsi que d'une modeste commode.
Les deux hommes planchaient sur les attributions définitives à donner pour chaque homme à bord.

- Antal et Innocent se relaieront à la vigie en journée. La nuit personne ne peut voir bien loin de toute manière, n'importe qui fera l'affaire. Mais il leur faudra du café pour tenir. Un instant d'inattention et on peut se manger un récif.

Acquiesçant, le cafard ajouta le café à la liste des courses une fois sur Strong World. Il leur fallait aussi de nouvelles cordes, de l'alcool bien sûr et beaucoup de conserves. Quelques draps de rechange, du désinfectant pour laver les vêtements et éviter d'éventuelles proliférations de maladie, et des compresses.
Si Joe savait que la lourde tâche de capitaine impliquait de grandes responsabilités, jamais il ne se serait imaginé un jour devoir faire une liste de course. Rien de tel qu'une introspection dans le rôle de commandant pour démystifier ce rôle d'apparence épique.

- Donc pour les canonniers c'est bon....

Très prudent quand on parlait artillerie, son capitaine le relança.

- T'es sûr de toi hein ? Je veux pas de branquignoles en charge d'un poste aussi crucial. C'est les meilleurs que tu as en réserve ?

Zujo rassura le forban qui s'inquiétait de ce genre de considérations qui pour lui étaient capitales.

- T'inquiète pas capitaine, sur les trois, deux étaient d'anciens soldats ayant fait leur classe en école d'artillerie, et le troisième a bossé à ce poste toute sa vie.

Suite à cela, le second en chef fit l'inventaire des postes pourvus qui seraient attribués le soir.  

- Une fois qu'on aura quitté Strong World, il faudra quand même faire quelques manoeuvres marines en chamboulant les postes. Mieux vaut que tout le monde maîtrise un peu tout histoire qu'on soit pas baisés si certains membres cruciaux se font buter au cours d'un abordage.

Abondant en ce sens, Zujo écrivit un mémo afin de se souvenir de cet ordre relevant du bon sens. Joe avait passé sa vie à toujours envisager les pires scénarios, il était de la trempe de ceux qui protégeaient leurs arrières en toutes circonstances, ne laissant pas de place à l'imprévu pour l'avenir.

- Bon je pense qu'on a fait le tour, rien à rajouter ?

Une fois tout ce dont ils venaient de discuter consigné dans un carnet, le chasseur aborda un autre sujet.

- Rien. Si ce n'est que tu sais t'y prendre pour gérer des hommes.

Joe fut surpris de cette réflexion. Zujo avait vu clair à travers chacune de ses décisions qui étaient des manipulations savantes afin de s'assurer le contrôle parfait de ses hommes. Le cafard ricana.

- Quand on passe son temps à tromper son monde, on se montre vigilant même à l'égard de ses alliés. C'est le bon sens même.

Petit à petit, Zujo se faisait une idée plus précise de qui était le forban qui lui faisait face. De ce qu'il avait entendu, c'était un individu lâche, fourbe, vicieux et retors. Cela, il l'avait plus ou moins vérifié. Mais ce que la légende ne disait pas, c'était que cette fourberie était empreinte d'une certaine intelligence pratique, assortie d'un pragmatisme cynique et d'une propension à manipuler qui pouvait relever par moment du génie. Joe n'avait pas usurpé sa prime. Si il avait fallu du temps au gouvernement mondial pour comprendre qu'elle menace il constituait, ceux-ci s'étaient vite rattrapés.

- Capitaine, si je t'ai rejoins c'est surtout parce qu'on m'avait dit que tu comptais te lancer dans le commerce d'esclaves. Quels sont tes plans exactement ?

Le bras droit du cafard aborda le sujet qui lui tenait plus à coeur : la chasse. Il espérait une réponse satisfaisante de la part de son sociopathe de capitaine. Capturer des femmes et des enfants ne l'intéressait pas, il voulait traquer des proies dignes de ce nom.

- On va vendre de tout ! Humains, longs-bras, hommes poissons... oh putains ces hommes poissons... ils vont morfler héhé...

Passionné par l'esclavagisme et surtout par l'argent que cela lui apporterait, cette entreprise commerciale serait aussi l'occasion pour lui d'humilier bon nombre de ses ennemis auxquels il comptait bien mettre des fers aux poignets et aux chevilles.

- Des géants aussi. Enfin je n'en connais qu'un, mais on en trouvera d'autres. Bref, on va pas s'ennuyer. J'espère que t'as un compas moral assez souple, parce qu'il va falloir se salir les mains hinhin.

Si le forban était immoral, son second lui était amoral. Tant que ce qu'il accomplissait contentait son appétit de chasseur, il se moquait éperdument si cela relevait du bien ou du mal. Pour lui, il y avait le chasseur, il y avait la proie, et il n'y avait aucune autre considération en ce bas monde.

- N'aie aucune crainte à ce sujet. Et sinon, sur ton chemin jusqu'ici, tu as rencontré des créatures intéressantes ?

Les deux hommes faisaient connaissance peu à peu, abordant des sujets moins en rapport avec leur travail. Haussant les épaules, la seule chose qui vînt à l'esprit de Joe fut Grite, le tigre domestique qui le suivait depuis l'île maléfique et qu'il laissait dormir en poupe du vaisseau toute la journée.

- Ah si ! Sur une saloperie d'île révolutionnaire...

En y pensant, le cafard avait dans l'idée de se venger de Minos et de sa Légion qui lui en avaient fait baver durant son séjour de dix jours sur leurs terres.

- J'ai vu des animaux à corne qui parlaient, et aussi des immenses monstres qui les mangeaient.

Zujo écoutait cela attentivement. Jamais de sa vie il n'avait été sur l'île des animaux qui semblait à ses oreilles de traqueur, pleine de promesses.

- Si on venait à y faire un tour, je pourrais capturer certains spécimens.

S'attendant à un oui catégorique, il ne voyait pas pourquoi Joe refuserait. Lui qui ne se souciait pas des masses du genre humain ne devait pas être du genre à pleurer sur les malheurs du règne animal.

- Aucun problème pour les cornus mais....

C'est avec un pincement au coeur qu'il repensa à Loui, le mange corne à qui il devait sa survie sur l'île. Cette créature fut un allié de poids, et il ignorait ce qu'il était advenu de lui à ce jour.

- Tu toucheras pas aux mange cornes, si tu veux chasser là bas, y'a bien assez de révolutionnaires pour te sustenter je pense.

Ne comprenant pas vraiment ce qui fut à l'origine de cette retenue relative aux mange cornes, Zujo estima qu'il n'était pas encore assez proche de son capitaine pour lui demander pourquoi. Leur conversation dura encore une heure où ils en apprirent plus l'un de l'autre, s'estimant mutuellement pour des raisons diverses.
La soirée approchait, et un nouveau dîner en plein air les attendait. Cette fois, la pluie fut au rendez vous, une tente fut montée à la hâte avec des draps pour se protéger. La consommation d'alcool fut bien moins conséquente que la veille, les efforts du forban ne furent pas accomplis en vain.


Dernière édition par Joe Biutag le Sam 30 Avr 2016 - 10:14, édité 1 fois
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Au cinquième jour de traversée sur Grand Line, les hommes commençaient à se lever à l'aube avec moins de peine. Ils geignaient toujours, cela allait de soi, mais au moins il le faisaient avec plus d'entrain.
Alors que l'équipage s'habituait peu à peu à son nouveau rythme de croisière, il était déjà temps pour eux de fouler le sol d'une nouvelle île.

- Terre en vue !

Levant le museau, son café en main, Joe observait la vigie qui durant la nuit, avait dû passer son temps à  bailler aux corneilles.

- J'ai bien vu tête de burne ! Ça fait une heure qu'on peut l'apercevoir depuis le pont !

D'un simple regard adressé à son second, il lui fit comprendre qu'il faudrait remanier les postes des équipes nocturnes pour qu'un incident pareil ne se reproduise pas. On commençait à s'activer à bord, il ne suffirait que d'une heure avant que tous puissent descendre sur la terre ferme.
Réveillé par l'agitation ambiante, Grite vînt déambuler sur le pont pour ne dégourdir les jambes. Il semblait au cafard que la bête avait presque atteint sa taille adulte. Surement était-ce dû au fait que l'animal ne se nourrissait que de viande cuite.

- Te voilà toi !

Se saisissant de Grite par la moustache, la pauvre bête, soumise au forban se contenta de gémir. De toute évidence, il avait contrarié Joe.

- Alors comme ça on a la belle vie hein ?! On roupille la journée et on fout le bordel sur le pont toute la nuit ?!

La veille, l'animal noctambule qui cherchait un camarade pour jouer la nuit avait poursuivi les membres de l'équipe de nocturne qui étaient en poste cette fois-ci. Il n'était donc pas étonnant qu'à son réveil, le cafard les trouve tous suspendus dans les cordages.

- Continue de faire le bordel et tu passes par dessus bord, tu entends ?!

Lâchant enfin les moustaches de l'animal, les membres d'équipage déjà arrivés sur le pont furent estomaqués de voir leur capitaine maltraiter un tigre qui devait au bas mot faire deux fois son poids. Heureusement pour lui, Grite le prenait pour sa mère, si quelqu'un d'autre s'était essayé à ce genre de familiarités avec lui, il l'aurait déchiqueté à coups de griffes.
Il ne faisait pas un pli que l'animal n'avait rien compris à la brimade, puisqu'il vînt lécher la main de Joe de sa langue râpeuse et s'en retourna trottiner en poupe du vaisseau, là où il passait le plus clair de son temps.

- Quel abruti celui là...

- Ne dit-on pas tel chien tel maître ?

Zujo avait essayé de faire une blague sans incidence. Vu la manière dont son capitaine l'observait en chien de faïence, il y avait fort à parier que cela ne fut pas très bien pris.

- Mais... Grite n'est pas un chien. Donc ça ne vaut pas dans le cas présent.

Prenant une grande bouffée d'air, le cafard laissa filer. Avant d'arriver sur la terre ferme, il devait régler certaines formalités.

- J'ai cru comprendre qu'il y en avait un parmi vous qui était doué pour la couture.

Quand on menait une vie de pirate, connaître la couture n'était pas considéré comme une activité féminine mais plutôt comme un talent inespéré. Recoudre une vilaine blessure en pleine mer pouvait parfois sauver des vies. Toutefois à bord, si ce n'est une personne, tous étaient plus doués pour manier les épées que les aiguilles.

- Ce doit être moi capitaine.

Un jeune homme roux, bandana sur la tête et gueule couverte de tâches de rousseur se manifesta en levant la main alors qu'il était occupé à déplier les voiles. D'un signe de la main, son capitaine lui fit signe de se ramener puis lui remis en main un dessin.

- Pendant qu'on débarquera, je veux que tu couses ce motif sur le drapeau.

D'un oeil intéressé, le couturier sourit en coin. Le dessin qu'il avait sous les yeux lui plaisait.


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Une tête de mort avec une mouette du gouvernement entre les dents avec un dessin de cafard derrière. Un parfait résumé de ce qui attendait les malheureux qui croiseraient le bâtiment du capitaine Joe Biutag.

- Messieurs, à partir d'aujourd'hui notre équipage se fera appeler "Les Blattards" ! Inutile de vous dire que c'est une contraction de deux mots qui nous caractérisent plutôt bien héhé. Notre prédilection : l'esclavagisme.

L'union de "bâtards" et "blattes", joli programme en perspective. Bien qu'ils n'avaient commis aucun méfait pour le moment, il n'était jamais trop tard pour commencer. Prochainement, ce nom d"équipage résonnerait sur les cinq voies de Grand Line. Pour ça, il allait falloir faire du dégâts, et cela, Joe y comptait bien.
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