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On n'est pas des bêtes

Suite des événements joués ici.

***


Assis à même le pont, en proue de la frégate sur laquelle il avait embarqué, Joe gardait son regard rivé sur le Log pose qu'il avait sortit de l'intérieur de sa casquette. La traversée avait duré plus de six jours, mais il le savait, le débarquement était pour bientôt.
Un mineur d'Union John, membre d'équipage, vînt s'installer à côté de lui. Le bougre puait la sueur et le tabac bon marché, inutile de dire que le forban se serait bien passé de sa compagnie. Mais il devait pour quelques temps encore, continuer de se faire passer pour "Joe grand coeur" le révolutionnaire sympathique, et ce, même si il avait massacré en douce quelques autochtones sur Union John simplement pour se défouler.

- T'vas rencontrer Minos ? J'l'ai j'mais vu moi, s'un type prudent l'gars.

Un type prudent. Depuis qu'il était à bord du navire, le cafard entendait ici et là des marins conter les aventures du grand Minos. Tantôt bourrin, tantôt stratège, il était à présent dépeint comme quelqu'un de prudent. Décidemment, Joe n'avait pas hâte de le croiser.

- Nous on vient juste ici une fois t'les mois pour les approvisionner. On est reçu par un membre d'la Légion, on dépose des caisses de provisions et des tonneaux de gnôle et on s'en retourne d'où on vient. Paraît qu'par l'passé, Minos était roi pis qu'y s'est fait piquer son royaume. Pas étonnant qu'y soit si prudent, même 'vec ses amis. Y garde son nouveau royaume comme si c'tait un trésor précieux.

Le forban déglutit. Lui même étant quelqu'un qui n'aimait pas qu'on touche à ses trésors, il pouvait, mieux que quiconque, savoir comment réagirait un homme qui verrait un cafard lorgner sur ses terres. Balbutiant, Joe demanda combien de temps le Log Pose prendrait pour se recharger.

- Euh... D'mémoire, c'est cinq fois plus long que sur Union John.

Discrètement, le pirate prit une profonde inspiration pour se calmer. Les dix prochains jours, il allait les passer sur le royaumes d'un roi jaloux n'aimant pas les trépasseurs sur ses terres, et ce, sans moyen de quitter l'île.
Car si les mineurs d'Union John l'emmenaient sur l'île des animaux, ils ne lui laisseraient aucune embarcation pour faire le reste du chemin sur Grand Line. En effet, victime de ses propres mensonges, Joe avait laissé entendre que Minos et lui étaient bons amis, de ce fait, les habitants d'Union John en avaient déduit que ce bon ami qu'était le roi Minos lui fournirai un navire pour la suite de son périple.

- Ah ! On arrive !

Le mineur se redressa pour reprendre son poste de travail, la manoeuvre pour traverser les geysers entourant l'île nécessitait la contribution de tout marin à bord. Joe, anxieux, rangea son Log Pose dans le compartiment aménagé dans sa casquette. L'île, enfin, ce qu'il pouvait apercevoir de derrière les geysers, avait l'air vierge de toute civilisation. Lui qui s'était imaginé un royaume vivant, avec un château et d'innombrables habitations autour, le voilà qui commençait à être rassuré. Il lui suffirait de passer dix jours dans la nature pour échapper à Minos.
Seulement, il avait fait une erreur. S'étant inquiété trop intensément de la présence de Minos sur l'île, il n'avait cherché qu'à se renseigner sur lui. A aucun moment il n'avait eu la présence d'esprit de se demander pourquoi l'île sur laquelle il allai accoster s'appelait "l'île des animaux". Qu'à cela ne tienne, le cafard le découvrirai à ses dépends.
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Tout le personnel à bord descendit à quai, une caisse ou un tonneau sous le bras. C'est fou tout ce qu'Union John accordait comme provisions à Minos, mais après tout, quoi de plus normal, il était l'homme qui avait répandu la révolution sur leur île. Le capitaine descendit en personne pour serrer la main de l'unique homme qui les attendait sur le quai. C'était un homme de la Légion de Minos. Bien qu'en guenilles, il avait l'air d'un soldat on ne peut plus redoutable, sa carure et sa prestance en imposait.

- Un plaisir de vous recevoir vous et vos hommes capitaine.

- Et nos provisions surtout hein ? Ahah !

Les deux hommes se mirent à rire franchement, on sentait une certaine complicité entre eux, cela faisait longtemps qu'ils se fréquentaient, mois après mois, et avaient l'habitude de discuter de tout et de rien pendant que les hommes déposaient la cargaison. Mais ce jour ci, il n'était pas question de bavardages frivoles. Le soldat de la Légion devint soudain sérieux et grave.

- Nous avons reçu une information comme quoi un type avec une prime s'approchait de l'île, vous ne l'auriez pas croisé par hasard.

Ne comprenant pas pourquoi son ami avait l'air si rigide, le capitaine répondit gaiement.

- Tu veux parler de Joe grand coeur ? On l'a amené avec nous, tiens où est-ce qu'il est d'ailleurs ?

Se tournant, il chercha la sinistre silhouette du cafard parmi les hommes, mais il ne trouva rien. Et pour cause. Joe s'était engouffré dans les buissons les plus proches pour prendre ses jambes à son cou. Plus il mettrait de la distance entre Minos et ses hommes, mieux il se porterai.

Alors qu'il fuyait loin des quais, s'approchant d'une forêt où il espérait bien se faire oublier, le capitaine et son camarade de la Légion eurent une discussion tendue. Il n'y avait jamais eu de "Joe grand coeur", encore moins de mission de contre espionnage sur Union John. Joe Biutag n'était pas un cadre révolutionnaire, mais une petite ordure de pirate qui avait trompé tout Union John.
Si la Légion savait tout ça, c'est car le shériff Lloyd Bullet qui les avait contacté avait fait des recherches de son côté à Union John et leur avait transmis les informations afin qu'on se débarrasse du cafard.

- Et... euh... Il... Il est dangereux ?

Le capitaine était blème, cela lui faisait un choc de savoir qu'il s'était fait berner de la sorte.

- Bullet a demandé des informations directement à des contacts à lui dans la marine. D'après eux, Biutag est aussi dangereux qu'il est vicieux et con.

Et cet infâme spécimen con et vicieux était à présent laché en pleine nature, avec en tête l'idée d'échapper à la Légion de Minos pendant dix jours, le temps que son Log pose ne se recharge. Mais la chasse au cafard serait lancée sous peu. Aussi insignifiant pouvait-il être comparé au roi taureau, ce dernier n'aimait pas que les vermines infestent son nouveau royaume.

Après avoir couru pendant un vingtaine de minutes, Joe estimait s'être assez éloigné des quais. La forêt dans laquelle il se trouvait était assez peu luxuriante, si il désirait s'enfoncer dans une végétation plus dense, il devrait escalader la montagne où se trouvait le gros de la flore. Mais pour le moment, il était trop épuisé.
S'asseyant sur une souche, il tenta de reprendre son souffle. Le forban n'était pas un foudre de guerre, et courir plus d'une dizaine de minutes, avec le matériel qu'il avait sur lui l'avait rapidement éreinté. Assis jambes écartées, il posa ses avant bras sur chacune de ses cuisses et resta courbé en avant tout en soufflant de fatigue.

- Bonjour.

Surpris, le cafard leva la tête. Il ne s'agissait que d'une cigogne à cornes. D'un vague salut de la main, Joe salua l'animal pour se montrer poli.
Sa respiration commençant à se rétablir lentement. Ayant les idées claires, il réfléchit à un endroit où se planquer ces dix prochains jours. Il devait s'assurer d'être à proximité d'une source d'eau potable. Aussi, il devrait s'abstenir de faire du feu pour cuire ses aliments, cela pouvait attirer Minos et ses hommes. Les prochains jours allaient être pour lui l'occasion de bouffer des racines et des baies, il n'aimait pas ça, mais il aimait encore moins que des soldats brutaux viennent le massacrer, donc son choix était fait.
Joe allait à présent se demander comment trouver une embarcation pour décamper vers l'île suivante quand son cerveau attira son attention vers un élément un peu plus troublant.

- Putain, mais elle parle cette cigogne !

Trop dissipé pour se concentrer sur l'essentiel, il n'avait pas réagi sur le coup. Des animaux qui parlent, jamais de sa vie il n'avait vu quelque chose d'aussi improbable. Sans même se demander comment ces bêtes avaient le pouvoir de parler, il se demandait si il y avait moyen de se faire du fric en les exhibant dans un zoo. Le cafard ne perdait jamais ses mauvaises habitudes.


Dernière édition par Joe Biutag le Mer 16 Mar 2016 - 15:34, édité 1 fois
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- Mais enfin bien sûr que je parle.

Pour le coup, la cigogne paraissait vexée. Cela n'avait rien d'étonnant pour elle d'être dôtée de la parole, alors, blessée dans son orgueil, elle tourna le dos au forban, s'apprêtant à s'envoler.

- Attends attends !

Espérant que le pirate l'apostrophait afin de s'excuser, elle renonça à décoler, et daigna même lui faire face à nouveau, disposée à recevoir ses plus plates excuses.

- Pourquoi tu parles bestiau ?

"Bestiau". C'était le mot de trop. La cigogne, ne se sentait plus vexée mais insultée, il y avait pour elle des limites à l'indécence. Après tout, comme cela se disait par ici : "On est pas des bêtes". Aussi, le piaf s'approcha du cafard et lui mis un coup de bec dans le torse.
A priori, une cigogne avait l'air tout ce qu'il y a de plus inoffensif, mais son bec tranchant, élancé d'un mouvement de cou assez rapide, pouvait faire du dégât. En tout cas, Joe hurla sur le coup, sentant qu'il avait une côte fêlée.

- Sachez monsieur que par chez nous, de nombreux animaux sont dotés de la parole. Nous autres "bestiaux" comme vous vous plaisez à le dire, tirons une très grande fierté de cette prouesse, et je vous serais gré de bien vouloir vous excuser.

Ne souhaitant pas se prendre un second coup de bec, le forban, se tenant les côtes s'excusa mollement, grommelant quelques insanités entre ses dents. Après tout, quoi de plus vexant que de se faire blesser par un oiseau qui en plus, avait une locution plus savante que la sienne.

- Ouais ouais, désolé tout ça.... Mais je suis plus ou moins nouveau sur l'île, pourriez pas me faire un topo de là où je me trouve ?

Haussant un sourcil, la cigogne le toisa du regard, exprimant tout son dédain par ce simple coup d'oeil. Joe serra les dents. Se faire attaquer par un oiseau était une chose, se faire mépriser par lui en était une autre. Lui aussi avait un orgueil mal placé, mais il était plus nocif pour la santé de le contrarier lui qu'une modeste cigogne.

- Peuh... Un touriste, et pourquoi je renseignerais un grossier personnage dans votre genre.

Après avoir pris une grande bouffée d'inspiration pour se retenir d'étrangler le volatile, le forban lâcha ses côtes un instant pour fouiller dans une poche de son pantalon.
Il en sortit alors un biscuit à moitié entamé qu'il avait mangé à bord du navire, et le jeta à terre d'un revers du poignet. Bien que se comportant avec dignité et grâce, la cigogne se rua comma la bête sauvage qu'elle était pour picorer les quelques miettes du délicieux biscuit. Même avec un égo, un animal restait un animal.

Un sourire méprisant et satisfait au visage, Joe contempla la bête en train de s'abaisser à se nourrir des restes d'un biscuit jeté à même le sol. Une fois le piaf s'en étant régalé, sans honte aucune, elle s'éclaircit la gorge et reprit sur un ton tout aussi hautain que plus tôt.

- Vous n'êtes pas un si mauvais bougre après tout. Je suis Sybille la majestueuse. Que voulez vous savoir exactement ?

La douleur s'étant apaisée, Joe se montra plus dominateur dans sa posture, ne quittant pas l'oiseau du regard, chaque parole qu'il lui accordait sonnait maintenant comme un ordre.

- Dis moi où sont les hommes de Minos, à quelles excentricités je dois m'attendre de la part de la faune locale, et où je pourrais trouver de quoi boire et me nourrir pendant dix jours.

L'oiseau fut décontenancé de l'assurance avec laquelle Joe venait de lui demander tout cela. Jusque là, il lui avait semblé avoir à faire à une vermine sans prétention, mais après avoir croisé son regard vide de remords et d'humanité, elle comprit que c'était un pirate qu'elle avait en face d'elle. Mieux valait ne pas le contrarier.
Elle se contenta de lui faire savoir tout ce dont il avait besoin. Minos et ses hommes avaient aménagé au sommet de la montagne des habitations chaque jour mieux élaborées. Mais ce n'était pas d'eux dont il devait se méfier le plus. Dans la clairière au centre de l'île, se trouvaient les mangeurs de cornes. Il s'agissait d'énormes quadripèdes à la carapace solide, et à l'intelligence rudimentaire.

- Des mangeurs de cornes ?

L'appellation semblait étrange. La cigogne lui apprit alors que sur l'île, il y avait les animaux à cornes, comme elle et ses semblables, et les mangeurs de cornes. Il ne fallut pas longtemps à Joe pour faire le rapprochement entre les deux.

- Est-ce qu'ils mangent aussi des humains ?

L'oiseau cornu se contenta d'acquiescer un air grave au visage. A présent, le cafard savait qu'il devait tenir dix jours éloigné de la Légion de Minos, mais aussi de créatures mangeuses d'homme. Grand Line n'avait décidément pas usurpé son titre de route de tous les périls.

- Cela n'a pas toujours été ainsi.

Perdu dans ses réflexions pour savoir comment s'en sortir dans ces conditions, Joe leva un oeil distrait et écouta ce que la cigogne avait à lui dire.

- Avant l'arrivée de Minos et ses hommes, les mangeurs de cornes ne s'attaquaient pas aux hommes. Mais depuis que la Légion protège les cornus, les mangeurs de cornes n'ont plus rien à se mettre sous la dent et crèvent lentement de faim.

Elle disait ces mots avec une certaine satisfaction.

- Seulement, depuis peu... Un mangeur de cornes s'est révélé plus intelligent que les autres. Je ne l'ai jamais vu, mais il paraît qu'il est lui aussi doté de la parole comme certains cornus. Il organise ses congénère pour attaquer des hommes de Minos isolés.

Si la cigogne n'en avait pas dit autant, Joe s'en serait tenu à l'ermitage pendant dix jours, à construire un radeau pour se tirer de l'île. Mais maintenant qu'il venait d'entendre ça, une idée malfaisante comme des centaines lui traversaient l'esprit par jour émergea.
Si il y avait en effet une espèce animale sur cette île, dotée de la parole, et qui détestait les révolutionnaires autant que lui, peut-être devait-il envisager l'idée de lui payer une petite visite.

Alors, le cafard leva ses fesses de la souche d'où il était assis depuis un moment. Le sourire qui s'étendait de plus en plus sur son visage avait quelque chose d'angoissant. Peu à peu ses dents de charognard sans scrupule se dévoilèrent.

- On va aller rendre visite à ces mangeurs de cornes.

Surprise, la cigogne balbutia :

- Oh non non, pas moi héhé, ils me dévoreraient autrement.

La réponse du forban ne se fit pas attendre, et son regard vînt se fixer soudainement en direction du piaf.

- Précisément....

Ce regard lugubre, cette intonation perfide, la cigogne avait compris qu'il était temps pour elle de décamper, et vite. Le cafard avait en effet quelques projets la concernant. Alors que l'animal se retournait, commençant à battre des ailes pour décoller vers des horizons moins terrifiants, il était trop tard.
Une balle vînt perforer son aile gauche. Toute tentative de fuite était à présent vaine. La pauvre n'eut pas le temps de pousser le moindre hurlement, puisqu'une main ferme vînt se saisir de son bec, une autre se saisissant de ses deux maigres pattes. Joe, ne lâchant pas prise, porta l'animal autour de ses épaules.

- Alors comme ça on les trouve au centre de l'île. On va voir ça hinhin.
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L'oiseau ne pesait pas lourd, une vingtaine de kilos tout au plus, cela n'entrava pas trop la marche du cafard. Ce qui l'agaçait le plus était les gesticulations de la bête qui cherchait à fuir coûte que coûte. L'idée d'être dévorée vivante ne l'enchantait pas des masses. Ses sanglots irritèrent le forban à plusieurs reprises, mais il s'abstint de la corriger, se doutant bien que les mange-cornes le feraient mieux que lui.

- Nous y voilà...

Caché derrière un arbre à la lisière de la forêt, il observa au loin un troupeau. De sa vie, il n'avait jamais vu de mangeurs de cornes, mais à la dégaine des animaux qu'il était en train d'observer, il savait pourtant qu'il en avait en face de lui.

Ces bêtes semblaient être un mélange de rhinocéros et d'opossum. Leurs yeux noirs suggéraient qu'ils étaient animés par une forme de barbarie animale. Bien que le plan initial du cafard consistait à aller à leur rencontre, il ne se sentait plus aussi sûr de lui face à ce troupeau de monstres qui pourrait ne faire qu'une bouchée de lui.



On n'est pas des bêtes  Ile-au10



Mais l'audace et la connerie prirent le dessus sur le bon sens et la raison. Il sortit de sa cachette, et s'approcha d'eux. Quelques uns levèrent le museau curieux. En temps normal, ils auraient attaqué tout humain s'approchant d'eux sans la moindre sommation, mais celui-ci semblait leur apporter un animal à corne pour les sustenter.

- Je savais pas si vous préfériez vos proies mortes ou vivantes, dans le doute, je vous l'ai apportée avec un souffle de vie.

Confiant, le cafard dégagea la cigogne d'autour de ses épaules, et la balança au milieu du troupeau. Le pauvre bête chercha à s'enfuir, battait des ailes énergiquement, bien que l'une d'elle fut percée par une balle. Mais toute la bravoure du monde n'aurait pas suffit à la sauver. Un des mastodontes qui l'entourait bondit sur elle, l'écrasant de tout son poids. D'autres se ruèrent dessus à leur tour. Bientôt, tout ne fut que cris et plumes envolées.

En retrait, le cafard regarda la scène sans sourciller, il lui en fallait plus pour le choquer. Son seul sujet d'inquiétude fut de se demander si les vingts kilos du piaf suffiraient à nourrir l'assemblée. Il allait de soi que non.
Cherchant du regard qui pouvait être parmi eux le spécimen le plus intelligent dont lui avait parlé la cigogne, il remarqua que l'un d'eux était plus volumineux, et possédait un regard plus vif. Alors qu'il s'apprêtait à l'apostropher, les mangeurs de cornes, qu'il venait pourtant de nourrir se tournaient vers lui calmement, un air menaçant. Après tout, il s'agissait de bêtes, attendre de la reconnaissance de leur part relevait de la stupidité la plus crasse qui puisse exister.
Mais un grognement les immobilisa net.

- Humaaaaain.

Joe déglutit. C'était une voix caverneuse et puissante qui venait de se manifester. Se frayant un chemin à travers ses congénères, le mangeur de cornes qui venait de prendre la parole s'approcha du cafard jusqu'à se retrouver nez à nez avec lui. Comme tout bon carnassier, son haleine n'était qu'un relan de chairs putrides manquant de provoquer un renvoi chez le forban.

- Pourquoi nous avoir apporté ce cornu ?

Tremblant devant l'épais bestiau qui lui faisait face, le pirate, qui était pourtant venu pour discuter avec celui à qui il s'adressait, commençait à douter de l'intelligence de son plan. Négocier avec des bêtes sauvages carnivores pour casser du révolutionnaire, sur le papier, cela présentait bien, dans la réalité par contre...

- Je... Je suis venu faire ami-ami.

L'hésitation avec laquelle il avait prononcé ces mots semèrent le doute chez l'animal d'un instinct méfiant. Mais comment le forban aurait-il pu se montrer confiant face à un monstre qui devait faire vingt fois son poids ? Ce dernier releva les babines, dévoilant son infâme mâchoire. Cela ne présageait rien de bon. Maintenant, Joe comprenait pourquoi plus tôt, la cigogne semblait préférer Minos aux mangeurs de cornes.

Un bruit de métaux s'entrechoquant se fit soudain entendre. Quelque peu distrait par la bête, le cafard n'avait pas vu venir le couteau qui avait rebondit contre la carapace robuste du mangeur de cornus.

- Biutag ! Je t'interdis de te faire bouffer par ces saloperies ! C'est à nous de te buter !

Jamais le forban n'avait été aussi heureux d'entendre de telles paroles, qui plus est, de la bouche de révolutionnaires. A près d'une centaine de mètres de là où il se trouvait, trois membres de la Légion l'avaient retrouvé. Il y avait fort à parier que toute l'île regorgeait de petits groupes d'hommes à sa recherche.

- C'est toi qui les a amené ici vermine ? Si tu crois qu'ils sont de taille à nous battre tu te trompes.

Cherchant à éclaircir le malentendu, Joe fit "non" de la tête. Puis, ne perdant pas le Nord, il afficha un sourire vicieux qui lui allait si bien.

- Laisse moi t'en débarrasser et parlons affaire veux-tu ?

L'immense mastodonte ne comprenait pas à qui il avait à faire. Tantôt, Joe s'était montré lâche et faible, et à présent, il faisait preuve d'une assurance démesurée, se pensant capable d'annihiler trois membres de la Légion à lui seul. Le sourire perfide l'ayant plus ou moins troublé, l'animal lui tourna le dos.

- Tu as une minute. Passé ce délai, je te bouffe avec les trois autres.

En une minute, il pouvait s'en passer des choses, surtout quand la vie du cafard en dépendait.


Dernière édition par Joe Biutag le Mer 16 Mar 2016 - 15:42, édité 1 fois
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La Légion constituait en soi une élite. Minos avait su s'entourer d'hommes braves et surtout redoutables. Les trois hommes qui se ruaient en direction du forban devaient tous avoisiner les deux mètres et les cent-vingt kilos de muscle. Mais aussi musclés pouvaient-ils être, ce n'était pas ça qui arrêterait les balles, encore moins un boulet.
Car ce fut directement le lance-grenade que Joe sortit pour les accueillir. Les soldats étant groupés, le pirate comptait bien régler l'affaire en un tir.
Alignant son arme de sorte à ce que le projectile qu'il allait tirer leur tombe dessus, il pressa enfin la détente. L'artillerie, ça le connaissait, son coup fut parfaitement visé.

Le petit boulet fut effectivement projeté droit sur la cible, faisant retentir une modeste explosion. Alors que Joe rengainait son arme fier de lui, il aperçut trois silhouettes sortir de la poussière. Ses cibles étaient en vie, indemnes qui plus est.

- Ah d'accord. Ça c'était pas prévu.

Imprévu et fâcheux. Les trois hommes étaient à présent à une dizaine de mètres du forban. L'affaire semblait rendue. En retrait, le troupeau de mangeurs de cornes était resté pour observer la scène. Leur meneur fut bien déçu de voir avec quelle vitesse le cafard semblait à court d'idées. S'apprêtant à intervenir et dévorer les quatre hommes comme promis, il fut stoppé dans son élan.

Joe, de la main droite, baissa la visière de sa casquette, brandissant sa main gauche devant lui, doigts déployés. Autour de cette main, des bandages étaient installés, ceux-ci ne servaient pas à panser la moindre blessure, mais plutôt à fixer un objet dans le creux de sa main. Une sorte de coquillage.

- Baudroie !

Le hurlement du cafard fut aussi soudain que le flash aveuglant qui s'échappa du Dial qu'il venait d'activer en le pressant rapidement. Les mangeurs de cornes furent surpris, mais pas autant que les trois soldats de la Légion qui s'imaginaient déjà avoir capturé le cafard. Ce dernier était du genre tenace.
Relevant la visière de sa casquette, il n'avait pas, contrairement à ses assaillant, subit l'effet du Flash Dial au creux de sa main, et avait échappé à la cécité temporaire.
Alors que deux des trois hommes avaient porté la main à leur visage par réflexe, tandis que le troisième s'était sagement enfuis, courant à l'aveuglette, Joe sortit le plus tranquillement du monde son mousquet à canon triple.

- Et de un !

Un coup de feu se fit rententir. Le premier soldat s'écroula à terre après que la balle ait percé son crâne.

- Et de deux !

Bien que le deuxième légionnaire, en ayant entendu un coup de feu, tenta de s'enfuir le temps que sa vue ne revienne, cela fut une mauvaise idée, puisque la balle vînt se loger dans sa nuque.

- Et de trois !

Pas de coup de feu cette fois, juste le bruit malheureux du canon vide. Après avoir tiré sur la cigogne plus tôt, il avait oublié de recharger et n'avait eu de ce fait que deux balles chargées dans son mousquet.

- Chiasse, chiasse, chiasse....!

Soudain il avait l'air beaucoup moins sûr de lui. Paniquant, les mains tremblantes et cherchant à recharger son arme, le dernier assaillant commençait à recouvrer la vue, et il avait la ferme intention de casser du cafard. Seulement, Minos leur avait donné l'ordre de le ramener vivant pour le corriger de s'être fait passer pour un révolutionnaire. La Légion ne trahissait jamais un ordre du roi taureau, ils obéissaient, ou mouraient.
Aussi, plutôt que de tenter de tuer Joe, le légionnaire se contenta d'élancer son poing puissant en direction du lamentable pirate. Ce dernier, n'ayant pas le temps de recharger, lâcha son arme et brandit son avant bras droit où le poing du légionnaire s'écrasa.

- Impact !

Dans chaque manche de son anorak il y avait deux impacts camouflés dans une doublure aménagée à cet effet. Profitant de la surprise de son adversaire, Joe élança alors le bras avec lequel il avait encaissé le coup en direction du visage du légionnaire. L'impact dial restitua le coup, assomant l'homme immédiatement. Avec le recul, le bras de Joe vînt se loger immédiatement dans sa propre trogne. D'habitude il n'aimait pas restituer le coup par lui même, de peur de se faire mal, mais la Légion ne lui avait pas laissé d'autre choix.
Le forban venait de vaincre trois des hommes de Minos. Frottant son nez qui avait encaissé le coutrecoup de l'impact, Joe se retourna vers les mangeurs de cornes.

- Bon appétit !

Puis il cracha sur celui qu'il avait assomé, s'en éloignant, pour laisser les mastodontes se délecter de sa chair, ainsi que celle de ses deux camarades. Joe s'assied plus loin dans l'herbe, les regardant faire, sans cacher une certaine satisfaction.
Le chef du troupeau s'approcha de lui l'air grave.

- Tu n'es clairement pas des leur. Donne moi ton nom humain.

Tournant la tête vers l'animal, une certaine aura s'en dégageait. Derrière lui, au loin, le soleil se couchait, donnant une vision impressionante de la bête.

- Joe Biutag, pirate.

Enfin il pouvait se présenter sous son vrai nom. C'en était fini de "Joe grand coeur", son alias mensonger sur Union John pour échapper à la colère des révolutionnaires. Il était pirate, et bientôt, tout Grand Line connaitrait son nom.


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