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Petits meurtres en Transli

Petits meurtres en Transli Moak_sloop_painting_closeup-4d79f1d


Le sloop qui embarquait du cap des jumeaux pour la troisième voie de Grand Line avait pris la mer voilà plus d'une heure. À bord, le repas venait de se terminer, on était alors en début d'après midi. Bien que le soleil brillait, il faisait relativement frais. La route de tous les périls était en effet connue pour ses climats changeants.

Dix passagers à bord, personnel inclus. Trois marins, un capitaine et six passagers. Mystérieux, un homme restait au bord du vaisseau, accoudé aux rebords, fumant la pipe, et contemplant l'horizon. Intriguée par un personnage au demeurant taciturne, Perla Hilim, jeune photogaphe qui voyageait à travers le monde s'approcha de lui.
Sans être intimidée par le personnage, il était plus impressionnant une fois qu'on le cotoyait de près. Un mètre quatre vingt dix environ, une mâchoire carrée, on ne lui aurait donné qu'une trentaine d'année si quelques cheveux gris ne s'étaient pas mêlés à sa tignasse rousse bien peignée.

- Que puis-je pour vous mademoiselle ?

Surprise, la demoiselle n'était même pas entrée dans son champ de vision, se trouvant un mètre derrière lui, qu'elle avait été reprérée. Balbutiant elle lui répondit.

- Oh, je... je venais juste aux nouvelles. De tous les passagers à bord, vous êtes celui que l'on voit le moins. C'est à peine si on peut vous croiser à table. Je me suis dit que nous pourrions faire connaissance.

Même si ses propos pouvaient être tendancieux et laisser sous entendre qu'elle escomptait devenir air avec l'homme, il n'en était rien. Perla était juste une femme sociable et curieuse qui n'avait pas peur d'aller à la rencontre de ceux qui l'intriguaient. Passant la main dans sa longue chevelure couleur encre qui lui descendait jusqu'aux reins, elle fut quelque peu mal à l'aise après que son interlocuteur ait laissé plané un long silence.

- Est-ce que tous les photographes sont aussi curieux mademoiselle Hilim ?

Déglutissant, Perla tombait des nues. Cet illustre inconnu connaissait son nom mais aussi sa profession. Décidément, elle avait vu juste, ce rouquin ténébreux n'était pas un homme ordinaire.

- C... comment sav....

La coupant, tout en gardant son regard fixé vers les horizons marins, il poursuivit.

- Par élimination jeune fille. Parmi les bagages tractés à bord, il y avait un appareil photo d'une taille imposante monté sur trépied. On élimine d'office les hommes d'équipage et le capitaine, y compris moi, cela réduit la liste à cinq suspects.

Au mot "suspect", Perla sourcilla. Crachant la fumée de sa pipe, le mystérieux énergumène reprit.

- Les époux Madro ont si peur de se faire dévaliser leurs bagages qu'ils les ont monté eux même dans leur cabine, M'gobi se trouve être borgne et avec un crochet à la place de la main gauche qui plus est, difficile d'être photographe dans ces conditions. Reste donc Araz et vous.

Ricanant d'un air jovial, il venait de casser l'image de dur qu'il s'était donné depuis qu'il était à bord, mettant ainsi fin à la pression qu'il avait instauré de par sa voix monotone et son visage austère.

- Pour être tout à fait franc, je ne savais pas lequel de vous deux était le propriétaire de l'appareil, mais vu votre réaction, j'en déduis que c'est vous.

Cette conclusion tirée, il jeta le résidut de sa pipe à la mer et tendit une main maladroite à la jeune fille tout sourire, les yeux plissés. On sentait émaner de lui un générosité débordante.

- Pietro Hon ! Enchanté. Je suis détective à mon compte. Navré de faire bande à part, le fait est que je ne suis pas doué pour aller à la rencontre des gens haha.

Peu doué pour aller à leur rencontre, mais de ce qu'il venait d'établir, il connaissait le nom de tout le monde à bord. Un fin limier doublé d'un bon espion c'était à n'en point douter.


Dernière édition par Joe Biutag le Ven 24 Fév 2017 - 12:22, édité 1 fois
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- Pietro ! C'est terrible !

Pénétrant la cabine de son nouvel ami sans y avoir été conviée, Perla avait les larmes aux yeux. Cela faisait trois jours qu'ils se fréquentaient, et les deux compères avaient déjà noué une solide amitié. Mais aujourd'hui, il ne serait pas question de bavardages bon enfant.
Se jetant dans les bras du détective pour le moins surpris, elle parvint à gémir quelques syllabes entre deux sanglots.

- Araz est mort !

Habitué à enquêter sur des morts, Pietro était devenu plus ou moins insensible face aux malheureuses victimes de la faucheuse. Frictionnant les bras de la jeune fille dans un geste qui se voulait rassurant, il s'engagea à aller voir ce qui venait de se produire.

À peine le nez en dehors de sa cabine, Pietro ne put éviter du regard la scène macabre qui semblait s'imposer à lui. De l'autre côté du pont, un corps sans vie était étendu, autour de lui, tous les curieux qui se trouvaient à bord. Alors que les matelots à bord s'apprêtèrent à se saisir du corps pour le mettre en cale, le détective les interrompit.

- Malheureux ! Ne touchez pas au corps !

Une fois présenté à tous ceux qui se trouvaient à bord, ceux-ci acceptèrent qu'un enquêteur puisse avoir le dernier mot sur la manière dont le drame devait être géré. Tous étaient en état de choc, Pietro avait presque des allures d'homme providentiel du fait de sa profession.

- J'crois qu'il a essayé d'se pendre

Bourru comme savaient l'être les hommes qui travaillaient en mer, l'un des hommes d'équipage avait donné son verdict. Observant au dessus de lui, l'enquêteur ne tarda pas en effet à voir une corde dotée d'un noeud coulant qui traînait depuis le poste de la vigie. Tout désignait un suicide.

- Navré, mais c'est un meurtre.

Tous autour de lui reprirent leur respiration. Un meurtrier à bord, jamais ils n'auraient imaginé une chose pareille. Leur escale était encore à plusieurs jours de là où ils se trouvaient. Devoir rester aussi longtemps, piégés à bord, en compagnie d'un tueur. Cela en effrayait plus d'un.
Pointant le doigt en direction des poignets et des lèvres du corps d'Araz, Pietro établit son diagnostique.

- On peut voir des traces distinctes autour de ses poignets et de sa bouche. Celui qui l'a tué a dû lui attacher les mains et le baillonner avant de se débarrasser de lui. Qui plus est...

Sans crier gare, il se redressa et sauta sur place essayant d'attraper la dite corde mais n'y parvint pas. Il en était même loin.

- Vu de là où il serait tombé, nous aurions tous dû entendre le corps s'effondrer sur le sol. Or, bien que cela se soit déroulé à à peine une quinzaine de mètres de ma cabine, je n'ai pas entendu le moindre son.

Prenant une grande bouffée d'inspiration, pour lui, tout était clair.

- Araz ne s'est jamais pendu. Quelqu'un l'a capturé à bord puis étranglé. Afin de dissiper tout malentendu, il a noué cette corde depuis la vigie pour maquiller le tout en suicide et ne pas attirer les soupçons.

Brillant exposé de l'enquêteur à qui aucun détail n'avait échappé. Plus aucun doute à présent, quelqu'un avait assassiné le jeune homme. Pour le moment cependant, il était encore trop tôt pour établir un mobile. Reconstituer la scène et trouver d'autres indices étaient les priorités du moment.
Se tenant timidement les mains, Perla avait séché ses larmes. Si un meurtrier se trouvait à bord, elle n'en avait cure, elle se sentait en sécurité aussi longtemps que Pietro serait à ses côtés, ces prochains jours, elle ne comptait pas le quitter d'une semelle.


Dernière édition par Joe Biutag le Ven 24 Fév 2017 - 12:24, édité 1 fois
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Cinquième jour de navigation. Jusqu'à présent, après avoir discuté avec chaque personne à bord et observé chaque recoin du navire, le détective était parvenu à réunir certains éléments. D'abord, ce soir là, aucun membre d'équipage ne se trouvait à la vigie. En effet, les soirs d'orage comme il y en avait eu la nuit du drame, les hommes ne devaient pas être en altitude de peur de recevoir la foudre. Aussi, dans un cuisine, on avait pu retrouver une bague qui avait appertenu à Araz. C'était en ces lieux que le meurtre s'était déroulé.
Mais aucun indice ne permettait de remonter à la trace du coupable. Tous les suspects avaient un alibi en béton : les passagers dormaient tandis que le capitaine et les membres d'équipage dans la cabine de navigation s'étaient réunis afin de décider un nouvel itinéraire pour contourner l'orage.

- Pietro, viens te coucher, tu te fais du mal à rester le nez dans ton cahier.

Depuis la veille, Perla et l'enquêteur étaient devenus plus intimes, elle partageait alors sa cabine. Cependant, Pietro passait ses nuits à réfléchir et consigner dans son cahier tous les éléments de son enquête. En effet, il se faisait du mal. Savoir qu'un meurtrier rôdait à bord l'inquiétait, un nouvel incident était si vite arrivé. Il lui fallait déterminer quel témoignage était mensonger. Toutefois, épuisé comme il était, il ne pouvait plus réfléchir à grand chose.

Un sourire timide aux lèvres adressé à Perla, il souffla sa bougie et alla la rejoindre sous les draps. Le repos fut de courte durée. Vers cinq heure du matin, alors que le jour commençait seulement à se  lever, un violent cri retentit.
Sursautant, Pietro se rhabilla en toute hâte, et se saisit du mousquet qu'il avait emmené dans ses bagages. Jamais il ne s'en était servi, mais les circonstances ne lui laisseraient peut-être pas d'autres choix. Alors qu'il s'apprêtait à dire à Perla de fermer à clé derrière lui, il ne la retrouva pas dans son lit.

Priant pour que rien ne lui soit arrivé, il la retrouva dans la cale, là où se trouvaient les autres cabines du sloop, elle était en chemise de nuit, grelotante, tétanisée. C'était elle qui avait hurlé à la mort et réveillé tout le monde à bord. Pietro fut d'ailleurs le dernier à arriver sur place.

- Ma... Madame Madro....

Une bonne femme d'environ quatre vingt kilos pour un mètre cinquante gisait en plein milieu du couloir. Cette fois, l'assassin ne s'était pas ennuyé à faire passer cela pour un suicide. Une gigantesque flaque de sang étant répandue sur le plancher. La pauvre femme avait été charcutée par un objet tranchant.
Alors que Perla s'accrochait au détective et pleurait contre son épaule, Pietro dut se résigner à la laisser en compagnie du capitaine afin d'observer le corps.

- Qu'est-ce qu'elle faisait en dehors de sa cabine à une heure pareille ?

Reniflant, Perla lui donna la réponse.

- Elle allait aux toilettes. Je la croisais tous les soirs parce que j'étais inquiète des bruits qu'il y avait en bas, elle me parlait de ses problèmes de vessies, et on finissait par passer la nuit à papoter. Je... snif, je savais qu'elle avait du mal à ouvrir la lourde porte des toilettes alors dès que j'entendais du bruit, j'allais lui ouvrir.

Monsieur Madro et M'gobi acquiecèrent. Eux qui habitaient les cabines dans la cale entendaient chaque soir les bruits de porte quand la femme partait vider sa vessie en pleine nuit. Après avoir observé le corps comme il se devait, Pietro trouvait les entailles particulièrement larges et profondes. Ce n'était pas une lame conventionnelle qui avait été utilisée.
Affichant une petite moue contrariée, l'enquêteur avait une idée de ce qu'avait été l'arme du crime, mais ne préféra pas le mentionner de peur de créer la panique parmi toutes les personnes attroupées dans l'étroit couloir.

- Capitaine, vous et vos hommes, dépêchez vous d'atteindre la prochaine île. Tout le monde, habillez vous, et rejoignez moi sur le pont à six heure que je communique les consignes de sécurité. Nous allons devoir rester vigilant jusqu'à ce que nous ayons atteint bon port.


Dernière édition par Joe Biutag le Ven 24 Fév 2017 - 12:25, édité 2 fois
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Tous sans exception avaient répondu à l'appel de Pietro. Terrifiés à l'idée d'être la prochaine victime, chaque passager, et même les matelots commençaient à montrer des signes d'inquiétude. Monsieur Madro était devenu un monolithe, regard vide, il ne semblait plus exprimer le moindre sentiment, n'ayant pas même versé une larme à la mort de sa femme.

- Bien, tout le monde est là. Suite à ces terribles évènements, j'ai décidé que plus personne ne pourrait se balader seul à bord. Personnel de navigation y compris.

Jamais de sa vie Pietro n'avait fait face à une pareille enquête. Un huis clos comme celui-ci était un cauchemar à élucider car le décompte des morts ne cessait d'augmenter et la paranoïa s'emparait petit à petit des survivants.

- À partir d'aujourd'hui, tout le monde devra se déplacer en groupe de trois personnes minimum.

Sans même avoir eu le temps d'exposer l'intégralité de ses mesures de sécurité, il essuya quelques vives protestations. Il allait sans dire que le personnel navigant, en effectif restreint sur un si petit bateau de la Translinéenne, ne pouvait pas s'embarasser de telles mesures. Chaque membre d'équipage devait être au four et au moulin de jour comme de nuit. C'était une donnée qui compliquait bien des choses.

- Bien bien.... Dans ce cas, il va falloir prendre des mesures plus extrêmes. Aucun d'entre nous ne pourra être autorisé à quitter le pont. La porte de la cabine du capitaine et de la salle de navigation devront rester perpetuellement grande ouvertes afin que l'on puisse voir ce qu'il s'y trame depuis l'extérieur. Si quelqu'un veut aller aux toilettes, il devra demander l'autorisation et devra être de retour avant dix minutes. Toute personne qui disparaitrait de la vue des autres sans raison sera hautement suspectée et jetée en geôle si retrouvée.

Plus aucune liberté à bord. Vu la protestation de chacun, Pietro hurla pour se faire entendre. Une fois tous apaisés et disposés à l'écouter, il savait que sa seule autorité ne suffirait pas pour que tout le monde se plie à ses injonctions sécuritaires. Aussi, il proposa un vote à main levée.

- Je suis à tes côtés Pietro ça va de soi.

Perla, sans que cela ne surprenne qui que ce soit, leva la main.

- Ici c'est mon vaisseau, je n'ai pas d'ordre à recevoir à bord !

Bras croisés, le capitaine ne comptait pas laisser un blanc bec décider à sa place.

- L'capitaine a raison, Nico, Gul, z'êtes avec moi ?!

Suivant son chef, le second matelot vota contre.

- Désolé les gars, l'détective a raison. Faut être prudent si on veut éviter qu'ça r'commence.

Malgré les anathèmes jetés par leur capitaine et leur collègue, Gul et Nico levèrent la main.

- Quelle importance ?...

Sans grande conviction, le père Madro hissa son bras à son tour.

- J'ai pas besoin qu'on décide de mes faits et gestes. C'est non.

M'gobi fut le seul passager à bord à ne pas se ranger derrière Pietro qui à son tour leva la main. La démocratie avait parlé, à cinq voix contre trois  la minorité devait courber l'échine et obéir. Ce vote à main levée pour le détective était aussi un moyen de se faire une meilleure idée de ses convives. Le fait que M'gobi ait refusé de voter pour la mesure d'urgence l'avait fait sourciller.

- Bien, c'est décidé alors ? Personne ne quitte le pont. Durant la nuit, nous irons dormir dans la cuisine avec des tours de garde de deux personnes.

Toutefois, alors qu'il considérait sa décision comme acquise, Pietro fut brusquemment stoppé dans son élan. Le second du capitaine le maintenait en joue de son mousquet. Il ne faisait qu'obéir aux ordres.

- C'est pas aux civils de donner des ordres à bord. De toutes manières, oser nous demander de garder les portes de la cabine de pilotage et la mienne ouverte, c'est m'accuser à demi mot d'être le meurtrier, et ça mon garçon, ça ne passe pas.

Prudent, le détective mis les mains en l'air. Ce qu'il craignait le plus commençait à se profiler. La paranoïa s'emparait des suspects, et ce phénomène avait la fâcheuse tendance d'être contagieux.


Dernière édition par Joe Biutag le Ven 24 Fév 2017 - 12:28, édité 1 fois
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Ambiance tendue à bord du sloop de la Translinéenne. Après seulement deux morts mystérieuses à bord, l'atmosphère bon enfant avait pris un dangereux virage vers des horizons plus sombres. Des factions s'étaient créées à bord, le capitaine et son second, trop fiers du fait de leur éducation de marins, refusaient d'obéir à un civil sur leur bâtiment, allant jusqu'à le pointer d'une arme à feu.

- Mais.. mais enfin capitaine, vous ne pouvez pas pointer un passager d'une arme !

Nico, l'un des matelots à bord chercha à se montrer raisonnable afin de tempérer les ardeurs du capitaine particulièrement en colère.

- Ferme-là donc Nico ! T'as pas compris que c'était lui le meurtrier ?!

Révélation pour le moins surprenante que celle-ci, néanmoins le capitaine n'aurait su fournir les arguments pour corroborer sa version.

- C'est lui qui les a tué, juste pour instaurer des mesures de sécurité à bord, avec votre aval. C'est un putain de pirate qui cherche à nous aborder ! Faut pas se laisser faire !

Oui, quand, la paranoïa gagnait les esprits faibles, les théories les plus folles commençaient à voir le jour. Le pire étant que ces dites théories trouvaient un écho dans le coeur de certaines personnes qui préféraient y croire afin d'avoir une réponse toute préparée à des évènements qui les dépassaient.

- Vraiment capitaine ? Et avec quelle arme aurais-je assassiné Madame Madro ?! Les entailles étaient clairement celles d'un crochet !

Tournant vivement la tête vers M'gobi, Pietro dévoilait enfin le fond de sa pensée. En effet, l'homme avait un crochet à la place de la main gauche, et avait voté contre les mesures proposées par le détective pour garantir la sécurité de tous. Ces éléments l'accablaient lui plus que n'importe qui d'autre à bord.

- Crochet qui n'était pas à sa main la nuit du meurtre quand je suis arrivé dans le couloir. Sans doute parce qu'il était recouvert de sang !

Blême, M'gobi ne trouvait pas les mots pour répondre à une pareille accusation. Même le capitaine, pourtant hostile à l'enquêteur, avait décidé d'ordonner à son second de braquer son arme sur le passager suspecté du meurtre.

- Tu racontes n'importe quoi bâtard ! Les meurtriers c'est toi et ta pouffe aux cheveux noirs ! Comment vous expliquez qu'à chaque fois c'est elle qui découvre le corps en premier ?! C'est elle qui commet les assassinats et c'est lui qui nous mets sur des fausses pistes ! Et pour ta gouverne, si j'avais pas mon crochet au saut du lit, c'est parce que je ne dors jamais avec, autrement je risquerais de me blesser pendant la nuit détective à la mord moi le noeud !

Les accusations fusaients, tout le monde suspectait tout le monde. Et tous continuèrent à se montrer du doigt les uns les autres pendant encore dix minutes.

- ARRÊTEZ ! MAIS ARRÊTEZ !

En pleine crise de nerf, les larmes aux yeux, Perla hurlait hystérique, dévastée par la tournure des évènements. La seule réponse à ses hurlements de protestation fut une balle bien ronde qui vînt se loger dans son coeur, la faisant tomber à la renverse. Tous les regards se portèrent en direction de l'unique matelot à avoir une arme en main. Le canon de son mousquet ne fumait pas, il n'était pas le responsable du coup de feu.

- Ma parole, mais vous fermez jamais vos gueule ?!

Cette voix, personne ne la reconnaissait. Pietro, qui s'était jeté sur le corps de sa bien aimée avait fait fausse route depuis le début. Ils n'étaient pas dix à bord, mais onze.


Dernière édition par Joe Biutag le Ven 24 Fév 2017 - 12:31, édité 3 fois
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Un homme avait émergé d'une barque de sauvetage dans laquelle il était resté couché depuis le début. Après avoir descendu sans la moindre pitié la jeune fille pétillante, et s'être plaint du bruit que faisaient les autres, il abattit immédiatement le second matelot qui, bien que tétanisé par la trouille, représentait une menace du fait de l'arme qu'il avait dans les mains.

- Elle est morte... Elle est morte....

Pietro était l'homme aux nerfs les plus solide à bord du vaisseau. Tenant dans ses bras le corps de Perla en sanglotant, la rage imprégna son regard alors qu'il fixait le monstre responsable des deux coups de feu.

- Si j'étais vous, je garderais les mains en l'air et je ne ferais aucun geste brusque. Après, je dis ça, c'est pour votre santé hin-hin !

Pointant son mousquet à triple canon d'une main en direction de toute l'assemblée, tranquillement assis dans sa barque, le forban se mit à bailler. L'unique raison pour laquelle il venait de tuer froidement deux personnes était dû au fait qu'on venait de le réveiller. Il ne lui en fallait pas plus.

- Capitaine, veuillez ramasser le mousquet du bout de votre pouce et de votre index en prenant l'arme par le canon, jetez moi ça par dessus bord.

Si, plus tôt, le capitaine avait fait une scène, hurlant à qui voulait l'entendre qu'il était seul maître à bord de son vaisseau, il obeit bien docilement au pirate qui le menaçait d'une arme. Comme quoi, le meilleure remède à la fierté restait l'humilité enseignée par la poudre à canon.
Pietro, essouflé par ses sanglots n'aurait jamais pu imaginer une telle issue à son enquête.

- Cette cicatrice, cette casquette... Tu es Joe Biutag n'est-ce pas ?

À bord, les passagers réalisèrent alors que celui qu'ils avaient en face d'eux était un pirate solitaire qui s'était fait une réputation sur South Blue à grands coups de meurtres de marines et d'abordages sanglants. Ne cachant pas la fierté d'avoir été reconnu, le cafard était embarassé, s'attendant déjà à mille éloges.
Mais à la place, Pietro repris froidement sur un autre sujet :

- C'est toi qui a tué Araz et Madame Madro ?

Grattant sa nuque d'où s'échappèrent quelques puces, le forban soupira déçu qu'on ne se mette pas à crier une fois qu'on eut prononcé son nom. Mais il savait que cela ne saurait tarder.

- Qui ça ? Le bronzé et la grosse ? Un peu que je les ai butés !

Bien qu'il n'eut rien ressenti jusqu'alors, le père Madro, yeux embués de larmes fut saisi d'une vive émotion à la simple idée que sa femme ait été massacrée par un résidu d'écumeur aussi vicieux que celui qui se dressait face à eux.

- P... Pourquoi ?

Joe retroussa sa lèvre supérieure et retroussa son nez, un regard hautain clairement affiché au fond de ses prunelles.

- Pourquoi ? Bah figurez vous que ça fait presque une semaine que je suis allongé dans cette putain de barque. La nuit, je profitais des instants où personne n'était à bord pour piquer des trucs en cuisine. Et là, surprise ! Je tombe sur cet abruti qui se faisait un casse dalle à trois heure du matin !
Vu qu'il avait pas l'air réceptif à l'idée de cohabiter avec la flibuste à bord, bah... Y'a fallu que je me montre créatif.


De sa main libre, le cafard essuya d'un revers la morve qui lui pendait au nez. Quand on passait une semaine à l'air libre en haute mer, forcément, la santé en pâtissait.

- Sniirrflll. Donc le gars je l'assome, je lui attache les mains dans le dos, je le bâillonne. Normal. Mais là je me suis dis.... "Merde Joe, où veux-tu le cacher pendant tout le temps du voyage ?". Donc j'ai dû le buter. Simple bon sens. Vu que j'avais pas envie qu'on recherche un assassin à bord, j'ai essayé de maquiller ça en suicide.
Au fait bonhomme, bien joué pour la déduction, t'es balèze y'a rien à dire. Mais si t'avais fermé ta gueule, bah ta bonne femme serait encore en vie.


Durant toute la traversée, allongé au fond de sa barque, Joe avait entendu tout se qui se disait à bord. Planqué sous une bâche, personne ne l'avait repéré. Pietro manqua de céder à sa rage après avoir été provoqué par les dires du forban. Mais le mousquet à canon triple fut particulièrement dissuasif.

- Et ma femme ?!! Pourquoi tu as tué ma femme ?!

Pointant cette fois son arme en direction du vieil homme, le sinistre écumeur reprit de plus belle.

- Ta rombière ? J'en avais plein le cul qu'elle me réveille toutes les nuits en s'acharnant sur cette putain de porte. Alors une nuit j'ai piqué un harpon dans la soute à bagage, pis je me suis fait plaisir hohoho la vache ! C'était encore plus marrant que de charcuter une baleine !

S'effondrant en larme, le vieux Madro était dévasté. Le mystère était éclairci, et la chute de l'histoire fut aussi macabre que burlesque.

- Bon ! Il n'est de bonne compagnie que ne se quitte !

Ceci étant dit, le cafard venait de défaire le noeud qui retenait la barque au navire afin de naviguer le reste du trajet en solitaire. L'île était en vue, faire le reste du trajet en solitaire ne le gênait pas plus que ça. Une fois à l'eau, il mit ses mains en porte voix.

- Au fait ! J'ai détaché l'ancre de la corde et l'ai jetée à la mer le jour où j'ai crevé la grosse ! Vous allez devoir appeler des renforts pour qu'ils vous en apportent une si vous voulez accoster !

C'était sa manière à lui de leur pourrir davantage leur existence, mais surtout d'éviter qu'ils ne le poursuivent. Une semaine qu'il était sur Grand Line, quatre morts au compteur, et il s'était mis à dos la Translinéenne, l'une des compagnie les plus influentes au monde. L'un dans l'autre, il n'avait pas perdu son temps.
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