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Le petit Poucet

- J'espère qu'on est bientôt arrivés, darling. Cet endroit est vraiment infect.

- Darling ? Depuis quand est-ce que tu utilises cette expression ?

- Depuis que tu m'as volé « chéri ».

- Haha ! Tu m'as bien volé un fruit du Démon, je suppose que l'on est quittes !

- On avait dit qu'on en reparlerai pas déjà...Mais oui je suppose qu'on l'est...

Myosotis et Lady Scarlett évoluaient à présent dans les rues sales et sombres du quatrième district des Everglades. Lady Scarlett avait emmené Myosotis jusqu'au Royaume de Bliss, l'île des constructeurs et charpentiers. C'était à Bliss que l'on pouvait trouver la pointe des armateurs et chantiers navals des mers Blues. Le jeune androgyne en avait déjà entendu parler, de ces grands bateaux à vapeurs qui sortent tout droit des chantiers de Bliss, leur machinerie à la pointe de la technologie en font des navires rapides, parfait pour se rendre vite d'un point à un autre. En acceptant de s'allier à Lady Scarlett, Myosotis s'engageait également à adopter le même métier. Il ne s'en était pas rendu compte au départ, prêt à dresser sa tente de voyance sur une place ou un marché de Portgentil, la capitale du royaume. Mais c'est en évoluant dans ces allées infâmes et fumeuses qu'il prit toute conscience de son tout nouveau statut de tueur à gage.

Les Everglades de Bliss, une zone de non-droit. Ces lieux étaient jadis très prisés et en plein essor mais ils furent victime du développement croissant de la ville pour aujourd'hui devenir un endroit puant où la criminalité est très importante. Pour l'instant, les deux associés n'avaient croisé personne, personne de conscient. En effet, ils avaient vu un pauvre type affalé contre un mur, des bouteilles brisées tout autour de lui, la bouche ouverte. Il n'avait pas l'air mort, mais des voyous avaient dû s'amuser un peu avec lui avant de le laisser dans le coma...

Enveloppés dans de longues capes noirs, ils étaient encapuchonnés et continuaient leur progression. Myo' prenait soin de plaquer sa main contre son nez pour empêcher les effluves nauséabondes de ce quartier lui remonter jusqu'au narines. Si ça ne tenait qu'à lui, il propagerait de la mousse partout dans les rues pour nettoyer comme il se doit cet endroit immonde. Mais bon, ça ne serait certainement pas malin pour eux de se faire repérer de la sorte...


*C'est écœurant... *

Myosotis avait acquis les pouvoirs du Fruit du Savon, un fruit du Démon le rendant capable de produire et de contrôler autant de bulles de savon qu'il le souhaite. Lady Scarlett en avait déjà pâti d'ailleurs... La voluptueuse demoiselle toute de rouge vêtue avait décidé d'emmener Myo' sur une première affaire. Il fallait bien commencer quelque part. Scarlett avait été contactée via son escargophone portatif, Myo' avait entendu une voix d'enfant à l'autre bout du fil. Il crut d'abord à une blague, mais il semblait que la demande soit suffisamment sérieuse pour qu'ils partent de Suna Land et se mettent en route pour le Royaume de Bliss. L'enfant n'avait pas dit grand chose à Scarlett, il lui avait simplement demandé de venir le retrouver à une adresse précise du quatrième district des Everglades. Les deux ne se seraient pas déplacé si l'enfant n'avait pas ajouté qu'il appelait de la part de l'Ogre.

L'Ogre, un nom bien étrange qui a suffit à Lady Scarlett pour qu'elle accepte l'affaire sans même savoir ce qu'ils étaient sensés faire, ni même avoir un aperçu de la somme à gagner. Ce type avait intérêt à bien payer ! Et il aurait pu appeler lui même au lieu d'envoyer un gamin s'occuper de cette besogne. Bah, Scarlett devait certainement savoir ce qu'elle faisait, il était clair qu'elle connaissait cet homme et qu'elle avait déjà dû travailler pour lui par le passé. Les talons de Myosotis claquaient sur le pavé humide, faisant légèrement du bruit. S'ajoutaient à ça les râles du vent entre les bâtiments noirs, les rares hurlements qui pouvaient se faire entendre ça et là...

Le bel éphèbe tenait fermement dans sa main droite la canne que Lady Scarlett lui avait offert. Une arme de son arsenal qui lui conviendrait parfaitement, avait-elle dit. C'était une longue canne violette au pommeau ressemblant à celui d'un sceptre. Il était incrusté de pierres précieuses bleues et émeraudes, ainsi que deux autres pierres pourpres. La tueuse lui avait expliqué que l'une des pierres violines servait à convertir la canne en un long fouet de cuir caché à l'intérieur. L'autre avait pour fonction de tirer un dard soporifique à partir du pommeau. Cependant il est impossible de pouvoir à la fois manier le fouet et tirer des fléchettes, il faut savoir choisir le bon mode en fonction de la situation. Et elle faisait entièrement confiance à Myosotis pour manier habilement cette arme, avait-elle rajouté.

Le jeune homme n'était pas vraiment convaincu de l'honnêteté de sa comparse. Myo' savait qu'elle lui avait proposé cet arrangement uniquement pour profiter des bienfaits du fruit du Démon, histoire d'engranger encore plus de profit. Il était conscient que ça n'était pas du tout pour ses beaux yeux ou pour le promener un peu partout sur South Blue et lui faire visiter du pays. En même temps, il fallait l'avouer, lui non plus ne la suivait pas parce que ça lui faisait plaisir. Non, il avait exactement la même motivation : l'argent. Quand bien même elle se servait des pouvoirs du fruit du Savon, Myo' se servirait également de ses contacts et affaires pour gagner encore plus de berrys. Les journées passées à patienter interminablement sur les places et les rues étaient finies. Il allait enfin pouvoir vivre comme un prince !


- Est-ce que tu vas enfin me dire qui est cet Ogre pour qui on est sensés travailler ou tu vas continuer à garder le mystère ?

- Hm, je suppose que je peux te le dire. J'avais envie de garder un peu de suspense mais tant pis...

- Du suspense ? Pourquoi faire ?

- Tu verras bien. Si tu veux tout savoir, j'ai travaillé pour l'Ogre il y a quelques temps. Il a voulu que j'abatte un minable qui voulait lui voler son or, un certain Jake. Il a dû apprécier mes méthodes de travail pour me rappeler de la sorte.

- Ça lui arrive souvent de laisser un gamin passer ses commandes ?

- Non, ça me surprend d'ailleurs, c'est bien la première fois que ça arrive. Je me demande si c'est bien lui qui nous a appelé...

- On verra bien. Et pourquoi est-ce qu'il porte ce nom singulier ?

- Aha, tu le déduiras bien vite par toi même quand tu le verras.

*Pff...quel nom stupide... *

Si c'était sensé faire peur au tout venant, ce nom amusait plus Myosotis qu'autre chose. Ça ressemblait aux monstres qu'on croisait toujours dans les livres pour enfants, ceux qui sont là simplement pour leur faire peur et les garder en place. Myo' sentait néanmoins, en considérant le décor qui l'entourait, que cet ogre ne serait pas aussi...féerique.


- Ne fais pas cette tête là, la prochaine affaire je te laisserai la choisir. J'ai pris celle-ci pour te mettre dans le bain.

- Je ne fais pas la tête, je réfléchis simplement. Du moment que ce type nous paie bien, ça m'est égal de devoir marcher au beau milieu de ce quartier malfamé.

- Hmm, tu as l'air parfaitement taillé pour ce métier, chéri...

Ce petit jeu de courbettes et de compliments entre les deux ne faisait office que de façade pour maquiller leurs véritables intentions. Pour l'instant, ils n'étaient pas vraiment amis. L'une avait tenté de le tuer, et l'autre l'avait ridiculisé en gâchant ses plans. La logique voudrait qu'ils s'étripent mais le hasard a fait qu'ils se sont alliés pour le meilleur et le pire. Le maître des bulles et la rose rouge, il y avait de quoi faire des étincelles. Mais avant cela, le duo infernal devait cependant prendre le temps de s'habituer à collaborer et agir ensembles.

- Bien, on arrive. On tourne juste au détour et on y est. Reste sur tes gardes, on ne sait jamais.

- T'inquiètes pas darling, ne t'inquiètes pas.
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Ils étaient enfin arrivé à destination, Lady Scarlett semblant reconnaître l'endroit. Myosotis, qui n'était jamais venu ici auparavant, observa l'endroit où ils étaient sensé avoir rendez-vous. C'était une impasse même pas éclairée avec, tout au bout, une bicoque de briques presque branlante aux fenêtres barricadées par de grandes planches de bois. Impossible de voir à l'intérieur, ni même à l'extérieur d'ailleurs, l'absence de lumière de la nuit rendant le tout assez glauque. Plusieurs caisses en bois étaient alignées et empilées à l'extérieur. Peut être contenaient-elles quelque chose mais Myo' n'avait pas vraiment envie de savoir ce que c'était quand on sentait le fumet qui en émanait. Un genre de concentré entre de la mort-aux-rats et du poisson, une odeur qui ferait fuir plus d'un curieux...

- C'est là qu'on a rendez-vous ?

- Oui, pas de doute c'est ici... fit-elle d'un ton très calme.

L'androgyne s'attendait à ne pas tomber sur un palace, surtout au beau milieu de cet endroit minable, mais il n'avait pas plus envie d'entrer ici...

- Bien, allons-y dans ce cas. Je suis curieux de voir à quoi ressemble cet...ogre.

Avançant dans la ruelle, ils se dirigeaient tout les deux vers la porte d'entrée d'un pas décidé mais, en passant devant les grosses boites, ils furent soudain alertés par une voix fluette.

- Attendez !

Myosotis et Lady Scarlett se retournèrent, ils étaient prêts à dégainer leurs armes et à faire face à un possible assaillant. Dans les Everglades, il était primordial de toujours rester sur ses gardes, chaque tournant ou croisement étant potentiellement létal. Le jeune éphèbe tenait fermement sa canne d'une main puis, de l'autre, était prêt à faire jaillir un flot de mousse directement sur son ennemi. Scarlett, quant à elle, avait sorti un de ses pistolets et le pointait droit vers l'ombre qui continuait de courir vers eux.


*Hé mais... ! *

Plus la silhouette s'avançait, plus les deux tueurs à gage remarquaient que sa taille rapetissait. Si bien qu'en quelques secondes ils firent face à un enfant tout maigrichon et osseux. Tout de noir vêtu, il avait des cheveux noirs mi-longs et gras, aussi luisants que les prunelles jais de ses yeux. Il portait également de grosses bottes de cuir aux pieds, trouées par endroits et usées par le temps. Tremblotant, il regard Myosotis et Scarlett en les scrutant un à un sous leurs capuchons, comme s'il cherchait quelque chose. Il ne réagissait pas en voyant le visage de Myo' sous sa cape mais, en apercevant celui de Lady Scarlett, son visage s'illumina.

Le petit Poucet:

- C'est vous ! Lady Scarlett, c'est vraiment vous ?

- Oui, c'est bien moi. Je te présente Myosotis, mon associé. Et je suppose que tu es le garçon qui m'a appelé.

Elle avait raison. Il fallait bien s'en douter, ils avaient été appelés par un enfant. Il était donc logique qu'ils soient accueillis par ce même enfant. Ce vulgaire marmot avait reconnut Lady Scarlett, il avait dû en entendre parlé d'une quelconque façon...

- Je peux savoir pourquoi est-ce que tu nous empêches de rentrer ? On a pas de temps à perdre avec un gamin comme toi... toisa Myo' en arquant un sourcil.

Il commençait à s'affoler et trépigna.

- Je...Je m'appelle Poucet. Et je suis au service de l'Ogre. Je lui sers de messager à travers les districts. Et...vous avez bien deviné, c'est moi qui vous ai appelé.

Impatient, l'androgyne frappa le sol avec sa canne et haussa le ton.

- Je répète ma question : pourquoi est-ce que tu nous empêches d'entrer ?

À ses côtés, Lady Scarlett souriait silencieusement, regardant Myo' s'y prendre avec le garçonnet. Ce dernier commençait à s'affoler.

- Non, pardonnez moi ! Je ne voulais pas vous offenser ! Je...je vous ai bien appelé, mais...c'est à dire que...l'Ogre n'est pas vraiment au courant de cela...

*Hein ?! *

Myosotis n'était pas le seul surpris, sa comparse ne s'attendait à cette réponse. Alors comme ça l'Ogre n'était pas au courant de leur venue ? C'était donc pour ça qu'il les avait empêché d'entrer. Ce Poucet avait donc vraiment besoin d'eux pour oser outrepasser la vigilance de son maître et contacter une ancienne collaboratrice sans sa permission. Ou alors avait-il autre chose en tête et était nettement plus malin qu'il ne le laissait voir.

- Explique toi, fit Scarlett, pourquoi nous as-tu appelé dans ce cas ?

- Et bien...répondit Poucet, j'ai besoin de vous pour que vous me débarrassiez de ma famille !

Et voilà une seconde réponse à laquelle ne s'attendait pas les deux tueurs. Par ici, il était essentiellement question de trafic, de contrebande et magouilles en tout genres. Certes, les règlements de comptes étaient monnaie courante, mais ils ne se doutaient pas que des garçons d'une dizaine d'année y participaient beaucoup...Myosotis en vint à sourire intérieurement. Ce gamin, il lui ressemblait un peu. Il voulait également se débarrasser de sa famille et obtenir sa revanche contre eux. Myo' allait l'aider à obtenir cette vengeance, un enfant aussi frêle que lui la méritait très certainement.

- Continue.

- Je vivais avec mes parents et mes trois frères dans le premier district. Mais un jour mon père m'a demandé de l'accompagner et il m'a abandonné ici !

- Et tu n'as jamais pensé à rentrer chez toi ? Demanda Lady Scarlett.

- Si, je connais bien les recoins des premiers districts des Everglades, j'ai réussi à retrouver le chemin de la maison. Mais mon père m'a jeté dehors une seconde fois en me frappant et me ruant de coups !

- Pourquoi est-ce qu'on t'as mis dehors ? Et tes frères dans tout ça ?

- Ils sont encore à la maison. Ils n'ont même pas essayé de m'aider ! Mes frères se moquaient toujours de moi, parce que j'étais trop maigre, parce que je n'étais pas assez fort ! C'est pour ça qu'on m'a abandonné, mes parents ne pouvaient pas se permettre de me garder dans le foyer. Et....et...

De lourdes larmes embuèrent ses yeux et commencèrent à perler sur son visage livide. Ce petit gamin avait tout du gavroche espiègle et malin mais la dure réalité de sa vie le rendait tout frêle, fragile et inoffensif. Il avait été abandonné par des parents froids et sans amour, et aujourd'hui sous la tutelle d'un malfrat qui, il fallait s'en douter, ne l'avait recueilli que par pur intérêt. Myosotis émit alors un rire mutin.

- Petit Poucet, arrête donc de pleurer. Je suppose que tu n'as rien pour nous payer, mais je suis certain que la personne pour qui tu travailles saura nous contenter.

- Vous...vous allez parler avec l'Ogre ?

- Oui, renchérit Lady Scarlett, amusée par la situation, comment est-ce que tu comptes convaincre l'Ogre de nous payer ?

- Ne doute pas de moi darling, tu oublies que j'ai été cartomancien. Séduire et persuader, j'ai fait ça tout les jours ! Dis moi Poucet, que font tes parents exactement... ?

- Ils distillent de la résine de plantes pour en faire de la drogue, et ils confectionnent des armes simples aussi. Leurs clients sont tous des pirates et des bandits, et mes frères sont là pour transporter la marchandise. Je suis pas assez fort pour porter les caisses et les boites, et ils ne nous ont encore rien appris...je ne leur servais à rien...Depuis trois mois environ, les affaires n'allaient plus trop bien. Leur fournisseur en plantes et en matériaux s'est fait arrêté à Portgentil. L'argent commençait à manquer, alors ils ont décidé de m'abandonner pour limiter les frais.

- Je vois. Scarlett, qu'est ce que fait l'Ogre exactement ?

- C'est un contrebandier de moyenne classe, il reste une valeur sûre pour le malfaiteur lambda qui s'aventure dans les premiers districts.

- Comme je m'y attendais. Bien, parfait, j'ai tout ce qu'il me faut pour convaincre l'Ogre. On peut y aller !

Sans plus de cérémonie, Myosotis se retourna vers la porte de la baraque cabossée. Mais la petite voix timide de Poucet vint à nouveau interrompre son mouvement.

- Même moi... ? Fit-il craintivement.

- Oui, même toi. Tu veux que ta famille paie pour ce qu'elle t'a fait, oui ou non ?

- Je...oui, bien sûr !

- Alors active toi, et suis nous. Fit hautainement l'androgyne de sa voix impérieuse.

L'intérieur de la maisonnette n'était pas plus plaisant à l’œil que sa façade. Lorsqu'on rentrait, on avait devant soi un immense âtre dans lequel était posée une marmite dont le couvercle sautillait en tintant. Une mixture peu ragoutante devait bouillonner à l'intérieur... Au dessus du foyer, une immense tête de requin à la mâchoire ouverte montrait aux visiteurs ses rangées de dents tranchantes, une décoration à faire frissonner n'importe qui. Le reste de la pièce n'était pas plus rempli, une vulgaire paillasse était posée à même le sol dans un coin sur leur droite. Poucet la regardait d'ailleurs, penaud. Ça devait être l'endroit où il dormait, elle n'avait cependant pas l'air très confortable et se situait en plus de ça juste en dessous d'une toile d'araignée aussi grande que la tête du squale. D'un vif coup d’œil, Myo' remarqua une table posée en face du feu, juste à côté d'une mystérieuse trappe qui pour l'instant était fermée.

- Il n'y a personne...

- L'Ogre travaille, je vais l'appeler pour vous ! S'écria Poucet.

S'élançant de ses petites jambes de crevette, le gamin se jeta sur le sol, ouvrit la trappe et disparut en dessous. Myosotis et Scarlett restaient à présent seuls dans ce décor lugubre, ils en profitèrent pour retirer leurs capuchons. Le jeune homme se mit à taper de son talon, presque aiguille, sur le vieux parquet moisi.

*Un escalier à gauche...Je l'avais pas vu... *

- Pressé de voir enfin l'Ogre ? Demanda l'écarlate demoiselle, sourire aux lèvres.

- Pressé de toucher les berrys plutôt !

La trappe s'ouvrit soudain à la volée, brisant le silence de mort qui régnait dans la pièce. Myosotis sursauta et vit alors émerger une figure nettement plus imposante que celle de Poucet. C'était un homme gigantesque, massif et musclé, à la carrure de buffle. Son visage chauve avait été érodé par le temps et sa peau, couverte de cicatrices, avait l'air aussi rugueuse que du cuir. Il portait un grand tablier gris déchiré par dessus son ensemble de travail. Alors c'était donc lui l'Ogre. Myosotis devina tout de suite pourquoi il portait ce surnom, il avait tout ce cet être intimidant et terrifiant qui terrorisait les héros de contes pour les dévorer ensuite d'un brutal coup de mâchoire. Il aperçut Scarlett et écarquilla ses babines pour dessiner un ersatz de sourire.

L'Ogre:
- Lady Scarlett ! Ma tueuse préférée ! Que me vaux ce plaisir ? Dit-il de sa voix rauque et caverneuse.

- Contente de vous revoir ! Je vous présente mon nouvel associé : Myosotis.

- Enchanté. Dit simplement le garçon en pinçant la bouche.

- De même ! Tu m'as l'air d'être un brave gaillard ! Qu'est ce que je peux faire pour vous deux ? Demanda le colosse.

- Je pense que nous avons une affaire à négocier.

- Ah oui ?

L'Ogre avait l'air surpris, un peu pris au dépourvu. Mais il invita néanmoins Myo' et Scarlett à venir s'asseoir en face de lui autour de la table, près de la chaleur des flammes. Il servit à chacun un verre de vin rouge dans un gobelet sale, un espèce de vinasse infâme que jamais les tueurs ne toucheraient mais qui servait simplement de marque de politesse. Poucet, attentif, s'était assis sur sa paille de l'autre côté de la pièce.

- Alors, fit l'Ogre, quelle est cette affaire dont vous devez me parler ?

- Nous avons un petit quelque chose à négocier avec vous. Intervint rapidement Myosotis en posant ses coudes sur la table, joignant ses mains. Cet enfant, là-bas, nous a appelé il y a peu pour nous demander de le débarrasser de sa famille.

- Hm...

Cette onomatopée n'avait pas l'air de rassurer Poucet, le pauvre s'était mis à grelotter de plus belle et l'Ogre posa sur lui un regard on ne pouvait plus sévère.

- Est-ce que c'est vrai, Poucet ?

L'intéressé releva lamentablement la tête, ses cheveux filasses lui couvrant les yeux.

- Oui... avoua-t-il.

- Ne vous inquiétez pas, s'empressa de ponctuer Myosotis de sa voix la plus mielleuse, ne blâmez pas ce petit pleurnichard et voyez un peu l'opportunité que vous avez là.

Myo' se mettait à volontairement employer des termes dégradants pour Poucet afin de valoriser un peu son interlocuteur. Dédramatiser la situation était primordial pour lui faire oublier son manque de vigilance. À ses côtés, Lady Scarlett écoutait patiemment, attentive, analysant la gestuelle et les dires de son associé.

- Poucet nous a raconté que ses parents vendaient des armes et de la drogue à pas mal de truands. Vous le savez je suppose, n'est-ce pas ?

- Je le sais oui. Mais ils ne m'ont jamais posé de problèmes par le passé. Et en plus de ça, leur fournisseur a été arrêté, ils restent pauvres et je ne les crains pas. Leur faillite ne peut m'être que profitable !

- Huhu, et vous n'avez jamais pensé à ce que leur mort pourrait vous rapporter ?

Myosotis voyait dans le regard du contrebandier qu'il avait piqué son intérêt. Curieux, il s'était mis à tordre la bouche et à tortiller ses gros doigts.

- Je ne comprends pas. Expliquez vous ! Finit-il par dire.

- En mourant, ses parents ne risquent plus de remonter la pente en trouvant un autre fournisseur. Deux potentiels adversaires fichent le camp. Et en plus de ça, vous gagnez un lot de trois nouveaux esclaves bien plus costauds que Poucet !

- Hein ?! Firent Poucet et l'Ogre, en chœur.

Oh oui, Myosotis avait fait bien des choses horribles par le passé. Il avait volé, trompé, menti, triché, manipulé, torturé, tué, brûlé vif un charpentier une fois. Mais jamais il n'avait réduit en esclavage qui que ce soit. Ça serait pour lui une première ! Certes, ça n'était pas très bienveillant ni moral, mais ça n'était pas comme si la morale avait grande importance à ses yeux...

- Vous comptez faire des enfants mes esclaves ?

- Bien sûr. Et livrés avec un ruban fantaisie si vous le voulez !

Myo' avait fait mouche ! Peut être à cause du ruban fantaisie, ça les faisait tous fléchir.

- Je dois avouer que de la main d’œuvre en plus dans la cave ne ferait pas de mal...Quel est votre prix ?

- Trois millions cinq cent mille berrys. Ça me semble être plus que raisonnable.

- Haha ! S'écria l'Ogre de bon cœur, vous avez le sens des affaires messire Myosotis, j'aime ça. J'ai effectivement besoin d'un peu plus de monde en bas, j'accepte ! Poucet ira avec vous, je suis certain que cette petite ballade lui fera plaisir...

Excellent, tout bonnement excellent ! Ils livreraient les frères de Poucet, se débarrasseraient de ses parents et empocheraient un sacré pactole ! Tout se déroulait parfaitement bien ! Myo' adorerait ce petit jeu de négociation avec ses futurs clients, il le sentait.

- Bien, excellent. Alors mettons nous en route immédiatement. Poucet, montre nous le chemin.

- Oui...tout de suite !

Et les deux tueurs se levèrent de table pour s'en aller vers la porte, laissant l'Ogre assis là à les regarder partir, satisfait.
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Le bruit des talons de Myosotis raisonnait au milieu de la rue froide et humide. Le garçon, suivit de Lady Scarlett et Poucet, marchait tranquillement en souriant pensivement à la belle somme qu'ils allaient récolter à l'issue de cette entreprise. Trois millions cinq cent mille berrys, c'était plus que ce qu'il n'avait jamais eu ! La plus grosse somme qu'il n'aurait jamais eu entre ses doigts fins et graciles. Il jubilait déjà et prendrait un malin plaisir à économiser chaque sou pour ses futurs desseins. À ses côtés, Scarlett remarqua son excitation.

- Qu'est ce qui te fais sourire ? Demanda-t-elle, le travail ou la récompense ?

- Les deux ! Fit Myo' presque immédiatement, ne s'arrêtant pas de marcher, cet endroit est tout bonnement parfait ! On peut faire absolument ce qu'on a envie et personne ne viendra nous en tenir rigueur. On peut commettre les pires horreurs du monde, et la Marine ne viendra jamais jusqu'à nous ! Pas vu, pas pris !

- Haha, décidément, tu as ça dans le sang.

Qui sait, la Marine devait certainement avoir une grappe d'informateurs qui grouillent ça et là dans les districts, mais il était fort à parier que ce qu'apprêtait à faire Myo' et Scarlett était monnaie courante ici et qu'ils devaient sûrement s'attarder sur des affaires plus importantes qu'un « bête » meurtre. Les districts les plus reculés doivent abonder de gros bonnets et criminels suscitant plus d'intérêt à leurs yeux. Myosotis et Scarlett n'étaient pas comme eux. Deux ombres, deux spectres. Et qui viendrait s'en soucier ? Après tout, les parents de Poucet marchandaient avec pirates et vauriens. Aucun Marine ne viendrait leur reprocher d'avoir abattu deux individus comme eux. Au contraire ! Ils étaient plutôt en train de leur rendre service, mine de rien.

*Bien, la marche à suivre à présent. *

- Poucet, comment est agencée ta maison exactement ? Demanda la tueuse rouge.

- Un peu comme celle de l'Ogre, en plus petite, répondit le gamin. Il y a une pièce à vivre en rentrant, et une porte qui permet de descendre dans la cave. C'était là qu'on dormait avec mes frères et que mes parents travaillaient. Il y a un passage caché derrière la maison qui permet d'accéder à la cave.

- Intéressant...nous scinder sera donc plus pratique dans ce cas. Je vais m'occuper des frères, je te laisse t'occuper des parents, chéri.

- Avec plaisir, ça sera nettement plus amusant que de jouer au loup avec des gamins !

- Mes parents cachent un chariot près du passage, ils s'en servent pour transporter leurs marchandises parfois. Vous pourrez vous en servir pour mes frères...

Bonne idée ! C'est vrai que Myosotis n'avait pas du tout pensé à la façon dont ils allaient ramener les frères de Poucet. Un chariot, voilà un problème de réglé ! Cet enfant était bien curieux. Malgré son corps rachitique il était assez perspicace. En plus de ça, il n'avait pas l'air le moins du monde gêné du sort de sa famille. Ça excitait l'intérêt de l'androgyne.

- Dis donc Poucet, ça ne te dérange pas de vivre avec tes frères qui ne t'ont moqué et abandonné également ? En tant qu'esclaves de l'Ogre, ils seront également chez lui...

L'expression de Poucet ne changea pas, il continuait de regarder droit devant lui en guidant les deux tueurs. Ils passèrent encore une fois à côté du type ivre mort entouré de verre brisé, il n'avait pas bougé et n'était pas non plus décidé à reprendre conscience...

- Je vais rarement à la cave, je me contente d'appeler l'Ogre du haut des escaliers qui y conduisent...Sinon, je vis dans le hall sur ma paillasse. Je ne les verrai sans doute pas, ils seront avec les autres esclaves au sous-sol, à trimer. Et puis, je m'en contrefiche, c'est ce qu'ils méritent !

Il serrait des dents et des poings, ce petit avait l'air de leur en vouloir de toute son âme, ça ne l'attristait même pas. Myosotis l'écoutait, se délectant de ses paroles et appréciant chaque secondes qu'il prenait à exprimer sa froide vengeance. L'éphèbe trouvait tellement plaisant, et amusant, d'entendre ce gamin haut comme trois pommes parler de ses propres frères comme de vulgaires objets que l'on peut prendre et jeter au loin. Poucet, c'était lui quelques années en arrière, quand il était encore sans défense contre le monde, quand son frère lâchait sur lui ses molosses et qu'il n'avait plus d'autre choix que de courir. Un jour, un jour il retournerait au manoir De Ville et ça sera à son tour de se venger. Et lui aussi en profitera le plus possible.

- Il y a beaucoup d'esclaves en bas ? Je n'y suis jamais allée.

- Il y en avait une vingtaine la dernière fois que je suis descendu...J'ignore combien il y en a maintenant. Je suis juste le messager, je ne me mêle pas de ses affaires...

- Hm, aucune importance. Ce soir, il y aura trois esclaves en plus ! C'est tout ce qui compte.

Continuant de fanfaronner, l'androgyne remarquait que Poucet se retenait de faire de même. Il semblait peut être un peu trop modeste ou introverti pour exalter face à eux. Hm, aucune importance, aider ce gamin n'était pas la préoccupation de Myo'. Tout ce qui l'intéressait c'était la paye ! Bon, d'accord, et profiter un peu en exécutant les deux parents. Après tout, c'était la partie amusante de ce boulot !

- On trépigne d'impatience ? Fit malicieusement Scarlett.

- Oh oui ! Répondit sadiquement le garçon.

Myosotis ne s'inquiétait pas vraiment. Poucet les aurait prévenu si jamais son père ou sa mère possédait un attribut ou quelque chose qu'il fallait craindre. L'Ogre également leur avait précisé qu'ils n'étaient que de vulgaires trafiquants de bas étage, ils ne devaient pas posséder quoi que ce soit susceptibles de les faire frissonner. Le paternel serait sans doute costaud, mais Myo' restait vif et frappait sournoisement comme un serpent. La mère, quant à elle, pouvait être rapide aussi mais il avait de quoi la maîtriser rapidement avec sa canne-fouet, ou même ses pouvoirs savonneux. Il ne craignait absolument rien ! Aussi facile que de chiper sa sucette à un bébé !

- Activons le pas. Poucet, passe devant, j'ai hâte de me mettre à l'ouvrage.

- D'accord.

Le petit s'exécuta sans attendre et, s'élançant devant Myo' et Scarlett, se mit à les diriger plus rapidement à travers la fumée et l'air nauséabond.
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La maison de Poucet tenait plus de la bicoque branlante que d'un véritable bâtiment. Entièrement faite de bois, on aurait dit que chacune des planches qui la composait risquaient de s'envoler au premier coup de vent venu et que toute la structure s'arracherait d'elle même pour retomber tristement, ratatinée. À travers des interstices qui devaient certainement faire office de fenêtre, on pouvait distinguer de la lumière, prouvant ainsi que la maison était occupée et qu'il y avait bel et bien quelqu'un à l'intérieur. Myosotis, Scarlett et Poucet étaient cachés au détour d'un coin de rue, observant calmement la maisonnette lugubre.

- Bien, on connaît tous la marche à suivre.

- Sur le bout des doigts. Bonne chance à toi, chéri. Amuse toi bien !

- Toi aussi darling, toi aussi.

L'androgyne laissa Poucet et Lady Scarlett et partit devant, se dirigeant droit vers la porte d'entrée. Toujours vêtu de sa longue cape, ses pans glissaient en arrière en conférant au jeune homme une aura bien particulière. Tenant toujours sa canne, il la posait nonchalamment sur le sol à chaque fois qu'il avançait de deux ou trois pas. Pensif, il se demandait comment la situation allait évoluer, s'il allait faire ça vite ou si ses deux adversaires allaient se montrer plus versatiles que prévu...

Les choses étaient allées relativement très vite depuis son départ de Cocoyashi. Un an plus tôt, il était encore sur son île natale à regarder la mer en espérant que quelqu'un le libère. Et aujourd'hui, il arpentait la rue, travaillant comme mercenaire, gagnant de coquettes sommes et possédant un fabuleux pouvoir. Les choses ne seraient plus les mêmes désormais. La roue avait tourné en sa faveur, et il n'était pas prêt de laisser la bonne fortune s'échapper !

Marchant d'un pas décidé vers la maison cabossée, le garçon s'imaginait à la sentence qu'il allait infliger aux parents de Poucet. Il pourrait les fouetter jusqu'à ce que mort s'en suive, les endormir à l'aide d'un de ses dards soporifiques puis leur trancher la gorge à l'aide d'une des nombreuses aiguilles acérées qui se cachaient entre ses rubans, ou alors déchaîner sur eux les pouvoirs de son fruit du démon et les laisser conscients pendant pendant qu'il s'amuserait à envoyer ces âmes en perditions vers l'au delà. Aujourd'hui, il était le grand inquisiteur des âmes, la funeste faucheuse qui, d'un baiser subtil emportait le dernier souffle des faibles. Un baiser fatal duquel ils ne se relèveraient jamais. Quant aux enfants, il avait entièrement confiance en Scarlett pour s'occuper correctement de ce travail. Il exaltait déjà, l'Ogre était un excellent moyen de gagner suffisamment d'argent. Il payait bien et en imposait mais il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Les deux tueurs lui feraient cracher autant de berrys que possible et s'en débarrasseraient le moment venu. Ah, cette Scarlett ne lui apportait pour l'instant que des satisfactions !

Ça y est, il était enfin arrivé face à la porte. C'était le grand moment, son entrée en scène de devait d'être parfaite ! Réajustant sa cape ainsi que sa capuche, il frappa ensuite à la porte d'un bref qui du revers de sa main.


Toc.. ! Toc... !

Il y avait un peu d'agitation derrière la cloison de bois. Il entendit un bruit de vaisselle, des couverts qui s'entrechoquent puis plus rien. Quelqu'un s'était arrêté en plein nettoyage d'assiettes visiblement...Des bruits de pas, quelqu'un venait lui ouvrir. La porte s'ouvrait enfin, Myosotis faisait à présent face à une femme d'à peu près la même taille que lui. Ses cheveux bruns étaient noués en un chignon de fortune, elle portait une robe d'intérieur sous son tablier. Sa tenue n'était pas très reluisante, les couleurs ternies et les nombreux trous effectués par les mites et le temps prouvaient bien que cette dame ne roulait pas sur l'or. La mère de Poucet, d'après ce qu'il leur avait dit elle travaillait avec son mari pour fournir drogue et armes basiques à divers criminels de bas étage. D'un bref coup d’œil, Myo' remarqua très vite le couteau de cuisine  dans sa main gauche qu'elle tentait vainement de cacher entre certains plis de sa robe sale.

- Oui ? Qui êtes vous ? Demanda-t-elle d'un ton désinvolte.

Myosotis, toujours encapuchonné, releva la tête pour plonger son regard perçant dans le sien.

- Est-ce comme cela que l'on s'adresse à un client ?

- Un...un client ? Fit-elle étonnée.

- Je viens de Portgentil. Mes « relations » m'ont parlé des services que vous fournissez.

- Hm...entrez, je vais appeler mon mari.

La mère laissa rentrer Myo' sans plus se méfier, encore une qui le sous-estimait. Mais bon, pouvait-on la blâmer ? Qui ne le ferait pas en croisant un gracile éphèbe androgyne comme lui ? Tout le monde se sentirait en sécurité et jamais qui que ce soit ne se douterait que sous sa blanche peau de porcelaine se cache un cœur ténébreux et cruel. Myosotis fait quelques pas à l'intérieur de la demeure. Il laissa la femme monter rapidement des escaliers qui montaient et se mit à inspecter le reste de la pièce. Il n'y avait rien de très extravagant là non plus, juste un meuble qui servait de cuisinette avec un lavabo crasseux entièrement gris. Au milieu, une table assez grande pour accueillir tout les membres de la famille puis, au fond une armoire située à côté d'une autre porte, sûrement l'entrée conduisant à la cave.

*Encore un habitat dégouttant et pathétique... *

Il n'eut pas le temps de regarder davantage, la mère revenait en compagnie de son mari. C'était un homme bourru et costaud, les muscles dessinés par le temps. Son visage, benêt, était également abîmé par le temps et l'insalubrité des Everglades. Ses cheveux, gras et en bataille, ainsi que ses cernes creuses montraient à Myosotis qu'il venait d'être réveillé. Pour le coup, il n'avait pas l'air enchanté de le voir...

- Ouais ? C'est pour quoi ?! Grommela-t-il.

Gardant son calme, Myosotis se contenta de répondre :

- Comme je l'ai dit à votre femme, on m'a parlé de vos services, et je tenais donc à vous voir.

- Hein ? Ah, et vous voulez quoi ? De la drogue, ou une arme ?

Bien, excellent. Le but de cette mise en scène sans importance était de réunir les deux parents ensembles dans la même pièce avant de leur fondre dessus comme un aigle sur un rongeur. Il patienta environ cinq secondes avant de leur répondre, un sourire carnassier se dessinant sur ses joues.

- C'est vous que je veux.

D'un geste de la main presque théâtral, il renvoya sa cape noire voler en arrière avant de fondre en avant droit sur le père et de lui asséner un vif coup avec sa canne droit de ventre. Complètement pris au dépourvu, le bougre étouffa un son proche du grognement avant de retomber en arrière, n'ayant pas compris ce qui venait de lui arriver. À ses côtés sa femme peinait également à comprendre mais, ne réfléchissant pas, se saisit de son couteau avec ses deux mains avant de le lever au dessus de la tête du jeune homme.

*Oh non mon idiote, je ne crois pas ! *

Myosotis n'était pas musclé ni costaud, mais il était rapide, très rapide. Rapidement, il sauta en arrière, revenant à sa place initiale. La femme ayant déjà entamé son mouvement, rabattit le coutelas en avant et le planta dans la table de bois.

*C'est le moment d'essayer cette canne... *

Pointant le pommeau droit vers la mère, il appuya sur l'une des deux pierres pourpres qui l'ornaient. Le garçon entendit un clic et, la seconde qui suivit, il eut juste le temps d'apercevoir une fine aiguille filer vers la femme afin de finir sa course sur son coup. L'assaillante eut juste le temps de sentir le dard hypodermique se planter dans sa chair et d'émettre un petit cri de surprise avant de s'effondrer sur le sol la seconde d'après. Superbe ! Cette fonctionnalité de la canne était géniale, rapide et efficace ! Myo' n'eut pas vraiment le temps de se réjouir, le mari se relevait à son tour, le visage rouge et ivre de colère. Reculant, le tueur à gage laissait l'homme se saisir de couteau en l'arrachant de la table.

- Espèce de salop ! Tu lui as fait quoi ? Pourquoi ?!

- N'y voyez rien de personnel darling, sachez simplement que Poucet vous souhaite tout le bonheur du monde. Répondit Myo' en ricanant.

- P...Poucet ?!

Le type écarquilla de grands yeux hagards, Myosotis en profita pour appuyer sur le second cristal violet. Le corps entier de la canne se mit à coulisser vers le pommeau de sorte à former un manche, laissant ensuite se dérouler sur le sol un long fouet caché à l'intérieur, tel un boa qui sort de sa cachette. Il était trop tard pour son musclé adversaire, l'androgyne envoya un coup rapide, laissant le serpent de cuir s'envoler dans les airs et claquer ses mains. Il lâcha le couteau en hurlant, sa peau lacérée et ensanglantée à cause de la longue lanière. Malheureusement, le sadique jeune homme n'en avait pas termine avec lui et repassa à l'assaut une seconde fois et renvoya un autre coup. À sa grande surprise, son coup fut paré par le père qui positionna son bras en avant et laissa volontairement s'enrouler le fouet autour de lui.

*Tss...complètement inutile... *

- Si vous croyez que je vais vous laissez faire...

Myosotis agrippa alors le fouet de sa main gauche et laissa une longue traînée de mousse couler en avant. La route était déjà toute tracée et ce type avait sciemment pris le coup sans même savoir ce qui l'attendait. À la vue de la mousse que Myo' sécrétait depuis sa paume, il eut un haut-le-cœur si bien que son teint devint livide en quelques instants.

- Qu'est ce que.. ?!

Le savon finit par atteindre son avant-bas qui fut très vite emprisonné par les bulles et la mousse. Toute la force qu'il s'évertuait à concentrer dans son muscle s'évapora alors en un clin d’œil.

- Huhu, minable !

L'éphèbe tira sur son fouet pour faire tomber le père sur ses genoux avant de marcher tout doucement vers lui. Arrivant devant lui, il lui assena un coup de talon dans la mâchoire qui le fit cracher un flot de sang qui partit tâcher le sol ainsi que la table. Toujours sur ses genoux, il n'avait pas encore cédé.


- Es...espèce de monstre... !

- Hm, ce n'est pas moi qui ai abandonné un fils au beau milieu d'un quartier sombre et puant la mort juste pour faire des économies. Qui est le monstre à présent ? Le tueur aux pouvoirs savonneux ou le père qui a détruit la vie de son enfant ?

- Hhh...je...aaah...

La douleur faisait son effet, l'empêchant de parler ou d'articuler que ce soit. S'abaissant, Myosotis lui attrapa le col de sa main libre et laissa s'échapper une seconde myriade de mousse. Couvrant son torse, les bulles irisées faisaient leur œuvre en lui sapant toute vigueur. Se relevant, le garçon le laissa retomber au sol, incapable de se mouvoir. Rembobinant son fouet en appuyant sur la pierre violette pour rendre à la canne son allure initiale, Myosotis était on ne pouvait plus satisfait. Il venait de remporter haut la main son premier combat, une victoire facile qu'il ne devait qu'à lui même ! Personne n'était venu l'aider ! Ça n'était jamais arrivé avant, et il n'avait usé d'aucune tricherie, simplement des armes qu'il avait à sa disposition. Oh oui, il était très fier de lui.

*Et maintenant, la partie amusante ! *

Ses réflexions avant d'entrer à la maison portaient leurs fruits, il avait la chance de pouvoir abattre une personne encore consciente, et une autre inanimée. En plus de ça, il n'aurait même pas besoin d'utiliser ses aiguilles. Le couteau de cuisine était à sa portée, autant en profiter !

- Vous savez quoi, pour vous prouver que je ne suis pas un monstre, je vous tuerai rapidement et en dernier ! Comme on dit, honneur aux dames... !

Attrapant le couteau toujours à sa portée, Myo' se releva avant de se diriger vers la mère endormie sur le sol,  près de l'entrée de l'autre côté de la table. La fléchette l'avait complètement assoupi, elle était là, inerte, en parfaite léthargie. Retournant la femme pour la mettre sur le dos, le jeune homme entendait le mari émettre des onomatopées diverses, tentant tant bien que mal d'investir le peu d'endurance qui lui restait pour empêcher sa femme de mourir. L'idiot, il ne faisait que s'épuiser plus vite et amuser encore plus Myosotis ! Ce dernier ne fit pas dans la demie mesure et trancha la gorge de la femme d'un revers de la main, un filet rouge se mettant à glisser hors du coup de la mère et couler sur le sol glacé de la maison. Les plaintes du mari, qui avait vu toute la scène, ne se faisaient que plus bruyantes et mêlées d'un sanglot, il ne faisait plus que crier en attendant son tour...


- Ne soyez pas si pressé, chacun son tour !

Et, se relevant une dernière fois, Myosotis repartit tout doucement vers le blessé en lui souriant le plus naturellement du monde...avant de planter la lame teinté de pourpre en plein milieu du thorax. L'homme n'eut le temps que d'émettre un dernier pleur, sa mâchoire brisée s'arrêta de bouger et sa tête finit par retomber sur le sol, les yeux révulsés. Et tout cela sous le regard d'un Myosotis jubilant d'ardeur.  


*Aaah...J'adore mon nouveau boulot ! *
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- Bien, on connaît tous la marche à suivre.

- Sur le bout des doigts. Bonne chance à toi, chéri. Amuse toi bien !

- Toi aussi darling, toi aussi.

Partant de son côté, Lady Scarlett regarda Myosotis du coin de l’œil s'éloigner vers la porte d'entrée. La belle aux rouges atours s'amusait à le laisser jouer les petits chefs, ça la divertissait et ne manquerait pas de le refaire à l'avenir ! La première chose qu'elle se dit une fois arrivée devant la maison de Poucet, c'était qu'elle avait misé sur la bonne pioche en s'associant avec ce gamin. Il était vaniteux, autoritaire, hautain et terriblement fourbe, mais il avait le don pour flairer les bonnes affaires et manipuler les gens à la perfection. Ses talents de séduction étaient certes hors pairs, et elle consciente qu'elle pouvait faire exactement la même chose seule. Néanmoins les pouvoirs de fruit du démon faciliteraient grandement ses prochains objectifs. Elle aussi avait un agenda bien rempli, et elle n'hésiterait pas à user de Myosotis.

*Brave garçon... *

Suivant Poucet, elle arriva enfin face à une bâche presque aussi noire que le mur. Si Poucet ne l'avait pas dégagé lui même, elle n'aurait jamais été capable de la voir avec cette pénombre.

- Alors c'est donc là l'entrée secrète. Plutôt rudimentaire...

- Personne ne vient par ici, il y a rien à voir. Alors personne ne s'attarderait à inspecter le mur. Expliqua Poucet calmement.

- Bien, j'y vais. Quant à toi chéri va donc chercher le chariot et tiens toi prêt. Quand je t'appellerai tu viendras m'aider à transporter tes frères dessus.

- D'accord ! J'y vais !

L'osseux mouflet ne se fit pas prier davantage et partit à travers la fumée, laissant Scarlett s'engouffrer dans le passage secret. Le tunnel partait tout droit et il était suffisamment grand pour qu'elle puisse y marcher convenablement. Néanmoins il était assez humide et l'odeur était loin d'être agréable. Un genre mélange entre du poisson et un relent de caniveau, la fragrance parfaite pour un endroit comme les Everglades. Au bout du tunnel, de la lumière, et des ersatz de voix. Les frères de Poucet, elle arrivait à les entendre. Ils ne semblaient pas parler bien fort, et la demoiselle se demandait bien quel était leur sujet de conversation. Des parvenus comme eux ne devaient pas avoir des questions ou débats très variés ou mondains, peut être même qu'ils étaient analphabètes. Ça ne serait pas vraiment étonnant si on s'attardait ne serait-ce que trente secondes sur la population des districts.

Lady Scarlett, pistolets en main, arriva enfin à la sortie du tunnel, tombant enfin sur la pièce éclairée. C'était une cave, comme Poucet l'avait décrit. Une pièce toute aussi humide que le passage qu'elle venait de traverser. Cinq massifs établis étaient alignés contre le mur, sur sa droite, des clous, sciure de bois et autres outils rouillés éparpillés un peu partout dessus. De l'autre côté, contre l'autre mur, trois lits posés sur des armatures métalliques qui n'avaient pas l'air très confortable. Au sol, un vulgaire tapis qui avait l'air aussi moite que ce qu'il recouvrait. Et c'était là qu'ils étaient sensés dormir ? Un bref coup d’œil, Scarlett vit un espace sur gauche assez grand pour contenir un quatrième lit.

*Alors c'est là que dormait Poucet...Je me demande bien ce qu'ils ont fait de son lit. *

En face d'elle, à genoux sur le tapis, trois gaillards hauts de trois têtes de plus que Poucet, aux épaules carrées et aux boucles brunes leur tombant dans le cou. N'ayant pas encore remarqué l'arrivée de Scarlett, ils étaient affairés à jouer activement aux osselets. Petit jeu d'adresse qu'ils jouaient avec de petits os d'agneau. L'un des trois, celui du milieu, lançait un os peint en rouge dans les airs tandis que les deux autres ramassaient ceux posés sur le sol. Souriant, Lady Scarlett regardait les enfants s'adonner à cette petite partie relaxante, mais elle décida néanmoins d'entrer en scène.


- Vous avez l'air bien concentrés. Navrée de vous déranger mes mignons.

Ils sursautèrent tout les trois et se retournèrent d'un bond vers la nouvelle arrivante. À la vue de ses deux armes à feu, ils serrèrent les poings et lui jetèrent un air méfiant. Celui le plus à gauche, possédant un nez plus rond et proéminent que les deux autres se mit à crier :

- Papa ! PAPA !

CLAC !

Les trois levèrent la tête avant de se tourner à nouveau vers la tueuse écarlate, complètement désorientés parce qui se produisait.

- Hm, à en juger par ce claquement je peux vous dire que mon collègue s'occupe tranquillement de vos parents à l'étage. Inutile de les appeler, vous êtes tout à moi !

- Que...qu'est ce que ça veut dire ? Gémit celui de droite, aux yeux clairs.

Les trois prépubères à la voix éraillé ne savait pas vraiment quoi faire, ils étaient pris au dépourvu à l'image de bêtes dans un abattoir.

- Ça veut dire, chéri, qu'il m'incombe de me charger de vous. Et que vous serez très bientôt réunis avec votre cher petit Poucet.

- P...Poucet ?! S'écrièrent-ils en choeur.

- Et oui, il a une sacrée dent contre vous, fit Scarlett sans lâcher son sourire. Et à sa place...hm....je le comprends ! Allez, qui ouvre le bal ?

Le dadais au grand nez se mit alors à partir en arrière vers les escaliers menant à l'étage supérieur en criant à son tour.

- Papa ! Maman !!

- Hm, bien, je suppose que c'est toi.

Pointant son pistolet gauche vers lui, elle tira une fléchette anesthésiante qui se piqua dans la nuque du fuyard. Ce dernier fit trois pas avant tomber à genoux et complètement s'étaler sur le sol, endormi. Tout était allé très vite et les deux autres frères, qui n'avaient pas eu le temps de bouger, finirent par réagir. Celui de droite s'élança vers son frère comateux pour tenter de le réveiller tandis que l'autre, plus brave, attrapa un tournevis sur un établi avant de charger vers la grande dame de manière désespérée. Lady Scarlett, toujours aussi calme et imperturbable, fit un pas de côté afin de laisser le stupide fougueux déraper et tomber sur le ventre, lâchant l'outil qui roula un peu plus loin. Abaissant son arme, elle tira une seconde fléchette sur le garçon. Au moins cet imbécile ne se relèverait pas, au dernier maintenant ! S'avançant au milieu de la salle, elle le toisait en battant des cils.

- Quel ennui...j'espère au moins que mon associé s'est bien amusé.

- Qu...qu'est ce que vous allez faire de nous ? Pleurnicha le dernier adolescent.

- Vous emmenez voir un ogre affamé. Fais de beaux rêves, chéri.

Et elle pointa son pistolet droit pour endormir l'enfant et le faire s'arrêter de chouiner, ça l'agaçait au plus haut point. Les pleurnichards et les pleureurs, c'était certainement ce qui irritait le plus Scarlett. Au moins celui-ci ne risquait pas de l'embêter de sitôt ! Se dirigeant vers le tunnel, la belle activa le pas.

*Plus vite on sera rentrés, plus vite on sera payés ! *

Trois dormeurs qui n'ont pas opposé grande résistances...Ils pouvaient bien fanfaronner, Poucet était certainement bien plus courageux qu'eux ! Hm, au moins ce dernier sera content de voir ses trois frères mordre la poussière...
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- Voilà votre argent, comme convenu.

Myosotis et Scarlett étaient enfin rentrés dans le quatrième district à la maison de l'Ogre. Transporter les frères de Poucet sur le chariot ne fut pas aussi compliqué que le jeune homme le pensait. Les trois endormis n'étaient pas si lourds que ça et le caddie de bois n'était pas difficile à tirer. Le plus dur fut de rentrer sans attirer l'attention ni se faire repérer par qui que ce soit. Heureusement que Poucet était là, ce garçon était plein de ressource et il connaissait bien les chemins et ruelles des Everglades, il put donc diriger les deux associés à travers la brume et la pénombre des rues sans se faire voir. Des témoins ? Évidemment que non ! Aucun témoin, personne ne les avait vu ! Et puis, qui s'intéresserait à eux dans cet endroit sauvage et sans droit ? Les seuls concernés, papa et maman Poucet étaient fort heureusement morts à cette heure-ci.

Ce petit abandonné, comment est-ce qu'il allait au fait ? Il était resté relativement silencieux depuis leur départ de son ancien chez-lui. Il ne réalisait visiblement pas ce qu'ils venaient d'accomplir, et il n'osait pas non plus regarder les corps inanimés de ses frères sur le chariot. Le pauvre se contentait d'avancer et de guider en triturant ses haillons entre ses doigts. Pas un regard, il ne s'était pas retourné une seule fois. Et même lorsqu'ils étaient arrivés à destination, Poucet était resté à l'extérieur, sans même rentrer voir l'Ogre.

L'Ogre. Lorsqu'il les avait vu revenir, il n'avait pas pu s'empêcher de les darder d'une lueur mesquine et satisfaite. Ce gros colosse n'allait pas se priver de profiter de la présence de Myo' et Scarlett pour ses prochaines courses, on dirait. Le contrebandier les avait même aider à transporter les enfants à l'intérieur, mais c'était chargé lui même de les descendre à la cave. Cette pièce bien mystérieuse, cœur de son business, semblait être son jardin secret. Ça n'intéressait pas les deux tueurs. Lorsqu'ils touchèrent les trois millions cinq cent mille berrys promis, leurs yeux ne purent s'empêcher de rayonner de plaisir, l'avidité leur donnant cet éclat cupide qu'ils partageaient l'un comme l'autre.


*Enfin ! *

Évidemment, Myosotis devrait partager avec Lady Scarlett, ce qui lui ferait donc un million sept cent cinquante mille berrys pour lui tout seul. Mais c'était déjà une coquette somme, il allait l'épargner et utiliserait cette argent pour le bon moment !

- Les parents, comment ça s'est passé ? Demanda l'Ogre après s'être assis sur une chaise devant son âtre.

- On ne peut mieux. Je ne me suis pas autant amusé depuis bien longtemps ! Railla Myo'.

- J'aimerais pouvoir en dire autant... ! Plaisanta Scarlett à son tour.

- Haha, peut être la prochaine fois !

Ça se confirmait, l'Ogre avait déjà une autre idée en tête, leur petit duo l'avait bien séduit. Ils lui avaient prouvé qu'ils savaient être efficaces, et à présent ce malfrat sous-entendait qu'il aurait sans doute besoin d'eux encore une fois. Ça ne les gênait pas, ils ne le montraient pas mais Myosotis et Scarlett étaient déjà impatients de commenter leurs ressentis ! En rentrant dans leur hôtel de Portgentil ils ne se priveraient certainement pas de cancaner au sujet de l'Ogre et de son aveugle crédulité...

- Vous avez déjà besoin de nous ?

- Hm, revenez donc demain matin, j'aurais bien une autre requête à vous soumettre. Vous m'avez bien rendu service, je pense qu'on eut faire affaire une seconde fois. Merci à vous Scarlett, encore une fois ! Vous aussi messire Myosotis !

- À votre service. À demain dans ce cas. Se contenta de répondre l'intéressé avant de se lever, en compagnie de la.

*Du moment que vous payez... *

L'Ogre laissa Myo' et Scarlett quitta les lieux et ressortir sans plus de cérémonie. Une fois dehors, ils virent, comme ils s'y attendaient, que Poucet patientait devant la porte.

- Tu ferais mieux de rentrer.

- …Merci. Fit-il simplement.

Il passa entre Myo' et Scarlett en filant dans la demeure de l'Ogre, refermant brutalement la porte derrière lui.

- Étrange garçon. Fit Lady Scarlett, avant qu'ils ne reprirent leur marche pour rentrer à Portgentil.

- Les états d'âme de ce garçon ne m'intéresse en rien darling !

- Moi non plus. Alors, chéri, comment c'était ce premier boulot ?

- Exaltant ! Je sens que je vais adorer nos prochains travaux !

- Les parents de Poucet, ils ont bien résisté ? J'ai entendu du bruit venant de l'étage...

- Résisté ? J'espère que c'est une blague ! Je suis sûr que les enfants ont été plus vigoureux !

- Les enfants ? Ils jouaient aux osselets...

*Des osselets... *

L'androgyne n'avait jamais eu l'occasion de jouer à ce jeu, tout seul ça n'aurait pas été drôle...

- Ah, au fait, j'ai nettoyé la pièce après m'être amusé avec le couteau de cuisine sur papa et maman. Mon savon fait absolument tout briller, même la crasse de cette endroit pouilleux !

- Voilà qui est bon savoir pour nos prochaines...aventures.

- En effet darling, en effet !

Continuant de commenter leurs ressentis en piaillant à l'image de riches précieux qui parlent de ragots et rumeurs mondaines, ils disparurent dans la fumée qui baignait l'humide rue nauséabonde, rentrant vers Portgentil. Ils ne remarquèrent pas la porte de l'Ogre s'entrouvrir une dernière fois, Poucet les observant du coin de l’œil.

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