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Happy tree friends

Derrière le hublot, une ombre se lève et traverse la cabine. C'est un homme nu à en juger pas sa silhouette de profil. Il se baisse, ramasse ses vêtements et remonte son jean qu'il serre d'un coup sec avec sa ceinture de cuir. Il enfile sa chemise, se recoiffe en se servant de ses doigts comme d'un peigne et sort, laissant sur le lit derrière lui une femme comblée. Celle-ci avait des formes généreuses et un appétit insatiable. Ce fut éreintant. Une goutte de sueur refroidie par la brise continue de couler le long de la tempe pour aller s'écraser sur les planches du pont supérieur. Joseph respire un grand coup et met sa main en visière pour se protéger de l'intense luminosité. Il s'allume une cigarette et se penche sur le bastinguage. Il fait un simple signe du menton en direction du navigateur pour savoir combien de temps il leur faudra encore avant d'arriver à destination. Ce dernier se contente de pointer le doigt vers l'horizon. Le capitaine Andersen tourne la tête et apperçoit une île à quelques kilomètres devant eux. Enfin. Il n'aura pas besoin de faire la conversation à la demoiselle lorsqu'elle se réveillera.

Le navire fait régulièrement la liaison entre Poiscaille et le royaume de Saint-Uréa afin de délivrer le chargement de poissons qu'il transporte pour la famille Keudver. Ce contrat commercial lui assure des revenus fixes et lui permet, lorsque besoin est, de faire un petit détour pour se faire déposer où il le souhaite. Il n'y a pas de grandes exigences sur les délais de livraison car chacun a conscience que la navigation maritime est soumise aux éléments et aux conditions climatiques. Il a donc décidé de se faire une petite escale pour régler une histoire qui lui trotte dans la tête depuis un bon moment. Il glisse la main dans la poche arrière de son pantalon et en sort un papier plié et froissé. Il le connait par coeur mais ne peut s'empêcher de le lire et de le relire, encore et encore...

"Là où la chaire humaine est aliment, là où la végétation règne en maître,
la clef ayant le plus de valeur aux yeux de l'homme au chapeau troué repose."

Cette sorte d'énigme lui trotte dans la tête depuis plusieurs mois à présent et l'a amené à interroger des dizaines, voire des centaines de personnes à travers ses différents voyages pour tenter de savoir si quelqu'un connaissait un endroit pouvant correspondre. A la question "Où iriez vous si vous cherchiez un endroit à la végétation dense et peuplé de créatures très dangereuses?", la plupart des gens répond "Dans ton cul!" avant de partir d'un grand éclat de rire, certains pensent à l'Amerzone, et d'autres ne savent pas et veulent qu'on leur foute la paix car on bosse pas dix heures par jour pour un salaire de misère pour en plus servir d'office de tourisme à tous les trous de balle paumés. Merde ! L'Amerzone est rayée des propositions car c'est justement là-bas que Joseph a trouvé cet indice, sur le cadavre de l'homme qui a découvert l'endroit et a passé sa vie à y chercher le trésor en vain. Mais, largement après que le descendant de la volonté du Q ait dépassé le stade du "Oh, fait chier, je trouverais jamais!", un homme de très forte corpulence l'a accosté et lui a fait savoir qu'il existe une île nommée Endaur sur South Blue qui pourrait correspondre à la description.

Et la voilà ! Après quelques recherches, il s'avère qu'Endaur est une île quasiment déserte, n'ayant aucun intérêt particulier à part l'exportation de bois par une société de bûcherons. Mais dans la forêt, il paraît que des créatures se nourrissant de chaire humaine pullulent. Un petit sourire apparaît au coin des lèvres de Joseph. Cela correspond parfaitement à la description! Tout ce qu'il a à faire, c'est donc de trouver la fameuse clef à laquelle il ait fait référence et à repartir. Psychologiquement, l'homme fait totalement abstraction du caractère dangereux des créatures et préfère se dire qu'il ne s'agit que d'une petite promenade en milieu boisé.

Après une petite demi-heure, ils arrivent finalement aux abords de l'île. Il n'y a pas à proprement parler de quai pour les accueillir, le seul port étant occupé par la scierie locale. Le navire jette donc l'ancre à une centaine de mètres de la plage et Joseph descend dans une petite barque avant de se mettre à ramer vers le rivage. Le bateau de marchandise ne perd pas de temps et repart en direction du destinataire du chargement, au royaume de Saint-Uréa. Le temps qu'il effectuent l'aller-retour, ses marins ne seront pas de retour avant une bonne semaine. Il a donc du temps devant lui pour tenter de trouver la fameuse clef qui l'obsède depuis tout ce temps sans même qu'il sache ce qu'elle est supposée ouvrir ni même qui est l'homme au chapeau troué qui est cité dans le petit passage. Peu importe. Il a toujours eu du flair et cette affaire sent rudement bon. A peine a-t-il échoué sa barque avec toute la grâce et la distinction que l'on peut avoir en s'écrasant sur le sable, qu'il se retrouve encerclé par une dizaine d'hommes à la barbe hirsute et aux bras plus épais que son propre torse. Ces derniers le regardent durement, les bras croisés sur leur poitrine. Personne ne dit un mot.Un silence s'installe que Joseph décide de briser en toussant afin de s'éclaircir la voix.

-Je vous souhaite la bonne journée, gentlemen. Je suppose que vous vous demandez ce qui m'ammène?

Voyant que personne ne lui répond, il considère que c'est le cas et enchaîne.

-Cela va sûrement vous paraître singulier, mais je suis ici pour explorer. J'ai entendu certaines rumeurs sur cette île boisée que je me dois expressement de vérifier. Auriez-vous, par le plus grand des hasards, déjà apperçu ici des créatures de cauchemars? Des monstres assoiffés de sang avec comme hobby de manger des gens?

Les bûcherons se regardent un par un en se demandant quel est cet avorton tout droit débarqué de nul part et qui semble chercher à se faire tuer volontairement. Le plus grand du groupe fait un pas en avant et confirme les propos de l'intrus. Il lui explique que les woks sont en effet très dangereux et que ceux qui s'aventurent dans cette forêt n'en ressortent jamais. Joseph fait une moue sceptique. Après tout, s'ils passent leur journée à scier du bois, ces messieurs doivent bien entrer dans la forêt à un moment ou à un autre.

-C'est différent, nous on a un pacte avec eux. On touche pas à leur territoire et en échange, ils nous attaquent pas. C'est pour ça qu'on portent tous ces horribles chemises à carreaux super moches. Ca nous plaît pas. Mais au moins comme ça, ils nous reconnaissent et nous laissent tranquille. Mais vous, mon p'tit m'sieur, ils vous feront pas de cadeaux! Alors vous approchez pas de notre scierie et vous approchez pas de la forêt. Le mieux d'ailleurs ce serait que vous vous barriez vite fait!

Le cercle de colosses se brise et les bûcherons s'en retournent en direction de leur lieu de travail après avoir jeté quelques derniers avertissements. Joseph est tout excité. Il s'agit très certainement du lieu mentionné par la carte! Il n'y a pas une seconde à perdre. Il réajuste ses vêtements et, d'un pas assuré, pénètre dans la forêt.
    La forêt est extrèmement dense, bien plus que ce que l'on pourrait penser en la regardant de l'extérieur. Joseph progresse difficilement, devant zigzager en permanence entre les troncs qui sont tellement serrés qu'ils s'entrecroisent parfois. A plusieurs reprise, Joseph est obligé de se faufiler de profil entre deux arbres pour pouvoir continuer sa progression. A quelques dizaines de mètres au-dessus de lui, le feuillage cache entièrement le ciel et c'est une obscurité presque totale qui règne en dessous. Les yeux de l'homme se sont habitué après une bonne demi-heure à marcher dans les ténèbres mais il continue à se manger régulièrement des branches dans la tronche avant de pester généreusement.

    Il commence à se demander si son idée était si bonne que ça finalement. Comment pourrait-il trouver quoi que ce soit dans une telle jungle? Impossible de distinguer le sol à cause des herbes hautes et impossible de voir devant soi à plus de trois mètres à cause du manque de luminosité et des arbres. Il sort à nouveau le bout de papier et plisse les yeux pour tenter de distinguer quelque chose. En dessous de l'inscription, il y a une carte dessinée à la main. Le problème c'est qu'il n'y a quasiment que des arbres sur cette maudite carte. Cela pourrait être n'importe où. Le seul signe distinctif, c'est un chemin terminé par une croix, ce qui ressemble à un petit lac et un rocher. Rien d'autre. D'un coup sec de fleuret, l'explorateur tranche une liane qui lui bloque la route et se hisse sur une pierre avant de se laisser tomber de l'autre côté.

    A peine a-t-il posé le pîed par terre qu'il sent quelque chose lui saisir la cheville. Avant qu'il ne puisse réagir, il se sent tiré violemment vers le haut et se retrouve suspendu, la tête en bas. Rien ne semble bouger autour de lui... Sans perdre de temps, il se plie en deux et tranche la corde, ce qui le fait retomber lourdement sur le dos. Il a le souffle coupé par l'impact.

    -Oumpf! Aaaah.... Purée... Je me suis bien niqué... Ces woks ne sont pas des créatures terrifiantes mais plutôt un peuple aux têtes bien pensantes... Un animal est incapable de poser des pièges, seul les êtres intelligents ont ce privilège.

    Il s'appuie sur son épée comme sur une cane et se relève doucement. Un petit coup d'oeil aux alentours pour vérifier que personne ne vient l'attaquer et il repart. Cette fois-ci, il tente de bien surveiller où il pose ses pieds mais ce n'est pas évident. Chaque herbe pourrait être potentiellement reliée à un piège du même genre que celui qu'il vient de subir. A force de regarder ses pieds, il percute une branche basse. Celle-ci se brise net et un grincement se fait entendre. Joseph, guidé par un instinct de survie exacerbé, a juste le temps de se jeter au sol. Une grosse branche, qui était jusque là pliée, passe juste au dessus de sa tête, balayant tout sur son passage. S'il l'avait prise de plein fouet, il aurait dérouillé. Quelques côtes cassées probablement.

    Les minutes qui suivirent furent terriblement éprouvante pour Joseph. Il manqua successivement de tomber dans un trou rempli de pieux, de se faire transpercer par une salve de flèches, de se faire frapper par une ruche de frelons et de se faire capturer dans un filet de lianes. Heureusement qu'il se tenait sur ses gardes et n'avançait plus que quelques centimètres à la fois. Pas étonnant finalement que peu de gens ressortent de cette forêt. Pourtant, Joseph n'a toujours pas apperçu la moindre de ces créatures.

    Crac!


    Un bruit! Un claquement! Quelqu'un! Quelque chose! Joseph se tourne dans tous les sens pour tenter d'appercevoir l'origine du son qu'il vient d'entendre mais rien ne bouge autour de lui. Son fleuret pointé devant lui, prêt à se défendre, il attend. D'instinct, il recule d'un pas. Son pied s'enfonce alors dans le sol et se retrouve bloqué par une boue épaisse qui fait ventouse avec la semelle de sa botte. Le fier descendant de la lignée des Andersen n'en mène pas large. Il range son épée et utilise ses mains pour tenter de s'extirper du bourbier mais n'y parviens pas! Il finit pas lâcher sa cuisse et relève la tête. Il tombe alors nez à nez avec un être extrêmement... mignon. Une sorte de petit ourson d'à peine un mètre de haut couvert d'une fourrure bouclée, vêtu de pans de tissus de toutes les couleurs. Dans sa main, il tient une lance à peine plus grande que lui et observe Joseph avec un regard mécontent. L'humain reste immobile, ignorant s'il doit rire ou bien être effrayé. C'est de loin l'adversaire le moins impressionnant qu'il ait croisé. Joseph tend la main vers lui lentement, comme s'il voulait le caresser. Le wok penche la tête sur le côté, intrigué et s'approche d'un air méfiant. Lorsqu'il arrive à sa porté, joseph se jette en avant, le saisit par les poils de son visage et l'attire vers lui. Il bloque alors sa tête sous son coude et menace de lui briser la nuque s'il ne le fait pas sortir immédiatement de ce piège. La bestiole se débat en poussant des cris aigus mais possède une force ridicule.

    Les buissons autour de lui s'agitent et une dizaine d'autres petits woks surgissent alors, armés de lances et d'arcs bandés, prêts à transpercer l'intrus. Joseph soupire bruyemment et lâche le petit ourson qui s'éloigne en rampant et en couinant. La créature récupère sa lance et se retourne avant de la planter profondément dans la cuisse de Joseph qui pousse un hurlement de douleur.

    -HAAAAA LA PUUUUTE!!!! VIENS LA QUE J'TE BUTE!!!!

    Oubliant son language mais pas ses rimes, Joseph se met à vociférer toutes sortes de menaces aussi grossières que peu crédibles au vu de sa situation. Sa main gauche plaquée sur sa plaie pour empêcher le saignement, il agite son bras droit pour tenter de se saisir de quiconque s'approchera suffisamment. Les woks se regardent et, tous en même temps, se jettent sur l'homme qui se retrouve totalement submergé et très vite immobilisé. Un wok entièrement noir, resté à l'écart, s'approche, une grosse pierre levé au-dessus de sa tête. Puis... plus rien...
      La lumière... Les sons... Puis la douleur... Et seulement ensuite, les souvenirs reviennent. Joseph cligne des yeux. Apparemment, tous les pics verts de la forêt se sont donnés rendez-vous dans son crâne et tambourinnent gaîement sur son cerveau. Il git dans la boue. L'homme se plie en deux, ne parvenant pas à déterminer s'il a plus mal à la cuisse ou bien à la tête. Les deux le lancent de façon atroce. Sa vue est brouillée par la sueur qui lui coule du front dans les cils. Après quelques minutes, il parvient à surmonter sa douleur et se redresse. Il regarde autour de lui. C'est une cage en bois qui semble lui faire office de chambre. Ses vêtements lui ont été retirés ainsi que ses armes bien entendu. Un vent glacé le fait frissoner mais c'est bien le dernier de ses soucis dans la situation actuelle.

      Il est à poil, avec un trou dans la jambe, un autre au niveau de la tête, retenu prisonnier par un peuple de petits oursons mignons comme tout mais avec un goût prononcé pour la violence, le sang et le goût de la chaire humaine... Et en plus, il a plus ses clopes. La petite ballade champestre s'annonce plus mouvementée que prévue.

      En grimaçant, Joseph utilise la paroi de sa cage pour tenter de se relever en grimacant mais finit par y renoncer tant la douleur de sa cuisse est insoutenable. Il se laisse retomber lourdement, provoquant une nouvelle vague de souffrance dans son crâne. Il ferme les yeux et finit par s'évanouir. Lorsqu'il les rouvre, il a une gamelle remplie de nourriture dans un coin de sa cage. Enfin, du moins, cela y ressemble. C'est une sorte de bouillie informe de couleur entre le gris et le marron. Joseph refuse de s'abaisser à cela et se tourne plutôt vers le petit wok qui est apparu devant la porte de sa cage. De dos, il est parfaitement immobile, sa lance plantée dans le sol. S'il était valide, Joseph pourrait l'attraper et l'immobiliser  mais dans son état, il serait déjà heureux de parvenir à se lever. Mieux vaut essayer de passer par la voie pacifique.

      -Excusez-moi? Hey vous là!

      Aucune réaction.

      -Petit ourson? Hey, tête de con!
      -Vous ne devriez pas m'adresser la parole.

      Joseph s'étonne de cette réaction. Il n'était déjà pas certain que ces créatures étaient capables de parler. Mais de là à formuler des phrases parfaitement construites comme un humain lambda, c'est surprenant.

      -Pourquoi cela vous tracasse? Je ne suis plus vraiment une menace...
      -Personne ne doit m'adresser la parole. Enfin... J'imagine que pour vous, cela n'a pas vraiment d'importance. J'imagine que cela ne marche pas pour ceux qui n'appartiennent pas à mon peuple.
      -Je ne comprends pas ce que vous insinuez. Ceux de votre peuple ne peuvent pas vous parler?
      -Je ne souhaite pas en parler.

      Le ton n'attend aucune réponse. La conversation est close. Joseph Se reporte en arrière et se laisse glisser mollement. Il a froid et il commence à avoir faim. Il jette à nouveau un oeil en direction de l'écuelle. Pas faim à ce point. Il se roule en boule dans un coin et ferme un les yeux. S'il dort, il aura moins faim et il sentira moins la douleur.

      ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

      Le temps a passé. L'écuelle est désormais vide et une barbe recouvre à présent le bas du visage de l'homme autrefois si distingué. Face à la persévérance de l'homme, le wok s'est finalement décidé à parler un petit peu. Il se nomme Marty. Depuis plusieurs semaines, il est déshonnoré, ce qui signifie qu'il n'est plus un wok auprès des siens. D'après ce que Joseph a compris, il n'existe même plus vraiment a leurs yeux, la plupart de ses congénères faisant comme s'il n'était pas là. La seule chose qu'il peut encore faire dans son groupe, ce sont les tâches ingrates, dégradantes ou difficile, comme nettoyer les toilettes ou bien garder la porte d'un prisonnier pendant une durée indéterminée.

      -Sans vouloir être indiscret... Qu'as tu fait? J'imagine qu'une telle santion n'arrive pas sans raison.
      -J'ai... comment dire... couché avec la fille du chef...
      -HAHAHA! Quel heureux hasard! Un compère queutard!
      -Cela n'a rien de drôle. Chez nous c'est un outrage sans commune mesure. Ha... ma douce Diana. Le problème, c'est qu'elle a été promise à un autre. Angélion.

      En vérité, Marty est très content de pouvoir enfin avoir une discussion avec quelqu'un. La discussion se poursuit tandis que les heures s'écoulent. Angelion est un wok ayant abandonné les traditions de son peuple pour effectuer du commerce avec les bûcherons. Il est le seul à avoir compris le système de l'argent et les berrys et a donc gagné beaucoup d'influence au sein des woks. Pour éviter qu'il ne quitte la forêt et ne rejoigne le monde des humains, le chef du clan lui a offert sa fille. Mais un soir, avant que l'union ne soit officialisée, Diana a rejoint Marty dans sa hutte. Leurs ébats ont été tellement mouvementés qu'ils se sont fait repérer et depuis, il a été déshonnoré.

      -Ben mon vieux Marty, quelle histoire de folie! Depuis le temps qu'on se connait maintenant, je ne t'aurais pas cru aussi intéressant.
      -Arrête ton délire, tu n'es là que depuis hier. Vire donc cette boue séchée sur ton menton et reprend toi. N'oublie pas que dès que le conseil aura délibéré, tu seras mis à mort.
      -Quoi?! Pourquoi?! A quoi bon délibérer si mon destin est déjà décidé?
      -C'est comme ça... Moi aussi, je vais probablement être mis à mort. Ils espéraient que je me suicide, mais comme je m'y refuse, ils vont probablement m'exécuter pour faire plaisir à Angélion. Après tout ce que j'ai fait pour eux...
      -Tu... Tu vas être exécuté aussi? Mais alors... pourquoi rester ici?  Tu pourrais t'enfuir! Qu'attends-tu pour partir?
      -Et où? C'est une île!

      Un silence tombe... C'est con mais c'est vrai. Le silence s'installe et devient pesant. Joseph se retourne et retourne s'asseoir dans un coin de sa cage. Les deux individus se regardent à travers les barreaux. L'un prisonnier, l'un geolier et pourtant voués à la même destinée...