Ça fait quelques jours que j'ai mal au crâne. Ça me suit où que j'aille, quoique je fasse, du matin au soir. C'est comme un son de cloches dans ma tête, en permanence entre de sonner. Ça résonne, ça vibre, c'est agaçant. Les gars voient bien qu'un truc ne va pas comme ça devrait. J'ai de petits yeux à force de ne pas dormir la nuit, je suis obligé de les plisser pour voir correctement, je semble perpétuellement agacé, au bord de la crise de nerfs. J'ai pris des pilules, des pastilles, du sirop, mais rien n'y fait. Les toubibs n'ont pas réussit à savoir de quoi ça provient. C'est ni viral, ni bactérien, ni héréditaire, ni génétique, ce qui réduit les pistes. Ils planchent sur une solution. En attendant, ils me conseille de rester allongé dans le noir. Le psy pense que c'est psychosomatique. Que mon corps va mal parce que ma tête va mal. Si seulement il savait …
J'ai fait le point sur ma vie plusieurs fois depuis le départ de Franck. Suis-je triste qu'il soit loin de moi, que je ne puisse plus l'embrasser, le serrer dans mes bras, bien sûr. Est-ce que je me rend malade pour autant? Non. Il fait ce qu'il doit faire, et je fais de même. Nos missions nous ont séparés, mais nos cœurs continuent de battre à l'unisson. Est-ce que ça vient de ma bipolarité alors ? Non, pas moyen. Je sens qu'il y a plus qu'un simple mal de crâne, mais je ne sais pas quoi. Je sais juste qu'à cet instant, j'ai envie de prendre la bouteille qui traîne sur la table, de la fracasser contre le mur, de balancer une allumette puis de me jeter dans le feu. Et je sais que ça, ça ne me ressemble pas.
C'est pas parce que je suis de mauvaise humeur que j'ai envie de me tuer. Pas aujourd'hui du moins. Grâce au conseil du docteur Amsterdam, je me sens mieux déjà. J'ai planté la plante, bu sa sève. C'est comme avaler du miel pour la texture alors que le goût se rapproche plus des feuilles de papiers sur lesquels on aurait écrit à l'encre indélébile. C'est dégueulasse. Mais efficace, donc bon, je prends sur moi depuis mon départ de Drum. Donc mes symptômes ne sont pas dû à ma maladie. Il y a autre chose, mais quoi ?! J'ai envie d'arracher ma table et de la balance contre le mur pour y faire un trou. J'ai envie d'embrasser Katherine. Je me sens prêt à voler avec les mouettes. J'ai envie d'un bon rôti fait maison, je sens déjà l'odeur dans mes narines, le goûts sur ma langue, la sauce qui se dépose. J'ai envie de résoudre un problème d'angle de meubles. J'ai envie de rester célibataire. J'ai envie que ces putains de cloches s'arrêtent !!!
Je veux récupérer ma tête comme elle était il y a encore quelques jours. Le manque de sommeil aggrave le phénomène, je le sais. Mais comment je peux dormir si je ne réussis pas à dormir ? Chaque fois que je ferme les yeux, je les vois, je les entends, je les sens. Je me souviens. Leurs visage, leur sang qui coule le long de mon bras, leur corps étalés sur le sol. Je me remémore les meurtres que j'ai commis de sang froid. Ma maladie n'est pas une excuse. Je les ai tué. Tué. Je suis devenu ce que je déteste, ce que je haïs du plus profond de mon être. Je suis devenu un monstre. Quand je tente de me reposer, voilà ce que je revis. La même scène, encore, et encore, et encore et encore. Je me retrouve dans mon corps, dans mon souvenir, et je tue les hommes à chaque fois. Puis ça recommence.
Pas une fois je ne ressens ce que je ressens. Pas une fois je ne me mets à leur place, ressentant leur peur, leur terreur, la panique, leur faiblesse. A chaque meurtre les émotions vont crescendo. Voilà pourquoi je ne peux dormir la nuit. Le psy m'a donné des comprimés, des somnifères, des anti dépresseurs, des trucs dont je ne peux même pas épeler le nom, mais rien n'y fait. Il m'a alors dit que je dois affronter mes démons. Mais je l'ai déjà fait. J'ai accepté ce que j'ai fait, dans la grotte sur Drum. Alors pourquoi ça revient me hanter ? Pourquoi je me mets à leur place ? Parce qu'il n'y a pas si longtemps, je l'étais. Et je le suis encore, comparé à certains personnes. Parce que je regrette mon acte impardonnable. Qu'ils aient été stupides et incapables de réfléchir, il ne m'appartenait pas d'achever leur existence.
Je ne suis pas un assassin, je suis un révolutionnaire, un sauveur. J'ai laissé les choses déraper et je m'en veux pour ça. Mais j'ai accepté ce que j'ai fait. Alors pourquoi quand je me mets à la place des hommes, je me trouve sadique, violent, méchant, limite psychopathe ? Pourquoi quand je rouvre les yeux je me retrouve roulé en boule sur mon lit en train de pleurer comme une madeleine ? Pourquoi je ressens exactement ce qu'ils ont du ressentir ? Je ne suis pas à leur place, je ne suis pas eux. J'ai tué, d'accord, mais ce n'était pas moi et le monde ne s'en porte pas plus mal. Pourtant j'imagine leur parents en pleurs quand on leur a annoncé la mort de leurs enfants. J'imagine la tristesse qu'il ont du ressentir. Je peux comprendre ce que ça représente car j'ai été dans l'autre cas. Je sais le traumatisme que cela peut impliquer.
MAIS CE N'EST PAS MA FAUTE ! Je ne suis coupable de rien ! Et ces putains de cloches de merde qui me casse les couilles ! Je prend le paquet de glace posé sur ma chaise en espérant que ça va changer quelque chose, tout en sachant que ça ne le fera pas. Le mal n'est pas physique mais psychique. Ma bipolarité cause chez moi des excès de sursaut émotionnel. On dirait que ça vient de ça, non ? Mais tout au fond de moi, je sens que ce n'est pas le cas. Ça peut être un déclencheur, mais il y a autre chose, je parierai ma vie là dessus. Mon instinct me le dit, et il n'a pas souvent tord. Ressentir toutes ces émotions, tous ces sentiments, ça me tue à petit feu. J'ai déjà bien du mal à maîtriser ce que je ressens, alors ajouter ce que d'autres personnes ont éventuellement subit, ça ne va pas le faire. Vraiment pas. On frappe à ma porte.
« Île en vue !
Alabasta ?
D'après le pose, ouais.
J'arrive. »
J'ai fait le point sur ma vie plusieurs fois depuis le départ de Franck. Suis-je triste qu'il soit loin de moi, que je ne puisse plus l'embrasser, le serrer dans mes bras, bien sûr. Est-ce que je me rend malade pour autant? Non. Il fait ce qu'il doit faire, et je fais de même. Nos missions nous ont séparés, mais nos cœurs continuent de battre à l'unisson. Est-ce que ça vient de ma bipolarité alors ? Non, pas moyen. Je sens qu'il y a plus qu'un simple mal de crâne, mais je ne sais pas quoi. Je sais juste qu'à cet instant, j'ai envie de prendre la bouteille qui traîne sur la table, de la fracasser contre le mur, de balancer une allumette puis de me jeter dans le feu. Et je sais que ça, ça ne me ressemble pas.
C'est pas parce que je suis de mauvaise humeur que j'ai envie de me tuer. Pas aujourd'hui du moins. Grâce au conseil du docteur Amsterdam, je me sens mieux déjà. J'ai planté la plante, bu sa sève. C'est comme avaler du miel pour la texture alors que le goût se rapproche plus des feuilles de papiers sur lesquels on aurait écrit à l'encre indélébile. C'est dégueulasse. Mais efficace, donc bon, je prends sur moi depuis mon départ de Drum. Donc mes symptômes ne sont pas dû à ma maladie. Il y a autre chose, mais quoi ?! J'ai envie d'arracher ma table et de la balance contre le mur pour y faire un trou. J'ai envie d'embrasser Katherine. Je me sens prêt à voler avec les mouettes. J'ai envie d'un bon rôti fait maison, je sens déjà l'odeur dans mes narines, le goûts sur ma langue, la sauce qui se dépose. J'ai envie de résoudre un problème d'angle de meubles. J'ai envie de rester célibataire. J'ai envie que ces putains de cloches s'arrêtent !!!
Je veux récupérer ma tête comme elle était il y a encore quelques jours. Le manque de sommeil aggrave le phénomène, je le sais. Mais comment je peux dormir si je ne réussis pas à dormir ? Chaque fois que je ferme les yeux, je les vois, je les entends, je les sens. Je me souviens. Leurs visage, leur sang qui coule le long de mon bras, leur corps étalés sur le sol. Je me remémore les meurtres que j'ai commis de sang froid. Ma maladie n'est pas une excuse. Je les ai tué. Tué. Je suis devenu ce que je déteste, ce que je haïs du plus profond de mon être. Je suis devenu un monstre. Quand je tente de me reposer, voilà ce que je revis. La même scène, encore, et encore, et encore et encore. Je me retrouve dans mon corps, dans mon souvenir, et je tue les hommes à chaque fois. Puis ça recommence.
Pas une fois je ne ressens ce que je ressens. Pas une fois je ne me mets à leur place, ressentant leur peur, leur terreur, la panique, leur faiblesse. A chaque meurtre les émotions vont crescendo. Voilà pourquoi je ne peux dormir la nuit. Le psy m'a donné des comprimés, des somnifères, des anti dépresseurs, des trucs dont je ne peux même pas épeler le nom, mais rien n'y fait. Il m'a alors dit que je dois affronter mes démons. Mais je l'ai déjà fait. J'ai accepté ce que j'ai fait, dans la grotte sur Drum. Alors pourquoi ça revient me hanter ? Pourquoi je me mets à leur place ? Parce qu'il n'y a pas si longtemps, je l'étais. Et je le suis encore, comparé à certains personnes. Parce que je regrette mon acte impardonnable. Qu'ils aient été stupides et incapables de réfléchir, il ne m'appartenait pas d'achever leur existence.
Je ne suis pas un assassin, je suis un révolutionnaire, un sauveur. J'ai laissé les choses déraper et je m'en veux pour ça. Mais j'ai accepté ce que j'ai fait. Alors pourquoi quand je me mets à la place des hommes, je me trouve sadique, violent, méchant, limite psychopathe ? Pourquoi quand je rouvre les yeux je me retrouve roulé en boule sur mon lit en train de pleurer comme une madeleine ? Pourquoi je ressens exactement ce qu'ils ont du ressentir ? Je ne suis pas à leur place, je ne suis pas eux. J'ai tué, d'accord, mais ce n'était pas moi et le monde ne s'en porte pas plus mal. Pourtant j'imagine leur parents en pleurs quand on leur a annoncé la mort de leurs enfants. J'imagine la tristesse qu'il ont du ressentir. Je peux comprendre ce que ça représente car j'ai été dans l'autre cas. Je sais le traumatisme que cela peut impliquer.
MAIS CE N'EST PAS MA FAUTE ! Je ne suis coupable de rien ! Et ces putains de cloches de merde qui me casse les couilles ! Je prend le paquet de glace posé sur ma chaise en espérant que ça va changer quelque chose, tout en sachant que ça ne le fera pas. Le mal n'est pas physique mais psychique. Ma bipolarité cause chez moi des excès de sursaut émotionnel. On dirait que ça vient de ça, non ? Mais tout au fond de moi, je sens que ce n'est pas le cas. Ça peut être un déclencheur, mais il y a autre chose, je parierai ma vie là dessus. Mon instinct me le dit, et il n'a pas souvent tord. Ressentir toutes ces émotions, tous ces sentiments, ça me tue à petit feu. J'ai déjà bien du mal à maîtriser ce que je ressens, alors ajouter ce que d'autres personnes ont éventuellement subit, ça ne va pas le faire. Vraiment pas. On frappe à ma porte.
« Île en vue !
Alabasta ?
D'après le pose, ouais.
J'arrive. »