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Venez comme vous êtes

Cette sale histoire avec la pègre a calmé le frangin comme il le fallait, même pas eu besoin de me retrousser les manches pour lui faire comprendre que ses agissements était tout bonnement merdique. Sa salle a fermée définitivement et ce n’est pas plus mal. Dans l’affaire, les deux camps étaient en tort et les conséquences servent de leçon. Pour ce qui s’est passé là-bas, je garde ça pour moi. Il n’y aura pas lieu à de la vantardise ou de quelconques remords. Bien que Clarence était incapable de faire ou comprendre quoi que ce soit à ce moment, l’histoire est quand même remontée jusqu’à ses petites oreilles curieuses.

Le principal dans tout ça est que mon frère n’a rien et qu’à part nous deux, personne n’est au courant dans l’entourage. Il n’y a eu aucune retombées sur la famille et tout le monde se porte bien. Pour ce qui est de Hans et des sœurettes, ils n’en savent absolument rien et l’absence momentanée de l’ainé a été bidonnée. Depuis, Clar est d’aplomb et n’a pas arrêté de me mettre à l’épreuve, comme quoi je suis un homme maintenant, que je l’ai rattrapé et qu’il a trop de retard par rapport à moi, qu’il s’est ramolli et blablabla… Au départ je pensais que ce n’était que de la rigolade, mais non, ce golgote n’a jamais été aussi motivé pour se refaire une bonne condition. Et forcément, il a voulu qu’on s’entraine ensemble.

La remise en forme m’a rappelé le bon vieux temps à l’époque où je me suis entrainé comme un fou après l’Académie pour rentrer en confiance dans la Marine. Ma foi, ce qu’il enseigne est très efficace. Après, j’estime l’avoir rattrapé en terme de force, vitesse et tout ce qui s’ensuit – ceci dit sans me vanter bien évidemment – mais ses conseils restent toujours très bon. Et ce n’était qu’une question de temps pour qu’il reprenne rapidement du poil de la bête. Un circuit à l’ancienne et bien corsé, comme dans le temps quoi.

Au plus l’endurcissement avançait et au plus le frérot voyait grand. En effet, un tournoi été en train de s’organiser sur l’Ile du Karaté et je le sentais de plus en plus déterminé à y aller. Pas de problèmes, c’est toujours un plaisir de se tester face à d’autres adversaires, c’est dans ce genre de situations que j’apprends le mieux. Le problème maintenant est de devoir assumer seul l’inscription et les combats là-bas. Monsieur est tombé malade deux jours avant le départ et, forcément, il est trop faible et ne peut pas assumer le voyage dans son état. Pfff, quel dégonflé celui-là.

Me voilà à l’entrée de l’arène, encore à l’extérieur et presque noyé dans la foule qui ne fait que hurler et se débattre dans tous les sens.

[…]

Enfin, me voilà devant le personnel chargé d’enregistrer ceux qui désirent se battre. Je pense bien que passer la foule est une épreuve de sélection.

Bonjour, je me prénomme Lawrence Gargalen et je désire participer au tournoi.
Très bien, donc les règles sont simples : vous déposez vos armes ici donc interdite en combat. Si vous tombez hors de l’arène, vous êtes disqualifié. Pouvez-vous signer en bas de la feuille je vous prie ? Et noter votre nom en haut, aussi.
Et voilà, et je suis venu sans armes.
C’est parfait, donc vous entrez juste par ici et prenez à droite vers les vestiaires. Une fois tous les combattants enregistrés et réunis, quelqu’un viendra pour le tirage au sort.

C’est rapide et efficace dit donc. Alors l’homme m’a dit d’aller à droite et en jetant un dernier regard en arrière, voilà qu’un immense…homme-poisson emprunte la file ? Qu’est-ce que c’est que ce délire ? Clarence ne m’a pas prévenu que des gens comme ça allaient se pointer. Mince alors, en espérant que je ne sois pas le seul microbe ici.

Ah, voilà le bon endroit. Verre d’eau à disposition et sièges, c’est parfait.

« COMBATTANTS, ATTENDEZ ICI. MERCI »
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Redingote, haut de forme, très beaux souliers, une somptueuse écharpe en angora de Tanuki, et…

... en face de lui, un keikogi musculeusement rempli, vêtu de sandales avec une ceinture noire pour unique accessoire. Sobre et spartiate, mais tout aussi fier si ce n’est plus.

Venez comme vous êtes  Karate10

-Vous n’avez pas froid, comme ça ?
-Jamais. Le grand maître Baka a enseigné que tenir tête aux éléments est une épreuve et une formalité pour qui sait réguler son énergie vitale.
-Et moi j’ai lu qu’un muscle qui frissonne dégage dix fois plus de chaleur qu’en temps normal, et qu’il grille masse d’énergie pour ça. Ou un truc comme ça, c’était dans un guide de survie en haute mer. D’un autre côté, j’ai l’impression de dire des conneries pour occuper l’espace, même si c’est vrai. Mais chuis pas muscologue, donc…
-Et je ne suis pas un sage. Mais franchement, il fait très bon. Un jour parfait pour le tournoi.
-Mmmh… vrai.

Sigurd ne put s’empêcher de sourire à son interlocuteur. C’est vrai qu’il faisait bien meilleur ici que sur North Blue, pour la saison. Si ce n’était sa coquetterie gentillette, il se serait passé de son écharpe. Mais il l’aimait beaucoup, et se sentait bien avec.

En l’ajustant méthodiquement, il s’écarta du petit bureau où il s’était installé avec tous ses dossiers, et rejoignit le karatéka jusqu’à la petite cloison de verre qui surplombait la place des Tigres d’Herbe. Ils étaient dans une bâtisse traditionnelle du plus pur style asiatique, qui faisait face à l’arène où se déroulerait le combat. C’était ici que Sigurd logeait, et là qu’il avait installé son bureau de fortune. Une petite cohorte de collègues et d’assistant étaient aussi présents, bien que l’humeur était légère : on avait l’impression d’être en vacance, et c’était presque le cas.

Mais même ainsi, pour voyager si loin avec toute une équipe, il fallait bien qu’il y ait affaire le concernant.

-Eh bah y’a l’air d’avoir la masse de monde, s’chouette. Vous en avez toujours autant ou bien on a été utiles ?
-Dépend. Si je réponds non, ça baisse vos honoraires ?
-Seulement si vous nous faîtes la pub’. Mais je crois qu’on s’est déjà bien équilibrés. Et puis je vous vois pas vous balader avec un pyjama keikogi HSBC. On aurait pu forcer les participants à faire la promo de goodies, mais… damn, des goodies HSBC, ça pourrait être une bonne idée. Chuis bien assez débile pour me mettre à vendre des peluches à l’effigie de moi-même, nan ? Euhm… en fait nan, pas à ce point-là. Mais des peluches de Cachalion de Luvneel, par contre…
-Euh… c’était peut-être pas le bon sujet à aborder, pardon.
-Boah, vous savez… comme on a dit, le but pour nous s’était de se faire les dents en ce qui concerne l’organisation de tournois. On a déjà un petit peu joué avec l’évènementiel, mais comme c’était à domicile et qu’on faisait du Music’All pour s’amuser, c’est pas vraiment pareil. Alors que là… bon, on a plus fait soutien à l’arène que faire les choses de front, ouais.
-Les tournois s’organisent très facilement, par ici. C’est facile de faire foule.
-Ouaaaaiiiis. Mais si c’était si facile que ça… vous l’auriez déjà fait tout seul, hein ?

L’homme qui lui faisait face, Jax « Iron » Cage, était celui à l’origine de ce tournoi. Cet homme était le responsable en second du plus important dojo de l’île, le dojo Hinata. Important pour sa renommée, et surtout celle de son fondateur, aujourd’hui porté disparu. Alors, le dojo s’était agencé sans lui. L’école avait été reprise par le célèbre maître Shimousi. Un homme à la sagesse aussi profonde que les abysses, mais aussi claire que l’eau d’une source. Un homme à l’âge exceptionnellement avancé, également ; et c’est pour cette raison que, même s’il gardait une santé éclatante et une vivacité d’esprit pleine et entière, c’était à Jax qu’incombait la tâche d’organiser les grands évènements de la vie de leur dojo. Mais il n’avait encore jamais fait quelque chose de cette ampleur, et pour une bonne raison : ça n’était pas facile.

Et c’est précisément ce qui avait amené ici les petits requins opportunistes d’HSBC. Jax Cage avait raison : organiser un tournoi sur l’île du Karaté était à la fois facile et très avenant dans le portefeuille. Le palmarès d’HSBC en profiterait. Il suffisait de se donner la peine de se déplacer, et Sigurd n’avait eu aucun mal à le faire.

-Bon, je pense que ça sera bon, lâcha Sigurd à toute sa troupe. Vous pouvez tout laisser tomber, ou juste finir ce que vous êtes en train de faire si vous voulez. VACANCES POUR TOUT LE MONDE JUSQU’A DEMAIN SOIR ! On a les gars de l’arène qui nous ont laissé des places VIP si vous voulez zyeuter les combats. Et si ça vous botte pas et que vous voulez juste vous balader ou faire autre chose… plafond exceptionnel de dix mille berries de notes de frais par jour, ça me semble honnête. Train de vie bourgeois offert par la maison, hop.

Une bonne nouvelle accueillie dignement par tous les concernés. En ce qui concernait Dogaku, il se contenta de plier bagages sans rien ranger de ses affaires, en direction de la place et de l’arène. Mais Cage bifurqua bien rapidement dans l’autre sens.

-Vous ne venez pas ?, s’étonna Dogaku. J’me vois pas faire toutes les annonces sans vous, à priori.
-Juste un petit détour à faire pour une course, s’excusa l’autre. Maître Shimousi m’a demandé…
-Oh. Aucun souci, c’est pas comme si je pouvais me perdre.

Contrairement à beaucoup, il n’aurait pas à braver toute la foule pour rejoindre l’arène, que ce soit coté participants ou spectateurs. Il avait prévu autre chose le concernant. Et l’entrée des invités prestige était comme un boulevard encadré par les agents de sécurité, doublés de renforts de la marine pour l’occasion.

La renommée du dojo Hinata couplée à celle des tournois de cette île pesaient très largement leur poids. C’était un vrai plaisir de regarder tout ce monde autour de lui. Alors, il prit volontairement son temps, pour traîner largement.

Avec ce style et cette ambiance dépaysants dans toutes les directions, quoi qu’il regarde…

Comme des vacances ou presque, pour sûr.
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"… Vous me rappelez pourquoi j’ai accepté déjà ? "

Mains dans les poches, clope au bec et aussi patient qu’on peut l’être en attendant son tour, Raphaël renâclait ses plaintes depuis déjà une bonne demi-heure.
L’atmosphère était étouffante, l’assemblée était bruyante et la bruine odorante des premières sueurs de la journée n’était pas là pour arranger les choses. Lui, qui était plutôt du genre à apprécier les grands espaces et l’inconditionnel sentiment de liberté qu’ils procuraient, se sentait végéter dans cet agglutinement de population.

D’autant plus qu’il n’était pas là par plaisir.

L’île du Karaté, sans doute une destination qu’il n’aurait pour rien au monde envisagée. Et pourtant, aujourd’hui il n’avait pas eu le choix.
On l’avait déposé aux premières aurores, presque jeté si on veut être exact, et c’est flanqué de ses deux accompagnatrices qu’il avait mis les pieds dans cette fourmilière humaine.

"Oh, mon cher Péridot ! Ce n’est pas la première fois que nous devons te répéter cette histoire, il serait temps de faire travailler ta petite mémoire hihi
- Ce serait fort bête , mais gageons qu’il n’en aura pas besoin pour briller sur le ring ! Fufufu ~ "

Parce qu’en plus, on ne s’était pas contenté de lui imposer une participation au tournoi, il avait fallu qu’on lui colle des supporters de la pire espèce.

"Je reformule. Pourquoi est-ce que j’ai accepté que vous veniez déjà ? "

Pourpre et Pervenche, ses collègues sur le papier.

Toujours à magouiller, comme du temps de leur carrière en piraterie, c’est à elle qu’il devait cette inscription malvenue à un tournoi d’art-martial. De leur travail au sein du Gambling Blue, elles accordaient une attention toute particulière à tout ce qui touchait aux partenariats et aux grands accords financiers entre le casino et les gros investisseurs, venus  y prendre du bon temps.
Elles les chouchoutaient. Elles les entretenaient Et eux ouvraient leur porte-monnaie en retour. Sur le principe rien de dérangeant pour Raphaël, c’était même plutôt bon pour son travail en fait.

Sauf que…

"Tu ne pensais tout de même pas que nous laisserions tout le prestige des magasins Selfmidge peser sur tes épaules quand même !
- Nous avons promis en personne à Harry et Monsieur Moustache que tu serais l’homme de la situation, et puis il faut qu’on supervise tout le reste de la campagne promotionnelle ! Je peine à accorder confiance à leur manager ! Fufufu ~
- Bien sûr, c’eut été bien mieux si Monsieur Topaze avait endossé son rôle comme chaque année, mais malheureusement…
- Parti faire ses peintures hein…
- Oui ! Il avait dit grand bien de toi à Harry Selfmidge, ils étaient assez proches. Ceci et le fait que tu sois son disciple, nous n’avons pas eu plus de mal à le convaincre !
-Oh bonheur…
- Et monsieur Moustache était particulièrement content  ! Tu devrais l’être aussi, et il te faudra sourire, n’oublie pas !
- C’est vrai, ne va pas tout gâcher ! Même si tu perds,…
-Et c’est bien probable !
-…n’oublie pas de sourire !"

Roulant des yeux, Raphaël n’eut pas de mal à imaginer que le propriétaire de son casino itinérant puisse être content de la situation.
Il devait être goguenard même, moqueur qu’il était. Et il le serait sans doute encore plus s’il avait été là pour le voir.

Il avait pourtant essayé de prendre la situation du bon pied.
Après tout, un tournoi comme ça c’était une occasion rêvée de se tester, une magnifique façon de se mettre à l’épreuve. Sa formation à bord du Gambling Blue ne lui avait pas apporté que des talents de croupier, et il avait bien compté se le prouver.

Du moins… jusqu’à ce qu’il réalise ce qu’on lui demandait réellement de faire.

"Oui, oui, oui j’ai compris. Je dois faire la mascotte souriante et rayonnante. Super. Mais vous pouvez toujours courir pour que je fasse l’ambassadeur.
-Oh ne t’en fais pas pour ça, nous prendrons la parole à ta place. Contente toi d’imposer ta présence sur scène !
-Et fait bien attention à ne pas abimer ou trop cacher ta tenue ! Il faut que les logos soient bien visibles sur la DenDen-Retransmission en direct. "

Une mascotte, un homme-sandwich, rien de plus qu’un panneau publicitaire humain n’ayant pour seul but que de promouvoir ses sponsors.

Ah ça, il avait fier allure dans son maillot de corps estampillé Selfmidge.
On ne verrait que ça. On ne verrait que lui.

Ca et l’immonde charpie qu’on avait osé faire de son identité.
C'en était trop.

Ils avaient bien de la chance, tous, que sa fierté soit suffisamment discrète pour qu’il s’accorde à la mettre de côté dans ce genre de moment. Il y a parfois des jours où on aimerait avoir un code du travail ou, tout du moins quelques règles qui protègent les employés de leurs détracteurs hierarchiques.

Alors qu'ils arrivaient au devant du bureau des inscriptions, les demoiselles l'abandonnèrent non sans lui répéter encore quelques consignes de dernières minutes.

"Bonjour. Prénom, nom, âge ? Déposez vos armes ici, et une signature juste là !
-Je suis Raphaël Ander-
-Ah,  mais vous êtes le candidat des magasins Selfmidge, il fallait le dire ! Oui, je vous ai vu dans ma liste tout à l’heure , pas besoin de vous inscrire j’ai déjà votre nom quelque part. Regardez… Ander… Ander… Anderswag…Rafton Anderswag ! Vous voilà ! Je vous laisse entrer, les vestiaires se trouvent à droite, je pense que vous connaissez la suite.
-Mais je ne suis p-
- SUIVANT ! "

Le malencontreux croupier, non content de voir son nom écorcher et ses plaintes étouffés, se retrouva happé à l’intérieur de l’enceinte par un autre combattant, bien plus en chaire, qui ne fit sans doute pas assez attention à sa présence pour s’excuser.

Par dépit, Raphaël suivit la direction des vestiaires, déjà prêt à s’énerver.

Il commençait bien ce tournoi.

"Eh merde… Pourquoi ça tombe toujours sur ma gueule… "
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Il fait peur le monsieuuur, Maman !
On ne montre pas du doigt, sale peti... ARRGH !
T'as vu qu'il fait peuuuur !
Excusez-moi, je m'attendais pas à...
Y a pas de mal.

Venez comme vous êtes  1453308073-docpeste

Eh, c'est juste une tenue de docteur de la peste. Ça a foutrement rien d'effrayant. Ça recouvre le corps entier, y compris l'aileron et la queue avec un peu de pliage, de talent et d'origami, le masque accepte que l'on y fourre un sale museau de bestiole à grandes dents, et la longue cape file une aura qui -devrait- écarter les nuisibles. Le camouflage parfait que j'avais déniché dans un vieux carton poussiéreux de l'Académie. Parfait, je le croyais. Finalement, j'ai maintenant encore plus l'impression d'être une bête de foire qu'on évite de nourrir que lorsque je trimbalais ma carcasse de squale à l'air.

Mieux vaut ça qu'être reconnu déserteur tout frais. J'ai vu pire...

Mon petit séjour sur cette petite île s'annonce assez minable. Doc Modo m'a conseillé de sacrifier quelques jours d'étude intensive solitaire dans l'isolement de ma cabane putride pour venir ici rencontrer la toubib 20 spécialiste de l'acupuncture, qui prend des vacances dans son dojo. Chounyou Line. Chanyou. Yi ? Son nom est devenu un mirage irrattrapable dans mon esprit. Du coup, je l'ai pas trouvée. J'ai rien trouvé du tout, à part du risque, et de l'ennui.

Eh, le corbeau, t'approches pas de moi !
Ouuups.

Sérieusement ? Je l'ai juste frôlé. Foutue foule. Ça ressemblait à une bonne idée. Occuper l'après-midi en regardant des artistes martiaux se foutre des tartes. Mais ça fait des plombes que j'ai pas pris de bain de foule, et celui-ci irrite sévèrement ma parano. Alors ce que je vais faire, c'est acheter tranquillement mes tickets, profiter du spectacle, et envoyer chier ces enfoirés qui sabotent ma sérénité.

Il a pas chaud, sous son déguisement, lui ?

Ah on peut plus faire deux pas sans interactions sociales en ville, putain ! Une semaine de vie d'ermite à coupé les derniers liens qui m'assemblaient aux espèces intelligentes, et à force de ne plus causer qu'à des toubibs, à des lapins, à des loups, à des sapins et à mon ombre, mon usage de la parole a fini par dériver au large. Ma langue est maladive et mes mots paresseux. J'dois passer du temps à les préparer avant de causer au mec qui refourgue des tickets. "Bonjour mon brave, vous seriez gré de me vendre une belle place pour le" gnagnagna. Ce genre de phrases. C'est long, c'est pompeux. Dans la nature, j'avais pas à demander poliment aux baies de se ramener dans mon gosier, ou au lapinou de crever dans son collet. Et dans la marine, en tant que toubib, j'avais pas besoin de demander l'autorisation aux blessés pour trifouiller dans leur chair, et ils me remerciaient même pour ça.

J'ai l'impression de tout avoir à réapprendre. C'est pénible... C'est...

Je... peux vous aider ?
Hmm ?
Vous me regardez depuis tout à l'heure...

Je le regardais ? Mais non ! Il voit même pas mes mirettes derrière les verres de mon masque ! Le mec aux tickets fait la moue derrière son stand. En fait, je matais dans le vide en pensant. Mais où que j'oriente mon museau, y aura forcément quelqu'un devant moi qui pensera que je le fixe. C'est peine perdue. La foule est un enfer bruyant. La foule lèche ma santé mentale et s'en délecte comme un marmot devant sa sale glace à la pistache.

C'est faux. Je regardais rien du tout.
Si vous le dîtes...

Profitons-en ! Le dialogue est lancé !

Je viens juste assister.
C'est mille berrys l'entrée.
Oui.

Je lui file ses graines. Picores, gentil oiseau.

Excusez moi, je crains que vous ne m'ayez donné plus que mille berrys...

Merde, c'est juste. J'ai la vue tronquée sous ce masque de guignol... et les verres sales m'aident pas à bien évaluer les pièces que j'arrive à chopper entre mes doigts. Mon porte-feuille s'est bien épaissi durant ces années marines à vivre aux frais de la maison. Je peux bien lui faire une fleur.

C'est honnête de l'avouer. Gardez la monnaie alors.
Il y en a presque pour un million...
Filez moi mille entrées alors.
On a pas tout ça.
C'était pour rire.
Ah...
...
...
Merci, bonne journée.

J'adore créer des malaises. Revenir me barricader dans la délicieuse solitude des confins de Drum n'en sera que plus savoureux au retour. Mais il faut que je me fasse discret. Que j'évite de causer trop longtemps aux mêmes personnes pour pas risquer d'éveiller des soupçons inattendus. Que je contrôle le débit de ma langue pour ne pas risquer de cracher des mots traîtres. Que je me mêle quand même à la foule pour ne pas trop attirer l'attention sur moi. Que je me garde de trop suer sous cette couche de laine suffocante, pour pas trop refouler. Des émanations mal contrôlées me trahiraient vis à vis des connaisseurs.

... J'aurais aimé avoir ces mille tickets, pour mériter un titre honorifique, roi des tickets, quelque chose du genre. Là, j'ai vraiment l'impression de perdre ma journée.

Excusez-moi !

Oh. Quoi encore ? Un petit blondinet qui m'arrive à la poitrine vient m'agresser de sa petite voix fluette. Fringué comme une fillette, avec un t-shirt fluo sous un faux kimono et des godasses à scratch, les bras emplis de prospectus sur la HCBS. La HSCB. La HBSC. C'est quoi ?

Ce costume... Vous êtes docteur ?
Oui.
Je me présente, Fred Marchant, je comptais sur un ami pour rafistoler les blessés mais il vient d'se casser une jambe, le salaud... Ça vous dérangerait de jeter un oeil sur les bleus que vont se faire les concurrents ? On fouille un peu dans le public voire s'il y aurait pas deux ou trois médics pour compléter l'équipe...
Un seul suffirait pas ?
C'est que, c'était un très bon docteur. On ratisse large pour le remplacer. Ça vous tente ?
Ouais.

Comment l'envoyer se faire voir sans passer pour une graine de salopard ? Bien sûr que ça me dérange, ce job va me donner un rôle qui va attirer l'attention sur moi. Mais j'ai peur que refuser ne génère encore plus d'embrouilles, puis je sais pas dire Non sans bafouiller. Et puis, c'est un peu ce que je suis venu faire ici, pratiquer et apprendre. Peut-être que des types se feront des blessures originales et instructives.

Merci, merci beaucoup ! Votre prix sera le mien !

Qu'est-ce qu'ils ont tous à me parler de fric ?

Je ferai ça gratuit.
Oh ! Je... Peu de chances que vous soyez un escroc alors, héhé.

Sur une échelle de un à dix où un représenterait l'ange de base qui mérite absolument son auréole, et dix le diable dans un corps de marchand, je me placerais dans les six. Je mens sur ce que je suis mais pas sur ce que je sais faire. Pour avoir réparé des gens empalés sur leurs propres os, des tripes qui sortaient de thorax sous forme de gros boudin noir indigeste, et des crânes fêlés dans tous les sens du terme, j'me sens capable de soigner des petits bobos débiles de karatékas.

Votre nom ? Votre fonction ? C'est pour le registre des employés...
Euh... Cr... Crada... Cradar Kolique. Docteur.

Il m'a pris de court, fils de pute. J'ai pondu un nom puant dans la précipitation, la peine et la douleur, à la façon d'une colique.

Pourquoi vous êtes fringués comme ça au fait ? Y a de la peste dans l'air ?
Non. C'est pour le style.

Imparable. Le style est inattaquable. Personne n'ira me demander de baisser mon masque alors que partout dans le monde, les goûts vestimentaires gerbants pullulent, et que j'ai autant le droit qu'un autre de me saper en croque-mort pour aller faire la fête. Ça serait discourtois de prétendre le contraire.

Ah... C'est un peu glauque.
Mais très pratique aussi pour éviter de toucher les patients avec des doigts sales.
Ça risque d'inquiéter nos spectateurs... Je ne vais pas vous demander de vous changer mais essayez de rester dans l'ombre, d'accord ? Nos brancardiers se chargeront d'amener les éventuels blessés jusqu'à vous. On a aménagé une petite infirmerie dans le dojo.
D'accord.
Hmmm. Ça sent pas le poisson dans le coin ?

Oh... J'aurais du me parfumer avant de venir. Mais bon, on se débrouille avec les neurones qu'on a. Pas difficile de rattraper ce coup.

Peut-être que des hommes-poissons participent.

On ajoute une tartine de racisme, ça m'affranchira des suspicions.

Sales bêtes, oh la la.

C'était pas très convaincant.

Euh...
Sales bêtes, oh la la LA LA !
Vous êtes raciste ?
Pas du tout. Je trouve que c'est mieux quand chacun reste chez soi, quoi. L'océan est bien assez grand pour que tout le monde puisse se contenter de s'ignorer.
Un médecin raciste...

Ou mauvaise pioche ? Merde, arrêtez de me braquer de vos gros regards tout perçants...

Je rigolais en fait. Qu'est-ce qu'on se marre, hihihi. Trop.
... Bon écoutez, monsieur Kolique, le maître est vraiment occupé. On va pas pouvoir lui faire rencontrer les nouveaux toubibs, et j'endosse toutes les responsabilités de ce qui pourrait arriver si quelque chose tournait mal à cause de mes recrutements.
Oui ?
Et vous, vous êtes très louche. J'aimerais éviter de vous voir tourner autour des blessés, alors... Merci d'avoir accepté mon offre, mais on a une image à entretenir, vous comprenez... On ne peut pas...
Oui, économisez votre salive. Je venais juste regarder les bastons de toute façon. Bon courage.
Bonne journée à vous, encore désolé !

Ah oui, le malaise est une très puissante arme de dissuasion. Faut que je continue à gêner les gens comme ça, ça les repousse. Je prends note et continue ma balade.


Dernière édition par Craig Kamina le Mer 20 Jan 2016 - 20:52, édité 1 fois
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Elle finissait ses entraînements matinaux lorsque Mister Tea s'approcha en toussotant.

"Tu pars dans deux heures vers l'île du karaté."

Liza le regarda en se tamponnant le visage avec la serviette, il faisait encore nuit, ce qui expliquait qu'elle était en débardeur et en  short pied nue. Elle avait fait de très longues séries d'abdo et de traction et une bonne heure de course à pied et il n'était pas encore six heure du matin. Elle le regarda sans trop comprendre où il voulait en venir.

"Dans cette enveloppe il y a un papier des supérieurs qui t'autorise à participer au tournois pour ta mission."

Elle fronça les sourcils un peu sceptique et après s'être essuyée les mains elle attrapa l'enveloppe qui n'était pas scellée. Elle lâcha un sifflement lorsqu'elle se rendit compte que c'était un papier officiel qui avait dû remonter très haut puisqu'il était tamponné en rouge "GOUVERNEMENT MONDIAL". Elle se demanda quelle mouche les avait piqué, sa mission n'avait rien d'extraordinaire, ça devait être un coup de Scorpio qui aimait faire chier la hiérarchie bien qu'il déteste qu'on l'emmerde.

"Je garde ça précieusement."

"Plutôt oui, si tu le perds c'est à moi qu'on va faire la peau."

Elle grommela quelques chose et alla se laver avant de se préparer pour sa mission. Une simple mission de reconnaissance qui visait à repérer d'éventuels révo dans une foule de gens. Au fond, elle savait que c'était inutile, tout le monde le savait, mais parfois les hauts placés demandaient des trucs inutiles pour des raisons futiles et dans ce gens d'histoires c'était les agents qui ramassaient les pots cassés en perdant du temps à des endroits peu stratégiques avec aucune preuve que ça fonctionne.

Elle était arrivée en début d'après midi sur l'île. Elle s'était très vite demander ce qu'elle avait pu faire de mal pour se retrouver dans cette situations. L'arène était en pleine air et une masse impressionnante d'homme se pressait pour s'inscrire. Elle se faufila et passa après un homme poisson malodorant qu'elle reconnut vaguement, elle l'avait déjà vu sur un dossier, mais la luminosité trop important et sa mauvaise vue lui jouait peut être des tours. Elle s'approcha de l'homme qui s'occupait des inscriptions. Lorsqu'il leva les yeux vers elle il fronça les sourcils.

"Montrez votre visage."

Liza grommela et souleva légèrement sa grande capuche pour dévoiler un peu de son visage sans se brûler, l'homme en face explosa de rire.

"Désolée ma petite les enfants ne sont pas..."

Elle plaqua violemment sa main gantée sur la table, la lettre du GM grande ouverte sous les yeux de l'homme qui resta un peu pantois. Elle ne détestait pas son physique, à vrai dire elle y était indifférente, elle s'en fichait, mais pas les gens autour, on lui avait souvent dit qu'elle ressemblait à une enfant, et elle le savait, mais elle s'en fichait. Dans ce genre de situation elle détestait devoir avoir un justificatif, elle avait dix-sept ans après tout.

Et elle avait plus de cicatrice que la plupart des vétérans pour prouver qu'elle n'avait pas à être traité comme une enfant, ces cicatrices, plus ou moins longues, plus ou moins profondes, mais tout d'une teinte argenté car sa peau ne produisait pas de mélanine, toutes, parsemaient sa peau de ses doigts de pieds à son cou sans laisser plus de vingt centimètre carré libre sur sa peau. Alors évidemment la plupart était visibles uniquement dans un certain angle, mais elles étaient là, et elle détestait devoir justifier de son âge. Oui, tout ce monologue intérieur pour en arriver là.

L'homme avait attraper le papier l'avait étudier de long en large et avait ensuite regarder la jeune agent blême comme un linge. Liza pouvait voir les questions se bousculées dans son esprit. Elle eut un sourire mauvais alors qu'il repliait soigneusement le papier.

"Nom, prénom, âge"

"Liza de Locksley Dix sept ans."

"Vous êtes sûres que vous voulez participer au tournois vous savez les gars là-dedans ils rigolent pas... Et vous êtes si petite, si frêle."

Liza leva les yeux au ciel, elle avait l'habitude qu'on lui dise qu'elle était maigre ou "frêle" comme il venait de dire, mais elle s'en foutait, elle n'était ni l'un ni l'autre, petite, oui, mais pas frêle, son corps, elle l'avait façonné avec Mister Tea, elle était pourvu de muscle fins, durs et toniques. Et les gens ne s'en rendaient compte que quand ils se prenaient une mandale ou qu'elle retirait enfin son long manteau à la nuit tombée. Elle croisa ses bras sur sa poitrine.

"Oui je sais ça, vous m'inscrivez ou pas?!"

"Oui... Vous n'avez pas le droit aux armes vous devez les disposer ici."

Elle fronça les sourcils. Apparemment, chaque participant avait un petit bac pour ranger ses affaires. Elle décrocha son sabre, sortit tous les couteaux, poignards dagues et lame de ses cachettes. L'homme regarda les armes s'entassées avec un peu d'inquiétude dans les yeux. Elle finis enfin en faisant glisser les lames très fins qu'elle cachait dans ses gants. Elle se sentait à la fois nue et plus légère. Il la laissa passé et elle se dirigea vers l'intérieur, enfin. Elle se déplaça comme un fantôme, silencieuse et dans l'ombre. Elle avait retirer son manteau, dans la mesure où elle était à l'intérieur elle préférait être le moins couvert possible. La voilà donc déambulant entre toute cette testostérone et pas mal de muscle, en débardeur et en short sous les regards interloqués des concurrents.

Elle essaya de trouver une place où elle pourrait être tranquille, elle vit un vieux, enfin un truc du genre, assis et qui semblait s'ennuyer ferme, avec un peu de chance il prendrait peur et ne lui parlerait pas, elle s'assit à côté de lui et se mit  grignter des lamelles de boeuf séchés.



Dernière édition par Liza de Locksley le Dim 24 Jan 2016 - 14:26, édité 2 fois
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PREMIÈRE DANSE
Pour le Bonheur d'Une Famille

« T'es trop jeune ! Lâcha celui qui était affecté pour prendre les inscriptions pour le tournoi, voyant une gamine s'avancer.
- Elle est avec moi, fit une borgne aux cheveux blancs.
- C'est un combat à un contre un et puis comme je viens de di …
- L'inscription est juste pour moi.
- Bon, alors votre nom ?
- Yaya-chan ! » Lâcha la gamine avec entrain.

L'homme releva la tête pour fixer la petite puis interrogea la jeune femme aux cheveux blancs du regard.

« Yaya-chan.
- Est-ce votre nom de scène ?
- On va dire ça comme ça !
- Signez ici ! ... Alors les règles sont simples : pas d'armes et si vous sortez du ring, c'est terminé pour vous !
- Merci bien. »

***

« C'est quoi ce surnom débile Tania ? Demanda Yamiko à la gamine alors qu'ils se dirigeaient vers l'entrée dédiée aux spectateurs.
- Comment ça débile !? ... Tous les catcheurs ont un nom de scène.
- Sauf que je ne suis pas une catcheuse et ce n'est pas un tournoi de catch.
- Bah, on va dire que tu seras une catcheuse durant ce tournoi … Tiens ! »

La petite tendit un masque à la chasseuse de primes.

« Qu'est-ce que c'est ?
- Un masque. Tous les catcheurs en ont un. »

Ne désirant pas gâcher la joie de la petite, qui était une amoureuse du catch malgré son jeune âge, la jeune borgne attrapa le masque. Elle fut soulagée de constater que ce n'était pas un traditionnel masque de catcheur mais un de ceux représentants un renard qu'on trouvait en vente en masse durant les festivals d'été japonais. Elle trouva même l'objet très joli bien que celui-ci présentait des signes de vieillissement. Surement que Tania l'avait depuis bien longtemps.

La jeune femme et la gamine rejoignirent un adolescent de quinze ans qui se trouvait dans la file de spectateurs. Celui-ci avait agité un bras en les voyant. C'était Tom, un des grands frères de Tania. La borgne lui confia cette dernière, qui n'avait que huit ans.

« Bon, je vous laisse ! On se retrouve à la fin du tournoi ici même.
- Bonne chance Yamiko-chan, fit Tom.
- Gambate Yaya-chan ! » Lâcha Tania en souriant.

La jeune femme afficha un sourire crispé avant de tourner les talons. Une fois de plus, elle se retrouvait à devoir se battre pour les autres. Parce que Tony, l'ainé de la famille Monroo qui tenait à participer à ce tournoi, était tombé malade le jour même où celui-ci avait lieu, voilà qu'elle se retrouvait à y participer à sa place.

La veuve Monroo avait du mal à subvenir aux besoins de ses trois enfants. Tony avait donc décidé de participer au tournoi d'aujourd'hui, dans l'espoir de remporter la récompense qui était une dizaine de millions de berries. Argent avec lequel il comptait pourvoir aux besoins de sa famille - Tony avait appris la capoeira dans une école plutôt piteuse de l'île mais dont le maitre enseignait son art gratuitement à ceux qui n'avaient pas le moyen de le payer. Ayant sympathisé avec la famille Monroo, Yamiko n'avait pas pu rester insensible face à la détresse de celle-ci. Sans même qu'on lui avait réclamé, elle s'était alors proposée pour participer au tournoi et de leur offrir la récompense si elle réussissait à l'obtenir. Chose dont elle n'était pas certaine mais elle était déterminée à tout donner pour y parvenir car l'enjeu était grand : le bonheur d'une famille.

La jeune borgne passa aux côtés de celui qui prenait les inscriptions pour emprunter l'entrée dédiée aux combattants. L'homme ne la remarqua même pas tant il était aux prises avec une gamine. La chasseuse de primes n'accorda aucune attention à l'échauffourée verbale mais elle soupçonna que le sujet de discorde était l'âge de la candidate. Si cette dernière venait à être admise, elle espérait ne pas se retrouver face à la petite car taper des enfants n'était pas son truc. D'ailleurs, combattre tout court n'était pas sa tasse de thé malgré son métier. Elle était devenue chasseuse de primes non pas par choix mais par nécessité. Là était la seule voie qu'elle avait trouvé pour espérer atteindre rapidement l'objectif de sa vie.

Alors qu'elle longea le couloir qui menait aux vestiaires, elle mit le masque que lui avait donné Tania tout en priant que celui-ci lui portera chance. L'objet ne couvrait pas entièrement son faciès mais s'arrêtait au niveau de son nez ...

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Bon alors… Aujourd’hui, on a une livraison à faire à l’île du karaté. Un costume de panda que Père a insisté pour que je teste avant. Vrai que fournir un article de mauvaise qualité nuit à notre réputation. C’est donc pour cela que je suis actuellement dans le costume, au port de l’île du karaté. Oui… Il est bien. Très bien même, je parviens à marcher sans aucun souci. Aaah nous allons pouvoir le livrer sans problème.

Je tente de l’enlever, mais la fermeture est bloquée. Non ?! Sérieusement ? Je ne vais quand même pas… Je tire plus fort pour enlever la tête. Rien n’y fait. Je suis bloquée, complètement bloquée !!! Un tailleur, il me faut un tailleur ! Je me mets à courir en ville, les gens s’écartent sur mon passage, d’autre me regarde étrangement. Je vois mon reflet dans une vitre…. Je comprends leur étonnement. Voir un panda bipède bodybuildé en slip rouge et cape jaune sur laquelle on peut lire en lettres de sang « Le Redoutable »… Cela surprend, j’en conviens. Je dois impérativement lire les notices avant de tester les produits. Je continue d’explorer la ville à la recherche de mon sauveur quand soudain un homme m’apostrophe.

-Dis-moi mon gars, tu as l’air fin prêt pour un tournoi.
-Vous vous trompez de personne.

Je tente de me dégager, mais il m’attrape la main.

-Attendez… Vous savez qu’il y a une récompense pour le vainqueur ?! Une jolie somme !!
-… Où sont les inscriptions ?

Oui, dès qu’il est question d’argent mes priorités changent… Et puis au moins dans ce costume personne ne me reconnaîtra. Je suis l’homme entrant dans la cinquantaine jusque devant l’homme blasé qui gère le tournoi. Il me regarde, étonné.

-Alors là…
-Par pitié… Ne posez pas de questions…
-Je vous inscris sous quel nom ?

Je dois réfléchir à un pseudo… Vite, quelque chose !! Soudain, je vois une affiche au fond de la salle et je parviens à distinguer deux lettres.

-G… M…
-Parfait, je prends ! Dépéchez-vous, ça ne va pas tarder à commencer.

Je n’ai pas le temps de protester que je me retrouve au milieu d’une marée de gens de toutes les origines et formes. Je vois une femme masquée… Une gamine qui mange de la viande… Je ne comprends pas trop, mais j’attire quelques regards. En même temps avec un costume pareil. Je sens que la journée va être longue…
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Kurn fit escale sur l’Île du karaté. Il était déjà venu ici, plusieurs fois. C’est normal, et le minimum, pour un adepte des arts martiaux. Il se souvint entre autres du dojo dont il avait détruit le signe en battant le maître puis ses disciples. Son pouce passa sur ses phalanges, qui avaient été légèrement blessées par les échardes du panneau en bois sur lequel était caligraphié le nom.
Mais aujourd’hui, il n’était pas là pour faire du tourisme ou détruire des dojos. Sa recherche de Maxwell n’avançait pas tant pour le moment. Il manquait cruellement d’indices. Peut-être qu’en étendant ma notoriété, je parviendrai à attirer son attention.

Et si c’est lui qui vient à moi, la finalité sera la mienne, et je pourrai le protéger.


Kurn avait évidemment entendu parler du tournoi qui allait se tenir sur cette île. C’était l’occasion parfaite de mêler l’utile à l’agréable. Et à l’utile encore une fois, d’ailleurs. Mesurer sa force face à d’autres combattants l’aiderait sûrement à progresser, à devenir un peu connu et, pour peu qu’il gagne, il pourrait peut-être même adresser un message à Maxwell Percebrume dans les journaux. Oui, le plan lui semblait imparable, pour peu qu’il gagne.

La rascasse serra les poings en marchant vers le bureau des inscriptions, la foule étant tellement dense qu’elle ne se séparait même pas sur son chemin, malgré ses quatre mètres de haut. Il piétinait à un rythme désespérément lent, mais essaya de ne pas y penser en focalisant son esprit sur les grands principes du karaté qu’il connaissait. Le meilleur moyen de se relaxer.

Enfin, au terme d’une queue longue qu’il affronta avec patience, il posa son sac de marin au sol et se pencha sur l’homme qui s’occupait des nouveaux entrants. Pliant un peu les genoux, il baissa la tête jusqu’à ce qu’elle soit à hauteur du combattant retraité, d’après sa musculature sèche mais dessinée. Ses yeux aux sclères noires cherchèrent les siens, puis il ouvrit la bouche sur le grondement de basse qu’était sa voix.
« Bonjour. Je viens m’inscrire pour le tournoi.
- Bien sûr. Nom ?
- Groooooot ! Toi aussi t’es là ? C’est dingue !
- Groot, donc, c’est noté. C’est par là-bas pour entrer dans l’arène et les vestiaires. On tirera tout ça au sort. Suivant !
- Hein, quoi ? Mais non, pas du tout. Je suis Kurn T’Erlhi…
- Combattant Groot, faites place, s’il vous plaît, on a beaucoup de travail. »

L’homme-poisson cligna des yeux alors qu’une petite chose aux longs cheveux bleus s’écrasait contre son bras puis escaladait le tout pour se jucher sur sa tête.
« Fantine ?!
- Oui Groot !
- Mais, tu es là aussi pour le tournoi ?
- Fantine ? D’accord, vous êtes inscrite. Même entrée que l’homme-poisson, merci de circuler. »

Kurn serra les dents, attrapa la petite fille par la peau du cou et la reposa doucement au sol. Puis il prit son sac de marin et suivit la file jusque dans l’arène. Rapidement, il se rendit compte que l’entrée était particulière. On le mena, via un parcours fléché, dans d’immenses vestiaires où les joueurs déjà inscrits attendaient. La plupart d’entre eux étaient assis sur les bancs, mais quelques-uns en profitaient déjà pour s’échauffer.

Probablement pour soulager leurs nerfs plus qu’en prévision des premiers combats, cela dit.

La rascasse avait été séparée de Fantine durant le trajet. Elle a dû être distraite par quelque chose qu’elle aura vu sur le chemin. Non, j’ai un problème autrement plus sérieux. En étant inscrit sous le nom de Groot, aucune chance que Maxwell reconnaisse quoi que ce soit. Cela voudrait dire que je ne fais que perdre mon temps ici…

Quoique…

Si je gagne, je pourrais sans doute rétablir la vérité en disant que mon véritable nom est Kurn T’Erlhitan, fils de Vrarr, fils de Torl, non ? Donc il me suffit de gagner.
L’homme-poisson s’assit précautionneusement sur un banc afin de ne pas le casser sous son poids, et posa ses coudes sur ses genoux. Puis ses yeux passèrent de combattant en combattant, cherchant à identifier ceux qui paraissaient les plus dangereux.

Certains portaient les dogis de dojos célèbres de l’île, et étaient assurément là pour que leur branche gagne en popularité et en célébrité. D’autres cachaient leurs visages sous divers artifices, des masques, des tenues longues, des capuches. Il s’agissait probablement de pirates ou de hors-la-loi, songea l’homme-poisson. Invincible sous le soleil… Un beau rêve, le rêve de tout artiste martial.

Invincible sous le soleil, oui.

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Venez comme vous êtes  Eav8i949-4e30c8e

- SUIVANT !

Hmm ? Embarquée dans mes pensées, songeant à l'imposant bâtiment qui se dresse devant moi, à cette arène qui se remplit irrémédiablement de sa populace vorace, amatrice de combats de gladiateurs comme dans les temps anciens, je reste hébétée lorsque le guichetier vient m'indiquer de façon impersonnelle que c'est à mon tour de procéder à l'inscription. Récupérant soudainement mes esprits au moment où un loubard impatient décide de me pousser au cul pour m'obliger à avancer, je me retrouve maladroitement à devoir faire face à un petit homme au crâne rasé, avec de gigantesques binocles et deux magnifiques dents de lapin. Aussi accueillant qu'une porte de prison, le visage blafard et la mine décomposée, le bonhomme commence donc par me poser ses questions avant de relever les yeux au niveau de mon visage et afficher une expression qui ne peut s'empêcher d'être empreinte de curiosité.

- Bonjour. finit-il par m'asséner.

- Bonjour. réponds-je automatiquement, de façon quasiment aussi mécanique que le pseudo-fonctionnaire qui se dresse devant moi.

Enroulée dans mon tissu d'anonymat, je ne peux m'empêcher d'être légèrement joueuse. Après tout, c'était aussi pour cela que j'étais venue non ? Le jeu, l'arène, le combat, les pains, prunes, pêches et tutti-quanti. Tout ça et puis le petit parchemin faisant la taille de mon index que j'avais retrouvé dans ma poche après mon dernier entraînement avec les deux formateurs du CP8. Une sorte de laisser-passer, de place prépayée ou quelque chose du genre, pour participer à un tournoi. L'un des deux lascars avait probablement profité d'un moment d'égarement à la fin de ma leçon pour me faire ce cadeau empoisonné. Mais j'avais rapidement saisi les enjeux de leur petite manigance : il s'agissait d'un test sur mes capacités à mettre en pratique ce que je venais d'apprendre, ce pour quoi je n'avais donc pas eu le choix sinon d'accepter et me rendre le jour J à l'endroit indiqué pour l'événement. Sobrement habillée, vêtue de vêtements amples cachant mes traits et mes formes, jusque dans l'obscurité baignant mon visage, j'avais alors patienté une bonne heure dans la queue, le regard dans le vague, jusqu'à ce que ce soit enfin mon tour. Et maintenant que c'était le cas, je ne savais pas vraiment quoi dire, stupidement hébétée.

- Pas d'armes ?

- Je suis venue sans. fais-je tout en levant les bras pacifiquement.

- Et un nom ? continue le gusse tout en saisissant un stylo qu'il lève au-dessus de sa tablette, pointant vers moi l’extrémité opposée à la mine.

- Eb ? dis-je au hasard, soient les deux initiales de mon nom de couverture, Elizabeth Butterfly.

- Noté. Par carte ou en espèces ?

- Pardon ? Ha, oui, je crois que je suis censée présenter ceci en fait. C'est bon ? questionné-je donc en tendant le petit bout de papier toujours fiché dans ma poche.

Après une analyse rapide et efficace, le bonhomme hoche enfin la tête puis me signale l'entrée des artistes. Chouette, sans accroch-

- Attendez.

Instantanément suspendue dans mon embryon de démarche visant à m'éloigner du guichet, je fais lentement volte-face pour capter la dernière question du type, sinon la première puisqu'il s'agit de celle qui lui démange de poser depuis le début. Ça se voyait sur son visage à son regard enfantin, trahissant son expression morne mais ses yeux farfouilleurs. Depuis le début, il n'avait cessé de darder sur, sous et à l'intérieur de ma capuche un regard aventurier, comme à la recherche de réponses.

- Des masques, j'en ai vu, pas mal. Des trucs bien accrochés, qui prennent tout le visage, qui tombent pas quand on se bat. Mais vous... vous êtes la première à se présenter encapuchonnée, simplement. Ce ne serait pas plus simple de vous couvrir le visage ?

Saisissant l'un des pans de mon couvre-chef, je tire instinctivement un poil dessus pour raffermir sa couverture, avant de répondre :

- Ça ne serait pas un vrai défi, sinon.
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Et me voilà donc sur l'île du Karaté. Ce n'est pas la première fois que j'y mets les pieds, et pourtant je dois avouer que je trouve l'endroit changé. C'était bien plus calme avant. Il y a actuellement une sorte d'effervescence qui me déplaît. Bien que je ne suis pas venue me cacher, je dois bien avouer que je recherchais un endroit un peu plus calme. Et bien voilà. Je me suis plantée! Ce n'est pas la première fois, et ce ne sera sans doute pas la dernière. Je prends une grande inspiration et je me prépare à me glisser dans la foule à la façon d'une anguille. Il fait assez beau et chaud aussi. Et cette fichue foule compacte agit comme un concentrat d'odeurs corporelles diverses, et désagréables. Au point que ça me soulève le cœur. Et puis, cette marrée humaine semble converger en un point précis. Du coup, pour me sortir de là, je prends la tangente et je bouscule quelques personnes. Ça me vaut quelques commentaires irrités, qui se muent vite en excuses lorsque j'agite devant le nez des râleurs ma canne blanche d'aveugle.

Je sors donc de la foule pour arriver sur une sorte de terrasse. Au vu des odeurs de bière, de nourriture et de café, ça doit être une sorte de brasserie. Je m'assieds à une table et je fais rouler entre mes doigts le peu de berrys qui me reste. Ainsi, j'arrive à estimer le montant que ma cagnotte. Il ne me reste vraiment pas grand chose! C'est pas ici que je ferai des excès, ça risque même d'être le contraire. Il va sans doute falloir que je bosse pour me payer de quoi vivre, et surtout de quoi rallier Saint Uréa, un endroit où je pourrais plus facilement passer inaperçue. Alors que je me laisse porter par mes pensées, un serveur arrive.

"Vous voulez voir la carte?" me demande-t-il simplement. Puis, il rajoute : "Je peux vous la lire sinon." certainement car il vient de voir ma canne blanche.

"Ce serait avec plaisir." Lui répondis-je en souriant.

Il m'énumère une liste de plats plus ou moins appétissants, mais surtout assez chers. La dernière fois que j'étais venue ici, les prix étaient bien meilleur marché. De ce fait, j'ose lui demander pourquoi.

"Les tarifs sont bien plus élevés que la dernière fois que je suis venue. J'ai peur de ne pouvoir commander qu'un plat." Dis-je en faisant le deuil d'un éventuel dessert.

"Ha ça, c'est à cause du tournoi."


Le jeune homme entreprit donc de me parler du tournoi d'arts martiaux. Et je dois bien avouer que plus il en parle, plus ça m'intéresse! C'est un moyen assez rapide de me faire beaucoup d'argent. Et puis, même si j'ai pas forcement envie d'être sous les feux de la rampe actuellement, je ne suis pas assez connue pour que ça me porte préjudice. Seulement, il me faut garder assez d'argent de coté pour pouvoir payer le droit d'entrée. Prenant ce facteur en compte, je passe finalement commande. Tout simplement parce qu'il est hors de question que je me batte le ventre vide! En m'amenant la commande, le serveur ne peut s’empêcher de me prévenir.  

"Vous ne comptez tout de même pas participer?"

"C'est gentil de vous inquiéter pour moi, mais je sais me défendre."

Je lui souris et lui demande s'il peut m'amener de suite l'addition. Il s'exécute illico et je lui paie mon dû. J'avale ensuite mon riz cantonais, la seule pitance que je puis m'offrir avec mon maigre budget. Et une fois mon repas terminé, je prends mon courage a deux mains et je me glisse dans la file d'attente. Mon d'une biscotte, que c'est long! Je maudis les organisateurs qui n'ont pas pensé à ouvrir plus d'un guichet pour accueillir tout ce monde. Enfin, je ne peux les en blâmer trop vertement non plus, même moi je trouve que l'affluence est étonnement élevée pour un tournoi sur les Blues. Et finalement c'est à mon tour.

"Sérieusement?" Entends-je venir de derrière le guichet.

"Jeska Kamahlsson, je souhaite m'inscrire pour le tournoi." Répondis-je comme si je n'avais rien entendu, tout en lui tendant le montant des frais d'inscription.

"Après tout, c'est votre vie..." me lance-t-il comme un dernier avertissement tout en m'arrachant l'argent des mains.

Je ne relève pas. Après tout, pour moi, c'est un avantage, si tous les gens inscrits me considèrent comme faible, je n'aurais pas besoin de forcer mon talent. Un préposé me guide vers une grande salle où s'entassent tous les participants. Certains s'échauffent, d'autres recherchent le calme intérieur et méditent. Moi, je cherche un endroit où me poser. J'entends les murmures sur mon passage. Apparemment, je fais jaser. J'en souris intérieurement. Volontairement, j'erre quelques minutes avant de trouver une place, histoire de me montrer plus faible que je ne le suis. Finalement, je pose mon postérieur près de la seule personne qui semble aimanter les conversations autant que moi. Des rumeurs que j'ai entendu, cet homme-poisson serait tout bonnement immense.
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Je me suis paumé à Woodstock, vous savez ? Ce festival où l'on boit de la bière et là où on se shoot à l'Acid Krem, rien que ça. Je me suis paumé car j'ai pas l'habitude d’atterrir dans un sujet où il n'y a ni café ni sucreries dans le titre. A croire que j'ai perdu la raison en évoquant ces termes qui n'ont de sens seulement quand on se trouve derrière l'écran et la surface plane où l'on voit des images, je la distingue bien. Alors c'est ça le tournois diffusé aux îles environnantes. C'est décidé, je vais y faire un tour ! L'animateur m'a l'air vachement familier... - On est à combien de nautique de l'île du karaté ?

- Mon Caporal, si l'on sort de Woodstock, c'est qu'on sera chanceux alors penser à l'île du karaté en pleine tempête, merci bien de la fermer !
- Ta gueule toi-même ! J'ai l'air de me pré-occuper de Woodstock ! Je veux y aller à ce putain de tournois ! Dis-je en essuyant l'écran de la forte bruine.

Oui, je vous ai pas dis, mais Woodstock, c'est pas qu'un festival, c'est une grosse tempête qu'on a l'habitude de rencontrer dans le sud. Et en bon navigateur que je suis, je fonce droit devant car on le sait très bien... Pour se défoncer à Woodstock, faut foncer sur Woodstock ! C'est pas la bonne réplique ? Ah que voulez vous, je suis un peu paumé sans caféine, ni gâterie.

...

-Oh, île en vue !
- Pas la peine de crier Gérard, on la voit tous cette île... Qu'on se prépare à accoster !

Une fois le pied à terre, je file direct sur un moussaillon !

- File moi du déca, le vieux débris !
- C'moi que t'rait de vieux ?
- Nan ! Ramstack la borgne, j'veux du vieux débris, la marque de café de South, tu connais pas ?
- Désolé mon vieux, on a que du Blue Jaya Mountain Café !
- Sers-m'en pour voir... Et attends... C'moi que tu traites de vieux ?
- Nan ! S'te purée de puke ! C'la sous-mark...


Je sirote une gorgée qui glorifie mon teint ! Ah ! Sapristi ! Ça c'est du nectar !

- Nan, le nectar psychédélique, on en a plus en stock.
- Stock ? Woodstock... Argh ! Pute de borgne de purée de pute ! Vite, le tournois, Sparrow ?
- Sparlà !
- Merci !


Filant à toute allure laissant derrière moi, mon croiseur, les hommes et le commandement se débrouiller seul pendant que je me pavane librement dans la ville, bien mérité après avoir sorti l'équipage tout entier de ce vieux Woodstock ! A moi, le combat, à moi la gloire ! A moi les femmes !

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Lin commençait à trouver le temps long sur l'île du Karaté, entre ses coups de déprimes encores trop présents et ses innombrables appels pour récuperer du boulot ignorés par la marine elle commençait à en avoir un peu marre.

*Je devrais aller foutre le bordel au QG de l'île pour qu'ils me répondent ?*

C'était pas un bon plan, c'est ici qu'elle a fait ses classes la rouquine, tous les gradés de la bases savent déjà comment gérer cette furie aussi forte soit-elle. Non il fallait autre chose pour l'occuper, de l'entrainement peut être ? Non la jeune femme commençait à tourner en rond à s'entrainer seule dans son coin...

- Hmmm

Alors que Lin était en pleine reflexion sa mère débarqua et comme toute maman qui se respecte elle avait une solution aux problèmes de sa fille.

- Il parait qu'ils organisent un tournoi en ville, tu pourrais peut être participer non ?

- Hmm, ça me semble pas mal ouai.

Elle souffla pour se motiver un bon coup et se mis en route pour le centre-ville ! Dans sa jeunesse la tigresse s'était illustrée dans plusieurs tournois, parfois gagnante, parfois perdante mais toujours en laissant une forte impression. La rouquine avait perdue le dernier auquel elle avait participée d'ailleurs, disqualifiée à cause de son fruit du démon nouvellement acquis à l'époque, elle ne le contrôlait pas bien et ça lui a coutée la victoire.
Mais tout ça c'était le passé et en plus Lin arrivait maintenant en plein centre-ville !


*Ahh ben ça fait plaisir !*


C'était noir de monde, les gens semblaient motivés par le tournois qui était en train de s'organiser et ça plaisait à la commandante !

- Bonnn où sont les guichets d'inscriptions ?

Il ne fallut que quelques minutes à la jeune femme pour trouver où s'inscrire.

- Bonjour je voudrais participer au tournoi

Le gars au guichet observa Lin quelques instants.

- Vous n'avez pas d'armes sur vous ?

- Non

- Votre nom ?

- Ayzami Lin

Le gars se figea un instant.

- Une minute vous...

Ça y'est c'était repartie, depuis son retour sur l'île du karaté les gens passaient leurs temps à dénigrer Lin à cause de son ancienne appartenances aux Sea Wolves.. tout ça commencait à...

- C'est vous qui avez été disqualifiée parce que vous vous êtes transformée en tigre sur le ring en demi-final y'a quelques années ?

- Euhh comment vous savez ça ?

- Des donzelles qui se transforment littéralement en fauve sur le ring on en vois pas tous les jours ! Attendez un instant, j'appel un responsable.

La commandante haussa un sourcil, pourquoi il appellerait son supérieur ? Quelques minutes plus tard un autre homme arriva, elle le reconnaissait, ce gars était un des plus grands commentateurs de combats de la ville.

- Vous vouliez des invités prestigieux non ? Vous savez qui c'est ? dit le guichetier en pointant Lin du doigt.

- J'y crois pas... c'est VOUS ! La gamine impétueuse, la tigresse disqualifiée, la déchue des Sea Wolves en personne !

La marine savait pas trop comment le prendre, le mec venait de la désigner que par des titres péjoratifs...

- AYZAMI LIIIIIN !

- Ça fait plaisir de voirs que vous m'avez pas oubliée.

- Elle voudrait s'inscrire au tournoi.

- J'adorerais commenter un autre de tes combats petite rouquine mais... j'ai une autre propositions à te faire ! Que dirais-tu de... venir commenter le tournoi avec moi ? Avec mon experience, ton passif de combattante et notre popularité on ferait un duo du tonnerre tu ne crois pas ?

*Popularité heiiiiiin ?*


L'idée plaisait à Lin, elle pourrait se défouler autrement qu'en tapant sur des gens et c'était pas plus mal.

- J'espère que vos micro sont solides parce que je vais pas me retenir !

- T'en fais pas gamine, c'est une affaire qui marche !
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Venez comme vous êtes  1452190317-ba3c7d3ee14cfee2c98fcbd61a1771ce




Venez comme vous êtes

« Qui à commandé une salade de phalanges ?»





L'île du Karaté, pilier centrale dans la pratique des arts martiaux de toutes les blues, abris des grandes pointures du taijutsu ainsi qu'épicentre d'une importante majorité des tournois des quatre mers, en somme l'endroit rêvé pour toute personnes mordues d'actions et de combats.

Orwen, grand amateur de combats d'envergures et d'actions rocambolesques ne pouvant échapper à l'appelle de la bataille, fût un jour happé par un prospectus s'étant glissé négligemment entre ses mains tandis qu'il observait le duel de la décennie entre Le Tigre Rouge et La Louve Pourpre.
C'était une petite affiche publicitaire dépeignant une immense arène dans laquelle un duel entre deux combattants faisait rage. Un gros titre flashy en lettre capitale suivit d'annotations disparates présentées avec fougue les promesses qu'offraient ce tournoi :    

C'EST TOUJOURS L'HEURE DU.....KOOOOOMBAT !

  Vous aimez les tournois ?! * Oui c'est tout moi !! *
 
  Vous aimez les combats ?! * Ha ça ! C'est clair que j'en suis friand !! *
 
  Vous aimez pratiquer un art martial ?! * Le pugilat y à qu'ça d'vrai !! *
 
  Vous aimez les foules en délires et l'excitation ?! * Se faire admirer par la foule c'est le pied !! *
 
  Vous aimez le sang ?! * Euh, ça dépend . *
 
  Vous aimez la douleur ?! * Pardon .. ? *
 
 Vous aimez prendre du plaisir ?! * Houla, j'ai du me tromper de prospectus .... *

Si vous remplissez une seul de ces conditions, alors venez nous rejoindre tout de suite sur l'île du Karaté ! * Sérieusement ?! * Et montrez à toute les Blues le grand et puissant combattant que vous êtes ! Plus qu'une institution... une religion ! Les tournois de notre île n'attendent que vous et votre incroyable maîtrise des arts martiaux ! Alors n'hésitez pas ! Gloire et fortune vous attendes !
( Offre pouvant inclure perte de dents, d'appendices ou tout autres membres susceptibles d'être plus ou moins utiles au correct fonctionnement de votre organisme, " gloire " et " fortune " peuvent être relatifs et ne dépendent pas de toute l'institution de l'île. )

Orwen était tremblant, fulminant d'excitation à l'idée qu'une telle île puisse exister, déjà se préparait t'il mentalement pour se rendre sur les lieux du  * KOOOOOMBAT !!! * comme se le répétait-il en boucle depuis maintenant 15 bonnes minutes.

Ce fût pour lui une affaire délicate, en effet partant sur ses 16 ans et disposant de parents en bonne santés le jeune homme ne pouvait guère agir et voyager à sa guise, il dû alors convaincre sa mère et son père du bien fondé d'une telle escapade et des intentions louables que pouvaient induire les mots " fortune " et " gloire " et, malgré une argumentation des plus sophistiqué ainsi qu'une habilité au détournement du bon sens hors-du-commun, il lui fallut un mois entier pour faire accepter à sa famille cette proposition des plus inattendus.

Sa victoire eut un goût amer, en effet celle-ci lui coûta un prix, celui de ne pouvoir participer en aucun cas au moindre tournoi, d'être un simple " spectateur " en somme. Trop jeune et inexpérimenté pour pouvoir gagner ne serait-ce qu'un match selon ses géniteurs, le jeune adolescent fût contraint d'être accompagné par ses parents à bord de l'unique navire de plaisance faisant le trajet entre St Urea et L'île du Karaté.

Le voyage fût long et fastidieux, le jeune garçon ne manquait pas une seul seconde pour exprimer son ressentiment envers ses accompagnateurs, marmonnant que : "-La vie c'est trop injuste " ainsi que " De toute façon j'ai déjà bu du saké je ne suis plus un gosse. " Le tout en émettant divers grognements et soupires ne manquant pas d'insupporté la grande majorité des passagers présent lors du voyage qui ne cessaient de rappeler à sa famille que : " -Une claque dans la gueule ça règle pas mal de problème. "

Au bout d'une épuisante journée de voyage ils firent enfin escale au port de l'île, une quantité incroyable de bateaux mouillés dans l'imposant quai, navires de la marine, navires civiles, ainsi que d'autres embarcations aux origines peu identifiables s'étalaient tout du long de l'endroit bloquant ainsi l'accès aux pontons, il fallut donc amarrer un peu plus loin, sur les grèves sablonneuses entourant la côte.

Orwen ne manqua pas cette occasion pour asséner un nouveau commentaire cinglant à bord du navire : " -Pfffouuu .... On vas avoir du sable dans les bottes.... et en plus ça pue l'algue et le poisson pourri, c'est vraiment naze comme endroit pour accoster.... "
Faisant mine de ne pas l'entendre ses parents se dirigèrent vers le petit escalier en bois installé après le débarquement du rafiot, tirant le jeune homme réticent par le col de sa chemise jusqu'au pied du navire.

Il devait être aux alentours de midi, depuis le ciel l'auguste astre du jour rayonnait d'une lumière vive apposant ses majestueux rayons blanchâtres sur l'immensité de la zone. A mesure que les passagers quittaient le bateau un étrange sentiment envahissait le jeune homme, le regard porté vers les grandes bâtisses en bois implantées partout sur l'île ainsi que les lointains bruits de la civilisation en plein essor, une pointe d'excitation et de curiosité piquaient l'ego frustré de l'adolescent, mais par ou commencer ? C'est vrai il était venus ici pour assister à des tournois de grands envergures mais il n'avait aucune idée par ou commencer son marathon martial. Sa mère lui adressa un sourire chaleureux avant de lui annoncer d'une douce voix :

"- Je sais que tu es un peu déçus de ne pas pouvoir participer aux tournois Orwenou ! * Ne m'appelle pas Orwenou, c'est ridicule ... * Alors je t'ai réservé une petite surprise qui je suis sûr te feras plaisir ! "

Orwen souleva ses sourcils d'un air interrogateur tandis que sa mère l'attrapa par la main droite suivit par son père lui engageant un sourire malsain : " Allez mon petit bonhomme on y vas ! " * En fait vous voulez juste me foutre la honte pas vrai ... ? * pensait-il tandis que ses pommettes devenaient de plus en plus rose.  

Les deux parents conduisirent leur fils à travers l'île, jusqu'à une file gargantuesque, que dis-je plutôt une masse informe d'animaux surexcités amenant à une arène massive. Une atmosphère électrique flottait dans l'air, de nombreuses discutions endiablées emplissaient la foule, une myriade de personnages défilait pour assister à ce qui semblait être l’échauffourée du siècle tandis qu'au loin en bout de la masse , deux " fonctionnaires " chargés de l'enregistrement et du bon déroulement des "festivités" s'affairaient à leurs tâches.

" -Ta mère et moi avons entendus parler à bord du bateau d'un des plus grands tournois jamais crées sur l'île du Karaté et nous avons décidaient de t'y emmener, malgré l'attitude déplorable dont tu a fait preuve sur le navire ! J'espère que cela te fait plaisir . " Lui lâcha son père, tandis qu'Orwen était à présent infusé d'une inextinguible soif d'actions.

"-Papa et moi allons chercher quelque chose à manger pour ne pas observer le spectacle le ventre vide, toi tu reste ici et tu nous prend des places d'accord mon poussin ? " Sa mère lui tendit une liasse de billet tandis qu'ils lui tournaient à présent le dos ne lui laissant pas le soin de répondre quoi que ce soit. L'excitation d'Orwen fît place à du mépris pendant qu'il observait ses deux parents s'en allez au loin, riant de bon cœur.  

*Tsk, en fait vous vouliez simplement prendre du bon temps en me laissant seul pour prendre les billets à votre place ? Comme c'est mesquin .... Ben si c'est comme ça, je vais juste prendre une place pour moi et vous aurez à faire la queue ! * Manigançait-il intérieurement, attendant avec ennuie que la foule avance enfin.

Il ne lui fallut pas moins d'une heure pour atteindre l’extrémité de la file, perdu dans ses pensées et soupirant au possible à cause de la laborieuse attente, l'homme se trouvant en face de lui le fît sortir de sa torpeur :

"- Prénom, nom, pseudonyme ? " Dit-il d'une voix morne.

"- Pardon ? " Répondit prestement Orwen .

"- Votre prénom, votre nom ou votre pseudonyme s'il vous plait ? " Enchaîna t'il agacé.

"-Orwen Snow ... mais pourquoi me... "
Commença t'il, avant de se faire subitement interrompre d'une voix impérieuse.

"-Ecoutez on en à vue passez des Zigotos comme vous toutes la journée, personne gigantesque, mec bizarre en costume, vendeur, une femme tigre, gamin, gamine, aveugle, combattant masqué alors on est plus étonnés de rien ! Je passe une journée difficile et je commence à perdre patiente alors contentait vous de répondre à mes questions ! Je disais donc, des armes ?! " L'homme semblait à bout de nerf, comme s'il était prêt à étrangler le jeune homme en plein désarroi.

"- Non pourquoi aurais-je des ....  ! " Enchaîna t'il, une pointe d'incompréhension dans la voix avant de se faire à nouveau brusquement interrompre.  

"- Un non suffit, ça fera 1000 berrys et une signature ici ! " Coupât-il d'un coup sec.

"- Pourquoi une sign....  " Tenta t'il plein d'appréhensions, tendant les 1000 berrys et signant d'une traite le petit morceau de papier.

"- Contentez-vous de le faire non de dieu ! J'ai pas de temps à perdre, oui je sais vous êtes un enfant trop sombre et ténébreux qui veux sûrement participer pour venger sa famille tué par une groupe de marine, pirate ou je ne sais quoi ! J'ai compris que vous êtes tous à la hauteur de participez ! Je ne veux pas de problèmes contentez-vous de rentrer comme tous les autres ! " Finit-il violemment, indiquant d'un geste brusque une entrée vers laquelle bon nombre d'étranges personnes se dirigeait.

Orwen se hâta de rejoindre le dit endroit indiqué par l’énergumène en colère. * Quel gros malade, je n'ai absolument rien compris à ce qu'il me racontait ! Depuis quand on à besoin d'une signature ainsi que de son nom et de son prénom pour observer un tournoi ? Nouvelle mesure de sécurité de la marine ? * De nombreuses pensées fusaient dans l'esprit du garçon tandis qu'il pénétrait à l'intérieur de l'établissement, un grand étonnement accompagna la découverte d'une pièce spartiate dans laquelle plusieurs personnes, pour la plupart " inconventionnelle " se tenaient debout ou assis sur des bancs, s'affairant à discuter, s'équiper d'habits martiaux ou révisant ce qui semblait être des techniques de combats.

*Même les supporters sont étranges ... Et puis faut vraiment attendre dans cette pièce pour pouvoir assister aux combats ? Vraiment ces mesures de sécurités alors ... *

*Graouuuu* Orwen dont le ventre gargouiller fortement du fait qu'il n'avait pas daignait manger un peu plus tôt sur le bateau pour bouder ses parents, se mît à poser une innocente question à l'étrange assembler réunit en ces lieux :

"- Heu... Quelqu'un aurait-il l'amabilité de me dire ou je peut acheter du pop-corn ? J'créve vraiment la dalle ?! "


De nombreuses personnes se tournèrent vers lui, le regard en biais, un silence platonique s'était installé dans la pièce. Beaucoup de gens se mirent à le jauger du regard, certains émirent un petit rictus moqueur, d'autre ne lui prêtèrent guère attention, mais au finale personne ne répondit à sa question.  

" Vraiment que des gros cons ici . "


Lâcha t'il d'une voix clair et intelligible avant de s'asseoir seul sur un banc, le regard dans le vide attendant avec hâte le début des combats.




Venez comme vous êtes  1452190326-sword


Dernière édition par Orwen Snow le Jeu 28 Jan 2016 - 20:07, édité 1 fois

    Et me voilà… encore.

    Un autre tournoi. Pas dans le même genre que le précédent, cette fois.

    Ici, il ne s’agissait pas d’être spectaculaire et d’amuser la galerie autant que faire se peut. Ce qui était dommage, car c’était très… grisant. Presque jouissif. Un vrai plaisir de voir le monde s’émerveiller et faire honneur à un feu d’artifices sons et lumières improvisé. J’ai aimé ça.

    Il s’agissait de gagner. De vaincre. Et de le faire dans le plus pur respect des traditions des dojos de l’île du karaté.

    De la façon la plus stupide et ennuyeuse qui soit, donc.

    Sans armes, rien qu’à mains nues. Banal. Classique. Ce que le pauvre personnage vissé à l’emplacement des inscriptions allait évidemment me répéter, alors que tout jusqu’ici l’indiquait clairement. A croire que nous sommes tous des crétins accomplis. Encore qu'à voir la masse qui s'entassait dans l'interminable file des candidats, c'était d'ailleurs certainement vrai pour beaucoup d'entre nous.

    Mais moi, j'avais la chance de pouvoir dépasser tout ce monde en empruntant la file des invités d'honneur. Une carte VIP, comme présentée au vigile suspicieux qui était venu à ma rencontre. J'ai organisé ce tournoi, c'était normal que j'en tire plusieurs privilèges.

    « Euh… vous n’avez pas d’armes sur vous… Monsieur… ?
    -Mademoiselle. Evangeline. »

    Dans un accoutrement assez particulier. Un sac de pommes de terre ignifugé coiffé d’un visage métallique, et qui s’en amusait grandement. Ce n’était pas la première fois. On ne joue pas à faire des choses aussi dangereuses sans se préparer correctement. Mais une fois de plus, j’aime beaucoup ça. Et puis, j’adore la tête qu’ils font toujours en voyant ça.

    « O-ooh. Pardon.
    -Aucun problème. »

    J’adore la voix que ça me donne, aussi. Hachée, sinistre, artificielle. Un gouffre mécanique. On aurait l’impression d’entendre la coque d’un navire caréné se faire déchiqueter le flanc par un massif rocheux et acéré. Ca, ou un Denden de baryton ayant une vilaine grippe, au choix. Mais c’est moins amusant pour la comparaison.

    « Bon. Pour les conditions des combats, vous pouvez lire le règlement, ou faire comme à peu près tout le monde et simplement signer cerveau éteint. Des questions ? »

    Pas exactement. Je sais très bien que je vais disparaître au premier tour, et je m’en fiche éperdument. A moins d’une bonne surprise, je n’y crois pas. Mais ça, je ne vais sûrement pas le dire de suite, très cher.

    « C’est un tournoi tout ce qu’il y a de plus bête. Pas de question particulière. J’ai l’habitude. »

    On pourrait même jouer sur les mots. Des chaînes, des coquillages. Ce ne sont pas des armes. Je n’ai aucun problème. Fin.

    C’est ridiculement pire. Mais ce n’est qu’un détail.

    « D’accord… remplissez-moi donc juste ce formulaire, et… »

    Et pour ceux qui se moquent, nous verrons ça plus tard. Quand j’en aurais fini avec l’arène. Quand j’aurais tout brûlé.

    « Très bien. Vous pouvez y aller. J’imagine que… bonne chance.
    -Hi hi hi. J’en aurais bien besoin. Je n’aurais pas de seconde chance. Merci. »


    Ca se saurait, si j’étais venue pour gagner. Bien sûr que non. Vous allez voir toute autre chose, mes petits agneaux.


    Harleigh avait raison. Pour être d’abord pris au sérieux, il fallait que la petite communauté des magiciens se donne un peu de visibilité.


    Les arts martiaux ? C’est très mignon, je n’en doute pas.


    Mais moi, j’ai mieux.


    Laissez-moi donc vous étaler toutes les horreurs que peut réaliser une vraie sorcière.


    ……


    Mmmmh.

    Encore que je dis ça, mais ça serait vraiment mieux avec un crustacé géant à ma disposition, oui. Il faut vraiment que l’on finisse ce vieux flashback à Tanuki.
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    Digression pour Anderswag, par la broderie Dogaku

    Ca n’était pas un colisée, mais bien plus qu’un gymnase reconverti pour accueillir du monde lors d’un petit spectacle. Ici, on avait l’habitude d’organiser de grands évènements, et on s’était donné la place de le faire dignement. Et pour tous les standings. En témoignait les quartiers réservés aux invités de marque et aux plus gros payeurs, pour lesquels une petite réception avait été organisée en attendant le début des festivités. Au travers d’une énorme verrière teintée, ils avaient une vue parfaite de l’arène et de ses occupants : plusieurs milliers de personnes rassemblées pour assister au premier tournoi de karaté de ce début d’année. C’était un évènement qui drainait naturellement énormément de touristes, en particulier dans l’aire d’influence naturelle de l’île du karaté. Une influence à la fois géographique et culturelle.

    Une influence très étendue. On pouvait facilement s’en rendre compte en observant les profils des candidats –hétéroclites jusqu’à l’absurde- ou en prêtant attention à ceux des spectateurs. Dans les tribunes, c’était un florilège de couleurs qui avait germé en une heure. Certains affichaient clairement les couleurs de leur favori, qu’ils avaient parfois accompagné de très loin pour arriver à ce tournoi. D’autres découvraient cet univers étrange, et ne savaient guère où donner de la tête. Tous les grands dojos de l’île étaient représentés dans les tribunes, et s’efforçaient de faire honneur aux traditions de leurs écoles tout en essayant de se rendre visible. Ils avaient chacun tenu des combats en interne pour décider qui, parmi eux, aurait la chance de participer aux combats.

    Et dans le salon des VIP, c’était… encore autre chose, remarqua Dogaku.

    -Vous devriez essayer celui-ci, suggéra-t-il à une honorable vieille femme vêtue d’une robe traditionnelle. Chair de Homaréchal dans son rouleau de légumes assaisonnés. Ces trucs sont absurdement bons, et c’est tout frais de ce matin parce qu’on a pêché chaque crustacé avant-hier dans un aquarium d’une dizaine mètres carrés en embarquant une partie de son environnement naturel qui a voyagé avec. Made In Luvneel.

    Sans surprise, le jeune homme avait rapidement décidé de camper près du buffet. Il connaissait très bien la majorité des amuse-gueules qui y étaient présentés, pour avoir choisi lui-même près des trois quarts d’entre eux. Certains faisaient partie des spécialités de Luvneel, d’autres étaient ce qui se faisait de plus raffiné dans la culture locale, et le reste se partageait entre les spécialités des différents traiteurs qu’il avait retenu, et les incontournables universels de toute réception digne de ce nom. Après mise à l’écart de tout ce qui ne passait pas vraiment sur l’île du karaté.

    Et il avait eu bien raison de préciser cela : la petite vieille, qui n’était rien de moins que la dépositaire des secrets millénaires d’une des écoles d’arts martiaux de l’île, ignora poliment la chair du crustacé pour s’emparer d’un autre met bien plus courant sur l’île du karaté.

    -Euh… ouais, faudrait que j’essaie, aussi. Mais j’arrive pas à… me faire à l’idée de… pouvoir manger… ce truc.

    C’était du Kryptonique. Un mélange d’algues, de chair de poisson et de champignons aux vertus médicinales mondialement reconnues. Qui avait la particularité d’irradier d’une aura vert fluo particulièrement désemparante. Sigurd ne savait pas s’il devait s’en inquiéter ou trouver ça très amusant. La petite vieille et son suivant se resservirent avant de le saluer, et de s’en retourner auprès d’autres grands maîtres des arts martiaux qui s’étaient rassemblés. Plutôt décevant pour Dogaku, qui avait bien envie de faire connaître –ou vendre, selon- sa culture à lui.

    Heureusement, tout le monde n’était pas réfractaire aux nouveautés.

    -C’est vrai que c’est… superbe, avoua Jax Cage, qui venait de le rejoindre.
    -Merci, je vous aime.
    -… ?
    -Façon de parler, pas d’inquiétudes.
    Vous avez pu vous libérer ?
    -Je venais plutôt vous informer que j’allais encore être pris. Je dois aller présenter mes salutations aux grands maîtres des dojos.
    -Oh. ‘Sûr. Aucun souci.
    -Je pourrais aussi vous présenter. Dans un second temps.
    -Oh, certainement. Merci beaucoup, mwarharh.
    -Dans ce cas, si vous me permettez… oh, et j’emporte ça.

    Un plateau rempli de mises en bouches à partager avec les maîtres. Sigurd lui adressa un grand sourire.

    Ne restait plus pour le jeune homme qu’à se trouver un autre interlocuteur pour passer le temps. Il repéra aisément le responsable de la 132ème division de la marine mondiale, en garnison sur l’île du karaté. Ils avaient déjà échangé les banalités d’usage, et n'avaient pas le moindre atome crochu. D'autant plus qu'un officier de la marine ne présentait rien d'intéressant pour quelqu'un qui ne cherchait ni à progresser dans l'organisation, ni à acquérir une prime élevée.

    Non. Ce qui l’intéressait, lui, c’était…

    -J’adore vos robes. D’où est-ce qu’elles viennent ?

    A sa gauche, deux femmes qui venaient tout juste d’arriver près du vaste buffet. C’étaient leurs gloussements qui avaient attiré son attention, et leurs magnifiques robes très bien taillées qui ont su la retenir. Depuis qu’il avait plongé le nez dans ce qui faisait de mieux en termes de couture, il était très curieux.

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    Alors, bien sûr, sa tentative d’approche était plutôt mauvaise. Mais heureusement pour Dogaku, sa tenue distinguée donnait plus de cachet à sa question : lui-même était visiblement un connaisseur qui appréciait la qualité. Pour les débuts de leur période de nouveaux riches, sa partenaire et lui s’accompagnaient pour leurs folies vestimentaires. Il savait ce qu’était une robe à six millions de berries, et comprenait son prix.

    -Oh ? De la maison Selfmidge.
    -Ah bah tiens. Self’… vous ne seriez pas... ?
    -Les représentants d’Harry Selfmidge ?
    -Ouuiiiiii ! J’me demandais quand vous passeriez ! J’avais demandé à ce qu’on me prévienne quand « Monsieur Topaze » arriverait, questionna-t-il indirectement. C’est un nom de scène, ou son vrai nom ?
    -Il n’a pas pu venir. A sa place, nous accompagnons Mr Anderswag. Le combattant vitrine et égérie de la maison Selfmidge.
    -Ooh. Il est où ?
    -En train de se préparer avec les autres combattants. Probablement. A moins qu’il ne soit encore coincé dans la file.
    -Il aurait pu prendre la file des réservés, nota Sigurd. Avec tout ce que Selfmidge fait tous les ans…
    -Il aurait pu… oui. Pfihihififi.
    -Uh ?
    -Non, rien. Oubliez ça. Pfuhuhufufu.

    Les tournois qui avaient lieu régulièrement sur l’île du karaté demandaient une très lourde organisation. Rassembler quelques dojos pour une compétition traditionnelle, c’était une chose. Organiser un évènement de taille, toute autre chose.

    Et forcément, rien de tout ça n’aurait été possible sans des personnes pour tout payer.

    Il y avait HSBC, bien sûr. Il y avait aussi des fonds en provenance de tous les dojos de l’île, qui cotisaient à hauteur de leurs moyens et de leur importance pour permettre à ce tournoi annuel et à tous les autres d’avoir lieu. Les autorités de l’île aidaient à financer, les caisses culturelles du gouvernement mondial avaient aussi participé. Et puis, il y avait d’autres gros investisseurs qui cherchaient à se faire connaître, à étendre leur réseau.

    Harry Selfmidge, par exemple.

    C’était un sujet sur lequel Raphael Andersen, ou Anderswag de son nom d’emprunt, serait bien plus à même de s’étaler. En ce qui concernait Sigurd, il savait simplement que c’était un riche homme d’affaire qui avait fait sa fortune en bâtissant d’énormes galeries marchandes un peu partout de par le monde. De vastes bâtiments faisant offices de centres commerciaux, où la simple qualité et le haut de gamme vivaient en alternance selon l’étage où on se situait. Dans tous les cas, ces magasins étaient connus pour être des attractions en soi, où on pouvait librement se promener et trouver le moyen d’y rester plusieurs heures à être distrait par toute l’activité, l’architecture, et les produits qui s’y trouvaient.

    Et ce Selfmidge avait trouvé utile de se faire connaître de par le monde en faisant rouler son argent en cas utile. Comme pour ce tournoi, et ce depuis plusieurs années.

    Ce qui avait facilité les choses pour Dogaku. Alors, forcément, il s’agissait d’être en très bons termes avec celui-ci.

    -Du coup, je sais que z’avez une galerie sur Luvneel, dans la capitale… mais je n’y suis jamais allé. C’est comment ? Vous conseillez ? Vous avez quoi, comme trucs sympas ?
    -Oh, et bien…
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    Dans les yeux des femmes, dans la Marie-Jeanne. A dit un jour un vieux camé en manque avant de battre sa copine. Salopard qui eut un gosse avec cette pute. Et le fils de pute, c'est moi. Et là, je suis grave en manque de caféine, à la limite de l'explosion nerveuse. Quand j'aperçois le gros tournois avec a peu près des milliers de spectateurs entassés les uns aux autres, je me dis que je suis tombé dans un repaire où des malfrats font la loi en mode bookmaker à prendre les paris sur les intervenants. M'inscrivant sur le champ, je me laisse à ce que je fais le mieux. L'observation... Dans un calme sans fin.

    Mirettes posées sur un gars à l'air commode en train de bouffer de la kryptonique au buffet et sur un banc, un type pas net qui traite les gens de gros cons. Ouai vrai que le type à l'entrée, c'est un carmagnole qui pue la chatte pétrifiée, la teigne en velours et le dos compressé à son allure de ringard, quand je viens pour m'inscrire, même pas un bonjour ou un sourire aimable, non juste un ''Nom, prénom, pseudonyme'' pas commode... Il a peut-être raison le petit gars. Et tandis que je pars à la recherche d'une goutte de café, je tombe sur des têtes jamais vu au physique contraignant.

    Mes nerfs vont lâcher si ça continue. Y'a pas mal de peigne-cul dans les environs et même des gamins. Je dois être le seul vieux con à participer au tournois. 34 balais, accro à vous savez quoi ''Non pas au sexe, à la caféine'' et l'air chaud de cette blue n'arrange en rien mon manque. Je me dirige donc vers un comptoir où l'on sert aux inscrits des boissons en tout genre, faut dire ; 1000 Berrys, on a le droit à un petit truc et bah non, le gus demande à ce qu'on raque à nouveau.

    - Café, s'il vous plaît !
    - On en a pas, le percolateur est tombé en panne.
    - Soluble ? ''Jamais, j'aurais pensé dire ça mais c'est une affaire de mort ou de mort''
    - Non plus.
    - Cola ?
    - Non plus. Tout ce qu'on a, c'est Jus de Goyave, citron-vert, arôme des îles et liqueur de cerise. Je peux vous conseiller notre spécialité ? Pina Colada de vierge ? Ou un thé à la vanille.
    - Je t'en foutrai du thé à la vanille...
    - Quoi ?
    - Non rien...

    Je m'assied par terre observant toujours en me rongeant les ongles, les aller sans retour.

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    Je pensais avoir gagné ma paix, mais la voici à nouveau menacée. Le recruteur est de retour. Il a pas la mine joviale, mais est toujours fringué comme un papillon sous LSD. Quand il arrive à mon niveau, il hésite une ou deux secondes avant d'oser me réadresser la parole. Durant ces une ou deux secondes, j'ai l'impression de toucher du doigt l'Éternité. C'est fou comment un silence planté dans une conversation peut tordre les viscères et désorienter la cervelle. C'est que, quand un ange passe, souvent, tout le paradis le suit. Bon, tu causes, oui ou non ?

    Ecoutez, on risque d'avoir besoin de vous...
    Mais je suis louche.
    On a pas vraiment le choix.
    Pas de toubibs ?
    ... Aucun. Ceux qui viennent assister à nos tournois sont souvent eux-mêmes des guerriers. Ils savent ouvrir des plaies, mais en refermer... Vous voulez... toujours ?
    Ben oui.
    Si vous pouvez vraiment pas vous empêcher d'être bizarre, évitez au moins de parler, d'accord ?
    Ça me va. J'y vais.
    ...
    A plus tard.
    Mais attendez !
    Oui ?
    Vous n'avez pas de questions à me poser ?
    C'est une devinette ?
    Combien de participants ? Matériel à votre disposition ? Blessures fréquentes ? Rythme des affrontements ?
    Je veux bien la liste des participants.
    Qu'est-ce que ça vous apportera ? Il n'y a que leurs noms inscrits...

    Je me disais surtout que ça me ferait de la lecture.

    Pour m'entraîner à prononcer les noms ?
    Quoi ?!
    Ou pour deviner le groupe sanguin et les antécédents médicaux de ces types à la simple vue de leur nom.
    ... Vous savez vraiment faire ça ?
    Euh oui. C'est un pouvoir de fruit du démon.
    Vraiment ?
    Je vois un nom et pouf, je sais tout de son propriétaire... Sacré pouvoir, hihi... C'est le fruit des... Le fruit des noms...

    Le menteur tisse une toile de bobards dans laquelle il s'empêtre. Je réfléchissais même plus. Juste envie qu'il me lâche et me laisse gérer. La populace là-autour commence à me cogner sur les nerfs et à m'obstruer les esgourdes de leur épaisse cire de mots criants. Pendant qu'ma cervelle surchauffe de hâte de s'extraire à ce cirque, mon gosier passe en mode auto et crache des conneries sans me demander mon avis. En plus de passer pour un taré, manquerait plus qu'il croit que je suis un charlatan...

    Vous pouvez essayer avec moi ?

    Ah ! Il va savoir que je suis un charlatan. Encore une fois, ma langue a semée mes neurones.

    Je m'appelle Clark Keth.
    Ça marche que sur les noms écrits, monsieur Claquette.
    C'est Clark. Et j'ai un badge. Regardez.
    Ah... C'est bien.
    Alors ?

    Putain. Tout ça pour une foutue liste de noms rigolos qui m'auront lassé après cinq minutes. Vais me contenter de lui raconter de la merde, rougir, le laisser pisser sur ma dignité, et aller fermenter dans un coin d'ombre où personne ne reniflera le fumet de la défaite que je m'apprête à exhaler.

    Vous avez un cancer colorectal, un aphte sur la langue, et... vous êtes un peu myope. Voilà. Content ?
    Je... Je savais pour la myopie, mais le reste...
    Ben oui, j'allais pas appuyer sur des maux qui vont faisaient déjà mal. Je vous en ai trouvé d'autres que vous ne connaissiez pas. Cool non ?
    Euh... Bon, mais j'ai pas de mal à manger, ni à... à passer à la selle...
    C'est que votre aphte et votre cancer sont en gestation, vous les découvrirez plus tard. Je peux m'en aller ?
    Rappelez moi votre nom ? Je vous inscris sur notre registre.

    Non, pas lui répéter le Kolique de tout à l'heure. Profiter de l'occasion pour corriger le tir, et lui filer un nom qui ne dira rien aux finauds du tournoi. On prend le mot "Docteur", on le viole très fort, on le déforme et on le dénature, on lui inflige un châtiment sous forme de double consonne complètement hors-sujet, ça va nous donner... euh...

    Prenez Doctissimo. Je suis plus connu sous ce pseudonyme.
    Bien, Doctissimo. Les vestiaires sont par là-bas, et voici la liste des participants. Ça vous dérangerait de vérifier qu'aucun ne présente de contre-indications spécifiques ?
    Faites-moi confiance.

    Je mens comme je respire, les masques que j'enfile me collent au visage, et mes cellules se gorgent de ma culpabilité. Je l'ai fichu tellement mal à l'aise... Il baisse la tête tristement, comme si la grosse épée de Damoclès lui caressait le crâne. Je lui ai gâché sa journée, merde. Vivement qu'il se rassure auprès d'un vrai toubib concernant l'état de son fion.

    Je suis ses indications, m'en vais fouiner dans les combattants sans plus tarder, les bastons vont sûrement bientôt commencer. Pas de noms connus là-dessus, sur mon feuillet. Seulement des pseudonymes au bon goût contestable, pour la plupart, ainsi que de parfaits anonymes qui viennent peut-être espérant rencontrer la gloire. Je leur filerais la mienne avec joie, si je pouvais.

    Je commence à apercevoir quelques concurrents, à l'abri dans leurs vestiaires bien chauffés. Des masqués. Un panda. Des encapuchonnés. C'est un tournoi de karaté ou un putain de carnaval ?

    Avant que je ne pénètre dans l'enceinte, une petite flaque ronde apparaît sur la feuille. Puis une autre. Les nuages pissent quelques gouttes. Le ciel s'est un peu couvert. J'aimerais bien qu'une belle averse se déchaîne, que cette journée se dilue dans un grand bain de pluie et de larmes. Étrangement, j'ressasse d'étranges pressentiments en mirant ces nuages sombres conquérir un ciel clairement moins souriant qu'en début de journée.
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    Les gens commencent à rappliquer de plus en plus. On a l’impression de participer à une fête ou je n’sais quoi à voir les accoutrements que se paient les participants. Le pire, le plus effrayant, c’est cet homme-poisson que j’ai aperçu à l’entrée qui refuse de sortir de mon esprit. Espérons qu’ils comprennent que ce sont des combats « amicaux ». Bref, voilà que le fait de rester assis devient de plus en plus désagréable. La chaleur monte dans les couloirs et la fontaine d’eau à mon côté est presque finie. Sans parler de cette « gamine » qui commence aussi à me donner faim. Je me demande ce qu’elle grignote… voyons voir d’un peu plus près. De la viande séchée, ça ne me donne pas plus envie que ça. Allons voir un peu ce qui se passe aux alentours.

    Des gens masqués, déguisés, portant des capes, je me suis peut-être trompé quant au sujet de l’évènement. Certains commencent déjà à s’échauffer tandis que d’autres restent tels des statuts sur leur siège. Les minutes défilent de plus en plus vite, ce qui a tendance à impatienter.  Tiens, quand on parle du loup, voici ce qui semble être un membre du personnel qui arrive. Petit, sec et a l’air nerveux étouffé dans son maillot noir bien trop petit pour lui, j’approche ma tête de lui pendant sa course visiblement effrénée. Il sait peut-être quelque chose quand à l’organisation de ce… carnaval ?

    Excus-

    Pas l’temps, pas l’temps. Qu’il me balance à la face comme si j’étais un chien. Quoique, vous pourriez p’têt m’aider aussi.
    Pour ?
    Je cherche un type depuis tout à l’heure. A peu près votre taille, p’têtre moins carré. Et il a une tignasse et un bouc vert. Dit-il en parlant à grande vitesse.
    Vert ? Il se les ai teints ?
    Du tout ! C’est Rafton Anderswag, me dites pas que vous le connaissez pas ? La mascotte des magasins Selfmidge ! Faut que j’le vois pour quelques formalités par rapport à son « rôle » sur le ring.
    Ah, et bien si je le croise et que je vous recroise, je vous ferais signe.
    Ouais, ouais.

    Quel nom étrange. Et bon courage pour le retrouver dans cette foule. Sur ce, je vais aux petits coins. Liquider la fontaine à eau me transformerait presque en homme –poisson.
    Heureusement qu’il a des panneaux pour se retrouver, c’est vaste tout de même. Les sanitaires sont propres, mais va savoir ce qu’un type fait planqué dans une cabine.

    Y’a quelqu’un ? J’suis coincé.
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    Snurf, snurf...J'ai cru sentir du café là. Je ne rêve pas, le gusse qui vient de passer devant moi et qui se met en route vers ce qu'on peut appeler les tribunes privées, là où on peut mirer un gars banal gueuler dans un Den-Den. Je le suis... !!! CAFEEEEE ! CAAAFEEE ! Yeux rouges et crispés, je suis comme un zombie à travers les centaines voir milliers de pnjs qu'on n'arrive pas à percevoir de mon point de vue, car je n'ai qu'une seule obsession en tête, celle d'atteindre le coin V.I.P. en hauteur. Quittant alors imprudemment le terrain des combats quitte à prendre le risque de me faire démonter en cours de route par l'organisateur du tournois.

    Je n'ai pas peur, Moi ! Veux ! Café !

    Café !

    Et à mi-chemin, je m'arrête sec, observant de loin celui qui gueule à tout va dans le den-den... Sa tête me dit quelque chose, mais je ne sais plus où ni qui ni quoi ni pourquoi ni trop de ni... Niston ? NON, ça peut pas être lui.

    CAFE !

    Je peux plus réfléchir sans CAFE, quatre jours en sevrage, j'en peux plus !! Je vois trouble et mon post inutile fait tâche... Tâche de café, miaam, miam. Moi, zombie ? Complètement ! Jusqu'à ignorer la belle demoiselle qui me fait des yeux doux et se dandine avec sa grande poitrine, aucun effet sur moi... I Want Some Coffee ♪

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    SECONDE DANSE
    Carnaval Des Combattants !?

    Des pas modérés la jeune femme se dirigea vers les vestiaires qui se révélaient être mixtes alors qu'elle s'attendait à ce qu'hommes et femmes seraient séparés. Non pas parce qu'elle était contre l'idée de se mélanger avec l'autre sexe mais elle se disait tout simplement que peut-être que des participants désiraient se changer sur place. Chose qu'on ne pouvait faire dans le cas présent, à moins d'aimer s'exhiber.

    Des hommes et des femmes de toutes les tailles, de tous les âges et … de toutes les races étaient debout ou assis sur les bancs ou ... par terre. Certains déguisés ou simplement masqués ou bien capuchonnés alors que d'autres montraient fièrement leur faciès. Malgré qu'elle-même avait le visage dissimulé, elle se demanda si elle n'avait pas atterri dans des vestiaires dédiés à des participants à un carnaval.

    Elle qui n'aimait point juger, se disait pourtant que ce tournoi était vraiment mal organisé. Ce qu'elle voyait révélait plus à la préparation au vu d'une représentation de cirque mal coordonnée qu'à celui d'un tournoi de combat.

    Adossée contre un mur, les bras croisés sous son opulente poitrine, la jeune chasseuse de primes se demanda si ceux au visage caché avaient une véritable raison pour ne pas se montrer ou bien ils faisaient cela juste pour délirer. En tout cas, le sien était escamoté pour aucune de ces raisons mais juste pour faire plaisir à une petite fille

    Un homme vint inscrire sur un grand panneau d'affichage, se trouvant dans le grand hall, précédant les vestiaires, l'ordre des combats avant d'attirer l'attention pour annoncer que le tournoi allait commencer. Il invita chacun à jeter un œil sur ce qu'il venait d'écrire, afin de prendre connaissance du nom de leur adversaire mais surtout de leur passage sur le ring pour se tenir prêt le moment venu. Il pria ensuite le premier duo de se rendre sur l'arène et au prochain de se tenir prêt auprès de celle-ci.

    Au même moment, le silence avait été réclamé auprès des spectateurs impatients par une voix féminine qui annonça ensuite l'ouverture du combat. Elle invita les premiers combattants à monter sur scène, sous le brouhaha d'un public surexcité.

    La voix de la commentatrice était entendue jusqu'aux vestiaires via des escargots haut-parleurs.

    En attendant son tour, la jeune chasseuse de primes décida d'aller identifier ses deux supporteurs, Tom et Tania, parmi la foule installée sur l'estrade. Ses pas la menèrent à passer devant les toilettes et elle entendit une voix masculine réclamant secours. Instinctivement, la jeune femme s'arrêta puis sans réfléchir elle pénétra les toilettes des hommes pour y voir un individu vider une fontaine, pendant qu'un autre se battait contre la porte d'une cabine.

    S'arrêtant seulement le temps de constater la situation, non sans penser que l'homme qui buvait était surement celui qui avait enfermé l'autre aux toilettes, des pas rassurés, la jeune femme se dirigea vers la porte qui tremblait pour tenter de l'ouvrir mais en vain. Elle prit alors un peu de distance afin de fracasser celle-ci à coup de pied puis, sans prendre le temps d'identifier celui qui avait été enfermé, et, que la porte avait peut-être assommé, elle s'en alla poursuivre son chemin vers la tribune ...

    A tous !:


    Dernière édition par Yamiko le Sam 22 Avr 2023 - 19:57, édité 1 fois
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