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Event n°1 - A la recherche des fruits du démon

Ajna réprima un bâillement monstrueux qui découvrit tout de même son imposante mâchoire. Cela faisait trop longtemps qu'il naviguait. Il fallait qu'il s'arrête à un moment ou à un autre. Et puis ça se trouve il était passé devant des îles où il y avait des fruits du démon. Sa destination finale n'était plus très loin mais le trajet qui resterait serait tout de même chiant à supporter. Un gargouillement se fit entendre. Il n'y avait personne à bord pour lui faire à manger et donc, évidement, il n'avait pas prit de victuailles à bord. Si il n'y avait pas de cuisinier, à quoi bon ? Et puis de toute façon cela ne faisait pas si longtemps que ça qu'il attendait de manger le Wrath... Ou pas.

J'AI FAIIIIIIIIIIIIIM !
Le hurlement résonna dans l'immensité déserte de la mer Blue, faisant fuir le plus balaise des poiscailles qui se baladaient tranquillement. Le Capitaine Corsaire de la flotte fantôme découvrit qu'un mouche avait l'impudence de lui marcher dessus. Il lui donna un gros coup de poing, s'envoyant par la même occasion rouler au sol de son gigantesque pont vide. De très mauvaise humeur, le gros se releva avec le cadavre de la pauvre bêbête écrasa sur sa main. Après l'avoir avoir et trituré de partout, Ajna le lança par dessus bord d'un geste gauche. Il aperçut alors l'île de Las Camp où s'entassaient des petites frappes en bon nombre. Là-bas il allait sans doute pouvoir manger en pillant au passage une ou deux maisons d'honnêtes civils. Cool. Il aurait plus faim et en plus il y aurait des gens pour cuisiner à sa place.

Wrath débarqua sur Las Camp d'un air conquérant. Bien sur qu'il trouverait l'un des fruits du démon. Faute de quoi, il serait obligé de raser l'île. Logique, elle ne représenterait aucun intérêt dans ce cas précis. Après avoir ordonné à deux types d'amarrer son magnifique navire où il y avait juste sa petite cabine, Ajna pilla un marchand de fruits et commença son festin en macérant goulument tous les aliments qui lui tombaient sous la main. Un fois son festin finit il s'essuya la bouche et entra dans la ville, en s'éloignant donc du port où il avait jeté la pagaille.
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Il faut pas croire, c'est très facile de se sortir vivant d'un marchandage avec une authentique bande de criminels. Quand vous êtes une femme du moins. Le truc c'est de couvrir votre peau avec le moins de tissu possible , ce qui a souvent l'art d'intéresser au plus haut point les bandits au détriment de leur intérêt pour l'arnaque, le meurtre et le vol. En ce moment ils deviennent même particulièrement obséquieux, amassant des petits gâteaux et des boissons rafraichissantes sur une table devant moi. Et ils payent bien en plus, entre autres parce qu'ils s'auto-exonèrent de toute taxe sur la circulation de marchandise. Bien entendu y a toute la panoplie d'armes qu'ils portent à la ceinture (en moyenne 4 par personne) qui me stressent un peu mais jusqu'ici tout s'est bien passé. En ce qui concerne ma livraison actuelle je n'ai absolument aucune idée de ce que j'ai bien pu amener dans cet entrepôt en bois qui ressemble en tout point à la dizaine d'autres se trouvant dans le port de Las Camp. Une cachette classique, mais les classiques ne le sont pas pour rien. En bikini, je suis attablée en face du chef de bande au beau milieu d'un fatras de caisse qui ont dues un jour être empilées avec qu'un voleur ivre ne les fasse toutes tombées façon domino. Un vrai chaos organisé. Mon ShokAttakGun posé derrière moi contre l'un des piliers de l’entrepôt j'enfourne un nouveau cookie pour mon estomac insatiable: les voyages, ça creuse.

Il compte encore regarder la boîte longtemps comme ça ce guguss ? J'ai encore du boulot. Et je commence à avoir froid.

Super, ma femme va être contente

J'ai lâché le nouveau cookie a qui je voulais faire subir le même sort que ses petits frères. Perplexe, ma tête se pencha vers la droite alors que des petits points d'interrogations apparaissent plic-ploc au dessus de ma tête. Bizarre, je n'ai encore jamais envisagé qu'un bandit soit marié. Le chef des Étoiles Noirs n'est pas fondamentalement moche -à part sa moustache brune que je ne trouve pas très sexy- mais la nouvelle me fait quand même un choc. Tout ce trajet pour ramener un cadeau à la moitié du chef de l'une des bandes les plus puissantes de West Blue...je me suis fait arnaquée quelque part. Faut vraiment que je sélectionne mes clients désormais ça devient n'importe quoi. Le chef fit glisser une liasse de berrys vers moi lorsque un importun surgit d'une allée de caisses derrière ledit chef. Celui-ci arrêta son geste et discuta avec son sous-fifre épuisé. Encore un problème de bandit: soit une bande rivale pose des problèmes soit c'est carrément la Marine qui vient tâter de la "justice" locale. Dans tous les cas 1) c'est pas mon problème et 2) j'ai intérêt à me tirer vite fait d'ici. J'ai tendu la main vers MES berrys pendant que le chef parle toujours. J'étais à deux doigts d'arriver à mon salaire lorsque Stivy -le ptit nom du chef- m'attrapa la main. Il serrait fort. Visiblement les bonnes manières s'arrêtent ici et maintenant.

- On a un problème
- Sans rire
- Tu viens avec nous
- Hein ? Hey, je suis juste livreuse, régulez vos saucisses entre...
- Et le flingue c'est un pendentif peut-être ?
- Heu...effet Dix Oisifs
- Pas de discussions t'es...comment qu'on dit déjà ? Ah ouai: t'es réquistionnatée ! Sur ce coup il me faudra le max de monde. Bordel c'est carrément une déclaration de guerre que j'ai sur les bras ! Alors si tu bouges pas tes jolies fesses tu seras pas payée, et en plus tu partiras d'ici avec des morceaux en moins.
- Mais c'est du Champouinage !
- Qui ?...chantage...Heu...ouai, c'est ça. On est des criminels t'vois.
Répliqua-t-il en se levant de sa chaise avec un grand sourire.

Je rectifie ma précédente déclaration. Même en étant une femme c'est pas facile de négocier avec des gens malhonnêtes. Stivy s'adressa à sa bande avec une voix et une prestance qui n'ont rien à envier aux meilleurs orateurs. Sans doute l'effet de sa moustache.

- Les mecs nous avons le graaaand honneur d'avoir un capitaine corsaire qui vient faire du tourisme dans notre magnifique ville. Et vlà-t-il pas que cet imbécile commence déjà à foutre le bordel sur notre territoire. Son nom c'est Ajna Mahaga mais nous on ne l’appellera qu'ainsi: "connard" ! Ce type est peut-être un gars respecté sur GrandLine mais on est à WestBlue ici et c'est pas lui qui commande ! Qui plus, non seulement il pose son pied malpropre chez moi mais en plus il se goinfre de nourritures qui appartiennent aux marchands sous NOTRE protection. Nan mais ho c'est quoi ce délire ? On va aller lui botter le cul et montrer à tous qu'on emmerde pas les Étoiles Noires ! Et ptêt ben qu'on prendra sa place au côté du gouvernement, en passant. Qu'est-ce que vous en dites les mecs ?

- WAAAAAI !

Ils sont tarés. J'ai jamais rencontré de Corsaires personnellement (encore heureux) mais j'ai été sur Grandline moi, on rigole pas avec ces types ! Mahaga...le collectionneur de fruits. Au royaume du bourrinisme se type s'est forgé un empire. Paye ou pas paye, moi je me risque pas à ce petit jeu. Et l'endroit le plus sûr pour admirer un combat contre un Corsaire c'est encore l'univers d'à côté. J'allais me faufiler vers la sortie lorsque Stivy m'alpagua.

Avec toute ma bande il pourra pas s'en sortir alors va à son bateau et empêche des renforts d'arriver. Si tu fais ça pour moi je te payerai le double pour la livraison.

Surveiller un bateau ? Mais c'est pas dangereux ça. J'ai subtilement rectifié mon attitude et j'ai fait une salut militaire au chef des bandits. De l'argent facile. Si ils s'en sortent vivants pour me payer.


Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Mer 10 Aoû - 9:38, édité 2 fois
    Las Camp. Plutôt mouvementé comme coin. Y'a de l'ambiance, et un quota digne de ce nom de filles faciles et de joueurs pas manchots, mais je m'y trouve pas à mon aise, pas dans mon élément. Peut-être parce que je sais pas trop qu'est ce que je suis venu foutre dans le secteur. Une fulgurance de mon esprit, le plan génial à pas louper sur le moment, qui maintenant ressemble à s'y méprendre à une foutue bête idée...

    Sans rire, qu'est ce que je fous là ? Ce coin, c'est le genre de bled où tu peux pas dire qu'une rue en particulier soit un coupe gorge, parce qu'au fond, où que tu ailles, t'as ce drôle de sentiment d'insécurité qui rôde. Le vice ça me connait un brin ceci dit, pas de quoi me hérisser le poil comme au premier des pleutres. Mais j'ai vite eu fait le tour du propriétaire et des distractions à ma portée et j'en viens à regretter amèrement ce détour sur West Blue. Et puis s'attarder dans le coin serait peut-être pas très inspiré non plus pour un joueur affirmé comme moi. Ici, les civils sont moins nombreux que les truands. Même pas un agneau par loup, pas étonnant que ça se batte pour les carcasses.

    Ça représente en soi quelques avantages, ce décor; tu risques pas de te faire coffrer pour tricherie après avoir pigeonné trois ivrognes dans la taverne la moins miteuse du coin où t'as élu résidence, par exemple. Mais à la place, c'est la cravate de chanvre qui te guette, voire le bon vieux règlement de compte à la mafieuse, alors dis-moi, est ce que t'y gagnes au change ? Pas vraiment, je crois. Comme t'es pas du coin, on te lorgne, on te jauge sans une once de discrétion. On te connait pas, on doit te cataloguer. L'inconnu c'est source de peur, et la peur d'idioties du genre deux coups de biseau dans le dos, un râle étouffé et une mort anonyme dans une impasse. Un bout de piste sans clap de fin digne de ce nom. Est-ce que ça va en arriver là avec l'étranger ? Dur de savoir. Alors ça cogite. Qui c'est ? Futur pigeon à arnaquer ? Futur goret à égorger ? Pour le moment, les seuls deux trois curieux qui ont voulu pousser l'examen un peu trop loin ont goûté à la boite à claques et ça a suffit à calmer les ardeurs. Pour le moment.

    Ça pourrait ne pas être gênant, mais le hic dans cette situation, c'est que je suis coincé sur ce bout de terre. Pas de navire, pas de connaissances, pas d'argent, pas grand chose qui puisse m'aider à valider mon ticket pour l'ailleurs. Juste mes clopes. C'est bien maigre pour prétendre embarquer légalement à bord de quelque batîment que ce soit. Ce piètre constat, il suppose rester à moisir dans ce coin alors que les emmerdes risquent de me tomber crescendo sur le coin du museau.

    Tss, à force d'inaction, l'ennui se transformerait presque en méfiance. Faut que j'me décarcasse un peu, sinon ça ira qu'en empirant. Éliminer cette tension qui s'accumule par fine couche dans mes veines.

    Rapidement, je refourgue dans mes poches les bricoles qui en étaient tombées pendant mon somme. Quelques piécettes, un jeu de dés, mes clopes. Mes clopes. Heureusement qu'elles sont là sinon je tiendrais pas le coup. J'en allume une et j'sors de ma chambre, direction la salle principale du saloon, un étage plus bas. Il n'y a pas encore beaucoup d'ambiance à cette heure-ci. C'est plutôt calme, ça fait même bizarre de voir cette place prise par les tressaillements du jeu à la nuit tombée dans une telle léthargie. Y'a que le patron qui cause avec deux habitués qui ont passé l'âge de courir les filles et d'avoir peur de la mort et Dolly, une des filles de la boite.

    Le vieux est un sacré brigand, mais il m'a à la bonne je crois. Il me refile quelques infos sur les escrocs qui jouent à ma table, discute même parfois du bon vieux temps avec moi. Sans doute qu'il bosse pour un ponte mafieux du coin, mais c'est pas mon problème. Ici, je dérange pas, alors tant mieux. Le patron est cool, il me trouve cool, fin de l'histoire.

    Quand je passe devant la table des trois sexagénaires, je lance un petit "
    À ce soir, patron " en coin, cigarette coincée côté gauche de mon bec. Arrivé devant Dolly, je lui glisse un presque imperceptible clin d'oeil, allusion à notre nuit de plaisir de la veille, bien capté par la belle. Et puis, enfin, je traverse la pièce en collant sur mon nez mes lunettes de soleil, pour aller goûter paisiblement derrière ces verres teintés aux rayons de l'astre.

    Pour changer, il semblerait que l'agitation soit au rendez-vous. Peut-être même plus ponctuelle que les autres jours. D'ici peu de temps, ça va chauffer sec dans le secteur, les ripoux vont régler leurs affaires en toute impunité en plein jour, au beau milieu de la grand rue. Bah, ils peuvent bien extorquer leurs richesses à qui ils veulent, c'est pas mon problème. Tant qu'on s'intéresse pas de trop près à mon cas personnel, ça me convient.


    -WAAAAAAI !

    Et voilà, ça commence. À deux pâtés de maisons plus à l'Est, des voix s'élèvent. Curieux, y'en a beaucoup, ce coup-ci. C'est l'émeute de l'année ptetre bien. Allez, allons jeter un oeil à l'attraction, ça vaut peut-être le détour.

    Le bruit des voix me guide sans peine vers l'épicentre de l'action. En fait, petite déception, il ne se passe rien de concret pour le moment. Juste un poulailler rassemblé qui piaille fort, son coq de basse cour en tête. À la réflexion, y'a un beau brin de fille à côté de lui. C'est pas les bouts de fringues qu'elle porte qui doivent l'étouffer celle-là non plus. D'ailleurs, on dirait bien qu'elle abandonne en plan ses "compadres" et met le cap sur le navire qui vient d'accoster. Tiens, jamais vu dans les parages celui-là, et pourtant je la fixe souvent, la zone du port, ça mériterait d'aller se renseigner de plus près.

    Décision vite prise, j'abandonne le Che et ses copains, pour suivre mon ravissant poisson pilote, direction le trois-mât qui trône à l'horizon. On verra bien ce qu'il nous réserve.



    HRP : gomen pour le retard, mon chien est mort hier soir...
      Ajna se rendit soudain compte que il avait oublié son coffre avec les deux précieux fruits du démon qu'il contenait dans son empressement. Il poussa une espèce de grognement qui ferrait pigner de jalousie la plus féroce des bêtes sauvages et regarda l'endroit où il se trouvait. Il y avait quelques restes de carrioles qui avait autrefois été garnies d'aliments un peu partout. Enfin, ça c'était avant son passage à lui. La grosse bête avait tout écrasé après s'être totalement rassasié. En grand conquérant, Wrath écrasa une grosse pastèque qui trainait par terre, seule rescapée de la grande orgie du Capitaine Corsaire. Des petits bouts de fruits s'étalèrent un peu partout, répandent leur délicieuse couleur rougeâtre sur le sol. La brute violenta ensuite un p'tit vieux qui passait par là en lui demandant de répondre à sa question avant de se rentre compte qu'il n'en avait simplement pas encore posée.

      C'est où le port ?

      Par là, répondit le vieux pécheur en indiquant une direction qui menait à un mur.

      Tu te fou de moi ?

      Mais non ! C'est tout droit par là.

      Tout droit hein ?


      Oui.

      Mphhh... Ok.

      Ajna balança sa victime par dessus son épaule et se changea en forme mi-homme mi-éléphant et fonça dans le parpaing. Le mur explosa, créant un véritable nuage de poussière. Après être passé dans diverses maison et avoir écrasé un bon nombre de trucs et bidules en tout genre, Wrath arriva enfin au port. Il y avait des drôles de types qui semblaient avoir envie de se battre devant son bateau. Nan. Pas toucher, c'est MON bateau !

      Dégagez bande de larves ! lança le collectionneur de sa voix pour le moins tonitruante.
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      Petite escale avant Grand Line, Las Camp était réputée pour être une ville assez accueillante, du moins lorsque l’on n’est pas trop regardant sur la morale. En d'autres termes plus nuisibles au tourisme, il ne faisait pas bon être Marine ou Agent du Gouvernement en ces lieux sans foi ni loi. Même si depuis l'instauration d'un dojo par les forces militaires avaient légèrement calmé les choses, ces dernières étaient loin d'en être au stade de paix universelle. Les escrocs pullulaient, les prostituées se multipliaient, et les individus à l'éducation pleine de manques à l'image de leur dentition se faisaient légion. En un mot comme en cent, c'était l'endroit le plus peinard qui soit pour les pirates de tout horizon. Pas de risque de voir débarquer un peloton militaire à la moindre bagarre, peu de chances de trouver un petit génie qui voit clair dans vos combines, et enfin, un certain sens des règles et de l'honneur qui maintenant la cohésion de l'île rongée par le vice. Même si nous étions dans ce que certains pourraient qualifier de "poubelle du monde", la seule et unique chose qui assurait de faire de vieux os et d'avoir une clientèle fidèle était justement cette même fidélité vis-à-vis de l'éthique entre gangsters. Pas de sentiments, pas d'affinités, juste du business et des règles simples à suivre. Comme le dit si bien la devise de la ville : "Il ne fait pas bon être un coyote à foie jaune à Las Camp, à moins de vouloir finir truffé de plomb dans un étang".

      De mon côté, je m'en sortais plutôt bien. Depuis que j'étais arrivé ici avec le les Kichigai Yokubari, nous nous étions séparés histoire de prendre un peu de bon temps chacun de notre côté. J'ignorais si c'était une marque de confiance du capitaine ou simplement la manifestation du fait qu'il se moquait éperdument de ce qui pouvait nous arriver, mais cela ne me gêna pas outre-mesure. J'avais déambulé dans les ruelles accompagné de Cerbère pour finalement arriver dans un saloon assez miteux où se déroulaient des tournois de poker. Quant à savoir si j'allais ou non y participer, disons que j'avais une envie assez importante de mettre de l'argent de côté. Aussi voilà pourquoi je finis par m'asseoir à la table de jeu, laissant Cerbère se coucher à côté de moi. Après avoir brièvement salué les joueurs, nous nous mîmes en quête de nous dépouiller mutuellement de nos biens. Cette tâche leur aurait été bien plus facile si l'adversaire qu'ils avaient en face d'eux n'était pas un expert dans la lecture des micro-expressions du visage et dans la détection de mensonge. Ce seul fait expliqua pourquoi, après pas moins de deux heures de jeu, j'étais le seul encore habillé à la table.

      Il est toujours une catégorie de joueurs compulsifs qui ne supportent pas d'être battus à plate couture et trouve toujours à redire sur le déroulement de la partie. En général, lorsqu'il s'agit d'accuser la malchance, cela ne me pose pas problème. Néanmoins, lorsque les joueurs viennent à me suspecter de tricher, là, c'est une toute autre histoire. Alors que je venais une fois de plus de remporter la mise sur un bluff avec un deux de pique et un dix de carreau sans aucune valeur, je pouvais sentir que l'atmosphère devenait pour le moins tendue. Gehennos semblait être de mon avis, car il s'était lentement relevé et fixait les protagonistes à la table avec un air peu enjoué. Jugeant que les pigeons en face de moi s'étaient assez faits plumés, malgré l'ironie qui fait de moi le détenteur du Hane Hane no Mi, je me relevais en prenant mes jetons afin d'aller les changer pour de l'argent. Mais brusquement, j'entendis le déclic si caractéristique des petits calibres retentir dans mon dos. J'arrêtais ma course, le Cerbère faisant de même, avant de prendre la parole. Sans même me retourner, je pris la parole en parlant sur un ton des plus calmes qui soient.


      - Les règles de Las Camp auraient-elles changées en une seule partie de Poker ? Si un quelconque mauvais joueur venait à abattre ceux qui le battent dans le dos, je pense que l'on ne tarderait pas à retrouver son corps au fond d'un étang. Je suis d'assez bonne humeur pour vous donner un aperçu de ce à quoi vous échappez messieurs...

      A peine eussè-je terminé ma phrase que je posais lentement ma main gauche sur le pommeau de Kurayami-Hime. Celle-ci libéra alors un Saki relativement faible, n'octroyant que l'illusion de la mort avec une légère douleur. Rien de comparable à ce que le Kitetsu faisait quand il décidait d'agir de lui-même ou en parfait accord avec mes propres envies meurtrières. Néanmoins, cela suffit à dissuader mes assaillants de passer à l'attaque, l'un d'entre eux s'écroulant sur sa chaise, de lourdes gouttes de sueur glissant le long de son front protubérant, alors que les autres restèrent immobiles. Il me restait encore beaucoup de progrès à faire pour manier parfaitement le Meitou que j'avais utilisé, mais j'étais déjà bien content que ce dernier n'ait libéré une attaque sur ma demande. Pour l'heure, mieux valait ne pas en demander trop à cette épée plutôt caractérielle.

      Reprenant ma lente avancée vers le comptoir, je déposais les jetons que je tenais dans un sac de la main droite. Faisant alors un léger signe de tête, je demandais au tenancier de me changer tout cela sans même dire un mot. C'était une jolie petite somme, mais néanmoins, cela n'avait pas grand-chose à voir avec les quelques millions qu'il me restait en réserve. Prenant mes liasses de Berrys, je ressortais de l'établissement, accompagné de mon familier à mes côtés, déambulant tranquillement dans la rue. Je me demandais ce que pouvait bien faire le reste de l'équipage. Pour le capitaine, j'étais certain qu'il serait encore en train de voler quelqu'un ou de jouer avec son argent en espérant ramasser le triple de sa mise, si ce n'était plus. Pour Akira, sans doute ne serait-il pas loin de Satoshi. Quant aux autres, je n'en avais strictement aucune idée.

      Mon attention fut alors attirée au loin par la foule qui se pressait près du port. Il y avait de l'animation en ville, et j'espérais que ce n'était pas parce qu'un de mes Nakamas n'ait fichu un souk monstrueux. Levant les yeux au ciel en soupirant, l'air las et soucieux de ce que je risquais de trouver, j'entrepris de marcher dans cette direction. Par chance, je vis de loin que le groupuscule n'avait rien à voir avec les Kichigai Yokubari. Poussant un soupir de soulagement, je vis alors débarquer à toute allure un espèce de mastodonte qui était loin de faire dans la dentelle. Le mur de l'allée avait volé en éclat et droit sur le chemin du pachyderme se trouvait une fillette venue faire le marché. Me dépêchant et prenant une impulsion assez rapide, je saurais pour saisir l'enfant au vol et rouler avec celle-ci hors du chemin de la brute épaisse. Bon sang, mais c'était quoi cette chose ? On aurait dit une espèce d'éléphant humanoïde qui avait la rage au ventre.

      Redressant la fillette et lui demandant si tout allait bien, je lui indiquais qu'elle devrait vite rentrer chez elle. D'instinct, je pouvais affirmer que l'équation qui s'offrait à moi n'offrait que très peu de chances d'avoir un résultat favorable. Groupe bruyant devant un bateau pirate, plus mammouth qui n'écrase pas que les prix sur son passage égale de gros soucis en perspective. Sifflant pour appeler Gehennos resté de l'autre côté du sillage laissé par l'espèce de tracteur ambulant, je le laissais me répondre par un triple aboiement alors qu'il courait derrière moi, tandis que nous nous dirigions tous deux vers le port. Le chemin était assez facile à trouver : le point d'arrivé était désigné par une bande de truands mécontents, et le chemin par la trainé de poussière laissée derrière le monstre. Voilà pourquoi nous ne mîmes pas longtemps avant d'arriver à quelques mètres du lieu d'altercation.

      C'est alors que la drôle de bestiole devant le navire commença à parler d'une voix pour le moins... virile. Alors qu'elle faisait face à la horde de guignols en tout genre, je regardais le navire, essayant d'identifier à quel genre de pirate il pouvait bien appartenir. En très peu de temps, je comprends l'émoi des bandits devant ce dernier. Les armoiries fièrement exposées ne sont autres que celles d'un Capitaine Corsaire plutôt célèbre, en particulier pour ses colères pour le moins... retentissantes. Essayant de réfléchir à la situation, je vis très bien que celle-ci risquait de partir en eau de boudin, et dans moins de temps qu'il n'en faudrait pour le dire. Après tout, cet homme n'était pas arrivé au poste de Schichibukaï juste parce qu'il se curait le nez. On disait de lui qu'il était assez... limité au niveau de l'intellect, ce qui laissait à présumer qu'il était encore plus fort que ce qu'on racontait, car aucun pirate stupide ne pourrait survivre et obtenir le titre de Capitaine Corsaire s'il n'était pas monstrueusement fort.

      Restant à une distance respectable de la foule pour ne pas être assimilé à celle-ci, je décidais d'observer sans agir. Après tout, en tant que John le Rouge, je n'avais pas de raison d'intervenir. Certes, obtenir la tête d'un Capitaine Corsaire serait grandement bénéfique pour la réputation des Kichigai Yokubari, mais j'avais assez roulé ma bosse sur les océans pour savoir que les mariolles qui se lancent dans un combat avec de telles intentions font rarement de vieux os. Cependant, en tant que Damien Reyes, c'était une très bonne occasion d'affaiblir le pouvoir du Gouvernement Mondial en mettant hors circuit l'un des éléments à leur service, bien qu'il s'agisse d'un criminel. Pas question de me jeter à corps perdu dans la bataille tout de même. Observer est le meilleur moyen d'apprendre, et j'avais besoin d'en savoir plus sur les capacités de cet homme. Outre ce que j'avais vu qui me permettait d'affirmer qu'il possédait les pouvoirs d'un Fruit du Démon de type Zoan, je n'avais aucune idée de sa force de combat.

      Tout en restant le dos collé contre le mur de la bâtisse près du port, je souriais légèrement en essayant d'imaginer ce qui allait se passer. De toute évidence, je voyais mal les culs terreux de Las Camp mettre à bas un Capitaine Corsaire. Laissant mon léger rictus s'accentuer pour devenir pratiquement carnassier, je restais silencieux en attendant de voir la tournure des évènements qui promettait d'être pour le moins... intéressante.
        Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres. D'habitude, les petites magouilles vont bon train en journée, les règlements de compte attendent eux patiemment leur heure pour les remplacer et faire de la nuit leur royaume. Y'a du délit, y'a du crime et y'a même du meurtre, mais c'est un train-train comme un autre, et chacun ici s'en est accommodé bon gré mal gré.

        Mais cet après-midi, nul besoin d'être devin pour se rendre compte de la saveur peu ordinaire de l'agitation. Si le manège du petit attroupement que j'ai surpris a de quoi mettre la puce à l'oreille, le numéro tout en virilité mené dans la rue parallèle par un mastodonte qui fleure bon la crapulerie et la testostérone finit de balayer les réserves des derniers sceptiques. Le Taz là, c'est l'électron turbulent qui vient rendre l'alchimie foireuse et faire péter le récipient. En clair, y'a un franc soleil sur Las Camp en ce moment, mais ça va pas tarder à pleuvoir dru les emmerdes.

        Parti comme il est, Musclor va démonter toute la Cité boutique après boutique, mur après mur. Mauvaise nouvelle pour ceux qui perdront leur baraque, bonne nouvelle pour les maçons au chômage technique qui retrouveront du boulot grâce à lui. J'parierais cher qu'au prix d'un heureux hasard, il va finir par s'en prendre à un mec qu'il fallait surtout pas provoquer et ça offrira un joyeux bordel.

        Oui y a des personnes qu'il vaut mieux pas faire chier dans la vie. Elles se la jouent mec banal ou bon chic bon genre selon les goûts, et t'es loin de t'imaginer qu'il vaut mieux pas leur chercher des emmerdes, et pourtant, elles t'envoient ad patres d'un claquement de doigts si ça leur chante, quand ça leur chante. Des personnes un peu comme mon pote le vieux du saloon en somme. Et des fois qu'il s'avise d'aller chatouiller les moustaches à un gars de cette espèce à part, Musclor va se retrouver avec toute la pègre du coin et même d'ailleurs sur les bretelles.

        Mais ces réjouissances, c'est pas vraiment comme si ça me concernait. Sur ce coup, j'ai nettement mieux à faire qu'admirer le tas de sueur bodybuldé : suivre la piste de la charmante inconnue entraperçue dans le bain de foule. Et mirer de plus près le trois-mât en fond de tableau, accessoirement.

        La gazelle trace sa route bille en tête, et moi je prends son sillage, une trentaine de mètres en retrait. Suffisamment près pour ne pas la perdre de vue, mais assez distant tout de même pour garder mes bruits de pas masqués à son ouïe et l'odeur de tabac qui émane de ma clope loin de son odorat. Et ainsi, nous nous rapprochons de notre objectif commun, ruelle après ruelle, sans rencontrer âme qui vive. La belle affaire.

        Arrive alors le moment où l'on atteint le port. L'architecture des lieux à cela de fâcheuse qu'elle va me forcer à me mettre à découvert comme la demoiselle si je veux garder contact visuel. Pas ce qu'il y a de mieux quand on file le train à quelqu'un. Débouler à l'improviste serait déjà assez suspect, lui emboiter le pas reviendrait à se déclarer tout bonnement à elle. Alors, ça se joue ou pas ?


        BROUUUM

        Ah, la question restera en suspens on dirait. Depuis le centre ville, l'agitation se déporte vers ici. Vite, bruyamment, sans crier gare. En une dizaine de secondes à peine, la cause du vacarme déboule sur les quais, prenant mes plans à contre-pied. L'inconnue ne s'attendait pas non plus à l'arrivée de cette Chose, si l'on considère qu'elle file déjà sans demander son reste.

        Alors que faire ? Sans être trouillard, je ne suis pas non plus pressé de me jeter au devant de ma mort, le plus sage serait d'attendre que ça se tasse. Mais reste un petit détail, qui pourrait bien me faire revenir sur ma décision. L'espèce d'éléphant – en tout cas il semblerait que ça en soit un - a manifestement lui aussi comme cible le navire. Jamais vu le pachyderme, ni le bâtiment dans le coin avant aujourd'hui. C'est qu'ils sont arrivés tous les deux en même temps, ce jour même. On peut également supposer sans trop prendre de risque que le second appartient au premier. D'un autre côté, la gamine est accoquinée avec de drôles de loustics, c'est pas une sainte, loin de là; et elle avait comme idée d'aller visiter la cale elle aussi, il doit s'y trouver sans doute quelque convoitise de premier choix.

        Ça donne à la situation un côté bigrement tentant. Alors il faut se décider. D'ici quelques instants, l'Olibrius va me dépasser, et ce sera trop tard. Cruel dilemme, que l'on va régler dans le respect des ancestrales règles de Rik. Ma main gauche plonge dans sa poche, et en ressort une pièce de 1 Berry.


        Pile, je tente, Face je passe, tourne ma belle, tourne.

        Tiin.

        Poc.


        Pile. Bah, y'a plus qu'à espérer que ça en vaut vraiment la peine...

        Le verdict rendu, j'écrase ma cigarette, ôte ma veste arborant ainsi ma splendide chemise trouée à la vue de tous et sors de mon trou pour me présenter au beau milieu des quais, en plein dans le champ de vision du bonhomme. Ce qu'il doit voir est une sorte de mec mine patibulaire, qui timidement lève les yeux vers lui. Le géant a l'air gaillard certes, mais pas franchement vif d'esprit, la mise en scène a de bonnes chances de fonctionner.

        Je le hèle d'un bras tremblant pour attirer son attention, avant de lancer, d'une voix faiblarde :


        Heu...je ne voudrais surtout pas me mêler de vos affaires...mais il me semble que la gamine qui fuit au bout de l'allée est redescendue tout sourire de ce navire en trimballant quelque chose...il faudrait la rattraper tout de suite avant qu'elle ne vous échappe avec son butin.

        Tout en parlant, j'accompagne mon petit discours d'un signe de l'index en direction de l'autre bout du port, pointant directement la fuyarde. Si les capacités de réflexion du molosse sont à la hauteur de mes espérances, la comédie a ses chances de réussir. Sinon, bah c'est que c'était pas le jour de se donner en spectacle.
          Le cri du Corsaire me tétanisa et la température extérieur sembla se réduire à une peau de chagrin. Une peau gelée. En tout cas moi je tremble de tout mon corps, mes cheveux se dressent sur ma tête façon "point d'exclamation" et mes genoux s'entrechoquent comme si ils avaient envie de devenir des instruments de percussion. Quand un Shishibukai vous dit de dégager il faut avoir deux réflexes: 1) le remercier de vous avoir prévenu avant d'exploser la zone et 2) mettre le plus de distance entre lui et vous. En sachant que "distance" est un sacré euphémisme vu tous les kilomètres qu'il faut parcourir pour ne serait-ce que se sentir en sécurité. Et la voix qui me hurle dessus est sans conteste celle de Ajna "Wrath" Mahaga alias Le Collectionneur. Je ne l'ai entendu qu'une fois lorsque le campement de mon ancien équipage a été oblitéré pour la simple raison qu'il était dans son chemin. C'était comme un cyclone, mais en pire. Au moins le cyclone il rend pas les coups et ne vous insulte pas en disant que vous auriez pu poser votre lit autre part.

          Paniquée, j'ai zappé la phase "remerciement" et j'ai directement prit mes jambes à mon coup en laissant un petit nuage de fumée derrière moi comme seul preuve de ma présence. Moi qui comptais faire une petite bronzette en attendant que tous ces Musclors psychopathes règlent leur problème entre eux je suis désormais bonne pour un peu de sport. J'ai un peu perdu l'habitude de courir pour sauver ma peau cependant c'est le genre de chose qu'on réapprend très vite, l'autre option étant une réduction conséquente de votre espérance de vie. En filant à la vitesse de l'éclaire vers l'autre bout du port j'ai pu constater qu'entre moi et le Corsaire se trouvait un homme habillé d'un espèce de costard qui a déjà dû voir au moins deux guerres et qui fumait une cigarette en ignorant superbement la menace de 300 kilos qui lui faisait face.

          Je suis sûre que ce type fait pas partie des Étoiles Noires, je les connais tous et quelqu'un dans son genre je l'aurais remarqué. Pas un Brasseur de Guerre vu que son costume n'a pas de tâches de bière. De tas d'autres trucs mais pas de bières. Alors c'était qui ? Il me suivait ? Pourquoi quelqu'un voudrait me suivre...pour me détrousser ? J'ai laissé mon portefeuille dans ma veste, et ma veste dans l'entrepôt des Étoilés, pas de chance pour lui. On a pas idée de vouloir voler des gens à moitié nus...

          Le bon côté de mon bikini c'est que par définition il n'entrave pas mes mouvements et donc que je peux courir plus vite. L'inconvénient c'est que j'ai rien pour amortir le choc de énorme fusil que j'avais passé en bandoulière. Il me heurte le dos à chaque pas de ma folle course et ça commence à me faire déjà bien mal entre les omoplates. Tout en continuant à courir (et à me meurtrir le dos) le guguss de tout à l'heure m'occupe l'esprit. Sa présence près de moi alors que j'ai strictement rien entendu me perturbe. Y a quelque chose qui cloche.


          J'ai jeté un coup d’œil par dessus mon épaule pour voir ce qu'il peut bien fabriquer: je n'entends pas le bruit de ses pas dans mon dos qui indiquerait qu'il a lui aussi décidé de choisir l'option fuite. Effectivement, au loin je peux voir sa silhouette entrain de jeter le mégot sa cigarette, toujours devant le bateau et regardant bien en face son propriétaire. Il veut tenter sa chance contre lui ? Grand bien lui fasse mais moi je reste pas pour regarder le massacre. J'ai sauté par dessus l'étale d'un poissonnier en manquant de glisser sur l'une de ses marchandises à nageoires. Note pour plus tard: courir en regardant en arrière ce n'est vraiment pas une bonne idée. Seulement je ne pouvais pas faire autrement, le gars en costard est entrain de dire quelque chose au Corsaire en pointant une direction avec son index. MA direction. J'ai stoppé net dans un crissement de semelles et je me suis retournée en brandissant mon petit poing vers le Fumeur:

          Héééééééé ne me mélèze pas à tes affaire toi !


          Vociférations bien inutiles car à cette distance ils ne doivent pas m'entendre.
          Aucune idée de ce qu'ils peuvent bien se raconter mais c'est sûrement pas bon pour mes affaires. Qu'est-ce qu'il mijote ???


          Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Mer 10 Aoû - 9:38, édité 1 fois
            Heu...je ne voudrais surtout pas me mêler de vos affaires...mais il me semble que la gamine qui fuit au bout de l'allée est redescendue tout sourire de ce navire en trimballant quelque chose...il faudrait la rattraper tout de suite avant qu'elle ne vous échappe avec son butin.

            Gnourrrrf...

            Cette phrase pas très très expressive prononcée par Ajna résonna dans le silence du port. Personne n'osait plus parler, ni bouger. Pourtant ce type... Et puis ? Quelque chose ? Sur son bateau ? Bah... Il n'y avait rien à voler si ? Et puis... Son butin ? Wrath ne comprenait rien. Comme une fille simplement vêtue d'un bikini et portant un fusil pourrait avoir volé quelque chose ? Ses hommes l'auraient tout de suite remarqué étant donné qu'elle n'était pas particulièrement moche et assez bien roulée aussi. Réfléchir... Cela faisait si mal à la tête ! Et puis, le Capitaine Corsaire n'avait pas vraiment envie de se faire chier en réalisant des taches épuisantes. Faire une sieste, oui, c'était tout ce qu'il souhaitait maintenant que son appétit monstrueux avait été satisfait. L'homme poussa un autre grognement, plus agressif cette fois. Pourquoi on venait encore l'énerver ?

            Des veines sortirent du front du pachyderme, son visage entier devint rouge et ses muscles se contractèrent. En moins de temps qu'il fallait pour le dire, il s'était déjà transformé en demi éléphant. Frappant de toutes ses forces le sol pavé, Ajna laissa librement exprimer sa colère en poussant un long hurlement. Il ne voyait plus rien maintenant avec toute la poussière qui s'était dégagée du sol. De la terre peut être. Wrath poussa quelques bougonnements irrités en essayant de faire se dissiper le nuage.
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            Je ne savais pas vraiment quoi penser de tout ce que je pouvais voir se dérouler sous mes yeux. Cet espèce de géant qu'était le Capitaine Corsaire était un brin bourrin... ce qui pouvait certes s'expliquer facilement étant donné le Fruit du Démon dont il avait les capacités. Cependant, il est dit des éléphants qu'ils ont une excellente mémoire. En l'occurrence, quand j'observais Ajna Mahaga, j'en venais même à me demander s'il avait ne serait-ce qu'un morceau de cerveau dans le crâne. Chose tout de même intéressante, alors que je voyais une jeune femme très légèrement vêtue se diriger dans la direction opposée au groupe devant le navire, je m'interrogeais sur la nature de son empressement. Avait-elle volé quelque chose au mastodonte ? Et puis, courir avec les pièces d'artillerie qu'elle trimbalait faisait tellement de bruit qu'elle aurait pu postuler comme femme-orchestre pour le grand cirque Arlette Laguiller Gruss. Néanmoins, j'admirais son courage et son endurance... mais plus encore sa sagesse. Après tout, la demoiselle fuyait le Goliath menaçant, et il n'y avait vraiment pas de quoi lui faire de reproches.

            J'avais déjà affronté de valeureux ennemis par le passé, tels qu'un Pacifista plutôt impressionnant, ou encore l'animal me servant aujourd'hui de compagnon, et je devais avouer qu'il se dégageait d'Ajna la même aura destructrice que les deux êtres précédemment cités. Si je me remémorais l'ancien avis de recherche du Capitaine Corsaire, le bestiau était déjà bien beau sous forme humaine, avec une force physique plutôt importante si on en jugeait sa musculature proéminente. Mais lorsque l'on sait que les Fruits du Démon de type Zoan sont principalement axés sur l'augmentation du potentiel physique, on a l'impression en voyant le collectionneur qu'il s'agit de l'Everest qui aurait fait la grimpette sur le Mont Blanc pour donner une montagne encore plus infranchissable... un peu comme une grande flèche qui piquerait les fesses du ciel. Qui plus est, le Zoan de l'éléphant n'était pas rien. La puissance physique obtenue grâce à ce pouvoir était tout bonnement colossale.

            Tandis que j'étais en train d'essayer d'estimer la force de notre charmant invité surprise qui faisait face au petit groupe de spectateurs, l'un des individus présent s'avança vers le mastodonte pour lui adresser la parole. Bigre... j'ignorais qui était ce gaillard, mais il en avait dans le pantalon. S'adresser à quelqu'un visiblement aussi instable qu'Ajna était un peu comme jouer sa vie sur un coup de chance. Certes, j'ai coutume de dire que le plus grand risque est de n'en prendre aucun, mais là, sur l'échelle de toutes les mauvaises idées, il devait bien s'agir de la pire. Quoi que... s'être pointé en masse devant le navire du Schichibukaï était sans doute pire, mais faisons abstraction de ce détail. J'affichais un léger sourire amusé, observant la scène d'assez loin, mais visiblement pas trop étant donné que je parvenais à entendre les paroles du courageux de service. Peut-être était-ce parce que le silence qu'imposait Wrath rendait la tâche plus aisée.

            Cependant, j'avouais être tout de même un peu déçu. S'avancer vers le géant pour lui parler de cette manière. Certes, notre homme était courageux, mais à l'entendre parler, on avait l'impression qu'il allait se pisser dessus. C'est alors qu'au loin, la lady en bikini ne sembla guère apprécier d'être désignée par celui qui l'avait balancé. Réaction plutôt infantile que la sienne en s'exclamant qu'elle ne désirait pas être mêlée à cela. Infantile... mais toujours aussi sage. Après tout, quand l'ours noir débarque en ville et que l'on a été piller son antre en son absence, on préfère en général que le raton-laveur ne nous désigne comme coupable des forfaits perpétrés. La résultante de ce charmant témoignage un brin couard de notre ami fut d'énerver l'ours en question. Celui-ci semblait en pleine réflexion si j'en jugeais ses yeux levés au ciel et ses quelques mimiques d'incompréhension. C'est sûr que réfléchir lorsque l'on n'en a pas l'habitude ne doit pas faire du bien.

            Puis brusquement, lorsqu'il y a trop de pression dans la machine, celle-ci explose. Même chose pour Ajna. Si en temps normal la vapeur fait un "Wuuuut" assez aigüe, ici, le pirate lâcha une exclamation assez grotesque avant d'extérioriser sa rage. Pour cela, notre cher collectionneur ne trouva pas d'autre moyen que de frapper des poings sur le sol comme une brute épaisse, créant un cratère et un nuage de poussière duquel émergèrent plusieurs pavés suite à la violence de l'impact. Cet homme était-il malade ? Se mettre en colère pour si peu. Au pire, la solution la plus simple aurait été de prendre le dénonciateur pour l'envoyer dans la figure de la voleuse. Même cette simple évidence, Wrath ne semblait guère pouvoir la trouver. Je jetais un léger regard à Gehennos qui semblait aussi dépité que moi en voyant le colosse remuer les bras pour chasser la poussière. Dieu seul sait à quel point j'étais tenté d'envoyer une volée de plumes dans sa face en toute impunité... mais le fait était que je ne tenais pas non plus à me faire écraser comme le sol un instant plus tôt. Pour le moment, observer était la meilleure chose à faire. Toujours à une distance raisonnable, je restais adossé au mur en bois de la maison en me demandant quelle tournure allaient prendre les choses, car là, pour être franc, même si voir un idiot de plusieurs centaines de kilos piquer une crise comme un gosse était amusant... on s'en lassait très vite.
              Un éléphant, ça trompe énormément.

              Oui, c'est pas le moment de faire de l'humour, mais moi, de voir Musclor dans tous ses états, ça m'amuse. Le goût du risque chevillé au corps, ça, je le confesse volontiers. Pour mes défenses, il barète vraiment pour un rien, l'animal. Alors, quand j'entends à côté de moi un pauvre hère murmurer qu'il faut être complètement démentiel pour aller au devant des emmerdes et d'un Schichibukai, jme dis, de une, que j'avais jamais croisé pareille célébrité avant, et de deux, qu'il y a comme une erreur sur la personne. À tous les coups, c'est un sosie, ou alors les services de l'administration ont encore mélangé les papelards et le bonhomme s'est retrouvé en haut de l'affiche par erreur. C'est sans doute ça. Mais s'il n'y a pas eu bévue, jme dis surtout qu'ils embauchent vraiment n'importe qui pour copiner avec les Mouettes, les grosses huiles du monde doivent être carrément désespérées pour offrir le poste à cet espèce d'homme des cavernes.

              Jme dis enfin que ma présence ici, moi, je l'ai jouée à pile ou face, alors au moins j'ai une bonne excuse pour me jeter royalement à pieds joints dans les emmerdes, alors que les petites fourmis qui tremblent de peur dans mon dos, elles ont pas la moindre raison de s'attarder dans les parages.Jleur jetterais bien un regard du genre " alors qui c'est le plus fou de nous deux ? " si j'y voyais quelque chose, mais le bestiau soulève tellement de poussière qu'on se repère comme dans une purée de pois.

              Pendant que moi jme dis tout ça, un observateur extérieur de la scène se dirait peut-être que j'ai le temps d'en penser une blinde des trucs moi. Mais sans être trop mal loti côté intellect, ça tient surtout au fait que chez l'autre, les fils se touchent une fois tous les trente six du mois. La résultante de ce fichu courant d'air entre les oreilles étant que chacune de ses actions est précédée d'un grand moment de non-réflexion duquel lui provient ce sentiment de terrible frustration aboutissant à un témoignage de violence par l'intermédiaire de laquelle il cherche à se soustraire aux difficultés qui l'entourent. Confondant d'inconséquence, n'est-il pas ?

              Sacré Sigmund.

              J'vais devoir remettre à plus tard la suite de l'examen, parce qu'on risque de ne pas tarder à avoir droit au show précédemment annoncé. Pour le moment, seul le sol en prend pour son matricule, les lourdes pattes jouent du tambour sur la terre battue et les vagues de poussière qui s'envolent ne font qu'attiser un peu plus le batteur. La brave bête n'a pas saisi qu'en essayant de la chasser, il favorise l'effet inverse. Tant mieux, laissons la à son apprentissage de la vie et changeons de cap avant que cela ne devienne trop malsain pour ma petite personne dans le coin.

              Si j'en crois les quelques contes que je me suis laissé confier par l'une ou l'autre des éphémères rencontres que propose ma profession, les possesseurs de fruits du démon comme le brave Musclor ici présent n'aiment pas trop faire trempette. Le plus sage, ce serait de piquer un petit plongeon. Tout en profitant du smog pour échapper à la vigilance des uns et des autres se faisant.


              Ça a l'air d'une pas bête idée, ouais...

              Alors, je pivote, et m'oriente vers le côté océan. Pourtant, y'a comme un bug dans la matrice, jle sens. Et, à l'instant fatidique, le signal d'alarme retentit, confirmant ce petit sentiment de malaise.

              Putin, mes clopes !

              Pas moyen de les noyer, encore moins pour aller faire trempette dans ce truc non-alcoolisé. On oublie ça tout de suite. Alors, que faire ?

              Allez, retrouver ma veste, déjà. Dumbo remarquera même pas le changement d'apparence de toute façon, autant ne pas s'embarrasser de détails inutiles. Résolution prise, aucune contre-indication ne venant me suspendre en plein vol, je repars de l'autre côté de la rue.

              Retrouvant une visibilité claire pour le coup. Un coup d'oeil vers le lointain pour voir si la miss est toujours là. Tiens, non, mes yeux bloquent sur un autre intrus avant cela. Le genre petit malin à attendre la bonne opportunité pour retirer les marrons du feu. Hé ouais, jte vois mon gars. Tu vois que jte vois ? Je m'en cogne.


              Bon, allez, on va récupérer cette foutue veste...

              ...et on va s'en griller une pour repartir sur de bonnes bases.
                Dire que Wrath était impulsif était un doux euphémisme. En fait, il manquait surtout de bon sens. Peut être avait-il l'aspect d'un éléphant mais cela ne servait que plus ou moins à cacher son cerveau digne des meilleurs poissons rouges. Vous savez, ceux qui se suicide en sautant par dessus le bocal ? Oui, eux... C'était bel et bien la bêbête à laquelle Ajna ressemblait le plus intellectuellement. Ainsi vous aurez deviné que la mémoire n'était pas son fort et qu'il ne pouvait que compter sur sa force brute hallucinante pour assurer sa survie. Ou fracasser le crane des gens... Au choix.

                En ce moment, dans la cavité vide du pachyderme résonnait le mot «fruit du démon» en boucle. Oui, sa grosse colère était passée. Maintenant, le Capitaine Corsaire pensait à la sécurité de sa petite collection qui l'attendait bien gentillement dans sa cabine aux proportions titanesques. Ralala... Si jamais il croisait un maudit pirate ayant des facultés tirées d'un de ces fruits... Quelques veines de l'ancien forban ressortirent à nouveau, laissant échapper quelques indices sur ce qu'il ferait subir à ce malheureux.

                Reprenant donc sa forme normal, Wrath remonta à bord de son fameux vaisseau avec une classe toute relative et une grâce inexistante avant d'en ressortir quelques minutes plus tard avec son précieux coffre fermé par un gros cadenas. Les moucherons qu'il avait aperçu tout à l'heure étaient-ils toujours là ?
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                • http://oprannexe.onepiece-forum.com/t412-ajna-mahaga-wrath-1584-1623-shichibukai
                J'ai préféré détourner le regard lorsque le Corsaire chargea l'Homme-Cigarette: j'ai déjà vu assez de spectacles déplaisants dans ma vie pour ne pas en rajouter un couche non-plus. En fait j'ai même carrément décidé de ne pas rester là et j'ai continué ma fuite éperdue à travers le port, direction le centre-ville. Il n'y a que trois issues possibles à ce combat et aucune n'est à mon avantage. Choix 1: le Shishibukai gagne et est prit de l'envie de vérifier les déclarations que le gars en costard a fait à mon encontre (quelles qu'elles puissent être). Choix 2: le combat continue et le Shishibukai rase le port. Choix 3: l'Homme-Cigarette gagne de manière spectaculaire et rase le port. Dans tous les cas je risque de devenir un dommage collatéral, et c'est le genre de truc qui peut vous ruiner une journée. Et une vie. Littéralement. A la base le navire était censé être vide ou tout du moins ne contenir que des gens normaux, et moi je devais me contenter de surveiller tout ce beau monde. Depuis quand le Collectionneur revient sur ses pas ? D'après ce que je sais il fonce toujours tout droit sans réfléchir !

                Grum...il devait y avoir un truc important dans son navire. Du genre qui peut rapporter plein de berrys. Des fruits du démons je parie. Et "démons" ça ryme avec "millions".

                On dit que l'argent de fait pas le bonheur, c'est totalement faux: il permet d'acheter du chocolat. Et ça, c'est du bonheur brut. J'allais arriver dans la rue principale de Las Camp lorsque, pour la deuxième fois de la journée, je fis un dérapage contrôlé dans un crissement de semelles. Et je me suis retournée. Un nuage de poussière s'élève du dock où est amarré le navire du Corsaire, pas de trace de lui ou du Fumeur. J'ai plissé les yeux lorsqu'on une ombre se dessiné dans la poussière puis s’agrandirent de peur lorsque je reconnus la silhouette caractéristique (comprenez: grosse) de Ajna "Wrath" Mahaga. Il a un coffre sous le bras et un air mauvais sur le figure, le genre genre d'air qui dit "si j'te repère j'vais t'faire ta fête". Je ne peux pas arrêter de fixer le coffre.

                Argent

                Chocolat


                Ces deux images se superposent dans mes yeux telles des diapositives projetées directement sur ma rétine C'est à ce moment que j'ai croisé le regard haineuxdu Shishibukai. J'ai lâché un petit cri paniqué avant de tourner les talons et de reprendre mon activité initiale: fuir.


                Non mais j'imagine quoi là ? Oui il y a de l'argent à se faire mais nom d'un dial comment je fais pour le piquer sous le nez d'un des 7 capitaines corsaires ? Ma vie vaut plus que du chocolat ! Soyons réaliste: il faut que je trouve un moyen de me tirer d'ici en sachant que j'ai un psychopathe dans le port et des gangs dans la ville. Heu...Est-ce que je préfère vraiment les gangs ? Mmmwep, avec eux au moins on peut discuter. J'imagine ce qui est arrivé à l'Homme-Cigarette lorsqu'il a essayé la même chose avec Mahaga ! Et à part courir sans but je fais quoi hein ? C'est les Étoiles qui ont mon argent, mes fringues sont dans leur hangar et les seuls bateaux sont logiquement au port, à côté de celui du Corsaire. Et je m'en approche plus, il m'a averti une fois il en prendra plus la peine à notre deuxième rencontre ! Bon...ben...j'ai plus qu'à voler des habits, trouver une cachette et attendre que ça...


                Alors que je passe devant une ruelle aussi étroite que sombre une main m'attrapa le poignet et me tira dans l'ombre.
                Nyaaaaaaaa !
                Chuuut c'est nous !
                Aya elle m'a mordue !
                Quelle idée de mettre tes doigts sans sa bouche aussi
                Elle avait la bouche ouverte !
                Elle criait, crétin
                Nan mais je vais démange pas ? Vous pouvez me larguer ou j'continue à mordonner ?
                Hein ?
                Lâche là andouille !
                Ho, hoké !


                Je me frotte le poignet pendant qu'un des hommes du Moustachu fait de même avec son oreille droite. Une bonne partie des Étoiles Noires se trouve devant moi, ombres parmi les ombres. Comment je les reconnais ? La plupart de ces andouilles ont allumés une cigarette sur laquelle ils tirent nerveusement, enfumant la ruelle et éclairant leur visage d'une lueur rougeâtre. Je devine cependant des ombres plus grandes derrière eux, qui ne fument pas mais qui doivent boire discrètement quelque chose si j'en juge par les "glouglou" qui viennent du fond de la rue. Des Buveurs de Guerre, j'en mettrais ma main à coupée. Mr Moustache a dû établir une alliance temporaire avec le patron du Tambour Crevé et ses sous-fifres accros à la boisson. Deux gangs pour le prix d'un, j'en ai de la chance...

                T'as réussit à t'échapper ? Super ! On lui tendait un piège lorsque ce con est retourné sur ses pas. On était tous inquiets pour toi, pas vrai les mecs ? Sérieusement. Et comme on était sûr que t'allais t'en sortir on a même pris la peine de te ramener tes affaires. S'cool non ? Bref, vu que t'es là, on aurait encore besoin que tu...

                Le chef des "Étoilés" m'empoigna le bras au moment où j'ai tourné les talons pour aller voir ailleurs si j'y étais pas. On peut dire ce qu'on veux de lui mais ce type à une poigne de fer et je fus stoppée net dans mon élan. Un type sortit de l'ombre derrière le Moustachu. Totalement imberbe, il a un visage rougeaud et une crâne rasé qui brille comme une boule de bowling, et je ne vous parle pas de sa circonférence hors du commun qui le rend digne de figurer sur un atlas. Le Gros...ce pseudonyme est un bel euphémisme lorsqu'on rencontre le patron du Tambour Crevé, dont la bande contrôle toute la place principale de Las Camp. Enfin quand ils sont sobres quoi. Le Gros donne toujours l'impression qu'il vient de terminer son troisième tour de l'île, avec sa respiration saccadée et la sueur qui lui dégouline constamment du front. Il est si peu athlétique qu'il est foncièrement incapable de parler tout en marchant, ça lui consomme bien trop d'énergie ! Et pourtant vous avez pas intérêt à vous mettre en travers de ses poings, il a certes une carrure de Sumo mais son truc à lui c'est plutôt la boxe.

                Fait pas chier. Faut que tu nous l'emmènes au Tambour, là on pourra s'occuper de lui. Entre amis.
                Et après on partagera la récompense
                Ah, ouai, et on partagera. Bien sûr.
                Faudra faire vite parce qu'il y a les Gargouilles qui arrêtent pas squatter notre territoire et j'voudrais pas qu'ils profitent qu'on soit occupé pour nous piquer le quartier marchand.
                Ho, c'est ton problème ça. T'as été trop gentil avec eux, j'l'ai toujours dit.
                Ptêt. T'as préparé la "surprise" au cas où ?
                Et comment, ça fait des lustres que j'voulais bâtir un nouveau resto. Un chic.
                Cool. Bref. Tu nous le fait rentrer puis on s'occupe de son cas. Tu seras payée le double de s'que je t'avais promis.


                Les mots résonnèrent dans mon esprit comme des berrys tombés sur un pavé

                Tu
                seras
                payée
                le double

                Damnée avarice. Je lui ai fait mon sourire le plus éclatant et j'ai joins mon pouce et mon index pour faire un "hoké" des plus kitch. Mr Moustache sourit en retour, fit un signe à ses gars qui me lancèrent mon sac. Je l'ai attrapé et j'ai fouillé dedans histoire de voir si tout y est...ou si ils y ont laissé quelque chose en plus.
                Oh, tant que t'y es, habilles-toi un peu...


                Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Mer 10 Aoû - 9:39, édité 1 fois
                  Tranquillement adossé à la bâtisse en bois derrière moi, je restais silencieux pour voir ce qui se passait au niveau du géant, de son interlocuteur, et de la gamine qui semblait être au centre de la discussion de ce dernier. Celle-ci disparu soudainement, happée par quelques mains dans une ruelle, avant qu'un cri de douleur pour le moins masculin n'émane de l'endroit en question. Peut-être une horde de villageois désireux d'éviter les ennuis qu'elle pourrait causer et qui avaient pris la décision de la séquestrer pour ne pas provoquer le courroux du Capitaine Corsaire. Pas de quoi fouetter un chat... sauf s'il s'agissait d'un violeur en série qui avait été attiré par le fait qu'elle se balade pratiquement nue sous les yeux de tout le monde. Je jetais un coup d'oeil vers Cerbère, les trois têtes de l'animal tentant d'écouter ce qui se disait grâce à l'ouïe particulièrement développée des canidés. D'un geste nonchalant, la tête droite se tourna vers moi et remua de gauche à droite, comme pour m'indiquer de ne pas tenir compte de ce qui se passait là-bas. Légèrement soulager par le fait que des atrocités ne soient pas en train de se dérouler dans la sombre ruelle, je pouvais donc me concentrer pleinement sur l'observation du Schichibukaï et de son "acolyte de fortune".

                  A dire vrai, il n'y avait pas grand-chose à observer au milieu de la purée de poix qu'avait soulevée la manifestation de colère du titan. Quelques brassées qui amplifièrent le soulèvement de poussière plus tard, notre homme comprit finalement que cela ne servait pas à grand-chose de faire des gestes sans réelle ampleur au milieu de cette fumée. Ou peut-être venait-il tout simplement de s'épuiser à force de gigoter dans tous les sens. Néanmoins, une fois le voile levé, son interlocuteur avait changé de place, sans doute en voulant s'enfuir mais en réalisant la bêtise de cet acte si jamais la colère du Capitaine Wrath venait à se déclencher. Après tout, fuir une tornade n'est jamais chose aisée, à plus forte raison lorsque celle-ci a assez de force pour envoyer l'île toute entière par le fond. Pour peu que le géant ne voit plus son "informateur", étant donné son manque de matière grise, il aurait été capable de se mettre en colère pour ce simple fait et de retourner toute la ville pour trouver cette petite souris un peu trop malicieuse.

                  Néanmoins, le mastodonte semblait étrangement plus calme qu'après son coup d'éclat. Il venait même de reprendre forme humaine. Sa tête n'avait apparemment rien du mec bien, sympa, à qui on veut payer un verre après deux minutes de discussion. C'était plutôt l'archétype de la brute qui s'énerve à la moindre salissure de mouche qui vient tâcher son costume, et le tout sans aucune classe, en te retournant non seulement la mouche en question, mais tout le bâtiment où il se trouve, ainsi que les pauvres mortels qui sont dedans. Bref, un homme assez peu fréquentable. En même temps, avec le titre de Schichibukaï, il était difficile d'en être autrement. En général, il s'agissait de criminels au potentiel prometteur que la Marine prenait sous son aile, tant par peur de les combattre que par envie de les avoir de son côté. De mon point de vue de Révolutionnaire, ils n'étaient que des chiens à la solde du Gouvernement Mondial. De mon point de vue de Pirate, il s'agissait de couards n'ayant aucun esprit d'aventure et désireux de faire leurs petites affaires sans avoir à se frotter à la Marine. Dans tous les cas, Ajna me semblait méprisable en tout point.

                  Tandis que j'en venais à éprouver de plus en plus de véhémence envers lui, je le vis se diriger vers son navire, calme, serein, bref, tout le contraire d'il y a quelques instants. J'ignorais la signification de ce brusque changement dans son tempérament, mais cela n'annonçait généralement rien de bon, un peu comme le calme avant la tempête. Allait-il repartir ? J'en doutais, étant donné qu'il avait laissé les amarres de son navire attachées à la bitte. Quoi que... son intellect n'étant pas son point fort, cet idiot serait fichu de partir en les laissant ainsi, quitte à arracher la moitié de son navire en se demandant encore ce qui se passe. Je restais néanmoins dubitatif sur cette retraite. Alors quoi ? Il se pointait en ville, mangeait un coup, piétinait deux trois échoppes et repartait ? Si cela résumait la vie de Capitaine Corsaire, mon ressentiment à son égard ne tarderait pas à se changer en pitié... et pas qu'un peu s'il comptait réellement repartir en endommageant son bateau de manière aussi stupide.

                  Finalement, la silhouette du géant réapparu, tandis qu'il descendait du navire par la passerelle, portant avec lui un étrange coffret. Tiens donc... voilà qui rendait la chose intéressante. Ajna était connu pour être un "collectionneur". De quoi, ça, c'était la bonne question. Même si j'étais un spécialiste de l'acquisition de renseignement, je devais avouer que cette donnée m'était inconnue. Néanmoins, connaissant la bête, ça ne devait pas être les tricots de grand-mère ou les timbres, mais sûrement quelque chose de grande valeur. Vu son manque de patience évident et son caractère qui manquait cruellement de subtilité, il devait s'agir de choses inestimables... peut-être même de quoi subvenir à la dépense que générerait la construction du Bahamut. En l'espace d'un instant, mes pupilles se changèrent en symbole Berry, sous le regard médusé de Gehennos qui voyait venir les ennuis.

                  Je manquais cependant d'information pour me lancer à l'assaut du pirate. J'étais seul, sans données qui pourraient augmenter mes chances de succès face au géant, bref, les conditions étaient loin d'être optimales. Comme disait un grand homme : Le général valeureux ne lance toutes ses forces dans la bataille que lorsqu'il l'a déjà gagnée. En l'occurrence, face à Ajna, j'étais pour l'instant perdant de tous les côtés, exception fait niveau intellect. Mais comme un tamanoir azimuté et catatonique aurait eu plus de ressources intellectuelles que lui, je n'avais pas vraiment de mérite. Si je voulais pouvoir botter les fesses de cet homme et également lui ravir son trésor, j'allais devoir la jouer fine, car à la moindre erreur, son poing s'abattrait sur moi de manière létale.

                  Je fis signe à Gehennos de me suivre, alors que nous nous dirigions vers le port adjacent, afin de reprendre la route et rejoindre mes camarades pirates. J'étais certain que l'idée d'un trésor appartenant à un Capitaine Corsaire intéresserait Satoshi. Combattre à plusieurs diviserait peut-être le rendement de la récompense obtenue en mettant à bas le Corsaire, mais cela démultiplierait les chances de lui faire mordre la poussière. Qui plus est, peut-être certains membres de l'équipage avaient-il assez entendu parler de Wrath pour savoir ce qu'il pouvait bien collectionner et si cela valait la peine d'essayer de lui faire la peau, au risque de perdre la nôtre et de nous voir reconvertis en sac à main humain et ragoût pour cannibales. C'est ainsi que je repris la petite embarcation avec mon Cerbère pour me diriger sur l'île voisine où se trouvaient mes compagnons de route.
                    Ma faim de tabac assouvie, de nouveau affublé de ma veste, je me sens de retour dans mon élément. Tranquille. À l'aise.

                    De fait, mon envie de faire mumuse avec Musclor pour toucher le gros lot retombe. En plus, pour sortir vainqueur de la loterie, faudrait aussi jouer au plus malin avec l'ensemble des autres rapiats sur le coup, prêts à tirer les marrons du feu au moment propice si l'occasion se présente. Ça laisse présager un tas de potentielles emmerdes en perspective. L'affaire sent un peu trop le gaz pour vraiment mériter que j'en sois. Pas que j'abhorre les coups fumeux, bien au contraire. J'y trempe plus souvent que de coutume, mais là pour le moment, on sait juste qu'on encourt quelques baffes diligemment distribuées sans même avoir vu la couleur du magot. Un peu maigre, comme appât.

                    Cette constatation s'imposant à moi, je passe fort logiquement la main. Hé oui, faut savoir jeter ses cartes au bon moment pour éviter d'être éjecté du jeu. Et quand ta mise à la table, c'est ta vie, ça t'incite sérieusement à la prudence. Après un dernier regard vers les quais, où je n'aperçois plus ni le pachyderme, ni la donzelle, ni le petit malin, je me carapate en empruntant la ruelle vers d'autres horizons où je serais moins susceptible de me faire chercher des crosses.

                    Direction Le Tambour. Un resto-bar qui fleure bon l'arnaque et la canaillerie, mais c'est le cas de plus ou moins tous les tripots du bled, ce qui rend l'inconvénient si c'en est un caduc. Si ça se trouve, y'aura là-bas quelques couillons à dépouiller, ce qui rendrait de suite la journée beaucoup plus lucrative. Mais on y est pas encore. Il me reste encore un petit dédale à sillonner pour atteindre le bistrot.

                    Et pas même à mi-trajet, des bribes d'une intrigante conversation m'incitent déjà à suspendre provisoirement ma marche. Ça raconte quelque chose comme :


                    Chuuut c'est nous !
                    Aya elle m'a mordue !


                    ...

                    Les propos attisent ma curiosité. D'autant plus que les parleurs semblent s'en prendre à une tierce personne, ce qui à mon grand regret, éveille en moi quelque noble sentiment. Discrètement, je lance une œillade dans la rue adjacente pour savoir qui exactement sont ces étranges conspirateurs... Surprise.


                    Hin, le monde est petit...

                    Si l'on se fie à la maxi-pétoire avec laquelle se trimballe la gamine, elle est pas du genre à avoir besoin d'un coup de main. Elle semble plutôt une sorte d'alliée ou en affaire avec le reste de la clique, impression confirmée par ce que je perçois de la discussion. En tout cas, tant elle que ses petits copains ont pas froid aux yeux, vouloir s'en prendre au mastodonte, ça suppose de disposer d'une bonne dose de courage, et d'une belle couche de connerie aussi.

                    Parmi les paroles des intervenants, deux mots en particulier tintent distinctement à mon ouïe. Le Tambour. Vous parlez d'une déveine. Va falloir se trouver un autre coin où se poser. Mais avant cela, je serais inspiré de prendre quelques dispositions pour éviter de croiser la bande entière puisqu'elle va probablement se diriger vers moi. Le tout sans se faire remarquer.

                    Le plus simple, c'est encore de grimper sur les toits. Là-haut, peu de risques de croiser qui que ce soit. Prenant appui sur un tonneau, disposé tout prêt d'un mur, je bondis et atterris à trois ou quatre mètres du sol, perché au dessus de la population crapuleuse de Las Camp. Je suis prêt à me glisser discrètement vers l'attroupement pour suivre la fin de la discussion que j'ai surprise, mais à l'horizon, une silhouette familière détourne mon attention. La forme s'affine petit à petit. C'est Musclor. Il trimballe sous le bras quelque chose qui pourrait bien s'avérer intéressant. Un coffre. Et à en juger sa taille, il pourrait planquer le pays de Cocagne entier dedans.


                    Yare, Yare, changement de programme : je suis pour voir.
                      Hmph... La journée était épuisante pour notre Capitaine Corsaire et rien que le fait de marcher l'épuisait encore plus. Ici les gens n'étaient pas intéressants et en tout cas pas assez forts pour avoir l'honneur de se faire écraser la crâne. Tout juste si une pichenette ne les aurait pas envoyé valser à quelques mètres... Pathétique. Maintenant au moins, Wrath avait son coffre sous la main et il semblait inutile de préciser qu'il ne le lâcherait pour rien au monde. Son exploration de la ville allait pouvoir continuer. Le pachyderme espérait trouver un autre fruit du démon rapidement car après tout, c'était pour cela qu'il avait quitté son petit cocon doré plein de bouffe et de serviteurs.

                      Las Camp était d'un ennui mortel. On entendait ça et là quelques coups de fusils ou de revolvers, la brute n'avait jamais fait la différence entre les deux, mais rien de plus. Franchement, tout cela était d'un ridicule consommé. Et désormais, l'éléphant trainait sa carcasse à travers la ville, dégommant au passage un ou deux murs ou bousculant violemment des passants. Ajna entra alors dans une sorte de bar où il distingua quelques visages familiers en faisant le tour de la salle. Au dehors, la pancarte annonçant le nom de l'établissement brillait d'une étrange clarté... «Le Tambour»... Ça avait au moins le mérite d'être original.
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                      • http://oprannexe.onepiece-forum.com/t412-ajna-mahaga-wrath-1584-1623-shichibukai
                      Soubrette
                      On m'a déguisée en...soubrette
                      Je suis humiliée

                      Et qu'on ne vienne pas me dire que je ne sais pas la différence entre un costume de serveuse et celui d'une...d'une...servante. J'ai rien contre celui d'une serveuse: en général il s'agit en général d'un grand tablier porté au dessus de ce que vous voulez. Question uniforme les restaurateurs sont des fieffés radins, c'est la profession qui veut ça. Parcontre le déguisement de soubrette ça va à l'encontre d'une bonne moitié mes principes. Tout d'abord y a trop de froufrous, et j'aime pas ces morceaux d'étoffes qui ont l'air d'avoir plus de trous que d'étoffes, en plus de me faire ressembler à une nappe ambulante. En parlant de trous on dirait que le couturier a subit un embargo de matière première pile quand il s'attaquait à ce que j’appelle généralement les "endroits stratégiques". Comme pour le corsage par exemple, qui de le cas présent se réfère quasiment à une absence de tissu. Heureusement que je ne suis pas frileuse car il a ensuite laissé carrément tombé tout l'espace comprit entre mon plexus solaire et mon nombril. Je n'arrête pas de me dire que montrer son ventre comme ça c'est un peu...vous savez...gênant.

                      Et que serait une soubrette sans jupe hein ? Hé bien ma jupe tiens plus de la jupette, voir de la jupepette tellement elle dévoile mes jambes. Au final j'ai l'impression que c'est le rose qui domine, et c'est pas le rose de l'uniforme. Ce qui a l'air de fasciner une vingtaine d'habitués du Tambour qui se sont fait éjecter du bar par Monsieur Moustache et ses acolytes aux muscles en forme de melons. Le problème étant que cet attroupement bloque désormais l'entrée. Et donc moi vu que je suis collée dos à la porte, prête à remplir mon rôle d'appât avec une résignation suicidaire.

                      Si au moins j'avais mon fusil. "Non ça te ferait repérer tout de suite"...à d'autres va ! Les déguisements ça ne marche pas avec Wrath parce qu'il se fout complètement des gens: si t'es dans l'chemin il t'écrase, point. Y a plus qu'à espérer que ce que j'ai à lui dire l'intéresse. Ça DOIT l'intéresser, sinon mon cercueil pourra se borner à un pot de confiture. Et y aura encore d'la place...

                      Pendant que je cherche frénétiquement des yeux le Shishibukai, un plateau sous le bras et tentant de distraitement de repousser la foule, les poivrots me posent des questions idiotes auxquelles je réponds sans trop réfléchir:
                      - Hey hey, j'ai bien envie de tremper mon biscuit moi
                      - Désolé on a que des cacatoès. Enlevez votre main monsieur.
                      - Ça te dirait un peu d'exotisme ma jolie ?
                      - Connait pas cette boisson. Poussez-vous un peu je vois rien.
                      - C'est qu'moi je te donnerai de sacré sensations
                      - Chuis pas très religieuse. Dites-vous pourriez pas débagager le chemin siouplait ?
                      - C'est combien ?
                      - Babouin toi-même. ET J'AI DIT DE PAS TOUCHER !


                      *SHTONK*

                      Le plateau en métal s’abattit sur la tête de l'imprudent avec un son métallique. Pendant que l'homme s'étalait au sol j'ai jeté un coup d’œil perplexe à la nouvelle forme de mon outil de travail, déformé par sa rencontre fracassante avec le visage du poivrot.

                      Il a une meilleure tête sur mon plateau que dans la réalité. Té, il a l'air sacrément surpris hihihi

                      *BOM BOM BOM BOM*

                      Arrivant avec l'élégance d'un éléphant et la discrétion d'un tremblement de terre les 2 tonnes de muscles de Ajna "Wrath" Mahaga firent leur apparition. Ce qui correspondit à la disparition quasi-immédiate de l'attroupement de traine-savates un peu trop collant, lesquels décidèrent d'aller voir ailleurs si il y étaient. Un ailleurs très lointain. Il ne reste plus que moi devant la porte du tambour, mon plateau défoncé à la main. J'espère que j'ai réussis à ne pas claquer des dents. Faut dire que je suis très occupée à empêcher mes jambes de faire le départ le plus fulgurant de leur vie. Si on ne peut plus se fier à son propre corps...

                      Réprimant à grand peine mes tremblements qui me font ressembler à un pudding sur une zone sismique j'ai pris l'air le plus commercial possible et j'ai crié:

                      AAAAAAY Mahaga-sama ! Vous venez pour l'exposition de fruit du démon ? On a justement une nouvelle pièce qui vient d'arriver à l'instant. Très spéciale. TRÈÈÈS grosse ! Elle vaut cher c'est sûr. Zavez de la chance de nous avoir trouvé, normalement on est Rue des Lardons mais y a eu une inondation donc on a déménagé provisoirement. Enfin bref: chuppose que vous voulez entrer ?


                      Hé, comme si je pouvais l'en empêcher de toute manière. Faut que je dégage de làààà

                      Le coffre sous le bras du monsieur-muscle attira mon œil droit, le plus capitaliste des deux. Je l'ai vu le sortir de son bateau un peu plutôt. Un trésor. De Corsaire. Ce qui équivaut à un trésor puissance dix. Par réflexe j'ai commencé à établir un plan d'attaque pour m'enfuir avec, plan que j'ai ensuite enterré sous plusieurs mégatonne de bon sens apeuré. Une chose à la fois. D'abord le faire entrer. Et m'enfuir. ENSUITE je penserai à un avenir plus éloigné que les cinq prochaines minutes de mon existence. Je suis donc passée à l'étape 1 et, avec une volonté titanesque, je me suis retournée pour ouvrir la porte du Tambour Crevé, présentement le repère de deux gangs au complet et emplacement d'une embuscade qui s'annonce épique. J'aurais voulu avoir des yeux dans le dos pour voir si le mastodonte me suivait car il ne faut pas que je me retourne. Si je me retourne tout va capoter. Il faut que j'ai l'air normale. Détendue. Joyeuse. J'y arrive PAAAAAAAAS !

                      J'ai descendue les quelques marches menant à la taverne comme un condamné serait monté sur l’échafaud: avec beaucoup de réticence. La particularité du Tambour c'est qu'il est en grande partie souterrain et qu'il déborde largement des fondations de la maison qui le surplombe. En fait le Gros a agrandis successivement son établissement sans que personne ne s'en aperçoive, sauf les rats peuplant les caves de ses voisins, et celui-ci occupe désormais toute la surface du quartier. Bien que "surface" ne soit pas exactement le terme approprié c'est vrai. Techniquement cela implique que l'unique pièce du Tambour fait la taille de deux terrains de football et sa hauteur, bien qu'impressionnante selon des critères humains, permettrait à peine à Wrath de se tenir debout. Bien évidemment je ne vois rien de tout ça car tout est plongé dans le noir, mis à part une table au centre de la salle où une bougie tente de toutes ses forces de repousser les ombres qui l'entourent. Ici j'ai vu entrer une bonne centaine d'homme armés de tout et de n'importe quoi, allant du filet à l'arbalète en passant par la fourche et la canne à pêche. Il ont même réussis à faire entrer un espèce d'obusier portatif. Voilà qui s'annonce joyeux. Et dire que je n'ai aucune idées d'où ces tarés peuvent bien se cacher...

                      Ho et bien entendu, outre cette horde tout en épées et en fusils, il y le gigantesque stock d'alcool du lieu qui peut servir d'arme. Le genre d'arme pour laquelle l'adjectif "ultime" semble avoir été fait sur mesure.

                      Maintenant faut que j'sorte d'ici. Vite.
                        Depuis mon promontoire, j'observe tranquillement la scène. Surtout, je veille à ne pas perdre de vue le coffre, seule véritable raison de mon acharnement à rester dans le coup. Et le coffre avance, lentement. Son propriétaire semble avoir perdu de sa fougue, pour lui aussi la situation ne revêt plus grand intérêt. En fait, plus grand monde ne semble encore être aux aguets, à part peut-être la bande de loustics qui envoie une fois de plus son atout charme en première ligne, dans une tenue toujours plus légère.

                        Ayant suivi au mieux le cheminement de Musclor de toit en toit, je me retrouve presque aux premières loges pour admirer le petit numéro que lui joue la jeune aguicheuse écervelée. Si elle a la frousse de sa vie, elle le cache bien. Une exposition de fruits du démon hein ? Bah, plus c'est gros, meilleur est l'appât. Et c'est pas l'autre et son génial intellect qui flaireront l'arnaque.

                        Résultat, quand elle s'engouffre dans l'antre du Tambour, le Coffre sur pattes ne tarde pas à lui emboiter le pas. Un pas lourd, indolent. Et le piège se referme. Là-dedans, ça va être un beau remue-ménage, et tout le monde va chercher à mettre le grappin sur le trésor.


                        Allez, ça serait fâcheux de manquer la fête.

                        D'un bond, je saute de mon perchoir, et me retrouve dans la rue, déserte. L'entrée du Tambour est laissée sans surveillance. Tout le monde est dedans pour le petit comité d'accueil. Parfait, on peut prendre part aux réjouissances.

                        Vigilant, je pénètre à mon tour dans le lugubre endroit. Une à une, je descends les marches, en silence. Surprise, là-dessous, c'est un immense hangar et non une simple cave. Les brigands ont vu les choses en grand. Toujours plaqué contre la paroi, au niveau de la dernière marche de l'escalier, je scrute les ténèbres. Mes yeux s'y habituent petit à petit. De la timide lumière qui émane depuis le centre de la pièce, je discerne l'imposante silhouette du loup. Les renards sont tapis dans l'ombre, guettant le moment idéal pour se ruer à l'assaut. Ça va être coton pour tirer son épingle du jeu étant donné les circonstances. À moins que...

                        Dans un renfoncement de la paroi, à mi distance entre la lumière et moi, la flamme dansante éclaire un instant ce qui ressemble à des tonneaux entreposés, en quantité impressionnante. Alcool. Soif. Mais plus intéressant encore, posés au sommet de l'édifice, trois tonnelets méticuleusement ficelés. Poudre. Idée. Après tout, il va bien falloir changer la donne pour remporter la main.

                        Silencieusement, j'empoigne un de mes flingues, planqué jusque là à ma ceinture, sous ma veste. Et j'attends, patiemment, que la bougie daigne à nouveau éclairer cette niche en particulier. Déjà, Musclor grogne. Il arrive presque au milieu et ses neurones commencent enfin à émerger. Mais trop tard.


                        Bang.

                        BOOOM.

                        Le tir fait mouche, la déflagration souffle toute une moitié de la pièce. Les fondations de l'édifice même grondent.

                        Hum, c'était peut-être un peu too much...

                        Pas de quoi refroidir les ardeurs des morts de faim qui se ruent déjà sur leur proie. L'empoignade générale se lance sur ce coup de pétard monumental.

                        Parfait. On viendra compter les points quand ça se sera calmé. En attendant, je remonte à la surface, et me poste devant l'entrée principale. Y'en a sans doute des secondaires, mais j'ai pas encore de don d'ubiquité alors concentrons-nous sur celle-ci. Maintenant, il ne me reste plus qu'à guetter le retour du coffre. Je m'adosse à un mur, face à l'entrée à l'autre bout de la rue et m'en allume une pour tuer le temps. Et la pression. J'attends nonchalamment, clope dans une main, flingue dans l'autre. Tout simplement. Avec le bordel qui fait rage là-dedans, on en est plus à prendre des précautions superflues.
                          Mouais... Il était pas très rempli ce bar finalement, ça ressemblait pas trop à un coin où on aurait pu trouver un marché noir... Quoi que... Quelques mots prononcés par une personne trop petite pour attirer le regard d'Ajna emprisonnèrent tout de même son attention. Hé, on ne prononçait pas les mots fruits du démon et vente pour rien. De toute façon si le pachyderme trouvait son bonheur il aurait qu'à défoncer tout le monde dans le bar et se barer avec son nouveau trésor. Il avait pas prit d'argent sur lui et les seuls objets de valeur restaient dans son coffre, bien à l'abri sous son bras... Hum, j'espère que ces étranges fruits ne craignent pas l'humidité car en plus d'être une montagne de muscles, notre Corsaire était également une fontaine très classe avec deux zones d'évacuation principales.

                          Wrath avait donc suivi une jeune soubrette et s'était retrouvé dans une pièce pleine de gens armés. Pfff... Avortons. Il cherchait maintenant du regard les précieux objets de la vente. Si c'était des faux, il fallait sans doute mieux retourner sur le bateau pour aller sur une autre île. Fallait pas abuser non plus. Et puis de toute façon, le pirate à la solde de la marine n'avait jamais aimé Las Camp. Il n'y avait que des lavettes qui faisaient la loi en se sentant supérieurs alors qu'ils ne contrôlaient qu'une poignée de vieillards, femmes et enfants. Que dale quoi. Bah. Les gars armés commençaient à vouloir s'échauffer apparemment. Ajna passa en mode mi-éléphant alors qu'une important déflagration se faisait entendre. S'accrochant à son coffre de toutes ses forces -il faut dire que le coffre avait été spécialement conçu pour pouvoir résister au Capitaine-, le Corsaire évita le projectile de peu. Il alla s'exploser sur un mur, détruisant la bonne moitié de la salle. Bon. C'était chiant ça, en plus l'obus avait fait un bordel pas possible. De quoi énerver notre protagoniste. D'ailleurs, ce dernier avait bien l'intention de faire une boucherie dans cette pièce. On lui avait menti. Y'avait pas de fruits du démon ici. Raaah ! Saleté de piège ! Ensuite ? Il rentrerait simplement sur son bateau.
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                          - Pardon pardon j'voudrais sortir
                          - Ayeu c'est mon pied !
                          - C'est toi Charlie ?
                          - Nan c'est Niko
                          - P'tain alors je tiens le bras de qui ?
                          - De moi. Et c'est pas un bras.
                          - Ho


                          L'explosion totalement imprévue (quoique...pas totalement) avait éclairé la scène pendant quelques secondes, la figeant comme une énorme photo 3D. Au centre il y avait la table avec sa petite bougie, un gros melon posé dessus servant de FDD et un Corsaire le regardant avec un air énervé. Encore que je me demande si ça vaut la peine de le mentionner: on dirait que ça correspond plus ou moins à son état normal. Autour de lui, tels des piranha entourant une proie obèse, une horde de coupe-jarrets musculeux et armés jusqu'aux dents sur le point de lui sauter dessus. L'ensemble se trouvant lui-même au milieu d'un capharnaüm de tables en bois et de piliers massifs. Évidemment au fond, mais vraiment au fond, tellement au fond que l'explosion ne les éclair même pas, il y a les 6 murs du Tambour. Enfin ça c'était la situation initiale. Puis l'explosion atteint tout ce beau monde, moi y compris malgré ma tentative de me faufiler à travers les rangs de mes "collègues". Et le noir revint. Silencieux. Et j'entendis un grondement. Le genre qui annonce qu'il vient de passer de "colérique" à "carrément furax". Dans mon plan initial c'est à peu près à ce moment que j’atteins la porte ... j'ai l'impression que j'ai sauté une étape.

                          Si quelqu'un compte paniquer, je suis des vôtres !


                          Difficile de dire si ils ont choisis mon option car mon espace auditif devint un vrai foutoir fait de bruits de courses, de gémissements de cordes qui se tendent, de claquements des fusils prêt à faire feu et de cris indistincts.

                          Mon flingue. Faut que je retrouve mon flingue. Vite. Pas penser au noir. J'ai peur du noir. Pas penser à tous ces gens armés des trucs pointus pointés n'importe où. Pas penser aux autres tonneaux qui n'attendent qu'une balle perdue pour vaporiser une nouvelle partie de la salle. Pas penser aux débris qui jonchent le sol et qui risquent bien de déchirer et mes vêtements et ma peau. Pas penser à l'animal enragé qui rôde maintenant dans la pièce. Pas penser que maintenant on pourrait avoir envie d'éliminer une source de dépense superflue. Pourquoi j'ai accepté? Pourquoi ? Pas penser. Pas penser au fait que je sois totalement perdue dans tout ce noir. J'aime pas le noir. J'ai peur du noir. Idiote...je l'ai déjà dit ! Pas penser pas penser pas penser. Ramper ramper ramper. Trouver mon arme. Trouver la sortie. Ramper, toujours ramper. Ramper loin. Ramper vite. Ramper en sil...

                          AYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

                          Une botte en cuir m'écrasa les doigts, broyant mes phalanges sous plusieurs dizaines de kilos de chairs, d'armes et d'habits élimés. La personne, quelle qu'elle soit, me tomba ensuite dessus avant de se tortiller et de prendre ses jambes à son coups. Vue le bruit qui s'en suivit je pense que son arrêt final se situe aux environs d'un pilier bien épais. Règle numéro 1 du bon paniquard: on ne cours pas dans une pièce remplis d'objets plus durs que vous. Je frotte ma main en espérant ainsi diminuer la douleur, douleur qui se répand maintenant comme une tâche d'huile dans toute ma main. On dirait que quelqu'un à allumer un brasier entre mes doigts...quel mal de chien ! J'ai mis trois doigts en bouche pour essayer d'éteindre l'incendie avec ma salive: peine perdue. Je les ressort et j'essaye de fermer le poing, le seul résultat étant un nouveau gémissement à moitié étouffé, venu du fin fond de ma gorge. Près de moi je sentis un souffle rauque. Le genre de souffle chaud qui vous chatouille la nuque lorsque vous essayez de ne pas vous faire repérer par quelque chose de particulièrement horrible.

                          iiiiiik !

                          Au diable la règle numéro 1 ! Je me suis levée en m'appuyant sur ma main valide et j'ai courue en bousculant plusieurs...choses. Peut-être des humains. Peut-être des tables. Peut-être n'importe quoi d'autres. Quand je ne vois rien mon imagination a tendance à s'emballer. Je cours comme une dératée, je ne sais pas où je vais ni quel est exactement la nature de ce que je fuis. Je m'en fou d'ailleurs. Et comme tout contrevenant à la règle numéro 1 un choc violent m'a fait rebondir sur le parquet de la taverne. En plus de la douleur mes neurones en profitèrent pour faire grève. Mes pensées arrivent au compte goutte, lentes mais inéluctables. Mur. Bois. Mur de bois. Pas un mur de la pièce. Bar. Arme. Mon arme derrière le bar. J'ai pris appuis sur le bar et j'ai farfouillé derrière. Punaise il doit être quelque part là dess...ah le voilà ! Mes doigts valides rencontrèrent le long tube froid de mon ShokAttakGun. Fini de rire. Place à l'artillerie lourde. Le problème étant que porter un fusil à une main c'est vraiment pas commode. Je trouve vite une position intermédiaire et le coude de ma main écrasée sert désormais de support pour le canon de mon fusil. Ma "bonne" main s'occupant évidemment de manœuvrer la délicate gâchette. Je braque mon arme dans la direction d'où je suis accourue, par réflexe. Bon...maintenant...la sortie est par...

                          *BOM BOM BOM BOM BOM BOM*

                          Deux gemmes rouges apparaissent devant mes yeux alors que le bruit d'une cavalcade atteint mes tympans. C'est quelque chose de lourd. Quelque chose de grand. Quelque chose de méchant. Et malheureusement je sais ce que c'est. J'ai hurlé une de mes devises, autant pour me rassurer que pour tenter d'impressionner le mastodonte:

                          Yasmeen Al'Faris, LIVRAISON EXPRESS !


                          Xplose Atiç ! Xplose Atiç ! Xplose Atiç ! Xplose Atiç ! Xplose Atiç ! Xplose Atiç !

                          J'ai appuyé plusieurs fois sur ma gâchette. Une balle s'engagea dans la culasse. La charge électrique embrasa la poudre. La balle fila par le canon. Puis une autre. Une autre. Et encore une autre.

                          *BANG BANG BANG BANG BANG*


                          Une pensée s'insinua alors dans mon esprit
                          Heu...les détonations viennent de me rendre parfaitement visible...non ?

                          HRP:
                            Quelle merde.

                            La chasse est ouverte et ça offre un raffut de tous les diables. Des détonations, des bruits de bois qui craque, de vitres qui se brisent, de murs qui s'écroulent. Des cris de rage, de peur panique et de douleur mêlés. Le messager de la Grande Faucheuse fait le ménage là dedans, et ça doit être un carnage. Du genre pas beau à voir. Du genre à dégouter un alcoolique aguerri de boucler sa dernière chope de bière-pisse tellement c'est violent.

                            Et moi, non content de pas être pressé d'achever mon foie, jsuis pas plus pressé que ça non plus de voir un mammouth me dévisser la tête du cou. Alors jme met à penser que se taper dessus pour une bête affaire de pognon, c'est débile. Je me sens devenir partisan des mouvements luttant pour la paix dans le monde, l'égalité entre tous et toutes ces conneries. Être confronté à pareil spectacle, voir des mecs gueule en sang et pleurant leur mère ressortir de l'antre de l'enfer, ça me douche un brin, jle concède volontiers.

                            Pas que j'aie pas ma part de responsabilité dans le bazar mais tout de même. J'me couche gentiment sans faire d'histoire.


                            Allez, on dégage.

                            Mais au moment précis où je décolle, un malheureux péone m'attrape par la manche. Il est pas bien frais, et serait même pas loin de me claquer entre les doigts. Ça me ferait même de la peine si la main crispée sur mon avant bras était pas rendue poisseuse par son sang qui lui dégouline d'un peu partout et dégueulassait pas mon costard unique.

                            J'vais pour râler un brin mais le type baragouine je sais trop quoi. Il délire le pauvre homme. À y regarder de plus près, malgré la douleur qui défigure ses traits et le liquide vermeil qui les noit, on trouve une curieuse trace de jeunesse sur son visage. C'est rien de plus qu'un gosse qui se la joue bandit de grand chemin. Il a juste eu la malchance ou l'inconscience de s'attaquer au mauvais convoi.

                            Alors, malgré le contexte et mon envie de prendre la tangente, jme surprends à rester avec lui. Je l'aide à s'assoier puis à s'adosser le plus confortablement possible contre le mur en terre cuite. En face de la taverne même qui lui aura dérobé la vie. J'pousse même la bonté jusqu'à lui rouler une clope que jlui offre sans trop savoir pourquoi.

                            Tiens, tire là-d'sus. Ça pansera pas les plaies mais ... Hé, petit ?

                            Il est mort.

                            En voilà un que le tabac n'emportera pas.

                            Mon éphémère sursaut d'humanité s'est volatilisé. Il me fait presque honte. J'allume le rouleau de tabac que je pensais lui filer et admire d'un œil redevenu cynique la déroute des petites frappes du crime du coin.

                            Bah...

                            [...]

                            Quand le vainqueur triomphant ressort du Tambour, plus personne n'est là pour l'applaudir. Rares sont ceux qui osent suivre d'un regard à la dérobée sa progression vers le port. Dans la soirée, son bâteau largue les amarres pour s'en repartir vers d'autres horizons.

                            Quant à moi, je profite simplement du chaos général pour faucher une barque sans surveillance et quitter Las Camp en laissant mon embarcation filer au gré des vents et cour...


                            Mais bordel, il prend l'eau ce raffiot...

                            Quelle merde.
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