Prendre de la bouteille

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Prendre de la bouteille

« De tempête en naufrage »



Un grondement sourd emplissait l'air, une atmosphère pesante, oppressante, écrasante, accablé Orwen. Il était seul, au milieu de l'océan sous une pluie battante, seul avec le déchaînement de la nature, seul sur l'immensité de la mer, allongé à l'intérieur de sa barque sur le dos observant un ciel noir, zébré par des centaines d'éclairs tel un dragon fulminant.

Sa barque tanguait violemment dans tout les sens, d'immenses vagues venaient s'écraser avec fracas contre la frêle coque du rafiot bringuebalant le jeune homme de tous les cotés, ses rames avaient été emporté un peu plus tôt, arrachés de ses mains par la puissance du courant le forçant à dériver au grès des flots véhéments.
Orwen était trempé du fond de son unique botte remplit d'eau jusqu'au bout de ses mèches ruisselantes, que n'aurait-il pas donné à ce moment précis pour être au sec devant un bon feu de cheminé ?

Un feu, c'était sûrement la chose dont il avait le plus besoin à l'heure actuel, tremblotant tel un nouveau née, le garçon était tétanisé tant la rudesse du froid était conséquente. Le vent lacérait avec irascibilité la peau du jeune homme, mordant sa chair d'une férocité sans égale, transis jusqu'au os Orwen était résigné, il savait qu'il allait mourir la, seul comme un chien sur une barque au milieu de l'océan, sûrement découvrirait-on un jour sa carcasse desséchée dérivant sur les flots, il serait repêché par un navire puis dépouillé de ses biens avant d'être rejeté à l'eau, nourrissant les poissons dans le fond d'East Blue jusqu'à la fin des temps.

Il avait envie de pleurer, d'hurler à la mort pour qu'on vienne le secourir, il s'en voulait tellement d'avoir pris la mer sur une action précipité, plein de remords et de rancunes contre sa personne il se maudissait de tout les noms possibles.
Si seulement il avait pris le temps de réfléchir, il aurait peut-être pu se cacher dans la foret d'Orange, du moins le temps que l'orage cesse ! Mais non il lui fallait tout tout de suite, trop impatient et flemmard pour attendre plusieurs heures sous un abris il s'était condamné lui même.
Tout était fini, ses rêves, ses espérances, ses aventures, sa vie, il n'avait plus rien, sa force ne lui était d'aucune utilité contre l'immensité froide et cruel de la mer, il maudissait comme il chérissait ce stupide océan qui allait bientôt être son tombeau .

Orwen se leva brutalement sur ses deux jambes, tenant d'un équilibre difficile sur le plancher de son embarcation chavirant en tout sens, il prit une grand inspiration, son visage tordu par la haine et l'envie de vivre, se mettant à hurler contre le ciel lui même :

- " FAIT CHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIER ! "

                                  ZBRAOUUUUUUUUUUUUUUM !



La foudre tonna, déchirant l'obscure toison aérienne dans un vacarme assourdissant, une lumière aveuglante emplit le ciel.
Tel une lance divine frappant de plein fouet, un éclair d'une intensité folle s’abattit contre le misérable navire faisant exploser l'embarcation dans une déflagration de bois carbonisés, Orwen fût projeté d'une force inouïe hors de son navire, un arc électrique rasa la zone, électrocutant le pauvre martyre dans un crépitement sonore, la douleur était violente, intense, aiguë, cruel, tout le corps du jeune pirate fût tétanisé.



Tandis qu'il retombait lourdement depuis les airs, l'homme perdait peu à peu connaissance.  

"-Dit maman ... ?  

Sa mère se retourna vers lui, l'observant d'un regard chaud et rassurant.

Tu pense qu'un jour je serais un grand aventurier ... ? Que je vivrais des aventures extraordinaires ... ?


Elle ne répondit pas, se contentant de lui adressait un grand sourire bienveillant.

Je rêve tout les jours de voyager à travers le monde tu sais ? D'explorer, de combattre, de découvrir, d'aimer... de vivre en homme libre .... de pouvoir ressentir une flamme au fond de mon cœur, cette flamme c'est mon envie de vivre... je me demande si j'en serais capable un jour ... "

Sa mère s'approcha de lui, l'enlaçant soudainement entre ses bras, une sensation apaisante se dégagé d'elle, son odeur douce et sucré, son sourire chaleureux, ses doux yeux émeraudes et sa voix rassurante :

- " Tu en es capable je crois en toi ... Je te demande juste une chose ... reviens un jour à la maison me raconter tes histoires ... Promis ? "

- " Promis ! "

*Maman .... Je ne pourrais pas tenir ma promesse ....*

Une larme s'écoula depuis le visage d'Orwen, sa vie allait toucher à sa fin, ce qu'il regrettait le plus c'était bien de ne pas pouvoir honorer sa promesse, de laisser pour le restant de ses jours sa mère seul, un grand vide dans le cœur espérant en vain voir un jour son petit garçon rentrer à la maison.

*CLONG !* Sa tête et son dos heurtèrent brutalement une épaisse planche de bois, sa vision s'assombrit, son esprit s'embruma :

-"Je.... suis ... désolé... " Murmurait t'il dans un ultime effort, le voile de l'inconscience s'emparant de lui.


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*Caw Caw Caw Caw Caw*
( bruit des goélands )

Orwen ouvrit les yeux, son corps lui faisait atrocement mal, une douleur lancinante à la tête lui fracassait le crane. Il était trempé, gisant dans le sable.

*Je suis ... en vie ?*

Il se relevait péniblement, son corps complètement engourdit par le froid et la douleur le faisait souffrir, une désagréable impression, comme si on le traînait sur le sol parcourait la totalité de son dos.
Le souffle long il observait avec étonnement qu'il avait échoué sur une petite île forestière, autours de lui une longue grève sablonneuse entourait l'îlot à perte de vue, des débris de son embarcation jonchés le sol, au centre de l'île une immense forêt d'arbre épais occupaient la zone. Il remarqua avec étonnement qu'il était nue, sans équipement, recouvert de sable et d'algues, de nombreuses ecchymoses recouvraient ses bras et ses jambes, une écrasante sensation de fatigue entremêlé d'une étrange impression d'absentéisme occupait ses pensées.

-"Hoy ! Vous la bas ?! " Une petite voix fluette se fît-entendre.

Orwen se retourna subitement, un vieillard en habit féminin, une canne à la forme étonnement suggestive s'approchait de lui, l'homme était pourvus d'une grande barbe verte recouverte de petits froufrous mauves, la figure ridée au possible mais maquillé comme un bateau volé semblait faire figure d'opposition avec les traits sérieux de son visage. Il était vêtu d'une robe de satin cardinal, de petites chaussures à talons azurées, et d'une étrange couronne d'argent surmontée d'un rubis.
Le mystérieux personnage pris la parole avant même qu'Orwen puisse exprimer son désarroi :

"Alors comme ça, on arrive à peine sur l'île et on se permet toute les folies ? Si vous pouviez vous regardez ! Vous êtes hilarant ! Le pénis virevoltant dans le vent comme un spaghetti mal cuit. "

-"Je vous demande pardon ? " Répondit-il les yeux écarquillés au possible.

Le vieil homme l'observait avec sévérité, puis il mit la main dans sa robe sortant avec vigueur un long et épais ... Drap .

" -Met ça, tu iras mieux . " Dit-il avant de lui jeter la couverture entre les mains. Orwen avec une certaine appréhension s'enroula à l'intérieur malgré une étrange odeur de feu de bois et de rance, le tissu était chaud et confortable, une sensation de bien-être l'envahis avec douceur.

" Suis-moi maintenant jeune banane " L'homme se retourna soudainement, Orwen fût d'autant plus surpris lorsqu'il s'aperçue que la totalité de la tenue du vieil homme était arrachée de l'autre côté, laissant à l'air libre un immonde fessier ratatiné couvert de vieux poils gris.
Le jeune homme n'arrivait pas à appréhender ce qu'il se passait, était-ce une blague ? Allait-il se retourner et voir un Den-Den Mushi caméra derrière lui ? Comment cela se faisait-il qu'il ne sois pas mort ? Que fait un vieil Okama sur une île déserte ? Pourquoi était-il tout nue ? Et pourquoi ce vieux si ridicule voulait-il qu'il le suive ?

Le flot de ses nombreuses interrogations furent subitement interrompu lorsque l'ancêtre se retourna brutalement vers lui, les yeux brillants d'une lueur malsaine avant de lui commander d'une voix étrangement calme :

" Comme le disait feue maître Kimfeu et pas l'inverse, tel la petite feuille emportée par la brise, laisse toi donc guider sinon, ça me les BRISES ! " En un instant le vieillard lui asséna un terrible coup de canne sur le sommet du crâne .


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Orwen revint à lui péniblement, tout son corps lui paraissait douloureux, mais il se sentait bien, se rendant compte à sa grande stupéfaction qu'il était allongée dans un lit douillet, un chaleur doucereuse emplissait la pièce, quelques crépitements se faisaient entendre un peu plus loin, sans doute un feu de cheminé.  
Il ouvrit difficilement pour la seconde fois ses yeux, observant un plafond en bois simple surmonté d'une grande poutre sculpté en forme de dragon, les murs étaient en terre pisé sur lesquels de petites fioritures représentaient ce qui semblait être pour Orwen des samouraïs et des moines livrant batailles.
Une grande cheminée en pierre noir occupait le centre de la pièce, d'intenses flammes orangées frémissaient en son cœur, léchant d'imposantes bûches incandescentes.
Au nord de la pièce, une petite cuisine spartiate composé d'une table de découpe, d'un lavabo, d'un poêle à bois et de quelques placards semblaient avoir était utilisés récemment, compte tenus du fait qu'il restait encore de nombreux légumes pré-découpé sur la table ainsi qu'une série d'ustensiles de cuisine.

A l'est depuis sa couchette Orwen pouvait apercevoir une simple table en cerisier contre la quel, une chaise rangée ainsi qu'un chaise tirée étaient flanqués en chaque extrémité. Sur chaque bout de table un petit bol d'argile dans lesquels on pouvait apercevoir le manche d'une cuillère, languissaient. Une modeste soupière en fer était interposé entre les deux auges, un fin filé de fumée blanche s'en échappait.

De nombreux sabres d'entraînement en bois et en fers s'alignaient avec audaces contre les parois murales, entre chacun d'entre eux des petits Haikus écrient à l'encre de chine étaient suspendu à l'aide d'un clou .
Le sol pourvut d'un immense tapis écarlate s'étendait sur l’entièreté du parquet, s'arrêtant uniquement devant ce qui semblait être une pièce annexe et la porte donnant sur l'extérieur.
Les portes n'avaient rien d'exceptionnels, de basiques portes en bois protat sur lesquels un symbole du Ying et du Yang était gravé à la méthode de la brûlure.

Après avoir inspectait la pièce Orwen s'interrogea, comment pouvait-il encore être en vie ? Son bateau avait était détruit en plein milieu de l'océan, il aurait du y rester, pour sûr . Mais finalement quelqu'un l'avait trouvé et recueillit, sûrement avait-il du dériver sur une planche avant  " d'accoster " depuis son radeau de fortune sur la berge la plus proche, avant que quelqu'un vienne à son secoure.
*J'ai vraiment de la chance ... * Pensait-il.

Il se releva laborieusement depuis sa confortable paillasse constatant une fois la couverture tombé qu'il était nue, recouvert de bandages sur une grande partie du corps, en particulier les jambes et le dos.
Orwen scrutait la pièce à la recherche de ses affaires, subitement le porche s'ouvrit, quelqu'un rentrait dans la pièce.
Une jeune femme de grande taille, dans la trentaine, la chevelure opaline, un visage aux traits sereins et gracieux, habillé d'une étrange tenu martiale monastique s'apparentant à des épaulières, une imposante ceinture ainsi que des coudières en bronzes stylisés et portant finalement autours du cou un grand mala en terre cuite sur lequel de petit cristaux verts pendaient avec ennuies, se tenait devant notre héros.
Elle jaugea Orwen du regard avant de lui adresser d'une voix cristalline :

-" Tu t'es enfin réveillé ? Tiens j'ai préparé de la soupe si tu veux, sers toi "

La moniale avança vers la table avant de remplir un plein bol d'un beau liquide dorée, puis elle l'amena devant le convalescent, celui-ci l'attrapa calmement :

-" Heu... Merci, mais qui êtes-vous ?
Demanda t'il perplexe.

-  Il est de coutume de se présenter avant de demander aux autres leurs identités, surtout bien sûr quand on est un invité. Répondit-elle avec tact.

-  Bien ... euh... excusez-moi, je m'appelle Orwen, je suis un voyageur et comme vous avez du le .... devinez je suis plus ou moins naufragé. Enchaîna-t'il d'une voix interrogative.

-  Oui c'est ce que j'avais cru comprendre en te trouvant gisant sur le sable au large de l'île.  Répondit-elle calmement.

- Merci de m'avoir secouru ... Sans toi je serais sûrement....mort ?

- Mort je ne sais pas, mais tout nue sur une plage à effrayer les pêcheurs sûrement ! Allez mange tant que c'est chaud tu dois reprendre des forces. "
Dit-elle en esquissant un sourire.

Sans la moindre suspicion le jeune homme avala l’entièreté du contenus, un liquide chaud et sucré s'écoulait lentement dans sa gorge, c'était un mélange de carottes, de tomates, de lait de coco, de gingembre et de miel, malgré l'étrange choix des ingrédients l'ensemble se mariait convenablement créant un repas sain et onctueux aux vertus réparatrices.

-" C'est vraiment super bon ! Vous êtes vraiment doué en cuisine bordel " S'exclama t'il avec entrain tandis qu'il se servait une seconde fois.

- " Merci, ce sont des recettes du temple d'Ao'Shin pour l'entraînement monastique elle doivent-être rapide, peu coûteuse et énergétique . Mais trêve de bavardages inutiles, j'ai posé quelques affaires pour toi au pied du lit, désolé de t'annoncer cela mais si tu possédais quelque chose je n'ai rien trouvé sur la plage, sûrement t'es tu fait dépouiller avant que je ne te trouve . "  
Lui annonça t'elle avec nonchalance.

" Bah, l'équipement ça va, ça viens ! Je suis heureux d'être en vie c'est le plus important héhé . "
Un large sourire se dessinait sur le visage d'Orwen pendant qu'il reprenait un cinquième bols de soupe.



















 

 


















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