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Death Metal Science

J’serre les dents. L’grand jour est arrivé. On a passé plusieurs heures à chaque fois à nettoyer l’extérieur du laboratoire du vieux Vegapunk. P’tit à p’tit, on a bien purgé les bords extérieurs de l’île, puis on a avancé vers le centre, à dézinguer du robot à la chaîne, à en ramener quelques exemplaires encore en état à la brigade scientifique, qui les a examinés sans grand intérêt. Alors que, putain, c’est vachement plus difficile dans ce sens-là, surtout un robot qui sent pas la douleur ni l’instinct de survie.

Les deux du Cipher Pol nous ont plus trop trainé dans les pattes. Ils ont fait des sorties de classe avec les autres lieutenants, les autres escouades. On s’est recroisé, forcément, au camp, chez le Commandant Thorn. C’est ça qui m’a fait capter. Comme Rockbell est chef d’équipe du CP3, et Thorn aussi, à tous les coups, ils se connaissent d’avant. C’est pas sûr-sûr mais vachement probable, quoi. Et, du coup, avec un connard comme moi qui sort le Rokushiki, que pas tant de Marines ont, forcément, ça fait mauvais genre.

Pour ça qu’après quelques jours, quand j’ai croisé le Sküllson, j’me suis dit que j’allais me foutre un peu de sa gueule.
« Tiens, Sküllson.
- ‘’Lieutenant’’ Angus, qu’il fait en me donnant l’ouverture que j’veux.
- Ca vous fout les boules, hein, Sküllson ?
- De quoi ?
- Qu’une mouette soit meilleur que vous autres grosses têtes du Cipher, pas vrai ?
- Hm… D’ailleurs, le Rokushiki… Où ?
- Secret confidentiel, mon p’tit gars. J’ai été muté à Marie-Joie et on m’a forcé à apprendre ça. Moi, j’voulais juste me la couler douce dans des bureaux, tu vois ? Et v’là que j’dérape et… Mais ça t’concerne pas. Si tu veux et que tu demandes poliment, j’peux t’apprendre deux-trois bricoles ? Hahaha. »

Son expression était restée indéchiffrable pendant que j’me barrais.

J’espère que ça a suffi à le mystifier pour qu’il me traine pas dans les pattes. Alors qu’on entre en bon ordre dans le labo, derrière l’unité d’éclaireurs qui ont déblayé le début du chemin, on regarde devant avec nos airs de gros durs. Les scientos matent partout, à la recherche de signes de je-sais-pas-quoi. Y’a l’ingénieur patron du coin et son larbin qui sont venus, aussi. Ils viennent surveiller qu’on détruise pas trop, j’suppose. On n’a pas bonne réputation chez les cerveaux, faut croire. Quand j’regarde la plupart des membres de mes sections, j’peux que leur donner raison.

Même Thorn a fait le déplacement, pour le coup, alors qu’il faisait plutôt du repérage pépère et pionçait dans sa tente pendant qu’on allait se les geler par moins quarante. Il a juste laissé un lieutenant d’élite et ses sections en haut, près du croiseur, et tiré les oreilles de la garnison pour qu’ils aident si nécessaire. Pas question qu’on se fasse tirer notre beau bateau et seul moyen de locomotion, c’est clair.

Tout d’suite, la pénombre s’installe. On est pas loin des premières lignes, et si l’air est encore humide, ça se réchauffe déjà par rapport à dehors, probablement parce qu’on est sous terre. Des lumières éclairent de place en place, mais ça suffit pas vraiment. Y’a une odeur de renfermé, un peu, déjà, qui m’rappelle les tunnels de Goa et du Grey Terminal. En moins puant, quand même. Le fait que y’ait pas de corps, ici, juste des machines, doit jouer.

Quelque part, j’envie Minus d’être resté là-haut. Thorn a dû se dire qu’emmener un type de trois mètres dans des corridors potentiellement étroits ou effondrés serait pas hyper malin. Mais il est peinard. Juste derrière moi, les sections de Prudence ont envie d’avancer. La lieutenante doit les pousser au cul, déçue de pas être en première ligne, d’où son surnom. L’humour tordu de l’élite.

Au détour d’un couloir, deux robots qui ont une ressemblance assez frappante avec des Pacifistas surgissent, ouvrent leurs gueules pour nous tirer des lasers dessus et…
« HUMAIN. QUITTEZ CES LIEUX TOUT DE SUITE, OU PERISSEZ. »
La voix au timbre métallique nous envoie son message, et on se fige tous en position de combat. Le commandant d’élite avance dans les rangs.
« Nous sommes venus empêcher la prolifération de robots tueurs à Bulgemore, nous ne pouvons donc pas repartir sans avoir réglé la situation. »
Les bouches s’ouvrent à nouveau, et un canon en sort au ralenti. Putain, saloperies de cyborgs robotiques. Un déluge de balles s’abat sur eux, les déséquilibre assez pour que le premier tir, sans sommation, parte dans le plafond. Juste après, on est dessus, avec les copains, pour l’immobiliser au sol.

« Le cassez pas ! Le cassez pas ! Beugle un gars de la scientifique comme s’il voyait pas qu’on est en train de simplement le bloquer.
- Ouais, on fout quoi, là, tu crois ? Des câlins ? Que j’rétorque. »

Et qu’ils se penchent sur les assemblages métalliques, et qu’ils tirent une vis à gauche, une vis à droite. Et qu’ils ouvrent l’arrière, et qu’ils ouvrent l’avant. Pendant c’temps, on s’met à nouveau en situation de surveillance. On est tellement proche de l’entrée, remarque… Quelques gravats tombent en pluie légère sur notre division, résultat de l’attaque du Pacifista-Zéro, zéro comme nul.

Puis on a à nouveau le signal d’avancer.

J’zyeute les hommes, des fois qu’un d’eux présente un intérêt trop marqué pour les machines scientifiques bizarres de Vegapunk Senior, un intérêt qui pointerait vers une envie de partage chez la Révolution… J’sais que Salengro doit faire pareil, de là où il est.


Dernière édition par Alric Rinwald le Dim 10 Jan 2016 - 14:47, édité 1 fois
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Emmitouflée dans mon manteau, je suis les éclaireurs, presque en première ligne on pourrait dire. Derrière moi mes hommes, Jadieu et les siens, le Lieutenant et les suivants. On va pouvoir se relayer la situation, mais je sais pas si le Lieutenant peut bien voir de où il est. Un peu trop de têtes, un peu trop de monde. Moi je sais que si j'étais au milieu de la foule, je verrais pas ce qui se passe devant. Pas sans tricher en tout cas.
Je veux pas utiliser mon fruit, du coup je vais pas trop pouvoir tricher. Si je veux pas l'utiliser, c'est que depuis l'autre jour où je m'en suis servie beaucoup dans la neige, j'ai attrapé un rhume et il vient tout juste de partir. Bon, quand on est dehors dans le froid c'est pas si gênant, en général ça coule pas, ça gèle avant. Mais quand on est assis en intérieur, ça se réchauffe et ça se débouche et c'est trop nul. Comment on veut que je sauve le monde avec la goutte au nez ? Ben je peux pas, voilà. C'est aussi simple que ça et donc c'est pas compliqué.

Les couloirs froids, c'est pas génial. Ça doit être parce que les robots ont pas besoin de chauffage, et comme il y a plus beaucoup d'humains par ici le chauffage doit pas mal tomber en panne ou alors il marche plus du tout. Moi je vais pas me servir de mon pouvoir, je veux pas retrouver un rhume. Non non non. Pas envie.

Après qu'on s'enfonce dans les tunnels creusés dans la montagne, les groupes commencent à se séparer. Pour le moment, chaque paire de sections reste avec son lieutenant, mais si les couloirs se multiplient trop on va devoir changer. Le chemin, chaque groupe l'indique avec des craies de couleur, histoire de pouvoir remonter à la fin. Ou s'il faut rebrousser chemin. Bien sûr, ça veut aussi dire que si quelqu'un veut nous retrouver, il aura pas trop de mal. Mais c'est pour ça qu'on a le lieutenant à l'arrière après tout. Il est là pour nous protéger. Sûrement. Hihi.

Pour le moment, les robots qu'on croise nous posent pas problème. On a de l'armement plus que suffisant pour les dégommer. Bien sûr que j'évite d'utiliser mes couteaux, ils serviraient à rien contre des machins couvert de métal. Mais quand on est assez nombreux à leur tirer dessus au pistolet ou au fusil, on arrive à se rapprocher sans trop de soucis pour les défoncer.
Le problème, c'est qu'on peut pas leur arracher la tête comme on voudrait, à cause de la scientifique qui nous suit. C'est peut-être une marine, mais franchement elle nous embête là. C'est des ennemis dangereux, pas des jouets. Ou alors des jouets qui crachent le feu et risquent d'exploser. Des armes quoi. Des armes qui se baladent toutes seules et ont besoin de personne pour appuyer dessus. Ennuyant quoi.
Vraiment pas des jouets.

De toute façon y a pas d'enfants avec nous. Y a juste la scientifique, les marines d'élite ... et les Cipher Pol.
J'ai toujours pas eu le temps de parler au Cipher Pol pour l'alcool d'ailleurs. Il était toujours ailleurs, ou moi j'oubliais ou alors je m’entraînais à essayer de faire des Sorus et pour le moment ça vient pas mais je sens que c'est pas loin. J'ai la vitesse, je sais comment ça marche, j'en ai vu en vrai par plusieurs personnes et j'ai les conseils de madame Meredith du Cipher Pol pour m'aider. J'ai juste à réussir à tout mettre en œuvre. Et freiner au bon moment, ça joue aussi ça. J'arrive pas encore. Quand c'est bon le départ c'est l'arrivée qui va pas. Et quand le départ va pas, l'arrivée elle est bien sûr plus facile vu que je vais pas aussi vite. Ou alors je m'écrase par terre avant d'être arrivée.
Faudrait peut-être que j'essaye sur une encore plus courte distance, avant de réessayer sur du plus long. Je sais pas.
Bon, du coup ce que je voulais dire, c'est que tant que les Cipher Pol nous accompagnent, c'est bien. J'aurais peut-être une chance de l'attraper pour lui dire que l'alcool il a pas à s'en mêler et que quand il fait froid surtout c'est tout à fait justifié d'en boire. C'est mes soldats en plus, il a vraiment pas à s'en mêler. Est-ce que je viens me mêler de ses affaires moi ? Non. Parce que je respecte le travail des autres et ... attends ... non, me faut une autre excuse. Elle j'ai pas le droit de l'utiliser. Après ça va dire que je me préoccupe des gens et ça il faut pas.

Pff, c'est compliqué la vie, surtout quand on est aussi important que moi.


- Lieutenant, on prend l'escalier qui descend ou vous préférez qu'on continue dans le couloir ? que je demande. Pour le moment on a eu que des corridors. Et des rampes. Mais rien avec des marches. Elles ont pas l'air glacées, y a pas de neige ou quoi dessus. C'est juste de la pierre taillée quoi.
On devrait peut-être laisser passer le Cipher Pol devant quand même.
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- C’est p-p-p-par en b-bas ...

Il m’énerve le bégaiement de l’ingénieur général ... Tout m’énerve ! Cet emmerdeur de prétendu Lieutenant d’élite, le risque que Linotte me reconnaisse, le fait de savoir qu’il y a un traître dans la brigade scientifique ... Tout ! Même Meredith, ma rousse de cheffe, me représente d’être un peu distant ces jours derniers, mais aussi mal entouré, je vais finir par craquer ! Le comble, c’est là encore, je ne peux pas me défouler sur ces putains de robots incontrôlés !

Alors je ravale ma colère, qui grossit en une boule de frustration, à l’intérieur de moi, dans mes entrailles, comme une bête ensommeillée.

Toute la mauvaise troupe évolue dans les escaliers, avant d’arriver dans un nouveau défilé de salles. Celle-ci aussi est remplie de bordel : des bureaux, des pièces de métal qui jonchent le sol, les assemblages délaissés et recouverts d’une certaine épaisseur de poussière ... Je ne peux me retenir de laisser un petit “C’est normal tout ce bordel ?” sans pour autant me retourner sur lui. Meredith me recadre d’un petit “Hm ...” désapprobateur. Elle me fait marrer elle, ça pue la merde partout autour de nous, et elle, elle sourit. Tout va bien, elle est contente.

- C-C’est à c-c-c-cause des p-p-pirates.
- Les Gryffons ? Vous déconnez ? Ca fait un bail maintenant !
- Björn ! Stop !
- L-Laissez. C’est j-j-j-juste par opt-timisation du t-t-t-temps de t-travail. Si je r-range, je ne t-t-t-travail p-pas.
- Vous n’avez pas des mains dévouées pour ça ?
- Trop c’est trop ! Il faut que je vous colle un avertissement que vous cessiez ?

Je lui jette un regard noir, elle répond par un regard sévère. Elle ne cédera pas et ça fera du pain béni pour ces connards de mouetteux présents. Si ça me froisse sur le coup, je me dis que je n’aurais qu’à faire du zèle sur Angus. Il se prétend marin jusqu’à preuve (irréfutable) du contraire ? Alors il se place sous la même autorité que ses hommes, donc je peux en abuser et lui faire fermer son gouffre à merde.

C’est petit, mais l’idée me réconforte.

Comme il n’y a aucune menace a priori et selon mon Radiant Core que j’ai allumé brièvement pour m’en attester, je garde un oeil sur mon petit ingénieur en chef, soupçonné de pactiser avec la Révolution qu’il armerait. Mais il m’a l’air d’avoir l’esprit tranquille. Son supérieur reprend la parole.

- En-En fait, n-nous ne sommes qu’à la pa-pa-partie sup-périeure des l-l-laboratoi-toires. La p-p-p-partie inoccup-pée par la br-brigade. Nou-Nous sommes installés p-plus bas, à l’éc-cart et le robot indép-pendant est sur le ch-chemin.
- Et avant que vous ne posiez la question, Agent Skullson, c’est pour cela que nous avons fait appel à vous. “Pourquoi avoir mis autant de temps ?” me demanderez-vous, parce qu’il fut une période où nous ne pûmes sortir de nos laboratoires à cause de la recrudescence de robots. Nous en sortons que rarement, nous préférons faire le plein de vivres pour une longue période au lieu de faire des emplettes tous les matins.

Je n’aime pas trop son ton désinvolte, au faux bleu et gradé par dessus le marché. Alors je ne réponds rien, et je serre des dents en silence.

- Attention !

Je fais volte-face en entendant Meredith crier, je vois une araignée cybernétique grosse comme un chien avec des pattes formées de lames fondre depuis le plafond directement sur ma supérieure qui l’évite d’un bond en arrière. Son crochet métallique se plante dans le sol dallé de pierres, ses copines arrivent par toutes les issues pour former une horde d’une petite dizaine qui commence à nous encercler.

- La peste ! Nous les avons appelé les araignées-ninja, elles sont dotées d’une discrétion sans pareil et s’en serve pour attaquer par surprise ! Un vrai fléau !

Je profite de cette ouverture pour me ruer dessus et me vider de toute cette frustration accumulée. Je renforce mes bras de Tekkai et empoigne ses pattes qu’elle m’envoie dans le visage pour se défendre. D’un coup sec et brutal, je les lui casse. Bêtement, je m’attendais à un crissement de douleur, mais c’est compter qu’elles sont entièrement faites de métal.

Les soldat se mettent rapidement en formation, j’entends même des coups de feux, je vois des bras sortir de n’importe où, Angus dégainer un Ran Kyaku et Meredith esquiver les araignées pour les faire se percuter entre elles.

- Ar-rêtez ! Vous allez tout c-casser !

Toujours aux prises avec mon araignée, je me permets de lui répondre :

- Vous préférez nous voir mourir ? Vous n’aidez même pas au combat !

Contrarié, le frêle, vieux, moche et bégayant Ingénieur Général sort un petit coquillage bleu de sa poche et se dirige lentement sur une araignée sur le dos d’un Marin, prête à le seriner. Quand il la touche de l'extrémité du coquillage, une explosion glaciale se produit, ce qui gèle en partie le dos du mouetteux et la main de Hiroaka également.

- Ce n’est qu’un p-p-prototype ... Il nécessite quel-quelques réglages v-v-vi-visiblement ... Mais au m-m-m-moins il préserve la m-mécanique !
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La présence des coquillages de glace change totalement l’approche des combats. Au lieu d’essayer de neutraliser les araignées sans trop les endommager, genre en leur arrachant toutes leurs pattes aiguisées, on s’retrouve à défendre et à gagner du temps pendant que les ingénieurs circulent de petit tas en petit tas. J’siffle et j’envoie un Rankyaku dans une, et elle fixe immédiatement son attention vers moi.
Quelques pas m’écartent des autres, et la bestiole arrive de toute la vitesse de ses huit membres. Les lames fendent l’air mais j’esquive souplement, sans utiliser le Rokushiki, pour une fois. Ca me fera pas de mal de pas me reposer dessus et de bosser un peu les bases, surtout que j’ai l’impression d’être bien plus rapide, pour le coup.

J’observe les lames, à la recherche des articulations. Puis, en m’baissant brusquement sous une griffe, j’réduis la distance d’un pas chassé, plié en deux. Le couteau que j’ai fait jaillir de ma manche se plante dans la boule multi-facetée qui doit servir de rotule au robot. La lame se brise quand j’essaie de la retirer et j’me retrouve avec un manche inutile en main. Putain, j’les sème comme des cailloux, les morceaux de mes planteurs.

Après un coup d’œil sur le côté, j’note un groupe de quatre marines d’élite qui semblent avoir du mal contre le leur, de robot hostile. J’lance mon manche vers la créature puis j’retourne au mien. Mauvaise idée. Un instinct ou un cri d’alerte un peu indistinct m’prévient juste à temps. J’saute sur la gauche sans la moindre grâce et j’vois les deux araignées s’entrechoquer, puis emmêler leurs pattes bien trop nombreuses.

Les soldats sont juste derrière, et dans un bel ensemble on pète les membres qui sont pas coincés sous l’autre robot. Les deux araignées tentent de s’dégager, de s’tourner vers nous. Sans succès. L’ingénieur sous bonne garde approche prudemment pendant qu’on observe précautionneusement les alentours. Y’en a plus trop, j’crois qu’on vient de liquider la meute.

Le coquillage bleu crachote une fumée froide avant de s’éteindre. Le type rappuie sur le bouton. Il s’passe rien, si ce n’est que les bestioles commencent à se dépêtrer, quand même, en agitant vainement les pattes à moitié arrachées.

« Dites, c’est normal, ça ? Que j’demande.
- Nous devons être arrivés à court de munitions.
- Super. On peut commencer à tout casser, alors ?
- Certainement pas ! Ce sont des spécimens d’une valeur inestimable !
- Qui essaient de nous tuer et dont on a largement assez pour le moment.
- Tutututu !
- Quoi ?!
- On les garde tous en bon état. Nous nous occuperons de les disséquer et les analyser, ce sera passionnant !
- Ouais…
- De toute façon, j’ai déjà l’accord du Commandant d’élite Thorn. Vous n’allez pas vous élever contre sa décision, si ?
- Bien sûr que non.
- Très bien. Tractons-les, alors. »

J’grommelle dans ma barbe, et les Marines aussi. Puis on attrape les carcasses gelée, après avoir attaché avec de la corde les deux qui sont emmêlées. Et on les traine dans les couloirs, en faisant un boucan de tous les diables. Au moins, c’est sûr qu’on se cache pas.

Puis Mirettes, en pointe, s’arrête brusquement, tend l’oreille. Il met ses mains en cornet autour de ses esgourdes. On se tait tous, vu qu’il essaie manifestement d’entendre quelque chose. Tête penchée sur le côté. Tête posée contre le sol, pour percevoir des vibrations. Tête secouée négativement. J’me rapproche.
« Un souci, Mirettes ?
- J’entends un bourdonnement. Passe pas par le sol, pourtant.
- Truc qui vole ?
- Peut-être. »

On continue d’avancer vers la zone habitée des laboratoires, celle dans laquelle les scientifiques se tapissent le temps de conduire leurs recherches, avec seulement de brèves sorties d’exploration ou d’approvisionnement. Sale vie, n’empêche, mais si ça leur plaît… Puis le bruit se fait plus insistant, et on l’entend tous. Le visage des ingénieurs se décompose rapidement, et leur patron va causer au mien. Thorn aboie quelques ordres et voilà qu’on laisse tout en plan, les robots déjà capturés, pour filer au pas de course.

J’veux pas dire, mais ça daube salement.

On enfile les couloirs, les corridors, sans ordre apparent, en descendant quelques escaliers à l’occasion, juste derrière un des scientos. Le bruit s’accentue, et derrière nous se forme un genre de nuage.
« Putain, c’est quoi ?
- Pas… de… souffle… ahane le type de la scientifique.
- Lieutenants et sergents en arrière-garde ! Caporaux, maintenez la formation ! Beugle le commandant d’élite. »

J’laisse tout le monde me rattraper, puis me doubler. Au milieu de la foule qui court, y’a Krueger. Si y’a quelque chose à tirer de cette situation, il s’en sortira et m’rapportera p’tet enfin mon saucisson révolutionnaire. Les deux agents du Cipher Pol sont là aussi, probablement autant par curiosité que pour rendre service. Je crois pas que je l’aurais fait à leur place, cela dit.

Une forme grise, grosse comme ma main, apparaît à côté de mon œil. Mon coup de paume l’éjecte contre un mur, où elle se délite totalement. J’en attrape une autre et j’serre. Un genre de frelon robotique ? Le nuage vrombrit maintenant, plusieurs mètres derrière nous. Des rankyakus volent dedans, en éliminent quelques-uns, mais pas assez.

« Il faut tenir jusqu’au laboratoire, il y a un sas spécial qui permet de les éliminer. Donc on couvre les hommes tant qu’on peut jusque-là, on ne devrait pas tarder à y être. »

Chiasserie.
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J'aime pas prendre la fuite. C'est jamais que des robots volants qui font la taille d'une grosse main. C'est pas menaçant une fois explosés. D'accord, on manque un peu d'explosifs. Mais quand même. Et puis je suis sûre qu'on en trouve partout, des explosifs ici. Les boulets de canon, ça explose. Les lasers, donc la lumière, ça explose. Les explosions, ça explose.
Et puis je parie qu'on a du matériel ici. Qu'est-ce qu'on peut bien trouver dans un laboratoire souterrain ? Du café, un briquet et du sucre ? Ça fait déjà du joli feu. Qu'est-ce qu'on peut trouver d'autre ? Des bazookas ? Pourquoi pas. Ou alors un explosotron 1726, vu comme ils se vantent d'avoir une technologie avancée ici il parait. Ça doit bien exister un explosotron. Si ça existe pas, il faut l'inventer dès que possible, oh oui.
Mais bon, là on a rien pour faire exploser les robots, ils sont trop nombreux et les coquillages à glace sont en panne de ... je sais pas comment ça fonctionne. Avec des fruits de mer ? On met des fruits de mer dans les coquillages pour les faire marcher ? Hummmmmmmmmm .. non. Je pense pas.

Entre les lieutenants qui cognent comme des brutes, les cipher pol qui essayent de faire pareil et les autres sergents qui font ce qu'ils peuvent, on arrive à tenir à distance la majorité des robots. Y en a bien un ou trente qui passent l'espèce de mur qu'on forme, parfois, mais ils se font détruire avant de faire du mal à quelqu'un. C'est quand même impressionnant la grosse masse noire qui se balade derrière nous.


On prend du retard sur les autres, ceux qui courent. Nous on doit se battre en même temps et cogner en marche arrière. Je parie que je pourrais faire un truc pour ça, comme si quelqu'un me portait sauf qu'en fait c'est moi. Mais il fait froid donc je vais pas courir avec des pieds nus sur le sol et en plus ça réglerait pas mon problème qui est que j'ai pas des yeux derrière la tête.
Alors du coup là je cours en marche avant, je regarde mes pistolets et je me tourne juste ce qu'il faut pour tirer dans la grosse masse de robots sans blesser un collègue qui passerait entre mon pistolet et la masse des robots et se prendrait ma balle.
Le fusil, il reste accroché sur mon dos. Trop peu maniable pour le coup, et c'est pas la précision qui est importante. Les couteaux, je les garde. Ils serviront plus tard. Pour recharger plus vite mes deux pistolets, j'utilise des bras magiques mais j'essaye de faire super plus vite pour pas me geler les bras. C'est qu'ils sont pas couverts mince. J'ai que mes vrais bras qui sont couverts par mon manteau. Faudrait vraiment que je trouve une solution pour ça, c'est pas commode. Du coup à chaque fois que je me retourne pour tirer je laisse disparaître les bras. Et je tire et je me retourne et reprend ma course en regardant où je vais tout en refaisant apparaître les bras et avec deux paires de bras je recharge mes deux pistolets et je recommence.
Trop pressée, je perds plusieurs munitions qui m'échappent des mains et tombent par terre. Zut. Pas le temps de les ramasser.

Pas pratique quand même. Mais j'ai pas de super marteau ou je sais pas quoi, moi je suis spécialiste du tapage d'un seul ennemi à la fois.
Et là, ils sont des milliers les un seul à la fois. Ce qui fait trop pour moi. Même que parfois on en voit d'autres groupes qui arrivent par les couloirs sur les côtés, mais on cavale trop vite pour eux, alors ils se contentent de dire coucou aux autres robots frelons et les rejoindre dans leur poursuite pour nous.
S'ils continuent à devenir plus nombreux, ils vont plus avoir la place de voler moi je pense.

Couloir, escalier, autre couloir, toujours des escaliers, tiens ça remonte, où sont les autres ah ils ont pris par-là et ça continue. C'est loooonng. Donc c'est cool. Parce ce que même si c'est fatiguant et que je commence à être essoufflée, ben c'est quand même intéressant. Ça change de d'habitude quoi. Donc c'est pas si mal. Je veux dire, si on se dit que des hordes de machins volants qui veulent nous tuer, c'est pas un problème. Pour ceux à qui ça pose problème, bien sûr, c'est plus embêtant.


- On y est !
J'entends crier je sais pas qui. Ils y sont. D'accord. Aux abris dans la partie du laboratoire qui est abritée contre les frelons volants de métal, je suppose ? C'est quand même bien fait la scientifique. Ils ont pensé à se protéger contre les robots volants tueurs. Enfin, ils auraient été malins ils l'auraient mis plus tôt sur la route leur protection. On aurait eu moins à courir.
Je fatigue moi.

Encore deux couloirs qui tournent et ça y est, je vois à quoi ressemble le S.A.S. de protection. Ah oui, c'est gros quand même. Du coup il doit pas être facile à transporter. Surtout qu'il sert de porte. Encore une vingtaine de mètres et on va l'atteindre, les derniers coureurs dans ceux qui avaient pas besoin de se battre parce que c'était pas leurs ordres et ... c'est quand même pas très juste. Ils sont de l’Élite aussi, ils savent se battre normalement. Mais c'est vrai que s'ils avaient été aussi utiles que moi avec juste mes deux pauvres pistolets qui servent pas à grand chose pour le coup ... et encore moi je trichais, je rechargeais vite.

Donc là je disais y a un espace d'une vingtaine de mètres vides de marines, puis y a nous qui réduisons l'espace en lui courant dessus tout en combattant une masse de bestioles rasoirs. Alors c'est logique dans ce genre de situation qu'un robot gorille des neiges arrive par un couloir transversal et nous bloque le chemin. Je le sais, j'ai lu plein de livres d'aventures. Alors même si d'accord c'est pas toujours applicable, c'est pas souvent complètement faux.
Par exemple là dans la réalité, au lieu d'avoir un gorille des neiges pas content, c'est un léopard neigeux cyborg. Totalement différent. Tellement différent qu'il est pas intéressant alors je lève un pistolet devant moi en courant, prend le temps de viser et j'ai pas le temps de tirer qu'il s'est déjà fait découpé en morceau par des espèces de lames faites avec des coups de pied dans l'air, Rankagu ils appellent ça. C'est de la triche !
Ça doit être pratique quand même. Faudra que je m'entraîne à ça, quand j'aurais compris comment faire le soru.

Avec les poings, en fait. Les pieds c'est embêtant on court moins bien. Et puis des poings si je veux, j'en ai plein.

Hihihi.
Faut pas que j'oublie, ça pourrait être marrant comme technique de combat.


Et finalement, on atteint et passe le S.A.S. qui se referme derrière nous. Ouf. J'vais pouvoir arrêter de courir. J'suis crevée moi.
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Les mains posées sur les genoux, plié en deux, j’reprends mon souffle. Une série de chocs sonne contre les portes blindées qu’on a dû traverser pour arriver dans la zone sécurisée. Et, ici, c’est la presse. Petit à petit, les Marines avancent, prennent de la place, se redivisent en escouades, sections, dans les couloirs annexes. C’est la presse, les caporaux gueulent, et les sergents encore plus fort.
Les types de la scientifique de Bulgemore ramènent leurs fions, nous indiquent où on peut s’installer. Le patron et son assistant premier traversent la foule pour s’enfoncer dans leur territoire, avec Thorn juste derrière eux qui nous dit de ramener nos fraises. J’ramasse mes sergents.

« Scorone, Jadieu, retrouvez vos caporaux et vos escouades, là. Mettez-vous en ordre, toujours en pointe, j’suppose. Vérifiez que tout le monde va bien. Vérifiez le matos, aussi, s’il faut. Ouais, ça doit tout couvrir. Faites soigner, ‘ventuellement. »

Les soldats s’poussent un peu pour laisser passer Prudence, Charme, Funeste et moi. La porte d’un grand bureau, ou plutôt une salle de réunion, nous appelle. Dedans, Tôsen Hiroaka, l’ingénieur général du patelin, et Tsai Shikane, l’ingé chef. Le second, avec sa tête bien robotisée, est en train de dérouler des plans sur la grande table en bois au centre de la pièce. L’autre regarde en tordant le bout de sa moustache.

J’ferme la porte sur le brouhaha des Marines qui s’organisent. Et pile au nez des deux agents du Cipher Pol, entièrement par accident bien sûr.
« Désolé, j’vous avais pas vus.
- Pas de souci, fait Rockbell.
- Hrm, grogne Skullson. »

« On peut commencer la réunion ? Demande Tôsen.
- Oui, répond le Commandant Thorn.
- Bon. Montre notre étage, Tsai. Là, c’est où nous sommes, dit-il en indiquant une aire coloriée en bleu. Nous avons des sorties ici, là, et là-bas. Nord, ouest, et sud-est, en fait.
- Je croyais que nous étions censés descendre.
- Oui, Commandant. Pour cela, comme nous venons du sud-est, mieux vaut choisir entre nord et ouest. Tsai ?
- Hum. Je pencherais plutôt pour l’accès nord. Il permet d’accéder aux pentes de descente, plus pratique d’accès pour vos divisions. Côté ouest, c’est les escaliers de service. Même s’ils sont larges de cinq bons mètres, ça nous ralentira pas mal.
- Et les étages inférieurs ? »

Tsai remplace le plan par un autre, tout aussi massif. C’est une carotte, cette fois, qui montre l’imbrication. De fait, le laboratoire n’est pas contruit verticalement.
« C’est pas vertical ?
- Non, Vegapunk a creusé là où c’était le plus tendre, nous pensons. Ou alors pour se rapprocher de quelque chose dans les tréfonds, ou en suivant une veine ou un filon d’un minerai quelconque… Il n’a pas documenté les raisons de son choix. A partir de là, dur de deviner.
- Il a peut-être simplement fait n’importe quoi, hasarde Prudence.
- Peut-être aussi, admet Tsai de bonne grâce. C’est le souci des génies, ils ne réfléchissent pas forcément comme nous. »

On continue d’examiner les chemins qu’on va suivre un bon moment, une bonne trentaine de minutes, en repérant zones de fuites, chemins alternatifs, et points de ralliement, des fois qu’on se retrouve séparé.
« Et pour les armes, on a récupéré ce canon…
- Ah, le lance-grenade LG-42. Il nous avait été dérobé dans des circonstances que nous n’avons jamais pu éclaircir.
- Sur des révolutionnaires.
- Une vraie plaie, confirma Tsai. Ils ont dégoté un accès aux labos, grâce à un effondrement ou une entrée dont nous n’avons pas connaissance. En plus des robots, il est donc parfaitement possible de leur tomber dessus.
- Très bien, nous serons vigilants. »
Rockbell et Skullson font mine un peu trop fort de pas être intéressés par la discussion sur les révolutionnaires. Pour ça qu’ils seraient là plutôt que pour la vingtième ? Vrai que des armes de Vegapunk qui tombent chez les gris, c’est pas top comme ambiance, puis la division est déjà surveillée par un type du CP3, le commandant Thorn.

Un léger silence. Doit rester un truc à voir. L’atmosphère s’est pas mal réchauffée, depuis le temps qu’on est dans la pièce sans aération. Thorn mâche dans le vide, fait jouer sa mâchoire.
« Et pour les robots que l’on risque d’affronter ?
- Comment ça ?
- Nous avons déjà vu les araignées à lames et les vols de frelons.
- Les insectes volants sont a priori les moins dangereux. Dans le sens où ils ont très peu d’autonomie, ils tombent rapidement à court et s’écrasent au sol. Si on ouvrait le sas maintenant, vous verriez toutes les carcasses. Les araignées ne représentent pas plus de danger que cela, ou en tout cas nous en avons l’habitude.
- Quoi d’autre ?
- Il pourrait y avoir des simili-Pacifistas dans les profondeurs, mais c’est dur à définir. Peut-être également des engins explosifs, d’après certaines secousses que nous avons enregistrées, mais nous ne sommes jamais descendus aussi bas.
- Jamais, jamais ?
- Trop dangereux. On pourrait être coupé de nos arrières, ou tomber sur des systèmes de défense plus perfectionnés.
- C’est sûr. Mais vous n’êtes pas censés posséder le laboratoire, justement ?
- En théorie, oui.
- Hum. »

Il est pas content, Thorn. Ca s’annonce plus difficile que prévu. Il tapote le plateau de la table en gardant les mirettes fixées sur le plan.
« Vu la configuration des couloirs et des escaliers, on va faire plusieurs groupes. Prudence et Angus, vous prenez par le nord suivant le trajet défini. Funeste, Charme et moi-même iront par l’ouest. On devrait se retrouver au point de rassemblement H. En cas de souci, on passe les points I, J et L. Sans succès encore pour se retrouver, directement en Oméga, à savoir les tréfonds. Si possible, on essaie de se rassembler avant le repaire ennemi. Sinon, attaquez directement.
- Et si la route est barrée ? Demande Charme.
- Utilisez les solutions de contournement. Sans succès de ce côté, repassez par ici et tentez de rattraper l’autre groupe. Cela devrait aller plus vite si les robots sont déjà détruits.
- Pour la communication, nous utiliserons des dendens gracieusement fournis par la brigade scientifique.
- A noter qu’il est possible qu’ils ne marchent plus à une certaine profondeur, fit remarquer Tosai.
- On verra. »

Le plan fait sens. L’ingénieur en chef nous file des copies des plans, histoire qu’on se paume pas. Aucun d’entre nous n’a la mémoire parfaite qui permet de retenir des pages entières de salles en un quart d’heure. Par contre, ça prévoit pas mal de course à pied.
« Mesdames, Messieurs, des questions ?
- Non.
- Alors préparez vos sections, nous nous mettons en route immédiatement. »

On sort à la queue-leu-leu de la salle de réunion. Prudence murmure :
« On parie sur qui arrive le premier ?
- Dix que c’est nous, que j’ajoute.
- Dix ? Cent, oui, qu’on sera là avant, rétorque Charme.
- Même avec le vieux Thorn s’il décide de trainasser ?
- Il aura pas le temps.
- Cent, alors. »
Funeste affiche le sourire qui lui a valu son surnom et tope là. Une autre tape sur l’épaule et on s’quitte sans se souhaiter bonne chance.

J’pense que les Cipher Pol vont se foutre un dans chaque groupe. J’espère que j’vais avoir Skullson, c’est marrant de le faire bisquer.
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Pendant que les chefs discutent dans leur salle, c'est nous qui nous tapons le vrai travail. S'arranger pour que tout le monde soit prêt, traiter les blessés avec ce qu'on peut, voir qui on laisse derrière pour les ramasser au retour et qui peut encore faire la route, l'état des munitions et tous ces autres tas de détails supraméga importants à pas oublier.
De plus en plus, je me fie aux conseils du Sergent Jadieu. Même s'il m'aime pas trop plus que moi je l'aime, il est plus expérimenté que moi, il connaît mieux les choses d'organisation d'escouade alors que moi c'est surtout de la théorie. De l'autre côté, il a pu voir que je savais me débrouiller en combat, sûrement mieux que lui. Pas aussi bien que le lieutenant peut-être, mais lui il triche, il vole en l'air et ses coups de pieds font mieux qu'un coup de fusil. Ils tranchent à distance.
Bref, du coup c'est plutôt Jadieu qui donne la direction quand on suit les consignes du lieutenant et moi qui accompagne et exécute ma part. On peut pas toujours tout savoir, y a encore des choses que j'ai à apprendre.
Ça viendra.

Dans notre groupe, ça va. Des bandages un peu partout, mais personne de trop amoché pour plus pouvoir continuer la mission. Tant mieux pour eux, ils auraient raté quelque chose sinon. Et ils se seraient vachement ennuyés. Dans la marine régulière, il y en a peut-être qui sont heureux de passer une journée à faire que compter les pissenlits, mais on est dans l’Élite ici. On est là spécialement pour se battre. Pas pour compter des pissenlits. En plus y en a même pas de pissenlits sur cette île.


Les Lieutenants reviennent au bout d'un moment. Angus vient nous voir rapidement et s'adresse aux Sergents. A Jadieu et à moi quoi.

- Vous deux, prenez des copies du plan de la base, au cas où. On va passer par ici, puis là. En cas de problème, on se détourne jusqu'à ce point et on continue.

Le Lieutenant nous donne une série de consignes, qu'ils ont dû élaborer tout à l'heure. Ca dure un peu, mais j'ai retenu l'essentiel. Je pense. Me faudrait un truc pour noter ce genre de consignes. Un scribe peut-être. Je me demande si à partir d'un certain grade on a le droit d'emmener un scribe avec soi pour qu'il serve comme secrétaire. Ça serait pratique.

- Vous avez pigé ? Alors dépêchez-vous, on est parti dans cinq minutes.

Hein ? Mais c'est beaucoup trop court ça ! En plus j'ai loupé ce qu'il disait juste avant je pensais à autre chose. Voyons voir il reste quoi à faire ...


Cinq minutes plus tard, on est partis. Notre unité en tête, suivie de celle du Lieutenant Prudence. Direction le nord, c'est le Lieutenant qui nous dit quand tourner. Pour le moment, pas de robots, pas de problèmes. Tout va bien.
Pour le moment.

Quelques éclaireurs précédent notre groupe, comme ils doivent faire pour le côté du Commandant. Eux non plus trouvent rien pour le moment. Juste que la voie est dégagée. Ça doit être fatiguant comme travail, éclaireur. Surtout dans des couloirs comme ça. Ils peuvent pas facilement rejoindre la tête de colonne si on les dépasse pendant qu'ils explorent un couloir légèrement transversal. Peu importe ce que transversal veut dire, j'ai pas de dictionnaire sous la main et ça a l'air de s'appliquer ici. Si. J'en suis certaine.
On est pas en train de courir, parce qu'il faut conserver des forces pour quand il sera temps de combattre et puis on a quand même un peu des blessés légers, donc pour eux aussi mieux vaut qu'on ne se mette pas à courir comme si on était pressés. Quoique le Lieutenant il est pressé lui. On court pas, mais on avance plutôt vite. C'est pas un problème, mais je comprends presque pas pourquoi on fait ça. L'effet de surprise, ça fait un bout de temps qu'on l'a plus. Donc on va pas le conserver en allant plus vite.
J'ai dit presque. Malik m'a dit que les Lieutenants avaient fait un pari en sortant de leur réunion, qu'il les a entendu. Le premier groupe arrivé en bas. Ils sont vraiment sérieux nos officiers ? Je veux dire, je suis tout à fait en faveur de la mobilité, de taper les premiers et d'attaquer les points laissés faibles avant que l'ennemi ait le temps de les protéger. Mais se dépêcher pour une question d'argent idiote ?
C'est à coup à tomber dans un piège parce qu'on aura pas été assez prudents, même moi je le vois ça. Et pourtant je tombe pas souvent dans des pièges. Ils sont Lieutenants, ils devraient avoir l'expérience pour voir ça.
J'espère au moins qu'ils ont parié beaucoup d'argent. Parce que si c'est pour rien du tout qu'on va se jeter dans les pièges et prendre plus de risques qu'on en a besoin, je vais râler moi. Beaucoup. Énormément. Des tonnes de râleries !
Moi je suis pas bureaucrate quand quelqu'un fait des âneries. Je suis râleuse.


Pour le moment, tout va bien.
Ni robots, ni révos.
On descend dans les couloirs, il commence à faire un peu plus chaud. L'air froid de l'extérieur doit pas souvent descendre aussi bas.
Heureusement qu'il y a des conduits d'aération, même s'ils marchent sûrement plus depuis un sacré bout de temps. L'air circule, comme ça, même quand les portes sont fermées.
Bien sûr, y a pas que l'air qui peut se cacher dans les conduits. Même s'ils sont pas assez gros pour laisser passer une personne, y a largement la place pour des frelons robots.
Ou des araignées-ninja.
Ou des grenouilles lasers.

J'espère qu'ils ont pas vraiment des grenouilles des glaces à moitié cyborg.
Ça serait vraiment trop bizarre.
Et puis comment ils les nourriraient ? Avec des frelons électriques ?

Toujours rien. C'est bizarre quand même. Des fois on nous attaque, des fois pas. Des fois ils sont en groupes pas trop bêtes, parfois non. Est-ce qu'il y a trop de robots à diriger à la fois ? Ou ils se dirigent tous seuls et y en a que certains qui ont reçu un cerveau à la naissance, les autres sont restés bêtas ? Ou alors ...
Est-ce qu'on est en train de marcher tout droit dans un foutu piège ? Un nid de guêpes, comme on dit. Sauf qu'ici, ça serait pas vraiment des guêpes.
J'aime pas trop ça. On va trop vite.
Je suis pas nerveuse, mais j'aime pas ça.

Pour le moment, tout va encore bien.
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Les éclaireurs reviennent vers la colonne. Pour le moment, l’avancée se fait sans problème des deux côtés, chez nous et chez Thorn. On s’tient au courant par denden. Ils rencontrent un peu plus d’opposition que nous, c’qui semble assez bizarre. J’lève les yeux vers les conduits qui parsèment le plafond le temps que Mirettes reprenne son souffle. Ca pourrait venir de là, tiens.

« Alors, Mirettes ?
- Bizarre, chef. Y’a une grande salle ronde, plus loin, genre trente bons mètres de diamètre. Deux portes, celle par laquelle on va entrer et une autre. Je me suis approché de l’entrée, y’a l’air d’avoir rien du tout dedans.
- Mais ?
- Mais ça pue le traquenard.
- Okay, merci Mirettes. Tu vas surveiller, des fois que ça nous arrive dans la gueule ?
- Oui, lieutenant. »

Prudence termine de remonter les sections à l’arrêt, les hommes en profitant pour reprendre leur souffle. Sur un ordre de sa part, ils assument une position défensive, tournée vers l’extérieur, avec les scientos de la brigade au milieu, toujours à porter leurs grosses armes et leurs trucs qui gèlent des robots. Je sais pas si quelqu’un leur a dit que c’était hors de question qu’on s’trimballe du cyborg sur tout le trajet et le retour. Ils risquent d’être déçus s’ils demandent.

« Angus ?
- Ouais. Y’a une salle façon piège grossier droit devant. Mirettes, l’éclaireur en pointe, a rien vu dedans, mais on est d’accord que ça veut rien dire.
- Moui.
- Donc faut voir ce qu’on fait. A priori, un chemin détourné doit être possible, mais ça nous fait revenir super loin, et y’a pas de garantie qu’il marchera mieux.
- Bon bah on y va, alors ? Si on va assez vite et fort, ça devrait passer. »
J’la regarde un peu fixement. C’est Prudence, et c’est pas en étant prudente qu’elle a gagné son nom.
« Sinon, y’a pas le haki de l’empathie qui permet un peu de voir ce qui va se passer ?
- Je sais pas, j’utilise l’armement, moi.
- Dingue, ça, j’aurais pas cru, que j’murmure.
- De quoi ?
- Rien, rien. J’vais tenter l’coup, j’suis pas hyper pointu.
- Sûr.
- …
- Alors ?
- Non mais ça va, laisse-moi deux minutes.
- Oublie pas le pa…
- Shhh, putain. Puis j’préfère autant arriver vivant en bas.
- Oui, oui. »

J’m’écarte de quelques pas, puis j’m’asseois en tailleur, dos au mur, yeux fermés. J’entends quelques bribes que la lieutenante dispense aux sergents.
« … tenant fait quoi, là, Lieutenant ?
- Une divination. Il va sortir le tarot, les dés, et les viscères de rat.
- Sérieux ?
- On verra. »

Puis j’élimine le son des Marines pourtant immobiles, qui déplacent leur poids d’un appui sur l’autre, le léger clic des fusils, les lames qui bruissent dans leurs fourreaux, les éternuements et les reniflements des quelques malades. Bref, tout le bruit d’une troupe armée en terrain hostile, encore que l’hostilité soit ici relative.
Petit à petit, je me concentre pour supprimer de mon esprit toutes les distractions inutiles, pour revenir à l’état de Silence, ouvert sur la trame profonde du monde et pas seulement sur le superficiel des stimuli sensoriels. Ou un truc du genre. J’repense aussi à la raclée prise contre l’agent Heart du CP9, cette prescience déjà apparue contre Raoul, le formateur du Cipher Pol. Le pouls du monde, tout ça.

J’nous vois, comme un peu flou, rentrer dans la grande salle devant. Pourtant, quand j’porte mon attention à un détail, une déchirure dans un costume, celle-ci s’éclaircit, semble plus proche sans l’être, genre un peu comme quand j’abuse de l’alcool. L’avenir se déroule, on rentre tous dans la pièce dont les portes se ferment brusquement derrière nous, plaques de métal suffisamment renforcées pour que y’ait que les crosses des fusils qui résonnent contre, sans rien d’autre.

Puis ça coupe et j’reprends une inspiration hachée, yeux ouverts au milieu du couloir, avec Prudence qui me fixe de ses yeux verts. Un peu avides, j’ai l’impression, mais j’sais pas à quel point la lumière me joue des tours. J’plisse mes mirettes.
« J’suis pas sûr, mais on dirait que quelqu’un claque la porte derrière nous.
- Arf.
- Le plus sûr, ça serait d’appeler le Commandant.
- Oui, évidemment.
- Il nous ordonnerait probablement de prendre la première voie de secours.
- Oui, probablement.
- Ca nous ferait perdre un temps considérable.
- Oui.
- On pète les portes ?
- Voilà ce que je voulais entendre ! »

Elle siffle et dit trois noms qui remontent, de bouche à oreille, la file des Marines. Deux gars et une nana remontent notre groupe, outils en mains, suivis d’un type de la scientos qui vient regarder ce qu’on fait. J’hausse un sourcil.
« J’ai quelques sappeurs dans mon unité. De l’Intendance, passés dans l’élite. Pas aussi subtil que la Brigade, mais ça suffit généralement, largement, à faire le boulot. »
Et, effectivement, les maillets tombent, ça tape, ça coupe, ça tranche, puis on voit les gonds des immenses portes. Quelques coups de plus, et c’est dégondé. On s’remet en ordre de bataille, et on entre.

Tous à l’intérieur et ça grince derrière nous. Mais le battant s’abat pas correctement, tombe sur le côté. J’ricane. J’veux bien qu’on aille vite. Pas tant pour le pari que pour profiter à fond de l’effet de surprise, et p’tet foutre le feu sous le cul des révolutionnaires qui se cachent dans la division. Révolutionnaires dont on n’a pas encore vu la couleur, putain.

Droit en face de nous, y’a un cliquetis menaçant qui vient. Celui de pattes qui tapent le sol, en nombre, quand elles se dirigent toutes vers nous.

Ouais, j’le sens pas.

Chiasserie.
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- On aurait pu utiliser des explosifs sinon, ça aurait été plus rapide.

D'accord, moins discret. Mais plus rapide. Plutôt que de devoir ramasser les marteaux et les maillets et attendre qu'ils donnent des coups dedans.

On entre et du bruit résonne. On est tous entrés et la porte devant s'ouvre. En fait je comprends pas pourquoi on s'est fatigués à empêcher la porte derrière nous de se fermer correctement si c'est pour quand même se jeter dans le piège.
Ils risquent la vie de leurs soldats parce qu'ils veulent pas être prudents, qu'ils préfèrent faire vite. Benêts.

On a tout juste le temps de se mettre en position qu'on se fait sauter dessus par des espèces de cafards de métal. Ils ont des pattes tranchantes, une carapace sûrement assez solide pour dévier des coups de couteau et ils sont assez rapides et plutôt gros. Comme un poing. Mais c'est pas le problème principal.
Non, le vrai problème, c'est leur odeur.

- Des cafardoeufs !! Bouchez-vous le nez.
On entend un mec crier derrière, sans doute un de la Brigade Scientifique. Ou quelqu'un qui sait vite trouver des noms marrants. N'empêche qu'il colle bien. Ou que j'ai mal entendu, mais dans ce cas c'est pas grave je préfère ma version elle est marrante et adaptée.
Parce qu'ils ressemblent à des cafards et que leur odeur, leur odeur ... ils puent comme ça devrait pas être possible. J'ai jamais reniflé d'oeuf pourri de ma vie. Mais quand je sens cette odeur, tout de suite je me dis "Hmm, fumet d'oeuf pourri et tranches de métal au menu". Sauf que le métal se sent pas avec cette odeur d'oeuf, du coup la métaphore elle tombe à l'eau. Puis je suis pas sûre que c'était vraiment une métaphore.

N'empêche que cette odeur nous a tous surpris. Comment des robots peuvent-ils puer autant ? J'ai eu des hoquets, je suis pas la seule. J'ai vu un marine vomir, je crois pas que c'était le seul. Des soldats expérimentés, qu'ont probablement connu le champ de bataille, ben ... l'odeur était vraiment forte il faut dire.

Puis là c'est devenu le gros bazar. Entre ceux qui ont tenté de se boucher le nez, celui ou ceux qui vomissaient, la discipline de la Marine d’Élite nous a quitté sans prévenir. Pour le coup, je me demande si la régulière aurait pas mieux géré, avec un officier compétent pour réagir et donner les ordres rapidement.

Parce que même si au final ça marche, les ordres qu'on a reçu étaient clairement pas du genre a remettre de l'ordre dans la troupe.

- On charge ! ordonne le Lieutenant Prudence à ses sections. Et le Lieutenant Angus qui, après pt-êtrre une seconde pas plus à hésiter, donne le même ordre.

On charge, on charge ... dans ce bazar, avec l'espace réduit dans lequel on est presque coincés, des gens qui partent dans les deux sens, l'odeur du vomi qui se mélange à celle d'oeuf dégueulasse .. au moins on a pas a aller très loin pour charger, à peine quelques mètres. Les robots cafards viennent pour nous affronter après tout.

- Mince, ceux qui se sentent mal, retournez à l'entrée, gênez pas les autres !!
J'entends Jadieu qui dit un peu la même chose que moi, puis qui continue à donner des ordres que j'entends mal eux. Moi j'ai ordonné l'essentiel, maintenant je me bats.
Enfin, j'espère que c'était l'essentiel. De toute façon c'est trop tard, je suis dans la mêlée. Enfin ce qui essaye de ressembler à une mêlée.
C'est plus souvent des coups de pieds que des coups de poings que je distribue à droite à gauche. Au niveau des Lieutenants, ça se voit qu'ils sont pas en danger. Les Sergents de Prudence, ils vont bien aussi pour ce que j'en vois. Le soucis, c'est que les cafards sont nombreux, du coup on a pas de ligne de front. Ou plutôt, elle a pas existé plus de quelques secondes, le temps que les premiers se faufilent entre nos jambes. Quand je pense que si j'avais plein de paires de bottes, mon pouvoir serait parfait pour résoudre ce problème ...
Mais c'est pas le cas, j'ai qu'une paire de bottes et je suis bien occupée de mon côté à écraser tout ce qui finit sous mes pieds, à faire gaffe à pas trébucher et ...
Je viens de voir un marine tomber par terre et se faire recouvrir de cafardoeufs. A peine le temps de le rejoindre et et je l'aide à se relever mais ... leurs pattes sont un vrai danger. Un sourire de sa part et trop tard, il est mort. Du sang partout. Crotte, je crois que j'en ai sur mon pantalon. Du sang, pas des cafards.
C'est dégueulasse. Et ce marine est mort alors que j'ai essayé de le sauver, ce qui est dégueulasse aussi. Vraiment trop nul.
Vr...
Pas le temps pour ça. C'est pas mes alliés qui sont censés mourir, surtout quand je les sauve, mes ennemis non plus si je peux faire autrement - habituellement je peux -, mais c'est un risque quand on est soldat et aïe !! Me suis faite coupée par un cafard.
Je saute et utilise mon pouvoir pour m'accrocher au plafond. Mes bras tiennent mes bras. Je suis hors d'atteinte des cafards, pour le moment en tout cas. J'ai une sorte de meilleur point de vue, d'ici. Et ce point de vue il me dit que ça va mal. Vraiment mal.

Les marines à l'arrière, les plus mal en point, sont en train de se faire submerger. Jadieu est avec eux.
Les autres, ceux qui ont chargé, sont en train de se faire submerger. Oui, eux aussi !

Les cafards ... faut leur détruire le corps ou leur arracher toutes les pattes. Même avec une seule ils continuent à essayer de .. d'avancer. De percer. De tuer.

J'ai ...
J'ai pas envie de redescendre ...
Je crois que j'ai peur.

Mais faut pas que je ..
si ?
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Putain, on est encerclé. Les cafardoeufs grouillent tout autour de nous, grimpent le long des jambes. J’avale la bile amère qui me traine dans le fond de la gorge. De la paume de la main, j’en dégage un qu’essaie de se glisser dans mon uniforme. Mon talon l’écrase dans un crissement métallique et il arrête immédiatement de bouger, pas comme un vrai cafard. J’saute et j’envoie cinq Rankyakus devant moi, qui laissent des cicatrices dans le sol et tranchent les bestioles en deux quand ça les touche.

Certaines remuent encore faiblement, se trainent vers nous sur les pattes qui restent en agitant leurs petites gueules aiguisées. Chiasserie de traquenard. Chiasserie de laboratoire. Chiasserie de chiasserie. J’lance un regard derrière moi pour voir Scorone accrochée au plafond, pendant que l’arrière-garde se débat, et recule à vue d’œil.
Prudence bondit partout, les bras recouverts par le haki de l’armement, un sourire tordu sur le visage. Ses cheveux volent autour d’elle alors qu’elle les écrase par poignées entières, chaque coup faisant trembler légèrement le sol autour d’elle. J’repense aux plans qu’on a vus dans le salle de réunion. La configuration, c’est en haut, des salles de tests, et en bas, un couloir, ou peut-être un bassin… Le plan se brouille un peu, en fait.

J’traverse les poches de résistance en donnant un coup de pogne ou de pied là où je peux pour donner un coup de main, jusqu’à arriver à côté des scientifiques, qui trônent au milieu d’un tas de glace en partie brisé. Des pattes s’agitent faiblement là où le gel a disparu, et d’autres gerbes jaillissent dès qu’un cafardoeuf s’approche un peu trop.
« Les canons ! Vous avez encore les canons ? Que j’demande, un peu essoufflé.
- Oui, oui, mais les cibles sont trop petites…
- Le sol ! Tirez au sol, là-bas, devant !
- Vous voulez stopper leur arrivée ?
- J’veux passer à travers ! »
Ma voix est un peu partie dans les aigus sur ce coup. Krueger fracasse des trucs plus loin, avec une grosse marmite et une louche. Ha. Presque de quoi faire naître un sourire. Je pensais pas qu’avoir des hommes sous sa responsabilité serait aussi dur.

J’cligne des yeux, j’évacue cette pensée. Le champ de bataille a jamais été le meilleur coin pour les états d’âme.
« Scorone ! Allez aider Jadieu ! »
Ma voix résonne par-dessus le tumulte de la bataille.
« Allez, les garçons ! Méthodiques ! A la crosse du fusil, vous les clouez au sol, ces putains d’insectes, comme dans votre bicoque en Amerzone ! »
Y’a que quelques grognements épars qui me répondent. A côté, les scientos placent leur trépied, assujetissent le canon, puis visent. La détonation fait tomber du mortier des murs, du plafond. L’obus s’écrase à dix mètres de Prudence, qui encaisse en se recouvrant encore davantage de haki avant d’être éjectée vers nous.

Elle tourne la tête en gueulant, mais l’explosion m’a rendu à moitié sourd, j’pense. Tous les Marines encore debout reprennent leurs appuis, et les cafards qui s’étaient figés le temps que ça se calme reprennent leur office. Y’a un cri poussé en bout de colonne, façon agonie. Alors qu’il s’arrête enfin, il reprend, encore plus tordu de douleur. A grands signes de main, j’dis à tout le monde d’avancer. Quand la fumée s’est dissipée, l’autre Lieutenante d’élite a examiné le trou relativement petit dans le sol, puis l’a agrandi à coups de pieds.

D’autres Rankyakus visent à empêcher d’autres cafardoeufs d’arriver. J’ai l’impression que ça s’arrêtera jamais. En tout cas, les Marines d’élite ont tous compris ce qu’ils avaient à faire. Ils sautent tête la première dans la fissure, les uns après les autres. Couloir ou bassin. Couloir, j’pense. Sûrement. C’est la voie M, une des voix de secours qui nous ramènera rapidement sur le parcours principal, j’pense.
Les scientos font un caca nerveux au moment de jeter leur matos. On leur dit que quelqu’un le récupèrera en bas. Ils hésitent. Un type avec un regard vicelard, un peu par en-dessous, les pousse tous d’une bourrade. Il boite. Puis il saute à la suite, sans un regard en arrière. J’vois Prudence remuer ses épaules, faire craquer sa nuque. Elle sautille deux-trois fois sur place.

« Tu fais quoi ? Tu vas pas rester quand même ?
- Regarde les fissures. »
Effectivement, y’a des lignes qui courent du trou aux murs, au plafond. Tous les affrontements, les robots, et l’explosion de l’arme expérimentale de la brigade scientifique, en plus de l’âge, ont prélevé leur dîme sur les locaux. Les derniers Marines sautent. Jadieu est bon dernier, couvert de sang des pieds à la tête, pour la plupart le sien, d’après les multiples coupures de son uniforme qui laissent voir ses plaies.
« Bon boulot, Jadieu. »
Il a juste un sourire crispé avant de se laisser tomber.

Devant nous, la marée de cafardoeufs continue d’avancer. Prudence me fait un signe de la tête et j’le place à côté d’elle. Le haki de l’armement recouvre son bras droit en entier, puis son torse. Je ferme et rouvre mon poing, avant de le bloquer sur un Tekkai Kempo. Dans un bel ensemble, on prend notre élan et on frappe le mur, côte à côte.
Mais on reste pas trop pour observer le résultat. J’note juste que l’impact qu’elle a laissé est vachement plus gros que le mien. Bon pour ma prestance, ça. On fait un roulé-boulé dans le trou du sol tandis que des gravats, puis des poutres métalliques tombent derrière, au-dessus de nous. Alors qu’on chute sur les quelques mètres qui nous séparent du couloir suivant, on se rééquilibre, pieds en bas, genoux légèrement fléchis pour amortir le choc.

J’sens quelque chose sous mes semelles, j’me plie en avant pour une dernière roulade. Mon pif touche de la flotte, froide. J’inspire par réflexe, l’eau me rentre dans les poumons. M’faut quelques secondes à tousser comme un perdu dans l’eau avant de revenir à la surface en crachant de l’eau par la bouche et le nez.

Perdu, c’était le bassin.

Déjà plus loin, les soldats s’aident à traverser l’étendue d’eau vers la terre ferme, histoire qu’on reprenne la route.

Ouais, j’vois à peu près où on est, en fait.
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Trempée. Suis pas la seule. On est tous tombés à l'eau. Les blessés ... merde, les blessés. J'ai mal à la jambe, là où j'ai été coupée. Puis je suis toute fatiguée, à cause de mon fruit du démon. Pas moyen de me sortir de l'eau tout seule. Comme l'autre fois, quand on m'a fait testé. Mais sans corde pour me ressortir, cette fois. Je commence à paniquer, sauf que je peux pas bouger. Comme l'autre fois.
Heureusement quelqu'un m'attrape et me traîne hors du bassin. L'eau froide ... faut sortir les gens de l'eau. Les indemnes et les blessés légers sont déjà en train de se charger d'eux-mêmes, mais les autres ?
Sur la berge, après avoir repris mon souffle et un peu d'énergie, je me mets à gueuler des ordres. Un autre gars, je crois que c'est un sergent de Prudence mais je vois pas très bien, fait de même. On manque de lumière ici. Certains marines font demi-tour pour aider quelqu'un d'autre. Ceux qui sont en état. Ou qui sont assez disciplinés ou inégoistes. Celui qui m'a sorti de l'eau, je crois que c'était Malik, il est reparti juste après m'avoir déposé.

On entend un énorme plouf. Doit être le canon ou le cuisinier, Salengro. Si c'est le canon, il va pas aimer l'eau. Si c'est Salengro ... peut-être qu'il flotte tout seul ?

Jadieu arrive à la berge, toussant et crachant de l'eau, soutenu par Malik. Maintenant que je suis au calme, je confirme. C'était lui qui m'a sorti de l'eau. Je le remercie rapidement, avant qu'il reparte dans l'eau. Il va attraper un rhume s'il continue à nager dans cette eau froide. Eh, on a même pas de serviettes en fait ! Heureusement qu'il y a pas de vent dans ces souterrains.

Finalement arrivent les Lieutenants, bon derniers. Des gars sont en train de sortir du bassin et d'aider les autres. J'espère qu'on va pas se faire attaquer tout de suite. C'est vraiment pas le moment de se faire attaquer.

On finit de sortir alors que les premiers cafards nous suivent. Enfin, ça a l'air. Il y en a quelques-uns qui réussissent à s'accrocher au plafond, et d'autres qui se loupent et tombent dans le bassin. Ca fait de la lumière, pendant que leur électricité grille dans l'eau. Ça dure pas.
Avec des lames en guise de pattes, même ceux qui progressent risquent de glisser et tomber à l'eau. Ils peuvent pas correctement se planter partout dans le plafond.
A la fin, y en a peut-être un ou deux qui arrivent au-dessus de nous, mais ils sont détruits avant de pouvoir blesser qui que ce soit.
Mais .. y en avait tellement de ces cafards. Comment ça se fait qu'il y en ait si peu ?

Je lâche Jadieu après l'avoir saucissonné et je rejoins le Lieutenant Angus.

- Vous avez fait quoi là-haut Lieutenant ?
- On leur a fait tomber le plafond sur la tête. Si certaines de ces horreurs en ont réchappé, elles vont devoir faire un détour. Rassemblez votre section, on y va.
- Va falloir quelques minutes. On est en train de finir de rafistoler les blessés, enfin ce qu'on peut. On manque de matériel et ce qu'on a est trempé. Sur l'ensemble des sections, on a perdu cinq ou six soldats. Et c'est sans compter ceux qu'on a laissé en haut.
Je pense .. je ...
On ferait peut-être mieux de remonter. Lieutenant.

- Et puis quoi encore ? Vous avez deux minutes, puis on poursuit.
- Mais ..
- C'est un ordre.
- Oui Lieutenant ..

Deux minutes pour remettre Jadieu en forme et aider ceux qui en ont besoin. Pendant ce temps le Lieutenant Angus rejoint le Lieutenant Prudence et ils commencent à parler entre eux.
Avec mon pouvoir, je vais plus vite que d'autres pour mettre des bandages, mais c'est quand même pas génial. Mes bras sont pas assez malins pour tous se débrouiller sans que je les regarde. Pas pour ça en tout cas. Puis on a vraiment pas de matériel adéquat si quelqu'un devait se casser la jambe ou quelque chose. Finalement on a eu de la chance que les robots-cafards tranchent la chair au lieu de briser les os, on a rien pour faire des attelles ici.

A un moment je vois que les scientifiques rejoignent les chefs. Ça se met à parler plus fort d'un coup. Une engueulade sur le canon manifestement. Le laisser pour que des robots le récupèrent ? Le sortir, alors que sa poudre est trempée et qu'on pourra sûrement plus s'en servir de toute l'expédition ? Ils sont pas d'accord et ça s'entend.

Finalement on gagne deux autres minutes avant que l'ordre du départ soit gueulé par les Lieutenants. Merci la Brigade Scientifique, pour le coup. Je crois pas qu'ils aient fait exprès mais ils nous ont bien aidé.


On est repartis. Direction l'objectif, toujours. En laissant le canon derrière nous, heureusement. On a pas vraiment les moyens de le transporter. Faudra juste le récupérer au retour, pour être vraiment sûrs qu'ils se le fassent pas voler par un robot. Enfin, plusieurs robots, parce qu'il est quand même bien lourd.


On a plus de scouts. Mirette est plus en état de trotter et c'est pareil pour l'autre qui nous reste. Les officiers préfèrent qu'on reste groupés, pour le moment.
Du coup, sans doute parce qu'il m'a vu tout à l'heure accrochée au plafond, Angus m'a envoyé en tête. Beuh. C'est pas gentil de sa part.

Ensuite on marche.
On marche.
On marche encore.

Puis on entend des voix. Deux. D'où on est, on arrive pas à les entendre correctement. Je cours, malgré ma jambe qui me tiraille. Je prends le virage, ouvre la porte d'où sortent les sons et débarque dans une grande salle. Là traînent des tas de bouts de métal, des robots en morceaux, des armes, tout. Et au milieu, penchés sur une table, deux mecs en blouse blanche.
Occupés à s'engueuler, le dos tourné, ils me remarquent pas avant que je sois juste derrière eux. Derrière moi, j'entends quand même les autres marines qui commencent à entrer dans la salle.

Avant que quelqu'un gâche la surprise, je les interpelle.
- Eh, vous êtes qui ?
Je suis juste derrière eux, j'ai pas marché discrètement, mais ils m'avaient vraiment pas remarqué à voir comme ils sursautent. Yeah, j'suis trop une pro de l'infiltration discrète.
L'un d'eux se tient même le cœur, tellement il a été surpris. Hum, faudrait pas qu'il meure de surprise quand même. Ca ferait mauvais sur mes états de service.
- Alors, vous faites quoi ici ?
Maintenant qu'ils sont tournés vers moi, je vois qu'ils se ressemblent beaucoup, même blondeur, même visage. Doivent être jumeaux. Ou frères. Ou l'un est le robot de l'autre. Ou alors .. hum .. j'ai pas d'autre idée.
- Ah .. euh.. on est ..
- Des scientifiques. De la Brigade Scientifique.
- C'est ça ! Exactement. On est des scientifiques.
- Et vous, vous faites quoi ici ? .. avec tout ce monde.
- Oh, on explore, on s'assure qu'il n'y a pas de voleurs et on détruit les robots qu'on trouve.
- Vous les détruisez ? Oh. C'est ..
- C'est bien. C'est très bien. Continuez comme ça. Mais ailleurs.

Le Lieutenant Angus nous rejoint, alors que Prudence .. nous rejoint aussi. Et les autres de la Brigade Scientifique qui étaient avec nous. Et le Cipher Pol. Et en fait un peu tout le monde, sauf ceux qui en profitent pour se reposer ou surveiller les portes de la salle. Y en a plusieurs.

- Vous êtes qui ? Je vous ai jamais vu ici. Ça c'est un des nôtres de scientifique.
- Ah, on est ..
- Moi je les ai déjà vu. Ils discutaient avec le chef l'autre jour. Et ça c'est un autre des nôtres.
- L'ingénieur général ou l'ingé-chef ?
- Je sais plus. J'étais occupé à surveiller la poele.
- Ton expérience sur les œufs de cailles des neiges ?
- C'est ça.
- Pardon mais en quoi consiste cette expérience ?
- Je recherche le temps de cuisson idéal pour ...
- On s'en fiche de vos œufs. C'est vraiment des scientifiques ces deux mecs ? intervient le Lieutenant Prudence.
- Je ne vous permets pas de ..
- En tout cas, c'est ce qu'ils m'ont dit quand je leur ai demandé ce qu'ils faisaient ici.
- Scorone, allez jouer ailleurs. D'ailleurs vous tous, si vous êtes pas de la Scientifique allez vous occuper de vos blessures ou je ne sais quoi. De l'air.
- Je ne ... oui Lieutenant Angus. Je joue pas d'abord. Et puis c'est moi qui les ai trouvés.
- Allez les comiques, vous avez des explications pour votre présence ici ?
- Nous des ..
- Comiques ?
- Alors ?

Grumpfh. Je joue pas d'abord. Il veut que j'aille en tête de la colonne mais quand je trouve des trucs ou des gens j'ai pas le droit de participer à leur interrogatoire. Cr ... Cré ... il est vraiment pas sympa.

Il veut que je joue ? Ben il va voir comment je joue. Je commence à fouiller les tas de métal qui traînent partout dans la salle. Je vais y trouver un truc intéressant et je vais le garder pour moi. Et ça sera tant pis pour lui si on se fait attaquer pendant ce temps et que je suis trop occupée pour pas le remarquer tout de suite. J'fais que suivre ses ordres, moi, en allant "jouer".
Gneihgneihgneih.
Oui bon, c'est sûr qu'il faudrait pas se faire attaquer, mais je vois pas ce que je peux faire d'autre d'intéressant. On a plus de quoi soigner davantage les blessés, ce qu'on avait est mouillé et si ça se trouve ça aidera pas mieux, et je vais pas me mettre à monter la garde. On a des soldats pour ça. Moi j'ai quitté la Régulière y a un an, c'est pas pour continuer à monter la garde. Non mais.

Tiens, c'est quoi ça ?
On dirait un bazooka, mais il a une drôle de tête.
Me demande s'il marche encore. Il a l'air plutôt vieux.
Allez, vendu, j'achète. Je l'emporte avec moi. Mais je suis pas folle, j'attendrais qu'on soit retournés au camp principal pour essayer de le faire marcher. Je sais qu'on a pas le temps de s'en occuper là maintenant.


Dernière édition par Gallena Scorone le Dim 6 Mar 2016 - 12:41, édité 1 fois
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J’mate les deux scientifiques. A côté de moi, les nôtres discutent. La plupart les ont déjà vus, peut-être bien, peut-être pas, c’était pas eux ce jour-là, tu sais, quand on a essayé le truc ?
« Ouais, bon. Vous les connaissez ou pas ?
- Probablement… »
J’me tourne vers l’ingénieur général, qu’est dans notre groupe.
« C’est vos hommes ou pas, au bout d’un moment ?
- Oui, oui, ce sont no-no-no-no-nos hommes.
- Ben dites-le avant, alors.
- On doit repartir, c’est ça ?
- Exactement.
- Nous, on va…
- … Continuer nos recherches ici. »

Skullson me jette un coup d’œil.
« Oui, b-b-b-b-bien sûr, fait le chef de la scientifique. Bon courage.
- Ouais mais nan. C’est beaucoup trop dangereux. On a failli y passer alors qu’on est quasiment une demi-division de la Marine d’élite. Vous serez plus en sécurité parmi nous.
- Ne vous inquiétez pas pour nous…
- … Nous disposons d’accès spécifiques quand nous nous déplaçons en petit comité.
- J’vais voir avec le patron.
- J-j-j-j-je suis d’accord, ils peuvent se débrouiller, dit l’ingénieur général.
- Je pensais au mien, de patron. Thorn, vous savez ? »

J’m’éloigne de quelques pas avec Prudence. Le CP3 s’approche aussi mais j’lui dis d’aller écouter ailleurs.
« On a encore les dendens, hein ?
- Oui, Angus. Tu veux vraiment te les trimballer ?
- J’les sens pas. Ils sont juste à côté du chemin qu’on devait prendre, et ils ont l’air putain de suspects.
- C’est des scientos, ils sont forcément un peu autistes.
- Pulu pulu…
- Oui ?
- Commandant Thorn ?
- Oui, Angus ? Prudence ?
- Je suis là.
- Tout se passe bien de votre côté ?
- Ouais. Secteur 3. Vous, commandant ?
- On avance, mais on est pas mal ralenti. Beaucoup de robots qui nous coincent dans des couloirs, des armes à feu. Pas trop de blessés, pour le moment.
- On est tombé dans un piège après un long fleuve tranquille. Des scarabées, des centaines. De vraies saloperies.
- Bon. Et là ?
- On a croisé deux types de la scientos qui trainaient dans le laboratoire, le genre pas net.
- Avéré ?
- Non. Ils veulent repartir tranquillement de leur côté.
- Comme vous le sentez. Je vous laisse, il y a une abomination mécanique en face. Gardez contact. »

Ca coupe.
« On va gagner le pari, à ce rythme, remarque Prudence.
- Le truc tout au fond essaie de nous faire arriver par petits groupes, que j’dis.
- Ca en fera plus pour nous, rétorque-t-elle en entrechoquant ses poings.
- Ouais. »

On revient chez les scientos et Skullson, qui nous regardent tous. Les jumeaux ont un vague sourire sur la gueule, et les autres discutent d’une expérience ou d’une autre. Y’a que l’Agent qui tape légèrement du pied.
« Impatient, Skullson ? Ta copine te manque ?
- Accouche.
- On embarque les deux rigolos.
- Quoi ? Mais on est…
- … Parfaitement aptes à rentrer !
- Oui, oui, ils p-p-p-p-peuvent rentrer, intervient l’ingénieur général.
- Non, non, on les prend avec nous, c’est trop dangereux.
- Mais p-p-p-p-puisque je vous dis qu’ils ne ri-ri-ri-risquent rien.
- Ecoutez, nous sommes à présent dans une opération de la Marine d’élite consistant à mettre un terme à l’apparition de machines meurtrières à Bulgemore. Seulement, la situation est complexe, avec des révolutionnaires qui n’hésitent pas à nous attaquer.
- Nous ne pouvons pas prendre le risque qu’ils se fassent capturer par les gris, qui leur extorqueraient des informations sur notre mission ou notre localisation, ajoute Prudence.
- Voilà. Donc ils viennent. Et si vous êtes pas d’accord, on peut tous vous foutre aux fers. Ce sera un peu chiant à trimballer, mais on fera avec. Ca sera pas pratique pour courir, pour vous, par contre. Des amateurs ? »

Ca grogne. Ca se plaint.
« J-j-j-j-je trouve cela sc-sc-sc-sc-andaleux ! S’insurge l’ingénieur général. Je ne laisserai pas des bourrins de l’élite me dicter ma conduite sur m-m-m-ma propre île ! Je…
- Les fers, donc ? »
J’adresse un signe de la main à un Marine qui attend, les menottes en main.
« Vous devez bien vous rendre compte qu’on est un peu plus nombreux que vous.
- Il y aura un rapport ! Des conséquences ! Qu’il fait alors que la colère semble le débarrasser de son bégaiement.
- On est la 20è division d’élite, les promotions, ça fait un moment qu’on s’asseoit dessus. Faites votre rapport, mon vieux. Mais pour le moment, vous marchez. Tous. »
Prudence les regarde tous d’un air torve, les doigts qui se crispent pour faire des poings. Clair que ça met pas en confiance. Si elle les passe à tabac, on est bon pour les porter, et j’ai vraiment pas envie de m’y coller.

« Maintenant que la situation est claire, on peut repartir ? »

Toutes les sections se remettent en ordre, puis en branle. Cette fois, c’est Prudence qui passe devant. Elle en avait vraiment envie, la pauvre. Elle voudrait pas se sentir privée de ses jouets. On a consulté rapidement la carte, aussi, pour être sûr. A ce rythme, on va arriver bien avant Thorn, Charme et Funeste.

Ou alors ce sera un autre traquenard.

Mais pour le moment, pas moyen. Les couloirs sont désespérément vides. Tout autour de moi, j’sens les Marines qui sont pas en confiance. Ils trouvent que ça puent le piège. Les scientifiques sont tous collés les uns contre les autres, et suivent le rythme en discutant à voix basse, aussi. Z’ont l’air de faire salement la tronche.

« Vous inquiétez pas. On a sûrement dû gruger un peu la défense mise en place en passant à travers le sol. Faudra un moment avant que ça nous retombe dessus, donc gardez l’œil ouvert. Puis Scorone est en éclaireur, tout devrait bien se passer. »

Ouais, tout ira bien, à part que les murs tremblotent un peu, la maçonnerie semble se détacher vite fait et que j’aime pas trop ça, plusieurs dizaines ou centaines de mètres sous terre.

Chiasserie.
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Encore et toujours sur moi que ça tombe le boulot. Mais au moins et même s'il fait moins froid plus on va sous terre, il fait quand même pas vraiment très chaud. Pas assez pour que je puisse me balader des heures avec les bras à l'air. Dommage, parce que ça m'aurait bien arrangé pour transporter le bazooka, d'avoir d'autres bras disponibles pour le tenir. Bon, c'est pas si grave, j'aurais qu'à le transporter avec mes bras bras qui sont couverts et m'occuper du cognage de méchants avec les autres, si besoin. Que ça soit mon vrai bras ou un bras magique, un coup de poing reste un coup de poing. Pareil pour tirer une balle de pistolet ou lancer un couteau. Sauf que les positions sont pas vraiment les mêmes donc c'est un peu plus difficile et souvent je suis moins précise. Manque d'entraînement, même si j'essaye de beaucoup y passer de temps. C'est pas facile, c'est clair.

Pas comme ces couloirs, ils sont assez sombres dans l'ensemble. Parfois on en a un qui éclaire bien, mais du coup les yeux sont pas habitués au plus sombre quand on quitte les couloirs bien éclairés. Puis des fois y en a dont les lumières clignotent, ça c'est les pires.
Parait qu'ils ont des ampoules qui éclairent depuis des centaines d'années ici. Même si en général ils allument pas et c'est en entrant dans les pièces qu'on doit le faire. Vu que c'est moi qui suit en éclaireur actuellement, c'est souvent moi qui me retrouve à chercher l'interrupteur.
Ça aurait été pratique, un denden qui sert juste à projeter de la lumière. Je pense pas que ça existe. Mais faudrait l'inventer. On prend un denden, on le fait se reproduire avec une torche et ça fera des dendens enflammés et .. hum ... ça risque d'être compliqué à transporter ça en fait. Sauf si on les range dans des boîtes, comme les lanternes ? Mais autant utiliser des lanternes à ce moment-là peut-être non ?
Sais pas. Faudrait que quelqu'un d'autre réfléchisse sur le sujet. Moi je réfléchis pas. Ça fatigue et ça fait mal à la tête et ça donne faim. J'ai vraiment pas besoin d'attraper faim, là. C'est vraiment pas le moment.


Je pousse une porte coulissante, qui grince à mort. C'est là que je le vois, ou plutôt que je l'entends, parce que je le vois pas très bien. Au début, je distingue juste une silhouette, à l'autre bout du couloir, vaguement humanoïde, avec deux bras et deux jambes. Comme si un bonhomme était vachement grand des bras et des jambes et pourtant tout petit du corps. Un corps plutôt rond, en fait
C'est peut-être un singe ? Mais il se tient vachement droit pour un singe.
Oh, et si c'était .. un ennemi ?
Ce qu'il dit semble le confirmer.

#INTRUS_DÉTECTÉS!345!DÉCLENCHEMENT_DE_L'AL#...

Un poing que je crée pour tester une idée rebondit contre du métal. Comme je pensais. Je suis déjà en train de charger avec mon vrai corps. Comme mes mains sont occupées et que je peux quand même pas défoncer du métal avec mes poings nus ou des balles de pistolets ou mes couteaux, j'ai qu'une solution. Utiliser mes gants de métal que j'ai aux mains, à mes vraies mains. Sauf qu'elles sont occupées à tenir le bazooka. Alors au lieu de donner des coups de poings, je lui enfonce le bazooka en pleine tête. Je lui défonce la tronche avant qu'il ait pu finir de déclencher l'alarme, comme il a dit. Allait le dire. Pas important, avec un trou dans la tête comme ça il peut plus dire grand chose.

...#ERTEbuzzzALbuzzALdriiinALbuzz#

Presque. Un second coup de bazooka le fait taire, définitivement. Solide ce bazooka. Même sans munitions il fonctionne bien pour taper les gens.
Quand je dis définitivement pour le robot, bien sûr, c'est que jusqu'à ce qu'on le répare. C'est pour ça que j'ai pas de scrupules à tuer les robots, les vrais. Parce qu'ils sont pas vraiment vivants d'abord et aussi parce qu'on peut les réparer après si on veut. Sauf s'ils sont vraiment trop abîmés.
J'enjambe la carcasse et je sors du couloir qu'il surveillait pour émerger dans une pièce ... non, une caverne plutôt. On a déjà vu plusieurs grandes salles depuis qu'on est ici. Mais là ... woa. On pourrait y faire tenir toutes ces grandes pièces, le hangar qui sert de camp à la Division et même le bateau de la troupe. Tous en même temps, même !

Mais c'est pas vraiment l'important, et puis on a pas le temps de ranger des pièces dans des cavernes. Ou même une seule caverne. C'est pas l'important !
Des robots qui m'ont pas encore remarqué sont rangés un peu partout autour de moi. Il y en a des grands, des petits, des qui ressemblent à des humains et d'autres qui ont l'air de grosses boules, ainsi que plein de modèles qui sont entre les deux. Comme si celui qui les avait construit hésitait entre deux modèles et a essayé de les mélanger avant de se décider sur l'un et de changer d'avis et de recommencer à travailler sur l'autre et ainsi de suite jusqu'à ce que ça explose dans une explosion de nougat et ... et ... j'ai envie de nougat maintenant.
Ils ont pas tous l'air tous jeunes, les robots. Y en a des tous rouillés. Des tous neufs aussi.

Y a plein de bruit provient d'un côté de la caverne, là où y a une espèce de grande grosse boîte en métal collée au mur. Y a de nouveaux robots qui en sortent, des comme j'ai dit, mais aussi des qui ressemblent à des animaux et des petits que de là où je suis je vois pas bien. Sûrement qu'il y a d'autres cafardoeufs dans le tas.


Ça dure pas longtemps, ma phase d'observation. Parce que même si la plupart des robots semblent pas avoir d'oreilles et qu'ils m'ont pas entendu casser leur copain, y en a pas mal qui ont des yeux. Et que même si ils doivent pas tous en avoir, ben y en a quand même assez pour qu'à un moment ils se disent qu'une humaine aussi mignonne que moi, ben elle est pas censée être là.

#INTRUS_DÉTECTÉS!889!DÉCLENCHEMENT_DE_L'ALERTE!889!ALERTE_ALERTE_ALERTE#

Uh oh. Plein de robots se mettent à crier alerte et à se tourner vers moi. De plus en plus de robots qui font de plus en plus de bruit. Ils ont pas encore attaqué, mais ils vont me rendre sourde s'ils continuent comme ça. Heureusement j'ai une botte secrète moi. Je fais apparaître des mains pour me couvrir les oreilles. Ahah !
Puis tant que j'y suis, je dégaine mes pistolets et mon fusil avec de nouveaux bras.

Et puis là, d'un coup, ça se tait d'un coup ! Y a une autre voix qui résonne dans la salle, elle sonne pas pareil que les autres. Mais quand même très robot. Juste pas pareil.

#Dé-dé-dé-dé-DéTruiSez_L'InTrus_!1!_E-e-e-ExTerMiNez_L'InTrus_!1!_N-n-n-NetToYez_Le_GaRaGe_Des_In-in-in-in-InTrus#

Les robots commencent à avancer. Heureusement, j'entends le reste des Sections qui arrivent derrière moi. Ils savent pas ce qui les attend ces robots. Ils savent pas qu'ils vont tomber nez à nez avec le Lieutenant Prudence.
Puis aussi Angus, je suppose.

- Alerte robots ! Ici, c'est moi qui fout les gnons !

J'ouvre le feu.
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J’attrape le bras de Prudence, qui s’élance déjà vers la masse de robots.
« Attends, putain !
- Mais quoi ? Les trucs sont là, on les défonce et c’est réglé !
- T’as vu combien ils sont ? Que j’chuchote furieusement.
- Et alors ?
- Et alors on va pas pouvoir ! On sait même pas quelles saloperies ils cachent !
- Mais si, ça se fait. Suffit de foncer jusqu’à trouver le patron et…
- Et quoi ? Nous, p’tet, les sergents, p’tet, mais les autres ? Tu crois qu’ils vont faire comment quand on sera enseveli sous les robots, chacun dans notre coin ?
- On les aidera et…
- Rien du tout, on assume une position défensive.
- Puis on frappe ?
- Ouais, quand on aura diminué leur nombre. »

J’jette un coup d’œil au couloir dont on vient. Suffisamment large qu’on puisse se mettre en bonne posture et juguler le flot de robots. J’aboie quelques ordres et les officiers et sous-officiers foutent tout le monde en position. Tout derrière, les scientos baillent aux corneilles en regardant la fabrique. Ils s’demandent sûrement comment ça marche, pourquoi, tout ça. Les deux jumeaux discutent tous les deux, aussi, de manière plutôt animée, un peu à l’écart. Et Skullson ferme la marche, jetant régulièrement des regards derrière lui, des fois qu’on soit pris en tenaille. Bon, enfin, j’suppose qu’il colle plutôt la brigade scientifique.

Devant, Prudence fait les cent pas en voyant les robots approcher et en exhortant les Marines à continuer à faire feu. Elle doit essayer de voir là où ça va taper le plus fort. J’lui adresse un signe de la main pour qu’elle se ramène.
« Quoi ?
- Faut appeler le patron.
- Pourquoi faire ?
- Pour voir où il en est, s’il est quelque part, des fois que.
- Ouais, bah vas-y. Mais grouille, ils arrivent. »

Le fait est que les monstruosités métalliques arrivaient effectivement, la plupart ne prenant pas la peine de nous arroser à distance. J’ai vaguement l’impression qu’en nous séparant ici, le truc qui contrôle tout ça comptait nous écraser au corps à corps pendant qu’il ralentit les autres avec des milliards de balles. Ca expliquerait pas mal de trucs.
« Pulu pulu pulu…
- Putain, décroche…
- bzzzgus ? Prudence ?
- Commandant ? On est dans l’antre de la bête.
- krrrend mal, bzzzemin.
- Je crois que ça capte pas très bien.
- Sans rire, Angus ?
- Thorn ? On essaie de tenir en vous attendant.
- Clac ! Fait la communication en se coupant.
- Oh.
- C’était utile de l’appeler, hein ? »

Pendant ce temps, la ligne formée par les Marines a plié un peu, au centre, au moment où les deux masses sont entrées en collision, avant de s’équilibrer.
« Va bosser, toi !
- Avec plaisir, rétorque-t-elle avec une révérence moqueuse. »

« Allez, soldats, on tient le coup ! Les troupes du Commandant Thorn sont en route pour nous rejoindre, donc ça devrait aller ! Et vous, les scientos derrière, vous avez pas des trucs utiles dans vos poches ? Des trucs qui glacent, des bombes ? »

Pendant qu’ils font leur inventaire, j’rejoins la ligne de front, dont des Marines sont extraits relativement régulièrement le temps de reprendre leur souffle, soigner une blessure ou, plus tristement, mourir dans un coin. Voyant un coin où ça a l’air difficile, contre un scolopendre géant recouvert de lame, j’prends la place d’une soldat dont le bras est couvert d’une longue estafilade, là où son sabre s’est brisé sur la carapace métallique.
Des pointes aiguisées passent juste à côté de moi alors que j’tourne le buste pour pas me faire toucher, puis j’saute sur le dos de la créature. Mes semelles patinent un peu sur la protection et j’tombe sur le côté avant d’arriver à la tête. Une griffe tente de m’arracher la mâchoire. J’la bloque à la base de l’articulation en utilisant le Tekkai Kenpo puis j’me raidis quand il bouge pour l’arracher.

Une de faite, plus que neuf-cent quatre-vingt dix-neuf ?

Les deux Marines encaissent ensemble, avec leurs armes devant eux, la tentative de morsure. Puis ils maintiennent leur position, solidement placés sur leurs appuis, et maintiennent les mandibules ouvertes. La gueule béante s’agite, tente de se dégager. Les pattes s’enfoncent dans le sol, crissent contre le métal des couloirs, mais les Marines tiennent bon, bougent ensemble. Marrant, c’est un couple, en plus, j’crois bien.
Pendant que j’pense au romantisme, un troisième arrive et enfonce un truc dans la gorge du robot, puis les autres le lâchent. Ils reculent tous ensemble tandis que le scolopendre se replie sur lui-même pour bondir. Mais un son sourd retentit, et la tête explose dans une gerbe de vis et de morceaux métalliques. Grenade à l’intérieur ? Bien joué, en tout cas.

J’me baisse pour esquiver un coup de patte, ou de tentacule d’un genre d’ours-poulpe. Les ventouses laissent échapper le même gaz que les cafardoeufs et j’manque de m’étouffer sur une inspiration malencontreuse. La bestiole fait quatre bons mètres de haut, et au lieu des bras, elle a directement des tentacules qui ondulent souplement. J'fais signe aux Marines que j’m’en occupe, mais j’sais pas s’ils le remarquent, occupés qu’ils sont avec les prochaines saloperies qui arrivent.

Derrière les robots, le stock disponible a pas l’air d’évoluer beaucoup. Ils continuent à sortir de la centrale de fabrication, tranquillement. Et de venir essayer de nous casser les bouche. J’espère que Thorn va se bouger les miches.

N’empêche, on a gagné le pari, si on est encore là pour encaisser à la fin.

J’fais une roulade sous quatre membres qui se plantent dans le sol derrière moi, puis j’saute souplement en prenant appui dessus, pour arriver jusqu’à la tête sans même utiliser un Geppou. Mon pied part dans un coup de pied latéral renforcé avec le Tekkai et un Rankyaku à bout portant, qui explose le crâne du Poulpours.

J’tourne sur moi-même en l’air pour suivre l’inertie et atterrir au mieux quand quelque chose s’agite à la frontière de ma conscience. J’reconnais le haki de l’empathie, j’vois trois tentacules aux pointes en acier jaillir du cou de la bête et m’transpercer. J’vrille en l’air en utilisant le Geppou de ma main droite pour me pousser, et elles fouaillent l’air à mes côtés.

Quand j’tombe au sol, j’vois qu’à la place de la tête, qui traine par terre pas bien loin, d’autres tentacules ondulent avec les autres. Putain, c’est pas les poulpes qui ont leur cerveau pas dans la tête ? Bon ben ça tient davantage du poulpe que de l’ours, ce coup-ci. Une vraie saloperie.

J’espère qu’on va tenir, putain.
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Les autres arrivent alors que les robots foncent pas tout de suite comme des fous. Enfin, c'est un peu bête de leur part parce que s'ils sont nombreux, moi je suis déjà en train de leur tirer dessus.
Quand on voit que les robots laissent passer des plus gros et des plus rapides en priorité, là je comprends pourquoi la masse a attendu un peu avant de venir charger.
Ils avaient envie de venir en masse. Puis en plus, sur plein de balles, j'ai pas dû en abîmer beaucoup. Y en a qu'un qui s'est complètement cassé quand il a pris une de mes balles, il devait pas être bien protégé du torse. Puis un autre qui a de la fumée qui lui sort d'un bras. Et deux trois qui bougent moins bien, doivent avoir un plomb coincé dans l'articulation.
N'empêche que sur le nombre de tirs que j'ai tiré, ça fait pas beaucoup.

Pendant la première partie de la bagarre, je suis en première ligne, avec ceux qui me rejoignent. Une fois les corps-à-corps entamés, je range mes armes à feu et les bras associés et je conserve juste mes vrais bras pour cogner avec mes poings, ainsi qu'une paire pour cogner avec le bazooka. Résistant ce machin. Je crois que c'est comme ça qu'on les faisait à l'époque. Ceux qui ont pas cassé avant aujourd'hui, en tout cas.

Mais les robots deviennent de plus en plus nombreux, on entend toujours leur "chef" qui crie des ordres, parfois avec des suites de 1 et de 2 qui se suivent sans faire de sens, parfois avec des phrases, qui semblent plus destinées à nous faire peur à nous qu'à diriger les robots.

Quand un groupe de cafardoeufs tente de me massacrer en rondelles, je m'écarte et les écrasent d'un coup de bazooka. Les deux qui y échappent, je les attrape par la carapace et les éclate en deux, crac, comme un os de poulet.
Une paire de robot se jette sur moi juste après ça. J'étais occupée, je les avais pas vu venir. C'est pas grave, je fais pousser des bras sur leurs épaules et crac, je leur arrache la tête et ... ça fait rien ? Comment ça ça fait rien ? Depuis quand arracher la tête de quelqu'un ça fait rien ? Leur cerveau il est pas dans leur torse quand même si ?
Par .. acquis de conscience, je vérifie. Comme la tête n'est plus là, je les démonte par le cou et retire tout ce qui traîne dans le passage de mes bras. J'y vais à tâtons, parce que comme les deux me tiennent toujours, je suis plus occupée à diriger des bras qui cognent des robots plus loin et à esquiver l'attaque occasionnelle qui vient vers moi.
Et même,  privée de ma vitesse, j'y arrive pas toujours. J'crois avoir entendu un os ou l'autre craquer. J'espère qu'il est pas cassé. Ou que c'était pas le mien d'os.

Finalement quand j'ai enlevé suffisamment de trucs, le premier robot me relâche. Le second non même s'il bouge plus il a l'air coincécassé, alors je profite de ma main libre pour lui casser les bras. Paf !
De nouveau libre de mes mouvements, je décide de m'y prendre autrement. Le but c'est de détruire les robots, mais y en a plein beaucoup trop. Alors j'vais aller casser la gueule à leur chef. Après avoir défoncé la gueule d'un espèce de tigre de métal, tout lent tout lourd tout gros tout pourri, je saute sur un des robots boule et m'élance dans les airs. La cave est vachement haute, mais ça m'empêche pas de faire pousser une colonne de bras qui tombe du plafond et à laquelle je m'accroche. Me faut un peu me balancer, mais après quelques tentatives j'arrive à me déplacer assez vite.

De là où je suis, je vois que tous les robots sont pas à essayer de nous écraser. Y en a qui partent par un couloir à gauche. Mais y en a encore plein plus qui sortent de la grande boîte qui crache des robots.
En me concentrant un peu, j'ai l'impression que c'est de là qu'elle vient la voix que je cherche. Le chef robot doit être près de la boîte.

Voyons voir si y a pas un robot avec une couronne dans les parages. Une couronne ou quelque chose dans ce genre-là. Je sais pas comment ils reconnaissent celui qui le chef, les robots. je suis pas robotoubib.

Woups ! Je viens de remonter d'un coup. Il a bien failli m'attraper ce robot-là. Il a des ressorts ? C'est une blague ? Pourquoi ils feraient des robots à ressort ?
J'en vois un autre qui sort de la grande boîte et qui vient immédiatement à ma rencontre, en bondissant.
... nan, c'est pas sérieux.

Ils s'adaptent aussi vite que ça ?!
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Les types de la scientifiques s'avancent avec leurs trucs qui gèlent. Quand ils peuvent, ils font que partiellement, clouant les robots au sol, bloquant leurs membres. Puis ceux qu'en ont trop, qui sont pas assez fracassés ou démantibulés, ils prennent le tarif complet. Celui où ils sont coincés de la tête aux pieds multiples dans un bloc de glace. J'vais et j'viens le long de la ligne de front, en donnant des coups de pogne dès que j'peux, dès que j'vois un endroit où y'a besoin où dès que j'vois une saloperie qu'a l'air plus méchante que les autres.

Et, bizarrement, plus ça a l'air méchant, moins ça l'est. Saloperie de constructeur à la con.

Scorone est partie en l'air avec ses bras multiples et le fruit de l'éclosion. S'bat avec d'autres trucs qui sautent partout. Des ressorts, de loin. Bah, s'démerdera, ça lui apprendra à abandonner ses hommes. Nous, maintenant, on s'planque dans les tas de glace, qui font quasiment un genre de muraille qu'on avait pas au début. Ca nous permet de les prendre petit à petit au fur et à mesure qu'ils passent la barrière, donc on les jugule mieux. En fait, ils arrivent suffisamment lentement pour qu'on leur tombe à dix dessus et qu'on les refoute à l'état de tas de boulons.

Puis y'a un temps de creux.

Un Marine grimpe sur une carcasse, jette un regard précautionneux de l'autre côté.
« Ca raconte quoi ? Que j'demande.
- Pas grand-chose, ça semble se préparer.
- Et Scorone ?
- L'sergent a cassé des trucs à ressort et recommence à tirer sur la chaîne de montage.
- Bon. Sortez les blessés de là, foutez-les derrière et administrez les premiers soins. J'crois qu'on en voit le bout. Tous ceux qui peuvent encore se bat...
- Ah, Lieutenant !
- Quoi ?!
- Des trucs sortent de la chaîne.
- Ressemblent à quoi ?
- Dur à dire. Des rectangles qui marchent, avec des bombonnes dans le dos ?
- J'le sens pas trop... »

J'l'ai vachement mieux senti quand ils sont arrivés devant le mur de glace. L'odeur, j'veux dire. Les gerbes de flammes ont fait fondre tout ça à toute pompe, et ça puait la mort. Le métal qui fondait, et le produit qui était utilisé pour produire le feu, ça fait un combo du tonnerre qui prend salement à la gorge. Quelques Marines ont mis en joue les boîtes rectangulaires, sans succès, les balles rebondissant sur l'armure métallique. Puis un projectile a touché la bombonne, à l'arrière. L'explosion a soufflé les trois robots qui étaient à côté, avant qu'ils explosent eux aussi. Des débris ont volé jusqu'à nous, touchant quelques soldats. Ceux qui avaient été dégelés ont commencé à s'agiter à nouveau faiblement, à moitié fondus, déjà abîmés.

« C'est bon, Marines, c'est gérable ! Ils doivent être à bout de souffle ! »

J'aurais mieux fait de fermer ma gueule. D'autres trucs sont sortis de la chaîne, avec les mêmes canons à feu. Mais pas de réservoir visible, juste une excroissance armée à l'arrière. Le truc qui commande tout ça a décidé de foutre une armure, putain. J'fais sortir un couteau de ma manche, nerveusement. Ca fait un moment qu'on est là, et ma p'tite armée commence à fatiguer. Entre les blessés et le fait qu'on court depuis le début de la journée, même sans notion exacte de l'heure, puis la bataille ici, j'ressens une certaine lassitude.
Prudence m'adresse un regard sans équivoque. Ouais, putain.

« Soldats ! On charge !
- Allez ! Du nerf ! Renchérit la lieutenante. »
Parfois péniblement, ils se relèvent, en s'aidant de leurs potes quand il faut. Puis on fonce vers les nouveaux robots, et surtout l'immense boîte opaque qui les produit. Ca doit se trouver à l'intérieur. Faut qu'on en finisse maintenant.

Un fracas retentit dans le couloir qui se trouve sur la gauche, puis un robot désossé vole jusqu'au centre de la pièce. Thorn fait irruption juste derrière, à l'entrée, et replaque ses cheveux pleins de sueur à l'arrière de son crâne en reprenant profondément son souffle. Son uniforme est maculé de saletés et de coupures, et les Marines derrière lui ont pas l'air spécialement mieux en point. Comme les miens en fait. On s'fige tous, on s'mate. Les saloperies mécaniques s'arrêtent aussi, le temps de décider de la marche à suivre.

#Re-re-re-gRouPez_AuTouR_dE_La_ChaînE_!1!_Dé-dé-dé-FenSe_TotAlE_!1!#

Allez, putain, avec les autres, une dernière poussée et...
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Les renforts sont arrivés. Pas très en forme, pas plus que les copains derrière. Moi non plus je suis pas très en forme. C'est épuisant ce que je fais. Encore heureux que les robots se soient surtout concentrés sur les autres marines et pas sur moi. Juste l'un ou l'autre qui se fait lancer dans les airs pour essayer de me percuter, ou un avec une flamme dans le dos qui le faisait voler jusqu'à ce que je lui plante la tête d'un autre robot dans son propulseur. Et ceux avec des ressorts, ils arrêtent vite de m'embêter. Surtout avec les jambes cassées. Ça fait mal un coup de bazooka. Peut-être que le réparer n'est pas nécessaire finalement.

Mais ça sera encore plus cool quand ça pourra faire des explosions. Ouais ! J'vais le réparer dès que je peux.
En attendant, concentration. Y a une bataille juste en dessous de moi.

Je remonte plus haut encore. C'est plus lent pour progresser, mais ils ont plus de mal à m'atteindre. Au final, ça va même un peu plus vite. Je rampe au plafond sauf que moi je suis tournée vers le sol et c'est mes bras qui apparaissent dans le plafond et me font avancer et tout.

Bon, vu que je reconnais aucun robot qui serait le chef, je vais m'y prendre autrement. En m'accrochant au mur devant moi, je lâche le plafond eeeeetttt ... je tombe ! Mais pas tout droit vers le sol. Non, je me rapproche de la grande boîte à toute vitesse. Toute vitesse. TOUTE VITESSE !!!
Puis je fais sortir des bras du sol pour amortir mon atterrissage et je les fais disparaître avant qu'un robot n'ait l'idée de les attaquer.
Puis là je réalise ce que je viens de faire. Je viens de me lancer, toute seule, à l'arrière de la masse de robots qui s'étaient regroupés quand le groupe du Commandant est arrivé, juste à côté de la grosse boîte qui, je le rappelle, crache des robots à assez grande vitesse.
J'ai pas le temps de me dire que c'est une mauvaise idée. En fait, j'ai pas le temps de faire grand chose que je me prends un coup de poing dans la tête.

- Eh. Faites gaffe.

Un second coup. C'est du métal, comme mes gants. Mais je suis bête moi ou quoi ?!
Avec mes pouvoirs, je fais un bond pour me retourner tout en renversant les robots devant moi. Non, derrière moi maintenant que je me suis retournée. Bref j'ai quelques secondes sans attaques derrière moi. Prise d'appui, esquive d'un troisième coup de poing - marrant, ce robot-là n'a qu'un seul bras - et je lui défonce le torse avec le bazooka tenu à quatre mains. Même que je l'ai balancé super fort et qu'il a renversé le robot derrière lui en tombant.
Moi je perds plus de temps. Quelques déplacements plus tard, deux trois robots évités, je me jette dans la grande boîte. J'vais les empêcher de construire de nouveaux robots.


Dans la grande boîte, y fait vite noir. Juste des étincelles et des éclairs qui éclairent un peu. Dur de me repérer. Pas de robots à l'intérieur, enfin des pas complets, des pas encore réveillés. Je casse ceux que je croise et m'enfonce dans la machinerie. Faut que je me faufile entre des tapis roulants et d'autres trucs de machines que je sais pas ce que c'est. Le problème c'est que si je commençais à tout casser, ça me prendrait super long .. zut, un cul-de-sac.
Hum ...
Je vais casser les tapis roulants. Ça sera un bon début.

Je reviens sur mes pas, à la lumière clignotante des machins qui fabriquent des robots. Evidemment, c'est pas avec mes ptits poings que je pourrais tout casser très vite.
Évidemment, j'ai trouvé pas plus tôt qu'aujourd'hui un énorme gourdin en métal. Oui oui, je parle encore du bazooka.

Après quelques coups, la première des lignes d'assemblage débloque complètement et le tapis se décroche. J'évite les morceaux de tapis qui volent un peu dans tous les sens avant que quelqu'un, ou quelque chose, l'arrête. Je passe à la ligne suivante.
Mais alors que je m'apprête à la détruire elle aussi, je vois sur la troisième ligne de petits robots qui défilent. Des cafardoeufs et d'autres choses. Je traverse la seconde ligne, manque de tomber parce qu'elle roule assez vite et par à-coup, reprend mon équilibre, le perd, tombe par terre mais du bon côté, me relève et écrase du pied un cafardoeuf qui vient de quitter la ligne pour venir vers moi. Pas tout seul. Y en a vite dix, vingt, si je fais pas vite y en aura encore plus.

Alors je sautille et écrase ceux que je peux, évite les autres, et surtout ... je fais un train de bras pour amener le bazooka à la machine. De là, deux paires de bras se placent et pilonnent le tapis. Bam ! Bam ! Bamm !
Jusqu'à ce qu'il casse.


#A_a_a_a_ArRêTez_Vos_Ou_ou_OuTraGes_!1!_Si_si_si_S'il_Vous_Plaît_!1!_Mourez_Vi_vi_Vite#

Là ! C'était pas exactement la même voix, mais elle avait l'air toute proche. Je distingue pas très bien, mais y a l'air d'avoir des petites marches un peu plus loin, qui mène dans un mur que j'arrive pas à bien voir avec toute cette ombre. J'hésite. Je casse la dernière ligne ou je vais voir ce qui se cache là-bas ?

Quelques volées de bazooka plus tard et les trois chaînes de constructions trop endommagées, je vais examiner l'escalier. Y a l'air d'avoir une petite porte. Je la pousse du poing, elle est pas peine plus grosse que ma main si j'ouvrais complètement ma paume et écartais les doigts. Une si petite porte dans une si grande boîte. Je me demande ce qu'elle peut abriter. Quelque chose bloque un peu.

#Ou_ou_ou_OusTe#
- Non et non.
#Allez_Vous_En_en_en_En#
- Prêt ou pas prêt, j'arrive.

Je pousse plus fort, j'entends un truc métallique qui en cogne un autre. Ça crisse pendant que j'ouvre la porte. Je vois pas bien ce qu'il y a et ... Aïe !
Je retire ma main de la porte, on m'a pincé le doigt. En fait, j'en retire aussi un tout petit robot, tout fin, accroché à mon doigt par une toute petite pince.

#Ren_ren_RenDez_Vous_Humain_!1!_Que_Je_Vous_Dé_dé_dé_dé_DéTruiSe#

Je l'attrape dans mon autre main pour pas qu'il puisse s'échapper.

- C'est une blague ?
#In_in_in_InTrus_!1!_Je_Vais_Vous_Ex_Ter_ter_ter_TerMiNer#
- C'est toi leur chef ?!
Dis à tes troupes de se rendre.

#Ja_ja_ja_JaMais_!1!_Je_Ne_CéDeRais_Pas_pas_pas_Pas#
- Ca te détruit si j'appuie là ? Ou là ? En fait n'importe où, t'as pas l'air résistant. Tu n'as pas besoin de tes bras ni de tes jambes je me trompe ? Je pourrais commencer par là. Bon alors, tu te rends ?

Il a pas l'air content. Enfin je crois, il a pas de sourcils à froncer. Mais s'il en avait, je parie qu'il les aurait super froncés. Parce qu'il a pas l'air content du tout.
N'empêche que quand je commence à tirer sur sa pince droite, il... ben ... il s'écrie rien, parce que c'est un robot et les robots ça crie pas. N'empêche qu'il dit quelque chose du genre :

#Je_je_D'acCord_Je_DonNe_L'OrDre_Main_main_MainTeNant_!1!_ Nous_nous_Nous_Avons_Echoué_A_Protéger_Les_LaBoRaToiRes_Du_CréATeur_!1!_ J'Ai_ManQué_De_ReDonDanCe##[/i]

Il crie tout une suite de 1 et de 2. C'était bien lui le chef. Super ! Je le savais. En réponse, dehors, les robots ne font plus un bruit. Fin presque, j'entends des bruits métalliques comme si y en a qui étaient tombés par terre. Sans doute qu'ils ont pris un coup au moment où ils s'arrêtaient.

- Ça veut dire quoi ça ? Redondance.
#Ri_ri_ri_RiEn_Du_Tout#
- D'aaccord. Ils sont tous comme toi les robots ?
#Au_Con_con_con_ConTraiRe_!1!_Tous_UNiQues_Pas_RemPlaÇaBle#
- Donc si je te casse, personne pourra reconstruire tous ces robots ?

Il ne dit plus rien. Il essaye même plus de m'échapper en se tortillant. Il y arrivait pas, mais là il essaye même plus. Je crois que j'ai mis le doigt dans le mille.

Je sors dehors. C'est confirmé, tous les robots sont immobiles. J'arrive pas à voir les marines de là où je suis, trop de robots.
Je commence à remonter jusqu'à mes lignes, en me faufilant entre les statues de fer. Ou de je sais pas en quel métal ils sont faits ces robots. Lorsque le petit roi-robot essaye de dire quelque chose, je l'interromps en appuyant légèrement sur son cou.

- Chut. C'est pas le moment de dire une bêtise.

Je sors finalement de la forêt de robots. Tous les marines sont là, en train de refaire leur position au cas où ce n'est pas fini, à vite soigner les blessés qu'on peut soigner. Oh ... zut. Ils sont quand même pas tous morts ceux qui sont par terre-là ?

Je vois le Commandant et le Lieutenant qui viennent vers moi, pas tous seuls. J'arrive pas bien à voir sur leurs visages. Ils sont furax ou ils sont contents ou ils sont fatigués ? Faut que j'invente un nouveau mot qui veut dire les trois à la fois ou je me trompe juste complètement ?


Je tends la main qui tient le petit robot devant moi et fait un salut de l'autre main.
- Sergent Gallena Scorone au rapport mon Commandant. J'ai capturé leur chef !
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Plus rien bouge sur le champ de bataille, à part les Marines qui se laissent tomber à terre, se mettent à côté d’un camarade blessé ou mort, et les médics qui circulent entre tout ce beau monde. Plus loin, Krueger sort de quoi faire un feu de fortune et une marmite, puis commence à jeter les ingrédients dedans. La cuisine pour se remonter le moral ? En tout cas, les soldats d’abord amusés par son manège se rapprochent petit à petit, s’accroupissent autour du feu, pour discuter, participer. Il fait bien son trou, le cuistot Salengro.

Et v’là Scorone, partie toute seule devant, qui revient avec un genre d’écrevisse grise, qui serait le patron. Sans m’attendre spécialement à un robot géant et intimidant, façon rouge et bleu et qui se transforme en charrette blindée ou envoie des lasers avec la bouche, j’dois dire que c’est assez décevant. J’veux dire, tout ça causé par… ça…

« Sergent Scorone, beau boulot, entame Thorn. Vous êtes sûre que les machines ne vont pas repartir ?
- Pas sûre, non, Commandant, mais il a dit qu’elles bougeraient plus. »
Quelques scientifiques s’approchent, et les gradés aussi qui s’occupent pas de la gestion du champs de bataille maintenant totalement immobile côté machines.
« C’est donc la machine qui servait d’intelligence centrale ? Une si petite taille, c’est incroyable !
- Je pense plutôt que l’écrevisse possédait les accès et qu’ensuite elle intervenait à partir d’un engin central.
- Oui mais elle a arrêté les autres machines une fois débranchée, non ? »

On suit les débats passionnés entre scientos d’un air perdu. Autant le début était compréhensible, autant ça nous passe un peu au-dessus de la tête. Finalement, tout d’un coup, l’un d’eux s’avance vers Gallena et, tellement vite qu’on n’a pas le temps de réagir vu qu’on est un peu surpris, tire d’un coup sec sur un truc qui dépasse de la carapace. Thorn a à peine le temps de lever la main, et moi j’tressaille juste, comme les autres.
« Voilà, j’ai retiré l’émetteur.
- Grmblblarg, font les autres grosses têtes.
- Hein quoi ? Font les Marines.
- J’ai retiré ce qui permettait à l’Ecrevisse de donner des ordres à distance. Donc normalement, tant qu’il n’est pas directement relié au terminal, il ne peut plus contrôler les robots.
#Aïe_aÏe_aïE_déc0nneXion_iMmi_Nen_nEn_neNte#
- Est-ce envisageable que c’était le terminal qui effectuait en fait la réflexion et qu’il ne fait qu’en profiter ?
- Tout à fait. Une hypothèse intéressante qui…
- Bon, coupe Thorn. Je pense que nous avons réglé le problème. On va donc pouvoir remonter. »

Il se tourne vers les hommes avec lesquels il est arrivé, fait signe.
« Amenez les prisonniers, alors.
- Les prisonniers, que j’demande ?
- Ah, oui, Prudence et toi ne savez pas. On a rencontré des révolutionnaires qui infiltraient également le laboratoire du premier Vegapunk. Mais ils étaient aux prises avec des robots quand nous sommes arrivés dans leur dos.
- Woah, le coup d’bol.
- Oui. Je pense que l’Ecrevisse comptait qu’on se tire dans les pattes pour nous ralentir ou nous écraser là. Mais nous avons rapidement fait front commun contre les machines. Et nous avons été plus rapides ensuite pour les coincer.
- Faut dire qu’ils étaient affaiblis, commente Charme.
- Huhu, ricane Funeste. »

Une longue file surveillée par une poignée de Marines fait son apparition. La plupart porte des blessures légères, certains plus graves, soutenus par leurs camarades. Ils sont tous menottés et reliés entre eux par des chaînes. Et ils regardent autour d’eux, voient les soldats blessés, affaiblis. Et tous les robots immobiles, certains dans des positions incongrues, en pleine attaque.

L’un d’eux, déséquilibré, s’écrase enfin dans un fracas métallique. Quelques Marines lèvent la tête, mais ils se concentrent surtout sur leurs blessures, ou celles de leurs camarades.

Un peu plus loin, les deux agents du CP3, Rockbell et Skullson, discutent à voix basse. On entend rien, et ils se sont justement mis à l’écart. Leurs yeux surveillent la colonne de prisonniers, la brigade scientifique, regardent si y’a des communications silencieuses qui se font. Mais les révolutionnaires ont les yeux vides, tristes ou désespérés de ceux qui savent que la situation ne va probablement pas s’arranger. Ceux qu’ont joué leur va-tout et échoué, p’tet. Ca fera du travail de les faire causer, en tout cas, mais j’crois que ça tombera pas sur moi.

Ce sera probablement pour la pomme de Rockbell.

J’ferme les yeux, j’les serre. Maintenant que l’adrénaline est retombée, j’ai comme un coup d’barre. Mal là où j’ai été touché, aussi, mais ça va. Ca m’rappelle Goa, la purge du Grey Terminal. Encore des souterrains. J’ai l’impression que les gens font que ça, des souterrains. A en devenir fou, surtout quand j’dois toujours les nettoyer, ha.

Il nous faut plusieurs heures pour remonter, tranquillement, avec l’Ecrevisse dans une boîte spéciale. C’est surtout les blessés et les morts qui nous ralentissent. On rapatrie même les macchabées. C’est pas au Cipher Pol qu’on ferait ça, sauf à vouloir effacer les traces. On porte tous notre charge, en tout cas, même nous autres gradés, des civières, des types qu’on porte au niveau de l’épaule. Avec des pauses fréquentes pour que ceux qu’arrivent à peine à marcher se reposent.

L’air se refroidit petit à petit, jusqu’à avoir un courant d’air perceptible qui rafraichit vachement. La sueur se fige, et on récupère nos capes, on remonte nos cols, tout ça. Un coup à attraper un rhume, ce coup d’froid. Dehors, il neige légèrement, mais la luminosité est forte et il fait pas si moche. La Brigade et la division de Bulgemore sont à la sortie, à nous attendre, en armes, des fois que ce soit pas un truc gentil qui s’amène. Thorn devant les rassure, et ils viennent apporter leur soutien logistique, nous aider à porter les gens.

Il faut pas tellement plus longtemps pour qu’on retrouve ce qui nous sert de barraquement. J’mate mes deux sections. On a subi des pertes, du genre un bon quart, et y’a les blessés plus ou moins graves aussi. Ca sent l’amputation pour Davy, entre autres, mais les docs lui diront. Ca se trouve, ils en feront quelque chose. Puis à Bulgemore, il pourra p’tet gratter une prothèse ? Enfin, il s’démerde.

J’hésite à ordonner un nettoyage du matériel. Faut tout le temps être aux aguets, parés au combat. Mais les autres sections sont toutes allées directement se reposer, ou discutent doucement autour des feux de camp en bandant leurs blessures. Humpf. J’peux bien les laisser, j’suppose… Juste pour cette fois. J’leur ferai mettre les bouchées doubles demain, tiens. Ou un entrainement ? Ils vont m’adorer. Faudra que j’vois avec Salengro s’il a retiré quelque chose sur nos révolutionnaires infiltrés.

Les scientos ont gardé l’Ecrevisse. Ils la gardent même plutôt jalousement, dans un coffre blindé, dans une salle blindée, sur un navire blindé. ‘Veulent l’étudier dans leur grande base à la pointe de la technologie. C’est après quelques jours qu’on décolle, direction Mégavéga, en direction d’une nouvelle mission. Et aussi des nouveaux effectifs, j’pense.

Avec tout ça, la traque révolutionnaire avance pas top, et Krueger a pas trouvé de saucisson non plus.

M’enfin, on a nettoyé Bulgemore, c’est déjà ça de pris.
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