L'hiver, le froid, mais surtout la neige.
Cette poudre blanche qui tombait délicatement du ciel pour adoucir les populations commençait déjà à créer une épaisse couche blanchâtre sur la ville. C'était la première fois que j'en faisais l'expérience, mais étrangement cela ne me paraissait absolument pas merveilleux ou fantastique. A vrai dire, presque rien ne pouvait m'émerveiller ou me surprendre à cette époque là.
- Maman regarde ! J'ai réussi à faire un bonhomme de neige !
Mon regard se portait sur cette petite fille qui devait sans doute avoir quelques années de moins que moi. Elle était emmitouflée dans un manteau de fortune, caractéristique de la population pauvre de la zone extérieure du royaume, tenant entre ses mains, déjà bien rougis par la froideur de la neige, un minuscule bonhomme qui ne payait pas de mine et qui commençait déjà à fondre. Son visage exprimait un émerveillement et une joie infinie et je ne pus m'empêcher de ressentir un petit pincement au coeur lorsque la mère de la jeune fille l'a pris dans ses bras pour la féliciter et qu'elles rentrèrent chez elles, posant au passage ce petit bonhomme de neige sur le bord de leur fenêtre.
Je détournais mon regard pour me remettre à marcher vers une direction inconnue tout en essayant de refouler ce que je ressentais intérieurement, des sentiments que je ne comprenais pas et qui m'effrayaient assez puisque je n'en avais pas l'habitude.
Cela faisait quelque mois maintenant que j'étais arrivée sur Saint Urea mais la ville ne m'était toujours pas familière. C'était un véritable labyrinthe dont les rues m'étaient inconnues et effrayantes. Je me contentais de rester sur les allées principales, vagabondant à la recherche de quelque chose dont je ne connaissais pas la finalité. A 13 ans j'étais une jeune fille perdue, sans rien et n'ayant pas de réel objectif, n'en cherchant pas non plus à vrai dire.
J'ajustais le fin gilet qui me couvrait les épaules et que j'avais "emprunté" sur un étendoir entre deux maisons il y avait quelques jours, pour me couvrir un peu plus même si cela ne servait pas à grand chose. La neige avait déjà commencé à imbiber mes quelques vêtements et j'étais frigorifiée, c'était d'ailleurs aussi l'une des raisons pour laquelle je marchais : pour me réchauffer.
Soudainement, je me stoppais net. J'étais arrivée sur les quais de l'île sans même m'en rendre compte à force de me morfondre et devant moi s'étendait l'infinité de l'océan, de tous ces lieux que je ne connaissais pas et qui me fascinaient.
Des lieux que je n'atteindrais jamais
Je commençais une nouvelle fois à me morfondre sur mon incompétence à faire quoi que ce soit, quelque chose qui était devenu banal à force, lorsque j'entendis des éclats de voix légèrement plus loin. Intriguée, je me dirigeais vers ces bruits sans me faire remarquer puis je me cachais derrière un tas de caisses en bois d'où s'échappait une odeur nauséabonde de poisson.
Une femme aux cheveux blonds platines, presque blanc, tenant un katana semblait engueuler deux jeunes adolescents. Les garçons avaient l'air effrayé et ne se firent pas prier lorsqu'elle leur dit aimablement de dégager. Elle attendit de ne plus les avoir dans son champ de vision pour passer sa main libre dans ses cheveux puis elle se retourna vers moi en courant et, sans que je n'eusse le temps de faire quoi que ce soit, elle plaça la lame de son katana sous mon cou.
- On ne t'a jamais dit que c'était mal d'écouter les conversations jeune fille ?
Je ne pus rien répondre car j'étais effrayée et qu'aucun son ne voulait sortir de ma bouche sous l'effet de la surprise.
Elle est sublime.
Des yeux gris entouraient son visage blanc comme la neige qui s'amoncelait autour de nous. Son expression trahissait de la haine, de la froideur mais aussi une grande soif de découverte. Elle était l'incarnation de la femme libre à mon sens. Mais en plus de tout cela, elle me rappelait un très vieux souvenir dont je n'arrivais pas à me rappeler.
Elle augmenta la pression de sa lame sur ma gorge me faisant revenir à la réalité et à la dangerosité de cette situation mais je cherchais toujours pourquoi son visage m'était si familier.
Je l'ai forcément déjà vu quelque part pour que son visage me soit si familier, mais ou ? Durant mes années d'esclavagisme ? Impossible car je n'avais pu voir personne sauf mon maître et les servants. Je n'ai pas pu la croiser dans Saint Urea avant où je m'en serais rappelée... J'ai l'impression que c'était lorsque j'étais encore plus jeune, avant que je me fasse enlever.
Et ce fut à cet instant que je me souvins de qui elle était.
- Vi... Vilma
Cette poudre blanche qui tombait délicatement du ciel pour adoucir les populations commençait déjà à créer une épaisse couche blanchâtre sur la ville. C'était la première fois que j'en faisais l'expérience, mais étrangement cela ne me paraissait absolument pas merveilleux ou fantastique. A vrai dire, presque rien ne pouvait m'émerveiller ou me surprendre à cette époque là.
- Maman regarde ! J'ai réussi à faire un bonhomme de neige !
Mon regard se portait sur cette petite fille qui devait sans doute avoir quelques années de moins que moi. Elle était emmitouflée dans un manteau de fortune, caractéristique de la population pauvre de la zone extérieure du royaume, tenant entre ses mains, déjà bien rougis par la froideur de la neige, un minuscule bonhomme qui ne payait pas de mine et qui commençait déjà à fondre. Son visage exprimait un émerveillement et une joie infinie et je ne pus m'empêcher de ressentir un petit pincement au coeur lorsque la mère de la jeune fille l'a pris dans ses bras pour la féliciter et qu'elles rentrèrent chez elles, posant au passage ce petit bonhomme de neige sur le bord de leur fenêtre.
Je détournais mon regard pour me remettre à marcher vers une direction inconnue tout en essayant de refouler ce que je ressentais intérieurement, des sentiments que je ne comprenais pas et qui m'effrayaient assez puisque je n'en avais pas l'habitude.
Cela faisait quelque mois maintenant que j'étais arrivée sur Saint Urea mais la ville ne m'était toujours pas familière. C'était un véritable labyrinthe dont les rues m'étaient inconnues et effrayantes. Je me contentais de rester sur les allées principales, vagabondant à la recherche de quelque chose dont je ne connaissais pas la finalité. A 13 ans j'étais une jeune fille perdue, sans rien et n'ayant pas de réel objectif, n'en cherchant pas non plus à vrai dire.
J'ajustais le fin gilet qui me couvrait les épaules et que j'avais "emprunté" sur un étendoir entre deux maisons il y avait quelques jours, pour me couvrir un peu plus même si cela ne servait pas à grand chose. La neige avait déjà commencé à imbiber mes quelques vêtements et j'étais frigorifiée, c'était d'ailleurs aussi l'une des raisons pour laquelle je marchais : pour me réchauffer.
Soudainement, je me stoppais net. J'étais arrivée sur les quais de l'île sans même m'en rendre compte à force de me morfondre et devant moi s'étendait l'infinité de l'océan, de tous ces lieux que je ne connaissais pas et qui me fascinaient.
Des lieux que je n'atteindrais jamais
Je commençais une nouvelle fois à me morfondre sur mon incompétence à faire quoi que ce soit, quelque chose qui était devenu banal à force, lorsque j'entendis des éclats de voix légèrement plus loin. Intriguée, je me dirigeais vers ces bruits sans me faire remarquer puis je me cachais derrière un tas de caisses en bois d'où s'échappait une odeur nauséabonde de poisson.
Une femme aux cheveux blonds platines, presque blanc, tenant un katana semblait engueuler deux jeunes adolescents. Les garçons avaient l'air effrayé et ne se firent pas prier lorsqu'elle leur dit aimablement de dégager. Elle attendit de ne plus les avoir dans son champ de vision pour passer sa main libre dans ses cheveux puis elle se retourna vers moi en courant et, sans que je n'eusse le temps de faire quoi que ce soit, elle plaça la lame de son katana sous mon cou.
- On ne t'a jamais dit que c'était mal d'écouter les conversations jeune fille ?
Je ne pus rien répondre car j'étais effrayée et qu'aucun son ne voulait sortir de ma bouche sous l'effet de la surprise.
Elle est sublime.
Des yeux gris entouraient son visage blanc comme la neige qui s'amoncelait autour de nous. Son expression trahissait de la haine, de la froideur mais aussi une grande soif de découverte. Elle était l'incarnation de la femme libre à mon sens. Mais en plus de tout cela, elle me rappelait un très vieux souvenir dont je n'arrivais pas à me rappeler.
Elle augmenta la pression de sa lame sur ma gorge me faisant revenir à la réalité et à la dangerosité de cette situation mais je cherchais toujours pourquoi son visage m'était si familier.
Je l'ai forcément déjà vu quelque part pour que son visage me soit si familier, mais ou ? Durant mes années d'esclavagisme ? Impossible car je n'avais pu voir personne sauf mon maître et les servants. Je n'ai pas pu la croiser dans Saint Urea avant où je m'en serais rappelée... J'ai l'impression que c'était lorsque j'étais encore plus jeune, avant que je me fasse enlever.
Et ce fut à cet instant que je me souvins de qui elle était.
- Vi... Vilma
Dernière édition par Aoi Fujita le Sam 16 Jan 2016 - 22:35, édité 4 fois