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Froide Science

Rappel du premier message :

J’abats mon roi pour prendre le pli et j’jette un regard autour de moi. Le ciel s’est couvert et la température a vachement chuté, donc on est tous engoncé dans des capes façon fabrique de base de l’armée. Au moins, elles tiennent bien chaud. J’ramasse les deux-trois piécettes pour lesquelles on joue sans conviction, pour passer le temps, et j’regarde le pont.

Scorpio, en tout cas, il a pas menti quand il a dit qu’il allait m’aider à être plus discipliné. Il m’a envoyé comme taupe dans la vingtième division d’élite à la recherche d’éléments perturbateurs, voire révolutionnaires. J’ai repris ma vieille identité de lieutenant d’élite Angus, que j’avais déjà assumée à Goa. Résultat, à part quelques missions bidons rajoutées pour renflouer un peu le truc dans la quasi-année qui a eu lieu, le dossier respecte presque la réalité. Ouais, bon, y’a que Goa de vrai, dedans.

Funeste tire une tronche pas possible en face de moi. Il aime pas perdre. Ca l’améliore pas, le lieutenant d’élite Funeste. M’a surpris, la première qu’on m’a dit que c’était son surnom, mais pas parce qu’il a une sale gueule. C’est parce que quand il sourit, c’est pire. Et c’est vrai.
Le commandant d’élite est encore dans sa cabine, il va pas tarder à sortir. L’est du CP3, d’après les informations que j’ai eues, et il est là pour faire le même boulot que moi. En renfort, j’ai aussi l’agent Krueger, célébrité locale du CP5, comme moi. Simple matelot d’élite, à se demander comment il fait pour s’intégrer, vu comme il est gros, ce qui le fait pas trop pour un Marine.

Tous sur le gros cuirassé de la division, la rumeur comme quoi on arrivait s’est vite répandue, et si les gros durs font comme s’ils s’en fichaient, tout le monde regarde l’air de rien l’île carrément hivernale qui nous attend. On voit pas grand-chose, le ciel se couvre, se refroidit, et la neige se met à tomber drue. Un sale vent se met à souffler, aussi.

On arrive en plein blizzard.

Même dans la tempête, j’peux voir la touffe rose de Gallena Scorone, Sergent d’élite, avec qui j’ai brièvement collaborée à Reverse Mountain. Encore qu’elle se souvienne pas du tout de moi, et c’est pas plus mal, pasque j’étais trouffion avec elle. Les autres visages défilent, avec leurs profils, leurs habitudes, et ce que j’ai découvert d’eux. Un révolutionnaire s’y cache peut-être. Ha.
Quand on accoste, tout le monde est engoncé dans son matos, et le commandant Edward Thorn sort enfin de sa piaule, puis du navire par la passerelle posée par des Marines zélés. Sur le quai, un sous-fifre nous attend, nous fait le laïus de l’accueil. Pendant qu’on commence à descendre en bon ordre, le bateau qui nous accompagne achève aussi ses manœuvres d’approche.

La Brigade scientifique, rien que ça. Ouais, on va se les cailler sec. Y’avait un vieux labo du premier Vegapunk ici, avec pleins de saloperies technologiques à l’intérieur. Depuis un moment, tout ça déconne pas mal, avec des robots tueurs qui courent partout dans la neige en faisant ce pour quoi ils ont été conçus.
La Marine sur place fait bien ce qu’elle peut, mais ça suffit rarement, et ils ont eu des soucis, donc l’administration d’un vice-amiral quelconque s’est dit que foutre l’élite et la scientifique sur le coup aiderait à juguler tout ça. L’élite, nous, pour bourrer dans le tas, et la Brigade pour ramasser les p’tits morceaux et s’assurer qu’on casse rien de trop important.

Le Commandant d’élite échange quelques ordres avec le planton de service, qui appelle un des autres Marines qui surveillent le port. Le gars approche, et on distingue qu’un bout de pif crochu sous toutes les couches de fringues. Frileux. On sourit, moi et les premiers gars descendus.
« V’vous marrez à cause du froid ? V’verrez, comment à force il rentre dans vos os et donne l’impression de jamais vous quitter… Enfin bref. Les barraquements où vous serez établis. Gardez deux sections sur le bateau, qu’on m’a dit, au fait. Parés à bouger, parés à faire feu, tout ça, avec une double-garde nuit et jour. Des pirates qui passent dans le coin. Suivez.
- Ouais, on suit. »
J’adresse un signe de la main à mes deux sections, et rapidement les autres lieutenants me suivent aussi. J’ai perdu trace des quelques gens que je connaissais dans la foule de la division, mais on se retrouvera rapidement. On est mené vers une mairie abandonnée, ou alors un genre de préau public, marché couvert, que sais-je. En tout cas, à l’intérieur, pour le moment, ça pèle. Le seul avantage, c’est qu’on est à l’abri de la neige et du vent. Avec tous les soldats, ça se réchauffera vite et dans quelques heures à peine, j’suis prêt à parier que ça schlinguera autant qu’au fond de mes bottes.

J’distribue quelques ordres en regardant le coursier se barrer, retourner à son poste, après nous avoir indiqué où se trouvait le quartier général, dans lequel se trouve Thorn avec le chef de la scientifique et le patron du coin. Il viendra nous faire un débriefing plus tard, j’suppose, et nous filer nos premières missions détaillées.

J’lâche mon paquetage au milieu de mes sections, bien ordonnées par mes sergents, et j’pars en balade dans le campement de fortune qu’on établit. Prendre la température des hommes, tout ça.

Ils doivent croire que j’surveille tout et tout le monde.

En fait, j’me la touche juste grave pendant que les autres bossent à établir les feux de camps et compagnie.

Pas si mal, la hiérarchie, quand on est du bon côté.
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Bordel de dieu ! Alors c’est quoi maintenant ? Des pirates hein ...

Franchement ... Cette île a tout pour faire chier ! Des marin d’élite indisciplinés, des brigadiers scientifiques vendus, des gris, cette saloperie de vermine et cette putain de blessure qui me fait douiller !
Avant de combattre les Révolutionnaires, j’ai activé mon Radiant Core sur la dernière fréquence pour améliorer mon métabolisme. A croire qu’il faut endolorir tout le corps pour aider une plaie à cicatriser plus vite. Mais il me fallait bien ça pour pouvoir me battre sérieusement. La lardasse n’est pas complètement refermée et elle continue à me tirailler mais je vais faire avec. De toute façon, je n’ai pas tellement le choix et vu la bataille qu’on vient de livrer, je crois que j’aurais pu m’en tirer avec pire que des ecchymoses.

En parlant du combat, Meredith et moi sommes effectivement aperçu d’une chose. Vu l’angle qu’a donné le “Lieutenant” Angus à son cou pour éviter la balle, je suis certain qu’il s’agit de Kami-E. Ma rousse de cheffe s’en est également aperçue, donc nous pensons qu’il est en réalité bien plus que les apparences veulent bien nous montrer.

M’enfin ... Ce n’est pas capital pour le moment. Si nous n’agissons pas, le croiseur ne va faire plus qu’un avec le fond de la mer.
Je scrute à l’horizon pour essayer de deviner et comprendre la situation à bord, et apparemment, les pirates ont déjà abordé le navire de la Marine. Je me tourne donc vers ma cheffe.

- Avec votre permission ...

Et je fais volte-face à Angus, un petit rictus narquois niché dans la commissure de mes lèvres, le ton désinvolte.

- Etant donné que vous semblez maîtriser le Rokushiki, “Lieutenant” Angus, je vous propose que nous allions tous trois au front avant le gros des troupes, histoire d’aider nettoyer le croiseur de l’intérieur.

Je me jette en contre-bas, suivi par ce dernier. Cette fois, c’est moi qui mène la danse. Meredith va pour s’accomplir, mais se retient au dernier moment, puis se retourne.

- Ah, et Sergent Scorone, n’essayez pas de nous imiter. Vous ne maîtrisez ni le Soru, ni le Geppou. Et puis, on a besoin de vous pour le commandement.

A son tour, elle se jette. Une sorte petite course intestine commence. Nous traçons le chemin à coups de Geppou pour amortir notre chute ou pour franchir les quelques obstacles qui nous séparent du croiseur, et de Soru pour arriver le premier à bord.

Avant que nous posions le pied sur le pont, la bataille y fait déjà rage. Donc nous parvenons à nous glisser dans le tumulte sans aucun mal. Enfin presque.
Alors que je vais pour dégainer un Ran Kyaku dans la nouvelle vague d’assaillants, un des pirates déjà à bord me tire dessus. J’ai à peine le temps de me tourner pour l’éviter, du fait, la balle écorche un peu ma peau, et la lame d’air s’évanouit dans le vide.
J’atterris dans une mêlée, chacun de nous est séparé et je ne m’inquiète pas pour eux. Il n’y a pas d’arbre à bord pour gêner Angus. Alors certes, il y a des mats, mais actuellement, je m’occupe davantage à utiliser mon Frozen Inside pour donner des coups infusés de Tekkaï et pour les encaisser sans broncher.

Une fois la petite troupe mise à terre, Meredith m’interpelle.

- Björn ! Dans les cales !

J’obéis immédiatement et m’y rends sans plus tarder.
A peine entré, un pirate m’assaille de plusieurs estocs que j’esquive à l’aide d’un Kami-E endiablé. J’en arrive même à enrouler un bras sur un des siens et m’en sers pour le projeter contre une paroi. Le reste n’est que du menu fretin qui se bat avec notre menu fretin, sauf peut être l’autre gaillard du fond. Je me fraie un chemin jusqu’à lui, sans prêter attention aux duels qui se déroulent, même si parfois ils semblent désavantagés. Il semble m’attendre, un sourire carnassier lui fend le visage, les murs sont étrangement couverts de gribouillis bariolés et si j’en crois mon intuition, il s’agit de Color Trap.

Et pour s’en assurer, rien de mieux qu’essayer. Donc je donne mollement un coup de poing factice en direction du visage de ce pirate et ma main est directement déviée sur la rune rouge.

Bingo.

Il s’approche de moi avec une petite dague, comme s’il voulait me piquer pour s’amuser. De l’autre main, je le chasse mais elle aussi finit sa trajectoire. Je m’aperçois de ma stupidité et de sa ruse. Hmpf. Bien joué, sale chien.
D’un pas de côté il passe derrière moi et je sens qu’il fait quelque chose. Non, il ne me poignarde pas, mais je devine qu’il trace une rune. Faut que je me dépêtre vite fait de là, et c’est ce que je fais en assénant une Gelure, un Soru du bout du pied, dans la rune, qui se brise en même temps que son support.
Je me tourne vers lui, il rigole et d’un signe de tête, il me fait comprendre de regarder derrière moi.

- D-Désolé Agent Skullson !

Trois marins d’élite qui me foncent dessus, lame au clair, prêts à fondre sur moi. Les pirates qu’ils affrontaient se marrent en comprenant ce qu’il se passe. Je me prépare avec un Tekkaï Utsugi, ou Iced Mirror comme j’aime l’appeler. Je comprends qu’il a tracé un symbole dans mon dos. Mais pour le moment, je préfère entraver mes nouveaux faux ennemis. Les lames s’abattent, mes bras les parent, les leurs morflent du fait que je leur ai renvoyé le coup, ça me laisse une fraction de seconde pour me débarrasser de ma cape molletonnée.

Coup de poing. Dans la face.
Je passe ma main sur mes lèvres, du sang a perlé.

- Hoy, le charme est rompu !
- Vous êtes sûr ? J’ai pas pu retenir mon coup ...

C’est ça, profite bien de la situation sale mouetteux. Je lui lance un regard noir en songeant à l’ordre de Meredith : ne pas appliquer les mêmes règles qu’eux, nous devons être l’exemple.
Le pirate profite de cette “diversion” (j’aurais davantage dit “douce ironie”) pour dessiner une nouvelle rune. Ce que je ne lui laisse pas le temps de faire en lui éclatant la tête contre. Au sol, je l’achève d’un plat du pied infusé au Tekkai en plein visage.

Mais c’est sans compter que les marins d’élite commencent à lui porter secours en se ruant sur lui et lui tapotant le visage pour qu’il reprenne confiance. Encore un symbole, mais lequel ? Laquelle de ces foutues marques sur les murs fait effet ? Un peu stressé, je passe ma main rapidement pour tenter de les effacer au moins en partie. Sauf que leurs adversaires s’approchent d’eux pour les égorger ou les suriner par derrière. Je me rue sur eux et leur assène un Shigan. Les Marins recouvre leur volonté et reprennent loyalement leur duel que j’aide à terminer en participant à la petite sauterie moi aussi.
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Putain, des pirates qui veulent prendre notre beau croiseur. J’raconte pas l’humiliation si ça arrive. A la vingtième, on est quand même censé être teigneux. Va pas falloir y aller de main-morte. On finit à peine de faire le ménage parmi la piétaille sur le pont que les deux agents se précipitent vers les entreponts. Possible que le patron des pirates soit en bas, ouais, ou essaye d’aller au centre de contrôle.
Les autres Marines, ceux qu’on avait laissé derrière, arrivent enfin. J’essuie distraitement mes couteaux sur le cadavre d’un forban puis j’regarde par-dessus le bastingage. Le bateau avec lequel ils sont arrivés gîte salement, mais j’sais pas si c’est à cause du trajet pour venir jusqu’ici ou s’ils ont été canonnés au près.

Scorone et Jadieu sur le pont.
« Jadieu, descendez nettoyer les entreponts, la soute, l’intérieur. Voudrait pas qu’il en reste un planqué dans tout ça. Des Marines et les deux connards y sont déjà, mais forcez pas trop pour ces derniers, ils se démerderont sûrement. Scorone, avec moi. »

Là où les autres sont descendus par le premier escalier venu pour aller au plus près des combats, on s’dirige vers la cabine de commandement. Avec un peu de bol, on y croisera le capitaine, vu que c’est un coin un peu important. Des coups de feu retentissent dans le couloir qui y mène. Tous tassés contre un mur, on attend que ça se calme.

Ca se calme pas, putain.

« Scorone ? Utilisez votre fruit, là, que j’ordonne.
- Oui, Lieutenant. »
Elle ferme les yeux une fraction de seconde, p’tet pour visualiser l’intérieur de la coursive, qu’elle a déjà dû visiter un paquet de fois. Des cris étouffés retentissent, et j’attends pas de voir s’ils sont tous dans les pommes pour foncer dans le tas à coups de Soru. Maintenant que j’ai déjà bien utilisé le Rokushiki, autant boire la coupe jusqu’à la lie, heh ? Les bras disparaissent quand j’arrive, mais les miens remplacent bien ceux du sergent d’élite.
Et, avec toute la troupe juste derrière moi, on les nettoie rapidement. Un surin dans un œil, un autre lancé dans une jugulaire, puis un coup de paume dans un gros pif dont le carthilage s’enfonce avec un craquement de mauvais augure. Une balle à bout portant rebondit contre le métal des murs avant de s’enfoncer, sans vitesse, dans le sol. Avec les autres, pas de soucis. Quand on s’arrête quelques secondes, j’note que Scorone a des blessures superficielles sur les bras. Marrant, j’ai pas souvenir.

Dans la grande salle de commandement, avec vue plongeante sur le pont et appareils de communication, y’a le patron et sa garde rapprochée. Un grand escogriffe aux cheveux noirs de jais, la barbe pareille, et évidemment un tricorne rouge délavé par les intempéries. Il est dos à nous, et se retourne doucement pour l’effet théâtral. On a affaire à un artiste, j’crois.
Son sourire émaillé de chicots noirâtres est plutôt du genre effrayant, mais j’pense pas qu’il fasse beaucoup d’effet aux autres. On est tous des gros durs dans l’élite. Toute sa bande est du même acabit que lui, encore qu’un peu moins usée. Ca sort les armes avec des clinquements du plus bel effet. D’un rapide mouvement des poignets, j’sors deux couteaux qui apparaissent dans mes pognes.

Puis on se jette tous sur le côté pour éviter les coups de feu qui touchent les pauvres types restés au mauvais endroit et ricochent sur les appareils de la Marine. Un denden explose en étant transpercé, à côté de moi. Putain, ils vont tout casser, ces cons. J’me jette dans la mêlée, suivi de mes copains. J’fonce directement sur le capitaine en laissant quelques estafilades derrière moi.

On croise le fer, mes surins en croix contre son cimeterre.
« Je suis le Capitaine Dmitri Helo…
- M’en fous, clamse ! »

On s’sépare puis nos armes s’entrechoquent. Il tape pas comme une fillette, et manque de passer ma garde avec son arme sensiblement plus lourde que les miennes. Autour de nous, le fracas des combats fait rage.
« J’ai vogué seul les mers de Gran…
- M’intéresse pas, meurs ! »

J’lâche un couteau pour balancer un Shigan Bachi, qu’il pare de son sabre, m’laissant une ouverture pour balancer mon second. Il l’attrape, mains nues contre la lame, avant de le jeter distraitement derrière lui, les doigts en sang.
« J’ai chassé des rois des mers à mains nues !
- M’en cogne, crève ! »

Il balance un coup de taille vers ma tête, que j’esquive en me baissant. Deux nouveaux couteaux jaillissent de mes manches et le haki de l’empathie me prévient que sa lame va faire un retour au ras du sol. J’saute au-dessus et vers l’avant, épingle la main qu’il m’envoie pour m’écarter d’un de mes planteurs. L’autre trouve une épaule, rippe sur l’omoplate et reste coincé sans que j’arrive à le ressortir.

On tombe au sol.

Il a lâché son arme, qui lui servirait pas à grand-chose dans ce contexte. Ses doigts se plantent dans mon foie, m’arrachent un râle de douleur. A cause de la position, j’arrive pas à envoyer un Shigan dans sa gueule. On roule au sol. Il termine en haut, arme un coup de poing qui s’écrase contre mon bras renforcé au Tekkai. Mes jambes, avec l’aide du Kami-E, remontent et se croisent autour de son cou. J’le projette tête la première par terre.

J’me dégage et un couteau s’enfonce sous son aisselle, tandis qu’un autre transperce un poumon. Une bonne chose de faite. Aux autres.

D’ailleurs… J’jette un regard autour de moi.
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Le Lieutenant part, accompagné des Cipher Pol, nous laissant derrière dans la neige.

- On fait quoi Sergent Jadieu ? Vous avez plus d'expérience que moi.
- On ramène les blessés au camp, les prisonniers également. Et la moitié des valides pour les accompagner.
- Oh ... la moitié ? Et les autres alors ?
- C'te question. On va pas laisser les manges-merde et la crevure s'amuser tous seuls. On y va aussi !

Nos ordres rapidement donnés, enfin surtout ceux de Jadieu pour le coup, on se sépare en deux groupe. Le mien, pas grand monde au final, se dirige en vitesse à la suite des chefs. On est quoi, six sept ?
Ça suffira.


Sur le pont, on retrouve le lieutenant. Il a fini de nettoyer apparemment.
On le suit, il donne de mauvais ordres. Non, là je suis de mauvaise foi. C'est un très bon ordre pour tout le monde, sauf moi ! Des coups de poings à l'aveugle, je peux, mais c'est quand même pas évident. Heureusement qu'en arrivant j'ai pu avoir une idée vague d'où se trouvent les pirates avant qu'ils ouvrent le feu sur nous.
N'empêche, cette fois c'était le bon moment pour arracher un bout de mur et s'en servir comme bouclier pour attaquer. Pas tout à l'heure dans la forêt avec des ennemis sur plusieurs côtés. Me voilà blessée aux bras.
- M..zut !


On s'affronte dans la salle de commandement. Pas grand chose à en dire. Le lieutenant s'occupe du chef pirate, on défonce les autres pirates. Je suis franchement désolée pour eux, mais ils méritent même pas que je prenne le temps de donner trop de détails à leur sujet. Ils étaient pas intéressants assez. Pas même une seule arme marrante ou un style de combat impressionnant.
Quoi la Danse de la Grue Bourrée ? C'est ta tête que je bourre de coups vilain pirate. Et c'est quoi Glorious Escaping Husband Style ? Je parle même pas la langue et ça m'empêche pas de t'empêcher de filer en t'attrapant les pieds à l'aide d'une paire de bras. Puis de te cogner la tête contre le sol, parce que tu arrêteras peut-être de crier des âneries comme ça.
Et ça, c'était qu'un de tous. C'était. Pas. Intéressant. C'était juste ennuyeux et heureusement assez court. J'ai pris des coups en plus, ça se répercute sur mes vrais membres. C'est vraiment nul ça. Ca peut même être dangereux. Je vais plus jamais donner de coups à l'aveugle comme ça moi. Comment je peux esquiver des coups si j'ai aucune raison de savoir qu'on essaye de me cogner ? Ben je peux pas, voilà. Et le sens du toucher, il remplace quand même pas la vue ici.

Le lieutenant finit juste avant que le soldat Malik achève le dernier pirate. Je grimace. Il aurait pu le faire prisonnier quand même. C'était pas plus compliqué à ce point-là de leur bataille, Malik avait le dessus. En plus il avait pas l'air si excessivement dangereux ce pirate-là. D'ailleurs, Malik a eu le dessus.

- Et maintenant Lieutenant ? On fait quoi ?
« Maintenant Scorone ? On nettoie la crasse qui reste et on jette les morceaux par-dessus bord. »
- Oui Lieutenant. Et les prisonniers Lieutenant ?
« Quels prisonniers ? Oh, eux. Jetez-les à l'eau aussi. Ou amenez-les au camp avec les autres, m'est égal. »

Ahah. Il rigole hein ? ... Autant que rigolait Ishumilézard, sans doute. Ils sont tous comme ça les Lieutenants d’Élite ? Ils tuent les prisonniers ? Mais ils sont malades dans leur tête ou quoi ça va pas bien ?

Après avoir pris le temps de nettoyer le navire, des pirates qu'on jette à la mer, de nos morts qu'on réunit sur le pont en attendant savoir quoi en faire, on se regarde, un peu gênés. Puis on repart vers le campement, ne laissant que les survivants du croiseur et un groupe de marines accourut depuis le camp dans le vieux batiment où on campe, afin de surveiller les deux navires, croiseur comme vaisseau pirate. Eux après les révovillains, on aura pas eu une super journée. Des pertes dans notre section, d'autres dans celle du croiseur. Pas génial.
Les deux gars de Jadieu, fin un homme et une femme donc euh ... soldats ? Les deux soldats de Jadieu comparent leur tableau de chasse en rigolant fort. C'est un moyen de se rassurer comme un autre. Mais ils me cassent un peu les oreilles. Au moins Malik les accompagne pas pour ça.
On était quoi, sept ?
Deux morts. Une fe... deux soldats morts.
C'est quand même plus simple à dire, soldat.

C'est moins personnel. Même si je connaissais pas leurs noms.
Retour au camp, accueil de ceux restés là-bas et du reste des valides de notre escouade. Les révos, complètement fouillés et ligotés, sont alignés contre le mur au fond. Je sais pas ce qu'on va en faire. L'idéal serait de les envoyer être jugés, mais ici, à Bulgemore ? Il y a pas de bateau prison qui va bientôt passer, que j'en sais.
Je sais pas. Mais je pense que j'ai pas envie de savoir.

On a bien des médecins ici non ? Ils sont cachés où déjà ? Ah non, d'abord il faut écouter le Lieutenant résumer aux absents ce qu'ils ont loupé, féliciter tout le monde, dire que les morts ont fait leur devoir, blablabla. C'est plutôt court. L'avantage d'être dans l’Élite je suppose. Et d'avoir un Lieutenant feignant. On avait pas souvent de morts dans la régulière, mais c'est pas croyable comme c'était long.
Le Lieutenant part dans la tente du Commandant, pour y parler de choses d'officiers. Moi, je vais chercher un médecin. J'en ai quand même bien besoin.

Atchi.

En plus à courir et faire du sport dans toute cette neige, je crois que j'ai attrapé un rhume, même avec mon manteau.


Atchi.
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