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Arc I - La Voie du Sabre

Jour I, 18h30.

Après de longue heures de navigation à l'aveugle, Genkishi avait finit par apercevoir l'île et s'était donc mit à ramer désespéramment afin d'y arriver. Sa barque entrait maintenant dans le port du village, le seul visible depuis la mer. L'île était après tout relativement petite de ce qu'il avait pu voir, et faire le tour du propriétaire ne devait pas excéder trois jours environ.

Une fois arrêté au port, il amarra sa barque en l'accrochant avec une corde, reliant le bateau et le quais de bois sur pilotis. Il y avait pas mal de monde à cette heure-ci, et Genkishi remarqua que la place plus loin était plutôt animée, malgré le fait qu'il fasse pratiquement nuit.

Il se dirigea alors vers la grand place, source des bruits, et fût ravit de comprendre que c'était encore l'heure d'aller au marché, qui durait apparemment toute la journée jusqu'à 22h00 si il en croyait les affiches présente un peu partout autour de l'événement.

- Génial ! Je vais pouvoir trouver à manger ! s'exclama t-il.

Il se dirigea alors vers un stand de crêpes, et alors qu'il s'apprêtait à passer commande, son porte-monnaie vide le rappela à l'ordre. Quel calvaire ! Il mourrait de faim depuis des heures, et au moment de trouver des vivres, il ne pouvait les acheter.

Il regarda alors autour de lui, puis subtilisa une crêpe non garnie du stand d'un vieil homme qui regardait ailleurs, trop occupé à vendre ses produits. Le jeune homme s'éloigna ensuite et alors qu'il prenait le détour d'une rue, un homme face à lui, plaça un sabre sous sa gorge et dit calmement :

- Je ne savais pas que les touristes étaient autorisés à voler.

Genkishi le fixa sans dire mots, lâchant presque sa crêpe. Il répondit ensuite :

- Désolé ! Mais je meurs de faim... Je paierais quand j'aurais de quoi !

Le vieillard, car oui, la personne se trouvant face à lui était plutôt vieille, rengaina son sabre et prit Genkishi par le col, le tirant vers un endroit éloigné de la ville. Après quelques minutes de marche, le pauvre prisonnier tenta de se défaire de son emprise mais le vieux le fit tomber au sol.

- On se calme la jeunesse ! Je te lâcherais quand on sera arrivé à Kawai.

Genkishi se contenta donc d'admirer le paysage tandis qu'il se faisait traîner par un vieil homme, qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Le chemin qu'ils avaient prit était peu praticable, et bientôt, ils commençaient à gravir des marches, à flanc de montagne. D'après la boue qui s'accrochait à ses doigts de pieds, il avait plu il n'y a pas longtemps.

Après de longues minutes de marche sans dire un mot, ils arrivèrent dans un petit village retiré, entouré de champs. Il se trouvait sur un plateau montagnard, et il y faisait apparemment bon vivre. La nuit venait de tomber, et les gens semblaient rentrer chez eux.

- Bien petit, je vais t'amener à mon école, tu pourras te restaurer et te reposer.

Le jeune homme fit un peu la moue, se demandant un instant si il pouvait lui faire confiance, mais, après réflexion, il n'avait pas de meilleurs plans que celui-ci. Ils arrivèrent finalement en face d'un grand bâtiment à l'architecture travaillée et typée asiatique, et le vieillard ouvrit la grille.

- Bienvenue à l'école du sabre fin de Maître Chun ! Pour ce qui est du maître, c'est moi, Chun.

En guise de réponse, le "prisonnier" se frotta l'arrière du crâne et répondit :

- Ah... Bah moi c'est Genkishi ! Et, merci de votre hospitalité.

Ils entrèrent donc et le vieillard amena de quoi manger et boire. Ils prirent donc le dîner, pour qu'ensuite le vieux l'emmène à une chambre.

- Bonne nuit, nous parlerons de votre cas demain. dit-il en fermant la porte coulissante à double tour.

Dans quelle histoire Genkishi s'était-il encore fourré ? Il n'en avais pas la moindre idée...
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-Pourquoi tu t'intéresses à maître Chun ?
-Je m'intéresse aux gens bizarres. J'ai un petit carnet, j'aime bien le remplir d'histoires. Ça occupe mes jours de congés.
-Sérieusement ? Tu ferais pas mieux de te trouver une bonne femme plutôt, mon gars ?
-On dirait ma sœur. Sauf qu'elle a eu assez de mômes pour nous deux réunis. J'ai pas trop la fibre paternelle. Ni maritale.
-Un coureur, alors, hein ? Si tu veux, j'connais une petite adresse pas dégueulasse, sur les docks. Tenue par une matrone de jadis, avec de ces b...
-Non, sans façons. Maître Chun, du coup ?
-Ah, j'ai compris. Ton truc, c'est plutôt les mecs, c'est ça ? Hinhin, bien vu le coup du petit carnet. Coquinou, va.
-T'es pas malin pour un type qui sait faire une pâte à crêpe et vivre de son commerce tout en se faisant voler quotidiennement par de la jeunesse fraichement débarquée.
-Rooh, c'est bon. Teh, avec des gars comme toi on doit pas rigoler tous les jours à la poste de Tanuki.
-Si t'es pas content, tu peux aussi te trouver un fournisseur de farine dans le coin.
-Nan. Trop cher, East Blue. A cause de la racaille qui y pousse.
-Maître Chun, alors ?
-Un type complètement bipolaire. Un coup il menace des gens, un coup il leur paye à boire. Des fois, y'a pas une seconde d'écart entre deux comportements contradictoires.
-T'es sûr qu'il est réputé, point de vue martial ?
-Il était pas comme ça avant. C'est l'âge. Ou peut être le fait d'avoir eu trop de disciples cons. Mais attend, y'a mieux : il a une sale tendance, qu'est en train de pas mal niquer sa popularité dans le coin. A chaque fois qu'il passe à Shimotsuki, il y récupère de la racaille. Un petit voleur, un petit assassin, un petit cambrioleur. Quelques fois, des petites p...
-Il en fait quoi ? Il les prend comme élèves ?
-Il appelle ça « l'école de la deuxième chance ». Et neuf fois sur dix, ses protégés essayent de se barrer avec sa bourse, sont frustrés dans leurs tentatives (il se défend, le vieux), et se vengent sur les voisins.
-Mokay.
-Bon, tu peux me le dire, maintenant ? Pourquoi ça t'intéresse ?
-J'ai un colis pour lui. Et j'aime toujours bien savoir à qui je livre.
-Et ? Me dis pas que c'est vrai, le carnet.
-Si, si. Mais ça m'aide surtout à voir chez qui je peux squatter une nuit ou me faire offrir un verre. Les joies du facteur.
-Oh ! Ahahah. Sacré malin.
-D'ailleurs, pour ce soir...
-Oui ? Ah, mais, non, ce soir, j'ai un truc qui fait que... me fais pas ces grands yeux... raaaah. Bon, d'accord, on s'arrangera.
-T'es un client modèle, Sam.

* * *

Ce jour là, c'était son jour de congé. Il avait bien encore une livraison à faire, celle pour maître Chun – vraisemblablement, des armes en bois d'import. Il s'était dit qu'un maître ne ferait pas un scandale pour douze heures de retard dans une livraison. Ces jours-ci, les choses étaient calmes ; il servait de relais depuis plusieurs mois sur East Blue, il y prenait ses marques doucement, en suivant n'importe quelle piste. Il commençait à sentir quelles puissances jouaient, quelles régions souffraient le plus, ceux qui s'étaient le plus résignés. Il était globalement toujours étonné de trouver un comportement nonchalant chez la plupart des gens du coin. Sûrement l'habitude d'être harcelé par la piraterie qui devait finir par lasser ; une piraterie jeune et régulière, spécialisée dans les petits délits et les grandes déclarations sur fond de médiocrité. North Blue suivait la logique inverse qui lui valait la réputation de mer dangereuse : peu de gens se lançaient sur les mers ; ceux qui le faisaient savaient qu'ils devaient braver les flots les plus démontés des quatre, et les habitants les plus farouches des blues.

Il se rendit donc au dojo de maître Chun, son énorme sac de service sur le dos, ses deux besaces sur les flancs et traînant derrière lui son chariot de livraison. Tout était pratiquement vide ; il sifflait dans l'air du matin, entre sa barbe et sa moustache glacées par la rosée.

-Maître Chun ! Un colis pour vous !

La porte du dojo s'ouvrit presque aussitôt, laissant apparaître un visage ensommeillé qui fit sourire Tren.

-Tiens. Maître Chun enverrait donc ses disciples voler des crêpes au village d'à-côté ?

Le jeune homme sursauta. Le sourire de Tren était froid. Il avait du, par le passé, faire avec très peu. Il lui était arrivé de mendier un bol de riz. Mais il avait toujours eu une aversion profonde, héritée de son père, envers les voleurs à la tire.

-Appelle ton maître. J'ai un colis à lui remettre. Et aussi deux mots à lui dire, d'artiste martial à artiste martial.
    -Tu peux me rappeler pourquoi je dois te suivre déjà?
    -Nous avons un contrat. Tu ne vas pas me dire que tu as déjà oublié les termes de notre accord?
    -Pff, tu m'as pris pour qui. Quand je donne ma parole c'est jusqu'à la mort. Moi je suis un homme un vrai.
    -Trêve de familiarité. Je te rappelle que je suis ton capitaine et que je n’apprécie pas ce genre de langage.


    Yul Brynner est un mercenaire avec une petite réputation sur Est Blue. Le voilà au service d'un jeune pirate qui l'oblige à porter un énorme sac rempli de bien précédemment voler sur Sirup. Le duo prend la direction de Kawai et non ce n'est pas un hasard pour rencontrer certaines personnes. En réalité c'est dans ce village qu'a passé une bonne partie de sa vie notre cher Tsumetaidesu. Après avoir suivi des chantiers qu'il connait sur le bout des doigt le voilà qui frappe à la porte d'une belle petite maison fleuri.

    Une femme fait coulisser la porte et juste après elle saute dans les bras de son fils. Vous l'avez sans doute compris, la belle femme rousse aux yeux rouges n'est pas la sœur mais bien la mère de notre pirate. Elle semble jeune mais vous savez, vivre au contact de la nature et avec un herbologiste ça rajeunit. Madame Kizoku invite les hommes à entrer et c'est ce qu'ils font.

    Après avoir ôté leurs chaussures ils s'installent en tailleur autour d'une table basse.  Une petite discussion a lieu pour prendre des nouvelles et tout cela se termine avec la proposition de prendre du thé. Tsumetaidesu accompagne sa mère pour aller cueillir des feuilles fraiches et c'est dans la serre qu'il revoit son oncle Timon qui a de moins en moins de cheveu. A ce stade ce n'est plus une calvitie, on peut presque dire qu'il est chauve.

    -La livraison de Nostal n'est pas encore prête. Ralala.
    -Besoin d'un coup de main?
    -Oh oh oh. Tsutsu, vient dans mes bras mon garçon. Alors tu as déjà trouvé le one piece?
    -Haha, pas encore mon oncle. Cela prendra pas mal de temps.
    -oh *déception*. Sinon, c'est pas de refus.
    -De?
    -Du coup de main voyons. Tu peux prendre ces trois bacs d'herbes et les livrer à maitre Chun s'il te plait. On est déjà en retard allez file file.
    -Mm... Comme au bon vieux temps.

    Vous ne rêvez pas, avec sa famille le pirate est une personne douce et agréable. Le thé sera donc pour plus tard. Avec son compagnon Tsumetaidesu quitte la maison et part en direction du dojo. Sur la route le mercenaire se permet une réflexion qui peut sembler anodine ou non.

    -Eh ben. Elle est charmante ta mère.

    Le fleuriste s'arrête de marcher sur le champ. Son visage redevient aussi froid que d'habitude, le regard terrifiant prêt à faire quelque chose pour le moins déconseiller par la société. Alors que Brynner porte deux bacs et lui un, il peut rapidement dégainer sa rapière et mettre la lame sur la gorge de son compagnon.

    -Ceci est mon premier et dernier avertissement. Pas un mot sur ma mère, pas une pensée, tu ne la connais pas, pour toi elle n'a jamais existé, quand tu la vois tu lui dois obéissance et respect. Un pas de travers et je me passerais sans hésiter de tes services.

    Pas d'émotion dans ses paroles, il n'élève pas non plus la voix, il parle aussi froidement qu'il l'ait. Sauf que ça ne plait logiquement pas à Brynner qui a encore du mal à se faire à cette idée de recevoir des ordres.

    -Hep. Rappel moi ta profession? Fleuriste c'est bien ça non? Et moi... Mercenaire. Tu peux jouer au petit capitaine mais reste bien à ta place avant que je décide de t'explosée.  Si je me rappelle bien du contrat, si je te bas tu ne serras plus mon capitaine.
    -Nous en reparlerons plus tard, je préfère qu'il n'y est pas d’effusion de sang avant mon départ de l'ile.


    Il y a une certaine tension entre les deux et ils ont par ailleurs attirer l'attention de ceux qui se trouvent à l'entrée du dojo qui se situe à une dizaine de mètres. Les pirates arrivent au niveau des autres.

    -Voici la livraison de maitre Chun. Pour un total de 3.000B


    Dernière édition par Kizoku D. Tsumetaidesu le Sam 28 Nov 2015 - 20:59, édité 1 fois
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    Jour II, 8h00.

    La nuit avait été longue et reposante pour Genkishi, il avait pu reprendre des forces après son voyage en mer et les mésaventures de la veille. Cependant, il ne se doutait pas du réveil auquel il allait avoir
    droit.

    Alors qu'il avait encore les yeux fermés, et dormait toujours à poings fermés. Le Maître Chun le frappa sur le ventre, à l'aide d'un shinaï. La réaction du jeune homme ne se fit pas attendre et il beugla alors, à moitié réveillé :

    - AÏE ! MAIS CA VA PAS DE RÉVEILLER LES GENS COMME CA ?

    Le vieillard ricana alors, et répondit :

    - Navré petit, mais je ne prends pas des lopettes lève-tard pour disciple.

    Le jeune homme haussa un sourcil, se frottant doucement le crâne. Il se décida ensuite à se lever et le vieux lui fit signe de le suivre jusqu'où ils avaient mangé la veille. Un bol de thé, ainsi que des tartines l'attendaient patiemment à la place qu'il s'était vu attribué hier.

    - Disciple vous avez dit ? demanda Genkishi, intrigué.

    - Oui. Tu as commis un crime ici, alors tu dois en payer les frais. Tu seras mon élève, jusqu'à ce que tu sois capable de me battre.

    Le jeune homme fronça les sourcils et déposa son bol de soupe, se levant soudainement en se remettant à beugler :

    - Mais... C'est pas juste ! J'ai pas de temps à perdre ici moi ! Je veux pas maîtriser votre art à la noix en plus !

    Le vieillard lui balança alors une lame de bambou à la tête, et lui pria de s'asseoir à nouveau, ainsi que de finir de déjeuner.

    - De toute façon, je ne te donne pas le choix.

    Après le petit déjeuner, le vieillard l'emmena dans l'arrière cour du dojo. Dans le coin nord de celle-ci, il y avait un gros arbre, et sous celui-ci se trouvait des mannequins d'entraînement. Au centre de la cour, un endroit dégagé et non herbeux, servant probablement aux duels.

    Le vieillard lui lança à nouveau un shinaï, et prit le sien en main.

    - Bien. Montre-moi ce que tu vaut, gamin.

    Le jeune garçon ne se fit pas prier, il allait donner la monnaie de sa pièce à ce vieux qui lui causait des problèmes depuis la veille. Alors qu'il s'apprêtait à abattre son bâton sur le crâne de Chun, celui-ci esquiva le coup en sautant sur la droite.

    Genkishi continua de lui courir après, le frappant à plusieurs reprises, sans jamais parvenir à le toucher.

    - Merde ! Arrête de bouger vieillard !

    Après de longues minutes, qui se transformèrent en heures, on entendit soudainement quelqu'un approcher, et le jeune Genkishi partit ouvrir la porte du dojo :

    -Tiens. Maître Chun enverrait donc ses disciples voler des crêpes au village d'à-côté ?

    - Que... Mais ça ne vous regarde pas d'abord ! Je fais ce que je veux ! répondit-il en fronçant les sourcils.

    Alors que l'homme lui demandait d'appeler Maître Chun, deux autres personnes arrivèrent pour également déposer un autre colis.

    - Je vais le chercher de ce pas ! Attendez quelques instants !

    Genkishi s'éclipsait alors, et revenait quelques minutes plus tard en compagnie du vieillard :

    - Alors ? Que me vaut l'honneur d'avoir du courrier, ainsi que d'autres visiteurs ?
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    -Eh bien, maître, vous avez commandé du matériel. Vous n'étiez pas au courant ?

    L'instant de flottement s'étendit du maître jusqu'à Tren en passant par le livreur qui tentait de se faire remarquer derrière sa forte carrure. Le premier se gratta la tête, et porta une main à son registre.

    -Maître Chun : dix boken, dix bo, dix shinaï, un homme de bois, un rouleau de cinq mètres de tissu blanc (100% coton de South Blue), une quinzaine de lattes de parquet pour dojo, des gants de protection type kendo (5 paires), une paire de zooris, un portrait de maître Funakoshi.
    -Hum. Je charge toujours mes élèves de gérer ce genre de commande, et j'ai eu quelques... départs anticipés. Mais entrez, je vous en prie.
    -Merci, maître. Juste un mot de vous à moi ?
    -Oui ?
    -Tren, de l'école Echi. Mon maître insistait beaucoup sur le fait que les arts martiaux peuvent purifier à condition que les élèves soient prêts à s'engager pendant longtemps dans une pratique non-violente et contemplative. Je suis étonné de voir ce jeune voleur tenir un sabre, maître.
    -Oh, eh bien...

    Le regard de Tren passa soudain des yeux du maître à la silhouette du premier concerné. Ses sens à l'affût avaient décelé une menace. Il s'était attendu à recevoir un coup, mais rien n'était venu. En revanche...

    Spoiler:
      - Ah si, bien sûr ! Merci beaucoup Tren ! s'exclama le Maître Chun.

      Il fit ensuite entrer le facteur et écouta ses propos, semblant hésiter quand à la réponse qu'il devait lui donner. Il s'assieds alors et l'invita à faire de même, Genkishi les suivant de près.

      - Eh bien, disons qu'il ne tiens pas encore un sabre à la main, mais juste un shinaï pour l'instant ! Et puis, il me semble qu'il n'a pas mauvais fond, alors j'ai décidé de lui laisser une chance.

      Genkishi restait là, se taisant, écoutant les dires du vieillard tandis que le facteur le fixait maintenant du regard. Le jeune homme lui fit une moue, et reconçentra ensuite son attention sur son nouveau Maître.

      - Et puis, il y a longtemps, quelqu'un que nous connaissons tout deux, lui et moi, est passé afin de me demander une faveur...

      Le jeune homme haussait alors un sourcil, se demandant qui pouvait bien être la personne qu'ils avaient en commun dans leurs rayons de connaissances. Il réfléchit longuement à qui ça pouvait être, et finit par briser le silence dans lequel il s'était emmuré pour s'exclamer :

      - Attendez !? Vous avez rencontré mon père ?


      Le vieillard lui fit un sourire, avant d'acquiescer :

      - Il est passé il y a des années, à la recherche d'informations sur quelque chose. Il m'a aussi fait promettre de m'occuper de son fils, dans le cas où il passerait également par Shimotsuki.

      - Mais... Comment savez-vous que je suis le fils de la bonne personne ?

      - Tu as la même flamme dans tes yeux, je l'ai senti dès que je t'ai vu gamin. Et puis, il faut dire que tu lui ressemble énormément aussi, hormis votre carrure ! dit-il en ricanant.

      Le vieillard avait donc rencontré son père, et dans le même coup, lui avait appris qu'il était à la recherche de quelque chose. De quoi ? Genkishi n'en avait pas la moindre idée, mais il ne tarderait sûrement pas à le découvrir.

      Spoiler:
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      -Vous voyez très bien ce que je veux dire, maître.

      Tout en écoutant les explications du vieux maître, Tren déchargeait sa charrette de livraison avec lenteur et application. En lui, tout était calme et méthodique. Il discernait paisiblement le logique de l'absurde, jusqu'à ce que les explications cessent. Alors seulement, il reprit la parole.

      -Un entraînement non-violent ne se fait pas simplement au boken ou au shinaï ; il se fait seul, sans adversaire, sous forme de khion ou de kata. Il faut supprimer le rapport à un ennemi à abattre autre que soi. C'est ce que disait mon maître. Mais je ne prétends pas vous apprendre quoi que ce soit. Simplement, il peut arriver que l'on oublie certaines choses, à trop vouloir rendre service à un vieil ami. Pas vrai ?
      -Oh, eh bien... nous ne pratiquons pas tellement ces formes ici. Les jeunes qui viennent s'entraîner restent rarement très longtemps, et je ne peux pas les laisser partir sans le moindre réflexe élémentaire qui ne peut s'appréhender qu'en situation de risque.
      -C'est parce que vous voulez les protéger, vous êtes un homme de cœur. Tout à votre honneur, maître. Mais permettez-moi d'être sceptique.
      -C'est votre droit.
      -D'être sceptique, et de m'inquiéter.
      -Même réponse.
      -Bien. Je demande votre autorisation pour rester ici une semaine en observation.
      -Pardon ? Je n'accepterai pas cela aussi simplement, jeune homme...
      -Vous acceptez volontiers des graines de despotes et d'assassins sous le toit de votre dojo. Vous accepterez à plus forte raison un homme qui vit dans la droiture martiale et qui ne souhaite que vous aider.
      -Hum.
      -Alors ?

      Il voyait bien le regard courroucé que lui jetait le voleur ; s'il avait pu le tuer avec ce regard, sans doute, il l'aurait fait avant de comprendre ce que c'était que de prendre une vie. Un enfant, fasciné par des rêves, et prêt à tous les excès pour s'en rapprocher. Une bombe à nitroglycérine dans un dojo ; le lieu vibratoire qui pouvait tout engendrer, de la brute à l'homme de paix. Tren ne supportait pas les gens qui possédaient des compétences martiales et qui en faisaient un outil de pouvoir au service de leur égo ; c'était une trahison grave de la Voie. Et trahir la Voie, c'était en quelque sorte, trahir ce qu'il y avait de meilleur en l'homme.

      -Soit. Vous pouvez rester à condition de vous prêter à tous nos rituels et entraînements, et de participer aux tâches d'entretien du dojo, comme tout le monde. Les dortoirs sont communs. Ça ira ? Vous n'avez pas un travail ?
      -J'ai ma journée, et je n'ai pas encore reçu ma cargaison de la semaine. J'enverrais une mouette en urgence dans l'après-midi pour prévenir. Ça ira. Je paierai aussi une cotisation pour la nourriture.
      -Très bien. Nous allons vous aider à défaire ces paquets. Et puis, vous irez vous mettre en tenue... nous reprendrons les exercices jusqu'à midi.
      -Excellent.
        Le soleil se couchait sur l'île de Shimotsuki, et cette journée avait un goût spécial, pour Genkishi.
        En effet, voici maintenant trois ans que le jeune homme alors âgé de vingt années s'était arrêté sur cette île.

        Pendant tout ce temps, celui-ci avait notamment suivit les enseignements de deux des maîtres sabreur de l'île, à savoir le Maître Chun, et le Maître Honda. Durant ces trois années d'entraînement, il avait essuyé des coups, s'était blessé maintes et maintes fois jusqu'au sang, si bien que de nombreuses traces de son entraînement en étaient venus à marquer son corps.

        Le temps était clair, en ce début de soirée, le ciel étant dépourvu de nuages et un léger vent s'était à peine levés dans les forêts de bambous. Quelque part au cœur de celles-ci se trouvait le châtains, assis sur un rocher alors qu'une source d'eau froide déferlait sur ses épaules nues, et se glissait dans chaque recoin de sa chevelure.
        Les yeux clos, l'heure était à la méditation pour le jeune homme, sous l’œil curieux de quelques animaux sauvages, qui n'osaient pas plus que ça approcher.

        L'eau froide ruisselait sur le corps tressé de l'élève. Il avait prit un peu de poids, à priori, entrant davantage dans les normes de corpulence générale par rapport à avant, quand il était encore un peu maigrichon. Après tout, il fallait bien ça pour manier les deux sabres qui étaient déposés au bords de la source, dans leur fourreaux de bois de bambou ; comparable aux shinais ; peints en noir, et taillés avec l'habilité qu'on connaît des artisans du Marteau.

        Des gouttes d'eau perlaient sur les bras du samouraï débutant, caressant avec délicatesse les diverses cicatrices dues à son entraînement intensif. En effet, de petites coupures étaient visibles notamment sur ses bras, au niveau de ces biceps, mais également de ses avant-bras. En tout, c'est une petite dizaine de cicatrices courtes, fines et éparses, qui marquaient désormais sa peau de lait.

        Pour en revenir à sa musculature, Genkishi avait notamment prit des bras, des biceps plus exactement, ceux-ci étant désormais bien marqués par de très légères veines, lorsqu'il en usait lors d'un quelconque effort. Sa ceinture abdominale était également plus conséquente, bien plus marquée surtout, et ce naturellement. En effet, on pouvait voir au moins trois lignes d'abdominaux avant que celles-ci ne s'estompent au niveau de son bassin.

        Les babillements des oiseaux tirèrent finalement l'élève de sa séance de méditation. Il ouvrit les yeux, regardant un bref instant son reflet dans l'eau claire avant de se relever, et de quitter son rocher. Au bord de l'eau, il se sécha à la va-vite, renfila sa tenue, composée d'une chemise blanche assez large pour sa carrure, ainsi que d'un pantalon de type "sarouel" et glissa ses deux sabres dans le bout de tissu noué autour de sa taille. Il enfila ensuite sa cape, aussi neuve que le premier jour où il l'avait reçu, et se dirigea vers Nagaya.

        --

        Les habitants avaient prit l'habitude de croiser cette nouvelle tête, depuis le temps qu'il était là. En plus de l'entraînement nécessaire et auquel il s'adonnait chaque jour, Genkishi servait également de livreur, mettant ainsi ses jambes et ses pieds à rudes épreuves, ainsi que ses Geta. Pour autant, il n'avait jamais faillit à la tâche, et les habitants n'avaient jamais eus à se plaindre de ses services. Il était même devenu plutôt populaire, finalement.

        Une fois arrivé dans le village portuaire, celui-ci traversait les étales du marché de poisson du port, qui étaient en train d'être rangés vu l'heure tardive, et il rejoignit bientôt le Dojo du maître à deux sabres.

        La porte était entrouverte, et les lanternes allumées, comme chaque soir. Genkishi entrait donc dans le dojo, marchant discrètement sur le tatami tandis que le Maître était assis sur les genoux, probablement en train de méditer lui aussi. L'élève fit glisser une de ses Geta sur le sol, pour annoncer sa présence, et Honda se releva alors, avant de se tourner vers sa pupille, un fin sourire sur les lèvres.

        - Alors le grand jour est finalement arrivé, mh ? Tu quittes donc Shimotsuki ? Dit-il, avisant le jeune homme au travers des verres de ses lunettes usées.

        - Eh bien, il semblerait, oui. C'est le grand soir.

        - Tu es certains de ne pas vouloir t'entraîner plus longtemps, mh ? L'art des quatre sabres est à ta portée, pourtant.

        Genkishi souffle un léger rire, venant alors croiser les bras sur son torse, tandis qu'il fixe son Maître, les yeux dans les yeux.

        - Allons, nous en avons déjà parlés, Maître Honda. Le monde est en mouvement, et en plein effervescence, je ne peux plus me permettre de rester ici alors qu'il y a tant de choses à découvrir sur les mers. Vous savez que j'ai une dette infinie envers vous, et maître Chun, qui m'avaient appris la voie des épéistes, et que par conséquent, je reviendrais.

        Le samouraï était empli de bienveillance, en regardant son élève. Il ne pouvait s'empêcher de sourire face à l'homme qu'il avait vu grandir, et se démener pendant aussi longtemps, sur cette petite île de Shimotsuki.

        - Ma foi, si je ne peux donc pas te faire changer d'avis, je ne peux te souhaiter que le meilleur. Et puisses-tu revenir une fois que tu seras l'un des Empereurs.

        Les deux se mirent à rire de concert, alors, mais les yeux du châtains brillaient presque à l'évocation de cette idée.

        - Seul l'avenir nous le dira, je le crains.

        Les deux hommes s'approchèrent alors l'un de l'autre, et se serrèrent finalement dans leurs bras, agrémentant le tout de petites tapes amicales dans leur dos. Lorsqu'il se sépara de son Maître, Genkishi eût un petit pincement au cœur. Il devait tout à ces deux maîtres d'armes, et malgré un entraînement des plus rudes, il n'en gardait que de bons souvenirs, des souvenirs qui resteraient gravés à jamais dans son cœur.

        - Hoy ! Tu n'oublies pas quelque chose ? s'exclama le Maître.

        Le jeune samouraï n'avait pas d'idées sur la question, au vu du regard incrédule qu'il lança à Honda. Bien vite, il réceptionna un petit paquetage de nourriture, contenant le nécessaire pour une journée ou deux de nourriture.
        Genkishi se refusa à verser une larme, et se contenta d'incliner du chef avant de retourner au port, là où se trouvait encore la barque qu'il avait laissé il y a trois ans de cela.

        Elle n'avait pas bougé de place, et il l'avait entretenu pendant tout ce temps, afin qu'il puisse s'en servir pour son nouveau départ. Déposant la petite caisse de Maître Honda, dans la barque, il s'assieds par la suite, et parti comme il était arrivé, dans la discrétion la plus totale. Du moins si on omet le vol de crêpe, bien sûr.
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