Chasse au Berry


-Manoir-sitting… ça me fait penser à Terehbor, tiens. Vous savez, l’armateur. Il m’a proposé qu’on passe nos prochaines vacances dans son château, du côté de Luvneelgaard.
-Nous devrions faire ça, non ? C’est une très belle région.
-Euh… possible, répondit Dogaku.

Un peu moins d’une heure plus tôt, les deux inséparables partenaires avaient débarqué sur Sirup, abandonnant le navire de la translinéenne faisant la navette jusqu’ici pour gagner l’intérieur des terres de la toute petite île. Même s’ils savaient à quoi s’attendre, ils n’avaient pu s’empêcher d’être légèrement déçus par le caractère perdu et vide de l’unique village de l’île. Haylor et Dogaku avaient été habitués à l’environnement cosmopolite de la cité de Norland, sur Luvneel, où ils avaient élu résidence ; rien de tel ne se retrouvait ici. Et contrairement à Tanuki, l’île des pâturages d’émeraude et foyer de la civilisation du mouton, Sirup manquait cruellement de traits de caractère saillants qui auraient pu les charmer au point de les rendre amoureux de l’endroit.

C’était juste un village de campagne, où ils n’auraient guère d’autres choses à faire une fois leurs premières balades achevées.

D’un autre côté, c’était la première fois qu’ils se prenaient un manoir en guise de gîte, et qu’ils auraient droit à toute une palanquée de majordomes qui se consacreraient exclusivement à les servir de leur mieux. Ce qui, forcément, relevait vastement l’intérêt de l’escapade. Ce voyage à Sirup correspondait à leur premier voyage loin de Luvneel depuis qu’ils avaient décidé de s’accorder tout ce qu’ils pouvaient se permettre. Et il se trouvait que, compte tenu du fort taux d’inoccupation saisonnière des résidences luxueuses de cette île, il était très facile pour qui en avait les moyens de trouver un manoir à louer le temps d’une semaine, ou même plus.

Un manoir, ou autre chose, d’ailleurs.

-Si j’avais su que y’avait aussi des châteaux, j’aurais bien tenté de négocier, haha.
-Je propose qu’on fasse les choses progressivement. Pas trop d’émerveillement d’un coup, ce serait dommage de ne pas en profiter.
-Ca me fait penser, j’ai commencé à zyeuter les devis pour se faire faire une piscine remplie de champagne, et… si on voulait, on pourrait le faire, hein.
-…
-…
-Vous n’êtes pas sérieux ?
-J’ai l’air d’être un type sérieux ?
-… je ne veux… pas répondre… tout de suite.


Et une fois arrivé dans leur petit nid de voyage, les deux voyageurs furent effectivement accueillis par leur nouvelle équipe de domestiques. Quatre personnes en tout, qui composaient l’effectif permanent du manoir lorsque le propriétaire ne s’y trouvait pas lui-même, et qui logeaient dans des bâtisses situées non loin de là. Le personnel promena ses deux visiteurs au sein de l’énorme bâtisse, empli de satisfaction à chaque fois que les deux parvenus s’émerveillaient devant la beauté de leur lieu de travail. L’endroit était réellement luxueux, de très bon goût, plaisant à vivre, et confortable. Au point que Sigurd se retrouvait déjà à composer des plans pour se faire faire la même chose, un jour, plus tard.

Et pourtant, ils n’étaient pas là pour passer des vacances. Ni même pour le loisir. Ils se contentaient de joindre l’utile à l’agréable, mais…

Ce qui les amenait là, c’était une autre histoire d’argent. De vie et d’argent. De prime et de vie. Du commerce des primes. De chasse au malfaiteur ; de leur dernier commerce.

Tout avait commencé lorsqu’un client inattendu, un dénommé Jevta Cofresi, les avait contacté via Denden pour leur proposer une bonne affaire. Ils étaient chasseurs de primes, et étaient donc référencés comme tels dans divers états publics. Et c’est ainsi que leur commanditaire en était venu à les appeler et à leurs détailler l’affaire de son choix. Pour des raisons personnelles liées à l’incident des Ludwig-clones, il s’était visiblement mis à mal avec un groupe de malfaiteur, des criminels d’East Blue établis en petites bandes sur quelques îles, mais à la tête de quelque chose de bien plus vaste qui brassait beaucoup d’argent.

Et à leur tête, un criminel dont la capture était rétribuée à près de 25 millions de berries. Un argument de premier choix pour obtenir l’approbation des deux nouveaux chasseurs de primes ; car outre l’homme qu’ils allaient aider à abattre, d’autre morceaux de choix risquaient de les attendre.

Ce qui amenait maintenant Haylor et Dogaku à là où ils en étaient. Une fois bien installés et en possession des lieux, ils n’avaient plus qu’à…

Attendre. Tout simplement.

Cofresi, leur client, avait leur adresse. Et ne devrait plus tarder à se présenter. C’était l’affaire de quelques heures. Il devrait arriver pour l’heure du thé. Et les deux chevaliers de Nowel mourraient d’envie de se poser dans le magnifique salon de la demeure qu’ils avaient loué.

Encore qu’ils disaient ça, mais…

-LA VACHE, HAYLOR, C’EST TROP ENORME, VENEZ VOIR !
-La chambre ?
-Mieux : LE PLACARD ! Quand ils disent que tout est épatant dans un manoir, ils disaient vraiment vrai. Ce truc est tellement large et la moquette est tellement classe que je pourrais dormir dedans et ça serait vingt fois mieux que mon lit !
-… arrêtez de dire n’importe quoi, rumina Evangeline en le voyant s’allonger à même le sol.
-Ah ? V’nez voir si je dis n’importe quoi, dans ce cas. Vous décollerez même pas du sol.
-Certainement p…

Haylor hésita. C’était tellement idiot. Et ça n’était pas parce que Sigurd l’invitait à s’étaler tout contre lui en lui tendant la main que…

Oh, et puis à quoi bon faire semblant, décida-t-elle en s’installant auprès de lui. Ils étaient riches. Ils pouvaient tranquillement faire n’importe quoi, pour peu que ça leur chante. Ils payaient bien assez pour ça.

-C’est vrai que c’est confortable, en plus. Encore plus que… je n’ai jamais… je ne… oh non. Je ne parviens pas à me souvenir de quelque chose de mieux, s’inquiéta-t-elle en se blottissant amoureusement contre la moquette.
-C’est mieux que de s’allonger dans l’herbe, suggéra l’autre, bien calé dans son confort.
-C’est mieux que de se rouler en boule sous un duvet.
-De s’enfoncer dans un fauteuil.
-De flâner sous ses bulles, dans sa baignoire.
-De m’endormir sur vous.
-Oh. Vous me placez un cran au-dessus de vos fauteuils ?
-Seulement quand vous me faîtes les grattouilles au-dessus des oreilles, mais carrément.
-Mmmh. Si je vous propose une sieste, vous me répondez ?
-Dans le placard ?
-J’ai envie de faire des choses stupides.
-Très légitime. J’approuve.



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Non... J'ai dû me tromper d'adresse... Un chasseur de prime pourrait jamais s'offrir un manoir...

Ouaip... Fin, faudrait vraiment être con pour se tromper d'adresse sur Sirup.


C'est vrai, cette île est fichtrement minuscule, alors ça devrait être là. Du coup, j'escalade le portail, ou plutôt je l'enjambe pour éviter de le faire péter en le touchant, et ce en prenant soin d'éviter les piques qui le surplombent. Une fois en haut, je saute et je déchire mon fut car je suis pas très doué.

Jev, pourquoi on a sauté le sauté le portail, logiquement, on est invité, on aurait pu sonner, ils nous auraient ouvert et on verrait pas que tu portes un caleçon à nounours.

J'AI OUBLIE OK ? C'est l'habitude ! D'habitude, quand on voit un manoir,  on saute le portail et on va vider leur garde manger.
Bon, on fait quoi maintenant ?
On toque ?
Tu veux leur dire quoi du con ? « Bonjour, j'suis Jevta, j'ai sauté la cloture, en se faisant, j'ai déchiré mon fut, mais après coup, je me suis rendu compte que j'étais invité et que donc je pouvais passer par le chemin normal »
… Du coup, on va crocheter une porte à l'arrière ?
Ouaip. Perdu pour perdu, hein... Sinon, on passe par la fenêtre ouverte au premier ?

Du coup, j'monte sur un arbre et j'passe par la fenêtre. N'empêche, c'est cool qu'à chaque fois qu'il y ait une fenêtre ouverte, il y ait un arbre avec bonnes branches à coté, à l'occasion faudra que je regarde si y'a pas une thèse d'un universitaire qui parle de ça. Bon, je la lirais pas la thèse, mais ça fait toujours plaisir de savoir que des personnes plus intelligentes que soi gâche leur temps sur des conneries.

J'suis dans la pièce, c'est une chambre. Enfin, je pense, car c'est ce que lit à baldaquin semble m'indiquer, mais d'un autre coté, la pièce est aussi grande que la maison où j'ai grandi. Remarque, ce serait con de mettre de la moquette blanche dans un appartement, elle serait défoncé en moins de deux.... Je regarde à mes pieds. Bon, ça se nettoie les traces de terre sur de la moquette, pas vrai ?Et puis ça s'accorde bien avec le vert des feuilles et branchages qui m'ont suivi, pas vrai ? Ahahaha... Ahahah... J'espère que Sigurd ne s'en rendra pas compte, sinon, il risque de me capturer pour se rembourser. Remarque, il ne sait pas que je suis primé, c'est d'ailleurs pour ça que je suis allé le chercher si loin. D'ailleurs, je me demande bien à quoi qu'il ressemble ce Sig, à tout les coups, c'est une brutasse, un caid. Il pourrait pas se payer se genre d'endroit sinon. Dans ce cas là, faudrait peut être que je l'appelle Monsieur Dogaku, non ?  Mais faudrait surtout que je trouve un nouveau fut, car il prendrait probablement mal que je viennes comme ça. Je pense pas que les chasseurs de primes ait comme principe « Venez comme vous êtes », ou un truc du genre. Bref, n'importe comment, j'ai pas envie de prendre de risque, car si ça foire, je devrais faire un assaut sur une base mafieuse seul, ça ou mourir des mains de Ray. Ma vie mérite bien un pantalon. Je me dirige vers le placard, enfin je pense. Les portes sont entrouvertes, donc j'aurais même pas besoin de les ouvrir, si c'est pas beau ça.

Jev.. Nos chaussures non ?
C'est trop tard Conscience, c'est trop tard.
Perdu pour perdu, hein...
Et mes chaussettes sont sûrement trouées.
Je sens que ma conscience prend les traits d'Ishii et qu'elle soupire en extirpant métaphoriquement sa main de son front. C'est pas ma faute, je suis un homme occupé, j'ai pas le temps d'acheter des chaussettes, faut que je regarde les aiguilles de l'horloge défiler.

ROMPpschiiiiiiiiiii...
FLULULULUlululu...


Je passe la tête par l'ouverture, ou plutôt l'entrouverture, et là, deux personnes en train de pioncer. Probablement des domestiques, donc ils sont pas assez important pour être décrit. Seulement, ils sont en plein dans l'entrée du dressing. Oui, car ça tient plus du dressing que du placard. Bon, ça devrait le faire si je les enjambe. Alors oui, je pourrais les réveiller, mais je préfère conserver la dignité qui me reste en évitant que des inconnus voient mon caleçon. Le bon coté, c'est qu'ils sont vraiment affalés et qu'ils prennent de la place. Enfin, c'est pas vraiment pratique, mais au moins, ça laisse de la place pour poser ses pieds.


Contrôle ta respiration Jev. Un pied entre les jambes du gusse. Voilà comme ça ! Un pied entre son bras et celui de la donzelle. Top, continue. On gère. Et enfin, le pied de l'autre coté de la p'tite dame, fais gaffe au bras, GENIAL !
J'assure un max !
Calme toi, on a juste réussi à enjamber des domestiques sans les réveiller afin d'éviter qu'ils voient notre caleçon car tu as troué notre pantalon en enjambant la portail de la maison dans laquelle nous sommes invités.
C'est fou, car quand tu le dis, ça a l'air d'être totalement con.
Essaie pour voir.
On a juste réussi à enjamber des domestiques sans les réveiller afin d'éviter qu'ils voient notre caleçon car tu as troué notre pantalon en enjambant la portail de la maison dans laquelle nous sommes invités.
Alors?
Ça me semble totalement logique, c'est que quand tu le dis que ça a l'air con.
Cette introspection finie, ainsi que le parcours du combattant, j'enlève, délicatement, un pantalon d'un cintre. J'enlève mon fut. C'est que quand il est sur mes chevilles que je réalise que j'ai toujours mes chaussures au pied. Je me baisse.

Couuuuuuuuuinnnnnnnnnnnnnnnng

Je me retourne. Enfin, je tente de me retourner, car, ayant bougé d'instinct je n'ai pas pris en compte les limitations de déplacement qu'impliquait le fait d'avoir mon pantalon sur les chevilles. Autrement dit, je me pète la gueule, Daucun aurait comparé ça à de la matière fécale, mais je le connais pas ce Daucun donc bon. Je me retrouve face à face avec la donzelle. Elle ouvre les yeux un peu en sursaut. Je souris.

-S'il vous plait, dites rien à Monsieur Dogaku, en échange je dirais pas que vous faisiez une sieste durant vos heures de boulot.
-Sigurd, comprenez vous ce que raconte cet homme ?

Attends, Dogaku est là ? J'scrute les alentours depuis le sol, mais y'a qu'elle, moi et l'autre ici.  Ce qui voudrait dire que c'est ce gringalet Monsieur Dogaku... Remarque, il a peut être des pouvoirs abusés, genre un fruit du démon ou du ninjutsu.

T'aimerais que ce soit le Ninjutsu, avoue.
Ouaip, j'ai toujours voulu rencontrer un ninja.
Je souris de plus belle, fais coucou de la main alors que je sens ma dignité s'envoller.

-J'suis Jevta, on se fait un petit thé du coup ?
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Haylor rayonnait. Ils avaient étés surpris en train de dormir dans un placard, et loin d'être gênée, elle trouvait ça incroyablement amusant. Plus elle passait du temps avec son partenaire, plus elle devenait folle. Ou stupide. Mais elle adorait ça.

-Mmmnggh... on peut pas rester là encore dix minutes?, bailla Sigurd sans même ouvrir les yeux.
-Monsieur Cofresi est arrivé.
-On demande aux gens de lui faire visiter?
-Non, il est juste là, devant nous.
-Han. Vous voulez dire que je dois ouvrir les yeux?
-Oui.

Sigurd somnolait encore à moitié. Son corps était comme éteint, son cerveau complètement engourdi. Lorsqu'il ouvrit les yeux et se redressa, par contre...

-Bonjour! Monsieur Cofresi, c'est ça? Je peux vous appeler Jevta? Bien. Moi c'est Sigurd. Vous avez parlé de thé?
-Je trouve ça plus sympa pour discuter, oui. Si ça ne déconne pas trop avec vos habitudes.
-Ben chuis plutôt café, mais elle va faire comme vous. Par contre je vous propose qu'on aille plutôt se poser dans le grand salon, au rez de chaussé. Il sera ptetre pas plus confortable, mais il en jette bien plus, et ça sera plus pratique. Et puis aussi... euh... je crois qu'il vous faudra un pantalon.
-Hnnnng, s'efforça de rire l'autre. Je n'osais pas vous le demander, mais... j'ai eu un petit accident en entrant.
-En entrant?, releva la miss.
-En arrivant, rectifia-t-il.

Cinq.minutes plus tard, ils étaient dans le grand salon, assis sur des fauteuils et des reposoirs somptueux, à se partager boissons, sorbets et gâteaux préparés par les domestiques. Ils commencèrent à parler de banalités, faire un peu connaissance ; on remarquera que Sigurd fut de loin celui qui parla le plus, en bonne partie parce que Jevta souhaitait garder de nombreuses choses secrètes. Seulement alors, Cofresi leur répéta tout ce qu'il leur avait déjà expliqué par l'intermédiaire d'un Denden, et qu'il vous relatera sûrement dans un monologue intérieur lorsque son tour viendra. L'idée était très simple, et avait déjà été développée ci-dessus: il comptait sur les chasseurs de primes pour l'appuyer dans la chasse d'un groupe de criminels bien spécifique.

Puisque Jevta avait déjà fait le tour de l'île, et rassemblé plusieurs informations à ce propos, ils pourraient aller bien plus vite.

Mais avant qu'ils n'aient le temps d'aborder ce sujet, ils furent interrompus par l'arrivée d'une importune. Une forme à la fois lourde et métallique, qui passait pourtant fine et élancée. Une forme qui apparut en s'élançant dans le salon, visiblement en bondissant depuis le jardin, au travers d'une fenêtre assez haute et assez large pour qu'on y fasse passer un boeuf.

Elle atterri exactement devant Evangeline, mais lui tournait le dos. Ce qui suffit à la jeune femme pour remarquer que l'intruse était armée, et qu'elle n'était plus complètement humaine.

Plus complètement, voire même loin de là.

Chasse au Berry 5059938b905623480500f3a600f1f8df22bbec

C'était une construction d'acier marié à de la chair. Une cyborg. Elle avait déjà entendu parler de membres mécanisés faisant office de prothèses pour certains mutilés, mais voir un corps entier modifié de la sorte avait quelque chose de révulsant, de contre-nature, de monstrueux qu'elle ne tolérait pas.

Alors, Haylor arma naturellement ses chaînes. Mais l'autre ne réagit pas aux cliquetis d'acier, et s'avança de plusieurs pas, en direction de...

-Jevta Cofresi. Ça ne fait aucun doute. C'est bien vous, n'est ce pas?
-Euuuuuh... ouais, pourquoi?
-Bien ce qu'il me semblait, déclara l'intruse en dégainant son sabre. Je suis venue pour votre tête.
-Holà, tout doux ma jolie. Je suis vraiment pas sur que...

À son tour, Cofresi se leva pour s'avancer. Il n'avait pas peur, ne le montrerait pas si c'était le cas, mais ne devait pas prendre les choses à la légère. Il avait presque l'habitude de ces situations. Par contre, si c'était ce qu'il craignait, mieux valait éviter que la cyborg ne parle. Et si, dans le cas contraire, elle venait de la part des Berry...

Il envisagea de poser la question, mais l'autre était parée à en découdre. Et sur le point d'attaquer.

-AAAAAAAttendez une minute!!, interrompit Sigurd. On ne fait rien ici, siouplait. C'est une super baraque, et elle est pas à nous, et ça me ferait trèèèès chier d'abimer un endroit aussi chouette, à fortiori qu'niveau respect c'est totalement pourrave, donc... EH, RANGEZ MOI CE TRUC, MERCI.

La nettoyeuse leva son épée en s'avançant, et Sigurd réagit derechef. Il dégaina et ouvrit le feu sur le bras qui la tenait afin de l'écarter des précieux meubles qu'elle frôlait dangereusement. Loin de calmer le jeu, pourtant, l'odeur de poudre et la détonation relevèrent la tension de plusieurs crans, et la cyborg se relança.

Un oeil attentif aurait pourtant pu remarquer que la balle avait ricoché au travers d'une fenêtre pour terminer sa course dans le jardin, sagement posée sur l'herbe. Personne n'y prêta attention, si ce n'est une domestique qui remercia le ciel pour ça.

Les autres étaient juste absorbés par la cyborg et Cofresi qui se tournaient autour, cherchant une ouverture pour attaquer, préparant certainement le pire pour le manoir.

-Bon. Je pense que ça sera tout. IL VOUS A DIT DE NE PAS VOUS BATTRE ICI, ET JE VOUS ASSURE QUE C'EST CE QUE VOUS ALLEZ FAIRE!! TOUT LE MONDE DEHORS, IMMÉDIATEMENT, tonna Evangeline en déployant ses chaînes.

La scène qui s'ensuivit fut pour le moins étrange. Haylor enlaça Sigurd et Cofresi avec ses câbles, et les expédia manu militari au travers d'une fenêtre donnant sur le jardin. Le premier se laissa faire, le second tentant vaguement de se dégager avant d'être jeté de la même manière. Vint enfin le tour de la cyborg, qui se protégea avec acharnement pendant une trentaine de seconde, tranchant les chaînes en certaines occasions, avant que finalement, Sigurd n'aide à la désarçonner en lui tirant une balle en plein torse. Sur cet instant de faiblesse, le souffle court, leur agresseuse fut submergée par les tentacules d'acier, et jetée à son tour vers l'extérieur.

-Et je vous interdis d'abimer le jardin, indiqua-t-elle depuis la fenêtre du grand salon. Dans le cas contraire, je n'aurais plus aucune raison de me retenir d'utiliser des boules de feu, et vous n'avez pas du tout envie de ça.

Pour appuyer ses propos, elle fit apparaître un globe de flamme dans le creux de sa main, avant de l'éteindre aussitôt. De quoi intriguer son petit public.

En contrebas, Sigurd se souciait de tout autre chose. Il n'avait qu'une seule arme, avec maintenant quatre balles à l'intérieur, et rien pour recharger. Tout se trouvait dans ses bagages, dans ses affaires, dans sa chambre. De quoi se sentir en confiance.

Quand à Jevta, il se tenait en position de combat, paré à en découdre.

Son adversaire aussi.
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Un cy-cy... un cy-cy-cyborg. Faut que je trouve un truc, mais en attendant je souris, histoire de faire croire que je sais ce que je fais. Elle s'avance, son épée scintille, ma garde se relève. Je réfléchis et je m'enfuis. Elle me rattrape vite, je plonge sur le coté. Mon visage frotte contre le sol sur plusieurs mètres. Je me relève et elle n'est déjà plus qu'à quelques centimètres de moi. Alors je plonge encore. Ce coup ci, je sens un truc au niveau de ma jambe droite. Une écorchure, je pisse le sang.

-CERVEAU, TROUVE UN TRUC ! Je veux pas mourir.
-... Se rendre ?
-Un truc qui ne se finit pas avec moi en prison de préférence...
-Grimpe dans un arbre.

Grimper dans un arbre ? Bon, perdu pour perdu. Je regarde au tour de moi : y'a l'arbre de tout à l'heure pas loin. Je me relève et je me remets en garde. L'idéal serait de prendre appui sur elle pour me propulser jusqu'aux branchages. Si je prenais appui sur le sol, ce serait trop compliqué. Elle arrive. Son sabre vient en estoc. Sauter me semble exclu, le sabre étant tourné vers le haut. Alors je vais pour le dévier en mettant un coup de paume explosif sur le coté de la lame.

BZZZZZZZ

Ma main s'arrête à quelques millimètres de la lame.Elle me regarde, je la regarde et un sentiment d'incompréhension mutuel s'installe.

BZZZZZZZ

Je comprends toujours pas ce qu'elle cherche à faire. Tant pis, ma paume va s'écraser contre la lame qui s'envole au loin. Je souris. Elle le prend mal et m'envoie un chassé frontal que je stoppe avec mes mains, mais qui me fait voler à travers le jardin et m'écraser contre l'arbre qui tombe à son tour. Quelle puissance de brute. Je crache du sang par gorgée, allongé sur le tronc d'arbre. Je dirais deux cotes plus quelques fêlures.

-C'était ça ton plan ?
-Non.
-Merde. Du coup ?
-Je sais pas. Peut être que le fait qu'il y ait une dame qui envoie des boules de feu sur Astrogirl va aider
-Hein ?

Je regarde à l'autre bout du jardin et je vois le gringalet qu'a sorti son arme viser le cyborg ainsi que sa petite femme jouer avec des boules de feu. Je me fais rouler jusqu'à tomber du tronc. Une fois ventre contre le sol, je recrache quelques gorgées de sang. Je me relève et je fonce vers la cyborg qui n'a désormais d'yeux que pour le couple. J'espère juste qu'ils vont garder son intérêt assez longtemps pour que je puisse l'envoyer voler vers d'autres cieux d'une mandale explosive.
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Les choses avaient l’air de pouvoir très vite, très mal se passer. Haylor avait préféré passer à son tour au travers de la fenêtre pour rejoindre les deux autres. Et en voyant ceci, la cyborg décida de récupérer son arme au plus vite, ignorant complètement Cofresi pour se réarmer.

Voyant qu’elle avait le champ libre pour faire feu, la sorcière balança immédiatement un de ses projectiles incandescents en direction de la chasseuse. Elle eut pourtant la surprise de voir l’autre trancher littéralement au travers de sa boule de feu, et d’affaiblir le projectile au point que celui-ci s’affaisse sur lui-même, réduit à rien. Ce qui était très décevant, presque agaçant, et surtout inquiétant. C’était la première fois que quelque chose de ce genre arrivait. Elle avait déjà vu des monstres survivre à ses flammes en les traversant, comme immunisés ou protégés par autre chose. Mais jamais les trancher en deux. Alors, Evangeline envisagea aussitôt le pire, et se décida à recourir à ce qu’elle avait de plus terrible dans son arsenal. Mais avant qu’elle n’empoigne le coquillage qui contenait ça, son compagnon l’interrompit.

-Continuez avec celles-là, indiqua Sigurd. Pas besoin de passer violet pour le moment.

Et ce faisant, Dogaku s’avança de quelque pas en relevant le chien de son arme. Alors, une nouvelle fois, Eva tendit le bras en avant pour envoyer une rafale incendiaire sur la machine. Trois boules de feu. Rien qui n’inquiétait la cyborg, qui venait de brandir son arme avec la ferme intention de trancher les trois d’un seul coup si nécessaire. Ce qu’elle aurait parfaitement pu faire, si Dogaku n’avait pas précisément ouvert le feu au moment même où elle lançait son arme. La balle traversa les nuées de flammes sur les dernières secondes ; le choc désarçonna la combattante au pire instant possible. Elle se sentit percutée et fracassée par un choc d’une violence prodigieuse, et bascula sur les fesses deux mètres en arrière, là où un autre aurait été fauché net et écrasé sur le champ. Ca n’était pas une balle normale. Les balles normales ricochaient sur son corps d’acier sans même l’esquinter. Elles ne faisaient pas ça.

Mais ça, la chasseuse ne le réalisa que bien plus tard. Car sonnée par l’impact, elle était maintenant pleinement vulnérable face aux boules de feu qui l’enchaînèrent immédiatement, écrasant son bras levé en guise de piètre protection. Et contre toute attente, elle tint bon face aux flammes, au moins le temps de se rouler contre le sol en s’éloignant pour étouffer le feu. L’extérieur de sa carapace semblait endommagé, comme rongé par la température mortelle. Dangereusement entamé au-dessus du coude, d’ailleurs. La demoiselle ne resta pas longtemps sur ce constat, et se dégagea de suite sans laisser le temps à d’autres flammes de l’atteindre.

Tant pis pour le jardin, oui. Ils avaient de quoi rembourser, au moins.

Et tant qu’à faire, d’ailleurs…

-Cette fois, je vais le faire, prévint Evangeline.
-Mwouais. J’ai plus que trois balles, j’vais pas dire non.

La sorcière empoigna de la main gauche un pyrodial qui n’avait rien de plus qu’un autre. C’était ce qu’il contenait, qui le rendait si dangereux. Des flammes chimiques, de couleur pourpre, capable de forer dans de l’acier comme si c’était du beurre. Restait à voir ce qu’elles donnaient sur des machines.

L’intruse partageait maintenant son attention entre eux, qui restaient terriblement dangereux à toute distance, et Cofresi, qui avait repris toute sa contenance malgré ses côtes cassées. Il avait essayé de s’approcher discrètement de leur attaquante ; et avait immédiatement éveillé l’attention de la guerrière qui, même si elle le garderait pour elle, avait la moelle épinière reliée à un détecteur de mouvements situé tout le long du bassin. Il en devenait très difficile de la prendre au dépourvu, même si des spécialistes de l’assassinat pouvaient contourner ça. Un simple bagarreur, par contre, y trouverait toutes les peines du monde. A fortiori que la cyborg savait à quel point Cofresi pouvait être dangereux au corps à corps, et qu’elle ne comptait pas lui laisser l’occasion de se servir de ses atouts.

Ils n’eurent pas vraiment à le faire, heureusement. Evangeline prit vaguement le temps de viser, puis décocha un de ses projectiles mortels. Qui partit complètement de travers. Et qui fit un tel effet à l’herbe et à sa terre, presque liquéfiée sous la température extrême, que la cyborg décida de ne pas insister. Elle n’avait pas la moindre envie de lutter contre ça. Elle n’en avait pas besoin non plus, en fait.

Car elle n’était aucunement là pour ça. Son objectif était infiniment plus simple.

Il s’agissait de tuer Jevta.

Alors, elle raffermit sa prise sur son outil de mort, et se tourna en direction. Prit une impulsion détonante, et s’élança comme une flèche. Pour se retrouver fracassée en plein vol par une autre balle de Dogaku, qui venait de l’atteindre en pleine nuque. Et même ainsi, après s’être écrasée six mètres plus loin, elle se releva pour reprendre son assassinat. Et se faire abattre une nouvelle fois par Sigurd, qui lui avait cette fois touché le tronc. Il lui fallut plus de temps pour s’en remettre, cette fois.

Et maintenant, sa tâche devenait d’autant plus délicate que Cofresi venait de se rapprocher des deux autres.

Tout ça devenait dangereux. Aussi décida-t-elle d’abandonner, au moins pour le moment. Elle trouverait une autre opportunité. Elle profiterait de l’effet de surprise. Et mènerait sa besogne rapidement.

Alors, elle rengaina son arme, et repartit de la même manière qu’elle était arrivée. D’un bond spectaculaire qui lui fit survoler le grillage, et suivit sur une course qui mariait formidablement bien le sprint et le fond.
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