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Orang'over

Gueule de bois quand tu nous tiens.

Pareil à un mort qu’une malédiction viendrait d’exhumer, un homme éprouvait beaucoup de difficultés à se mouvoir, geignait et se plaignait avec une voix indistincte. Il s’était relevé trop vite, sa tête le lançait, ses sens lui donnaient le tournis et il n’était même pas certain de se contrôler.

Le simple fait de tenir debout était une épreuve.

Maîtrisait-il encore son corps ?

Pire encore, son esprit embrouillé n’arrivait plus à penser. Le gros bordel sous son crâne, une tempête d’incohérences et d’absurdités. Les couleurs, les chiffres et les lettres se mélangeaient. Les sons, les visions et les odeurs n’avaient plus aucun sens, et sa bouche pâteuse lui donnait sévèrement envie de rendre à la terre les quelques restes de son repas de la veille.

Comment s’était-il retrouvé ici, avachi dans l’herbe, réveillé par les premiers rayons du jour ?

Il empestait.
Des marques de griffures déchiraient par endroits ses bras et ses vêtements.

Des tâches de boue, de sang, de vin.

Et plus un sou en poche. Son sac perdu.

Orange.
Il était venu.
Il avait sans doute vu.
Mais alors, il s’était plus du tout souvenu !

Il essayait de se rappeler de sa soirée, de ce qui l’avait amené jusqu’ici, mais ses maux de crâne s’avéraient être un trop bon obstacle à ce genre d’exercice.
Comment avait-il pu terminer dans cet état, pour ses quelques milliers d’habitants, l’île ne devait pas posséder tant de taverne que ça… Il devait y avoir un ou deux bars à tout casser… Il avait le vague souvenir d’avoir voulu y retrouver quelqu'un… Mais alors pour savoir qui et se rappeler la suite…

Gagnant difficilement un chemin de terre, il vit au loin une personne qui ne semblait pas être bien plus à son aise que lui. Une jeune fille, rousse et de bonne taille qui tout en lui rappelant vaguement son propre état, lui était étrangement familière.

Se traînant dans sa direction, se frottant les yeux et retenant une grimace, il prit la peine de la rejoindre, espérant en savoir plus sur son passage à Orange.

"Je… Bonjour, excusez-moi… On ne se serait pas déjà croisé quelque part ? "

Abordage dans l’état le plus pitoyable du monde. Ever.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Dim 11 Déc 2016 - 2:12, édité 2 fois
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Sawako avait un mal de crane insupportable. Elle ne savait pas où elle était, elle ne savait pas où elle allait et la lumière du soleil levant l'aveuglait. Elle n'avait aucun souvenir, juste celui de s'être réveillé sur un banc quelques rues plus loin. La situation était étrange, vraiment trop étrange. Sawa avait les cheveux en pétard, ou du moins pas coiffés, elle n'était pas douchée et elle avait faim. Oubliant l'idée d'aller chercher du pain à la boulangerie, elle préféra rentrer directement chez elle. Oh.. mais qu'est-ce que ses parents allaient bien pouvoir dire ? Sawa allait se faire engueuler comme jamais. Sa seule roue de secours était d'inventer une pauvre histoire bidon du genre : j'étais dans la forêt quand un ours m'a attaqué et ayant fait tomber mon sabre je me suis caché dans un arbre puis.. je me suis endormis. La rouquine avait un doute sur la crédibilité du mensonge, m'enfin bon, c'était toujours mieux que rien. La jeune fille longeait les murs dans l'espoir de ne pas se faire reconnaitre et de passer inaperçu. Elle emprunta un chemin un peu caché où elle pourrait être tranquille. Mais malheureusement quelqu'un l'aborda.

Je… Bonjour, excusez-moi… On ne se serait pas déjà croisé quelque part ?

Sawako observa l'homme. Il était assez grand et dépassait la fille de quelques centimètres. Il n'était pas moche et avait les cheveux verts, plutôt original. Son état n'était pas meilleur que celui de la jeune fille, il était peut-être même pire. Ses bras étaient griffés de partout et on pouvait encore apercevoir le sang coagulé. Ses vêtements étaient aussi dans le même état, déchirés avec des traces de sang. Il s'était battu ou quoi ? En-tout-cas après quelques secondes d'attention Sawa commençait à se rappeler de ce type, elle l'avait déjà vu et c'était... hier soir. Elle tenta d'ouvrir la bouche, mais fut pris de court pas un énième garçon qui venait s'ajouter à la discussion.

- Heyyyy mais c'est vous ! Cria-t-il, Sawa avait déjà mal aux oreilles. C'était coooool hier ! On remet ça quaaaand vous voulez !

Sawa eut un bug, elle se contenta d'observer le mec aux cheveux noirs, la bouche semi-ouverte. Elle avait loupé des épisodes de sa vie ou quoi ? C'était trop bizarre comme situation, Sawako observa son interlocuteur. Tout comme le premier garçon, celui-ci ne lui semblait pas inconnu, pourtant elle n'avait aucunes idées de son nom, c'était hallucinant. Même s'il semblait avoir plus de forme et moins d'alcool dans le sang, ses habits étaient, comme ceux du garçon aux cheveux verts : dans un piteux état. Sawa observa son tee-shirt. A part quelques gouttes rouges, qui après une hypothèse simple s'avéraient être du sang, et des tâches de boue, il n'y avait rien de marquant. La rousse posa sa main sur sa hanche, elle respira un bon coup. Son sabre était là, elle était soulagée. Tout en laissant sa main près de ce dernier, Sawa se décida à parler.

- Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi on a l'impression de se connaître ? Question plutôt nul pour commencer une conversation.
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Une nuit comme toutes les autres, un bar, le début d’une histoire.

Orange revêt ses habits du soir et se couche sous un ciel étoilé. Les lumières de la ville perdent de leur intensité, elles laissent vivre les nocturnes mais s’adaptent aux plus raisonnables.
Il faut dire que tout le monde s’y habitue à ce calme, personne ne tient à faire de vagues, cette harmonie est si précieuse.

Un hululement.
Le chant du vent.
Des bruits de pas.
Un grillon.

La symphonie du silence.

Pourtant dans ce doux nid de tranquillité, des irréductibles fêtards s'échinent à ne pas aller se coucher, car ce soir mes amis, sur la paisible île d'Orange c'est dans son bar le plus coté que se joue le destin musical du monde.
Un concert a attiré plus de foule que d’accoutumé, et on trouve même parmi les badauds quelques habitants d'autres îles.
Le groupe est local et tend à se faire reconnaître, ce soir ils jouent leur vie. ce soir ils sont les seuls maîtres, on les écoute. Ce soir on festoie, on les acclame et on boit... Chacun à sa convenance.

Un homme aux cheveux verts est accoudé au bar.

Il contemple la scène enflammé depuis son perchoir, il est encore seul. Personne ne semblant vouloir arriver, il vient de se décider à prendre un verre pour patienter, maintenant il attend sa commande.
Une jeune fille aux cheveux de feu est en train de faire de même juste à côté, elle semble complètement en transe, appréciant la musique.

"Bonsoir."

Il lui pose une question. Elle s'avère être une native et semble tout autant que lui découvrir les musiciens ils engagent la conversation.
Chacun son verre.

Les artistes s'emportent, le morceau atteint son point culminant, l'audience se déchaîne. Tout est électrisant.

"VOUS ALLEZ BIEN ? VOUS VOULEZ CONTINUER A FAIRE LA FETE ? BIEN SUUUUR ! ON VA LEUR MONTRER À CES COINCES CE QUE C'EST DE FAIRE LA FETE, ON VA LEUR MONTRER CE QUE C'EST LA MUSIQUE ! CE SOIR, MES AMIS, METTONS LE FEU À LA VILLLLLLLEEEE !
ALLEZ JE VEUX VOUS ENTENDRE ! ENCORE UN PEU PLUS FORT ? EEEEEEEEET C'EST REPARTI !
"


****

Raphaël était mal à l'aise, ne sachant trop quoi répondre au deux "inconnus". Sa tête tournait encore et essayer de se souvenir relevait d'un effort surhumain.
Premièrement, comment avait-il atterri ici, pourquoi Orange ?

Des flashs de lumière éblouissaient sa mémoire, accompagnés de mille et un sons, d'une composition difforme et indicible dans laquelle il cherchait désespérément à trouver une réponse. Il revoyait les corps qui s'agitaient, il se sentait encore un peu entraîné et n'avait pas trop de mal à discerner les contours d'un lieu clos.
Oui, il avait été dans un bar.
L'endroit était ambiancé, une musique... ou plutôt un groupe de musique, il l'avait apprécié... Son esprit n'était pas encore troublé alors... Peut-être même était-ce là qu'il avait fait ses premières rencontres de la soirée.

"Vous... Vous êtes le chanteur de ce groupe... The Tomorrow Sirens ? C'est bien ça ?"

Un nom lui était soudainement revenu en mémoire.

Il s'était rappelé d'une affiche, très colorée, qui avait tout de suite captée son attention la première fois qu'on lui avait montré.
Elle l’avait attiré, l'idée d'être ici lui avait plu. Il était venu. Pour écouter. Il avait écouté, et même si tout ne lui revenait pas encore, les mélodies étaient encore gravées dans sa mémoire, ainsi que ce visage.

"Un peu que je le suis ! Je vois que certains ont terminé leur soirée plus tard que d’autres haha, vous êtes à peine capables de me reconnaître ! Et puis regardez votre état ! Oh bon sang c’est trop drôle, faudra que vous me racontiez ça une fois !
- C’est que…
- Oh bon sang c’est vrai que je n’ai pas eu le temps de vous signer des autographes hier ! Enfin toi si… "

Se fendant d’un sourire en regardant Raphaël, le musicien reprit aussitôt.

" Dans le dos haha… Mais à la place j’ai dessiné une… Bref j’étais bien déchiré moi aussi ! Mais mes potes, c’est vous qui déchirez ! "

D’un coup de stylo habilement sorti de sous sa veste, il traça un paraphe sur une réplique de l’affiche du concert.  D’une enjambée, il passait son bras derrière l’épaule de ses deux interlocuteurs, les étreignant comme des vieux amis.

"Allez vous deux, je ne vais pas avoir plus de temps à vous consacrer. Minette, ça c’est pour toi, Raph’ j’compte bien venir dévaliser ton casino ! J’espère qu’on se verra à notre prochain concert, vous n’oubliez pas, dans deux semaines à Logue Town ! "

S’éloignant aussi rapidement qu’il était venu les rejoindre, il ne leur laissa pas le temps de poser la moindre question, se retournant à peine pour leur adresser un clin d’œil, pouces levés.

"Et n’oubliez pas, vous êtes des bêtes ! "

L’ouragan passé, Raphaël ne sut quoi commenter.

Un long silence s’installa entre lui et la jeune fille.

À présent il en était sûr, il l’avait rencontré au bar. Pendant ce concert, c’était même lui qui l’avait abordé. Il en avait un bon souvenir, sans doute était-elle quelqu’un de très sympathique.
Mais comment en était-il arrivé là ?

Il avait la curieuse impression qu’il ne le saurait pas tout de suite.

Mais au moins, quelque chose venait de lui revenir.

"Sawa c’est ça ? On s’est rencontré au bar, non ? Le concert venait juste de commencer… "


Dernière édition par Raphaël Andersen le Dim 11 Déc 2016 - 2:18, édité 1 fois
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Gênée par les familiarités que s’était permises le chanteur, les joues de la jeune fille s’étaient empourprées.
Elle ne semblait pourtant pas être du genre à se faire intimider, et  sa façon, franche et directe, de s’adresser à eux ne faisait que le confirmer. Peut-être n’était-elle simplement pas tactile, de celle à qui un moindre contact donne des frissons de malaise et d’hostilité.

Elle ne répondit pas à son au revoir.

Sa main était crispée autour de l’affiche promotionnelle, paraphée par cette pile électrique qu’incarnait l’artiste.

Elle ne répondit pas non plus à la question de Raphaël.
Enfin pas tout de suite.

Ce dernier l’observa plus longuement, un sourcil interrogateur dardant la moindre trace d’un regard réciproque pour comprendre ce qu’il lui passait par la tête à ce moment. Plongée dans ses pensées, peut-être même dans ses souvenirs –pas forcément bons au demeurant- la donzelle avait perdu de ses couleurs et avait tout l’air d’être perplexe. Angoissée même.
Comme si cet échange  lui avait rappelé quoique ce soit de fâcheux, comme si elle s’était soudainement rendu compte quelle énorme faute elle avait commise… et rien de ce à quoi elle pouvait penser ne la réparerait.

Raphaël toussota, impatient et inquiet  qu’elle partage cette information avec lui.
Elle se tourna enfin vers lui.

"Oh euh… Le Concert ? Oui, c’est exactement ça. Je… Enchanté de vous avoir recroisé… Un très bon concert oui, et une… excellente soirée ! " sembla-t-elle essayer de se convaincre " J’aurais bien aimé qu’on en reparle, mais je dois vraiment y aller ! Mes parents doivent se faire un sang d’encre ! Je… Je suis désolé ! "

Moitié de mensonge cachée derrière une demie-vérité.

La meilleure façon d’être convaincant. Mais pas toujours de convaincre.
Elle ne lui laissa pourtant pas le joie de répondre.

Elle, à qui cette interlude semblait avoir rendue des forces, partit au quart de tour et quitta le chemin de terre, mettant un terme à la conversation en s’enfuyant la première.
Raphaël, définitivement pas en état de la poursuivre, se contenta de la regarder s’éloigner, un peu embêté par cette situation qu’il n’arrivait pas à tirer au clair.

"Euh... d'accord..."

… Il avait définitivement besoin de boire un grand verre d’eau.

Luttant, seul contre son propre corps puisque tous l’avait abandonné, il continua à se trainer le long du chemin, essayant de gagner au plus vite une source, puits ou rivière où il pourrait étancher sa soif.
Son esprit, tiraillé entre cette dernière et son mal-être, essayait de satisfaire en cherchant de lui-même les réponses qu’il lui manquait.

Le fil de la soirée défilait, les pintes et les cocktails se suivaient, et la chaleur des corps et des âmes devenaient palpables ainsi renâclées.

Lentement, doucement, il commençait à se rappeler du début de sa soirée…

***

"Je parie que je peux en boire trois d'affilée !
- Dans ce cas, je parie que je peux en boire cinq ! Et plus vite !"

Haleine fétide, décence désabusée, la moiteur de la soirée atteint son point culminant. Les corps s'entrelacent, les groupes se forment et les esprits ne sont plus que liqueur et bruit. Plus rien, pas même la rage des moeurs ne pourra venir perturber le rythme de cette nuit.

Les instruments ont arrêté de jouer, et pourtant la musique des voix entremêlées, des complaintes et des cris de joie, embrasse encore tout l'espace de ses entraînantes sonorités. Pas un moment de répit, pas le temps de reprendre son souffle, pris dans cet ouragan d'euphorie les consciences s'évaporent, les délires s'intensifient et plus d'un se laissera emporter bien loin de ses habitudes.

L'homme aux cheveux verts est accoudé à une table.

Dure, mal poncée, branlante, cette dernière n'est pas idéale. Un tas de briques aurait tout aussi bien pu faire l'affaire, des briques rouges, faites d'argile, qui sont aussi salissantes que le type de devant.

Commun d'apparence, mais à la riche personnalité, cet individu a des cheveux sombres qui contrastent avec sa rougeur. Il est saoul, amusé. Il festoie, sa soirée est une belle réussite.
Emprisonné dans sa tenue de scène, il fait tout pour être le plus naturel possible.
Son peuple est avec lui, mais lui-même est au peuple.
Si l'alcool le transcende, il n'en est pas de même pour son orgueil.
Cet homme est simple.
De grandes claques sur les épaules, des jeux de mots souriant et l'oscillation hasardeuse de son verre qui, renversé, l'engage à s'excuser et à entamer une discussion.

Ainsi se sont rencontrés l'homme aux cheveux verts et l'homme aux cheveux sombres.
Embrassades. Point commun. Cri du cœur. Le monde est à eux.
Les musiciens et la fille aux cheveux de feu les ont suivis, et une ronde s'est construite autour de la table dure et mal poncée.

Un lien spécial les unie.

Le sourire de l'un répond au défi de l'autre.

Des verres alignés s'offrent à eux, le reste du monde est spectateur. La jeune femme a beau tenté une remarque, celle-ci n'est pas écouté et on s'empare de la première itération.

Le breuvage coule, brûle, mais à quoi bon le remarquer quand on n'a déjà plus conscience de son goût. La verrerie teinte quand elle est retournée sur la table, violemment, témoin d'une course de relais contre soi-même. Les gestes n'ont pas le temps d'être précis et délicat.

Des gouttes suppurent en dehors des lèvres, le rythme effréné des déglutitions n'accorde pas à toutes le passage.

On s'esclaffe, on se moque, on prend plaisir à l'intense suspense qui se termine dans les bris de verre du dernier réceptacle.

L'homme aux cheveux verts ne s'en formalise pas, il vient de remporter son pari. L'enjeu était nul, mais il ne peut s'empêcher de se rengorger.
Une victoire est une victoire. Son poing tape sur la table, il n'en est que plus fier. Il attrape ses voisins et fait grande démonstration de sa supérieure virilité.
Ce soir c'est lui qui boit le plus, c'est lui qui boit le mieux. En terme de poils au menton, il les surclasse tous.

Et quand enfin son concurrent termine son défi, ce n'est que pour apporter un plus d'eau au moulin de son triomphe.

"Je... Je crois que je vais vomir..."
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Une fontaine, simple mais jolie, ornait ce qui devait être une place. Modelée dans la terre, ornées de formes géométriques rudimentaires, elle avait ce charme rustique qui retient toujours l’attention, une pure fonctionnalité qui dépourvue de fioritures laisse un souvenir bien plus net de ce qui est arrivé. Les souvenirs ne se perdent pas dans les détails d’une statue, ni dans un majestueux parterre de fleurs. L’esprit reste calme, chaque mouvement laisse une empreinte. Tout ici est pareil à quelque chose qu’on a déjà vu.

D’une démarche hasardeuse, Raphaël écourtait la distance qui l’en séparait. Sa gorge était horriblement sèche, sa bouche pâteuse, sa salive acre. Il avait ressenti le besoin de plonger la tête dans cette eau limpide à l’instant même où elle avait croisé la route de son regard égaré.

Il n’était pas passé longtemps depuis son réveil et ce n’était pas l’expéditive rencontre avec ses partenaires de la veille qui avait su l’occuper.

Pourtant, ses premiers souvenirs revenaient et il avait l’intime conviction d’avoir abusé sur la bouteille. Peut-être plus que d’habitude, les jeux d’alcool n’aidant pas. Mais il n’était sans doute pas en position de se plaindre, étant l’un des premiers investigateurs de ce genre de pari sans fin.

Cette fontaine il l’avait déjà vu hier soir à n’en pas douter.
Les circonstances de son passage dans le coin étaient encore bien sombres, mais comme pour tout le reste il devait bien avoir une explication quelque part.

Quand il pénétra l’eau, il eut tout de suite envie de s’y plonger complètement. Elle était délicieuse et salvatrice, pure comme nulle part. Il se retint, boire et se mouiller la tête lui permettrait déjà de remettre ses idées en place.

Une poule le tira de ses pensées embuées, elle était un peu déplumée et pas vraiment gracieuse avec son regard idiot qui fixait le vide. Elle gloussa, picorant le sol pour essayer d’y trouver graines et vers et continua d’avancer.

Raphaël, encore penché sur la fontaine la regarda alors que d’autres volatiles la rejoignaient. Mouvement de foule, c’est la panique. Qu’une semble avoir trouvé un centre d’intérêt et toutes les autres rappliquent. C’est plus fort qu’elles.

Curieux parallèle qui se formait dans son esprit.

***

Fraîche et aventureuse la nuit continue. Ombres et éclats de rires de dessinent sous une lune éclatante, laissent s’épanouir les éclats de voix. L’ambiance, transpirante d’alcool, reste festive bien que la musique ne commence à s’évanouir dans le lointain.
Le rythme de la nuit suit celui des cœurs accordés dans une folle envie de tout découvrir et de tout perdre.

Absolue délivrance de l’ivresse qui vous emporte au loin une fois les portes passées.

On ère bras-dessus bras-dessous, on flirte et on continue de rire. Le temps s’allonge, on profite d’autant plus de chaque instant, on trouve d’autant plus de profondeurs dans chacune de nos actions.

L’homme aux cheveux verts se raccroche à une rambarde en bois. Elle est aussi peu solide que ses jambes à ce moment, alors elle se brise. Lui s’écrase par terre dans l’euphorie générale. Sa maladresse est bien amusante, objet d’une blague, d’un refrain qui pourrait se faire régulier.
Il se relève gauchement, aussi bien que son état ne le lui permet.
Il s’avère que la simple rambarde protégeait une haie, si bien taillée sur une immense partie de sa longueur, en un instant saccagé par la chute lourde du compagnon moqué.

Vision lumineuse et idée tout autant lorsque à travers le trou qu’on vient d’aménager on aperçoit un grand terrain de jeu.
L’une de ces grandes propriétés qu’on n’oserait jamais pénétrer de jour sans y avoir été invité. Mais la nuit les choses sont bien différentes. On s’écarte, on prend de la place et on commence à réfléchir à la chose la plus bête qui puisse être faite.

Le poulailler s’impose à l’intérêt d’un des présents, et tout de suite mille idées fusent pour lui répondre. Chacun est obnubilé, il ne reste plus qu’à faire la bêtise.

"Allez j’y vais ! "

D’un coup de pied déterminé, l’homme aux cheveux verts défonce la baraque et crée la cohue. Un autre trou vient d’être percé et déjà s’en échappe une kyrielle de créatures  ailées qui se dandinent et s’esclaffent d’avoir été si brutalement réveillées.
Elles s’échappent en tous sens, volant, rampant se dodelinant, elles partent pour annoncer au monde leur détresse et sans la moindre honte l’empêcher de dormir une nuit durant.

Devrait-il y avoir des remords, la question passe comme un courant d’air.

Les fêtards s’échappent et s’éparpillent en même temps que les poules alors qu’au loin déjà des coups de feu retentissent.
Tout le monde n’a pas le cœur à l’anarchie, tout le monde n’est pas en état de trouver l’exceptionnel plaisir dans n’importe quelle idiotie. Bêtes et gamins, les voilà qui régressent et qui incapables de s’en rendre compte se séparent pour ne plus jamais se revoir.

L’homme aux cheveux verts qui court après les ombres plumées reprend un instant conscience, s’arrête et arrête ses accompagnants.

"Où est Sawako ? "
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Assis sur le rebord de la fontaine, Raphaël venait de décider de s’accorder une bonne pause. Depuis son réveil il n’avait pas encore pris le temps de faire le point depuis son réveil, il était nécessaire qu’il remette un peu d’ordre dans ses pensées et ses souvenirs.
De ce qu’il comprenait jusque-là, le concert auquel il avait assisté avait très rapidement dégénéré en beuverie et, emporté par la foule il s’était retrouvé mêlé à un certain nombre de conneries.

Le plus perturbant pour lui étant certainement de ne pas savoir s’il avait mené ou suivi le groupe.

Il ne s’en souviendrait probablement jamais, mais la question restait ancrée dans son esprit. Rien de très important à vrai dire, il quitterait Orange dans les heures qui suivraient pour ne probablement jamais y revenir et dès lors il n’y aurait plus aucune raison de se torturer.

Peut-être faudrait-il également songer à moins boire.

"Eh toi ! Je t’ai tout de suite reconnu avec ton ignoble tignasse, tu faisais partie des voyous qui ont saccagé la devanture de mon magasin à coup de peinture ! "

Relevant difficilement la tête pour dévisager son nouvel interlocuteur, Raphaël ne trouva pas la force de lui offrir autre chose qu’un regard interrogateur, émacié et blasé par la fatigue.
L’homme, d’une quarantaine d’années était particulièrement à cran, tremblant et le visage rougit par la colère. On voyait bien que sa nuit avait été difficile et qu’il n’était pas prêt à passer l’éponge. Sa carabine, fermement tenue, aurait probablement dû dans toute situation normale provoquer chez Raphaël un sentiment de danger.

"J’suis désolé. " lâcha Raphaël en laissant sa tête retombée.

Les mots et l’attitude détachée du croupier eurent l’air d’énerver encore un peu plus l’homme qui, emporté dans sa colère, abattit la crosse de son fusil en plein dans la mâchoire de son interlocuteur.

Le vert qui n’avait pas vu le coup venir en ressentit toute la violence.

***

Battements d’ailes, caquètements ininterrompus, le calme nocturne d’Orange prend soudainement des airs de basse-cour. Les gallinacées s’envolent d’un point à l’autre et délivrent leur message apocalyptique à tout dormeur qui voudra l’entendre.
Les lumières s’allument, les rumeurs se font plus nombreuses et tous perdus dans le noir et l’incompréhension on essaye de trouver une explication raisonnable à tout ce chahut.

Pendant ce temps-là d’autres continuent d’errer. Comme l’homme aux cheveux verts qui cherchent désespérément sa compagne, il est persuadé de l’avoir définitivement perdue, de la voir courir un danger improbable dont elle ne pourrait échapper sans son intervention.
Il doit se dépêcher.
Et pendant que le chaos règne et que tous les coupables rentrent chez eux se cacher, lui court à la rescousse de la jeune fille aux cheveux de feu, quittant définitivement le groupe qui l’avait accompagné jusque-là.

Simplement, désorienté, il va à l’opposé de son but, s’éloignant à grand pas de l’endroit où ils se sont rencontrés. Les pas s’enchaînent et quand dans sa course, il croise la route d’une fontaine, il se rend soudainement compte que sa gorge est sèche.
Il serait bon de s’y arrêter.

Alors il s’arrête. Oublie un instant son but et décide de faire une pause.
La lumière est presque inexistante autour de lui et la seule chose qu’il arrive à réellement discerner dans le lointain est le chemin qu’il est en train de suivre. Tout le reste n’est qu’ombre et silhouette.
Où aller ensuite ?

Sa soif le rappelle alors à l’ordre, à quoi bon se poser autant de questions alors qu’on est en train de se dessécher. L’homme aux cheveux verts décide alors de de se pencher sur la fontaine, sa quête est encore loin d’être terminée, il peut bien se permettre de prendre une pause.

Mais tout n’est pas aussi simple.

"Quand je vous disais qu’il galopait par-là ! Héhé on la tient cette petite salope de tête d’algues ! "

Avant qu’il ne puisse se retourner, un méchant coup de pied le fait basculer tête la première dans la fontaine. Son premier réflexe est de rouler sur lui-même pour amortir la chute de son bras, mais l’attaque était violente et sous le choc il boit la tasse.
Paniqué, sonné et incapable de faire répondre ses sens pour l’assister, il essaie de se relever.

"Je vais t’apprendre à fricoter avec ma copine moi, tu vas voir ce que se prenne les petits cons qui se foutent de ma gueule en public. "

Sa tentative ne se solde que par un nouveau crochet du droit qui le retourne au milieu aquatique.

Son agresseur est corpulent, grossier, et il est persuadé de l’avoir déjà croisé un peu plus tôt dans la soirée. Peut-être ont-ils même déjà échangé quelques mots, pas moyen de s’en souvenir. Sa tête tourne et les coups sont particulièrement lourds à encaisser.

Deux de ses compères sautent dans l’eau pour mieux le maintenir immergé.

Il essaie de se débattre sans grand succès, l’oxygène commence à se faire rare dans ses poumons et l’incompréhension se mêle à la peur, il est sans défense et n’arrive pas à se reprendre.

Il doit arriver à se reprendre.

De toute urgence.

Sinon….

Mais on ne lui laisse pas le temps de répondre. L’homme corpulent vient le saisir au collet pour le tirer hors de l’eau. D’un geste il a écarté ses deux suivants qui n’arrivent pa sà s’empêcher de glousser. Il le secoue un instant, et l’homme aux cheveux verts recrache l’eau qui a envahie ses poumons.
Il reprend son souffle. Il n’est toujours pas capable de se débattre.

"La prochaine fois je ne me montrerai pas aussi sympa. T’as intérêt à retenir la leçon et à ne plus faire le malin, c’est bien compris mec ? J’espère pour toi qu’on ne se recroisera pas. "

Projeté violemment vers l’arrière, l’homme aux cheveux verts réussit tant bien que mal à s’accrocher au bord de la fontaine pour ne pas plonger de nouveau.

L’homme corpulent et ses sbires s’éloignent.
Il reste seul, trempé et la fatigue commence à l’entraîner.

***

"Je vais t’apprendre à être insolent ! Tu vas aller retrouver tes criminels de copains et vous allez me faire le plaisir de faire quelques travaux d’intérêts généraux. Générations de dépravés va ! "

Le croupier se massait la joue avec amertume. Le coup était particulièrement dur, mais ce n’était pas le premier qu’il se prenait depuis qu’il avait mis pied à terre sur la petite île qu’est Orange. Petite, mais manifestement bien fournie en emmerdeur.

Il avait déjà connu bien pire, mais une attaque aussi brutale au réveil avait de quoi le mettre particulièrement en rogne. Raphaël n’était pas du genre à chercher la bagarre, et il faisait profil bas dès qu’il le pouvait, mais là ça commençait à faire beaucoup pour un bout de terre aussi insignifiant.

Qu’est-ce qu’ils avaient tous à s’acharner sur lui.

Le vieux qui n’en pouvait décidément plus de l’indifférence de son voyou d’interlocuteur, vint lui presser son fusil sous le nez pour appuyer son argument.

"Tu vas m’écouter bordel ! "

Le sang de Raphaël ne fit qu’un tour. Il avait beau être victime d’une gueule de bois monumentale, il était encore en état de ne pas se laisser faire. Relevant la tête vers son chieur de vioque, il décida qu’il n’allait plus se laisser emmerder par cette île.

D’un coup de pied sans pitié, il fit flancher l’homme armé en brisant son genou avant de porter une attaque directe au visage du plat de sa main pour l’aveugler et le désarmer d’un coup de coude.

Le pauvre homme qui ne s’attendait pas à ce qu’on s’en prenne à lui, bien caché derrière son arme, était en train de prendre pour toute la frustration accumulé par Raphaël. Maintenant que de nouveaux souvenirs étaient revenus, la fontaine était décidément un endroit dont il avait envie de s’éloigner.

Se relevant brutalement, le vert s’accorda même le luxe d’asséner un bon coup de genou dans la mâchoire de l’emmerdeur qui s’écroula par terre.

Raphaël reprit son souffle.

"]Cette île craint à mort… "

Il se rendait bien compte qu’il était allé trop loin. Mais il fallait vraiment qu’il se barre, il n’allait pas entendre que toutes ses conneries de la veille lui retombe dessus.
Pas dans son état. Pas avec un mal de crâne pareil. Il n’aurait juste pas la patience.

"Je… suis vraiment désolé. J’étais juste pas trop d’humeur à me faire frapper… on va dire. Bref je… Vous allez vous en remettre. Et puis ça c’est pour remettre à neuf votre boutique. "

Lâchant sa bourse d’or rempli des pourboires de ces derniers jours à côté de celui qu’il venait de tabasser, il s’estima grand seigneur et décida qu’il pouvait le laisser là sans trop avoir à culpabiliser. Il fallait qu’il arrête de toute façon.
Tout ça c’était l’alcool pas lui.

Et il devait vite se barrer aussi.
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Noire et sordide la nuit aspirent les dernières forces. Quand les heures les plus tardives se présentent, elles terminent d’emporter le reliquat d’énergie qu’une éreintante journée a laissé.
L’homme aux cheveux verts traînent son corps avachis le long d’un petit chemin de terre, il ne sait pas où il va, il ne sait pas qui il est ni ce qu’il fait là.

La douleur le harcelle, il est trempé et boiteux, mais seule la fatigue est réellement entrain de l’emporter.

Il plonge dans le lointain, s’éloigne et finit par s’écrouler dans un coin d’herbe.

***

"Oh Raphaël, quel plaisir d’enfin vous trouver !"

Encore fatigué mais ayant retrouvé une contenance, le vert gagnait tranquillement le port pour échapper à Orange et aux souvenirs de cette nuit qu’il préférait laisser derrière lui. L’énervement était passé, il ne pouvait pas en vouloir à l’île de lui en vouloir et il était déjà lui-même le premier à se culpabiliser. Partout où il posait le regard, il avait l’impression de trouver une nouvelle connerie de son œuvre : un panneau brisé, des carreaux usés, une haie qui tire la gueule… Le bal des faux souvenirs était très fréquenté.

Inconsciemment le croupier en venait même à fuir le regard des gens, pensant peut-être y trouver des reproches. Mais tous avaient repris leur vie, il n’était qu’un étranger et une nouvelle journée commençait.
Les couleurs du jour réanimaient la ville et si on voyait bien quelques domestiques courir après des poules fugitives, Orange ne semblait pas trop avoir souffert de son passage.

Seul un homme en veston venait de le remarquer, très bien habillé, enrobé de soie et de cachemire, un bourgeois qui aurait très bien pu être le maire ou un haut dignitaire de cette petite île. Montre à gousset en main, il semblait attendre et s’impatienter après un de ses employés. Raphaël mit un certain temps à le reconnaître, bien qu’il lui ait tout de suite semblé familier, c’était la première fois qu’il le rencontrait en personne.

Devant l’hésitation du jeune homme l’autre trouva bon de reprendre la parole.



"Harry Selfmidge, des magasins Selfmidge, nous étions censé nous rencontrer hier soir vous vous souvenez ? D’ailleurs à ce sujet, je me confonds en excuse, nous dînions chez mon amie où nous logeons parfois lorsque nous venons à Orange et elle et ma femme ont plus qu’insisté pour que je reste… Et j’ai complètement oublié d’envoyer quelqu’un pour vous prévenir, je suis honteux. J’espère que vous ne m’en voulez pas trop.
- Je… Ce n’est pas grave."

Monsieur Selfmidge, propriétaire des grands magasins du même nom était un homme d’affaires accompli qui dirigerait un fol empire commercial sur toutes les Blues. Avenant et homme du peuple, il était connu pour son étonnante proximité avec ses employés qu’il aimait, selon ses mots, comme sa propre famille.
Proche ami de Monsieur Moustache, son propre patron, Raphaël avait déjà entendu parler à de nombreuses occasions et notamment lors du grand tournoi annuel sur l’île de karaté pendant lequel le jeune homme, ou plutôt son alter égo, s’était retrouvé sponsorisé par les magasins… Longue histoire.

Du reste le croupier se souvenait à peine avoir convenu d’un rendez-vous.

"Si ce n’est pas grave ? Bien sûr que ça l’est. Quelle coïncidence extraordinaire que le Gambling ait posé l’ancre à Orange en même temps que je m’y déplaçais, j’ai tout de suite pensé qu’il fallait que je vous vois. L’occasion aurait été gâchée… Enfin, j’espère au moins que le concert vous a plu ? Les Tomorrow Sirens sont une petite pépite, je vois grand pour eux !
- Je me suis bien amusé, ne vous inquiétez pas pour ça… Et nous devions discuté de ?
- D’avenir mon cher Raphaël, d’avenir ! "

Une poule profita de cet instant pour mettre un pied de nez à un des domestiques qui pensant enfin la tenir se retrouva à mordre la poussière. Le vert se frappa le crâne en détournant le regard, gêné d’être en partie responsable de cette scène.

"Quel massacre n’est-ce pas ? La propriété de mon amie a été saccagée cette nuit et son poulailler mis sens dessus dessous. Ses pauvres employés galopent depuis ce matin pour les retrouver.
- Terrible effectivement…
- Bien, maintenant que je vous tiens, je ne vais pas me permettre de trop abuser de votre temps. J’ai déjà fauté hier soir, j’irai donc droit au but. Mon cher Raphaël, j’aimerais que vous réfléchissiez à une proposition. Je sais que vous êtes originaire de la Nouvelle Ohara et qu’en tant que tel vous avez, très jeune, passer votre diplôme d’archéologue. Je sais également que vous êtes taillé pour l’aventure et que…
- Hum... " l’interrompit Raphaël incrédule.
"Droit au but c’est vrai ! Les îles de Grand Line et du Nouveau Monde regorgent de curiosité et de mystères sur lesquels les habitants des quatre Blues fantasment. J’ai pensé qu’il pourrait être intéressant d’importer un certain nombre de ces produits dans nos magasins, mais je vois plus grand et j’ai envie d’initier une grande campagne de publicité autour de ces nouveaux lancements ! Et c’est là que vous intervenez !
- Je ne vois pas du tout ce qui pourrait me lier à votre projet…
- Vous avez toutes les qualifications, et qui plus est ma confiance pour devenir explorateur et reporter au compte des magasins Selfmidge ! Ce ne serait pas grand-chose bien entendu, des reportages, quelques témoignages, de quoi alimenter l’émerveillement des gens et leur vendre de l’authenticité, je sais que c’est fait pour vous !
- Je… je… je ne sais pas. Vous me prenez un peu de cours vous savez-là. J’ai déjà un emploi et pas forcément envie de quitter les blues en solitaires pour gagner la route de tous les périls. Ça porte quand même rudement bien son nom.
- Je sais qu’au fond de votre cœur, vous pensez tout le contraire. Vous êtes fait pour être un aventurier mon cher. On me l’a dit. Je ne peux que le constater. Réfléchissez-y, je vous laisse tout votre temps pour prendre une décision.
- C’est… peut être parlé un peu vite, non ?
- Et d’ailleurs, si c’est l’anonymat qui vous importe, nous pourrions toujours ressortir, votre alter égo, ce bon vieux Rafton Anderswag des placards ! Je pense même que ce serait une bonne idée, il était très populaire en ce début d’année. Sur ce je vous laisse, je vois que Richards en a terminé.
- Attendez ! Qui vous a dit quoi ? Qu’est-ce que vous avez constaté ?!
- Réfléchissez-y mon cher Raphaël ! Et saluez ce bon Monsieur Topaze si jamais vous le croisez. "

Et Selfmidge s’éloigna, laissant le croupier, sa gueule de bois et ses nouveaux rêves en plan. Cette discussion avait terminé de l’achever et Raphaël n’osait même pas se demander quels auraient été ses tenants si jamais elle avait eu lieu la veille entre deux verres d’alcool.

Il aurait en tout cas le temps d’y repenser, mais pour l’heure il ne rêvait que d’une chose, retrouver son lit.

"Bizarre ce mec. "
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