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La mer aux tentacules



Pulu pulu pulu !
Oui ?
Ils sont partis. Ce matin.
Aucun changement ?
Aucun. Ils se rendent au bagne d'Hinu Town. Et comme prévu ils se sont contentés de s'assurer que le ponton pouvait flotter et ils l'ont mis en remorque du croiseur.
Parfait. Bon boulot.

D'un geste je coupe la communication avec Las Camp et revient me pencher sur la table et la carte maritime ou Baker est en train de griffonner des trajectoires.

Avec ça ils vont se traîner, six nœuds au mieux.
Si le temps se maintient ils prévoient d'arriver dans dix jours.
Hum, ça colle avec la route la plus probable. Ils vont suivre le trajet le plus direct, droit par la haute mer.
Une route fréquentée ?
Pas forcément. Les navires marchands habituels préfèrent faire du cabotage et faire des arrêts par les îles de l'Est. Il y a toujours du pognon à se faire dans ces coins la, et ça permet d'emmener moins de vivres et plus de cargaisons. Il n'y a guère que les navires de la marine qui font de long trajets en mer.
Parfait. Alors nous allons les attendre en haute mer. Calcule une route.
Pour le Kraken et les cuirassés ?
Non. Juste le Kraken. Les cuirassés sont bien trop facile à repérer. On finit de transférer la dance powder sur le monstre et on se sépare. Je vous retrouverais à la lisière de Calm.
Et ensuite ?
Ensuite vous allez surement rester un moment à Rengoku.
Le dirigeable ?
Je le garde, j'en aura besoin pour larguer la poudre en altitude. Je préfère éviter de la gaspiller dans une fusée pour l'instant. Et puis ce sera le meilleur point de vue pour repérer le croiseur et le ponton.  
On fait comme ça patron. Je finis de tracer la route et je vous rejoins.
Je fais surveiller la fin du chargement.
Et mater la béte ouais.
Ouais, aussi. Ce truc est énorme...
J'ai hate de le voir en action.
Pareil.



    Je sors sur le pont du Globalement Innofensif ou règne une activité fébrile. Sur l’arrière de la tourelle avant la trappe qui donne accès aux entrailles du cuirassé est grande ouverte, et à l'aide de deux palans, l'équipage est en train de sortir avec précautions les caisses de Dance Powder offert par Loth pour les transférer sur le Kraken.

    Le Kraken....

    Je m'approche du bastingage. Amarré à quelques encablures du cuirassé, son frère jumeau, l'Usage modéré de la forme. Deux concentrés de puissance massive, tout juste sortis victorieux d'une bataille sanglante qui a enfin purgé la guigne attachée à leurs anciens noms.

    Et entre les deux. Solidement amarré entre les deux léviathans, il y a l'engin naval le plus mortel de tout Grand Line. La réalisation d'un siècle oublié, le rêve de Drake Percecoeur.

    Le MécaKraken.


    Un engin aux allures de monstre marin titanesque. Des tentacules assez puissantes pour briser un navire en deux ou le réduire en copeaux. Une endurance capable de l'emmener au fond de l'eau et de traverser Calm Belt dans la longueur à une vitesse bien plus grande que n'importe quel navire moderne. Il m'a quasiment coûté son poids en or mais je regrette pas un des millions que j'ai mis la dedans.

    S'il marche comme prévu en tout cas.


    -Ou en est le chargement ?
    -On est bon dans moins d'une heure. Et on sera prêt à partir avant la nuit. Ce sera quand vous voulez patron.
    -Très bien, continuez. Et profitez de l’après midi pour vous dégourdir les jambes, on va rester en planque la dedans pendant quelques joues ensuite.
    -Pas de lézards patron, je le dirais aux gars.



    Dernière édition par Red le Dim 27 Sep 2015 - 11:37, édité 1 fois

      C'est quand on se retrouve dans une boite close immobile à une vingtaine de mètres sous l'eau qu'on s'aperçoit vraiment qu'on a pris gout au confort et au luxe.

      J'ai beau ne pas nier le coté pratique de la chose, je n'aime toujours pas les sous marins. Trop de dépendance probablement. Dans un sous marin encore plus que dans un bateau, les erreurs de navigation ne pardonnent pas. Et je n'aime pas vraiment l'idée de mourir à cause des erreurs de quelqu'un d'autre.

      Et puis il y a le bruit, le bruit et l'odeur. On ne pense pas à ça quand on est dehors, mais les sous marins sont bruyants, le bruit des machines qui résonnent et se répercute dans l'espace clos, le choc sourd des pistons, le chuintement de de l'hélice. Et surtout, il y a les grincements, ce genre de grincement que produit le métal quand on le froisse ou quand on le tord. Un bruit qui n'a l'air de rien, sauf quand il vient vous rappeler que vous êtes dans une toute petite coquille de noix entourée de flotte qui n'attend qu'une minuscule faille pour venir noyer tout le monde dedans.

      Et l'odeur. Les métal chauffe, l'huile brule, les gars transpirent, les chiottes refoulent, et très vite on ne pense plus qu'a la dernière bouffée d'air pur qu'on a pris avant de refermer le sas du cercueil sous marin puant ou on est enfermé...

      Non vraiment, je crois que je comprendrais jamais les sous mariniers.


      Enfin, y'a des cotés pratique c'est sur. D'abord le plus évident, les vagues, sous l'eau pas de roulis. Ce qui mine de rien est vite agréable, surtout à l’arrêt. Enfin non. Le coté le plus évident reste la discrétion totale que procure le fait d’être sous l'eau quand tout le monde guette en surface.

      On se sent comme le chasseur embusqué qui attend le passage du gibier. Invisible, mortel, invincible...

      Enfin on se sent comme ça les deux premières heures d'attente.

      Ensuite on s'emmerde sec.

      La chasse à l’affût, c'est nul.

      Alors ?
      Alors rien en vu chef.
      Puuutain....



        Pulu pulu pulu !
        Oui ?!
        Chef ! Navire en vue !
        Un navire ? Quoi comme navire ?
        Un croiseur standard. Avec un galion dématé en remorque.
        Pas de doutes alors..
        Aucun, c'est votre prison.
        Parfait. Ou il est par rapport à nous ? A quelle vitesse il va ? Quel route il suit ?
        Il doit être à vingt lieu. Il a toute la toile sortie mais il avance pas bien vite... Et puis il a l'air de virer sur bâbord pour tirer droit, le ponton doit le déporter. Il devrait vous dépasser en début de soirée je pense...
        Vous êtes planqués vous ?
        On est juste en dessous d'un gros nuage, un simple coup de gaz et on disparaît dedans, aucun risque qu'on nous repère.
        La poudre ?
        Sur les fusées comme prévu. Prêt à balancer en plein dans le nuage pour voir ce que ça donne pendant qu'on ira se planquer au calme au dessus.
        Bon, vous continuez d'assurer le suivi. Je veux un rapport heure par heure jusqu'a ce qu'il nous arrive dessus.
        Clap !

        [...]


        Alors ?
        Bah, ça avance doucement...
        Clap !

        [...]


        Et maintenant ?
        Au moins douze lieux je dirais...
        C'est long...
        Clap !

        [...]


        Alors ? J'avais pas dit toutes les heures ?
        Ben, il se passe pas grand chose alors...
        Ils sont à combien ?
        Bah, peut être cinq ou si lieux...
        Rah, mais c'est pas possible de se traîner autant !
        Clap !

        [...]


        Ils vont vous passer dessus sous peu chef.
        On est descendu plus bas, y'aura pas de soucis. Quel temps il fait la dehors ?
        Nuageux mais sans plus, il fera nuit dans une heure.
        Bon. Montez dans les nuages et lâchez la poudre d'ici une demi heure. Nous on va le laisser passer et remonter derrière lui dés qu'il fera nuit pour le suivre à la trace. Vous loupez pas, je veux une sacré pluie.  
        On va faire ce qu'on peut chef. On remonte et on envoie la pluie.
        C'est parti !
        Clap !


        Allez les gars on se remue ! Branle bas de combat !


          Bon, trente minutes. On commence à remonter. Mais doucement. On a le machin pour regarder dehors ?
          Le périscope ? Juste ici chef.
          Bon, et il monte a quelle hauteur ?
          Bah, faut qu'on soit à moins de cinq mètres de la surface.
          Très bien, alors c'est parti. La nuit est en train de tomber, je veux remonter juste assez pour voir leurs feux de poupe. Allez, videz moi ces ballasts.

          Bruits de pompes qui résonnent dans la carcasse métallique du sous marin. Et devant la passerelle de commande les aiguilles commencent à bouger. Le Kraken remonte. Et pendant que l’équipage s'occupe de l'assiette, de la vitesse, et de tous les trucs importants de ce genre de navire, je délaisse la vision de la mer sombre que me laisse les hublots pour déployer le périscope et y coller l’œil. Attendant que le tube jaillisse hors de la mer.

          Stoppez la remontée !
          Stoppez !
          C'est bon, le bout est dehors.
          Alors ? Vous le voyez.
          Ouais. Il est la, exactement ou on le cherche. Juste devant. Avance lente.
          Avance lente !

          Le Kraken est parcouru d'un frémissement mécanique qui se change rapidement en un bourdonnement régulier de machinerie bien réglé, parsemés des soufflements réguliers des jets d'eau qui propulsent l'engin.

          Virez à bâbord. Je veux voir le croiseur.
          On vire à bâbord !

          Nageant entre deux eaux le Kralen dévie de la traînée d'écume laissée par le navire dont je distingue les feux un peu plus loin. Et accélérant il gagne du terrain, passant comme une ombre sur le flanc du navire. Et me laissant voir ce que je cherche. A dix brasses devant le premier navire, un second. Le croiseur traînant le ponton et ses prisonniers.

          Je relève la hausse. Cherchant à contempler les nuages au dessus de nous. Pas d'étoiles, ciel nuageux. Parfait.

          Et maintenant chef ?
          Maintenant, on les suit, et on attend la pluie.



            C'est plus possible chef !
            Ouais faut qu'on plonge ou qu'on attaque !
            J'ai l'impression d’être dans une essoreuse !

            J'ai dit que l'avantage d'un sous marin était d'éviter de subir les caprices de la houle ? Sauf qu'évidemment, pour éviter d'étre secoué par les vagues, il faut étre enfoui loin sous l'eau. Pas a deux doigts de la surface en train de suivre un navire à la trace. Surtout quand ladite surface est la proie d'une jolie tempête.

            Libérée des nuages marins par une dose massive de dance powder, une pluie torrentielle s'abat depuis bientôt trois heures sur la mer autour de nous. Un rideau de pluie si épais qu'on pourrait le croire continu, et qui nous a obligé à nous rapprocher encore pour ne pas perdre du vue les feux de position des deux navires déjà rendus invisible par la nuit.

            Et qui accessoirement a creusé la mer de vague laissant des creux de prés de deux mètres qui tendent à nous ballotter d'un bord à l'autre à chaque série qui nous dépasse.

            Mais qu'est ce qu'on attend ?
            On attendait le quart de nuit. Pas de capitaine sur le pont, et une équipe de veille réduite et endormie. Le changement à eu lieu y'a une heure. Maintenant on y va.
            Enfin.
            Aux postes de combat ! Surface et en avant toute !
            Surface et en avant toute !
            Ouvrez moi l'écoutille, je sors sur le pont pour aller chercher nos passagers. Ne perdez pas le den den.
            Bonne chance amiral.

            Le Kraken s'incline et jaillit hors de l'eau comme une torpille tel un gigantesque monstre marin avant de retomber dans les vagues. Délaissant le poste de commandement j’attrape l'échelle la plus proche et me hisse vers l'écoutille qu'on vient de m'ouvrir, sortant sur le pont et me retrouvant instantanément trempé par la pluie et les lames.

            Agrippé d'une main à la rambarde qui est le seul truc qui m’empêche de partir nourrir les poissons, et l'autre tenant fermement mon chapeau, je cherche du regard le navire dont on doit se rapprocher, plissant les yeux entre chaque paquet de mer qui traverse le pont lisse du sous marin pour venir me fouetter la gueule.

            Une vague de plus envoie le navire en l'air et me laisse apercevoir des feux, a quelques encablures à peine devant nous. Dégageant ma manche et le den den a moitié noyé qui s'y trouve je beugle des ordres.

            Corrigez la trajectoire, au moins deux degrés à Tribord, et armez les tentacules !

            Pas de réponses, trop de flotte, mais le navire pivote, et au détour d'une vague j'ai la satisfaction de voir l'eau se mettre à bouillonner à l'avant quand en émergent de longues tentacules d'acier luisantes. C'est magnifique, comme être le maître de léviathan en personne. Je suis juché sur le navire le plus monstrueux du monde, et il m"obéit !

            PARÉ A SAISIR !

            L’arrière du ponton parait maintenant si prés que je pourrais bondir dessus. Et jaillissant des vagues un éventail de tentacules se déploie, grimpant loin au dessus du navire dans un jaillissement d'écumes.

            SAISISSEZ !

            Les tentacules s'abattent et se referment comme un étau géant sur l’arrière du galion, traversant les parties vulnérables de sa coque, enserrant ses parties basses et s'imprimant dans son pont supérieur. Et contractant ses muscles mécanique, le Mécakraken vient se coller à la poupe du ponton. L'enfonçant de moitié dans l'eau pendant qu'un d'un geppou je saute sur son gaillard arrière.

            La bas à la proue les câbles grincent, gémissant sous le poids supplémentaire qu'on vient de leur imposer, et le croiseur de la marine a l'avant doit sévèrement ralentir. Sous mes pieds le ponton donne de la gite, et en bas, la ou les tentacules ont traversés la coque, l'eau doit déjà entrer a gros débit. Il faut faire vite.

            D'un coup de pied je pulvérise la lourde porte de cale qui bloque l’accès aux profondeurs de la prison flottante. Et je saute dans le gouffre.




              Il règne dans l'entrepont une noirceur totale de tunnel souterrain, ainsi qu'une puanteur infecte. La puanteur générée par quelques centaines de types entassés pèles mêles dans un navire en ruine. Une odeur de promiscuité, de crasse, de merde et de vomi, une puanteur humaine, poisseuse, si forte qu'elle semble presque tangible et colle instantanément à la peau comme une couche de sueur sale.

              Pas de doutes, ça sent la taule.

              Et ça gueule aussi. Dans les ténèbres on s'agite. Probable qu'on y voit mieux que moi. Heureusement que de mon coté l'empathie suffit amplement à me renseigner aussi surement que si l'intérieur du navire se trouvait en plein jour sous le soleil.

              Sortant de la zone ou la pluie s'engouffre par le trou que j'ai laissé, je fais deux pas dans le noir, et m'allume une clope.

              En bas ça crie, ça gueule que l'eau rentre, que le bateau est en train de couler et qu'on va tous crever la, ça maudit la marine, la prison, la mer et les navires. En haut ça me mate, ça s'interroge. Et ça me reconnait.

              Putain c'est Red !
              Quoi?!
              Le capitaine Red ! Le gars d'Armada.
              Meerde...
              Il va nous sortir de la ?
              Moi je m'en fous, s'il me donne une clope je le suis ou il veut !
              Et s'il veut pas ?

              Salut les taulards. Je suis le Capitaine Red. Et je cherche deux types. Ils s'appellent Alaba et Kakihara.
              Et si on les connait ?
              Et tu les cherches pour quoi ?
              J'ai une carte sortie de prison pour eux.
              Les gars ! Y'a un bateau dehors !
              Faut nous sortir de la !

              Le navire roule et des glougloutements sinistres se font entendre des niveaux inférieurs, et dans le noir ça sort des lames, des armes de fortune, et ça commence à se battre comme une meute de chiens à qui on vient de jeter un os. En bas les premiers hurlements de panique sont noyés par la montée des eaux et partout on s'attaque désespérément aux portes et aux chaines qui maintiennent les bagnards.

              Red ! Ici ! En bas !

              Je m'accroupi brièvement, le temps d'un bref contact avec le sol qui fait voler en éclats le pont du navire ou je me trouve, puis le suivant. Et guidé par l'empathie je fonce vers la voix. Une cellule, une autre, la. Ma main se pose sur d'épais barreau de fer, juste le temps de ne faire qu'un avec eux, de ressentir leur résistance, leur matière, et de me concentrer brièvement pour les faire voler en éclat.

              Chef ! Le ponton est en train de sombrer !
              Je fais vite.

              D'un geste j'active le lumo dial enfouie dans ma veste, baignant la cellule miteuse d'une lumière jaunâtre. La, contre le mur, un type est enchaîné à de gros anneaux de fer. Maigre, presque à poil, le visage caché par de long cheveux sales et en désordre.

              Alaba ?
              C'est moi. C'est elle qui t'envoie ?

              En deux pas je suis à ses cotés, tordant sa nuque pour y voir le tatouage qu'on m'a dit s'y trouver. Alaba oui. Et d'un.

              C'est elle. Ou est l'autre ?
              Quel autre ?
              Kakihara, le type du Lotus.
              Qu'il crève !
              Soit je vous emmène tous les deux, soit je vous laisse ici tous les deux. Choisis !
              Fais chier ! Il est la bas. Deux cellules plus loin.

              D'une traction sur les chaines j'arrache les anneaux du mur. Une série de craquements terribles couvrent un instant les hurlements de panique des détenus pris au piège, et alors que bateau gite une fois de plus d'avant en arrière, une vague d'eau glacée s'engouffre dans la cellule pour nous lécher les pieds.

              Vite !

              D'un coup de pied je traverse la cloison la plus proche, libérant au passage une poignée de types hagards et fous de terreur qui s'empressent de sortir, puis la suivante, ou est attaché au mur l'autre type que je suis venu chercher. Kakihara. Facile à reconnaître malgré son mutisme, on n'invente pas une gueule comme la sienne.

              Si vous commencez à vous battre, je vous laisse mourir ici tous les deux. Clair ?

              Alaba crache par terre mais acquiesce, Kakihara rigole et hoche aussi la tête, acceptant le marché.

              Alors sortons de la. Le navire est sur arrière, courez !

              Dans le navire qui part en morceaux nous repartons vers le pont principal, trop lentement. Beaucoup trop lentement.

              Laissez tomber, par la ! Vers l’arrière. Kraken ?
              Chef ?
              Je veux une brèche à la poupe ! Et allumez les yeux !
              C'est parti !

              Et devant nous le couloir disparaît, arraché par le monstre accouplé au ponton et qui vient d'actionner les tentacules et d'arracher la façade arrière du ponton aussi facilement qu'on détruit la cloison d'une maison de poupée. Nous laissant au bord du vide contempler une mer déchaînée ou s'agite une nuée de tentacules sombres. Un spectacle qui fait même reculer mes deux caids. Puis les yeux s'allument, et le spectacle devient encore plus terrifiant.

              Allez maintenant il va falloir sauter ! Kraken ! Approchez la tête !
              On va démolir le navire !
              Aucune importance. Allez y maintenant !

              Et pendant que les tentacules agrippent une nouvelle fois le navire qui sombre, le Kraken surgit encore de l'eau à notre rencontre, enfonçant l’arrière de l'épave sous les flots et nous offrant l'occasion de sauter dans les bras tendus de l'équipage.

              Tout le monde dans le navire !

              Ruée pèle mêle vers l'échelle du sous marin, dernier dehors j'ai le temps de voir le ponton s’abîmer sous les eaux sous le poids du Kraken. De ressentir la panique des prisonniers à bord, et plus loin, celles des marines réveillés par la crise et qui s'emploient maintenant à trancher les cordes qui les relient à l'épave pour éviter de sombrer avec.


              Le test du Kraken est un succés. Aucun doute la dessus.

              Et laissant la mer engloutir le ponton, je ferme l'écoutille sur les derniers cris des bagnards.

              En plongée !