Le sous-marin sort enfin la tête de l’eau, un beau soleil nous éblouit, pis une vaste et infinie étendue de verdure. Mais c’est le plutôt le vert dominant qui nous a éblouit, puisque l’on remarque finalement une averse, le temps n’est pas terrible, le climat est lourd. Malgré tout, je vous avoue que c’est un coin plutôt paradisiaque, j’espère y passer de bons moments détente. Mes dernières vacances datent un peu…
Nous n’avions que pour ordre de vous déposer ici, je crois que c’est à vous d’entrer en jeu, à présent. Et on fait comment pour retrouver l’collègue ?! Vous étiez aveugle il y a encore quelques temps ? Oui, et donc ? Vous utilisiez des sens que vous avez su développer à leur paroxysme ? Vous faites toujours bonne route. Ne les oubliez pas maintenant que vous avez retrouvé la vue, ça serait une grossière erreur, d’autant plus qu’ils vous aideront à retrouver votre objectif. Mouai, j’suis pas convaincu, mais j’suppose que j’ai pas le choix, c’est ça ? Exactement. Z’êtes lourds avec vos intrigues à la révo’. Abruti… Qu’est-ce tu m'veux l’borgne ? L’armée révolutionnaire te teste, te jauge, t’entraîne, t’instruis, accepte et cesse donc de te plaindre.
Je pars bouder un peu plus loin, à l’entrée de cette immense forêt tropicale, où je peux dores et déjà ressentir une certaine tension sanglante. Stanislas et le commandant discutent quelques instants.
Vous êtes drôlement perspicace, on en oublierait presque vous avez le même âge… Comment connaissez-vous mon âge ? Euh… Vous l’aviez mentionné tout à l’heure. Je ne crois pas, non. Vous savez, j’ai toujours eu des doutes concernant cette rencontre avec Ragnar, un hasard ou une manœuvre ? Je m’en fiche, car c’est maintenant un frère pour moi, mais revoyez vos méthodes. Encore plus perspicace que ce que l’on m’avait dit, fascinant. Marmonne le type. Il a de la chance de vous avoir. Je vous souhaite une bonne continuation.
Le borgne s’occupe des remerciements, je les salue d’un geste de la main, pis il me rejoint.
Mec, cette forêt c’pas d’la rigolade. J’ai la même sensation qu’à Little Garden…
Posté Lun 21 Sep 2015 - 21:44 par Ragnar
Après tout cela, on se décide enfin d’entrer dans ce vaste étendu de forêts, bien évidemment incertain d’en revenir vivant, comme malheureusement souvent. C’est la première fois que je vois autant de vert, puisqu’avant je ne pouvais voir, alors la surprise est de taille. Petit, je ne me rappelle pas avoir visité de telles forêts, seulement des petits coins boisés. Du coup, j’suis comme un enfant en ce moment, j’saute partout, je grimpe sur les arbres, je crie, au grand désespoir de Stanislas.
Je découvre des espèces végétales que le borgne me présente, comme c’est un savant chelou, il complexifie la chose en me présentant également les caractéristiques de chaque plante, mais j’aurais déjà tout oublié d’ici demain. Ça part d’une bonne intention, dirons-nous, sauf que je n’ai jamais été très bon à l’école, si ce n’est pour monter des plans afin d’énerver les profs sans qu’ils sachent que c’est moi.
Ceci étant fait, nous continuons tranquillement notre visite, jusqu’à ce qu’un énorme sanglier surgisse de nul part pour nous rentrer dedans. Nous esquivons en nous déportant chacun d’un côté, laissant l’animal cogner l’arbre derrière en pleine face. Des oiseaux s’envolent, des feuilles tombent, et la bête, idiote soit-elle, reste sonnée quelques instants avant de se retourner. Stan estime que son fusil ferait trop de bruit, donc à moi de m’en charger.
Le sanglier se dirige à toute vitesse en direction du borgne - désarmé, puisqu’il venait stupidement de ranger son arme, ce qui est suffisamment surprenant pour le souligner - qui tente tant bien que mal de prendre la fuite, mais un sanglier qui est déjà à pleine vitesse contre un sédentaire qui démarre, pas terrible, hein ? Mais du coup, j’sais pas quoi faire, surtout au moment où il trébuche, ça m’angoisse. J’hurle pour attirer l’attention, rien à faire, j’agite mon meitou comme un débile, ah ?
Une minuscule lame d’air chatouille le sanglier, qui se retourne vers moi et change donc de proie, mais je reste un peu étonné de ce qu’il vient de se passer, ça vient vraiment de moi ? Bref, il charge, j’esquive d’une roulade avant vers ma droite, pis je me relève et le revoilà qu’il charge de nouveau. D’un pas vers l’avant, je vrille vers ma droite, esquivant de peu la charge tout en frôlant son flanc gauche, que j’entaille profondément - du sang gicle à cause de la vitesse provoquée par la vrille que j’effectue - durant notre croisement.
La bête s’écroule. Fiou, on a eu chaud ! T’es débile, Stan, j’sais pas ce qu’il s’est passé, mais t’as faillit prendre chère sans notre bonne étoile… Je testais simplement tes capacités, histoire de voir si tu peux toujours nous protéger, estime-toi heureux. Dit-il en s’allumant une clope. Bref, du coup on a notre repas, non ? En parlant de repas.
Je m’empresse de dépecer la belle bête, pendant que le borgne nous allume un faut, on peut dire qu’on forme une bonne équipe quand il s’agit de manger. Tout se passe sans le moindre problème, on mange tranquillement, on papote, on rigole, on graille très bien… Le moins que l’on puisse dire, c’est que le sanglier se mange vraiment bien, c’est une excellente viande que je recommande à tous.
GRRRRRROOOOOAAAAAARRR Hm ? T’as encore faim, Rag’ ? Euh nan, c’pas moi… Allons voir d’où provient ce son.
Nous entamons une course vers cet horrible son - qui ne donne aucunement envie de s’en rapprocher - tout en essayant de se frayer un chemin à travers tout ce feuillage. Plus on se rapproche et moins nous en avons envie. Au bout d’un certain temps de course, on se stop brusquement, car les buissons s’arrête, laissant place à une espèce de cour, avec une grotte et… Merde ! Bon dieu ! Qu’est-ce donc cet oiseau géant ?
Un dragon, Ragnar, un dragon. C’est génial ça, tu penses qu’il vole ?! Demande-lui. Très bien. Attends-moi là. Abruti ! Reste ic… Il regrette déjà sa blague. Hoooy ! Y a moyen que tu m’laisse monter sur ton dos ? La bête ne semble pas très réceptive et se met à ouvrir la gueule. RAGNAR ! COURS !
Un tire retentit, la balle s’écrase sur le monstre, qui se détourne de moi et crache du… feu ? Du FEU ?! Merci au borgne, je crois que je lui dois une fière chandelle. Je prend la fuite aussi vite que possible, pis pourquoi pas retenter la lame d’air ? J’te balance des coups dans la vide, comme tout à l’heure, que dalle. Le monstre se retourne vers moi, je continue, mais toujours que dalle. La situation absurde. Moi en train de gesticuler inutilement face à un dragon qui me crache du feu.
J’évite les flammes in extremis, Stanislas me rejoint, on court le plus vite possible, jusqu’à ce qu’il remarque que mon postérieur prend feu. Merde ! J’me fou à terre, j’me frotte le perche contre le sol, pis mon acolyte en profite pour me foutre des coups de pied au cul, sous prétexte que les flammes ne s’étaient pas totalement éteintes. Mon cul. Encore un truc qui va me mettre furax quelques temps, pis que ces lames ne fonctionnent pas quand j’veux, ça me saoul encore plus.
Au fil de la marche, je réalise qu’un étrange son me gênait à chaque mouvement, un son mécanique. Du coup, j’me demande s’il ne s’agissait pas d’une machine, pis j’finis finalement par me dire que ça ne vaut pas la peine de savoir. Je continue de débroussailler ce qui me gène face à moi, jusqu’à ce que je commence à entendre du bruit, des humains cette fois, donc on les interpelle et ils nous expliquent qu’ils sont d’un petit village à côté. Au début, je vous avoue qu’on avait un peur, ils ne semblaient pas très heureux de nous voir par ici, pis ils ont commencé à nous que des types reconstruisent des ruines, mais du coup, ça m’intéresse grandement.
