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Un arrêt forcé.


               Des chaussures à talons en cuir rouges cirées, surmontées d’une bretelle noire parfaitement attachée passèrent.  Une chaussette de dentelle blanche ne portant aucune trace de poussière ou de boue s’en échappée recouvrant pudiquement une cheville. Vraisemblablement celle une dame de la haute ou une cliente aisée de la station thermale. Cette fois ce furent des bottes de cuire souples et marrons, remontant jusqu’à la cheville, aux semelles embourbées, qui obstruèrent l’ouverture. Démarche clopinante. Il boitait de la jambe droite. Une tache de vin sur le bout de sa chaussure gauche. Sûrement un clochard ratissant la ville à la recherche de quelques pièces.
               Depuis qu’il avait été enfermé ici, voilà une quinzaine de jours sa seule occupation était de regarder passer les gens dans la rue longeant la base de la marine. Enfin, des gens, il n’en voyait que les pieds. En effet, la cellule dans laquelle il avait été enfermé était située sous terre, et seule une petite ouverture barrée de fer donnée sur la rue à quelques centimètres seulement du plafond.
               Il purgeait ainsi sa peine, non pas pour avoir osé porter un coup sur un marins, mais pour piraterie et complicité dans l’agression de ce dernier. Lorsque Cézar Van Hayha avait tiré sur Mickael, Land s'était emporté et l’officier avait mal pris le coup poing qu’il avait reçu. Non, plus que le coup, c’est l’offense faite à son père qu'il ne semblait pas avoir été digérée. Et il c’était dès lors arrangé pour faire de chaque tentative du chasseur de primes pour se faire gracier un échec.
               Maintenant, avec du recul, Land regrettait amèrement son acte. Il avait appris de soldats que l’enfant n’avait pratiquement rien, que la balle n’avait fait que toucher l’épaule et qu’elle en était aussitôt ressortie. De ce fait, le fils de Liam allait sortir demain et n’aurait, aux dires des spécialistes de la marine, aucune séquelle.

-Pour résumer vous … Monsieur Skyll ? Vous êtes avec moi ?

               Land se détourna de la fenêtre et se rassit en face de l’infirmière. Cela faisait maintenant une heure qu’elle l’assommait de questions à propos de Mickaël, de sa relation avec lui et des conditions de leur rencontre. Bien sûr, et puisqu'il y avait des chances que le meurtrier de ses parents soit rattaché à cette base, le chasseur de prime la menée en bateau depuis le début de l’interrogatoire.

-Vous avez reçu la garde de cet enfant par monsieur Olibrius, directeur d’une maison pour enfants sur Bux-Island. Arrêtez-moi si je me trompe. Désireux de vous installer en ville, vous avez fait le chemin jusqu’à Inu Town avant de vous faire agresser par cet odieux pirate.

-L’odieux pirate, il t’emmerde ma chérie.

                L’infirmière Edmundson se retourna d’un bloc et fusilla du regard Jobby la tremblote qui croupissait, lui aussi, dans l’une des cellules du pénitencier. C’était après avoir abandonné tout espoir de discussion construite avec l’individu que Land s'était attelé à l’évaluation des chaussures passant dans la rue.

-Il nous sera donc facile de vérifier la véracité de vos propos , reprit la jeune femme, en consultant les registres des naissances de votre île.

-Pas tout à fait , l’interrompit le chasseur de primes, Olibrius a pour habitude de renommer chacun de ses pensionnaires. Je présume donc que Mickaël ne doit pas être son vrai nom, et je serais incapable de vous le fournir.
             
                Lyn Edmundson fronça les sourcils. L’histoire de Land lui paraissait bien trop louche. Des propos vaseux, sans aucun fait pour les attester, c’était on ne peut plus suspect.

-Eh bien, soit, je m’en tiendrai là pour le moment. Mickaël sera, dès demain, placé dans une famille de la ville où il pourra grandir et s’épanouir. Quant à vous, et bien que l’attribution de votre sentence soit au-dessus de mes compétences, je pense que vous allez rester encore un moment ici.

               Et elle partit sous les hurlements paillards du pirate. Il fallait que Land sorte d’ici au plus vite. Demain, il serait trop tard. S’il voulait avoir une chance de partir d’ici avec Mickaël, il devait s’y prendre dès maintenant.


Dernière édition par Land Skyll le Lun 28 Sep 2015 - 22:40, édité 3 fois
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Il fallait qu’il se calme et qu’il réfléchisse à tête reposée … Ce qui allait être difficile aux vues du charivari que faisait son voisin de cellule. Mais bon, il faudrait faire avec. Puisque Mickael n’allait être placé dans une nouvelle famille que le lendemain et puisque c’était l’infirmière générale de la base de la marine qui était venue le questionner à son sujet, il était facile de deviner que l’enfant se trouvait en ce moment dans l’infirmerie de la base, quelque part au-dessus de sa tête.
               En soi, la localisation du lieu exact où se trouvait le protégé de Land n’allait pas poser de problèmes. Trois difficultés majeures l’empêchaient toutefois de le récupérer. Tout d’abord, il fallait qu’il arrive à s’extraire de sa cellule. Et pas de n’importe quelle cellule, une cellule de la marine, dans une prison de la marine, au fin fond d’une base de la marine. Il faudrait ensuite qu’il arrive à emporter avec lui l’enfant, qui était peut-être encore sous soins, sans se faire remarquer. Pourquoi ? Parce que sinon ça allait encore plus compliquer la troisième difficulté et sans conteste la plus périlleuse : sortir sans encombre de l’endroit.
                 Bien sûr, la discrétion s’imposait. Land ne se sentait pas prêt, et ne se sentirait sans doute  jamais près, à faire face à un colonel de la marine. D’autant plus Mortimer Ogaryan était considéré dans toutes les Blues comme une légende de la marine. Au point que même Land, sur Bux-Island en avait entendu parler.
                  Plusieurs plans commencèrent alors à germer dans la tête du chasseur de primes. Il pouvait, peut-être, crocheter la serrure et une fois dehors se procurer un uniforme de la marine. Il pourrait ainsi se faire passer pour un officier d’une autre base afin de demander le transfert de. Mickael. Non, ce plan était bien trop risqué, un soldat un peu trop zélé risquait de le conduire face au colonel et là ce serait game over. Il pouvait aussi essayer de se procurer le nom de la famille qui allait emmener l’enfant et se faire passer pour l’un d’eux. Mais là encore, en cas de mauvais timing, il pouvait tomber sur celui dont il avait usurpé l’identité et ce serait perdu, une nouvelle fois.

-Eh ! Le rouquin !

  Land émergea de ses pensées pour s’apercevoir que l’appel venait d‘en face, c’était Jobby la tremblote qui le hélait. Le jeune homme ne s’était même pas aperçu que le pirate avait cessé d’énumérer des noms d’oiseaux à l’infirmière qui, elle, était partie depuis belle lurette.

-Écoutes moi bien. J’suis un pirate qui a longtemps roulé sa bosse moi. Et je ne compte pas finir ma vie en tôle dans un trou comme celui-là. Faut donc que j’me tire. Et comme c’est ta faute si je me retrouve dans ce merdier …

-Pardon ?! Ma faute ?! Lequel de nous deux s’en est pris à un marine ?

-Celui qui lui a foutu une baigne peut-être ?! Mes gars avaient trouvé un arrangement à l’amiable et t’as tout fait foirer !

-Tu appelles ça un arrangement ?

-… D’autant que j’aurais pu me barrer tranquille si tu ne m’avais pas sauté à la gorge !

-Soit, et où tout cela nous mène ?

-Ben vois-tu, je ne pourrais pas  m’enfuir d’ici tout seul. Tu vas donc m’aider, voici mon plan …

-Attends, pourquoi est-ce que je suivrais ton plan ?

-Parce que, je suis celui qui a le plus d’expérience et puis je suis le plus fort d’entre nous deux !

-Quoi ? Lequel d’entre nous a réussis à rétamer l’autre ?

-J’étais en manque ok ?! Je n’étais donc pas au mieux de ma forme ! J’suis un pirate primé moi, un pov’ gars comme toi ne peut même pas m’approcher en temps normal !

               Soudain la porte donnant sur le reste de la base s’ouvrit laissant apparaître un soldat, un novice selon toutes vraisemblances, tenant un plateau-repas dans les bras. L’occasion rêvée de se tirer d’ici. Mais bien sûr, et à cause des caprices de Jobby, les deux hommes n’avaient pas encore réussi à s’entendre sur un plan d’évasion. C’était sans compter sur la bosse du pirate qu’il avait effectivement dû pas mal rouler pour se mettre à crier sans prévenir :

-Soldat ! Il fait un malaise !

            Le regard du criminel était sans appel, Land faisait un malaise, enfin, était censé faire un malaise. Le jeune homme s’exécuta promptement sans savoir ou tout cela aller les mener et se laissa tomber sur le sol froid de la cellule. Le soldat s’approcha, regarda le corps inerte du chasseur de primes, ne sachant que faire, puis recula en direction de la sortie.

-Eh ! Attends ! Cria la tremblote. Ouvres donc sa cellule pour voir s'il n’est pas mort !
             
       C’était donc là qu’il voulait en venir. Il était évident que ça ne marcherait pas. Même le plus cancre des soldats ne tomberait pas dans un piège si gros. Comme s'il allait ouvrir la porte et les laisser s’enfuir impunément.  

-Heu … Je … La procédure veut que j’aille prévenir un supérieur …

-Au diable la procédure, tu ne vois pas qu’il convulse .

               Immédiatement, Land se trémoussa sur le pavé pour donner l’effet escompté sans trop d’espoirs sur la réussite du plan. Mais à sa grande surprise ledit plan fonctionna. Intrigué, le soldat se retourna vers lui, tournant le dos au pirate. Ce dernier retira en un éclair sa ceinture et, attrapant avec le marine à la gorge, l’étrangla contre les barreaux en fer de sa cellule. Puis, sans attendre, il se saisit des clés qu’il portait à la taille et sortit de son cachot. Il hésita quelques secondes, fixant. Land d’un regard froid, puis, lui ouvrit.

-J’crois que je ne vais pas arriver à sortir tout seul … T’es prêt à m’aider gamin ?
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Land mit un moment avant de sortir de sa cellule et de suivre Jobby dans les couloirs sombres de la prison. Le pirate venait de tuer un homme de sang-froid et, bien que Land voulait à tout prix retrouver Mickaël, il n’était pas prêt à cautionner ça. Et puis il risquait d’être accusé de complicité de meurtre … Cela dit, il comptait déjà s’échapper d’une prison alors d’un point de vue juridique il était de toute façon foutu.
Il se décida finalement à sortir et suivre son nouveau coéquipier non sans s’être tout d’abord penché au-dessus du cadavre du jeune soldat pour lui prendre son arme de fonction. Un simple pistolet mais c’était mieux que rien. Espérons juste qu’il n’aurait pas à s’en servir.
Il dut tourner quelques minutes dans les couloirs sinueux du sous-sol de la caserne pour retrouver Jobby. Ce dernier l’attendait devant une porte fermée, ça ceinture enroulée entre ses deux mains et tendue de façon à pouvoir s’en servir le plus efficacement possible. Alors que le jeune chasseur de primes s’approchait, l’autre lui fit signe de ne pas faire de bruits. Puis lui indiqua la serrure. Land y jeta un œil. De l’autre côté de la porte deux soldats armés empêchés quiconque de passer, dans un sens comme dans l’autre.
Ils auraient dû s’y attendre, une prison de la marine ne pouvait pas être laissée sans surveillance mais c’était la seule sortie possible. Ils devaient à tout prix réussir à éloigner ces deux gardes le plus loin possible. Mais comment ? Il avait bien une idée mais … Le jeune homme tentait tant bien que mal de trouver une solution pour les sortir de là quand il tomba sur le regard de Jobby, rivé sur l’arme qu’il venait de dérober.

-Ah non ! Il n’en est pas question ! Chuchota le rouquin pour ne pas attirer l’attention. Tu viens déjà d’assassiner un pauvre innocent, je ne te laisserais pas en faire de même avec ces deux-là. Cette fois on va suivre mon plan. Alors reste là, j’arrive.

                Sans laisser le temps au pirate de réagir, Land repartit en courant en direction de son cachot. C’est vrai qu’il avait un plan. Mais ce plan ne pouvait sauver que l’un d’eux, et c’est lui qui allait en profiter. Il avait tout d’abord eux des remords quant à sacrifier ainsi son partenaire. Puis il c’était souvenu de ce qu’il avait fait à Mickael et de ce qu’il venait de faire à ce pauvre garçon. Non, les pirates comme les marines étaient tous des enflures et, bien que ces derniers ne soient pas considérés comme des criminels, il ne fallait pas les laisser agir à leur guise.
                Une nouvelle fois le chasseur de primes se pencha au-dessus du corps sans vie du marine. Heureusement, Jobby avait fait ça bien. Contrairement à la mort par balle ou par hémorragie, la strangulation avait pour avantage de ne pas laisser de trace sur les vêtements de la victime. Et c’est justement de ces derniers dont il avait besoin. Il entreprit donc de déshabiller le cadavre avant de le trainer dans la cellule du pirate laissée vacante. Il s’empara également de l’épée qu’il portait à la ceinture et qu’il n’avait pas remarquée lors de sa première fouille corporelle. Puis il enfila en vitesse l’uniforme avant de retourner auprès de son partenaire. Heureusement que la prison était presque vide. Ils étaient assez dans le pétrin sans avoir à se soucier d’éventuels détenus désireux, eux aussi, de prendre le large.
Il s’arrêta au bout du couloir, face à Jobby, l’œil toujours rivé sur la serrure à épier sans faire le moindre bruit. Land dégaina son revolver et le tendit à bout de bras, sans trembler d’un pouce. Le tir faisait partie des nombreuses choses que ses parents avaient absolument tenu à lui enseigner. Et sans vouloir se vanter, il était assez bon dans ce domaine. Il tira, il avait visé la jambe. Dans un bruit sec la balle atteignit son objectif et, dans un cri de douleur, le pirate s’étala sur le sol. Le regard injecté de sang, il tourna la tête vers Land et cria d’une voie chargée de haine :

-Traître ! Comment as-tu osé ? Je vais te faire la peau, tu m’entends ? Je vais te buter !

Des menaces qu’il ne métrait jamais à exécution, Land le savait. Alertés par le bruit du tir, mais aussi par les cris de colère et de douleur de La tremblote, les deux gardes postés de l’autre côté de la porte se ruèrent à l’intérieur des prisons, l’arme aux poings. Le jeune homme ne mit pas longtemps à réagir, sa survit et celle de. Mickael en dépendaient.

-Aidez-moi , cria-t-il, ce pirate à essayer de s’enfuir, je l’ais immobilisé mais je crains que ce ne soit pas suffisant. Je vais aller prévenir les supérieurs, vous, gardez un œil sur lui !

Les soldats, vraisemblablement de jeunes recrus également, à en juger par la tache qui leur était assignée, ne se firent pas prier et acquiescèrent. Il faut dire que, dans une situation comme celle-ci, on ne contredisait pas la seule personne qui semblait savoir comment réagir.
Land s’élança donc vers la sortie non sans adresser un dernier geste à son ancien compagnon d’infortune. En effet, le rouquin laissa discrètement tomber sur le sol l’arme blanche qu’il avait précédemment soutirée au marine, à portée de La tremblote. Envolés ainsi les remords d’avoir laissé un ami à son triste sort.
Sans réfléchir, le jeune homme piqua à gauche dès sa sortie, courant à perdre haleine dans les couloirs déserts à cette heure de la journée. Il fallait maintenant qu’il trouve l’infirmerie qui, d’après lui, devait se trouver dans les hauteurs de la base. Mais vite. Les deux soldats, bien que peut dégourdis, finiraient vite par tomber sur le cadavre de leur collègue et à se lancer à sa poursuite. Si tant est que Jobby ne le dénonce pas avant.
Au croisement suivant Land prit à droite, puis deux fois à gauche et encore à droite avant de s’apercevoir qu’il s'était perdu et que ce n’est pas comme ça qu’il allait trouver son protégé. Soudain des bruits de voie lui parvinrent. Quelqu’un arrivé face à lui. Non, plusieurs personnes. En tendant l’oreille le jeune homme parvint tant bien que mal à entendre quelques brides de leur conversation.

-… Ainsi que le rapport concernant l’affaire des bijoux volés. Quant à celui à propos de l’agression du soldat Van Hayha, nous avons presque touts les éléments colonel Ogaryan.

               Le colonel Ogaryan ?! La légende d’Inu Town en personne ?! Cette fois Land était foutu. Il était totalement impuissant face à un homme de cet acabit et, s’il faisait demi-tour, il risquait fort de tomber sur les deux zouaves de la prison en train de rependre partout la rumeur de son évasion. Le chasseur de primes se concentra alors pour faire ce qu’il savait faire de mieux : Réfléchir. Son cerveau bouillonné à la recherche d’une issus de secours, d’un truc qui éviterait la confrontation. Et au fur et à mesure le tic-tac des voix du colonel et de ses conseillers s’approchait, obligeant le jeune homme à redoubler d’efforts.
Enfin, l’idée lui vint. C’était risqué, mais il n’avait rien d’autre. Il détacha sa ceinture (qui, en plus d’être un accessoire fort à la mode se révélée être un véritable atout pour s’échapper d’une prison) et s’en servit pour se faire un garrot autour du bras. Puis il y appliqua le canon du revolver et dans un élan de courage, tira. La douleur se fit immédiatement ressentir, vive et intenable. Land ne put s’empêcher de pousser un cri à en ébranler les murs du bâtiment et, sûrement à cause de la douleur plus qu’à cause de la perte de sang, il s’évanouit.
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La douleur était intenable, sa tête tournée dans tous les sens, ses oreilles bourdonnées et il avait l’impression que quelqu’un s’amusait à remuer constamment un couteau dans la plaie fraîchement ouverte de son bras. Pourtant il fallait qu’il tienne. Il fallait qu’il reste conscient au cas où son plan ne se déroulerait pas comme prévu. Et puis, quand bien même cela marcherait, il ne pouvait pas se permettre de rester trop longtemps endormis auquel cas la vérité risquée fort d’éclater pendant son sommeil et il n’aurait alors aucun moyen de se défendre. Mais, malheureusement, il ne pouvait pas tenir, la douleur était trop intense, Land ne s’était jamais reçu de balle, et encore moins d’aussi prêt, il n’avait pas eu conscience de la douleur que cela pouvait infliger. C’est ainsi qu’il sombra très rapidement dans l’inconscience.
                 Quand enfin ses yeux se rouvrirent, il s’aperçut qu’il se trouvait dans une chambre au mur et au plafond blanc, allongé sur un lit ma foi fort confortable, une carafe d’eau à ses côtés.
Bien, au moins son plan avait fonctionné. Il avait cherché à se rendre à l’infirmerie et, bien qu’il aurait préféré y arriver par un autre moyen, il semblait y être. Son bras lui faisait toujours horriblement mal mais quelqu’un le lui avait soigneusement bandé. Il ne savait pas depuis combien de temps il se trouvait là mais il se doutait qu’il n’avait pas dû rester inconscient longtemps. En effet, il était libre de ses mouvements, soigné et il n’apercevait aucun garde aux alentours, autant de signe prouvant que personne ne l’avait identifié comme le fugitif de la prison.
                Un léger gémissement tira soudain le chasseur de prime de ses pensées. Affalé à ses pieds, la tête entre les bras, Mickael semblé dormir à point fermé. Il avait dû veiller un moment sur son protecteur avant de tomber dans les bras de Morphée. Le jeune homme mit un moment avant de réaliser que cette frimousse rousse appartenait à l’enfant dont il avait la garde. Et, lorsqu’il comprit enfin, une immense sensation de soulagement le parcouru. Il se sentait enfin libérer d’un fardeau bien lourd à porter, délivré d’une tension qui l’habitait depuis un moment déjà. En effet, à bien y penser ces derniers jours. Land n’avait cessé de penser à Mickael, à comment le retrouver,  à comment assurer sa sécurité ou comment subvenir à ses besoins se sentant responsable de ses malheurs et de sa situation. Alors, le voire, là, si près de lui, innocemment endormi et semblant aller au mieux le réconfortait au plus haut point. Mais il ne fallait tout de même pas qu’il en oublie qu’ils n’étaient pas sortis d’affaire pour autant. Il fallait qu’ils s’échappent d’ici, le plus discrètement et le plus rapidement possible.
                Land secoua délicatement l’épaule du gamin qui émergea difficilement. Les yeux encore fatigués et les paupières à moitié close il le regarda quelques secondes maussades avant de laisser un grand sourire illuminé son visage.

-Ouf, tu vas bien, tu as dormi longtemps dit donc, lui balança innocemment Mickael.

                Le chasseur de prime n’en revenait pas. Depuis qu’il avait pris l’enfant sous son aile il ne lui avait jamais souris, n’avait jamais montré aucun signe de contentement ou de satisfaction et encore moins de remerciement et surtout, ne s’était jamais montré content d’avoir été sauvé puis emmené par Land loin de son île natale. Si bien que ce dernier avait fini par se demander s'il avait bien fait de décider sur un coup de tête qu’il allait prendre soin d’un enfant qui, il faut le dire, était plus encombrant qu’autre chose.
               Sans préavis, Land repoussa d’un geste la couverture et, attrapant Mickael, le sera dans ses bras le plus fort possible.

-Moi aussi je suis content que tu ailles bien. Soupira-t-il.          
 
                 Ils restèrent ainsi quelques minutes avant que Land décide qu’il était plus que temps d’agir et de sortir de cet endroit plus que dément. En cherchant des vêtements plus confortables que la tunique qu’on lui avait enfilée il mit la main sur un scalpel, quelques seringues et ce qui lui sembla être du chloroforme. Autant de choses qui pourraient lui être utile, lui à qui on avait vraisemblablement retiré l’arme avec laquelle il s'était blessé.

- Écoute-moi bien Mickael, si tu veux que l'on arrive à sortir d’ici en un seul morceau, il va falloir que tu fasses tout ce que je te dis Ok ? Si je te dis de courir, tu cours. Si je te dis de te cacher, tu te caches. Et si je te dis de m’abandonner à la marine, tu n’hésites pas une seconde suis-je clair ?

               L’enfant oscilla timidement de la tête. Visiblement le ton grave que prenait son protecteur l’inquiétait plus que l’enjeu réel qu’il en découlait. Il ne restait alors plus qu’à prier pour que ses recommandations s’avèrent inutiles.
               D’un pas décidé Land se dirigea alors vers la porte, le scalpel serré au cœur de sa main. Mais sa détermination fut vite mise à l’épreuve quand, au moment où il allait ouvrir la porte donnant sur le couloir cette dernière le fit de son propre chef pour laisser apparaître Lyn Edmundson, l’infirmière en chef de la base de la marine, celle-là même qui s'était occupée de lui jusqu’à présent. Aussi surpris l’un que l’autre les deux jeunes gens n’osèrent bouger d’un pouce à tel point que même Mickael s’arrêta de respirer pour ne pas briser se pesant silence. Silence que le chasseur de prime finit par briser en lançant les yeux dans les yeux à sa rivale :

-Bon, écoutez, je sais que c’est vous qui m’avez soigné. Ou tout du moins que vous avez eu vent de mon admission. Je sais aussi que vous m’avez nécessairement reconnu mais que vous n’aviez rien dit  à personne. Je ne vous ferai pas l’affront de vous demander pourquoi, bien que je suppose que se soit dû à l’attachement que je porte à Mickael, mais si vous n’êtes pas décidé à nous livrer à Organyà, laissez-nous passer, nous sommes pressés.

                 Surprise, Lyn se mit à bredouiller que non, il se trompait et qu’elle n’avait pas tenté de le protéger mais sa façon de rougir en regardant ses pieds trahissait ses réelles pensées. Mais, lorsque Land tenta de lui passé devant, la jeune femme le repoussa d’un geste brusque et, sortant son arme de fonction s’écria :

-Je l’avoue, savoir que je vais ainsi séparer un enfant de son géniteur … Ou tout du moins son protecteur me répugne au plus haut point. Néanmoins j’ai voué mon existence à la marine, j’ai ainsi le devoir de vous livrer dés à présent au. Colonel !
             
                Ce disant, l’infirmière braqua son revolver en direction des deux rouquins, obligeant Land à reculer de quelques pas. C’est ainsi qu’il put voir la lame effilé d’un couteau se glisser tout doucement  sous la gorge de la belle blonde et son propriétaire lui murmurer à l’oreille :

-M’est d’avis que tu devrais poser ton arme ma jolie … Et sache que savoir mon bassin frottant ton postérieur est hautement excitant.

                Délicatement, Lyn baissa la main tenant l’arme dont Jobby se saisis immédiatement. Puis, reculant un peu pour pouvoir menacer tout le monde avec son nouveau joué il ordonna :

-Bien, maintenant tout le monde rerentre. Il faut qu’on parle.
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Une fois tout le monde retourné dans l’infirmerie, Jobby ferma la porte et la verrouilla. Puis, se tournant vers ses prisonniers les contempla longuement. Ce qui n’était pas pour arranger l’état de Land qui n’avait jamais autant angoissé de toute sa vie. Lui qui avait l’habitude de tout contrôler, de calculer ses moindres faits et gestes pour que tout ce qu’il entreprenne soit une réussite passée de Charybde en Scylla et d’ennemie indécise à vieil ami trahi. En effet, même s'il arrivait à se débarrasser de l’un des deux, il devrait faire face au second, chose dont il était incapable, encore moins armé d’un scalpel, de quelques seringues et d’un flacon de chloroforme. Il ne lui restait plus qu’une solution : Négocier. Et de préférence avec celui qui était le mieux armé.

-Heu … Ecoute Jobby je …

-Non, pas la peine de me remercier, je n’ai fait que te rendre la pareille. Ton idée pour s’enfuir de la prison était géniale. J’avoue qu’au début j’ai vraiment cru que tu m’abandonnais, puis quand j’ai vu le couteau, j’ai compris que tu préférais que je cherche un moyen de nous échapper pendant que tu aller chercher ton gamin.

Land rit jaune. Lui qui avait lâchement abandonné le pirate à une mort certaine s’en retrouvé remercié. Un jour il lui dirait la vérité. Mais là, ce n’était pas le moment.

-Alors ça veut dire que tu as trouvé un moyen de sortir d’ici ?

-Ben … En fait … C'est-à-dire que … Non.

         Bon, il ne pouvait pas tout avoir. Déjà Jobby le laissé en vie, alors il ne pouvait pas non plus lui demander de lui apporter la solution pour sortir d’ici. C’était maintenant à lui de faire marcher son cerveau et de trouver une sortie de secours. Alors que le chasseur de primes réfléchissait calmement, le pirate, lui, se mit à remplir deux grosses valises de tous les médicaments qui lui passés sous la main, en en ingérant la moitié sous les yeux horrifiés de Lyn Edmundson. Land le laissa faire, si cela pouvait lui permettre d’être un peu plus calme par la suite, ça ne pouvait qu’être bon.
         Soudain, quelqu’un frappa à la porte. Il ne manquait plus que ça. Mais qu’est-ce que cela pouvait être encore ?!

-Madame Edmundson ? On m’a dit que l'on pourrait vous trouver ici. C’est monsieur  Dlanod. Je viens chercher le petit comme convenus … Pouvez-vous m’ouvrir ?

               Les trois personnes présentes dans l’infirmerie et en état de comprendre le problème qui se posait se regardèrent horrifiées. Chacune semblant attendre une solution des deux autres. Finalement, ce fut l’infirmière qui prit la parole en première en chuchotant à l’intention de Land et Mickaël.

-Vous savez, j’ai été en charge de prendre vos témoignages pour comprendre qui vous étiez l’un pour l’autre. Et bien que je ne crois toujours pas à votre histoire, je suis sur d’une chose. Vous vous aimez l’un l’autre. Et, quoi que soient devenus les parents du petit, je sais qu’il ne sera jamais mieux qu’avec vous … Je vais vous aider à sortir, vous me faites confiance ?

               Land acquiesça dans un sourire de satisfaction au moment même ou Jobby chuchoté un ‘’Non !’’ D’indignation. Mais, bien que se soit lui qui porte l’arme, personne ne lui prêta la moindre attention.

-Bien, monsieur. Skyll, monsieur La Tremblote, emparez-vous des blouses de rechange qui sont dans le placard derrière vous, et laissez-moi faire.

               Les deux hommes s’exécutèrent immédiatement et Lyn alla ouvrir. En râlant, Jobby mit son ami en garde. Si jamais elle décidait de les trahir à ce moment-là, de s’enfuir ou de tout raconter au nouveau venu, ils étaient foutus et d'ores et déjà pendus.
               Monsieur Dlanod était un homme d’une cinquantaine d'années, venant visiblement d’une famille aisée de la ville ou de celle voisine. Aux moustaches aussi bien peignées que ses cheveux gris et au costume irréprochable. Il affichait le plus beau des sourires et tendit un bouquet de roses jaune à l’infirmière lorsqu’elle ouvrit la porte.

-Monsieur Dlanod ? Mais je ne vous attendez pas si tôt, vous ne deviez venir chercher Mickael seulement demain.

-Je sais, mais on m’a prévenu ce matin que tous les papiers étaient en règle, j’ai donc décidé de venir immédiatement !

               Le ton du dandy était sans appel. Il ne repartirait pas sans l’enfant, qu’importe quel argument la jeune femme pouvait bien lui avancer il avait l’argent de les contredire sans aucun souci. Il zyeuta vers l’enfant dont il était censé se voir confier la charge et souris de nouveau.

-Mais, ne serait-ce pas le petit Nathaniel que je vois là ? Alors mon garçon, on n’est pas content de voir son papa ?

               Effectivement, Mickaël ne semblait pas des plus heureux. Il avait reculé le plus loin possible de son nouveau tuteur et affichait une moue des plus déplaisante. Le pauvre enfant était au bord de la crise de larmes et ne semblait pas comprendre qu’il était de toute façon hors de question qu’il reparte avec cet homme. Ainsi, et ce malgré les nombreuses sollicitations de l’infirmière pour le faire avancer, il refusa catégoriquement de s’approcher de monsieur Dlanod. Mais ce dernier, en plus de ne pas être très intéressé par l’enfant qu’il adoptait, ne semblait pas être un homme d’une patiente infinie. Fatigué d’attendre que Mickaël daigne réagir, il se dirigea vers lui et le saisi par le bras. L’enfant cria qu’il ne voulait pas partir et supplia Land de l’aider. Mais le chasseur de primes ne fit rien. Il savait qu’au moindre faut mouvement tout leur plan pouvait s’écrouler et il avait une confiance aveugle en Lyn Edmundson. Heureusement, l’homme n’avait pas autant d’intelligence qu’il avait d’argent et ne fit pas le lien entre le mystérieux ‘’Land’’ qu’appelé désespérément Mickaël et le jeune homme planté dans un coin de la pièce.

-Bon et bien, j’ai été très heureux de vous connaître, madame Edmundson, mais il est grand temps pour moi d’y aller.

Ce-disant il salua brièvement Land et La Tremblote et partit, traînant toujours sa nouvelle et bruyante acquisition par le bras.

-Attendez ! L’arrêta l’infirmière, mes collègues vont vous accompagner.

-ça ira, je me pense encore capable d’obliger un enfant à me suivre.

               Toute forme de courtoisie ou de respect avait définitivement disparu de l’allure du cinquantenaire. Il avait eu ce qu’il voulait, il pouvait désormais faire tomber le masque.

-L’enfant oui, mais il vous faut également emmener les valises …

-Quelles valises ?

-Celles que tiennent mes collègues, elle comporte les médicaments que vous devrez administrer quotidiennement à Mickaël.

-Il est malade ?!

L’homme avait crié cela et avait lâché le môme dans la foulée. Visiblement il avait besoin d’un enfant, peut-être en tant qu’héritier ou bien sa femme en espéré-t-elle désespérément un sans pouvoir en concevoir, mais il était évident qu’adopter Mickaël lui coûté. Alors si en plus il était malade c’est sûr, il allait refuser de l’emmener. Quel plan génial, Land lui-même n’aurait pas trouvé mieux. Seulement, et à la grande stupéfaction du rouquin, Lyn s’empressa de rassurer monsieur Dlanod.  

-Ne vous inquiétez pas, c’est bénin, un simple rhume, mais comme on dit ‘’mieux vos trop que pas assez’’ alors j’ai prévu large d’un point de vue pharmaceutique.

                 Mais pourquoi faisait-elle cela ? Elle avait pourtant réussi à l’écœuré, il était bien parti pour ne pas emmener Mickaël et elle … Elle les avait trahis, Jobby avait raison, Land lui avait fait confiance mais il n’aurait pas dû. Après tout c’était un membre de la marine.
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- Bon, très bien, suivez-moi. Une calèche m’attend juste devant l’entrée, bougonna le dandy.

Non, il était hors de question qu’il parte avec Mickael. Land serra le scalpel dans sa main et s’élança vers le ravisseur, faisant mine de le suivre. Mais au moment où il allait frapper, Jobby le retint par le bras.

-Ma parole, tu n’as rien dans la cervelle ! Lui chuchota-t-il en le fixant droit dans les yeux, tu veux tout faire foirer ou quoi ? Va chercher la deuxième valise … Maintenant !

Comment ?! Mais c’est ce vieux pirate qui ne comprenait rien, Lyn les avait trahis, c’était pourtant évident. Alors pour suspecter des gens d’accords, mais dès qu’il fallait se rendre à l’évidence sur leur traîtrise, il n’y avait plus personne. Ou alors lui aussi le trahissait. Dans un sens, c’était logique, lui, tout ce qu’il voulait, c’était s’enfuir d’ici et ils n’en avaient jamais été aussi proches. De plus rien ne lier le pirate et l’enfant, le voir se faire embarquer par un inconnu ne lui posait donc logiquement aucun problème.
Il ne lui rester plus qu’une seule solution. Profiter du fait que Jobby le considère toujours comme un allié pour se défaire de son emprise et lui enfoncer le scalpel en plein dans la jugulaire. C’était risqué, il avait une arme et était maintenant on ne peut plus concentré après avoir englouti la moitié des médicaments de l’infirmerie, mais c’était possible. Puis il faudrait s’occuper de Lyn et de Dlanod mais ils n’étaient pas armés et plus faible que le pirate. Rester ensuite le problème originel, comment quitter la base. Il pouvait peut-être …

-Arrête de réfléchir ! Le précieux va nous cramer , repris Jobby en chuchotant, je sais que tu t’inquiètes pour le gosse, mais fais confiance à ta gonzesse, tu vas le récupérer et on va s’enfuir ok ?

Alors ça c’était la dernière chose que Land s’attendait à entendre venant du pirate. Qui plus est sur un ton si sérieux. Il disait la vérité, le chasseur de prime le voyait dans ses yeux, mais pouvait-il lui faire confiance pour autant ?

-Bon, ses valises c’est pour aujourd’hui ou pour demain, j’ai une calèche qui m’attend moi !

Bon, ils n’avaient plus le temps d’hésiter. Au pire, il ferait son forcing plus tard. Land se saisit de la seconde valise et se lança sur les pas de Dlanod et Jobby. Mais au moment de passé la porte de l’infirmerie il s’arrêta et se retourna vers l’infirmière en chef de la base, la gratifiant d’un signe de la tête accompagné d’un large sourire. Elle ne le lui rendit pas, au contraire, ses yeux, non, tout son visage semblait crier "La prochaine fois que je vous croise, je vous pends moi-même !" Mais lui, malgré tout ce ressentiment, lui serait à jamais reconnaissant.
Il descendit l'escalier quatre à quatre baissant la tête à chaque marine croisé dans l’espoir qu’aucun ne le reconnaisse. Apparemment tous étaient à la recherche des fugitifs de la prison mais personne n’avait songé à les chercher parmi les infirmiers eux-mêmes. Passer les portes d’acier de la base fut pour le chasseur de primes un immense soulagement. Il n’avait toujours pas compris comment ils allaient se débarrasser du dandy mais ils avaient au moins échappé à la marine … Enfin pour le moment car elle finira bien par les pourchasser, mais bon, ça c’est une autre histoire.
La calèche qui attendait Mr. Dlanod était l’une des plus belles que Land n’est jamais vu. Il faut dire qu’il n’en avait pas vu beaucoup, mais au premier coup d’œil il avait pris conscience de la somptuosité du moyen de transport. Il était tout d’abord très grand. On pouvait facilement y rentrait à six à vus de nez et attelé à quatre puissants chevaux blancs. Totalement peinte en rouge, la carrosserie était enluminée de stries dorées et de fanions vraisemblablement aux armoiries de la famille. Deux valets en costume bleu et blanc étaient postés de chaque côté de la porte grande ouverte attendant leur employeur.

-Donnez-leur les valises et disparaissez , ordonna sans façon le cinquantenaire en désignant les valets.

Au grand étonnement de Land, Jobby obtempéra sans même esquisser une pointe de mécontentement, allant même jusqu’à effectuer une petite courbette avant de se diriger vers l’employer. Tranquillement, il saisit la valise à deux mains et la présenta à l’intéressé qui s’approcha pour la saisir. Grand mal l’en pris puisque Jobby d’une détente du bras lui défit la mâchoire d’un coup de valise pleine qu’il lâcha aussitôt pour dégainer son arme. En effet, à la vue de son collègue tombant au sol, l’autre homme de main avait lui aussi dégainer un revolver pour mettre fin aux agissements du pirate. Mais ce n’est pas son adversaire que ce dernier visa, c’est en direction de Dlanod que Jobby dirigea son canon.

-Si vous tenez à la vie de vot’ patron, je vous conseille de ranger votre arme mon p’tit père !

Le patron en question n’avait de cesse de fixer le pirate en bredouillant en boucle ‘’Mais qui ? Comment ? Que ?’’ Il ne semblait pas avoir saisi que les deux marines qui l’accompagner n’en étaient pas et de ce fait la situation dans laquelle il se trouvé.
N’ayant pas d’autre choix que d’obtempérer le valet rangea son arme dans sa ceinture tout en grommelant des phrases incompréhensibles.

-Ferme les yeux gamin, ça vaudra mieux.

Par réflexe Land et Mickael s’exécutèrent immédiatement sans vraiment savoir auxquels des deux cette phrase était adressée. S’en suivit une détonation qui fit autant sursauter l’enfant que le chasseur de primes, un cri bref d’agonie et un tonitruant "monstre !" surement poussé par le dandy à l’encontre du pirate.
C’est à ce moment-là que Land rouvrit les yeux. Le second valet gisait par terre, le thorax perforé par une balle et Jobby pointait maintenant le canon fumant de son revolver vers Dlanod.

-Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Pourquoi avez-vous …?

Le rouquin ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase, il sortit de dessous sa veste le flacon de chloroforme qu’il avait trouvé auparavant et le lança sur la tête de cinquantenaire. Le flacon se brisa, ouvrant au passage une belle plaie sur le front de l’homme, et le produit fit son effet. En a peine cinq secondes Dlanod s’était effondré lourdement sur le pavé.
La suite se passa très rapidement, Jobby se jeta à l’avant de la calèche, emmenant avec lui les deux valises de médicaments, alors que Land se saisissait de son protégé pour se jeter à l’arrière. Déjà des cris de marines se faisaient entendre au loin. La carrière de chasseur de primes de Land semblait bien compromise avec cette série de larcins, mais il n’avait pas eu le choix. La faute a cet empoté de fonctionnaire qui l’avait mis en prison sans raison !
Assis sur les genoux du jeune homme Mickael n’avait toujours pas rouvert les yeux. Il y appuyait ses mains de toutes ses forces comme pour ne plus voir ce qu’il ne voyait déjà pas. Ce faisant il se mordait la lèvre inférieure pour éviter de pleurer. C’est vrai que ce que Land avait entendu, il l’avait entendu aussi. Et quand on savait le sors que les marines avaient réservés à ses parents, il n’était pas anormal que le moindre coup de feu le fasse réagir de cette façon. C’est fou à quel point ce gamin était courageux, Land ne l’avait jamais remarqué … ou alors c’était tout nouveau, pensa-t-il en tentant de le réconforter.

-Je te préviens, je ne cautionne en aucun cas ce que tu as fait à ce pauvre gars tout à l’heure, il s'était rendu ! Lança Land à l’intention de son conducteur une dizaine de minutes après que la calèche est passée les portes de la ville. Ils galopaient maintenant à pleine vitesse le long de la côte sans que le jeune homme sache ou Jobby les emmenés.

-Ce n'est pas malin de dire cela au seul mec qui peut te faire quitter cette île tranquille gamin , Ricana le pirate, Le rouquin je te présente Le Morphine !

Effectivement, au détour d’un pan de falaise, un petit voilier bâtant pavillon pirate pouvait s’apercevoir. Alors c’est là que Jobby les emmenés, il posséder son propre navire ? Cette fois c’est sûr, ils étaient sauvés !

-Qu’on soit bien d’accord, j’vous emmène sur la prochaine île, sans histoire, puis on se quitte et je ne veux plus jamais voir vos sales têtes de rouquins, c’est clair ?

Qu’il se rassure, Land non plus n’avait plus envie d’avoir affaire avec lui.
Visiblement le bateau était prêt à partir, les voiles étaient baissées et l’encre remontée. Sur un ordre du capitaine Le chasseur de primes et son protégé grimpèrent sur le navire. Il n’était pas très grand et en mauvais état. Mauvais état à amputer en partie à l’âge du navire qui semblait être aussi vieux que son propriétaire. Une quinzaine d’hommes préparés le départ du rafiot sous les ordres de La Tremblote.

-Mais tes hommes n’avaient pas été arrêtés en même temps que nous ?

-Si, mais le p’tit teigneux qui t’as foutu en tôle à accepter de les laisser partir à condition que je l’aide à prouver que t’étais bien coupable d’un truc, faux témoignage, tout ça …

-Quoi ?! Alors c’est pour ça que …

-Oh, calme gamin, c’est de l’histoire ancienne tout ça, on s’en est sortit non ? D’toute façon, il est trop tard pour m’en vouloir, on est déjà parti.

Effectivement, le bateau faisait déjà voile vers le large et il n’était plus question de faire demi-tour. Décidément, Jobby lui en aura fait voire de toutes les couleurs, et pourtant c’était un chic type au fonds.

-Land ! Land ! Viens voir !

Au moment même où Mickael avait posé un pied sur le bateau un sourire s’était de nouveau dessiné sur son visage et il était depuis occupé à observer les poissons, les algues et tout l’environnement sous-marin du vaisseau.
À la demande de l’enfant Land s’approcha du bastingage. Et ils restèrent là tout les deux pendant deux bonnes heures à observer les poissons, les algues et tout l’environnement sous-marin du vaisseau. Et quoiqu'il ais pus dire ou penser précédemment Land ne regrettait pas d’avoir emmené Mickael avec lui.
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