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Tendresse et caramel.


_____Rouge. Des cheveux en fouillis que je n’arrivais décidément pas à dompter. On ne voyait que ça, on les voyait danser dès que soufflait le vent, dès que je tournais la tête, dès que j’esquissais un pas. Je m’examinais avec un sourire forcé : ce que je voyais était une fille fatiguée dont le visage était marqué par des nuits d’orage. Des yeux cernés qui ressortaient comme des fantômes agonisants. Des joues creusées, des épaules flasques. Je me redressai lentement devant le miroir, accentuai mon sourire et adoucis mes traits avec une touche de maquillage… mieux, beaucoup mieux. Avec ce fond de teint, je ressurgissais d’entre les morts pour faire mon retour triomphal parmi les vivants : tadaaa ! Après quelques retouches habilement ajustées, je rayonnais de nouveau et mon sourire devint sincère avec le plaisir de me faire belle. Et quand j’ai vu le résultat – surtout comparé à l’avant, je peux vous dire que j’étais fière ! Toute à ma joie, j’essayai une autre robe. D’abord rouge, pour que ressortent moins mes cheveux, puis jaune… Rah, les robes de maman ne m’iront jamais, décidément. Pourquoi est-ce que je les ai prises ? Aller : tee-shirt blanc, pull jaune, jupe rouge. Le dessus et la jupe étaient bien assortis avec leurs petits motifs jaunes et verts : c’était mignon. Voilà. Quelques coups de peigne plus tard ressurgissait l’impérieuse Anatara avec son inflexible chevelure qui ressortait éblouissante et faisait écho aux couleurs de sa jupe… super.

_____Je faisais face au jour avec entrain en me demandant comment est-ce qu’il pouvait faire aussi beau alors que, la veille encore, nous étions coincés dans une de ces tempêtes… Vous voyez, du type assez méprisable qui s’acharne sur vous et vous gèle la peau avec ses gouttes mordantes, qui vous souffle violemment des vagues chargées de sel amer mais qui laisse pendantes vos pitoyables voiles détrempées. Le type assez usant, qui vous oblige à rester cloîtré dans votre cabine et vous prive de Soleil pendant une semaine ; de quoi vous dégoûter définitivement de la mer… Brr, c’était looong ! Haha, mais j’étais si contente de revoir la lumière du jour : un ciel dégagé, enfin ! Poussés à bout, nous avions décidé de faire escale sur la petite île d’Orange afin de nous y ravitailler et de nous y ressourcer. Hum, j’aurais tellement aimé m’y trouver une auberge et me blottir dans un lit douillet, sentir la chaleur d’une couverture sèche et le mou d’un matelas confortable… Mais je n’avais pas assez d’argent, comme d’habitude. Tout l’équipage était dépêché pour aider aux réparations et gérer l’étendue des dégâts, quant à moi… Je relus le petit bout de papier sur lequel on m’avait griffonné quoi faire : acheter du riz, des patates, des légumes et de la viande. Hihihi, on allait manger chaud, c’était certain !

_____Je venais de débarquer sur le port et m’étirai langoureusement en clignant violemment des yeux pour me réveiller. Le coin était plutôt sympa : il n’y avait pas grand monde, juste quelques badauds qui discutaient paisiblement près de la jetée, figures isolées venant rajouter de la vie à cet endroit trop tranquille. Aux bruits des vagues et du vent s’ajoutaient les cris de mouettes rieuses qui survolaient le port à la recherche de miettes ou de poissons abandonnés. Je m’avançais d’un pas rapide, laissant la brise soulever ma jupe et mes cheveux onduler librement au rythme de mes foulées. Insouciante, j’effectue toujours une débauche de mouvements inutiles avec d’amples gestes des bras et des jambes : je danse, presque, parce que j’aime danser et que c’est plus agréable de marcher en dansant… Cette fois-ci ne faisait pas exception.

_____Il y avait des magasins et des restaurants mais je décidai de m’enfoncer en ville pour y chercher un confrère prêt à me céder les victuailles dont nous avions besoin. Les bâtiments étaient d’une pierre simple avec une pigmentation variable : comme les robes de maman. Soutenues par une charpente en bois qui leur donnait un squelette agréable, les maisons étaient tels les habitants d’un village : proches mais différentes, uniques mais solidaires. Solidaires parce qu’elles avaient toutes un air de parenté et qu’aucune n’était mise à l’écart : elles appartenaient toutes à la grande famille des domiciles d’Orange et avaient sans doute le même architecte, ce qui faisait d’elles des sœurs complices et intimes. Mais elles n’avaient pas toutes le même âge et il n’y en avait pas deux identiques : entre la couleur de l’habit et la taille de la tête, entre la teinte des cheveux et la coiffe portée, entre le tour de hanches et la disposition des os, il y avait largement de quoi les distinguer ! Oui, ça m’amusait de les imaginer sœurs, de leur inventer une histoire et une personnalité, de réfléchir aux conversations silencieuses qu’elles avaient en secret et des messages codés qu’elles s’envoyaient à travers les grincements des portes, les fumées des cheminées, les complaintes du vent et le chant des oiseaux.

_____La ville était à l’image du port, mais en plus animé : il y avait légèrement plus de passants et suffisamment de conversations pour que leurs faibles échos parvinssent jusque moi, rumeur agitée du géant qui s’éveille. J’avais ralenti le pas pour regarder autour de moi et contempler les habitations, les passants. Je détaillais leurs vêtements et leurs visages animés et ça me faisait sourire. Parfois il y avait des gens pressés qui traçaient furieusement, traversant mon champ de vision comme des étoiles filantes, existences éphémères disparaissant aussi vite qu’elles étaient apparues mais pour moi la scène était figée, suspendue dans l’éternité : il y avait cet arbre immobile au milieu de la place qui s’élevait majestueusement et surplombait les toits de ses rameaux fleuris ; il y avait ces piétons qui marchaient avec une lenteur irréelle, comme au ralenti et il y avait moi, au milieu de ça, simplement ébahie. Comme à chaque fois, je jouais distraitement avec Steeve, un tic que j’ai développé au cours de mes voyages. Steeve, c’est mon petit pistolet-couteau, un gadget amusant qui a séduit papa pour son apparence assez particulière. Depuis qu’il me l’a offert, je joue avec pour me rassurer : je le sors de sa gaine et j’ouvre le chargeur que je fais tourner puis que je referme. Avoir Steeve sur moi, c’est un gage de sécurité, c’est comme si papa veillait sur moi et me protégeait. Ça me soulage un peu et me permet d’avancer.

_____Passé l’émerveillement qui accompagne chaque découverte, je me rappelai soudainement la raison de ma présence en ces lieux et entrepris de mieux inspecter les alentours pour y chercher un marchand. Ça c’était une maison, ça c’était une boutique et au-dessus des appartements, bon… la place du marché, peut-être ? Aller, ça reste l’endroit où j’avais le plus de chance de trouver mon bonheur. Légère, je m’élançai en trottinant joyeusement vers où je pourrais trouver tous les fruits et féculents nécessaires à l’équipage et aux passagers. Héhé, puisque j’allais acheter en grandes quantités, je pouvais même espérer un rabais ! Ah, que c’est bon d’avoir un peu d’argent.



Dernière édition par Anatara le Mar 27 Oct 2015 - 15:44, édité 5 fois
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Mistral gagnant, caramel au beurre salé, bergamote, berlingot, calisson, nougat, praline, réglisse... Autant de confiserie qu'on a jamais pu en avoir étant gamin. Bonbecs acidulés, roudoudou qui nous nique les dents. Divers goûts sucrés qui t'amène au Nirvana du Candy. GumGum mâché, formant des bulles invisibles qui éclatent, je marche tranquillement sur l'allée principale d'Orange Town. Cette île qui me rappelle des souvenirs colorés. C'est ici même que j'ai rencontré pour la première fois Shippu et Kazuho, ensuite j'ai formé les Shinoryuus avec Lion. Le rhum coulait à flot comme lorsqu'il s'écoule sur mon gosier en ce moment même.

Plus je gambade avec mon butin sur le dos, plus je me dis que la vie a finalement du sens si par hasard je rencontre une personne aimable qui n'aurait pas peur des pirates et qui voudrait bien m'inviter à manger. Parce que se goinfrer de friandises, ça n'a jamais coupé la faim. L'audacieuse idée prend forme quand j'aperçois une rousse aux allures friandes errer comme un chat de gouttière, des provisions plein les mains. Tâtant de sa main, une lame, son regard agité rendait son minois encore plus joli.

Je me pose sur un toit en hauteur, laissant la jeune femme s'en aller vers son équipage, mais ne la quittant pas des yeux, histoire de défier le vide. Soudain, sur la place du marché, des coups de feus retentissent d'un son assourdissant suivant par des cris de terreur. Ils ont brisé le silence ordinaire... Un groupe de sous-pirates attaquant les commerçants... Dans la foule paniqué, la tendre créature, un semblant de froid parcourant l'échine. Je la regarde se dresser froidement contre eux et une image me parvient à l'esprit aussi rapidement que la foudre aurait frapper la terre. Son sang sur les pavés...

Je bondis dans le ciel, les esquisses solaires de l'empyrée rend mon cœur et le petit prince chaleureux. J'apparais surgissant de nulle part... Une onde violette et soudaine se propage comme une traînée de poudre, sans le moindre avertissement de ma part... Les passants tombent et les sous-rookies aussi. Dans ce décor presque apocalyptique, il n'y a plus qu'elle et moi. Je lui adresse mon plus franc sourire et lui demande d'attacher ces vagabonds.

- Moi, c'est Mizukawa, je t'invite boire un verre ?. Dis-je en mâchouillant un caramel, les joues complètement rouges. Yep, je suis encore ivre. Et je compte pas m'arrêter en si bon chemin...


    _____Je m’avançais fièrement, progressant avec peine sous la masse écrasante de toutes mes provisions. Il y en avait partout : sur mon dos, dans mes bras et derrière moi, traînant par terre sur une planche à roulettes de fortune. Héhé, dire qu’il me restait quelques milliers de berries ! J’étais toute contente : malgré ces lanières de cuir qui me lacéraient les épaules, je me sentais légère et extatique ; le monde s’ouvrait à moi, tout entier, et je n’avais qu’à rejoindre le navire pour en profiter, me débarrasser de tous ces vivres encombrants puis accueillir le reste de la soirée avec mes billets en rab.

    _____Mais une violente explosion retentit sur ma droite, me faisant hoqueter de surprise. Déséquilibrée, je tombai en arrière et atterris douloureusement sur les fesses. J’avais mal, j’étais sonnée et j’avais lâché un paquet qui roula lentement sur les graviers avant de s’arrêter dans une pose improbable. Devant moi, un homme aux habits déchirés prenait par le col un marchand qu’il menaçait de son couteau, et trois autres tenaient en respect les badauds de leurs pistolets, affichant des rictus méprisables et jubilatoires – j’étais pétrifiée, paniquée, isolée à seulement quelques mètres d’eux. Je me cramponnais désespérément à la manche de Steeve dans l’espoir que celui-ci me sauvât mais rien ne se passait. Impuissante, incapable de me relever, je voyais une implacable silhouette se rapprocher dangereusement avec un sourire pernicieux.

    _____Moi, clouée au sol par vingt kilos de provisions, les épaules attachées ligotées, les bras flageolants, tentant vainement de le menacer avec un pistolet-couteau tremblant, voyais ce flibustier se rapprocher irrémédiablement. J’avais peur, je sentais qu’il fallait appuyer sur la gâchette mais je ne trouvais pas la force de le faire, pas la force d’actionner ce maudit détonateur faucheur de vies, de précipiter ce pirate dans l’oubli, pirate qui ne m’avait encore rien fait mais qui ne m’inspirait pas confiance… La terre se mit à trembler. Je sentis mes entrailles vibrer au rythme d’une pulsation grondante, puissante et impérieuse. Rassurante. Sans comprendre, je vis le mécréant tourner des yeux révulsés vers le ciel puis tomber à genoux, les bras pendant. De la mousse baveuse sortait de sa bouche et un mince filet de sang coulait de non nez couvert de cicatrices ; il s’écroula.

    _____Silence de mort. Calme apaisant. J’essayai de me relever mais mon sac me maintenait toujours au sol. Bizarrement, tous les malfrats étaient à terre mais les marchands semblaient indemnes… Quel était ce maléfice ? Dieu, qui manifestement avait provoqué ce miracle, m’apparut alors. C’était un séduisant jeune homme : blond, les yeux clairs, des yeux brillants et mystérieux dans lesquels je percevais une once de folie… Un sourire élégant, quiet et paisible, un sourire qui avait vécu.

    _____ Tu peux attacher ces vagabonds, s’il te plait ?

    _____Je restai plusieurs secondes sans comprendre. Puis, machinalement, je me débarrassai des bretelles qui me restreignaient et entrepris de chercher une corde pour les ficeler. Mon corps bougeait tout seul, comme dans un rêve. Je n’arrivais pas à croire ce qui venait de se produire.

    _____Tandis que je m’afférais, mon sauveur se rapprocha doucement de moi pour prendre la parole d’un ton nonchalant :

    _____ Moi, c’est Mizukawa, dit-il en mâchouillant du caramel : je t’invite à prendre un verre ?

    _____J’en fus surprise. Il m'observait de son visage amusé, un visage joueur qui m’invitait, le plus naturellement du monde, à prendre un verre avec lui ! Je bégayai quelque chose en baissant le fixant, impressionnée, dépassée par la tournure des événements. Cette personne me fascinait. Elle était aérienne avec ses amples vêtements qui s’agitaient au gré du vent, avec ses manches qui serpentaient librement comme des rubans de papier ; elle était merveilleuse avec ses pouvoirs magiques sortis d’un autre monde, et je pouvais dire en la voyant qu’elle avait fait du chemin : elle avait vu, supporté et traversé tellement de choses que j’étais comme un nouveau-né à ses côtés. Curieuse, irrésistiblement aimantée par son aura indéfinissable, j’avais envie d’en apprendre plus sur lui. Après l’avoir longuement dévisagé, je décidai de prendre les choses comme elles venaient et lui servis un sourire radieux, espérant recouvrer un minimum de crédibilité. Je me relevai alors, bondissant presque ; pleine d’énergie, pleine d’émotions bouillonnantes qui remplaçaient déjà le choc d’il y a quelques minutes.



    Dernière édition par Anatara le Mar 27 Oct 2015 - 15:44, édité 4 fois
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    A l'orée d'un ciel particulièrement bleu pétant, quelques nuages déformés s’effilent au loin. Une belle rouquine à mon bras, on a l'air hors du temps, sourire au coin des lèvres, elle apprécie les caramels au beurre salé. Elle m'accompagne vers un troquet assez lumineux, bien au milieu de la ville. Quelques personnes me reconnaissent, certaines intrigués viennent me voir et me demande même un autographe tandis que d'autres s'écroulent et partent au large en criant à plein poumons comme si le terrible Wakam le rouge les aurait menacé de mort !

    Je laisse le plaisir à Anatara qui s'est enfin présenté de commander son premier verre. Pour ma part, j'ai besoin d'un bon cappucino, histoire de décuver un peu. Apparemment, tu veux en savoir plus sur moi... Que dire ? Je suis capitaine pirate, je me suis récemment échappé d'Impel Down, j'ai abandonné mes nakamas pour suivre Matilda, une idylle poétique que j'avais perdu et maintenant retrouvé, priant les cieux qu'elle retrouve la mémoire. Je vais bientôt partir pour le royaume de Luvneel et j'ai l'impression que je vais mener une grande bataille. Pendant l'énumération de mes faits, je commande un steak saignant pas trop gras.

    On se le partage ? Et après, un peu de gnôle à l'abricot ! C'est le meilleur...

    Récemment, j'ai cambriolé une grosse enseigne de bonbons, Laribo & Kind. On se remplie peu à peu la panse, que voudrais-tu savoir d'autres ? Si je suis libre ? Euh, pas vraiment... Je viens de rencontrer une jeune femme du nom d'Etna. Ce serait la tante du futur seigneur des pirates... On sait tous que le futur seigneur, c'est le grand Lloyd Barrel !

    Mwouahaha... Un peu de gnôle à la cerise, cette fois ? Et toi ? Que souhaites-tu faire de beau ? A l'instant et dans le futur ?

      _____Je l’avais suivi sans me poser de questions. Je l’admirais. Je contemplais son dos puissant et sa démarche assurée, détendue… Je l’imaginais acteur ou héros de la justice : ceux qui le fuyaient étaient des malfaiteurs et ceux qui lui demandaient des autographes des adulateurs reconnaissants, des gens qu’il avait sauvés, tout comme moi, sauvée par son pouvoir miraculeux qui avait pulvérisé le mal comme si de rien n’était ; par une secousse irrésistible qui n’avait frappé que les truands. J’avais envie de me rapprocher de lui, de m’accrocher à son bras parce que je me sentais en sécurité sous ses ailes imposantes. Pourtant, il y avait quelque chose qui manquait, dans cet homme, quelque chose d’imperceptible et d’indéfinissable. Quand on s’est assis, je me suis rendu compte qu’il n’avait pas de mains et ça m’a véritablement choquée. Je me suis sentie toute bête et je n’ai pas osé lui en parler mais mon visage l’a fait pour moi. C’était terrible. Lui me regardait avec un sourire impertinent et moi je m’écrasais, je souffrais pour cet homme mutilé en m’imaginant perdre moi aussi mes deux mains – oh, mais quelle horreur !

      _____Heureusement, il ne semblait pas s’en soucier et faisait le moindre de ses gestes le plus naturellement du monde, comme s’il était né mutilé, comme s’il avait pu s’habituer à ça – s’y habituer ?? Impensable, totalement impensable… Rien que l’idée qu’on me coupe les mains me fait encore frissonner.

      _____ Je m’appelle Anatara, dis-je pour briser le silence.

      _____Il hocha la tête sans rien dire, presque désintéressé. … Je m’attendais à quoi ? …

      _____ Mais tu peux m’appeler Ana, rajoutai-je timidement.

      _____Le silence s’installa pour plusieurs secondes, le temps que le garçon vint prendre notre commande. Mizukawa, je le dévorais des yeux. Je ne savais pas par où commencer… Qui était-il, comment avait-il battu les voleurs ? Et ces moignons… J’étais impatiente, excitée, fascinée. Alors vint la sentence, cruelle et directe. Un capitaine pirate. Abandonné son équipage. Évadé d’Impel Down. J’entendais les mots sans les comprendre. Est-ce que j’aurais dû fuir ? Lui cracher au visage et partir en pleurant ? Est-ce que je lui en voulais pour m’avoir trompée ? Est-ce que j’avais peur ? Non, pas vraiment. Il ne m’avait pas menti, bien au contraire : il m’avait dit la vérité, rien que la vérité, son histoire sanglante et sa route jonchée de cadavres. J’en perdis l’appétit. Lorsqu’arriva le gros morceau de viande, je secouais une tête incrédule, dégoûtée par tant de désillusions.

      _____ Mizukawa, est-ce que tu es méchant ?

      _____C’est à peu près tout ce qui vint dans mon esprit vide et désabusé. Mes pensées moulinaient dans le vent sans que rien n’en ressortît, sans que je pusse me décider à agir. J’étais fixée à mon siège, face à lui, face à ce héros-forban qui m’avait sauvée après en avoir éviscéré bien d’autres. Il m’avait sauvée donc c’était un gentil mais c’était un pirate donc il était méchant. J’étais perdue, je ne savais pas quoi penser. Pour moi la distinction avait toujours été brutale, avec rien au milieu, et voilà que je rencontrais quelqu’un dont je ne trouvais pas l’alignement… Non pas que je m’attachais à étiqueter les gens ; mais avoir ce pillard en face de moi, cet écumeur des mers qui manifestement ne me voulait pas de mal, qui était mon sauveur et que j’avais admiré, être en face de lui me forçait à me poser des questions. Était-il mauvais ? Et, s’il l’avait été, j’aurais enfin pu comprendre le mal, ce mal que je n’ai jamais pu appréhender et dont je ne comprends toujours pas la raison ! La gnôle à l’abricot était un mélange subtil entre le jus de fruit doux et sucré et l’amer relent de l’alcool. Je ne sais pas si j’ai aimé, mais elle n’était pas forte alors j’ai pu finir mon verre et en prendre un autre.

      _____ C’est à toi de décider si je suis bon ou mauvais, dit-il simplement.

      _____Je le dévisageai. Il était serein, non. Son regard. Ses yeux. J’eus comme une révélation. Ses bras étaient tremblants. De minces mouvements invisibles que je n’avais pas décelés jusqu’à lors. Bien qu’il ne fût pas tendu, il n’était pas aussi placide qu’il en avait l’air : au fond de lui, un je-ne-sais-quoi bouillonnait, comme un appel ; un appel de son corps à la partie qui lui manquait. Qu’est-ce qui lui manquait ? Ce n’était définitivement pas les mains, mais alors quoi ? Matilda? Ce nom qu’il avait prononcé semblait avoir son importance, mais je sentais que c’était quelque chose de plus profond, de propre à lui-même, quelque chose que je ne pourrai sûrement pas comprendre et qui m’échappera sans doute à jamais, tel un horizon fou.

      _____Alors que je sirotais ma gnôle à la cerise – définitivement moins bonne que celle à l’abricot, il me parla du sac de la fabrique de bonbons, faisant de moi une criminelle par la consommation de biens volés. Discrètement, je reposai les confiseries sur la table… J’en avais trop mangé, de toute façon. Il me parla d’Etna, il me parla de lui, il me parla de Lloyd Barrel il me parla de moi. Courte pause. Devant sa mine interrogatrice, je me rendis compte que c’était mon tour. Il me fallait parler de moi. Moi, moi, moi… Je me sentais vide à côté de lui. Mon histoire était linéaire, sans accrocs, sans remous exceptionnels dont je pouvais me vanter. Qu’est-ce que je cherchais à faire ? Je cherchais à vivre, tout simplement. Respirer. Être libre en dehors de toute contrainte et découvrir le monde, découvrir le beau, découvrir les choses les plus fabuleuses que la vie pouvait apporter. N’était-ce pas naturel ? Se détacher du monde, prendre son envol…

      _____J’ai toujours rêvé de voler. À défaut, je peux naviguer, parcourir l’océan à la poursuite du rêve et de l’émerveillement. Et ça le fit doucement sourire… Je suis naïve ? D’accord, mais je suis comme ça. Au fond, je suis restée enfant : je crois toujours en les autres et je croyais en lui. Je croyais en lui parce qu’il m’avait sauvée, parce qu’il m’était sympathique et parce qu’il m’avait parlé avec tant de sincérité. Oui, c’était un pirate, oui, la marine allait débarquer d’une seconde à l’autre mais cela ne m’importait peu. J’avais cette urgence qui se terrait au plus profond de moi, cette inquiétude grandissante cette phobie du trou mais l’instant présent. L’instant présent, c’était Mizukawa et moi, c’était la belle et la bête, c’était une scène impossible où se réunissaient deux âmes, un miracle de plus qui prouvait l’existence de Dieu. Pour moi cet homme était certes un criminel, mais c’était avant tout un homme, et c’était l’homme que je voyais, pas le tueur sanguinaire.

      _____À ce jour ? J’étais marchande, je vivais dans l’instant, le système D, la débrouille la plus totale, soutenue par qui le voulait. J’allais où le vent me portait sans trop me poser de questions, sans jamais me demander où cela me menait. Je ne veux pas d’attaches, je ne poursuis aucun objectif : je suis comme ça, point. Alors bon… mes projets pour l’avenir. Mon regard se faisait fuyant. Je n’avais pas honte mais je n’avais pas envie qu’il me jugeât ; j’avais conscience de la vacuité du chemin que j’avais pris mais, au final, tout ce qu’on fait est inutile alors quoi ? Il faut continuer d’avancer, même quand on ne va nulle part. Je n’ai pas besoin d’endroit où aller, pas besoin d’aller : juste besoin d’être. Exister, c’est se sortir du cocon, sortir de soi pour aller ailleurs et s’y retrouver. Il a certainement trouvé ça ridicule ou attendrissant mais c’est à peu près ce que je ressentais, en très mal formulé. Comment expliquer ma motivation, sinon en disant qu’elle est irrépressible et profondément sincère ? Moi je n’ai pas les mots, je ne suis pas mon père : comme maman, je m’exprime mieux avec des gestes.

      _____Je lorgnais tristement mon verre vide en digérant tout ce que mon interlocuteur m'avait dévoilé... J'étais en train de tailler une bavette avec un pirate. Un pirate ! Avais-je perdu la raison ? En quelques sortes, oui. La situation était tellement irréelle qu'elle avait réussi à court-circuiter mon cerveau. J'étais là, assise, j'avais dévoilé des pensées intimes à un parfait inconnu, des pensées que je n'avais jamais vraiment réussi à formuler mais qui étaient sorties toutes seules, comme par enchantement. En un sens, ça m’avait fait du bien. Tandis que mon esprit tourbillonnait dans le néant, un mot me revint à l'esprit. Ce fut un éclair fulgurant, subliminal et spontané :

      _____ Qui est Matilda ?


      Dernière édition par Anatara le Mar 27 Oct 2015 - 15:45, édité 4 fois
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      J'ai vu sur ma route plein de paysages. Sorti de la grande cage, aujourd'hui je plane sur les nuages. Je laisse la vie m'emporter, laissant ma plume me porter. Quand le présent m'échappe et que le passé me traque, je soupire pour dire : Dommage !

      Matilda, c'est s'arrêter dans le continuum espace-temps. C'est le pardon dans la chaleur folle de l'été. Dans un océan de rage, je dépose mon ombre auprès d'elle. L'envie n'a de cœur que le titan s'emporte dans l'élan du mal. Cherchant le bien parmi les grains de sables du Sablier éternel...

      Je m'arrête un moment, mes yeux fixent le comptoir, le barman me dévisage et j'aimerai oublier, je suis le solitaire au large, ivre comme un poète. Je suis l'otage de mon propre esprit lâche, qui n'a pas su faire la différence, qui aurait du prendre par la main de l'idéal quand il était encore temps. Je mime une mine déconcerté. Enfin, je respire dans un second souffle. Une larme invisible coule le long de ma joue. Et avec beaucoup de regret dans ma voix rauque, je lui dis clairement ce qu'est Matilda pour moi, très peu de personnes le savent. C'est ma lily. La voix qui m'appelle à chaque instant, qui prédit les mouvements de l'ennemi, qui me guide dans le monde obscur quand les ténèbres avalent la pureté.

      Mon geste à la parole, je me lève subitement essuyant ses larmes invisibles avec ce bras mutilé que tu as regardé tant de fois, horrifié et peut-être prise de douleur par mon handicap. Un rien pour la liberté. Contrairement à toi qui sait où tu vas, moi j'avance sans savoir, chaque destination est une aventure. Je vis pour ça, peut-être que je suis un criminel, mais ça, c'est le gouvernement qui veut ça. On traque ceux qui sont capable de faire des choses extraordinaires... Qu'est-ce que je dis ? C'est n'importe quoi...  

      La marine ne va pas tarder, Ana. Et je souhaiterai que tu leur dises de ma part que j'ai disparu et que je les emmerde, comme à cet instant, je disparais. Plus de couleurs, les nuances invisibles de mon existence se fanent à l'orée de ce ciel bleu pétant.


      Dernière édition par Mizukawa B. Sutero le Dim 16 Aoû 2015 - 19:24, édité 1 fois

        _____J’avais oublié que c’était un meurtrier. En l’écoutant parler, je me disais simplement qu’il était un homme. Un homme imparfait, un homme blessé, un homme qui avait commis des erreurs et perpétré des crimes mais qui n’avait pourtant rien d’un monstre. Il avait ses sentiments, ses espoirs, ses regrets et ses amours. Quand il me parlait, sa franchise était infaillible et ses émotions pénétrantes ; il me parlait comme je lui avais parlé : avec son cœur, avec des mots crus qui le mettaient à nu, sans complexe, sans voile et sans détour. Et simplement je l’écoutais, je l’écoutais débiter des paroles que je ne comprenais pas ; je le comprenais lui, son désarroi, ses émotions indescriptibles qui le tourmentaient… Était-ce de la tristesse, un doux regret mélancolique ? Une vieille blessure prétendument oubliée que j’avais rouverte je… me sentais étrangement secouée. Il y avait de la détresse dans son visage, une détresse sourde et profonde. Et c’était paradoxalement cette vision de l’inachevé qui faisait de lui quelqu’un de complet.

        _____Il s’est levé. Il était si grand, de là où j’étais ; un géant nébuleux transperçant le contrejour… Il me livrait des secrets sur la vie, des vérités intemporelles sur le fonctionnement du monde et alors, je compris. Je compris qu’il avait vécu mille existences, qu’il avait maintes fois parcouru la terre. Je compris qu’il avait traversé des épreuves et perdu des êtres chers… Nous n’étions pas du même univers. Lui sillonnait les mers à la recherche d’une raison parce que c’était peut-être ça qui lui manquait : une raison. Une raison de vivre et de continuer, de toujours se tenir debout, se dresser face au jour comme il le faisait là, devant moi, devant mes yeux incrédules qui voyaient sa silhouette solitaire sa silhouette maudite figée dans l’immortalité, l’immortalité d’une âme damnée contrainte d’errer sans fin dans le macrocosme vaniteux des mortels. Moi je n’ai pas besoin de raison. Je le regardais sans comprendre, sans comprendre pourquoi il s’était levé ni pourquoi il devait partir. Quand je l’ai vu s’essuyer une larme, c’était comme si nous étions entrés en résonance. Son chagrin était le mien, sa perdition la mienne. Sa tristesse, je la ressentais mais je ne la comprenais pas, je ne faisais que l’effleurer sans l’englober, sans intégrer cette débauche de sensations qu’il me faisait parvenir et qui me dépassait. Oui, je le comprenais mais je ne le saisissais pas : il restera pour moi une mosaïque de mystères incompréhensibles qu’il me faudra éclaircir un à un, un puzzle impossible qui demeurera irrésolu pour les siècles des siècles.

        _____ La marine ne va pas tarder, Ana. Et je souhaite que tu leur dises de ma part que j'ai disparu et que je les emmerde.

        _____La marine. Les pirates. Les criminels. Je lui lançai un regard paniqué, un regard suppliant qui réclamait encore un peu plus de lui mais il disparut. Littéralement. Il s’effaça, s’envola, s’évanouit si soudainement que je m’en demandai s’il avait un jour était là. Je fixais cet endroit, incrédule, restant piteusement immobile ; je tremblais, je me sentais trahie, abandonnée, je ne voulais pas qu’il me laissât seule : je ne m’étais pas encore habituée à lui, je voulais partir avec lui, partir pour qu’il me montrât le monde et me fît découvrir l’incroyable, la beauté du spleen et le pourquoi de son être inconcevable ; j’avais envie d’en apprendre plus sur lui, de le comprendre et de le connaître, de percer les énigmes qu’il venait tout juste de créer, je le rencontrais à peine mais il me quittait déjà.

        _____Laissée pour compte. Je considérai tristement mon assiette encore pleine et le fond de gnôle qui croupissait silencieusement dans sa prison cylindrique. Je me sentais si mal que j’avais envie de disparaître, de m’en aller, moi aussi, de fuir, quitter ce restaurant et la réalité cruelle qui avait planté ce serveur devant moi, un homme creux, vide, qui était là sans l’être et me tendait gentiment l’addition en jetant régulièrement des coups d’œil inquiets dans la direction de Mizukawa… Mizukawa. C’était comme s’il était encore là, comme s’il s’était évaporé. Avant, il se tenait là, juste là, entre cette chaise et l’entrée mais là c’était comme s’il était partout. Je ne pouvais pas le voir mais je sentais qu’il était encore là, qu’il me surveillait d’un œil bienveillant et universel qui recouvrait tout, qui contrôlait tout dans cette salle.

        _____ Go, go, go !

        _____J’étais encore assise. Je vis la marine surgir dans le restaurant avec des fusils d’assaut, des armes de mort qu’ils pointaient sur moi, sur lui, sur tous les clients de l’établissement. Je n’étais pas vraiment présente, je sentais la scène se déformer étrangement, les hommes en blanc qui tournaient, tournaient… Ils s’agitaient dans tous les sens, se saisissait de mes bras, me forçaient à me lever mais moi je me laissais faire, j’étais dans un état second, rendue ivre par ce départ si soudain.

        _____ C’est elle ! des cheveux roux et un pull jaune, une jupe rouge à motifs verts !

        _____Les marines s’attroupèrent autour de moi et m’épièrent de leurs visages inquisiteurs ; ils me transperçaient, me secouaient, me forçaient à les regarder dans les yeux mais moi j’étais sans vie, sans force, je me laissais tomber. Noir. Un ciel en planches de bois vieillies et poussiéreuses qui s’étendait, s’étendait… Dans ce ciel étaient des étoiles, de grandes boules lumineuses qui scintillaient paisiblement et nous éclairaient de leurs petits feus espiègles.

        _____ Mademoiselle, mademoiselle ! Où est Mizukawa Sutero, où est-il ?
        _____ Est-ce qu’elle va bien ?
        _____ Elle est empoisonnée, vérifiez son pouls !

        _____Je sentais leurs doigts sales s’enfoncer dans mon cou, me tâter les poignées, je sentais leurs mains me parcourir le dos, me tenir les aisselles pour me soutenir et me maintenir debout mais surtout je sentais ces poignes de fer qui s’étaient refermées sur mes bras, qui me comprimaient les biceps et m’empêchaient de partir, de partir… De m’envoler dans le ciel pour rejoindre ces étoiles… J’eus un réflexe violent. Mon corps s’ébroua, furibond, surprenant les marines qui resserrèrent immédiatement leur emprise, qui se firent de plus en plus étouffants, qui continuèrent de contenir mes mouvements, mes mouvements. Je me débattais furieusement, portant des coups saccadés et désespérés, je gigotais. Mon corps tremblait et, du plus profond de ma respiration, je ne pus contenir un rire irrépressible.

        _____ Mais lâchez-moi, lâchez-moi : je peux tenir debout toute seule, ça me chatouille !!

        _____L’étreinte se résorba. J’étais de nouveau libre, enfin ! J’allais pouvoir quitter le sol, naviguer sur les quatre mers pour le retrouver, retrouver cet homme qui m’avait envoûtée. Un marine colla son nez sur le mien et planta deux globes oculaires irrités dans les miens. C’était une forêt en feu. D’un marron pâle qui tirait sur l’orange, ses pupilles striées reflétaient des couleurs chaudes d’automne. Il posa ses mains sur mes épaules et me parla d’une voix grave et enjôlante. Il hochait la tête de temps en temps et me souriait, me souriait. Ils n’allaient pas me faire de mal, me disait-il, ils étaient persuadés que j’étais la victime. Mais pour leur prouver que je n’étais pas complice, je devais leur expliquer ce qu’il s’était passé. Car Mizukawa m’avait forcée à le suivre, n’est-ce pas ? Il avait surgi sur la place du marché et je l’avais suivi si naturellement… Je clignai des yeux.

        _____ Il a disparu, lui dis-je.

        _____Cela provoqua une agitation inquiète parmi tous les hommes en blanc. Ils commencèrent à guetter autour d’eux, craintifs, comme s’ils s’attendaient à le trouver caché sous une table ou surgir de sous un cendrier.

        _____ Quand ça ?
        _____ Je ne sais pas, à l’instant… Il était là et, d’un seul coup, il ne l’était plus !

        _____Je l’avais dit en sanglotant, je savais qu’il n’allait pas me croire. Pourtant, il garda son calme et inspecta minutieusement l’endroit que je lui avais désigné. Les marines encerclèrent rapidement le bout de parquet, sans un mot, baïonnettes en avant, comme si le pirate était encore là et que j’étais la seule à ne pas le voir. Je me frottai les yeux mais rien ne changea : Mizukawa était parti.

        _____ Est-ce qu’il a dit quelque chose avant de partir ?
        _____ Euh, oui. Oui, je crois bien…
        _____ Qu’est-ce qu’il a dit ?

        _____J’ai toujours été honnête. Je lui avais répondu sans faire attention, et quand je me rendis compte de ce qu’il avait dit, je me sentis tout de suite idiote. Le monsieur aux yeux d’automne se pencha sur moi en me souriant gentiment.

        _____ Qu’est-ce qu’il a dit, répéta-t-il calmement.

        _____J’hésitais. Mizukawa m’avait demandé de leur dire, mais en même temps…

        _____ Mademoiselle, la moindre information peut avoir une importance capitale. Répondez-moi. Si vous êtes de notre côté, répondez-moi.

        _____J’étais paralysée. Je ne savais plus de quel côté j’étais. Je ne voulais pas les aider mais je ne voulais pas être hors-la-loi. Mizu… Mizu m’avait demandé de leur dire. Je devais leur dire. Je devais leur dire mais, ce faisant, j’allais commettre une très grosse erreur. Je ne savais pas quoi faire. J’avais peur, j’étais démunie, j’étais encerclée par tous ces hommes armés, moi, simple civile qui s’était retrouvée là par hasard, par un coup du destin, moi, Anatara, j’allais atterrir en prison pour avoir mangé avec un pirate. J’avais peur. J’avais peur. J’avais tellement peur. Mais le grand monsieur me rassura à coups de longues phrases apaisantes. Ses épaules étaient larges et ses bras vigoureux. Il me dit que je n’avais rien à craindre et que le seul fautif était Mizu, il me dit que c’était un malentendu et que je n’avais qu’à tout leur raconter pour les en convaincre. Il me dit aussi que, si je n’avais rien à me reprocher, je ne devais rien lui cacher et que je pouvais tout leur dire, qu’ils étaient là pour me protéger et qu’ils veilleraient à ce que la justice fût rendue au criminel qui m’avait enlevée.

        _____ Il, il a dit… Il a dit qu’il vous emmerde.



        Dernière édition par Anatara le Mar 27 Oct 2015 - 15:45, édité 3 fois
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        Contre Amiral William Coleman, l'homme aux yeux d'automne. Je ne m'attendais pas à voir une carrure aussi imposante me barrer la route des candys aussi près d'East Blue, réputé être l'endroit le plus paisible du gouvernement. Tu penses pouvoir m'arrêter à l'instar du Colonel d'élite Oko Tamaka, mais tu n'as ni sa force, ni sa persévérance ou son talent. Tentant une énième tentative pour réconforter la demoiselle, tu ne fais que l'effrayer avec tes grandes épaules. Je m'approche d'elle, la rendant invisible et vulnérable aux yeux des assaillants. On a le cœur fragile et on ose s'embarquer dans la quête folle de vouloir capturer l'homme invisible ? Pauvres fous... Bientôt des mouettes, la bave aux becs.

        Dans mes bras, tu peux ressentir dans la fraîcheur de cette journée, la chaleur d'un corps mutilé prêt à prendre son envol. Le feu grenat du petit prince enrobe la pièce, le monde tremble et l'immensité est là devant nous. Elle nous attend, il n'y a plus qu'à ouvrir les yeux et l'accepter. I believe ! I can fly ! D'un geste déterminé, je fais quelques bonds au dessus de nous et je t'emporte avec moi, j'éclate la charpente avec ma tête devenue noire. Enfin, nous volons et je t'emmène au vent.

        Était-ce ton rêve ? Parcourir la voûte librement, quelques bonds plus tard et nous sommes hors d'atteinte. Ils n'ont pas pu tirer de peur de te toucher, ils n'ont pas pu te sauver et doivent être accablé. Je t'ai prise comme otage et pardonne moi si je t'ai causé du soucis.

        Le jour où j'ai reçu mes pouvoirs, c'est lorsque je me suis rendu sur la tombe de Matilda. Tant de chagrins, tant de douleurs que je voulais disparaître de ce monde ! Et mon vœux a comme été exaucé. Depuis le jour où j'ai rencontré Yamamoto, un esclave de la marine, je me suis juré de ne plus faire de mal à des personnes innocentes. Mais on m'a enfermé, torturé dans un abîme de glace. J'ai pu m'en échapper en me séparant de ces mains si précieuses dont je ne vois plus l'utilité à présent. Sans compter mon passé trouble et tout aussi terrifiant...

        La larme perle déjà sur ma joue et je ne sais pas si je compte évoquer ce terrible secret. Et soudain, j'enlève la chemise grise que je porte... Laissant apparaître un tas de tatouages et puis je rends visible ce qui a toujours été invisible depuis... Une étrange marque en forme de patte. Et les pleurs s'intensifient... Pourtant j'ai tout oublié, mais cette cicatrice est inoubliable !

        La marque des dragons !

          _____Il se redressa lentement, le visage furieux et frustré. Son expression était tout sauf chaleureuse : il me regardait d’un air sévère, blessé de l’affront que je lui avais fait. Ça sentait mauvais… Mais, avant toute chose, il se passa quelque chose de vraiment bizarre. Quelque chose me parcourut les hanches et s’y enroula, c’était, c’était…

          _____ Ah, mais lâchez-moi, lâchez-moi !

          _____La chose s’était refermée sur moi et m’avait soulevée devant les yeux ébahis des marines. Je me débattais, je gesticulais, cherchant désespérément à ancrer mes pieds sur le sol, à retrouver le contrôle et à me libérer… Je me saisis de cette chose qui m’étreignait si douloureusement, je la griffai, je tentai de desserrer son emprise et lui donnais des coups de pied mais une enclume impondérable écrasa ma conscience, me laissant sans force, pantelante. C’était comme… Une pression monstrueuse comprimait mon esprit. Mon cerveau, mon corps entier était tétanisé, incapable de réagir. Je sentais des colonies de fourmis me parcourir les bras, les jambes et l’abdomen, j’avais envie de rire mais je ne le pouvais pas : Tous mes muscles s’étaient relâchés, je tombai.

          _____Curieusement, je n’avais pas peur. Je n’en avais pas la force. J’étais dans un état semi-conscient. Je n’étais plus de ce monde, j’étais morte, je m’étais dissoute, envolée : mon corps avait disparu. Je ne me voyais plus, je ne voyais rien, juste le ciel, l’immensité du domaine que j’allais bientôt rejoindre et les quelques nuages qui s’y prélassaient doucereusement… Ils semblaient si douillets, ces nuages ; je m’y serais bien lovée, endormie, protégée du monde extérieur par des kilomètres d’un accueillant coton.

          _____Il était là. Je sentais la chaleur de son corps contre le mien, j’étais dans ses bras qui me maintenaient fermement… Des bras qui n’avaient pas de main. C’était un rêve, c’était forcément un rêve. Et moi je m’étais arrêtée de penser. Je tendis des mains invisibles qui touchèrent des joues bien tangibles mais que simplement je ne voyais pas, que je ne pouvais pas voir. Notre relation était d’esprit à esprit, de corps à corps sans corps. Sentant mes forces peu à peu revenir, me m’accrochai à son cou pour mieux apprécier la scène vertigineuse qui s’offrait à moi : je volais. Nous volions. Par je ne sais quel miracle, nous transcendions le ciel et survolions les petites maisons d’Orange : je voyais la ville qui défilait à toute vitesse, en contrebas, moi, lui et moi scellés tous les deux dans une même étreinte, nous nous étions arrachés à la terre pour enfin goûter à la vraie liberté, cette liberté frissonnante de parcourir une autre étendue bleue, une étendue symétrique où les îles étaient blanches et les habitants ailés.

          _____Il me déposa doucement et se matérialisa devant moi. Moi aussi, j’étais redevenue visible. Il n’était pas parti, il n’était jamais parti, c’était juste que je ne le voyais pas, juste que cet homme aux pouvoirs sans limite pouvait se dérober aux yeux des mortels et qu’il m’avait dérobée moi. Il me parla doucement, les larmes aux yeux. Je me rapprochais de lui. Il me livrait ses secrets à coups de pleurs versés à l’horizon, de pleurs versés devant moi, seulement moi, car moi seule étais là pour les entendre, et je les entendais. J’étais impuissante. Chaque mot me déchirait un peu plus et résonnait douloureusement dans mon âme trop jeune qui ne pouvait les comprendre, je m’arrêtai. Quand il cessa de parler, j’étais tremblante devant lui, devant cet homme en peine qui n’avait plus rien d’un pirate et qui n’avait plus rien d’un homme : c’était lui, juste lui, c’était un dieu qui portait en lui toute la souffrance de l’humanité.

          _____C’était des gestes tremblants et hésitants qu’il exécutait devant moi, faisant naître une inquiète lueur d’incompréhension dans mon regard : il se dévêtit. Devant moi, un homme. Un homme recouvert de tatouages que je n’eus guère le temps de détailler car il se retourna pour me dévoiler son dos. Sur son dos, une cicatrice abominable, une horrible marque reconnaissable entre toutes qui me fit tressaillir. Malgré moi, je fis un pas en arrière et porta une main protectrice devant ma bouche hoquetante. C’était… C’était. Brûlée au troisième degré, sa peau n’avait jamais pu se régénérer complètement. Elle était rougeâtre et sanguinolente, je m’approchai. Je m’approchai parce que je me sentais honteuse d’avoir reculé et que je voulais lui prouver que j’étais digne de lui, digne des secrets qu’il me livrait et que je pouvais franchir la barrière du dégoût.

          _____Lui sanglotait en silence, ne pouvant retenir les émotions qui ressurgissaient d’un passé déchirant mais moi je m’avançais, lentement, lentement pour ne pas lui faire peur et pour ne pas le surprendre, lentement parce que je ne savais pas ce que je faisais ni ce que j’allais faire, simplement je fis la seule chose que je pouvais, à savoir rien : délicatement, je parcourus sa marque d’une caresse, la frôlai presque, craignant d’éveiller une douleur dont il se serait passé. Puis je l’effleurai de mes lèvres avant de le prendre dans mes bras. Ce fut si soudain, si spontané que moi-même ne m’y attendais pas mais moi je ne pouvais rien faire, juste l’enlacer, juste passer mes bras autour de lui comme il avait passé ses bras autour de moi et sentir la douce présence de son torse pulser dans le creux de ma main. Mizu… Mizu, je l’ai accepté. J’ai blotti ma tête entre ses omoplates et j’ai fermé les yeux. Là, unie à ce géant si fragile, je sentais un déchirement absurde pointer dans ma poitrine, une affliction vivace et apaisante… Oui, c’était ça, vivre, c’était ça aimer. Mon petit cœur paniqué battait à la chamade sous le coup de l’amertume et de sensations inexprimables qui s’entremêlaient dans un chaos psychédélique et kaléidoscopique, le chaos d’un sentiment naissant qui s’emparait doucement de mon être.



          Dernière édition par Anatara le Mar 27 Oct 2015 - 15:46, édité 2 fois
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          J'accepte le doute, le parfum de nos allés mortes. La douleur qui monte peu à peu, mon ombre ne guérit pas. Le ciel n'a vraiment pas fier allure. Je te murmure aux creux de l'oreille, ô combien ça me réchauffe et que ton réconfort apaise mon âme anéantie. Je me reconstruis pièce par pièce. Je fuis l'abîme, le néant redoutable qui se reflète sur mes yeux verts. J'entends ton cœur battre contre le mien. Cette sensation soudaine de perdre la notion d'équilibre. De gagner en vertiges. Je me love dans tes bras et je souris légèrement.

          J'apaise le malheur par la force de mon esprit, souverain d'un corps qui ne souffre plus. L'amour prend place dans un vaste chemin en fleurs. L'immensité de l'empyrée me rappelle mes voyages et mes rencontres. Tu as le don d'écarter la noirceur de mon esprit vagabond. Nous survolons à nouveau Orange et cette fois-ci, je t'emmène voir l'océan de plus près, du haut d'un grand phare en contre-bas d'une petite falaise là où personne ne peut s'aventurer à cause des rochers. Je t'invite à observer ce paysage déconcertant. Nous sommes invincibles, toujours plus haut, toujours plus fort...

          La vision des vagues sur le front de mer, les mouettes qui piaillent sur la houle. J'irais chercher pour toi les hautes lumières. Aux innocents, les mains pleines. Je t'emmène lancer des bonbecs sur l'eau. Et cueillir à nouveau ces idées qu'on s'offrira, pour se dire, pour se rappeler. Je suis veilleur, tu es musée.

          Tandis qu'une madre enveloppé d'un châle rouge, bénit nos fronts en silence. Avec des croix de baume au camphre. J'te montrerai comment décrocher les boules blanches des symphorines. Pour les éclater sous nos pieds et entre tes doigts, avant d'aller regarder la lumière d'un lampadaire qui rougeoie. Et qui vacille sous les berges du fleuve endormi dont les risées de vent emplissent la surface.

          La joie à la peine.

            _____Il est entré dans ma vie comme un tremblement de Terre, comme un tonnerre grondant qui a déchiré mon ciel, comme la trompe du papillon pénétrant le camélia. Il a bouleversé mon monde et a tout renversé, il a pulvérisé le bien et le mal, le haut et le bas, rendu les innocents coupables et renié jusqu’à la gravité. Moi j’étais assise à ses côtés, là-bas, sur la falaise, dans notre nid à nous où personne ne pouvait aller et où je ne pourrai jamais retourner. Il pointait du bout des doigts les horizons, me chuchotait des phrases qui ne voulaient rien dire et moi je posais ma tête contre son épaule. Là, seuls face aux océans et au ciel qui nous appartenaient, nous oubliions les nymphes en pleurs du passé : oubliés les morts et oublié le chagrin, ne restait plus que lui et moi, moignon dans la main, figés dans une étreinte que le temps ne pouvait nous voler.

            _____Emmène-moi. Enlève-moi puisque tu es un pirate : vole, fais-moi tienne et prends-moi ! Entends les lamentations du vent qui se languit de nous et entends mes cris silencieux qui résonnent encore comme le son des clochettes se perdant dans les cieux où nul ne leur fera jamais écho. Mizu, je ne t’oublierai jamais. Tout ce que tu m’as apporté, je le garderai précieusement au plus profond de moi. Tu m’as montré tellement de choses que je n’ai pas les mots pour te remercier, tu m’as montré ce qu’était un homme, un homme complet mais étonnamment mutilé, privé d’un bout de lui-même que je ne pouvais lui donner. Tu m’as montré tes larmes et tu m’as montré tes plaies alors pour ça, pour ça je te remercie parce que tu m’as rappelé où était le véritable essentiel : les richesses du monde se cachent dans le cœur des hommes, des coffres au trésor enfouis au plus profond de nous et que nous gardons secrets. Le tien, tu me l’as ouvert sans rien me demander, tu me l’as offert comme ça, gratuitement, juste parce que j’étais là. Était-ce parce que c’était moi ? Moi je t’offrirais bien le mien mais le voudrais-tu seulement ? Toi qui règnes sur toutes les choses de la terre, toi qui t’es perdu dans les méandres du temps, dans le labyrinthe tortueux de ton cheminement interne, toi qui as choisi la voie du sang avant de t’en repentir, toi qui n’acceptes ni limite ni contrainte, voudrais-tu seulement de moi ? Moi je ne ferais que te ralentir et je ne pourrais jamais rien pour toi ; et pourtant. Pourtant je voulais t’aider. Je ne baissais pas les bras, je ne l’acceptais pas, je ne raisonnais pas, résonnais seulement. Au rythme de tes battements de cœur.

            _____La Lune est belle, n’est-ce pas ? Je la voyais éclairer notre ciel comme un croissant perdu, un fragment solitaire oublié du Soleil. Parce que la Lune est seule : il n’est pas d’autres lunes. La Lune n’a pas de compagnon, juste le noir de la nuit qui se fond dans des pluies de comètes venues de l’infini. Et dès qu’elle peut rencontrer son amant, dès que le Soleil et la Lune peuvent enfin se réunir, elle s’efface, se fond et disparait, insaisissable. Alors, sous les étoiles moqueuses qui commençaient à percer le ciel mourant, là, à l’abri des regards et cachée des dieux jaloux par des nuages rosâtres, je me tendis vers lui pour déposer mes lèvres sur les siennes.



            Dernière édition par Anatara le Mar 27 Oct 2015 - 15:46, édité 3 fois
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            Tendresse et caramel ♥

            Candeur, douce et fragile. A la fois, rude et solide. Tu es la foudre qui m'a frappé. Tu es le tremblement qui me fait perdre l'équilibre. Tu es la raison, je suis caprice de ces instants éphémères. Comme ces étoiles dont la lumière est déjà fini, mais présente dans le cours du temps. Infini. Notre moment est figé dans l'expression atypique.

            Je t'emmène. Je t'enlève puisque tu es une marchande : marche, je te fais mienne. Je te prends ! J'entends le chuchotement du vent et le murmure de ta voix incandescente qui se terre sur ce chemin en fleurs. Ana, je ne t'oublierai pas. Si les richesses du monde se cachent dans le cœur des hommes, que se cachent dans le cœur des femmes, dans le tiens ? Je t'emporte dans la mélodie des carillons poussée contre le mat d'un voilier.

            Mais nous restons au près du phare lumineux qui enflamme nos corps. Dans la nuit chaude, je te saisis, je te rends tes baisers. Je me perds dans le fond de tes yeux, océan où je nage librement. Sans limite, seul le ciel coloré nous délimite. Je laisse mes pensées dériver où elles veulent. Constatant avec satisfaction le plaisir d'arriver à faire rouler les images et les mots comme sur des colliers de perles.

            Si le bateau coule, si le bateau sombre, je te suivrai je serai comme ton ombre. Tu me trouveras toujours dans ton sillon, dans les sales moments comme dans les bons. Et si le ciel s'écroule, si les continents plongent, je te suivrai même jusque dans tes songes. Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. Je voudrais que ça ne s'arrête pas.

            Je brûle comme une braise et nos mots muets nous envahissent et je m'évapore pour rejoindre le néant. Je te prends par les hanches, je t'admire, je recule, nous nous laissons aller...



            Dernière édition par Mizukawa B. Sutero le Sam 15 Aoû 2015 - 16:46, édité 3 fois

              _____C’était un dragon de brume qui parlait en rimes, un tsunami solaire aux doux reflets d’émeraude, c’était une cascade d’or et de lumière, un brasier virulent vacillant contre moi… Il caressait mes hanches de ses rondes ailes et me couvrait d’amour en parlant de tendresse : magicien victorieux, il incantait des sorts qui me tiraient à lui et le tiraient à moi, flux et reflux des torrents qui chatouillaient la baie.

              _____J’étais la princesse et lui le chevalier ; je l’avais embrassé pour lui dire que je l’aime et il me rendait mes baisers… Alors moi je riais comme une belle idiote, je le regardais, béate du cadeau qu’il m’offrait, je lui tendais les bras et il s’abandonnait…

              _____Il a laissé une trace indéfectible dans mon cœur sans défense ; il a craché le feu sur les lacs endormis, un feu qui jamais ne pourra s’éteindre. Mizu, je te retrouverai. Je chercherai les eaux dans les flammes de l’enfer et je saurai trouver l’homme dans les pirates maudits. Ce que tu m’as appris, je le chérirai ; et un jour, un jour je te comprendrai. En attendant adieu, adieu mon dragon de brume cavalier magicien, mon géant estropié qui a des ailes et non des mains. Adieu mon homme invisible frôlant l’alexandrin, rimailleur incompris pourfendeur de marins. Vas, sèche tes larmes et fais ton chemin : Je te rejoindrai.

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              Je t'ai aimé. Et je t'aimerai toujours.
              Tendresse et caramel. 48-410
              Adieu