Les relations d'une Marque

Le personnel soignant de la marine faisait des miracles ! Noa était de nouveau sur pied et prêt à retourner en mission. Il était assez troublé quand même par la lettre qu’il avait reçue, lui parlant de Marque, ce genre de choses. En tout cas, ceux qui voulaient détruire complètement la mine d’Inu Town en avaient après lui apparemment. Il rejoignit son supérieur dans son bureau pour avoir son nouvel ordre de mission.

" Sergent Noa Lhant, au rapport Monsieur !
-Repos soldat.
-Vous vouliez me voir ?
-Oui, comme tu t’en doute, c’est pour te donner ta prochaine mission, mais avant j’aimerais aborder le sujet de la lettre.
-Vous avez trouvé de nouvelles informations ?
-Oui et non.
-Comment ça ?
-Ce groupe qui en a après toi sait se faire discret. Cependant, ils ne sont pas invisibles. Quelques rapports, nous sont parvenus rapportant des morts avec sur eux la marque d’une main fait dans le sang.
-Sauf votre respect, pourquoi ne pas avoir agi plus tôt ?
-Ces marques étaient isolées à gauche et à droite des Blues. Rien ne supposait un quelconque groupe. Maintenant, on va s’intéresser à eux, car ils menacent un marine et en menacer un, c’est menacer la Marine.
-Que comptez-vous faire ?
-Je crains que cela ne te plaise pas beaucoup.
-Attendez, dans ce genre d’histoires, on se sert généralement du menacé pour….Ha non ! Pas l’appât !
-C’est l’unique manière pour qu’ils se montrent ! Ainsi, on pourra en interroger un !
-Vous pensez vraiment que me balader comme ça, sans rien faire, va les attirer ?
-Pour ça qu’il faut que vous vous fassiez remarquer.
-Comment ?
-Je n’en sais rien, chassez une petite crapule avec un boucan démesuré. Il faut attirer l’œil.
-Comment vous serez certain qu’ils débarqueront ?
-Ils disent qu’ils ont l’œil sur vous et que maintenant, vous avez la marque.
-La Marque Monsieur, faites frémir ce M dans votre bouche avant de le lâcher.
-La Marque ?
-Non, la Marque !
-Comment vous pouvez savoir qu’ils la prononcent de tels ou tels manière ?
-Je ne sais pas, ça m’inspirait ça quand j’ai lu le papier d’avertissement…
-J’ai l’impression que vous ne prenez pas cette histoire suffisamment au sérieux…
-Boarf, des méchants gens ne m'aiment pas, car j’ai fait foirer une explosion de mine à moitié, j’en savais rien, je suis un marine…on n'appelle pas ça la routine ?
-Qu’un groupe se concentre sur une personne en particulier ? Non…
-Ha ? Bon ben, c’est la mienne alors… Déjà avec mon petit frère, on avait eu des soucis de ce genre un moment. D’ailleurs, je vous en ai déjà parlé de mon petit bout de paradis terrestre ?!
-Rompez soldat !
-Mais…
-Rompez ! "

Noa sortit du bureau en trainant des pieds et faisant une petite mine, la tête baissée, la photo d’Uriko dans sa main. Le supérieur savait très bien à quoi il venait d’échapper. D’ailleurs, il se cala au fond de son fauteuil en soupirant, observant le plafond.
Puis Noa repassa sa tête dans l’encadrement :

" Je peux quand même vous poser une question ?
-Vous avez 30 secondes avant que ce dossier ne vous arrive en pleine figure…
-Ben…c’est où que je suis affecté ?
-Oh…Très bonne question ! Vous allez sur Inari !
-Mais y’a plus rien d’intéressant là-bas !
-Pardon ?
-Euh…je veux dire… Pourquoi Inari ?
-Car la dernière Marque est apparue dans ce coin.
-Hey ! Vous l’avez très bien dit cette fois !
-Dehors ! "

Notre marine partit en courant esquivant un DVSM (Dossier Volant Sauvagement Mortel).

Une fois son paquetage terminé, il réétudia la lettre qu’on lui avait fait parvenir. Ils avaient l’œil sur lui hein ? On verra ce qu’ils diront quand il arrivera en face d’eux.
Il embarqua à bord du navire. Cette fois, il s’agissait d’un puissant vaisseau. La sécurité autour du marine était augmentée, mais ce déplacement de force était justifié pour les autres. Officiellement, c’est pour prouver que même sur les Blues, la Marine est puissante. Une information assez simple, mais qu’on peut complètement gober vue la doctrine de la Marine.
Le trajet, quant à lui, se fit sans encombre et heureusement. Il prit quand même un peu de temps, laissant le plaisir à Noa de regarder les constellations le soir sur le pont. Il dormait très peu et profitait de chaque minute quand il était debout.

Le lendemain, l’arrivée sur Inari n’était pas spectaculaire avec une fanfare et des jolies jeunes femmes attendant leurs hommes, ou futurs, la poitrine serrée. Bon en même temps, après l’opération était peut-être un peu trop cramée, mais ça n’empêchait pas Noa d’être déçu.
Il descendit du bateau, laissant son paquetage à bord. Le crépuscule s’installait doucement. Il Baignait le port d’une lueur étrange, collant parfaitement avec ce qu’il avait sur les lieux. Cela rendait l’endroit encore plus mystique que d’habitude.
Il faisait quand même encore bien jour, il allait devoir vadrouiller, en attendant que la nuit soit présente de partout. Faire le tour de cette île et regarder ces choses passionnantes devraient bien lui prendre 3 heures !
Une demi-heure plus tard, il était déjà assis à sa table dans une taverne, ou ce qui s’en rapproche.

" Erh…Y’a vraiment rien à faire ici…
-Vous désirez quelque chose ?
-Oui, chasser mon ennui…
-Je vous comprends, depuis que les chaînes sont brisées, plus rien n’est pareil ici.
-Vous n’avez pas un jeu de cartes à tout hasard ? Que ça m’occupe.
-Hm, je dois bien pouvoir trouver ça, mais à condition que vous jouiez avec moi !
-Hm si vous voulez…d’ailleurs, vous êtes qui ? Je n’ai même pas encore posé le regard sur vous. "

Il releva la tête et vit une superbe serveuse. Ses formes voluptueuses n’avaient en rival que la beauté de ses yeux vairons, l’un émeraude, l’autre or. Une chevelure violette tombait en cascade dans son dos et sur ses épaules, encadrant avec perfection le visage. Il sentit ses joues et ses oreilles chauffer. La serveuse, dans sa tenue d’employé, laissant quand même un léger décolleté, se mit à rire doucement et lui adressa un clin d’œil avant de partir.

Lors de son retour, elle avait sur le plateau un jeu de cartes ainsi que deux boissons, elle en tendit une à Noa. Sur un des bords du verre se trouvait une marque de rouge à lèvres. La serveuse décocha un nouveau sourire à notre marine avant de lui imiter un baiser, mettant en avant ses lèvres pour prouver que c’était le sien. Elle posa le jeu de cartes et rangea le plateau sur la tranche contre un pied de la table. Elle prit place ensuite en face de Noa, entrelaça ses doigts et posa son menton au creux du dos de ses doigts. Son regard de biche perfora le gentleman qui rougit à nouveau.

" Je t’intimide mon Prince ?
-Prince ? Vous…tu ne vas pas trop loin ?
-J’en sais rien à toi de me le dire….mon Prince…
-B-Bon ! À quoi on joue ?
-Hmm…pourquoi pas un simple Poker ? Une main seulement !
-Une seule main ? Bon et bien pourquoi pas…A-Allons-y !
-Attends un peu, avant on devrait parler de ce que l’un et l’autre, on met en jeu non ? Une main veut dire Tapis tout de suite.
-Oh…tu vois la chose comme ça. Tu proposes quoi alors m-ma belle ?
-Les dames d’abords hein ? Si je gagne, je veux que tu me suives sans rechigner.
-Rien que ça ? D’accord, si je gagne, je veux que tu fasses exactement ce que je te dis pendant une heure. Cela comprend tout.
-Marché conclut !
-Laissons le jeu décider de nos sorts ! "

Il ne savait pas dans quoi il venait de s’embarquer, mais son assurance reprit le dessus et une lueur vive enflammait son regard. Pour une fois qu’il n’avait pas de malchance avec une fille, il allait en profiter. Elle brassa les cartes avant de les donner à Noa pour qu’il les brasse à son tour et de les donner à une troisième personne qui passait à côté de leur table sans rien demander. Il se retrouva croupier. Il distribua les cartes, le visage triste et résigné.
La première main de Noa ne le satisfaisait pas du tout, il changea une fois, reprenant de nouvelles cartes. Cette fois, il avait un deux et un quatre. Le croupier posa les premières cartes sur la table : deux, cinq et sept. Bon, ça partait plutôt bien pour Noa. La serveuse s’humecta les lèvres et lui fit un léger sourire. Les cartes suivantes étaient trois, six et quatre. Les deux adversaires révélèrent leurs cartes en même temps. La serveuse avait un full contre la suite de Noa. Elle remporta le match. Elle but une gorgée et inspira pour prendre la parole, avant de se figer, les yeux écarquillés, elle chancela et tomba.

" Qu-quoi ? Hey ! Tu m’entends ?!
-Je crains fort qu’elle ne vous entende pas. "

Une lame glacée se colla contre sa gorge, il tourna un peu la tête pour voir son agresseur, le croupier. Tout le monde dans le bar était étrangement occupé à autre chose. L’agresseur était tout à fait banal, un vrai monsieur tout le monde ! Cheveux noirs, coupés court, une légère barbe naissante et des yeux marron. Il était fin, mais ne manquait pas d’agilité.

" Qui êtes-vous ?
-Pour certain, la main de la Mort, pour d’autres des amis, pour toi, ton bourreau.
-Vous lui avez fait quoi ?
-Moi ? Rien, c’est une connaissance dans la cuisine qui s’en est chargé. Pour ne pas se tromper, il en a mis dans les deux verres, je crois. C’est tout ce que je sais.
-Je la suspectait-elle, pas vous.
-Héhé ! Beaucoup de morts me reprochent ma furtivité. J’ai un message pour vous. On vous avait bien dit qu’on gardait un œil sur vous.
-La Marque hein ?
-Je sais juste qui paye.
-Ils veulent déjà se débarrasser de moi ?
-Vous ne seriez pas le premier. Cet employeur est très coutumier de nos services. Il n'a fait du tapage qu'une fois, il voulait qu'on fasse une sorte d’emblème sur le torse de la dernière victime.
-Bien, je n’ai pas le choix alors… "

Noa donna un coup de boule vers l’arrière, heurtant violemment l’agresseur surpris. Notre marine ne s’occupa pas de la douleur, il roula sur le côté et se servit du peu qu’il avait appris pour le combat à mains nues. Il se mit en garde et donna quelques rapides coups de poing que l’adversaire esquiva malgré un nez en sang. Il envoya une chaise sur Noa et prit la poudre d’escampette.
Notre grand frère pivota pour éviter la chaise et partit à la poursuite du fuyard.
La nuit avait fini par bien tomber au final. C’était d’ailleurs difficile de suivre le fugitif, entre les rues traîtresses et les coins d’ombres, il fallait se méfier.
D’ailleurs, le croupier avait fait pouf dans la nature. Noa chercha des pistes à traquer au sol, il trouva quelques traces qui s’arrêtèrent brusquement, comme si des ailes avaient poussé sur l’assassin. Des ailes…ou ce qui pouvait lui donner un net avantage ! Il roula à temps sur le côté, car une lame érafla son bras avant de se ficher au sol où se trouvait la nuque du soldat une seconde avant.
Il leva la tête et ce qu’il vit ne lui plaisait guère. Notre ami fuyard avait rameuté ses copains.

" Je vois qu’il ne faut vraiment pas se promener seul ici..
-Noa Lhant, tu dois mourir, les Astres le disent !
-Faut savoir ! Les Astres ou un portefeuille bien garnis ?
-Silence !
-Nan, je n’aime pas le silence, vraiment.
-Alors nous allons t’y forcer ! "

Les personnes sur les toits des bâtiments se mirent à bondir à droite et à gauche pour encercler notre petit marin, qui eut la bonne idée de prendre ses jambes à son cou. Il ne pouvait pas tous les combattre d’un coup, c’était suicidaire. Ils étaient combien d’ailleurs ? La question ne se posa pas ! Beaucoup trop pour les compter ! Il devait ruser et pour ça les disperser. Il profita de se dérober à la vue de ses opposants pour saisir une pierre sur le chemin et la jeter dans une autre direction, tandis qu’il prenait l’opposé.
Il réduisit ensuite le nombre au détour de ruelles en les assommants au fur et à mesure, non sans mal. Il retourna ensuite au lieu de départ et attendit que les restants se pointent. Les derniers arrivèrent, armés soit de pistolets soit de couteaux.

" Hé ben les gars…vous êtes tenaces. Il faut vous reconnaître ça. "

Les ennemis restants étaient au nombre de trois. Il n’avait pas son katana, ouais, il allait en chier. Heureusement qu’il se souvenait des cours avec les poings et pieds. Il réalisa un high-kick pour le premier qui recula en titubant. Noa releva sa garde et attendit qu’un des gars fonce sur lui. Ce n’est pas vraiment ce qu’il espérait, le premier qui se décida était celui avec le flingue.

" Oh allez ! Ce n’est pas du jeu ! "

L’assassin se prépara à tirer. Le sergent roula une nouvelle fois, entendit le coup de feu, sentit la balle frôler le dessus de son crâne, puis il balaya les jambes du tireur avant de donner un violent coup de poing sur le visage pour l’assommer. Les deux derniers se jetèrent en même temps sur lui, les couteaux brillants au clair de lune d’un éclat sinistre. Il en para un et se prit l’autre dans le bras. Puis celui qu’il tenait, il s’en servit de massue pour mettre hors-jeu les deux.
Voilà débarrassé de cette bande de tarés. Puis un grognement se fit entendre. Il s’agissait du croupier, le mec au pistolet, Noa ne l’avait pas reconnu sur le coup. Il se servit d’une corde qui traînait pour le ligoter et le tirer ensuite derrière lui, sur le sol. Les pierres sur le chemin finirent de l’assommer correctement.

Il retourna à la taverne de départ, histoire de récupérer ses affaires, la serveuse était toujours sur le sol, il interrogea le pouls de la beauté, il battait doucement, mais au moins elle vivait. Elle allait sûrement se réveiller bientôt, il sourit et déposa un baiser sur sa joue avant de partir avec son équipement et son prisonnier.

De retour sur le bateau, il ordonna qu’on mette son invité en cellule et prit un Den Den Mushi.

" Chef ? Sergent Noa Lhant au rapport Monsieur !
-Qui y’a-t-il Sergent ?
-J’ai capturé un des criminels qui ont attenté à ma vie. Je le soupçonne d’en savoir bien plus que ce qu’il prétend au sujet de la Marque.
-Beau travail Sergent ! Ramené le à la base, nous nous chargerons de l’interroger.
-Chef, c’est un membre de la cabale.
-Sérieusement ?! Bon au moins nous avons une raison d’en avoir un en prison.
-J’en ai mis d’autres à terre en ville…
-Comment ?! Je sens que je vais avoir encore la tonne de papiers à remplir…Rentrez maintenant. Vous avez fait assez de dégâts comme ça. Au moins, vous prouvez que vous êtes un vrai membre de l’élite !
-Merci chef ! Noa Lhant terminé. "

Le bateau de la marine ouvrit grand les voiles et se mit en route pour le QG.

À l’abri d’une crique de l’île, se trouvait un autre navire. Le capitaine de ce navire reçu un appel par Den Den Mushi pour annoncer l’échec de l’opération. Il se crispa et siffla entre ses dents.

" Noa Lhant…Tu es devenu beaucoup trop gênant. "